12 juin 2025

Madleen : le vrai du faux, l'insulte ou le constat ?

 


Dans mon mur Facebook, il règne une mauvaise ambiance autour des publications relatives à la politique (pour le reste, on rigole bien, merci !) depuis à peu près deux jours. Ca a commencé un peu après l’arrivée au port des arraisonnés. On a rigolé du choix offert à ces marins en peau de lapin entre passer quatre jours en prison dans l’attente d’un jugement ou l’expulsion immédiate en avion. Ne voila-t-il pas que les militants de la gauche radicale et grandguignolesque nous ont expliqué que pour l’expulsion, il fallait signer un papier pour reconnaitre l’irrégularité sur le sol israélien et accepter une interdiction de revenir pour 100 ans. Gageons que ceux qui refuseront de signer se verront condamnés à ne pas revenir pendant 100 ans et que leur présence irrégulière sera confirmée.

Je ne manque pas de recul, rassurez-vous : je me demande bien comment un Etat peut admettre l’irrégularité de personnes qu’il a fait lui-même venir sur leur territoire…

 


Cela étant, j’ai un peu arrêté de suivre car il est à peu près impossible de démêler le vrai du faux. Depuis, il s’est passé des choses, comme l’embastillement de Rima Hassan qui a écrit sur le mur des méchancetés. Peut-être pensait-elle mériter les félicitations du jury ? Après, il me semble qu’elle a entamé une grève de la fin ce dont tout le monde se fout vu qu’elle allait être expulsé au bout de deux jours…

On a vu un sondage en ligne qui montrait que les Français soutenaient le gouvernement Israélien dans le traitement des naufragés médusés du Madleen. J’étais plié de rire (il s’agit d’un sondage en ligne donc il n’a aucune valeur et, en plus, il a été fait par le Figaro : on se doute bien que s’il avait été sorti par Médiapart ou l’Humanité, le résultat aurait été différent… On voit mal les lecteurs du Figaro réprouver des gens qui mettent fin à une opération de communication orchestrée par LFI et le Hamas…

 


Jean-Luc Mélenchon participe à cette ambiance. Il n’arrête pas de traiter de « complices » (sous-entendu du « gouvernement d’extrême-droite génocidaire israélien ») et s’est fatigant de se faire insulter. Surtout que je mourrais d’envie de lui demander s’il n’avait pas mal au cul d’être lui-même complice d’une organisation reconnue officiellement par l’ONU et de nombreux Etat comme terroriste depuis une vingtaine d’année.

Tiens ! Notons que cette classification comme terroriste explique le blocus fait sur la Palestine pour éviter les importations d’armes ce qui justifie donc l’arraisonnement de l’esquif ThenElse, qui, par ailleurs, n’était pas là à vocation humanitaire mais pour faire une campagne de communication (absolument pas honteuse, il n’est pas immoral d’alerter le monde au sujet des problèmes de la population gazaoui).

Je ne dis pas ça par méchanceté d’autant que je ne crois, moi-même, pas totalement en cette histoire de justification mais il y a un truc qui me gêne dans toute cette histoire.

 


Ca fait plusieurs jours, déjà, que l’on m’accuse de diffuser les éléments de langage du gouvernement israélien et depuis hier ou avant-hier, « on » « nous » accuse de reprendre sans cesse les mensonges proférés par les chaines d’information ou la presse de droite. De la part de lascars qui ne font que prendre leurs informations auprès de cadres de LFI, je trouve ça complètement délirant !

Un tas d’andouilles ne laissent aucune place au doute et prennent pour argent comptant les propos de gugusses militants au sujet d’une balade en mer par ailleurs probablement organisée par un groupe terroriste si on en croit la presse étrangère.

 


La bêtise se croise partout. L’autre jour, un pote a republié mon dernier billet à ce sujet. Une commentatrice presque hystérique lui a répondu qu’il diffusait n’importe quoi ! Avant même que je termine une réponse, elle a ajouté « de toute manière je n’ai pas lu ». Je me demande bien comment elle peut savoir que j’avais écrit n’importe quoi (même si c’est sans doute fréquent, ma notoriété, en tant qu’imbécile ne permet pas à tout un chacun de la savoir). Je lui ai donc répondu avec une certaine vigueur ma façon de penser.

Et c’est là qu’elle a sorti « de toute manière, vous ne faites preuve d’aucune compassion envers le peuple palestinien ». J’ai eu la sagesse de la traiter de connasse (de mémoire) et de passer mon chemin. J’aurais pu lui répondre que je preuve de compassion pour tous les malheureux du monde, les Palestiniens, les otages israéliens, les réfugiés soudanais, les écrivains embastillés en Algérie et tout ça.

