En salle

16 septembre 2025

Diminuons les avantages ET la démagogie

 


Putain ! J’ai pris un coup de vieux ! Je voulais faire un billet avec des détails sur l’âge des premiers ministres quand j’ai vu que Jospin avait mon âge actuel quand il est entré à Matignon alors que je le voyais déjà comme un vieux, une sorte de patriarche de la gauche. D’un autre côté, je n’avais qu’une trentaine d’années… Bon ! Il semble que l’actualité du jour tourne de l’annonce de note nouveau premier ministre, Sébastien l’encorné : il va mettre fin aux avantages accordés aux anciens ministres.

C’est très bien. Au fond, je ne vois pas trop pourquoi Bruno Le Roux (que j’avais totalement oublié) aurait droit à une protection policière pour les trois mois passés à Beauvau il y a une dizaine d’années.

On nous dit : il faut montrer l’exemple ! Ils ont raison. Cela étant, j’aimerais autant qu’ils montrent réellement l’exemple et qu’ils nous trouvent comment économiser 30 ou 40 milliards plutôt que le millième de cette somme.

 

Je crois qu’on appelle cette mesure de la démagogie.

J’attends de la part de M. Lecornu de la dernière pluie qu’il fasse de vraies annonces, qu’il nous dise ce qu’il va faire et qui va dans le sens des souhaits de la gauche, vous savez, les gens qui sont arrivés en tête lors des dernières élections. On voit par exemple les médias de droite raconter strictement n’importe quoi sur la taxe Zucman. Il faut quand même rappeler aux couillons qui matent Praud parce qu’ils pensent qu’il défend le peuple que la taxe en question ne touchera que ceux qui ont plus de 100 millions d’euros et que peu d’entrepreneurs vont être touchés de manière significative ! Il faut leur rappeler que le trou dans le budget correspond à peu près aux mesures en faveur des riches prises par Macron avant le Covid et que Bayrou souhaitait nous faire payer l’addition.

Certes, ce n’est pas me rôle du premier ministre de droite de faire la communication des patrons de la gauche mais il pourrait éviter de faire diversions avec des grosses âneries qui vont faire applaudir ceux qui pensent que les politiciens sont « tous pourris ».

 

Et qu’il remette au centre du débat ce qui nous permettra de colmater les brèches sans altérer la croissance.

Je sais, vous allez me dire que je ronchonne tout le temps. Mais je ne sais pas si les « ex » encore vivants ont coûté autant, à eux tous, que Giscard, éminent économiste du centre droit, pendant sa période de retraite…

15 septembre 2025

La reconnaissance de la Palestine pour les nuls (comme moi) !

 


On est d’accord que les bisbilles entre partis politiques français suite à la « démission » de Bayrou sont assez dérisoires et ont surtout comme un intérêt de m’inspirer pour faire des billets de blog pour taper sur LR, Macron et LFI (je suis dans une période zen, j’épargne les socialos, les écolos et les cocos ; quant aux RN, je ne vois pas l’intérêt de leur taper dessus vu que mes lecteurs les haïssent peut-être plus que moi).

Alors aujourd’hui, j’ai décidé de m’intéresser au texte signé à l’ONU vendredi, visant à préparer la reconnaissance de l’Etat palestinien sous certaines conditions : que la Palestine reconnaisse Israël, que les otages détenus par le Hamas soient libérés et que cette organisation terroriste soit disloquée.

Cela me parait être la moindre des choses.

 

On avait beaucoup parlé de cette reconnaissance de la Palestine dans ce blog, il y a quelques mois. Je crois me rappeler que j’en étais resté à ma circonspection : que va-t-on faire des colonies en Cisjordanie si on reconnait l’Etat palestinien. Un optimiste comme moi pourrait dire qu’il suffit de les intégrer à la Palestine tout en laissant les « Israéliens » habiter là même si je mets « Israéliens » entre guillemets : les habitants des futures ex-colonies habitant toujours sur place ne se convertiront pas à l’Islam et resteront juifs, je suppose (rassurez-vous, je rigole moi-même en écrivant ceci) et il faudra bien que le futur état soit laïque et une démocratie mettant à égalité tous ses habitants…

Je vais donc arrêter mes tentatives de compréhension jusqu’à nouvel ordre et si vous vous décidez à m’expliquer dans les commentaires, vous serez les bienvenus mais, par pitié, soyez concis.

Et les insoumis (par exemple) qui m’expliqueront que les juifs n’ont qu’à se barrer de là seront à m’inviter pourquoi on ne procède pas ainsi avec les musulmans qui s’installent sur notre sol.

 


Après avoir dit des bêtises, il est temps pour moi de parler sérieusement de différentes personnes que je peux glaner dans cet article de France 24.

Par exemple : « Ce vote "exprime la volonté internationale en faveur des droits de notre peuple et constitue une étape importante vers la fin de l'occupation" et la concrétisation d'un État palestinien, a salué le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh sur X. » Je viens de dire que je ne croyais pas à la fin de l’occupation et que ce mot pourrait bien devenir inapproprié… « "Ensemble, c'est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons", s'est de son côté félicité le président français Emmanuel Macron. » Je me demande combien de chemins irréversibles vers la paix nous avons tracés depuis l’adoption par l’ONU d’une résolution approuvant « la solution à deux Etats » 

Il y a tout de même beaucoup de braves gens qui cherchent tous les moyens pour rentrer dans l’histoire. Macron n’a pas retenu que le fait de passer ses deux dernières années de mandat à battre le record du nombre de premiers ministres, visiblement.

