Au fond, ça ne fait que quelques années que je le dis...
Les conditions d'un tel accord, à gauche, ne sont, en revanche, pas encore réunies. Il reste du travail à faire...
En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
Au fond, ça ne fait que quelques années que je le dis...
Les conditions d'un tel accord, à gauche, ne sont, en revanche, pas encore réunies. Il reste du travail à faire...
Tous les réseaux sociaux se sont foutus de la gueule de Jean-Luc
Mélenchon et de ses « pleurs » lors de la manifestation de dimanche contre
l’islamophobie suite à l’assassinat du jeune musulman dans une mosquée. Il
était bien plus ému, visiblement, que lors d’attaque liée à la religion,
souvent orchestrée au nom de l’islam. On ne va pas en rappeler la liste…
On avait des lascars dans les réseaux en question qui
chouinaient sur le thème : « il y a plus de réaction des politiciens
quand c’est une autre religion attaquée. ». On ne va pas rappeler, non
plus, chacun des crimes perpétués envers chaque religion ou par chaque
religion.
Les réactions ont un côté surnaturel. Méluche fait probablement
du clientélisme mais on se demande franchement si des croyants, quelle que soit
la religion, iront jusqu’à voter pour des formations politiques qui défendent
tant les minorités de genre. Ou alors, il fait du clientélisme envers les populations
en opposition aux majorités diverses (vous savez, celles qui sont proches des
puissances financières et tout ça, voire de l’ordre mondial et que sais-je ?).
Côté clientélisme, une amie à moi m’a signalé un beau cas :
celui de Benoît Payan, le maire de Marseille. Il veut engager des procédures
suite à tous propos tenus lors des conseils municipaux, ce qui est tout à son
honneur, mais englobe, dans ses propos,
les critiques de la charia. C’est fort, non ? Le plus drôle est qu’il
était reçu officiellement à Rome pour les obsèques du pape.
Quitte à ratisser, autant le faire largement…
On pourra le défendre, certes, mais je ne crois pas qu’il
aurait du parler de la charia… et je suppose que le maire d’une ville française
n’a pas spécialement à participer officiellement à une cérémonie religieuse et,
surtout, à en faire étalage dans la presse.
Il y a eu un débat sur le mot « islamophobie »
avec des andouilles de tous les bords qui lui inventaient des définitions, des
origines… Pour ma part, je n’aime pas le catholicisme. Parfois, j’en ai peur,
quand ils défendent des points de vue très réactionnaires, par exemple, ou
même, quand ils défendent des idées contraires à la laïcité. J’éprouve une
certaine phobie, dirais-je, mais qui irait me néologiser en cathophobe. Qui
irait dire que la cathophobie est un racisme ?
Pourtant l’islamophobie (en tant que mot) est utilisée pour
qualifier ceux qui critiquent la religion musulmane et, si on a le malheur de
critiquer le voile, on est traité de racistes. D’ailleurs, le recteur de la mosquée
de Paris a déclaré hier
soir que le voile ne devrait pas exister en France (et il a ajouté, à
raison, qu’on ne doit pas stigmatiser les femmes qui en portent).
Il faudrait se calmer : si je n’aime pas les religions
et les volets politiques qu’elles propagent, je n’ai strictement rien contre
les pratiquants.
Il y a une personne que j’écoute (ou plutôt j’entends) assez
souvent comme je traine sur TikTok, que je suis abonné à son compte, que nous
sommes de la même circonscription voire que nous fréquentons le même bistro, c’est
Mathilde Panot ! Elle est très forte pour mentir par clientélisme ou par
conviction. Par exemple, elle explique souvent que les instances
internationales ont confirmé qu’Israël pratiquait un génocide à Gaza. Or les textes
de la CIJ et de la CPI ne portent pas sur cela…
Les accusations portées sont très nombreuses mais je ne
pense pas que la population ciblée (les musulmans électeurs en France) soit
dupe ? On parle, par exemple, de l’aide humanitaire à Gaza mais n’est pas
plus l’Egypte qui a coupé les vivres ? C’est bien une question de ma part (on voit
trop de spécialistes autodéclarés qui pourraient affirmer le contraire) mais je
crois savoir que la frontière entre Gaza et l’Egypte est bien fermée par cette
dernière.
Si je me pose beaucoup de question quand je l’écoute, c’est surtout
pour savoir si elle dit des vérités ou des mensonges et je ne suis pas persuadé
que sa démarche aboutisse à quelque chose…
On me rétorquera que les dirigeants de notre pays ont fait
du clientélisme en mettant les drapeaux en berne pour le pape mais n’est-il pas
logique d’avoir un geste pour les 30% de nos citoyens qui revendiquent ou
reconnaissent l’autorité du pape ?
Mais ce n’est pas le problème…
Je ne pense pas qu’on reverra la gauche au pouvoir avec ses
âneries. Surtout si Méluche est sincère : il semble être un tantinet émotif
pour aspirer à la fonction surprême.
Mes pensées à la famille, aux proches et à tous ceux qui se
sentent concernés par l’assassinat de Aboubakar Cissé. Et il est difficile de
ne pas l’être, ce qui n’excuse pas la récupération…
Les débats sur la laïcité ont été relancés à l’occasion de
la mise en berne des drapeaux pour la mort du pape. Que la gauche dite radicale
s’offusque, c’est dans la logique des choses mais j’ai vu des gens plus modérés
également scandalisés et mes copains défendant plus une ligne républicaine
(comme ceux du Printemps Républicain) ronchonnent également.
Je suis partagé. Je m’en fous. Comme j’ai dit récemment que
je me foutais un peu du voile dans le sport pour expliquer que j’étais contre
une nouvelle loi.
Il faut relativiser. Je ne veux pas défendre la mise en
berne des drapeaux mais faire l’avocat du diable et je connais les arguments
que l’on pourrait m’opposer.