D’ailleurs Rima Hassan avait voté contre la résolution du parlement européen demandant la libération de Boualem Selam.

 

Je suis bien fatigué, aussi, de ces indignations à géométrie variable dans les réseaux sociaux. Ne dites pas, non plus que je suis un fumier, surtout un fumier récent, puisque ça fait des années que je dis dans mon blog que les indignations d’imbéciles cachés derrière leurs claviers sont grotesques ! C’est toujours ainsi ! Les abrutis pensent avoir fait leur devoir après avoir dit qu’il fallait arrêter un massacre puis soutenu une organisation politique à la solde potentielle de terroristes qui dit qu’il faut arrêter un massacre alors qu’ils n’en ont évidemment pas le pouvoir.

Ils peuvent faire du bruit, et je l’ai dit plus haut : il n’y a rien d’honteux à alerter le monde entier au sujet de la situation d’un peuple.

 

Je suis certes un peu de mauvaise humeur mais il faudrait que les internautes se rendent compte qu’ils ne détiennent pas toute l’information…

 


Par exemple, on nous a beaucoup dit que Rima Hassan aurait du bénéficier de l’immunité diplomatique mais où est-il écrit qu’une députée européenne pourrait en bénéficier en dehors du territoire de l’Union Européenne ?

On nous parle aussi beaucoup du blocage de l’aide humanitaire et il n’y a pas de fumée sans feu. Pourquoi Israël aurait-il bloqué l’aide humanitaire au risque de se faire couvrir de réprimandes ? Peut-être pour éviter au Hamas de l’intercepter ? Je n’en sais rien, franchement, pas plus que la plupart des gens.

Mais en ouvrant mon Google News, ce matin, je suis tombé sur cette dépêche : « Guerre à Gaza : une organisation humanitaire soutenue par les Etats-Unis affirme que 5 de ses membres ont été tués par le Hamas. »

Je ne sais pas ce qu’il y a de vrai, là-dedans, mais j’imagine que des militants propalestiniens vont s’attacher à remettre en cause cette organisation humanitaire.

 

Prenons du recul.

10 juin 2025

La désinformation à la barre

 


Une fois n’est pas coutume, je recopie un texte vu sur Facebook vu qu’il présente ce que je voulais dire en début de mon billet : « La séquence du trimbalou en bateau des influenceurs antisémites a été, il faut le reconnaître, remarquablement organisée et exécutée.

Quelques têtes connues qui tweetent à longueur de croisière sur tout et n’importe quoi pour faire monter la sauce, une séquence "sauvetage mais en fait non" de migrants qu'on ne fait pas monter à bord malgré l’obligation des lois de la mer pour ne pas foutre en l’air le timing (ça a failli, heureusement que lundi était férié !!), tout a été remarquablement orchestré.

Tout, y compris bien sûr la caisse de résonance ici, chez nous, véritable objectif des insoumis et non la population civile Gaza dont ils se foutent et se servent à peu près autant que le Hamas s'en fout et s'en sert.

On a donc eu droit aux retweets, aux interventions outragées dans les médias, aux tremolos et aux sanglots.

Et, bien sûr, à l’inversion accusatoire par l’appropriation immonde du vocabulaire.

"Libérez les otages!!!" Voilà ce qu'on a entendu. Nos marins d'eau douce sont les otages. Sont devenus les "vrais" otages.

Quelle honte...

Et les foules présentes hier à Paris et ailleurs, ont pu librement hurler leur haine, et déchaîner leur violence. Menacer, comme à Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc, coupable de... de ne pas être dans leur camp en fait. Le camp du Bien.

Le camp des  "vrais otages", ceux qui sont souriants et nourris.



Alors, juste, deux images.

Celle de la prétendue "otage" d’hier, et de la famille Bibas, que le Hamas avait choisi de diffuser quand ils les ont pris, la mère et les deux enfants, comme otages. Avant de les supplicier et de les assassiner.

La seule fois où LFI en a parlé, c'est le Lider minimo en meeting. "Le bébé, là "...

Aujourd'hui, j'ai honte. Et je suis très inquiet. LFI ne reculera devant RIEN pour parvenir au pouvoir.

Manipulation, mensonges, violence. Ils le prouvent tous les jours. »

L’auteur est Guillaume Agullo. Je ne le connais pas plus que ça (il est de Toulouse…) mais on se croise souvent dans Facebook.

 

Très bien ce réseau, notamment pour les blogueurs fainéants car je voulais continuer mon billet de blog par une analyse d’une publication de Mathilde Panot où elle emploie encore le mot « génocidaire ». Je suis tombé sur un texte de « Mariane en République » (Je suppose que c’est un pseudo… Smiley) que je croise souvent. Elle rappelle que le taux de morts dans certains génocides : la shoah, 62,5% ; le génocide arménien, 60% ; les Tutsis, 72 ,7%.