 


« Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Oren Marmorstein a dénoncé un "cirque politique détaché de la réalité", et rejeté une résolution "honteuse". Elle "ne favorise pas une solution de paix (mais) au contraire (...) encourage le Hamas à poursuivre la guerre", a-t-il assuré sur X. » Je dois avouer que je suis un peu perdu par ses propos compte tenu qu’une des conditions et le démantèlement du Hamas. « Cette déclaration est un "cadeau pour le Hamas" et "un nouveau coup de pub" qui "sape les efforts sérieux pour mettre un terme au conflit", a renchéri la diplomate américaine Morgan Ortagus. » Ma compréhension ne va pas en s’arrangeant…

D’ailleurs, « "Le fait que l'Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important", a estimé Richard Gowan, de l'International Crisis Group. » Voila un type qui dit comme moi mais lui, au moins, s’y connait probablement un peu. « Les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront ainsi "rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas", a-t-il déclaré à l'AFP. Cela "offre un bouclier contre les critiques d'Israël" à ceux qui s'apprêtent à reconnaître l'État palestinien. » Sur que l’aboutissement devrait être que des troupes internationales (donc de l’ONU, ils appellent ça une « mission internationale temporaire de stabilisation ») devront rentrer sur place pour vérifier que le Hamas procède donc à l’hara-kiri espéré et pourraient bien découvrir la probable réalité : que c’est le Hamas, avec complicité d’organisme internationaux (l’ONU en question), qui bloque l’entrée et la distribution de l’aide alimentaire et soit responsable de ce que de plus en plus de couillons appellent un génocide. Je dis couillons sans méchanceté mais ça leur apprendra à faire oublier de comparer la situation à Gaza avec celle d’autres génocidés ou les génocidés sont encore plus morts… Et je rigole par avance des engueulades et accusations réciproques entre les différents services de l’ONU ?

 


Voila la conclusion de l’article : « Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un État palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain. »

Ah ben je crois que c’est cette crainte que je viens d’exprimer. Les doux rêveurs des pays membre de l’ONU et de la gauche française me laissent perplexe…

 

Alors venons-en à cette gauche française car Olivier Faure a encore fait deux tweets cons.

Dans le second, il cite le premier qui est : « Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies. » il croit que nous n’avons que ça à foutre (je parle surtout de faire plaisir à la gauche radicale) surtout qu’il me semblerait nécessaire de célébrer la création de cet Etat, à savoir quand les conditions auront été respectées. Je déclare solennellement (je ne sais pas encore à quel titre, je dois avouer) que je refuse d’orner nos églises mairies d’un drapeau palestien tant qu’il restera l’étendard d’une organisation terroriste qui détient des otages.

Enfin, quand on lui faisait remarquer que le 22 septembre correspond cette année au nouvel an juif et que foutre des drapeaux de gens avec une « filiale » qui veut exterminer les juifs sur les mairies n’était pas d’une très grande finesse, il s’est fâché et a déclaré : « Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le nouvel an juif et l’an 1 d’un Etat palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort. »

Il me semble que l’assimilation d’une pratique religieuse et d’une destruction et de meurtres frôle l’antisémitisme sans compter que tu viens de décider que l’on devrait mettre des drapeaux symbolisant des terroristes sur les mairies ce jour-là.

 

C’est compliqué et tu pourrais dire une banalité. Par exemple : « la solution à deux Etats que nous préconisons depuis des années vient de franchir un pas mais la route est encore longue, ça me donne soif et je vais aller boire une bière ».

 

14 septembre 2025

Coquerel et l'inanité des éditorialistes libéraux


 

Dans mon billet d’hier, je parlais d’Eric Coquerel. Comme j’avais vu dans la journée qu’il avait été victime d’une polémique et de grosses moqueries dans une interview sur BFM (voir la vidéo et des commentaires dans cet article), j’ai voulu en savoir plus. Le cas est simple (heu…) : la journaliste l’interroge sur le cas du patron d’une boite dont il détient 20% d’un capital estimé à près de 15 milliards mais qui ne gagnerait aucun revenu. Elle lui dit que, en conséquence, il ne pourrait pas payer les 2% de la taxe Zucman.

Il est vrai qu’il n’est pas d’une grande précision dans sa réponse et que l’on peut appeler cela une confusion même s’il est poussé à bout par une journaliste qui semble plutôt être une militante libérale mais il est plutôt surpris qu’on lui dise de bonne fois qu’un type qui a un patrimoine de 3 milliards dans une société de nouvelles technologies ne puisse pas payer 60 millions d’impôts…

Je ne veux pas défendre M. Coquerel car, outre le fait qu’il est membre de LFI et que je suis parfois en désaccord profond, sur le fond, avec certains de ces propos quand il devient idéologue, je l’écoute tout de même assez souvent pour savoir qu’il ne dit pas beaucoup de conneries…

Ecouter l’interview montre qu’il a été piégé par une journaliste militante.

 


Il n’empêche que nous sommes dans le cas d’une aberration de notre système (ne me dites pas qu’un nombre important de très riches ne gagnent pas d’argent…), du type des paysans de l’Ile de Ré (mais dans une économie beaucoup plus moderne). La loi instaurant la Taxe Zucman pourrait être complétée d’une clause indiquant que l’imposition Zucman ne doit pas être supérieure à 30% des revenus après versement des impôts sur les revenus. Par exemple.

