26 mars 2023

49.3 dans les sondages

 


Ce sondage, au sujet du résultat potentiel d’une élection si une législative anticipée devait avoir lieu maintenant, suite à une dissolution, a été présenté par le JDD. Inutile de préciser qu’un sondage hors campagne électorale a peu d’intérêt d’autant qu’on ne connait pas les candidats et ne représente pas grand-chose pour des législatives, vu qu’on ne peut pas déterminer le nombre d’élus dont la composition d’une future Assemblée.

Il ne montre aucune surprise : la majorité présidentielle baisse au profit du RN et la gauche ne gagne pas grand-chose. Tout ce qui m’intéresse est ce qui pourrait faire remonter ma famille politique (le centre-gauche) et affaiblir l’extrême droite. C’est raté. Il me faut donc en étudier les raisons mais je n’ai toujours pas science infuse. Néanmoins, j’ai diffusé un schéma proche de celui-ci et certaines réactions de potes m’ont intéressé et je vais y revenir.


 

Dans un premier temps, tout de même, je vais préciser ma position. Il va de soi que, comme une majeure partie de la population, je ne supporte plus Emmanuel Macron et ses sbires mais que je n’hésiterais sans doute pas à revoter pour eux si c’était nécessaire. Je considère Marine Le Pen et les cadres du Rassemblement National comme des incompétents notoires. Je ne suis pas persuadé qu’ils soient de grands démocrates et je n’oublie pas d’où ils viennent.

Quant à la Nupes, je suis sans doute en phase avec leurs principaux objectifs mais il y a une partie des membres bien trop extrémistes avec des idées, en termes d’économie, complètement déconnectées de la réalité, d’autres ou les mêmes, qui ont des comportements très peu républicains. Je ne parle pas de ceux qui défendent l’identitarisme ou un wokisme débile et pléonastique. Je ne veux donc pas d’eux au pouvoir, tant qu’ils n’auront pas fait le ménage ou précisé certaines positions.

Je pourrais néanmoins voter pour tout parti de gauche quel que soit son degré de radicalité qui rejette certains fous de la Nupes, notamment de LFI. Pour ce qui concerne les socialistes, cela concerne la plupart des partisans d’Olivier Faure. Ils ont encore montré cette semaine qu’ils nous poussaient vers la marche nupsiale de la folie. Les gars, remettez-vous ! Cette stratégie ne peut pas être gagnante.

 

D’ailleurs, le sondage dont au sujet duquel je dois parler nous le prouve. La gauche est à la tête de l’opposition à une réforme dont les Français ne veulent manifestement pas mais ne progresse que d’un ou deux points dans les sondages. C’est bien la preuve d’un échec complet. La réforme est passée (elle pourrait retirée, d’ailleurs, en cas de blocage du pays provoqué par les manifestants suivant la gauche, ce que je souhaite) mais seul le RN en tire un bénéfice.

La première réaction que je voulais aborder est celle d’un pote grand partisans des maconneries. Il estime que la montée du RN est due à la baisse de Renaissance, elle-même provoquée par la gauche qui n’arrête pas de crier que la réforme est mauvaise. Il oublie deux éléments : il se peut, et je le crois, que la réforme soit réellement mauvaise et les gens n’ont pas nécessairement besoin de la gauche pour le penser. Enfin, je ne pense pas vraiment bénéfique le fait que la population doive se plonger dans les bras d’un libéralisme extravaguant avec, comme seule raison, la nécessité de clouer l’extrême-droite.

Je vais aller plus loin et peu aimablement : il faut quand même être un peu dérangé pour venir de la gauche et défendre une telle réforme des retraites. L’argument « de toute manière la gauche avec Touraine avait fait pire » ne tient pas la route. Si la réforme de Touraine est jugée bonne, on ne peut pas aller plus loin au prétexte qu’elle était mauvaise.

Le mécontentement actuel, avec la baisse de l’ex LREM, n’est peut-être pas du entièrement à la réforme des retraites. Auquel cas, il faut admettre que les gens sont exaspérés de la politique menée depuis 2017. Il ne s’agit pas de défendre ou de critiquer cette politique (au fond, qu’est-ce que j’en sais de la manière de gérer une crise sanitaire ou des revendications dans les ronds-points ?) mais d’admettre que les gens sont mécontents.

