22 février 2022

Parrainage de raison

 


Tous les cinq ans, on a le même cirque au sujet de parrainage des candidats. Des pingouins viennent chouiner parce qu’ils ont du mal à avoir les 500 signatures et, avec l’éternel développement des réseaux sociaux, les pleurnicheries se multiplient et ça commence à bien faire.

Il faut quand même rappeler l’origine de cette règle : si elle n’existait pas, on aurait une multiplication de candidatures clownesques (déjà que…) et on ne pourrait pas faire une vraie campagne électorale (si on respecte l’égalité du temps de parole, en plus, on devient vraiment mal barré). Alors le législateur a trouvé une solution pour garantir que les candidats ont réellement une « stature nationale » ou, du moins, sont réellement un peu connu et ont donc toute légitimité pour se présenter. Evidemment, on trouvera des abrutis pour remettre en cause cette règle au principe que tout le monde est légitime, nananère.

 

Rappelons le principe car nous avons un blog sérieux et pédagogique. Pour qu’une enflure puisse être candidate, il faut au minimum 500 « parrainages » (appelés « signatures ») de la part de députés (aux niveaux nationaux et européens), sénateurs, maires, présidents de machins comme les communautés de commune et des membres de conseils divers genre départements. Ce qui fait un total de 42000 lascars pouvant faire une croix sur un papelard (et environ un tiers le font). Il ne faut pas plus de 50% d’un même département et il faut qu’ils viennent d’au moins 30 départements. Ca permet de niquer les barons locaux.

Chaque andouille ne peut parrainer qu’un seul candidat (ce qui me parait con, d’ailleurs, mais peu importe : ça évite sans doute d’avoir un noyau d’imbéciles jouant avec le système).

 

Deux gros motifs de pleurnicheries apparaissent souvent. Le premier est parce qu’une personne n’arrive pas à avoir la dose de signatures. Qu’elle se débrouille : une candidature, ça se prépare et, si on n’a pas une équipe pour aller les chercher, c’est qu’on ne mérite pas d’être président. Paf ! En plus, ça me fait doucement rigoler. Chaque année, ce sont les mêmes qui rouspètent et ils finissent toujours par valider leurs candidatures ! Ce n’est donc évidemment qu’un coup de communication…

La deuxième est que des lascars peuvent parrainer des gugusses qui ne sont pas de leur bord. On le voit actuellement avec ce type, à la limite de l’extrême droite, qui a signé pour Mélenchon. La signature n’est pas un acte de soutien mais un élément de « preuve » que le type a une renommée nationale, ce qu’on ne peut pas nier pour Méluche (ou Le Pen) qui a déjà été candidat deux fois, ni même pour d’autres andouilles, comme Poutou, Asselineau et j’en passe. Pour Taubira, c’est plus rigolo.

 

Moi, je veux bien signer, si vous voulez. Mais je ne veux pas être maire ou conseiller machin.

32 commentaires:

  1. Parfaitement. D'ailleurs, ces postures obligées finiront comme d'autres postures ou ont déjà fini par détourner moult électeurs de la vie politique. Après le sempiternel refrain sur les parrainages, s'annoncent les refrains sur le temps de parole à des heures décentes (on a déjà eu quelques bribes), le couplet sur les sondages (déjà fait commencé aussi), l'argument de l'absentéisme pour les perdants permettant de minorer la légitimité du ou de la gagnante qui répondra par un bon vieux "les électeurs ont décidé de le faire confiance" sans oublier le passage nécessaire par la prise en compte du vote blanc...
    bref, peu de fond à prévoir et on finira par le toucher

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  2. Allons jusqu’au bout : tant qu’à faire les parrains votent à la place des électeurs et Pécresse à ce jour est présidente.
    (tu vas me jeter à la porte ? 😉)

    H_ne

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    1. c'est ce que nous aurions dans une démocratie indirecte, rien qu'à voir le sénat et les com col...

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    2. Oh moi je suis née presqu’en même temps que la 5ème.
      J’ai encore envie qu’il en reste quelque chose 🙂
      H_ne

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    3. Je ne suis pas un grand fan de la cinquième et du suffrage universel direct pour l'élection du président. Je m'abstiens néanmoins de prôner un changement...

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  3. J'aime bien la subtilité du titre...

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  4. Tiens ! Il faut croire que Marine Le Pen lit mon blog : elle a mis sa campagne en cause jusqu'à ce qu'elle ait les 500 signatures.

