12 janvier 2022

Le cadet Roussel ou le défit des jours heureux.

 


Pour 2022, il est temps de commencer à choisir pour qui voter voire pour qui faire campagne vu que je ne pas parler uniquement de Covid sur mon blog. Même un choix par élimination pourrait bien aboutir à un choix par conviction.

 

En 2017, je n’ai pas voté pour Benoît Hamon parce que je le trouvais mauvais candidat ce qui ne m’a pas empêché de relayer certains thèmes de sa campagne, sans doute les meilleurs du lot. Je ne suis pas à un paradoxe près. En 2022, je n’ai pas envie de voter pour Anne Hidalgo car je la trouve mauvaise candidate. Par contre, je ne peux pas faire la promotion de ses idées car je ne les connais pas et, pour rédiger ce billet, je suis bien obligé de faire appel à Wikipedia. Pire qu’Hamon, donc, il est hors de question que je dépose un bulletin à son nom dans l’urne (sauf si, d’ici là,…).

Notons que Wikipedia me permet aussi de vérifier l’âge des candidats pour valider le titre de mon billet de blog mais, trêve de plaisanterie, bordel !

En voila une éliminée et, passons à la suivante : Christiane Taubira. Notons que si j’admire sa capacité à faire des longs discours sans note et le fait qu’elle ait porté des sujets sociétaux importants du précédent quinquennat, je ne supporte pas ses écrits, ce que certains considèrent comme de la grande poésie n’est en fait qu’une espèce de vomi verbal incompréhensible, et je la considère pour une arriviste abominable (d’autant qu’un ami à moi a fait de la politique en Guyane et m’en a dit de belles). Je n’ai absolument aucune idée de son projet et j’apprends par Wikipedia qu’elle « entend faire de la santé, de l'éducation, de la justice et de l'environnement des causes prioritaires dans la perspective de la prochaine présidence. » J’imagine un candidat expliquer qu’il n’en a rien à cirer de la santé, de l’éducation, de la justice et de l’environnement. C’est étrange d’admirer et de détester quelqu’un en même temps… Elle n’aura pas voix (sauf si, d’ici là,…).

J’ai à peu près le même sentiment pour Jean-Luc Mélenchon, d’ailleurs… J’en parle assez souvent, dans Facebook, pour ne pas envie d’en faire un long paragraphe, ici. Je vais quand même tenter quelques mots. Tout d’abord, il ne me parait pas entouré de grands républicains mais plus de ce qu’on appelle des indigénistes, des islamogauchistes et autres militants en peau de fesse. Ensuite, je ne suis pas partisan d’une sixième République, ce n’est qu’une façade destinée à faire croire qu’on n’est pas en démocratie (rappelons aux militants qu’il y a en France plus de 30% des gens « adeptes d’une droite dure » et qu’en la complétant avec ceux d’une droite modérée, on ne peut constater que s’il y a un manque de démocratie, en France, c’est aussi par sous-représentation de la droite… La cinquième République permet de faire avancer des idées de gauche même si, évidemment, on pourrait faire mieux). Je ne crois pas en son programme (mais j’en ai déjà parlé dans le blog) et la constituante qu’il promet pour préparer la sixième République rend caduque le programme qu’il peut exposer vu les évolutions constitutionnelles proposer vont déboucher sur d’autres élections. Mon bulletin ira ailleurs (sauf si, d’ici là,…).

Il est en outre hors de question pour que je vote pour une formation politique partisan de la sortie du nucléaire à court terme. Sur ce sujet, Yannick Jadot me par.ait mesuré et l’homme ne me rebute pas. D’ailleurs la présentation de sa vision pour la présidentielle, dans Wikipedia, aurait assez tendance à me convaincre. Mais je n’ai aucune confiance dans son entourage et je n’ai pas envie de « voter pour eux », donc pour lui (sauf si, d’ici là,…). C’est con. Et je n’aime pas sa vision de l’évolution de la Constitution (ou du moins des pratiques institutionnelles).

 


Compte tenu de cet exposé, il faut bien reconnaître qu’il ne reste plus beaucoup de lascars disponibles pour moi. C’est ainsi que j’ai dit plusieurs fois que j’envisageais à nouveau de voter pour Emmanuel Macron mais, « en même temps », son gouvernement fait de plus en plus de conneries et je commence sérieusement à en avoir ma claque, sans compter que je désapprouve la politique fiscale menée depuis 2017. En outre, je préfère largement la position des autres par rapport au Covid (en gros : oui au vaccin, non au passe et à l’obligation). J’ai toujours dit que je ne pouvais pas blairer Arnaud Montebourg depuis que je l’ai rencontré, fin 2011. Je ne crois d’ailleurs pas qu’il sera candidat et il faudrait qu’il fasse de sérieux efforts pour me convaincre !

