05 avril 2015

Une semaine après l'élection, les animaux nous montrent la voie ?

Pie-grièche regardant à gauche.
« Le génie, c'est la sélection naturelle ! » « Je suis particulièrement fasciné par les fourmis, la façon extraordinaire dont s'auto-organisent leurs colonies, qui les conduit à des décisions collectives intelligentes alors qu'au niveau individuel chacune l'est très peu. » Ce sont à peu près les deux premières phrases du dernier numéro hors série de Sciences et Avenir, consacré au génie des animaux et je trouve... génial d'avoir lu ça entre le moment où j'ai eu l'idée de mon billet, consacré à la bêtise de la gauche, et l'heure de commencer la rédaction.

Je vous conseille la lecture de ce numéro (j'en suis à la moitié). On y découvre la connivence entre l'oiseau indicateur (c'est comme ça qu'il s'appelle) et le ratel (un petit carnivore, genre belette). Le premier indique à l'autre où se trouve les ruches, le second va les détruire, abeilles comprises et se gorger de miel. L'oiseau finit en mangeant les larves. C'est beau non ? Une leçon de vivre-ensemble...

Regardez les deux phrases que je cite, la première est abominablement libérale et la deuxième limite gauchiste, finit en traitant les électeurs de cons...

Comment en est-on arrivé à cette défaite, aux élections, et surtout aux analyses qui en sont faites. Si je n'avais pas lu Sciences et Avenir, j'aurais introduit ce billet par les commentaires de ce billet de Captain Haka, tant je suis fatigué de voir les militants de gauche chercher des explications à leurs problèmes sans jamais se remettre en cause et en politisant le tout. Et j'aurais fini mon introduction en parlant des sondages, qui disent, d'une part qu'une majorité de Français souhaite voir Manuel Valls rester en poste et mener la même politique de réformes et, d'autre part, que les électeurs du Parti Socialiste sont généralement issus des « classes intermédiaires supérieures » alors que le bas peuple vote pour le Front National. Et le développement de mon billet aurait porté sur le fait que la gauche ne sait plus s'adresser au peuple.

Notons que je n'ai pas la solution mais je suis triste de voir les militants de gauche s'enfermer dans des débats techniques dont la population n'a que faire et qui aboutissent à ne s'adresser qu'à une partie des électeurs, une petite partie. La gauche ne fait plus rêver depuis 1982 ou 1983 avec une vague euphorie à la fin du siècle dernier, le partage du travail étant accompagné d'une très bonne conjoncture économique. Mais revenons à nos moutons.

L'interprétation du résultat des élections

Commençons par 2012 et la présidentielle. On lit souvent des types de gauche dire « ce n'est pas pour ça que j'ai voté en 2012 ». Que je les rassure, moi non plus. Les Français ont voté pour François Hollande parce que Nicolas Sarkozy n'avait aucun projet et surtout qu'ils voulaient le foutre dehors, de même que toute cette droite bête qui l'accompagne. C'est d'ailleurs très drôle de les voir revenir maintenant... Les militants de gauche qui ont pris à la lettre les 60 engagements de François Hollande sont des ânes, comme s'il allait couper les banques en deux...

Sautons directement en 2015. Arrêtons de trouver n'importe quelle coupable, n'importe quelle raison,... à la défaite magistrale qu'a connue la gauche ces derniers dimanches. Cela fait presque dix ans que je blogue et je lis toujours les mêmes conneries et je répète la même chose sur mon blog depuis deux semaines : la gauche a toujours perdu les élections intermédiaires quand elle était au gouvernement. Foutez-vous dans le crâne une fois pour toute.

Faisons un tour dans le futur via le passé. En 2017, on est sûrs de perdre. C'est bien. En 2002, on était sûrs de gagner.

Des débats techniques

Depuis des années, la gauche se perd dans des débats techniques, comme la défense des retraites ou plus récemment du dimanche comme jour non travaillé. Je suis le premier à sauter dedans : oui, il est bon d'avoir une journée que tout le monde puisse consacrer à la famille et, oui, c'est idiot de travailler plus longtemps quand on a tant de chômeurs. Ce sont des régressions sociales.