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  5. J'ai été contacté par les troupes de Philippot, de Mélenchon, du NPA et de Anasse Kazib. Par principe, je ne donne mon parrainage à personne.

    Les parrainages sont perçus comme des soutiens à un candidat. Et le maire d'une petite commune rurale que je suis n'a pas été élu et réélu pour ses idées personnelles. Je suis dans une commune de droite et je suis un écolo marqué à gauche. Tout le monde le sait.

    J'écoutais Jean Lassalle ce midi qui disait des choses très justes. On ne peut pas passer son temps sur des plateaux de télévision, s'occuper du quotidien des gens et aller à la pêche aux parrainages. Si les maires ne donnent pas leur signature, c'est aussi parce que ces hommes politiques de plateaux ne sont peut-être pas au plus près de notre quotidien d'élus locaux et de celui de nos administrés.

    Donc il faut qu'ils arrêtent de chouiner comme tu l'as si bien dit. Les règles du jeu sont connus par avance. Et les Mélenchon et Le Pen avaient 5 ans pour s'y préparer. C'est un peu moins vrai pour Zemmour. Quel amateurisme ! Gouverner, c'est prévoir, nous enseignait PMF.

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    1. Tu as raison. Aussi, je pense qu'il faut arrêter de rendre publiques les signatures.

      Et commentaire me fait penser à un truc : on voudrait confier les négociations avec Poutine à des types incapable de préparer une candidature...

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    2. Mendès-France, qui n'a quasiment jamais gouverné, disait en plus des conneries : gouverner n'a jamais été prévoir mais s'adapter aux circonstances, affronter les imprévus, réagir au mieux face à une réalité sans cesse changeante.

      Tout le reste est soit du baratin, soit de l'idéologie : les deux conduisent droit dans un mur, celui de la réalité précisément.

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    3. Sinon, pour ce qui est des parrainages, un jour où j'y pensais (ce qui ne m'arrive pas très souvent…), il y a quelques années, je m'étais dit que, placé en position de parrainer, j'accorderais ma signature au premier gugusses qui me la demanderais, sans me soucier de sa "couleur" politique.

      Je n'ai pas changé d'avis depuis. Ce qui est sans importance ni même intérêt puisque je ne suis toujours pas "parrain" (sauf de mes trois filleules, mais elles ne m'ont jamais demandé de leur signer quoi que ce soit).

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    4. Et voilà comment Didier Goux qui, au premier abord paraît au mieux indifférent, au pire clivant, se montre au deuxième rabord un homme parfaitement conciliant.

      Vous êtes le bienvenu, Monsieur, dans un monde où la philosophie dominante et de se bouffer le nez avec son voisin, voire l’écraser autant que faire se peut. 🙂

      H_ne

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    5. @Didier

      S'adapter, ce beau message du néolibéralisme qu'on retrouve dans ce magnifique film avec Bacri, "Le sens de la fête" !

      Gouverner, ce sont aussi des choix, une vision, même à toute petite échelle... sous contraintes.

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    6. Robespierre avait une vision… Hitler aussi…

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    7. Le néolibéralisme a bon dos. Il est vrai que la planification communiste était parfaitement efficace mais Denis me fait le reproche d'envisager de voter communiste alors que je devrais voter Mélenchon si j'ai bien compris mais mon sens de l'adaptation ne va pas jusque là.

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    8. « Il est vrai que la planification communiste était parfaitement efficace »

      Ah ! celle-là, je l'encadre et je la mets sous cloche !

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    9. C'était une pique pour Denis...

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    10. @Didier

      Joli point Godwin atteint de façon magistrale en deux commentaires.

      @Nicolas

      Je ne te reproche rien. Ça me rend goguenard. Et c'est tout.

      NB La planification communiste a été si efficace que les hiérarques soviétiques n'ont même pas pu prévoir l'effondrement de leur propre système.

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    11. Ah mais je suis aussi goguenard...

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  6. C'est à chaque fois le même cinéma.
    Comme le dit si bien Denis, une élection çà se prépare et la plupart de ceux qui chouinent ne le font qu'au dernier moment. Juste quand ils voient que la cloche va sonner.
    Nathalie Arthaud a bien expliqué sa méthode et surtout qu'elle n'a pas commencé à "démarcher" les éventuels parrains hier soir.

