06 août 2021

Pandémie de rire


Me voila en congés (depuis le début de la crise sanitaire, j’ai pris beaucoup de jours « épars » mais assez peu de périodes longues ; c’est la troisième je crois avec l’été dernier et Noël). N’ayant pas de passe sanitaire et n’ayant pas spécialement envie de voyager, je vais sans doute glander à Loudéac. On ainsi une énième nouvelle page qui se tourne avec ce passe sanitaire et la décision du Conseil constitutionnel d’hier.

Je pense que dans quelques années, nous aurons des livres très drôle à propos de cette période ! Rappelez-vous au début du confinement, par exemple. Céconla avait réussi à nous donner une peur bleue de tout : le virus se transmettait par le toucher. Il ne fallait pas toucher. Je sortais de chez moi pour faire les courses et je m’arrangeais pour ne rien effleurer avec les mains, je touchais les boutons de l’ascenseur avec le revers de ma veste ! Je me précipitais pour laver la barre de mon caddie avec le produit spécial. De retour à la maison, je posais mes sacs de courses dans un coin en me jurant bien de ne pas y toucher avant les trois heures réglementaires (sisi, le virus ne pouvait pas survivre !), je fonçais me laver les mains pendant les trente secondes légales en frottant bien entre les doigts, sous les ongles voire dans le nez, puis allait pisser avant de me relaver les mains puis d’enlever mon pantalon et de me relaver les mains au cas où des morceaux de virus se furent décollés de ma bite en pissant pour se poser sur le bouton braguette ou que sais-je !

C’est vrai que, à l’époque, on n’avait pas assez de masque… Mais peu importe car non seulement on n’avait pas assez de masque mais, en plus, ils étaient dangereux à utiliser car on n’avait pas été formés à les mettre. On aurait pu, par exemple, se mettre les élastiques dans les trous de nez ce qui aurait accéléré l’écoulement de morve qu’on aurait pu se toucher avec les doigts avant de l’étaler par mégarde sur nos pupilles. Moi qui suis gros, je nouais les masques entre eux autour de mon ventre pour éviter d’être touché par des gamins mal surveillés dans les supermarchés au cas où ces jeunes branleurs auraient piqué des particules virales à leurs aînés pour les distribuer dans les commerces aux passants avec une attestation mal remplie !

Tiens ! Je l’avais oubliée, celle-là ! Je soussigné Nicolas Jégou certifie en fonction de la loi machin être sorti pour acheter des produits de première nécessité dont une bouteille de Ricard pour passer la nuit. Même que la fois où j’avais pris du Casanis à la place du Ricard, j’en avais mal dormi vu que j’avais certifié autre chose sur l’honneur. Le coronavirus m’avait fait le perdre, cet honneur !

Revenons aux masques ! Du jour au lendemain, ils n’étaient plus dangereux mais, au contraire, salvateurs ! Plus précisément, puisque nous sommes en train de rigoler (mais pas de travestir), on nous a annoncé le 25 avril qu’à partir du 5 mai les masques ne seraient plus dangereux et qu’ils deviendraient obligatoires ! On a alors vu dans les réseaux sociaux des pignoufs disserter de la marque du masque. Il fallait des FSP2, des chirurgicaux ou que sais-je ! Nous avions donc un tas de scientifiques qui débattaient entre eux pour tenter de donner la lumière aux imbéciles que nous sommes… Ces scientifiques sont les mêmes qui nous expliquent aujourd’hui qu’il est complètement de crétin de discuter de l’efficacité du vaccin (alors qu’on commence à nous expliquer que deux dosent ne servent à rien et qu’il en faut une troisième mais rassurez-vous mesdames messieurs nous avons suffisamment de recul) !

Les imbéciles que nous sommes ont fini par comprendre comment fonctionne ce grand couillon de coronavirus ! Il est expulsé par nos orifices variés avant de tomber par terre vu que Newton a inventé la gravité. Donc les vilaines molécules trainaient dans l’air aux alentours immédiats des potentiels malades et basta ! Constatant ainsi que se laver les mains étaient devenu inutile mais tendance, nous avons continué et il fut évident que les masques, quel que soit leur type, allaient permettre de ralentir l’avancée des saloperies trainant dans l’air ! On comprenait bien que le masque qu’on mettait était bien pour les autres tant il était évident que les glaviots que nous sortirons allaient être ralentis.