A gauche, on sera tous d'accord. On aura de vagues nuances. Par exemple, je suis pour l'ouverture des commerces le dimanche dans les zones touristiques mais absolument opposé à l'ouverture des autres magasins à part les deux dimanches avant Noël. Ou : augmenter l'âge de la retraite est une connerie mais la mise en place d'un machin de pénibilité aussi. On ferait mieux de s'occuper de ceux qui se retrouvent au chômage à 55 balais et n'ont aucune chance de retrouver du boulot.

Le premier trimestre de l'année a vu deux sujets submerger dans l'actualité politique : le travail le dimanche et l'islam. Je viens de parler du premier. Je vais donc parler du deuxième. Toujours le voile, hein ? Oui, les gonzesses devraient avoir le droit de s'habiller comme elles veulent y compris si elles portent le voile. Oui, les musulmans sont essentiellement d'origine « étrangères » que l'on pourrait confondre avec les arabes et en faire un délit de faciès. Il n'empêche que... Nos ancêtres se sont battus pour que la religion catholique ne pèse plus dans le paysage : on ne va pas laisser rentrer une autre religion...

Un projet de société pour le peuple

Ah ! Le peuple ! Le pauvre... Il vote maintenant pour le Front National. La gauche l'a perdu...

La gauche ne le retrouvera jamais si elle continue à faire des débats techniques. Je suis d'accord, par exemple, qu'il n'est pas logique que les homosexuels n'aient pas le droit de donner leur sang. Mais je me demande bien en quoi c'est un droit de donner son sang... Quand on parlait des mesures du gouvernement « contre internet », je lisais des gens disant que les mesures prises allaient à l'encontre des droits fondamentaux. En quoi faire le con sur le net est-il un droit fondamental.

Il faut que la gauche reparle au peuple, je ne sais pas comment. Il faut lui montrer qu'une autre société est possible, une société meilleure et tout ça, et elle ne se fera pas en interdisant à des chômeurs de travailler le dimanche ou en laissant perdre son identité à la France en laissant se développer une culture basée sur une religion. Je ne suis pas réac : je suis content que les catholiques ne nous fassent plus chier...

C'est l'identité de la France. Seul le Front National patati patata.

Sincèrement, lisez le numéro hors série. J'ouvre une page au hasard. Je tombe sur la pie-grièche. Elle accroche ses proies à des épines dans les arbres, ce qui lui permet de virer tout ce qui n'est pas mangeable et de garder les meilleurs enfants, pour elle, mais aussi pour ses enfants qui sont ainsi éduqués avec de la nourriture de qualité (si on aime les lézards et les insectes, j'entends...). Ou ses akulés (toi-même), poissons hawaiens qui se regroupent en vortex pour se protéger des prédateurs.

La bonne bouffe et le collectif. 

(photo)

8 commentaires:

  1. La pie grièche ne vit pas en bandes, n'a rien de collectif. C'est incroyable cette méconnaisssance du milieu des volatiles.

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    1. On s'en fout. Je vais finir par te virer de ce blog, trop de connerie...

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  2. Jusqu'à preuve du contraire, cette pie grièche regarde à droite...

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  3. Et tu t’étonnes que la gauche perde !

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  4. Un désaccord sur ton (bon) billet, quand tu parles des promesses d'Hollande. Et que tu reproches aux électeurs d'avoir cru les promesses.
    Je reprocherais plutôt à Hollande d'avoir des promesses qu'il savait débîles et intenables. Ça fait un mal terrible à la politique, et il y a une responsabilité enorme des élus de dire des conneries et des mensonges en campagne électorale.

    Je trouve ça grave.

    Sinon oui, la gauche est amusante et affligeante de ne se parler qu'a elle meme. Surtout quand on est au pouvoir.

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    1. Tu veux que je te rappelle le programme de Sarkozy en 2007 ou de Chirac les fois précédentes ?

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