Le pape n’est pas qu’un chef religieux, c’est aussi un chef
d’Etat. Le christianisme est la religion qui a le plus de croyants dans le
monde mais il y a plus de musulmans (et même de sunnites) que de catholiques. En
revanche, le catholicisme est la seule grande religion à avoir un « chef suprême »,
les autres ayant une autre organisation. En d’autres termes, je ne vois pas ce
qu’il y a de très choquant à ce que la France marque une sorte de compassion envers
les 13% de la population mondial qui se trouvent en deuil (et 29% des Français).
On nous parle de laïcité, avec ses composantes usuelles, la
liberté de conscience et la séparation de l’église et de l’Etat en nous
brandissant la loi de 1905. Il n’empêche que les avis des catholiques (sans
doute pas trop éloignés de ceux des musulmans) ont mis des années à ne plus
intervenir dans nos institutions. Il y a eu la dépénalisation de l’homosexualité,
la reconnaissance des couples homo (via le PACS) puis l’autorisation des « mariages
gays ». On a eu, il y a plus longtemps, l’autorisation de l’IVG et, plus bien
plus récemment, son inscription dans la Constitution. Il y a le thème de « la
fin de vie » qui avance doucement. Un tas d’évolution de nos textes, dans
notre histoire, pourraient illustrer cette évolution : l’abrogation de la
peine de mort, l’autorisation du divorce…
Autant d’événements qui montrent une facette bien plus
intéressante de la laïcité que ces pauvres drapeaux en berne : le refus d’entrée
de valeurs religieuses dans la loi de la République.
On nous parle évidemment du voile. Dans la gauche radicale
dite « islamogauchiste » (je dis ça pour me moquer), on nous dit :
« vous interdisez le voile islamiste et vous mettez les drapeaux en berne
pour les cathos ». Dans la gauche républicaine, on nous dit « comment
voulez-vous qu’on explique aux jeunes musulmans de France les raisons d’éviter
le voile quand on fait un tel geste envers les cathos ? »
Il faut arrêter les amalgames comme on dit à un tas de
sujets. Personne n’interdit de montrer sa religion (hors, peut-être, du cadre
des institutions de la République) et les manifestations qui vont avec du moment
qu’il n’y a pas d’atteinte à l’ordre public. Vous pouvez faire des crèches dans
vos jardins, prier dans la rue, porter le voile…
Le problème du voile est tout autre. D’une part, c’est un
signe évidemment issu d’une volonté patriarcale. D’autre part, encourager son port
est éminemment politique en tentant d’imposer la présence de l’islam. Mais la
loi ne l’interdit pas et, à mon sens, ne doit pas l’interdire sauf dans
certains cas et je conçois que l’on puisse en débattre. Par exemple, une
accompagnatrice scolaire ne peut pas porter le voile car elle accompli une
mission dans le cadre d’une délégation de service public. Les parents « non
musulmans » n’ont pas à tolérer qu’on impose à leurs gamins une telle
marque.
Cela étant, dans mon quartier, il y a beaucoup de musulmans
et son visage change beaucoup pendant le ramadan. Cela ne me dérange absolument
pas (sauf par le fait que les patrons de bistro font la gueule vu qu’ils
perdent des clients). Les vêtements des jeunes sont différents, les automobilistes
se garent n’importe comment pour acheter de la bouffe et j’en passe. Cela nous
donne un côté festif autrement plus réjouissant que la Pentecôte !
Je me demande quelle proportion de la gauche « musulmaniste »
fréquente plus de musulmans que moi. De même, si ces gens sont très certainement
anticatholiques, je me demande combien le sont autant que moi ! Je suis du
genre à entrer dans les églises pour admirer le patrimoine mais à refuser de le
faire pour des cérémonies (par exemple, il m’est arrivé d’attendre à la sortie
de l’église pour un enterrement…), je ne vais pas au cimetière pour la
Toussaint (en Centre-Bretagne, je dois être le seul !), je ne vois aucun
aspect religieux dans les fêtes de Noël !
Mais j’ai regardé les cérémonies pour les funérailles du pape, hier, à la télé ! Mon sentiment était que ça n’était pas trop festif ! Il aurait fallu ajouter des gonzesses à poil, du rock’n roll et de la bière ! Par contre, les catholiques sont drôlement doués pour organiser des célébrations qui ont de la classe. Ca m’épate.
Et je regrette que "les gauches" se soient vautrés dans une nouvelle polémique, mettant ainsi en avant un sujet sans intérêt et montrant son éternelle petitesse.
Je recopie ici un texte récupéré (grâce à ma copine Annie) sur la page Facebook « François Mitterrand » alors que je suis encore tombé sur une pétition (de « Primaires Populaires » je crois) qui appelle à une candidature unique. Mitterrand avait raison et c’est un peu ce que je me tue a dire dans mon blog depuis 3 ans : peu importe l’unicité des candidatures, pourvu qu’il y ait un rapprochement des projets et, surtout, que la force de centre gauche domine la gauche appelée maintenant radicale…
Il y a 44 ans ce jour, ce 26 avril 1981, se déroulait la cinquième élection présidentielle de la Cinquième République.
Elle avait pour but d'élire le président de la République française pour un mandat de sept ans.
François Mitterrand obtiendra 25.85% des voix, lors de ce premier tour, malgré la présence de 5 autres candidats de gauche.
M. Georges MARCHAIS, Parti communiste, 15.35%
M. Brice LALONDE, Mouvement d'écologie politique, 3.88%
Mlle Arlette LAGUILLER, Lutte ouvrière, 2.30%
M. Michel CRÉPEAU, Mouvement des radicaux de gauche, 2.21%
Mme Huguette BOUCHARDEAU, Parti socialiste unifié, 1.11%
Très tôt, François Mitterrand avait compris les effets que produiraient sur la vie politique française les nouvelles institutions de la Ve République. Il imagina alors, sans doute dès 1959, une stratégie politique victorieuse pour les progressistes : l’union de la gauche.
Cette stratégie, il l’exprime très clairement en novembre 1970, alors qu’il n’est pas encore à la tête du PS. Pour être gagnante, elle suppose, à ses yeux, d’une part une alliance programmatique entre la gauche non-communiste et le PCF, d’autre part, un rééquilibrage au sein de l’union des forces socialistes par rapport aux forces communistes. En d’autres termes, une gauche où le PS domine le PCF afin de ne pas effrayer les électeurs modérés au second tour.