Et qu’en démocratie, on ne peut pas aller contre les gens.

Macron, par exemple, avait promis, en 2017, de ne pas revenir sur les retraites. Il a changé d’avis, ce qui n’est pas grave mais son problème est que les arguments qu’il avait énoncés il y a six ans restent valables. Comment ne pas comprendre que les gens pensent qu’on les prend pour des cons quand on les prend pour des cons ?

En outre, accuser les autres de ses propres déboires électoraux commence à bien faire.

 


Tiens ! La gauche de la gauche a accusé Hollande pour l’échec de 2017 alors qu’il n’était pas candidat, mais n’a jamais réussi à gagner quoi que ce soit depuis. Ca devrait appeler à une certaine humilité.

 

La deuxième réaction que je voulais évoquer est celle d’un copain écolo (pas caricatural) qui me dit « Il me semble que l'information principale est plutôt que les gens n'arrivent pas à trouver de moyen de s'exprimer par le vote et donc que les événements ont peu d'impact sur le résultat des élections, ce qui n'est pas plus rassurant. » J’ai bien réfléchi à ses propos mais j’ai un peu de mal. Tout d’abord, il ne s’agit pas de résultats d’élections mais de sondages hors période électorale. Par contre, il a commence son commentaire par : « Certes, mais l'évolution n'est pas énorme par rapport à 2022. » J’ai peu de me tromper sur l’analyse de ces propos mais, par rapport aux vrais résultats des législatives, le RN passe de 19 à 26, Nupes de 26 à 26… et ex LREM de 26 à… 26 (je n’ai pas pris en compte les petits partis mais les erreurs ne doivent pas être importantes).

L’évolution du RN est bien énorme. Le sondage intermédiaire (en rose pâle) montre que cette évolution est bien récente. Et les changements sont tels que les événements ont bien un impact sur le résultat (potentiel) des élections. Les gens ne retournent tout de même évidemment pas leurs vestes.    

 

La dernière réaction est celle d’une éminente consœur qui me dit que c’est dommage et qu’elle ne sais pas vraiment si elle connait les raisons et laisse entendre qu’elle ne sait pas vraiment s’il faut les connaître.

Je vais quand même en citer deux, absolument évidente, je ne vais d’ailleurs rien inventer, mais il me semble qu’il faudrait ne pas les oublier. La première est que le comportement du RN est exemplaire. Les gens ne savent pas « pourquoi » il faut les critiquer (vous pouvez rétorquer que c’est à cause des chaînes d’information ou de TikTok mais c’est tout sauf une consolation). La deuxième est que la gauche ne sait pas remonter et qu’une nupserie a atteint un niveau maximum.

 

Deux premières conclusions sont tout aussi évidentes. D’abord, il faut arrêter de faire des conneries, qui font passer pour encore plus débiles que les autres. Ensuite, tant que la gauche ne se sera pas déradicalisée (voir les raisons que j’évoque plus haut pour dire que Nupes n’aura pas ma voix), elle ne pourra pas retrouver des électeurs centristes, ceux qui manquent pour construire une majorité, majorité qui ne peut d’ailleurs se faire qu’au centre.

Vous ne pouvez pas être d’accord mais c’est pourtant bien la vérité. Ne croyez pas connaître les électeurs concernés. Moi, au moins, je sais que j’en fais partie.

Et visiblement, les supporters de la Nupes font les mêmes erreurs que ceux de la macronnerie : croire que les électeurs sont trompés quand ils ne sont pas d'accord avec eux.

14 commentaires:

  1. Rien n'empêche le vote blanc.

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    1. Le vote blanc ne sert à rien mais on s'en fout. La question de mon billet n'est pas de savoir comment voter mais comment faire voter "pour nous".

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  2. Nous avons été bons en pronostics.(et je n'en suis pas fier...)

    Mais se faire un plaisir et un honneur de décapiter la gauche républicaine (la tienne) et aujourdhui la droite républicaine (la mienne) donne forcément les amis un peu bruyant et malaisants de Mélenchon, ou le RN

    Chapeau bas. L'histoire jugera. Mais nous on subira...

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    1. Tant que le nupessiens n'admettront pas (tout comme quand les LR qui lêchent LREM n'auront pas compris... - les situations sont opposées en fait).