Nous avons un lascar qui bosse pour faire monter la valorisation de son entreprise mais pas pour améliorer ses revenus… Est-ce bien normal ? Je n’ai pas d’avis mais, visiblement, ça désarçonne un peu M. Coquerel !

Ne nous faisons pas croire que le lascar en question représente une généralité. La plupart des très riches touchent des dividendes, des plus-values lors des reventes et ont largement les moyens de payer sans que cela n’obère réellement leur richesse.

Les zozos attaquent Coquerel parce qu’il ne connait pas l’entreprise alors que les propos sont explicites : c’est le patron qu’il ne connait pas. Ils l’attaquent aussi parce qu’il confond le patrimoine et les revenus. Ce n’est visiblement pas le cas (mais il n’arrive pas admettre que l’on puisse être propriétaire d’une entreprise qui prend de la valeur, beaucoup de valeur, sans se dégager des revenus). En revanche, c'est un peu la journaliste qui perd pied à la fin, quand il lui explique qu'on ne peut pas toujours baisser l'impôt sur les sociétés sans contrepartie...et qu'elle finit par admettre que c'étaient les salariés qui faisaient les entreprises. 

Elle devrait réviser.

 


Laissons Coquerel deux minutes.

 

On avait dans la presse, hier, Nicolas Bouzou qui dénonçait les inanités de la taxe Zucman (article réservé aux abonnés, je ne l’ai pas lu). Le monsieur est un économiste qui écrit beaucoup pour la presse. Lire son CV montre qu’il est proche des libéraux et de la droite, qu’il aurait dirigé un cabinet de lobbyistes pour les entreprises, qu’il a milité pour la division par deux du nombre d’hôpitaux, qu’il a tenu des propos suspects quant au réchauffement climatique.

Cela étant, il dit ce qu’il veut mais je suis exaspéré par les économistes qui mettent leur espèce de science au service d’une idéologie politique alors que les économistes n’ont jamais rien réussi à prévoir (ils sont surtout bons, et c’est ce qu’on leur demande, pour analyser des mécanismes).

Et ne me dites pas que je ne m’en prends qu’aux économistes libéraux, j’ai suffisamment critiqué Piketty et London dans ce blog, par exemple, et je me suis bien foutu de la gueule de LFI quand ils assuraient que leur programme était soutenu par 300 économistes, comme s’il était compliqué de trouver 300 profs d’économies de gauche dans les lycées ou facultés de notre pays…

 


La principale inanité dans ce secteur est la pensée d’ahuris qui trouvent normal que les revenus des plus riches augmentent considérablement alors que la pauvreté augmente. On pourrait aussi en dire autant de celles qui pensent que les mesures libérales en matière de fiscalité prise par Macron ait été la France à aller mieux sauf si on considère comme le bonheur absolu le versement de dividendes par les entreprises du CAC 40.

Et ne me traitez pas de gauchiste. Par exemple, vous pouvez lire l’intégralité de mon blog (ce qui vous occupera pour le reste de l’année) : je n’ai jamais défendu l’imposition du capital mais j’ai soutenu celle des revenus des capitaux. Macron a cassé les deux au début de son premier mandat et, comme maintenant on est dans la merde, je m’intéresse à la taxe Zucman parce qu’elle me semble maintenant bon compromis. Pour réparer ses erreurs.

Et j’ajoute que dans l’interview que je cite, la conversation part sur l’imposition des bénéfices et je ne suis pas spécialement d’accord avec l’argumentation du président de la Commission des finances.

 


Justement, revenons à Eric Coquerel.

 

Ou, plutôt, à François Bayrou. On pourrait se demander pourquoi il a ouvert le dossier du budget pendant les vacances scolaires et a fini ses dernières en annonçant un vote de confiance lunaire puisqu’il ne portait pas vraiment sur un discours de politique général.

La réponse est sans doute qu’il a voulu affoler tout le monde pour justifier une politique ridicule (notamment parce que récessive, le reste est surtout une éternelle rivalité droite gauche) et qu’il pensant nous mettre devant le fait accompli. Le résultat est qu’il a été viré et que la note de la France par un machin américain a été abaissée, que nos taux d’emprunts sont plus forts que ceux de certains pays avec une dette supérieure à la nôtre.

C’est ce que je disais mais moins clairement dans mon billet d’hier en citant Eric Coquerel : « les fautifs sont ceux qui ont dramatisé la situation pour le bénéfice de leur agenda politique ».

Je vous invite maintenant à lire l’intégralité de son communiqué. Il ferait un excellent député du centre gauche (même si j’aurais corrigé un peu son dernier paragraphe, la baisse de la consommation n’est pas la seule fautive, des charges sur les entreprises lésant notre balance commerciale ; je suis tout de même plus socdem que lui…).

Bayrou et les guignols de droite ont dramatisé la situation pour imposer une politique austéritaire et le seul résultat, pour l’instant, est qu’il est prévisible que nos déficits vont s’augmenter à cause des taux d’intérêts qui pourraient bondir par la conséquence de ses actes.


Il faudra tout de même bien se foutre dans le crâne que depuis une trentaine d'année, la gauche a mieux géré le pays que la droite. Et j'aime bien la coiffure de Coquerel, blanche et en délicat bordel, ça me rappelle quelqu'un.

13 septembre 2025

Fichtre Fictch et droite foutue

 


L’agence Fitch a dégradé la note de la France, fichtre ! Et ça tombe après que j’ai fait plusieurs billets sur le budget, le gouvernement… Je pourrais dire que je m’en fous, ce qui ne serait pas très éloigné de la réalité, mais je me suis bien foutu de la gueule quand c’était arrivé à Nicolas Sarkozy quand il était au pouvoir.

