18 août 2015

La démocratie du pauvre

Périodiquement, je peste contre les réseaux sociaux, Twitter en tête, parce que ce machin pousse les internautes à se surpasser dans le domaines de la bêtise et ils y arrivent très bien. Par contre, dans les domaines évoqués, les sujets politiques, ils montrent une incompétence qui est assez rageante. C'est en partie l'objet du billet d'Authueil que je vous invite à lire. Il y par de Quatremer et des attaques qu'il se prend dans la tronche, périodiquement, de la part d'abrutis ne connaissant rien aux sujets traités. Je vous invite à le lire.

Vous allez me dire que je suis particulièrement de mauvaise humeur, à insulter mes honorables lecteurs dès l'introduction du billet. Il n'en est rien : j'ai glandé depuis trois jours alors que j'aurais du me remettre au blogage. Du coup, je suis en retard.

Pas plus tard qu'hier, nous devisions de choses et d'autres avec un copain (ou un ex copain, ai-je cru comprendre, tant certains ne supportent pas que l'on puisse ne pas être d'accord tant ils sont persuadés avoir raison à force de répéter les mêmes choses dans Twitter à longueur de journées), de choses et d'autres, donc, et surtout la loi Macron et son volet « bus, le train du pauvre » ou vice-versa.

Notre ministre, Macron, a eu une parole un peu limite au sujet des pauvres. Je dis bien « un peu », hein ! Parce si vous trouvez que dire que la SNCF est trop chère pour les pauvres est insultant pour les pauvres, vous devriez réfléchir un peu plus longtemps. Ces propos ne sont surtout pas aimable pour la SNCF et ceux qui croient la défendre, dont toi, probablement, si tu te prétends de gauche : il faut soutenir les services publics et tout ça. Pour ma part, j'ai commencé à fréquenter assidûment la SNCF en octobre 1987, deux ans avant l'arrivée du TVG dans le nord de la Bretagne. Tu peux compter, cela fait presque 30 ans. Cela m'autorise tout particulièrement à conchier à cette honorable de compagnie et m'autorise plus que certains à donner mon avis.

Notamment sur la politique tarifaire. C'est trop cher. Les pauvres ne peuvent pas prendre le train. Les cons ! Ils sont obligés de prendre les compagnies cars libérales, autorisées par un gouvernement de gauche qui se permet, l'abruti, de permettre aux pauvres (aux socialement moins aisés, pardon) d'aller voir leur mère dans le Centre Bretagne.

Le copain dont je parlais me disais en gros : « en tant que type de gauche, tu devrais penser cela... patati patata. » le tout en me faisant un discours sur la SNCF qu'il ne connaît que par hasard.

Je vais lui répondre, parce que ces combats sur la vraie gauche qui tournent en rond me fatigue : si tu étais vraiment de gauche, tu penserais un peu plus aux défavorisés, à savoir les pauvres, ceux qui ne peuvent pas prendre le train parce qu'il est trop cher et tu devrais les défendre, défendre des initiatives comme celles de Monsieur Macron qui leur permet de voyage et d'aller se bronzer les fesses au soleil à l'occasion.

Mais tu préfères défendre un service public que tu crois connaître alors que tu ne sais même pas que la plupart des voyages « non nationaux » ne sont plus assurés par le service public, service public hors de prix n'ayant rien de public, mais par des compagnies privées ou cette même SNCF en tant que SA, le tout subventionné par les collectivités territoriales qui font ce qu'elles peuvent pour défendre les territoires qui les concernent.

Alors tu peux rester pérorer dans Twitter, dire ce qu'il faut pour le bien du monde. Lis le billet d'Authueil. « Malheureusement, ce n'est pas ce qui se passe sur les réseaux sociaux. On y trouve une majorité de braillards, qui sont là pour imposer leurs opinions, par l'insulte et la menace plus que par des efforts de conviction. Il suffit de regarder comme cela se passe dès qu'on parle d'Israël et de la Palestine. Jean Quatremer a raison de dénoncer ce débat public qui tourne systématiquement à la foire d'empoigne si on laisse une "plèbe" ignorante et brutale s'en emparer. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Contrôler et canaliser cette "plèbe" a toujours l'un des soucis majeurs des dirigeants politiques, depuis au moins la Rome antique, avec plus ou moins de bonheur. Une bonne démocratie est celle où le débat est cadré, où les gens s'écoutent et peuvent arriver à "délibérer" au sens que donne Habermas à ce mot. Le but est d'aboutir à une synthèse qui fait avancer, pas au constat de désaccords stériles. »

Je vais ajouter un détail : comme cette plèbe, tu as des idées mais tu te crois supérieur à elle, tu veux lui montrer le schéma et lui imposer tes solutions. Elle ne veut pas de toi, ce qui est ballot. Mais c'est ainsi.

Par contre, la démocratie recule dès lors que les types crient leurs idées en 140 caractères en oubliant de réfléchir, d'écouter les autres de tolérer qu'on puisse ne pas être d'accord avec eux. Elle régule d'autant plus que ces zozos oublient que pour faire passer une idée politique, il faut convaincre le peuple. Ils en font des théories mais ils oublient un détail.

Seulement un détail.

Le peuple n'est pas d'accord avec eux alors qu'ils pensent le représenter.

Des ânes.

17 commentaires:

  1. Ah c'que j'étais bien en vacances!

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    1. Bah ! De toute manière, en juillet, je n'ai rien glandé dans les réseaux.

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  2. Cela étant, les pauvres n'ont pas à prendre le train. Rendez-nous le temps des serfs attachés pour l'éternité à leur seigneurie natale, bordel !

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    1. Oui mais pour les expulsions, on fait comment ?

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    2. Je ne parlais que des serfs : pas des esclaves importés…

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    3. Dans ce cas... Il n'empêche qu'il faut penser à tous les cas. Imaginiez que vous ayez un serf avec des gros nichons et que vous ne sachiez pas quoi en faire. Il pourrait prendre un bus Le Plessis-Hébert - Loudéac pour pas cher et je saurais bien l'occuper.

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    4. Finalement, la vie des nobles médiévaux n'étaient pas si facile qu'un vain peuple ne le pense : ces gens-là, aussi, avaient leurs soucis.

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    5. Ben oui. Le peuple est con et ne se rend pas compte des difficultés de la vraie vie et préfère dire des méchancetés dans Twitter.

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  3. Mais ça reprend fort, je vois !
    Allez-y mollo quand même, il faut tenir jusqu'aux prochaines vacances (c'est quand déjà ?).

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  4. J'ignorais que le peuple avait un compte Twitter.
    Faut qu'on se casse ailleurs

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  5. " ...Mais le problème, en amont, ce sont les milliers de crétins qui continuent à lire leur torchon . "
    Non seulement beaucoup ne les suivent pas , mais en plus; ils veulent nous dire ce qu'il est bon de lire !!!
    Des ânes en effet .
    vincent

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  6. Tu oublies de nous dire que GdC a commenté Authueil. Il commence comme ça "Puisque Monsieur me prend de haut, daignant enfin en effet descendre de son piédestal pour condescendre à m'adresser un tantinet de parole..". On se croirait dans un chapitre de l'étroit mousquetaire juste à l'instant avant qu'il ne dégaine son épée, et c'est effectivement ce qu'il propose dans sa conclusion "Pour moi, le suivant de près, arguments contre arguments, et je suis prêt à croiser le fer, Quatremer est un imposteur." J'attends la suite. La rentrée s'annonce amusante....

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