C’est grâce à ces deux options, rééquilibrage et alliance, que l’union de la gauche sera victorieuse.
L'Histoire donnera raison à François Mitterrand.
Pour rebondir sur mes précédents billets, j’en suis à un
stade où je pense qu’il faudrait que le PS travaille plus sur le fond que les
sujets qui buzzent. Au fond, je ne sais pas ce qu’il fait mais je vois
seulement ce que la presse en dit… Faites l’exercice, cherchez « Parti
Socialiste » dans Google News et vous tomberez sur des tonnes d’articles
qui parlent des batailles de chef ! Il n’y en a qu’un qui m’intéresse parmi
la cinquantaine de titres que j’ai pu lire, c’est le quatrième, du Huffington
Post : « Au Parti socialiste, derrière
les batailles intestines, l’absence de débat de fond ». Et s’il
m’intéresse, c’est un peu parce que c’est le thème « sous-jacent » de
mes récents billets.
J’te jure, c’est le hasard si je suis tombé dessus : je
ne cherchais pas des informations sur le PS mais des listes d’articles
susceptibles d’arriver aux oreilles du grand public. J’ai donc lu… Au début, le
texte évoque les batailles d’égos (du moins, les chefs s’engueulent autour de
la stratégie) mais, en suite, je retrouve tout à fait ce que je pense. Je vais citer
une partie, pour l’exemple :
« « Le PS n’a pas de projet
», reconnaît un cadre du PS proche de Boris Vallaud. Il explique : « Après le
congrès de Marseille [en 2023], on a passé deux ans à se demander si on aime
bien Jean-Luc Mélenchon ou pas. Pendant ce temps-là, on n’a pas bossé ». Il
appelle son parti à « se retrousser sérieusement les manches » et à « arrêter
les conneries ».
« Les gens ne savent plus ce que
pense le PS »
[…]
Un sénateur […] raconte : « À
chaque bureau national, [on parle] calendrier, alliances, tactiques...
Concentrons-nous sur les Français, la stratégie viendra après ». Il aimerait
que des sujets nouveaux, comme le numérique et l’intelligence artificielle,
imprègnent le débat politique. Mais regrette : « On est dévitalisé.
Aujourd’hui, les gens ne savent plus ce qu’on pense. Toutes nos discussions
portent sur la stratégie, mais normalement c’est ce qui arrive à la toute fin
».
Le constat est d’autant plus
terrible qu’en face, les Insoumis s’activent sur le fond. Ils ont présenté, en
début d’année, une version réactualisée de leur programme l’Avenir en commun,
qui comporte plusieurs centaines de mesures, alimentées par des auditions de
chercheurs, d’associations, de syndicats... En 2022, si le programme de la
Nupes s’était largement inspiré de celui de La France insoumise, c’est aussi
parce que les socialistes n’en avaient pas à faire valoir. »
N.B. :
par honnêteté, je précise que, si j’ai tronqué des morceaux, c’est parce qu’ils
ne vont pas spécialement dans le sens de ma démonstration… Vous pouvez lire l’article
au complet !
Le sénateur cité semble vouloir que le PS parle notamment du
numérique et de l’intelligence artificielle. Il me semble que c’est ce que j’ai
fait dans mes derniers billets. J’ai aussi parlé d’Europe, de sa construction
progressive (dans un domaine que, d’une part, je connais bien et que, d’autre
part, il n’est pas régi par les instances connues par les français : c’est
celui des paiements numériques). Le PS devrait en parler ou, dans l’esprit du
public, l’Europe restera ce machin qui définit la courbure des courgettes, comme
disais Nicolas Sarkozy à une époque. D’autant que, maintenant, on parle surtout
de la défense européenne or l’Europe, ce n’est pas que cela…
Parmi les sujets dont devrait parler le PS, il y en a deux
qui me semblent importants : l’organisation territoriale de la République,
ce qu’on appelle le millefeuille, et l’aménagement du territoire (ce n’est pas
du tout la même chose) du point de vue de l’écologie.
Je vais tenter d’expliquer pourquoi je pense qu’il faut
traiter ces deux sujets…
Le millefeuille territorial
Tout d’abord, rappelons que l’organisation actuelle est
essentiellement issue de réformes lancée par la gauche au gouvernement, de la
décentralisation à la Defferre à la réforme territorial d’Hollande. Ne pas
défendre ce qu’on a fait équivaut à donner raisons aux opposants et à avouer qu’on
a pris les mauvaises décisions. Excusez du peu (vraiment peu, d’ailleurs, je
disais ça pour faire joli, je vais en venir à l’essentiel).
La gauche et la droite ont fait des conneries. Par exemple,
la gauche a réformé le scrutin pour les élections départementales en tripatouillant
un échelon, le canton, et y créant un délire, le fait de désigner un homme et
une femme. Les cantons ne servent pas à grand-chose dans la mesure où leur
étendue correspond souvent aux communautés de commune et autre EPCI, mais seulement
à peu près. On a créé un découpage électoral qui ne correspond pas au « découpage
organisationnel ». Je ne sais pas ce qu’il faudrait faire (supprimer les
cantons, avoir un scrutin départemental par listes…). Corriger le bordel qu’on
a mis en place est aussi nécessaire.
La droite a « décentralisé le RSA » (c’est les
départements qui le payent) alors que c’est un des éléments de la solidarité
nationale (défini par la loi de la République, tout comme le montant versé :
il n’a rien à foutre dans les départements même si ces derniers ont en charge
une partie de l’aide sociale). On peut aussi corriger le bordel voulu par les
autres pour casser cette solidarité nationale.
En ces temps de gros déficits budgétaires, le gouvernement a
beau jeu d’expliquer qu’une grande partie des dépenses sont dues aux échelons
territoriaux mais ce ne sont pas eux qui provoquent les dépensent. Par exemple
(à moitié inventé) : si l’UE impose de nouvelles normes de tri des
déchets, les communes auront en charge leur mise en application. D’où leur déficit…
En outre, elles « délèguent » généralement la gestion des ordures aux
communautés de communes qui ont déjà mauvaise presse alors qu’elles me paraissent
indispensables, justement pour gérer les sujets trop lourds pour les mairies.