Je m’en fous donc un peu mais je suis ulcéré par les réactions du « bloc central » et notamment celle de François Bayrou : « Note Fitch : un pays que ses “élites” conduisent à refuser la vérité est condamné à en payer le prix ». Celle de Bruno Retailleau n’est pas mal non plus : « La dégradation de la note de la France vient sanctionner non seulement l’instabilité chronique voulue par les ingénieurs du chaos mais aussi des décennies d’errance budgétaire et de politiques social-étatistes. Il est plus que temps de redresser la barre. Ce que proposent les socialistes ne fera que tout aggraver ».

 

Il faudrait tout de même rappeler à ces guignols et à l’ensemble des électeurs que lors que la gauche a quitté le pouvoir, les deux dernières fois, les déficits étaient « dans les clous des 3% ».

Notamment François Bayrou ne devrait pas oublier que les gouvernements du président qu’il soutient ont fait augmenter en huit ans la dette de 1000 milliards alors qu’elle n’a augmenté « que » de 2000 milliards au cours des 45 ans précédents.

Je veux bien qu’on accorde des « bénéfices du doute », liés à la conjoncture et tout ça… Mais des pays voisins ont eu les mêmes conjonctures et une comparaison précise n’est pas vraiment en faveur de notre droite de gouvernement.

Alors si j’admets les bénéfices du doute, je pense qu’on ne pas tolérer les accusations faites par MM. Bayrou et Retailleau qui sont bien les fossoyeurs de la France. Bayrou est le principal soutien depuis 2017 des élites qu’il dénonce et Retailleau est le président de l’ancien grand parti de droite qui aurait battu des records d’errance budgétaire si Macron n’avait pas fait pire.

Les ingénieurs du chaos ? Je rappelle par exemple que le scandale des cumcums (Google est votre ami) date de peu quand Bayrou était à la tête du gouvernement et Retailleau était son numéro deux. Je rappelle qu’il s’agit d’une mesure qui permettait aux actionnaires d’échapper à une fiscalisation de leurs revenus des capitaux et que le pouvoir législatif avait interdit cette pratique mais elle a été tolérée par le gouvernement de ces deux zozos.

Alors non seulement, ce ne sont pas les élus de tous bords qui sont responsables mais des éminents membres de l’exécutif.


L'agence Pich, elle-même, attribue la "faute" à un gouvernement qui n'a pas tenu un vote de confiance (alors que ce vote ne portait pas sur des propositions précises et que c'est la première fois dans l'histoire de la Cinquième qu'un tel pataquès arrive).

Quand Coquerel dit que les fautifs sont ceux qui ont dramatisé la situation pour le bénéfice de leur agenda politique, il a parfaitement raison. 


Et ces ânes, en plus, ont échoué.

 

 

12 septembre 2025

Lecornu ou l'âme couverte ?

 


Le nouveau premier ministre semble vouloir faire une rupture dans la politique mais le premier article que j’ai lu ce matin montre que les principaux cadres du « blog central » n’ont pas compris la situation et croient que faire quelques concessions à la marge suffira à éviter une motion de censure (tout en déclarant que les mesures concédées sont de sombres conneries) et à leur faire finir leurs mandats en s’endormant sur leurs oreilles.

 



Je ne l’ai pas fait dans mon billet d’hier mais je vais rappeler la composition de l’Assemblée nationale :

« Coalition »

Nombre de députés

Rassemblement National

143

NFP

Dont LFI

Hors LFI

190

70

120

Ensemble pour la République

165

Union de la droite et du centre

60

Autres

19

 


Ma présentation est un peu orientée (j’ai pris acte qu’un bloc central ne pouvait pas travailler avec LFI et que LFI ne voulait pas gouverner hors du cadre de son programme, donc avec les autres).

Si on veut une coalition (ou plutôt un conglomérat…) pour gouverner normalement (sans 49.3 et sans censure), il faut une majorité de 289 députés. Le bloc central en a 225, pour faire une majorité, il doit donc aller chercher 64 députés ailleurs, on va dire une bonne cinquantaine dans la gauche hors LFI soit à peu près la moitié des députés de cette gauche « hors LFI » ce qui fait tout de même 20% de « ces 289 ».

Si on considère que sans ces 20%, le gouvernement ne tiendra pas, ce ne sont pas quelques concessions cosmétiques qu’il faut chercher pour donner bonne figure aux députés de gauche qui ne s’opposeront pas mais de vraies concessions et il faudra aussi ne pas dépasser quelques lignes jaunes au sujet de certains textes.

Il ne s’agit pas, pour la gauche, d’exercer un chantage mais tout le monde doit se montrer raisonnable…

Je ne suis pas dans la logique de certains à gauche qui disent que le NFP est arrivé en tête et devrait « selon la logique des institutions » avoir le gouvernement et je sais évidemment que la gauche n’a pas les moyens de gouverner.

Il n’empêche que la gauche est bien arrivée en tête !

 


Dans mon billet d’hier, je donnais quelques pistes.