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  3. Bonjour,

    La législative partielle en Ariège le confirme : quand les électeurs macronistes mécontents (du moins ceux venant du centre-gauche, et ils ont de quoi l'être...), peuvent choisir un(e) candidat(e) de gauche "crédible", ils le font.
    La candidate (élue en 2022) NUPES/LFI a perdu 2 points par rapport à 2022 (de 33 à 31%), la candidate de la majorité en a perdu 10, mais la candidate dissidente du PS en a gagné plus de 8 et est qualifiée pour le second tour avec 26,4%, alors que le candidat du RN n'en a gagné "que" 5 et est battu. Comme en 2022, LR n'avait pas présenté de candidat.
    L'abstention est plus forte qu'en 2022, mais la candidate dissidente du PS est la seule à AUGMENTER son nombre de voix : même le RN en perd, et la candidate LFI perd plus du tiers de ses voix de 2022.

    Bien sûr, l'Ariège est un cas particulier. Ce n'est pas partout que la gauche (centre-gauche compris) obtiendrait 57% des suffrages exprimés... Mais c'est quand-même significatif en termes de transferts de voix, et ça montre bien que l'écroulement programmé du macronisme pourrait permettre à une gauche "de gouvernement" de revenir au pouvoir sur la base d'un projet réaliste, ne constituant pas un repoussoir pour les électeurs de centre-gauche.

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    1. Cette circonscription est assez exemplaire (cela étant, comme vous le dites, elle n'est pas un ... exemple : comme celle où j'habite, elle est acquise à la gauche). Aussi, elle montre que l'union idiote de la gauche n'est pas un impératif pour gagner : tout dépend des caractéristiques du vote.

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  4. Tiens faudrait que je me remette à écrire. Tout cela (une construction politique par éparpillement façon puzzle de tout le décor afin de rendre toute alternance impossible ou a minima pas crédible) était je le crains dans le projet dès le départ. Je ne sais plus où (et à peu près quand, pendant la campagne de l'an dernier) j'évoquais que "#hmmm dernier mandat, à d'autres, on n'est pas à l'abri d'un 18 Brumaire" (mais pas sûre que Bayrou soit encore volontaire pour jouer les Sieyes...) un ami à qui j'en parlais récemment me disait "plutôt 2 décembre 1852...", mais m'est avis qu'à coup de rue intenable et FDO victimes, on s'en approche ! (et non c'est pas joyeux d'avoir été bons en pronostics)

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    1. Au boulot.

      Je n’ai pas été bon en prévisions. Je pensais que Macron allait glander pour être peinard 5 ans. Ton hypothèse napoléonienne n’est pas idiote.

      NJ.

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    2. hein ? 2 décembre mais mais tu devrais écrire des scénarios politiques pour je ne sais qui , et je dis cela sans méchanceté. Et quel serait le Victor Hugo pour le dénoncer ? Juan Branco ? en effet l'histoire se répète deux fois, la 2e étant grotesque : ça peut être n'importe où le grotesque. Et e ne vois pas de système politique éparpillé : la gauche NUPES existe avec quelques familles diverses et variées à tendance centrifuge, le centre dit droite existe, la droite classique aussi, et les moisis du RN aussi : 3 blocs + un accessoire pas encore au point (LR). . Et le problème c'est la gauche dite soc-dem comme le remarque NJ dans son billet. Elle est où ? ah oui elle existe dans l'Ariège : vite un Te Deum. le seul truc "éparpillé façon puzzle" c'est le PS et personnellement c'est mérité selon moi... mais ça c'est un autre débat.

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    3. C'est mérité mais c'est attristant pour les sympathisants ...

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    4. Parce que tu crois que LR ne l'est pas (ou en passe de l'être) éparpillée façon puzzle ? Et 2 blocs d'opposition dont aucun n'est prêt à faire alliance avec l'autre (et encore heureux), c'est bien rendre impossible ou peu crédible l'alternance (et donc bien dans le projet "centro centriste" dès l'origine). Bref c'est "moi ou le chaos" qui tourne en "moi ET le chaos". Et l'utilisation macronienne des outils et des institutions a de quoi inquiéter, je persiste et signe.

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