Par ailleurs, on a souvent tendance à expliquer les surcoûts
de ces échelons par les doubles emplois entre eux. Pourtant, ce qui coûte cher, ce ne sont pas les gugusses dans
les bureaux (même s’il y a des abus) mais la gestion de ce qu’elles ont en
charge : l’entretien et la construction des routes, les lycées et autres
écoles, les ordures et un tas de trucs (selon l’échelon considéré).
Il faut rétablir les vérités et sortir des schémas débiles
entrés dans les esprits (surtout que les « vieux partis de gouvernement »
gèrent souvent les échelons en question : on risquerait de tout perdre).
Et ça ne coûte pas de rappeler à quoi sert la dépense publique…
C’est un sujet que je n’ai pas abordé depuis longtemps dans
ce blog.
L’aménagement du territoire et l’écologie
Ca, c’est un sujet que j’évoque souvent. Récemment, on parlait
de l’A69 et j’ai été jusqu’à faire un billet au sujet d’un lascar qui voulait
transformer le périphérique en boulevard urbain. Au niveau de l’écologie, c’est
douteux (mais chacun son avis, hein !) et au niveau électoral, c’est
gravissime.
Il y a un volet dont je parle beaucoup mais plus dans Facebook
que dans les blogs. Dans les programmes de tous les partis de gauche, il y a
des passages sur les transports publics de proximité (c’est normal et très
bien) mais on laisse entendre que la solution serait « le rail ». Et
c’est ce développement du rail qui sort dans Facebook parce que la plupart des
militants pensent que c’est un sujet central : réhabiliter les voies
ferrées, multiplier le nombre de gares…
Il y a pourtant un certain nombre de problèmes. En premier lieu,
il faut arrêter de croire que le train est forcément plus écologique que la
bagnole. Les trains régionaux sont lourds et consomment beaucoup, il faut
maintenir des infrastructures spécifiques. Le nombre d’utilisateur est
nécessairement réduit parce que les gens continueront à préférer la voiture. C’est
presque désastreux ! En second lieu, les gens n’en veulent pas. Il n’y a
que très peu d’utilisateurs potentiels, surtout si l’on considère que des cars
peuvent très bien rendre un service meilleur. Alors ils voient le développement
du rail (« de proximité rurale ») comme une vraie gabegie et ils ont
raison.
On parle souvent des territoires perdus de la République qui
expliquerait en partie le vote pour l’extrême-droite mais on se plante
complètement ! On peut alors tirer un tas de ficelles et multiplier les
raisonnements ! Je n’ai pas besoin d’un magasin de bricolage accessible en
train : j’ai Amazon pour commander les trucs dont j’ai besoin. Vous aurez
beau tourner tous ces thèmes dans tous les sens. Tiens ! On veut maintenir
des bureaux de poste alors que les gens vont dans les hypermarchés de la grosse
commune d’à côté pour acheter de la bouffe… C’est délirant de penser que les
électeurs peuvent voter à des élections nationales pour des bureaux de poste.
Pendant ce temps, les communes de 50000 habitants ont vu leurs zones
commerciales s’étendre, celles plus petites ont été obligées de construire les leurs
et on arrive à la désertification des centres villes en expliquant aux gens qu’on
veut leur faire prendre le train ! On marche sur la tête.
Et on leur tape dessus parce qu’ils achètent des
cochonneries par Internet… Alors qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent vivre « comme
les autres ».
Je n’ai pas de solution. J’ai bien de vagues pistes, comme
tout le monde. J’imagine, qu’il faudrait des « maisons de services publics »,
améliorer ceux de livraisons des colis, aider les communes rurales à maintenir
des commerces et les plus grosses à dynamiser leurs centres…
Arrêtons immédiatement d’expliquer que le salut viendra des
gares et des trains, du maintien de bureaux de poste et tous ces artéfacts à
chier.
Et la santé !
Mais pas des pieds.
C’est un des autres sujets que devraient traiter les partis
politiques. En arrêtant de faire le buzz sur l’hôpital qui va mal (ça rime). Le
domaine de la santé a un tas de problèmes mais il ne faut pas se tromper de
combat. Peut-être que celui des urgences vient de la baisse de la médecine de
ville et pas du manque de moyens. Peut-être que la baisse du nombre de
soignants est expliquée par les progrès qui font que les hospitalisations durent
moins longtemps. Peut-être que les toubibs ont trop de responsabilités (il faut
six mois pour avoir un rendez-vous chez l’ophtalmo mais les visites durent 45
minutes parce qu’ils doivent faire un tas de contrôles alors que la plupart des
gens veulent simplement avoir une ordonnance pour changer de lunettes…).
Le buzz génère souvent plus de mal que de bien !
Insister sur les problèmes pousse les gens à vouloir changer le système. Proposer
de mauvaises solutions est encore plus désastreux. Et de toute manière, dans
cinq ans, l’IA aura remplacé la moitié des toubibs : ça n’empêche pas que
tout le monde veut en former plus.
Amen
La presse préférera toujours titrer avec les querelles de
personnes qu’écrire sur les solutions proposées par les partis. Il n’empêche qu’en
continuant de se foutre sur la gueule et oubliant de travailler pour montrer
que les sujets sont maitrisés et que les solutions sont les bonnes, on n’est
pas près de retrouver une majorité.
Il y a un tas de sujet ! L’Education Nationale. Je n’y
connais rien. Mais arrêtons d’avoir pour principe qu’il faut éviter les groupes
de niveau, les électeurs ne le comprennent pas et les progrès technologiques,
comme l’IA, feront que l’enseignement sera adapté en fonction de chaque élève.
Alors travaillez ! On veut un projet de société,
quelque chose qui tienne la route… Pas un catalogue de la Redoute d’idée qui
font « de gauche ».