La science fut sauvée de justesse mais nous n’en sommes qu’à deux mois après le début du premier confinement.

Pendant l’heure de gloire des masques en papier, nous avons eu celle des masques en tissus. Nous avons eu celle de ceux en tissus et des mobilisations citoyennes qui vont avec (notons que, ici, je rigole, mais pour la première fois de ce billet, je suis plein de respect), celles des élus locaux et autres employés municipaux pour organiser des distributions mais aussi de braves couturières se relayant pour fabriquer des trucs à distribuer ! J’imagine des salles de sport remplies de table et de joyeuses ménagères masquées s’agiter, recevant les ordres d’élus avec leurs écharpes officielles. Dès un carton plein, il était acheminé vers une autre salle communale pour être distribué au compte-goutte aux mères de familles éplorées.

Pendant ce temps-là, j’avais découvert la boîte de masque à 35 euros les 50 à usage unique, chaque masque à usage unique pouvant être mis à sécher (en boule dans la poche de son veston) pour une utilisation ultérieure, jusqu’au craquage de l’élastique voire l’apparition d’un dépôt noirâtre sur le devant. Depuis, je me fais un plaisir de ne pas respecter les consignes (mais je suis obligé de changer de masque quand j’ai plusieurs heures consécutives avec, tout de même) de conservation de ces bouts de papiers.

 

Pendant un an, on s’est beaucoup moqué de l’amateurisme du gouvernement, de sa communication… Mais nous n’avons nous-mêmes pas avancé ! On devait parler du monde d’après mais les partis d’opposition mais gouvernementaux ne cessent de préparer le terrain pour le retour de Macron qui est quand même très fort : avec son calendrier débile, il aura jugulé l’épidémie – espérons-le – un mois ou deux avant la prochaine échéance électorale, prouvant ainsi qu’il est le seul à tenir la route…

Alors j’espère que l’on pourra longuement rigoler – jusqu’à 2027 – avec nos conneries présentes qui entrent dans l’histoire. Drôle.

10 commentaires:

  1. Je dois rendre un vibrant hommage au fabricant de muselières en papier à élastiques auriculaires, d'une résistance à toute éprouve : voilà plus d'un an que je me sers du même et il est toujours impeccable.

    Si un jour je dois me rendre dans un quartier émotif… pardon : sensible, je n'oublierai certainement pas de l'emporter car je suis persuadé qu'il est également à l'épreuve des balles.

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  2. Parfait...j'ai bien ri.mais c'est tellemnt vrai et ça fait du bien.!
    Didier Goux ne manque pas d'humour non plus !
    Sylvie

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    1. "Didier Goux ne manque pas d'humour non plus" Parfait... j'ai bien ri. aussi.!

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  3. Je loue ton talent à écrire avec un millième degré.

    Je ne sais plus quoi penser.

    Après j'ai la 5G à tous les étages et mercredi je pourrais écrire un reportage de guerre en vous racontant mon repas à ma pizzéria avec femme et enfants.
    Si elle est encore ouverte....

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  4. il me reste 150 masques de mon stock chinois (250) acheté en 2020 dès que AliExpress a permis d'en acheter de nouveau. Ta remarque sur le flippage du début, avec le virus sur les portes etc.. en effet on a tous cru ça,jusqu'à ce que... c'est comme les contaminations à l'extérieur. Personnellement je n'ai jamais autant expliqué le mot "aérosol" à quelqu'un. Comme tu le dis ça tombe (gravité) mais ça peut rester en l'air avant (viscosité, vitesse), voir flotter dans l'air ambiant pollué par la réspiration des porteurs. D'ou la découverte d'un truc inédit et d'une portée scientifique digne d'un changement de civilisation : ouvrir les fenêtres plus souvent.

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    1. Oui : et ces cons dans Facebook qui expliquent que nous ne sommes pas scientifiques.

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  5. Arié, vieux débris, je lis parfois tes commentaires et seulement quand ils sont courts. Ton degré de connerie m'émerveille vu que ça fait deux fois que tu m'accuses de me vanter d'être scientifique alors que je dis le contraire. A cette heure tardive, je me demande d'où vient le malentendu et je viens de me rappeler l'échange ci-dessus avec T0pol. Tu es vraiment très con...

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