Il faut par exemple agir sur les aides aux entreprises à hauteur de 10 ou 20 milliards (sur plus de 200, tout de même). Il faut aussi revenir sur une partie des allègements fiscaux concédés aux plus riches. On pourra tout de même rappeler à ceux qui ronchonnent que les grandes fortunes ont prospéré en France pendant que la pauvreté augmentait et que les mesures voulues par Macron dès 2017 n’ont pas provoqué les effets voulus et sont en partie directement responsables de la large augmentation de la dette. Il faut enfin que les mesures prises sur le budget ne pénalisent pas les consommateurs afin de ne pas provoquer d’effet récessif !

Avec cela, on est loin d’une politique de gauche qui ferait qu’il revienne au « bloc central » voire aux seuls élus de droite de baisser leurs culottes.

Je n’ai pas parlé de justice sociale, de politique de relance, de partage des retraites, de lutte contre le chômage des jeunes et des séniors et d’un tas d’autres marqueurs de gauche. Je n’ai pas évoqué, par exemple, la réforme des retraites même s’il ne serait pas totalement débile de travailler à nouveau sur la pénibilité mais, tant qu’à faire, ne nous fâchons pas avec le Medef et attendons d’avoir une vraie majorité.

Bref, je n’ai pas dit qu’il faudrait une politique de gauche (même si je le souhaiterais mais dans nos conditions ce n’est pas possible : la gauche n’est pas majoritaire ; en outre, je reste favorable à des mesures prises sous Hollande, parfois inspirées par Macron, comme des baisses de cotisations, des allègements du code du travail, et la loi Macron d’ailleurs…).

Je n’ai pas parlé, non plus d’environnement, de nucléaire, de planification écologique…

 

Contre-exemple

Dans mon billet d’hier, je disais pourquoi Emmanuel Macron aurait dû nommer un premier ministre de gauche.

C’est simple : les deux premiers premiers ministres de cette législature n’ont fait aucune concession à la gauche pour s’assurer une majorité (ils ont même perdu leurs fonctions dans l’hémicycle). Le deuxième a même fait des promesses (sur les retraites) qui n’ont pas été tenues.

Il est clair gauche ne peut plus leur faire confiance. On dépasse le stade où l’on marmonne que l’on fera des concessions : il faut des engagements précis et s’ils ne sont pas respectés, il y aura nécessairement une censure. En d’autres termes, la gauche veut bien maintenant promettre de ne pas censurer mais il faut des conditions.

C’est aussi pour ça que Macron aurait dû nommer un type de gauche : éviter les emmerdements.

Il ne faut d’ailleurs pas que le bloc central espère avoir le soutien du RN sur certains sujets : les engagements pris au départ doivent être globaux et une motion de censure pourrait porter sur tout.

 


Dans mon billet d’hier, je disais plein de choses mais les commentaires ne portaient pas vraiment sur le fond : la fin du fait majoritaire. Si j’ai parlé de plein de choses, j’ai très peu évoqué Sébastien Lecornu.

Pour les évolutions nécessaires de nos pratiques institutionnelles, vous pouvez aussi lire mon confrère Authueil mais il faut tout de même que je parle de notre nouveau premier ministre.

Ce type a des atouts. Par exemple, comme je le disais en introduction, il a rapidement reconnu qu’il fallait une rupture. En outre, d’après certains observateurs, il est coutumier du fait de « sauver Macron » ce qu’il semble avoir fait à l’époque des grands débats. Il connaît très bien l’armée, je suppose, et compte tenu du contexte international (dont je ne parle que rarement mais qui me préoccupe tout de même plus que nos âneries), c’est un sérieux atout.

Par contre, il vient bien d’une droite réactionnaire : comme président d’un conseil départemental, il fait à la chasse aux fraudeurs au RSA, auparavant, il avait combattu le mariage pour tous, il s’est rapproché de groupes d’extrême droite comme Sens Commun (si j’en crois sa page Wikipedia).

Il n’a pas fait d’étude et n’a quasiment jamais travaillé autrement qu’en politique (et en aucun cas dans des entreprises privées).

 

Dans ces conditions, on comprendra que personne à gauche ne pourra lui signer un chèque en blanc. Mais je ne vais pas non plus lui faire un procès d’intention et je vais attendre les premiers engagements qu’il prendra.

11 septembre 2025

La fin du fait majoritaire ?


 

La presse et l’opposition multiplient les qualificatifs pour parler de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Je vais simplement dire que c’est une belle connerie. Emmanuel Macron et ses conseillers n’ont pas vu ce qui s’était passé lors des législatives de 2024 : elles ont sonné le glas d’un monde magnifique où il était relativement simple d’obtenir une majorité pour gouverner à l’Assemblée. C’était la fin du fameux « fait majoritaire » !

La bascule n’a pas été immédiate ! Déjà, en 1988, la majorité était fragile et il avait fallu pratiquer « l’ouverture ». Un peu avant, on avait déjà constaté la montée du Front National qui annonçait peut-être la fin du bipartisme qui nous supporter la vie politique ! Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans une leçon d’histoire. Toujours est-il que lors de la première élection présidentielle du millénaire, le président de la République a été élu avec moins de 20% des voix au premier tour.

On a fait pire depuis. On a eu deux présidentielles sans candidats des deux vieux partis politiques franchissant le premier tour. Lors des avant-dernières législatives, la plus grosse formation (ou coalition) n’a pas eu, et de loin, la majorité absolue. Le fait majoritaire était mort. Lors des dernières (provoquée par une dissolution, tant la situation n’était plus tenable), aucune coalition n’a eu un tiers des sièges !

On aurait tout de même dû se rendre compte que quelque chose avait changé ! Malheureusement, nous avions nos petites habitudes et le compromis n’y avait aucune place.