Qu’est-ce qu’on en a à foutre qu’un proche de Faure
(Vallaud) se présente contre lui alors qu’ils finiront probablement par s’unir
lors de la phase finale des élections internes ? Et qu’on espère qu’ils
seront tous unis par la suite…
Vous ne le savez sans doute pas mais
« EPI invite toutes les solutions de paiement
numérique européennes représentatives à unir leurs forces en faveur de la
souveraineté européenne en matière de paiements. » J’y reviendrai sans
doute car le sujet me passionne (mes lecteurs réguliers savent que j’en traite
souvent des proches et je ne vais pas vous reprocher de ne pas être abonné à
des revues de presse professionnelles…) mais ce qui m’interpelle, aujourd’hui,
c’est que je ne vois aucun parti politique évoquer ce genre de sujet. Celui-ci
est pourtant important : la plupart des paiements passent maintenant par
des sociétés privées américaine telles que Mastercard et Visa et on ne sait pas
ce que pourrait faire leur chef orange dans sa folie omniprésente… Retrouver la
souveraineté est essentiel !
Dans mon dernier billet, je parlais des conséquences de l’Intelligence
Artificielle sur l’évolution du monde du travail. Aucun parti politique n’en parle.
Pourtant le partage du travail qu’elle va imposer et les conditions de travail
sont des sujets de gauche bien plus que les âneries que peuvent nous sortir les
partis dans leur soif de démontrer qu’ils sont plus à gauche que les autres.
C’était d’ailleurs le thème d’un de mes récents billets :
les faux marqueurs de gauche.
Hier, une vague polémique est née, toujours à gauche, suite
à la mort du pape, quand on a appris que la Tour Eiffel serait éteinte samedi
et surtout que les drapeaux de nos bâtiments publics seraient mis en berne. La
gauche s’offusque comme elle sait si bien le faire. J’aurais pu donner mon avis
(en faveur des mesures annoncées mais j’aurais pu changer si on m’avait offert
assez de bière) mais cela me fatigue…
Je résume pourtant : la gauche s’offusque parce que c’est
contraire à la laïcité de mettre les drapeaux en berne mais s’offusque quand on
met en avant la laïcité pour lutter contre le port du voile. Freud doit tout de
même bien rigoler.
Et les électeurs potentiellement votant à gauche se trouvent
dépités… D’autant que cela n’a choqué personne quand on a mis les drapeaux en
berne pour la mort d’une autre chef d’Etat européenne et papesse de la religion
anglicane est morte.
En lisant les blogs, ce matin, je suis tombé sur ce
billet d’Authueil (blogueur issu de la droite) qui évoque une
tribune dans Libération (rien qu’un tel cliché est à mourir de rire) de Lucie
Castets (qui reprend son rôle de papesse de la gauche française mais sans la
moindre légitimité, contrairement aux deux autres papes dont je parlais) :
« Organisons une primaire des gauches la plus
large possible, par Lucie Castets. » La tribune étant réservée aux
abonnées, j’en sais plus sur ce qui est écrit par les propos de mon confrère,
qui se fout de la gueule de la gauche (à l’occasion, il faudra qu’on parle des démons
de la droite, hein !). Il a bien raison et je partage ses propos en grande
partie. Exemples : « La gauche française
est toujours aussi désespérante. Alors qu’elle est profondément divisée, voire
fracturée, sans leader, sans projet solide, elle continue à ressortir les
vieilles rengaines ». « Une fois
de plus, alors que les citoyens demandent des idées, un programme, des réponses
à leur angoisse (de préférence rédigés en français courant), on leur ressert de
la tambouille interne en langage codé. A deux ans de la présidentielle, alors
que le monde est entré dans une phase d’instabilité inquiétante, je doute que
la question intéresse grand monde, à part le microcosme militant de gauche. »
Pour ma part, je n’ai eu cesse de rappeler que l’union entre
les partis ne sert à rien et je disais récemment que, en préparation du congrès,
le PS devait se préparer à abandonner les primaires et l’union avec des
pestiférés.
Il faut que la gauche, et le PS en tête, arrête de faire de
la tambouille et prouve qu’il travaille aux vrais sujets. On me rétorquera que
les Français ne comprennent rien à l’union monétaire et qu’il n’est pas
mobilisateur d’évoquer un monde où il n’y aura plus de travail pour tout le
monde. Je le conçois. Ce sont deux sujets que je connais assez bien et ça ne
peut être le cas de tout le monde tout comme on trouvera des gens passionnés
par des sujets importants qui m’échappent complètement.
Il y a, en fait, plein de dossiers beaucoup plus importants
que les vociférations de ténors de partis politiques sur l’union et, je me
répète, il faut que la gauche montre qu’elle travaille.
Les Français ont bien compris que ce ne sont plus que des
branquignoles et ils votent ailleurs, en l’occurrence à l’extrême-droite.
Rappelez-vous le dernier type de gauche à avoir pu se faire
élire à la Présidence, avant même le début de la campagne pour la primaire
socialiste de 2011, il écumait la France pour parler des sujets économiques !
On pensera ce qu’on veut de sa présidence et du bonhomme mais c’est un fait.
Au travail !
Revenons aux annonces d’EPI
Rappelons pour ceux qui ont des trous de mémoire qu’EPI
(European Payment Initiative) est une espèce d’association de banques européenne
qui a développé notamment Wero qui a vu le jour il y a six mois, en
remplacement de Paylib.
Ils appellent à nouveau, cette semaine, à s’unir pour défendre
la souveraineté de la monnaie européenne pour éviter de dépendre de boites
américaines (et de leur refiler des commissions…). Ils soulignent l’urgence
avec le contexte politique, notamment là-bas.
Ils se mettent évidemment en avant, expliquent ce qu’ils
font et ce vers quoi ils tendent.
En revanche, n’oublions pas que la BCE et la Banque de France
ont récemment lancé de tels appels. N’oublions pas, non plus, qu’il y a un
réseau français, CB, qui est bien moins coûteux que ses concurrents américains.
Et qu’il n’est pas idiot de penser que les banques européennes pourraient s’unir
pour simplifier les paiements par carte (et ce qui va avec : paiements
entre particuliers, paiements sur internet…).
