28 septembre 2020

Souvenirs de confinement


En ce 196ème jour depuis le début du confinement, je me suis rappelé de cette période en allant vider mes poubelles, à l’instant ! On nous disait de ne rien toucher, de nous laver les mains permanence… Jeter ses ordures devenait une expédition, mais une expédition salvatrice puisqu’elle était l’occasion de sortir de l’appartement. J’osais même aller faire quelque pas dans l’allée menant du parking de la résidence au boulevard, 90 mètres plus loin, en prenant bien soin de ne pas empiéter sur le boulevard si je n’avais pas mon attestation !

Dans l’immeuble, on prenait bien soin de ne pas toucher avec la peau cloisons, les boutons de porte, d’ascenseur. On nous disait que le méchant chinois pouvait se déposer n’importe où. Ma hantise était le seul endroit où j’étais obligé de le faire, pour ouvrir la porte « piétons » près du portail pour les voitures. Je tirais sur les manches de mon manteau pour protéger ma peau pour appeler l’ascenseur ou appuyer sur un bouton.

Pour les courses, je m’arrangeais pour ne pas y aller plus d’une fois tous les trois jours, au début, mais j’ai vite déchanté, avec les week-ends de trois jours qui me foutaient en l’air mes plannings et, surtout, le ras-le-bol de tout planifier à l’avance et d’échouer une fois sur deux, d’être obligé de ressortir en urgence le troisième jour pour acheter une vin ou du beurre, sortie qui s’accompagnait de cette misérable et ridicule attestation, d’autant plus ridicule que je pouvais entrer chez Leclerc par l’entrée du parking sans prendre le moindre risque (et sans avoir à subir la queue devant la porte principale).

A cause de l’attestation, pour moi qui n’ai pas d’imprimante, chaque sortie était un enfer d’autant que je ne voulais pas aller au magasin pendant les heures de pointe et que j’y allais, donc, pendant celles de boulot, profitant d’un trou dans mon agenda. Dès qu’une réunion se libérait, il fallait que je recopie soigneusement ce texte débile, que je le signe, que je plonge dans un pantalon, que j’ajoute l’heure exacte pour pouvoir profiter du maximum de l’heure autorisée (ce que je n’ai jamais fait).

Arrivé sur le boulevard, et c’est peut-être, a posteriori, le plus drôle : je voyais des gens avec des masques ce que je trouvais ridicule vu qu’on nous disait qu’ils ne servaient à rien. Je me rappelle que dans mes billets de blog, je notais la proportion de gens masqués ! Je suis même resté assez longtemps sans en mettre, environ deux mois… Pourquoi ? Qu’est-ce qui me passait par la tête ? Je n’osais pas sortir et prenais toutes les précautions possibles en sortant de l’appartement mais en jugeant le masque inutile.

Je me rappelle d’autres choses comme la redécouverte de mon appartement qui me sert surtout de dortoir depuis une quinzaine d’années, des longues journées sans voir personne, sans parler à personne à part à ma mère, à 18 heures, les journées sans travail et je me rappelle de ces nombreuses journées sans travail (à cause des ponts et des vacances imposées).

 

J’attendais donc l’heure d’appeler ma mère puis celle de l’apéro, que j’avais fixée à 20h, l’heure où les cons sortaient pour applaudir sur leurs balcons pour féliciter les soignants.

La plupart, maintenant, sont probablement opposés aux masques.

10 commentaires:

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    1. Ça me rappelle les babillages des anti masques dans Facebook.

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  2. mon plus beau souvenir : me faire traiter d'assassin en courant dans mon quartier (après qu'on nous force à le faire après 19h) vide de voiture, faire le tour de la place de la Nation sans bagnoles. Entendre les applaudissement à 20h et me dire "ah je peux encore courir 1/2 heure). Depuis je cherche le nom des gens que j'ai assassiné. Et le plus beau c'était les gens qui s'ecartaient, croyant sans doute voir le diable: j'en rigole encore c'était délicieux de voir ces cons délirer. le moins LOL : les gens qui touchaient les fruits et légumes dans le super marché avec leurs mains degeulasses: je me suis souvent enguelé avec eux. Souvent des vieux cons, comme dit mon père (86 ans) que j'ai vu en facetime : une première avec lui , le pangolin a permis ça.

    Et je ne me suis jamais autant servi de mon imprimante, après 5 ans je vais devoir changer le "toner" d'ici quelques semaines. J'en ai imprimé quelques pages pour des voisins avec qui j'ai sympathisé coté jardin (alors que ça fait 14 ans que je suis là) : on discutait à 3m de distance, donc les étages au dessus en profitaient et me demandait si j'avais une imprimante. J'ai aussi découvert que des jeunes du HLM faisait des courses pour les vieux des étages, des trucs de soutien dans la rue pour les courses de vieux isolés.

    Le truc le moins lol par contre : le nombre de sirenes que j'entendais, les ambulances que je voyais en marchant l'après midi et en courant le soir, je m'en souviens encore. Parfois j'en croisait 5 en 30 minutes, parfois dans ma rue même. L'Est parisien a été un bon (sic) fournisseurs de malades pendant l'épidémie.

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    1. J’ai appris à connaître mes voisins aussi. Mais comme je suis parti quatre mois...

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    2. mais as tu plus parlé avec tes voisins bretons ?

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  3. Au fait plus de nouvelles d'Elie Arié. J'espère qu'il va bien..

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  4. Prends soin de toi et des tiens. J'ai plus vu ma mamy depuis un moment, j'ai peur.

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