 


Comme dans ce billet, je vais essentiellement taper sur Emmanuel Macron et le « bloc central » (comprenant les décombres de l’ancien grand parti de droite, d’ailleurs), je vais commencer par me farcir « mon camp », la gauche. Elle avait une coalition pour ces législatives, le NFP, composée un peu de bric et de broc et est arrivée en tête mais évidemment sans avoir la majorité absolue (je le disais : personne n’a pas dépassé le tiers de l’hémicycle). Elle a cru pouvoir gouverner et a « présenté » une candidature commune à Macron, Lucie Castets, mais comme elle était rejetée par les autres partis, elle n’avait aucune chance de pouvoir gouverner alors qu’elle continue à prétendre le contraire. Disons-le autrement : François Bayrou a fait une connerie, récemment, mais si la gauche avait eu Matignon, c’est elle qui aurait été balayée. La gauche du NFP, LFI donc, continue à se faire croire qu’elle est légitimement la plus grande force politique du pays. Tant pis si les derniers sondages pour des législatives ne la mettent qu’à 10%, elle fait du bruit pour passer pour la principale opposition…

Il s’est tout de même passé quelque chose d’intéressant, dans ce NFP, les « petites » formations ont compris qu’il ne fallait pas foncer dans une impasse et se sont désolidarisés de LFI (qui, par ailleurs, s’éloignait progressivement les valeurs de notre république). Par la suite, au cours du récent débat budgétaire, certains de ces « petits » ont fait des propositions que l’on peut souligner (même si elles sont orientées politiquement, dans un sens qui me va évidemment très bien, elles mettent en avant des points intéressants pour tous).

Le PS et ses satellites, tout comme les écolos, semblent enfin avoir compris la voie du compromis mais Macron continue à faire des conneries. J’ai salué les socialos et les écolos.

 


Revenons aux législatives de 2024, brièvement, promis ! Dès lors qu’aucune des coalitions n’était proche d’une majorité absolue, il fallait un gouvernement « d’union », ce que j’ai répété dans mon blog, mais ni Macron ni la gauche n’en voulait. Alors n’en parlons plus…

Macron a eu l’étrange idée de mettre à Matignon un type de la droite de sa coalition, ce brave Michel Barnier, montrant ainsi qu’il n’était favorable à aucune ouverture. Ce qui devait se passer se passa : Barnier a été balayé. Macron l’a alors remplacé par François Bayrou, une personnalité vraiment catalogué au centre (je n’ai jamais été dupe, je l’ai dans le nez depuis qu’il était ministre de l’Education nationale). A la limite pourquoi pas ?

Mais Bayrou n’a pas du tout compris qu’il n’avait pas de majorité et que l’ancien monde était loin. Il a accumulé les conneries.

 


Il a eu à traiter la « fin de chantier » de la réforme des retraites, sujet bien sensible à gauche. Pour échapper à une censure, il a promis qu’une partie était renégociable (le fameux conclave) et a été cru par le PS qui était devenu plus lucide quant à la situation électorale de notre pays. Mais, il n’a pas tenu sa promesse. Il était donc devenu impossible de lui faire confiance.

Ensuite, il y a eu un événement qui aurait dû rester plus ou moins anecdotique dans notre histoire : un rapport sénatorial a montré que le montant des aides aux entreprises s’élevait à 211 milliards.

Peu après, François Bayrou a mis sur le devant de la scène le budget. Il a eu raison. Le pognon est le nerf de la guerre et même si on n’a rien à cirer de la dette, on peut tout de même réfléchir.

Il a fini par proposer, plus récemment, « un plan » visant à économiser 40 milliards et il a fait plusieurs erreurs ! Tout d’abord, s’il avait supprimé 10% des aides aux entreprises (ce n’est pas simple mais, tout de même, il faut étudier le détail. Par exemple, supprimer les aides aux entreprises dans des holdings bricolées pour échapper à la fiscalité normale et versant des montants supérieurs aux actionnaires…), il aurait déjà bouclé la moitié du chemin, les 40 milliards !

Ensuite, son plan contenait une baisse du niveau de vie des Français (on en pense ce que l’on veut, qu’on soit de droite ou de gauche) : il est évident que cela allait supprimer une partie de la consommation des ménages et avoir des conséquences récessives, donc favorisant l’épanouissement de la dette.

Après, il a quelque chose qui saute aux yeux, c’est que les réductions d’impôts pour les plus riches accordées par Macron dans son premier mandat ont creusé la dette (un tas de chiffres sont évoqués par des militants de gauche dans des réseaux sociaux, ils abusent peut-être mais il y a tout de même une large part de vérité). Ce n’était pas facile pour lui de les supprimer puisque ça aurait été un rejet de mesures du président qu’il avait soutenu et qui l’a nommé à ce poste ! Il serait donc, en plus, entré dans une espèce de période de cohabitation… Il n’empêche qu’il aurait pu essayer quelque chose de nouveau comme la taxe Zucman.

Enfin, il y a eu des mensonges très énervants. Par exemple, il a mis une partie du déficit sur le dos de la gauche alors que les seules périodes de baisse des déficits étaient presque celles avec la gauche au pouvoir. Ou, il a été prétendu que si l’on taxait les riches, ils auraient quitté le territoire ce qui est vraiment marginal (c’est encore la bourse de Paris qui verse le plus de dividendes et une taxe de 1 ou 2% sur du pognon qui en rapporte 10 n’est tout de même pas confiscatoire).