Parmi les concurrents américains, il n’y a pas que Visa et Mastercard
(voire Diner’s, American Express…). Par exemple, je suis un fréquent
utilisateur d’Apple Pay…
Pourquoi la gauche de gouvernement (du moins dans le
temps) devrait en parler ?
Tout d’abord, comme je le disais, elle doit montrer qu’elle
est au travail.
Ensuite, elle doit montrer l’importance de l’Europe, ce qui
peut s’y faire… Expliquer que ce n’est pas qu’une bande de députés dégénérés qui
font passer des directives absconses dans le seul but de nous faire changer nos
câbles d’iPhone…
Elle ne peut pas avoir d’influence sur les actions d’EPI qui
n’est qu’un rassemblement d’acteurs privés mais elle peut expliquer ce qui fait
qu’EPI existe, qu’elle s’intéresse au secteur de la monnaie.
Voire qu’elle encourage les acteurs du monde de la finance a
aller dans le bon le sens. Qui n’est pas nécessairement d’acheter des chaînes
de télévision pour faire de la propagande réactionnaire. Qu’elle a une autre
vision de la politique et de la France que les pingouins de droite qui ne pensent
qu’à foutre les immigrés dehors.
Pour en finir
Tout est lié, finalement. On en revient à l’immigration par
un biais idiot mais on peut aussi soutenir les immigrés à condition qu’ils n’imposent
pas leur culture (le voile) et que nous sommes dans un pays laïque qui respecte
les religions.
Il y a un sujet que je n’ai pas évoqué : la réélection,
ce week-end, de Marine Tondelier à la tête du parti écolo : c’est une
catastrophe pour la gauche. Les militants font bien ce qu’ils veulent mais il
ne faudrait s’enfoncer dans une espèce de radicalisme reboutant. Cette gauche n’a
rien compris.
Il faudrait parler Europe et elle parle de sa petite vie. Elle oublie que la gauche ne saurait qu'être internationaliste.
Dans un
récent billet, Denis évoque « l’Intelligence Artificielle
générative » et je partage à peu près ses propos. Il y a une phrase en
particulier qui me plait bien : « Je ne
me suis jamais servi – et ne servirai jamais – de l’IA générative pour une
assistance à la rédaction de mes articles de blog. » C’est pareil
pour moi. Je fais des billets de blog pour le plaisir (et en me foutant du
nombre de lecteurs car, de toute manière, les blogs politiques sont encore
morts !) pour donner mon avis. Je ne suis pas sûr qu’une IA puisse
retranscrire les méandres de mon cerveau.
Comme tout le monde, j’ai fait quelques essais avec ChatGPT
pour découvrir et rigoler. D’ailleurs, beaucoup ne voient cela que comme un jeu
ou, au « pire », un truc pour aider les étudiants (oups… pour leur
permettre de tricher) mais je déplore qu’on ne parle pas assez des
impacts !
Nous avons encore des politiciens de droite, le premier
ministre en tête, qui nous a encore dit qu’il fallait travailler plus. A ce
sujet, l’INA a diffusé une vidéo avec
des politiciens (pas que de droite…) nous expliquant depuis près de 50 ans
qu’il faut travailler plus. C’est de la pure folie !
Il y a encore quelques années, on constatait que les progrès
technologiques permettaient de remplacer la main d’œuvre par des espèces de
robots. L’exemple le plus cité, je pense, tourne autour des caissières de
supermarché. Heureusement que les caddies ne passent pas dans les espaces
dédiées aux caisses automatiques, cela permet de limiter ce que certains
considèrent comme un désastre, comme si le désastre n’était plutôt de voir des
braves dames passer des journées entières à prendre des trucs sur un tapis roulant
puis à les passer devant un lecteur de codes-barres avant de les reposer sur un
autre tapis…
On voit des militants en culotes courtes déclarer qu’ils
vont boycotter, s’en foutant de la souffrance des salariés. Moi, au moins, je
me fais livrer mes courses : ça crée de l’emploi. Ils nous expliquent que
les robots créent du chômage mais comme disait Coluche (à peu près à l’époque
où, Raymond Barre – dans la vidéo ci-dessus – expliquait qu’il fallait
travailler plus) : ce n’est pas du travail qu’on veut mais du pognon.
Aucun politique de premier plan n’a osé mettre sur le tapis
la nécessité de transformer la production, de mieux répartir les richesses
créées… sauf peut-être Benoit Hamon dans sa campagne de 2017 (dont on se
rappelle les résultats) mais maladroitement. Nous avons des gauchistes qui
expliquant que le revenu universel est une connerie voulue par les libéraux et
les libéraux qui n’en veulent plus. C’est une espèce de folie.
Avec l’IA, qui n’est autre qu’une forme de robotisation des
activités cérébrales, le processus s’accélère. En quelques années, on a vu
d’autres métiers disparaitre, bien plus facilement (déployer des caisses
automatiques n’est pas simple mais mettre à disposition des logiciels de
traduction sur le web est plus aisé), l’exemple le plus cité est celui des
traducteurs (on constate tous que les applications, notamment Google, sont plus
efficaces).
Il y a quelques années, on parlait beaucoup des voitures à
conduite automatique. On voyait cela un peu comme un jouet sans se rendre
compte des résultats. D’ici quelques années, les chauffeurs professionnels
(taxis, VTC…) seront supprimés, tout comme, d’ailleurs les chauffeurs routiers.
On imagine de nouveaux métiers, ou des métiers renforcés comme des ambulanciers
(il faut bien foutre les malades dans les bagnoles), les « caristes »
(les camions ne vont pas se charger ou décharger tous seuls, au moins dans un
premier temps).
On voit dans TikTok des vidéos d’imprimantes 3D géantes (ou
des trucs qui y ressemblent) construisant des maisons en quelques jours. On
peut multiplier les exemples.