 

Parmi les candidats, il reste donc Fabien Roussel, le cadet des candidats de cette gauche raisonnable (ou pas…) et, si tout va bien, il aura mon soutien. Cela pourrait surprendre des gauchistes à la mords-moi le nœud qui lisent mon blog depuis longtemps d’autant que j’affiche un positionnement de centre gauche depuis longtemps. Pour vous dire, j’ai voté pour Pierre Juquin en 1988 (seuls les anciens savent…) et, quand on habite mon coin (le Kremlin-Bicêtre) depuis près de 30 ans et qu’on se revendique de gauche, échapper au vote communiste ou, du moins, à une gauche relativement radicale, n’est pas facile pour les départementales et les législatives… D’ailleurs recevoir des leçons d’insoumis dans les réseaux sociaux de la part de types qui se sont découverts à gauche depuis qu’ils ont ouvert un compte Facebook m’amuse beaucoup.

Je vais raconter une anecdote (pour la deuxième fois sur ce blog). Quand j’étais en première année d’IUT, en 1984 ou 1985, j’avais un camarade de classe et, surtout, de cité universitaire (ce qui explique le temps passé à refaire le monde) qui était Camerounais et assez à droite, un peu par tradition familiale (à cet âge, et même après, on est tous influencé par le milieu familial, moi le premier). A force de papoter à la cafétaria ou au bistro (voire en salle de classe pendant les pauses, j’ai des souvenirs précis), j’avais réussi à le convertir au communisme le plus dur ! A la fin de la première année, il avait abandonné ses études pour aller faire la révolution au bled…

C’est après que j’ai été convaincu par la liberté d’entreprendre voire par les inepties du code du travail, quand j’ai commencé à bosser, et à plus insister sur l’importance du partage des revenus et ce genre de détails qui m’ont rendu social-démocrate et même jospiniste quelques années après, vers 1990 (encore une fois, j’ai des souvenirs précis de potes qui me qualifiaient ainsi…).

Malheureusement, la social-démocratie est dans une impasse pour des raisons que j’imagine mais que j’ai du mal à formuler d’autant qu’elle est écartelée entre « des » populismes et une droite qui devrait être européenne et qui ne l’est plus vraiment à force de flirter avec de conneries, sans compter des souverainistes abrutis et des antieuropéens du même métal. Je ne parle même pas que de la France où elle a été torpillée par Emmanuel Macron et des frondeurs inconséquents s’imaginant majoritaires.

Les espèces d’ersatz que nous avons en France dont je parlais ne sont pas à la hauteur et je n’espère plus une victoire de la gauche. Il me reste peut-être à aider à une certaine renaissance d’une gauche plus traditionnelle et sans doute plus « travaillée ». C’est ainsi qu’un vote pour Fabien Roussel de ma part n’est absolument pas à exclure (sauf si, d’ici là,…).

 


Outre la sympathie naturelle de ma part pour mon ancienne famille politique d’adoption, ce qui m’a convaincu, ou presque, est une conversation de comptoir, vendredi soir, je crois, au cours de laquelle nous parlions de ce lascar avec des gugusses de différents horizons (dont certains que je ne connaissais pas mais que je savais bons clients de la maison) qui étaient d’accord pour reconnaître la justesse de ses idées et, surtout, de ses propos quand il passait à la télé. Le gars franc du collier, qui appelle un chat un chat, qui ne tourne pas autour du pot et ne tient pas des arguments politiques électoralistes tout en conservant une cohérence totale.

La récente polémique sur la bonne bouffe française a évident renforcé mes convictions, ce qui, surtout, s’est traduit par une volonté, pour moi, d’en savoir un peu plus sur ses idées. Je suis évidemment loin d’être d’accord avec tout mais le type semble républicain, partisan du nucléaire et ça fait un bien fou de voir cela à gauche d’autant que les idées des autres en matière économique sont tout aussi farfelues.

Il semble dire la même chose que moi sur la pandémie (pour la vaccination mais contre le passe).

 

Donc…  (sauf si, d’ici là,…). Son slogan de campagne (le défit des jours heureux) me plait bien et il n'y a aucun complexe à avoir en votant pour un candidat qui a peu de chance d'être élu, somme toute.

22 commentaires:

  1. Lors de son passage dans "La revue de presse", j'avais apprécié son ton et son allure, loin des caricatures du passé communiste, et je m'étais dit: pourquoi pas Lui ?
    Lui ou Lassalle...

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  2. Eh bien je suis bien d'accord, je ne comptais pas me déplacer pour voter mais il est fortement possible que Roussel ait mon vote au premier tour.
    J'avais commencé un billet à ce propos mais le tien est très bien.

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  3. A vous lire, je n'ai pas bien compris si vous avez endoctriné un ou une révolutionnaire camerounaise... Quand à Roussel, après se déclaration sur la gastronomie française, je me suis dit qu'il fallait que je me renseigne sur ce stal' là. Vous m'avez devancé.

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  4. Roussel est un homme intéressant et son point de vue pourrait lui donner des parts plus importantes dans le vote, mais il ferraille sous une étiquette obsolète et incompréhensible pour notre époque. Comment se dire communiste en 2022 sans penser Corée du nord, Chine ou Cuba ? Changer le nom de son parti serait déjà un excellent début... enfin s'il en est capable.