Il a ainsi signé sa perte, et on le sait, mais le problème, à la base, est bien le refus de tout compromis pourtant nécessaire compte tenu de la composition de notre assemblée. Ce fameux fait majoritaire qui est fini.

 


Je ne sais pas ce que va faire M. Lecornu (ce cocu, comme disait l’autre) et je vais lui accorder le bénéfice du doute (avec pessimisme, tout de même). Il n’empêche que tous nos politiciens devraient réfléchir à l’état de nos institutions (ce qui est valable pour tous, évidemment le « bloc centriste », responsable de notre situation pourrie mais aussi la gauche radicale qui a été pitoyable, hier, pendant la journée d’action, en prétendant représenter le peuple… surtout avec des drapeaux palestiniens).

 

Il faut remonter à loin. On avait la quatrième république qui partait en vrille à cause des compromis nécessaire. On en a fait une cinquième qui aurait pu fonctionner si on ne s’était pas endormi dans une espèce de bipartisme. Première erreur ensuite : l’élection du Président au suffrage universel. Ca marchait bien au début mais avec quelques limites. Au cours de la campagne présidentielle, le candidat présentait un projet pour la France mais il y avait « juste après » un deuxième scrutin, législatif, pour débattre de projet… L’élection du président aurait dû être là uniquement pour trouver un type pour avoir la voix de la France à l’étranger, garantir le bon fonctionnement des institutions et trente ou quarante après, on se retrouve avec un bordel monstre ! Bordel monstre largement amplifié par le passage au quinquennat et à l’inversion du calendrier qui a fait que les élections législatives, hors dissolution, suivaient la présidentielle.

 

Il est donc urgent de revenir sur l’élection du Président au suffrage universel. On ne peut pas avoir une Assemblée pouvant agir contre les volontés d’une personne élue par le peuple qui continue à jouer le rôle de chef d’une majorité même si cette majorité n’existe plus.

Et de favoriser une culture de compromis à l’Assemblée.

Cette rupture aurait plus de gueule que celle souhaitée par les dirigeants LFI pour exciter leurs militants mais dont le contenu ne peut venir que des urnes alors qu’ils ne sont pas majoritaires…

08 septembre 2025

Bayrou : "vous êtes coupables et je me casse".

 


Je n’ai écouté le discours de politique générale de François Bayrou que d’une vague oreille et je retiens surtout qu’il a parlé plus vite que d’habitude mais comme c’était pour dire les mêmes âneries qu’à chaque fois, c’est aussi bien ! Après sa dernière conférence de presse, quand il avait annoncé son discours d’aujourd’hui, je me disais qu’il allait rappeler la gravité de la dette et dire qu’il fallait négocier le budget lors de l’étude de la loi correspondante, peut-être qu’il allait présenter des ouvertures mais non rien.

Au cours de ces deux semaines, on lui a dit « attention, un budget trop rigoureux entrainera une récession donc une augmentation de la dette ». On lui a dit « il faut rééquilibrer la fiscalité ». On lui a démontré qu’augmenter les impôts des plus riches ne les ferait pas fuir pour autant. On a tenté de lui faire passer quelques messages.

 

C’est vrai qu’on lui a dit : « bon ben mon gars, on ne peut plus te faire confiance, il faut que tu partes. »

 

Alors il a fait un discours pour nous culpabiliser, comme il l’avait fait au cours de plusieurs interventions à la télé. Il nous a traité d’inconscients, de traitres à la nation. Il a fait un discours comme s’il voulait laisser une place dans l’histoire, pour dire « vous ne m’écoutez pas, vous voulez faire n’importe quoi, vous vous unissez contre moi, c’est bon je me casse ! Vous êtes coupables.

 

Mon pauvre François, la place que tu laisseras dans l’histoire est celle d’un looser, d’un type qui a obtenu le poste de Premier Ministre par effraction, le type qui n’a pas compris que ceux qui vont voté contre lui représentent 70 ou 80% des électeurs, d’un gamin qui a échoué mais qui désigne les autres, comme s’il était engueulé par sa maitresse dans la cour de l’école.

07 septembre 2025

L'indispensable compromis

 


Les partis de gauche se sont réunis, sans LFI, et ont travaillé. Ensuite, ils ont fait un communique que je vais utiliser pour illustrer ce billet si je ne le perds pas avant (et si je ne l’utilise pas à la fin d’ablutions subites). Ils y déclarent qu’ils veulent préparer une alternative politique au gouvernement Bayrou. Alors que je vais leur rappeler qu’ils représentent sans doute seulement environ 20% des députés, qu’ils n’auront pas l’occasion de mettre en œuvre leur alternative politique et qu’ils auraient mieux fait d’aller rigoler au bistro avec les copains plutôt que de perdre du temps à des réflexions inutiles et risquant de montrer tout le ridicule de leur situation.

L’heure n’est pas venue, pour une gauche (réduite), de diriger la Nation mais de participer à un gouvernement, voire de le diriger (j’en ai déjà parler), que l’on pourrait qualifier d’union nationale même si je n’aime pas les titres pompeux qui serait monté entre les forces politiques non extrêmes ou non populistes pour remettre le pays dans le bon sens et permettre la préparation sereine de prochains scrutins nationaux qui devraient avoir lieu dans un peu plus de dix-huit mois.