Mais on ne voit pas que ces quelques transformations vont
avoir un impact sur le travail et qu’elles vont se multiplier. On parle, en
médecine, de téléconsultation mais les vrais changements ne sont pas là :
les professionnels de l’imagerie médicale vont disparaitre car des logiciels
diagnostiqueront mieux et plus rapidement qu’eux nos affreux cancers et montrer
tout cela aux toubibs. Un de ces jours, ils détermineront automatique les
meilleurs traitements possibles et court-circuiteront les oncologues ! On
se dit qu’il faudra toujours des radiologues pour accompagner les gens dans les
scanners mais, un jour, on aura des dispositifs individuels que l’on passera
sur notre corps de la maison (n’oublions pas de fermer les fenêtres pour ne pas
faire bander les voisins)…
Dans cinq ans ou dans dix ans, tout un pan de la médecine
aura disparu !
Chacun peut imaginer les transformations pour les métiers
qui ne sont pas les siens. Je n’ai rien à voir avec la radiologie (mais j’ai
passé pas mal de temps dans les hôpitaux ces trois dernières années), je n’ai
aucune relation avec la traduction (sauf qu’il me faut bien, parfois, comprendre
des mails ou des documentations en anglais, voire, plus rarement, écrire
moi-même dans l’idiome rosbif)… On songe parfois à d’autres métiers, comme ceux
des juristes, des comptables… J’ai lu un article au sujet de l’IA dans l’Education
(les affreux gauchistes défendent l’égalité et le collège unique mais l’IA
pourrait adapter l’enseignement au niveau de chaque élève).
Je travaille moi-même « dans » les distributeurs
de billets. On évoque parfois la fin des espèces (on en est loin, il y a même
des volontés politiques de les maintenir, mais la baisse du nombre de machines
est réelle) et cela n’a pas grand-chose à voir avec l’IA. Au moins, je tiendrai
jusqu’à la retraite (et sans doute celle de mes jeunes collègues). Dans l’attente,
il faut bien maintenir le matériel et toute sa mécanique, continuer l’approvisionnement
en fonds…
Les politiciens expliquent souvent qu’il faut travailler
plus. Que cela soit pour financer les retraites, pour lutter contre les déficits
(budgétaire, commercial…).
Tant qu’ils ne prennent pas en compte les progrès
technologiques et, en particulier, ceux liés à l’IA, c’est une faute grave.
Et les geeks qui considèrent ces machins comme des jeux sont
largement aussi coupable.
Laissez-moi pourtant rêver à un monde sans travail ou avec
des métiers utiles.
Depuis quelques jours, dans le blog, il me semble que je
suis parti pour prodiguer des conseils au PS en vue de la préparation du
congrès. Il va bien évidemment falloir travailler sur un programme mais je n’ai
malheureusement pas beaucoup de propositions à vendre, des éléments bien à
gauche pour le progrès social mais aussi vendeur auprès des électeurs. Ca
serait trop facile… En revanche, je crois connaître quelques volets qu’il faut
éviter, ce que je pourrais d’ailleurs assez facilement prouver : la gauche
ne décolle pas dans les urnes pour des élections à caractère nationale malgré
toutes les bonnes idées qu’elle peut présenter… Et qu’elle croit bonnes !
Pour illustrer, je vais commencer par évoquer un de mes
sujets de prédilection mais je vous jure que ça ne durera qu’un paragraphe. Il
s’agit du port du voile. Je comprends parfaitement les dirigeants politiques
qui cherchent à attirer des électeurs issus de l’immigration et les bonnes âmes
qui défendent de pauvres femmes opprimées par des interdictions iniques. Mais…
On peut se demander si elles ne sont pas plus opprimées par la religion, des
traditions, un patriarcat que par des règles établies au bout de 250 ans de
démocratie dans notre pays. Défendre ces quelques bougresses n’est certainement
pas ce qui pourra faire revenir le cœur du peuple de gauche à l’utilisation de
bulletins de vote estampillés « gauche ». La gauche ne peut pas
défendre ostensiblement une religion (tout en tapant sur les autres, j’ai quand
même un sacré passé de cathophobie !). Ce n’est pas dans son âme !
Peu importent les principes qu’il y a derrière, principes par ailleurs
discutables, ce que j’ai largement fait.
Changeons de domaine ! Comme souvent, je suis venu en
Bretagne pour une dizaine de jours en télétravail. Le coût de mon aller-retour
Paris-Rennes est monté, pour cette fois, à 250 euros contre 80 habituellement.
Certes, ce sont les vacances scolaires et il y a un week-end de trois jours
mais j’ai du mal à comprendre que l’on puisse payer un trajet d’un mercredi 150
euros (je comprends le prix du retour, 100 balles, c’est la fin des vacances en
question). A ce montant, je dois ajouter le trajet entre Rennes et le bled (7€)
et celui en taxi (222€) jusqu’à Montparnasse (compte tenu de ma santé, je ne
peux pas porter dans le métro une valise avec un appareil contre l’apnée du
sommeil, un ordinateur portable et une réserve de piqûres d’anticoagulants). Il
est clair que quelqu’un de moins aisé que moi aurait renoncé, par sagesse, à ce
séjour.
Des gens me conseillent d’autres solutions comme
« blablacar » mais peut-on raisonnablement penser que je trouverai un
trajet « facile » entre le métro du Kremlin-Bicêtre et le stade de
Loudéac (je ne prends pas le métro, disais-je, et je ne fais pas de sport, mais
j’habite à côté de ces infrastructures) ?
En fait, la seule autre possibilité sérieuse qui s’offre à
moi est de louer une voiture. Cela me coûterait sans doute moins cher (tout en
me permettant d’en disposer à la maison). Je ne vous parle pas du choix que
ferait quelqu’un qui voyage en famille…
Nous avons ici une double défaillance du service
public ! D’une part, il se met à proposer des tarifs délirants aux
périodes chargées. D’autre part, il n’est plus capable de prévoir des périodes
de forte activité (j’ai cherché d’autres trajets à d’autres dates : les
rames sont soit complètes soit également hors de prix). La seule alternative
est l’utilisation d’un véhicule personnel ce qui, en outre, n’est pas
franchement écolo.
Bah ! Comme on dit. Je vois dans la presse qu’une grève
est prévue à la SNCF pour la semaine du 8 mai. Les motifs tournent autour de la
prime du « personnel naviguant » et des variations de leurs horaires.