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  7. En 2012, j'ai participé à une campagne de recherche de signatures pour Y.M. Adeline, candidat de l'Alliance Royale, petit parti qui comprenait un maire et quelques conseillers municipaux à l'époque.
    C'est un peu court de dire que c'est à chaque fois la même chose. L'idée au départ était que les élus filtrent les personnalités qui auraient pu troubler le sérieux du scrutin. Pourquoi pas. 100 signatures suffisaient. Puis, on a voulu filtrer pour n'avoir que des candidats "sérieux" qui avaient un parti avec des élus et/ou une équipe de campagne bien implantée. On est alors passé à 500 signatures et on avait donc mis en place une élection à 3 tours sans trop le dire. Re-Pourquoi pas. Puis on a voulu faire pression sur les élus pour qu'il donnent leur parrainage aux bons candidats. Pépère, comme on le nomme ici, a donc enlevé l'anonymat. C'est donc toujours une élection à trois tours dont le premier est à main levée avec des commissaires politiques qui regardent pour qui se lêvent les mains. Ce n'est plus tout à fait la même chose quand même...
    Ce qui serait ballot c'est que le gars Roussel, favori du taulier, n'arrive pas à obtenir ses 500 signatures à cause d'une mesure de Pépère, ancien favori du même taulier...

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    1. Les candidats des vieux partis ont une base locale et n'ont aucune difficulté à avoir les signatures. Par ailleurs, l'anonymat ne date pas de Pépère (Google nous indique des polémiques datant de 2002 donc ça date au moins d'avant).

      Surtout, on a un système qui n'est sans doute pas parfait mais gardons nous de le modifier pour ne pas mettre pire à la place.

      Les partis ayant une implantation locale forte sont favorisés et c'est très ben ainsi. Je vais aller plus loin : Zemmour est connus parce qu'il était dans une émission de télévision mais je ne vois pas en quoi il représente assez de monde pour prendre du temps d'antenne lors d'une présidentielle. Pourquoi pas Drucker, non plus ? (je n'ai pas dit que j'étais contre sa participation, je ne fais que poser une question).

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  8. La publication par le Conseil constitutionnel des parrainages date de la début de l'élection du bigboss au suffrage universel. Ce qui a changé récemment (sous Hollande, je crois, mais je n'ai pas la date) est la publication de tous les signataires et pas seulement des 500 premiers.

    Un peu de précision ne nuit pas, surtout que j'ai écrit n'importe quoi dans mon commentaire de 10h18 : c'est le non anonymat qui ne date pas d'hier.

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  9. Bien ton billet, qui appelle pleins de commentaires. Je vais en écrire un billet

    Je te confirme que le non anonymat date d'au moins 2002, et mon maire de l'époque s'en souvient (il n'a plus jamais parrainé personne)

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    1. Vous avez raison de dire que depuis 2002 et en réponse à la présence de JM Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle le Conseil Constitutionnel recommande la publication des parrainage au fur et à mesure de leur arrivée. Mais il faut attendre l'article 3 de loi organique n° 2016-506 du 25 avril 2016 pour que cela soit établi et mis en pratique pour la présidentielle de 2017.

      Pour savoir comment nous sommes passé de 50 parrains anonymes en 1958 à plus de 500 parrains tous publiés en 2016, c'est ici: https://presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr/tout-savoir/parrainages/historique-publication-parrainages/index.html

      Alors, vous me direz que la publicité des noms des parrains date de 1976. C'est vrai, mais cette publicté n'était pas faite sur internet (on est en 1976 ...) ni dans le JO mais par un affichage dans les locaux du CC. C'est donc bien Pépère et internet qui ont changé le game le 25 avril 2016.

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    2. Oui mais c'était quand même diffusé...

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    3. Et désolé, votre commentaire était égaré dans les tuyaux.

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  10. Arié, tu es trop con. La règle a changé, ce que je dis dans mon commentaire, et tu te plantes lamentablement. COMME A CHAQUE FOIS. Tu es incapable de faire attention à ce que tu lis et tu finis par dire la même chose que moi en prétendant que j'ai dit le contraire ou, alors que je suis très précis (ce qui a nécessité que je vérifie) et tu dis le contraire.

    C'est pour ça que JE NE PUBLIE PLUS TES COMMENTAIRES. Tu interviens comme si tu voulais prouver ta science mais tu n'es qu'un petit vieux gâteux qui n'est plus étanche et raconte n'importe quoi.

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