Pour bâtir cette espèce de plate-forme, il faudra faire des compromis avec des partis du centre et de la droite. On pourra imaginer, par exemple, que l’on fasse un budget tel que ceux présentés par quelques formations politiques de gauche, comme le PS ou Place Publique (je ne cite qu’eux parce qu’il s’agit de selon dont on a le plus parlé) mais que l’on doive arrêter de rêver à un retour arrière sur la réforme des retraites pendant quelques temps.

 


Après le départ de François Bayrou, Emmanuel Macron devrait nommer un premier ministre pour former ce gouvernement de longue transition. Nous devons tout mettre en œuvre pour le convaincre, tout comme les Français, que nous pourrions le diriger, même si, selon la presse d’hier (j’ai la flemme, aujourd’hui), la nomination de Jean-Yves Le Drian ou d’Eric Lombard est plus probable. Il s’agit de deux personnes venues de la gauche mais intégré à la principale formation politique qui soutient le président, ce qui nous changerait des deux précédents zozos qui n’avaient rien à faire dans cette histoire.

Et nous devons montrer que nous acceptons de participer à un tel gouvernement, avec, évidemment, des conditions qu’il est temps d’exprimer fortement.

 


Dit autrement, nous ne sommes pas en période électorale.

 

Il n’aura pas échappé à mes lecteurs que ces histoires de budget et de politique politicienne me passionnent ce qui me pousse à en faire beaucoup de billets. Il n’empêche que je ne suis pas cinglé et que je sais que ce ne sont que des frivolités ! Il nous faudra travailler contre le déclassement de la France et trouver des voix qui nous permettront de relancer notre industrie tout en maintenant voire en améliorant notre système social.

On ne le fera pas en commentant des annonces d’un premier ministre en fin de carrière qui n’a pas compris puis en élaborant un budget sur un coin de table pendant les deux semaines entre l’annonce d’un vote de confiance et celui-ci.

 


Il nous faut nous préparer à réparer des erreurs qui ont été faites depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron (sa politique fiscale, ses engagements au travers du conflit israélo-palestinien ; il y a beaucoup de domaine), des erreurs faites au sein de la gauche depuis 2015, environ, mais aussi un tas d’erreurs faites depuis des dizaines d’années en France.

Comment se fait-il, par exemple, que la balance commerciale de l’Allemagne ou de l’Italie soit largement excédentaire alors que celle de la France soit sans doute la pire des pays européens ?

Ne se serions nous pas imaginé que notre excellence technologique (passée), notre formidable attrait pour les touristes… nous aient poussé à construire une économie basée sur les services que l’on se retrouve maintenant à la ramasse, par exemple avec un tas de textes qui freinent notre économie.

Et on se retrouve, comme des ânes, à s’interroger sur l’opportunité de supprimer un ou deux jours fériés sans se poser de question sur la structure de l’emploi, sur ses évolutions probables…

 


Par ailleurs, on est obligés de constater une évolution de composition de nos forces politiques. Nous avions depuis des dizaines d’années un bipartisme, avec un grand parti de gauche et un grand parti de droite. Depuis moins longtemps, notre spectre politique est séparé en trois : une gauche radicale, un centre allié à la droite et une extrême droite. Tout continue à évoluer. Par exemple, la gauche radicale vient de se séparer en deux (LFI et « pas LFI »). Toutes ces « composantes » refusent de travailler avec les autres, voire se haïssent deux par deux et on arrive à des situations délirantes comme LFI qui veut la démission de Macron alors que ce dernier a clairement pris le même parti qu’eux dans le conflit israélo-palestinien (l’autre sujet qui m’a fait beaucoup bavé dans ce blog).

 

Il faut que tout cela cesse ! Qu’on prenne en compte cette nouvelle structure de l’électorat, les « vraies priorités »… Il faut que l’on intègre un tas de nouveaux sujets de réflexion, comme le nécessaire dégraissage des structures administratives de notre pays par ce qu’on ne peut plus ajouter une « strate », une agence de l’Etat ou que sais-je à chaque fois qu’un problème se pose.

On rigole beaucoup du Rassemblement National qui n’aurait que l’immigration comme thème de campagne. En fait, il y en a d’autres, comme la suppression des agences de l’Etat dont je parlais à l’instant. Il faut se poser la question parce que si les Français adhèrent à ces thèmes, il y a bien des raisons. Et, honnêtement, est-ce que des fonctionnaires « normaux », dépendant d’une administration, ne pourraient-pas faire le job de l’Adème ou de l’Arcom ?

 

Nous en sommes là. Il faut tout reposer. Et dans la crise actuelle, on peut aussi proposer de se poser, de travailler ensemble… pendant les 18 prochains mois et éviter de se foutre la gueule à coups de 49.3 et de censures pour lacérer encore plus notre beau pays déjà en lambeaux… Pas pour bâtir une politique, les alternances reviendront et la pluie succèdera au beau temps.

Simplement pour se calmer et réfléchir…

 


Pour terminer, je vous conseille la lecture de la Tribune de Jérôme Guedj et de sa conclusion : « Ce compromis démocratique n'est pas une utopie, mais une nécessité. Il suppose de dépasser nos égos et nos calculs à court terme pour servir l'intérêt général. Donnons-nous les moyens d'inventer une nouvelle manière de gouverner, adaptée à la France d'aujourd'hui et à sa pluralité politique. L'alternative est connue : la paralysie, l'instabilité, la défiance. La France mérite que ses représentants soient à la hauteur de l'enjeu historique qui se présente à eux. 2027 viendra bien assez vite pour trancher les débats. »

 

Et en plus, j’ai perdu la copie du communiqué de presse que je vous avais promise.