Je veux bien croire que ce métier ne soit pas facile (mais la direction n’est
pas hostile à une négociation sur ces horaires) mais nous avons tout de même
des salariés qui sont relativement privilégiés par rapport à d’autre. Ils sont
soutenus par des syndicats de gauche, ce qui est bien naturel ! Mais qui
va défendre le bon fonctionnement de cette entreprise et la satisfaction des
clients ? Oups ! Des usagers (très usagé pour ce qui me concerne).
La SNCF est une société publique dans un secteur
concurrentiel. Je ne parle pas spécialement de la concurrence d’autres
compagnies ferroviaires mais de celle de la route… On n’a plus personne pour
défendre un service public ?
Ces braves gens veulent une prime. Mais c’est le service
public qui paie. Il est donc obligé d’augmenter les tarifs… C’est donc l’usager
qui met la main à la poche ! Un de ces jours, ils vont nous expliquer que
c’est social de faire payer un consommateur…
Changeons de domaine. Je voyais dans Facebook un tract
contre les dépenses de l’Etat dans l’armement et leurs augmentations annoncées.
Le thème : « nous ne financerons pas leur guerre ». Qu’on se
rassure : je ne suis pas pour la guerre. Mais je préconise tout de même
que l’on puisse se défendre si on est attaqués par des méchants qui ne veulent
pas notre bien. Et qu’on puisse défendre les copains du patelin d’à côté… Ca ne
me fait pas plaisir que mes impôts partent en fumée, au sens propre du terme.
Vous me direz qu’on pourrait dépendre de la sécurité offerte
par des nations étrangères réactionnaires, libérales… et outre Atlantique,
dirigées par une espèce de cinglé orange.
Le pognon dépensé va aller dans des industries françaises,
aussi pour payer des salariés français. On appelle ça aussi « une
politique de la demande ». Ca ne devrait pas faire plaisir à la gauche,
tout ça ?
Pensez-vous réellement que les électeurs puissent ne pas
penser à tout cela. Je comprends le militantisme mais n’oublions que l’élection
est nécessaire pour gagner des élections.
Tiens ! Ca nous pousse à la sixième république prônée
par certains. Je ne doute pas que nos textes actuels soient un peu tordus mais
les gens peuvent-ils croire que les changer apportera les solutions nécessaires
pour ne plus être dirigés par des tarés, des cons, des corrompus, des
vénaux… ? Surtout si on pense au système pour tirer au sort des
incompétents qui devront élaboré une Constitution dont les principes sont aussi
au programme ? Et quand on voit les difficultés actuelles pour avoir un
gouvernement stable…
Deux sujets ont été au cœur de la dernière campagne du côté
gauche : l’abrogation de la réforme des retraites et l’augmentation du
SMIC.
La deuxième est bien belle mais, outre le fait que
l’augmentation sera « dépensée » en inflation et en produits
d’importation (la politique de la demande a des limites…), elle n’offre aucune
perspective aux personnes concernées : elles resteront parmi les salariés
les moins payés ! Et ils savent que s’ils veulent se mettre à leur compte,
il paieront plus cher de potentiels salariés…
La première est bien aussi : on est tous contre l’idée
de travailler plus, plus vieux et tout ça mais tout le monde a, autour de soi,
des retraités dont le niveau de revenu n’est pas assez important pour vivre. Il
faut y penser !
Tenez, j’ai un pote qui n’a pas eu d’autre choix que de
bosser jusqu’à 65 ans (dans la fonction publique, en plus, un vrai
fonctionnaire) pour des raisons que j’ignore (je suppose que ses contrats de
travail, quand il a commencé, étaient un peu foireux). Il perd du salaire avec
la retraite mais il perd aussi les revenus complémentaires qu’il avait du fait
qu’il travaillait de nuit avec des heures supplémentaires. Bilan : il n’a
plus les moyens. Regardez bien autour de vous. Par exemple, ma mère qui nous a
quittés (pour une autre raison), après des années de salariat (comme
fonctionnaire) et touchant la réversion de mon père, touchait à peine assez
d’oseille pour payer la maison de retraite…
La question n’est même plus de savoir si ces deux sujets (le
SMIC et l’âge de la retraite) sont de gauche mais d’admettre qu’ils ne sont pas
porteurs dans un électorat, même de gauche !
La seule mesure importante proposée par le PS en matière
d’écologie était la rénovation des logements. Il faut aider les propriétaires à
installer une pompe à chaleur, à isoler leurs maisons… Très bien, tout
ça ! Mais en quoi est-ce de gauche d’aider des propriétaires ? J’ai
hérité de la maison de ma mère mais je n’attends pas des aides de l’Etat pour
remplacer une chaudière, dans ce qui est maintenant une résidence secondaire.
Il faut revenir sur terre ! La plupart des positions des partis de gauche
en matière d’écologie sont discutables. Par exemple, ils se réjouissaient de
l’arrêt des travaux de l’A69. Que vont penser les électeurs de la dépense
publique jugée inutile (par les tribunaux, je ne discute pas, mais aussi par ceux
qui se réjouissent pour des raisons bassement politiques) ? Et ceux qui
vont voir toute perspective d’amélioration de leur vie s’arrêter en même temps
que les travaux ? Ceux qui vont devoir déménager à Toulouse ? Ceux
qui ne pourront plus voir leurs petits enfants aussi souvent ? Et les
écolos de dans vingt ans qui déplorerons l’étalement urbain inévitable de la
métropole tout en hurlant sur la désertification d’autres coins… ?
Je ne veux pas lancer un débat sur le thème « est-ce
bien de gauche ? » mais pousser les militants du PS à se poser la
question, assez précise : « Comment convaincre les électeurs susceptibles de voter
pour nous en dépassant l’objectif du socle des 30% qui votent à gauche quoi qu’il
arrive ? » Et, au fond, leur faire comprendre qu'il faut cesser le "left washing", mettre les mains dans le cambouis et se battre pour un vrai progrès social et écologique.
Je vais illustrer ce billet avec une photo de François
Hollande : quand il promet de la pluie, on peut lui faire confiance et ça
fera plaisir aux agriculteurs.