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    1. Je ne crois pas que ça soit possible... Le parti perdrait son âme et ses militants.

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    2. On s'en fout de l'âme d'un truc qui n'existe pas, ce qui importe c'est la question : la gauche a t-elle encore une place en France ? Il perdra certes quelques vieux militants poussiéreux et nostalgique du père staloche, mais il arracherait à LFI et au PS un gros morcif ! Voire EELV machin.

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    3. Qu'il faille une nouvelle force à gauche, j'en suis persuadé (mais plus sur les cendres du PS que du PCF). Mais le PCF ne peut pas renier toutes ses origines s'il ne le souhaite pas...

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  5. Il est étrange de constater que de vouloir imposer une société égalitaire nécessite qu'elle soit extrêmement contrainte ( communisme, police, Stasi, KGB..) et qu'à l'inverse nos sociétés inégalitaires mais démocratiques sont très libres.
    Ainsi Liberté et Egalité sont antinomiques dans les faits. Le social libéralisme réussit peut-être là où beaucoup ont échoué...

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    1. Mais non, ce qu'il faut définir, c'est le mot égalité. Ce qui est important c'est l'égalité des droits. La liberté ne peut pas aller sans cette égalité.

      Pour le reste, nous ne sommes plus à l'époque de l'URSS et ça serait crétin de refaire l'éternel débat sur le communisme qui n'a jamais fonctionné, justement parce qu'il était privatif de liberté, d'autant qu'il n'a jamais été appliqué et est resté au service de castes. Et en 2022, personne ne pense plus à nationaliser tous les moyens de production.
      Il n'empêche que les revenus de l'agriculture dépendent de l'Europe et tous ceux de la santé de la sécurité sociale. On est à la limite du communisme...

      Pour le reste "social libéralisme" est pour moi indissociable du libéralisme dans le sens où je suis profondément libéral parce que de gauche. Et il n'y a que les gauchistes à cracher sur le libéralisme qu'ils confondent avec une espèce de néolibéralisme à la mords moi le noeud.

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  6. Analyse que je partage sur la majorité des points sauf que, élire X quel qu'il soit, pour ne pas lui donner de majorité derrière, ca va l'amener à être contemplatif ou commentateur. Et construire une majorité de gauche avec les différences plus que fondamentales et structurantes entre les candidats... j'ai beaucoup de mal à y croire

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    1. Il doit être contemplatif ou commentateur. Ca suffit les Président qui se mêlent de tout et les premiers ministres qui ne servent à rien. D'où ma référence aux périodes de cohabitation (surtout une) au cours desquelles les institutions fonctionnaient bien mieux.

      Et on arrivera plus facilement à construire une majorité à gauche sur la base d'une "négociation" à l'Assemblée que sur la base d'accords à la con en vue d'une présidentielle.

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  7. Oui, il est sympa Roussel, mais ses idées restent celles du communisme d'antan...

    Son programme pour l'économie ?

    Réindustrialiser la France en créant des pôles publics (je ne sais pas ce que c'est) et en nationalisant de grandes entreprises stratégiques (en gros comme en 1981, on a vu le résultat...)

    Réduire le temps de travail à 32 h par semaine (déjà les 35 h ça a été un beau bordel mais 32 sans aménagement, ce n'est même pas la peine d'en parler)

    Augmenter le SMIC à 1800 € brut et hausse générale des salaires (je sens que ça va bien aider l'économie du pays ça...)

    Rétablir la retraite à 60 ans à taux plein et augmenter les pensions (il a oublié la 6ème semaine de congés payés, mais passons...).

    Pour moi ce sera non ! Que la gauche socialiste se remue un peu le c.. pour mettre en avant un(e) candidat(e) réunissant le maximum de soutiens !

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  8. Bon billet et nous arrivons à la même conclusion

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  9. Je crois qu'il ne reste plus qu'à inviter Fabien Roussel à un KDB.

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  10. Tu connais mon "attachement" à ce qui reste du PS. Je suis en règle général un militant loyal même si je m'interroge sur le bordel ambiant. Je n'ai pas encore fait mon choix pour le 10 avril (je sais pas non plus où je serai ce jour-là mais c'est une autre histoire), mais j'avoue que le camarade Roussel est pour le moment assez proche de ce qui me séduit le plus à gauche.
    Bref à réfléchir !

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  11. J’ai écouté cet après midi Bernard Cazeneuve sur la 5. Il est vraiment bien.
    Hélène

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  12. Je suis de droite donc crachez moi dessus. Mais je trouve que c'est le plus digne, le plus censé, et surtout le plus républicain qui ne cherche pas diviser dans le camp de gauche.

    J'espère qu'il dépassera les 5% et avoir un PCF fort ne me dérangera pas. Au contraire. Je préfère ça à des wokiste LFI ou PS/Verts qui veulent déconstruire les hommes.

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