En Palestine, nous arrivons à 3,3% (en comptant les terroristes et en utilisant les chiffres publiés par le Hamas).

 



C’est aussi dans Facebook que j’ai vu ce dessin de Plantu où il s’étonne du silence de LFI au sujet des massacres de Musulmans en Chine. C’est vrai que nos amis oublient un peu de parler d’autres atrocités dans le monde comme ce qui se passe au Soudan. Ils sont muets aussi sur Boualem Sansal, emprisonné abusivement en Algérie. Je suis d’ailleurs parfaitement d’accord avec Emmanuel Macron quand il parle d’indignation à géométrie variable.

 

Dans un tout autre registre (ou presque), c’est aussi dans Facebook que je suis tombé sur une chronique de Françoise Fressoz dans le monde (réservée aux abonnés) à l’occasion de l’anniversaire du referendum de 2005. Le début est lisible et il ne semble pas d’ambiguïté : elle dénonce « les élites » qui ont manipulé le peuple pour faire voter le TCE puis aient dénigré le non puis imposé de nouveaux traités. C’est un sujet dont j’ai parlé deux fois dans le blog : les partisans du non ont fait échouer la construction européenne mais pas du tout la progression du libéralisme. C’est même l’absence de traité qui a permis de faire passer les alors futurs textes libéraux.

Ce discours sur « la manipulation du peuple » par les élites de la part de quelques gauchistes est inadmissible. Aussi, je ne suis pas vraiment dans un autre registre.

 

La manipulation est sans doute partout mais ce ne sont pas ceux que les pro-palestiniens appellent les partisans d’Israël (alors que personne ne cautionne les agissements du gouvernement de cet Etat) qui mentent au point d’organiser des manifestations en faisant semblant d’omettre que la France ne pouvait envoyer sa marine pour défendre le Madleen, dont on sait d’ailleurs maintenant que tout cela est orchestré par le Hamas, organisation terroriste. On sait aussi que cette opération n’a rien d’humanitaire, vu la taille du bateau, mais est de communication (ce qui ne serait pas scandaleux s’il n’y avait pas ce mensonge au sujet des produits transportés).

On m’accuse parfois de relayer les éléments de langage venant directement d’Israël (et on peut voir ici que je récupère des informations dans Facebook) mais je vois passer beaucoup d’éléments de langage venant de militants de gauche, qui les reçoivent de LFI avec le tout essentiellement généré dans une zone maîtrisée par une organisation terroriste.

 

Mélenchon présentait dans les réseaux sociaux les glorieux navigateurs comme des otages pas le sort des vrais otages, ceux détenus par le Hamas. Oups ! Je ne trouve plus les publications de Mélenchon parlant d'otage. Soit j'ai rêvé, soit il a fait le ménage en se rendant compte de l'énormité qu'il avait sortie.

Nos glorieux navigateurs avaient tout prévu, y compris le fait qu’ils seront foutus dans des avions pour être reconduits chez eux.

Ce qui est ballot pour cette pauvre Greta qui a pour principe de ne jamais prendre l’avion.


Edit : pendant que je rédigeais ce billet, l'information est tombée : Greta a quitté Israël (en avion !). La plupart des autres, font Rima, ont refusé de quitter Israël... pour y être jugés...


09 juin 2025

En politique, évitons les étiquettes !


 

Le titre de mon avant-dernier billet était « Socialos : revenez à la social-démocratie, bordel ! » C’était une erreur de ma part. Je pourrais m’expliquer mais j’ai la flemme : en gros, je voulais dire « rappelez-vous de l’heure de gloire de la social-démocratie », mais ça ne vaut pas le coup : le blogueur a des trucs en tête comme le déroulement de « la démonstration » ce qui fait qu’il tombe parfois à côté de la plaque en rédigeant la conclusion puis le titre…

Je présente mes excuses, en particulier, à mes copains Denis, Mark et Yann (le premier a fait un billet de blog, les deux autres m’ont repris dans Facebook) d’autant que je n’ai pas pris le temps de leur répondre. Je voulais simplement dire que la doctrine politique devait être adaptée à l’époque et je pense que mon billet est assez clair dans ce contexte.

Parler de « social-démocratie » était donc presqu’une faute de ma part vu que cette locution fait penser à différentes périodes de notre histoire, dont une datant d’il y a un vingtaine d’années, quand la gauche triomphait dans beaucoup de démocratie du monde…

 


J’ai horreur de ces étiquettes. Par exemple, je me rappelle d’une conversation avec Denis au cours de laquelle je disais que j’étais un « libéral de gauche » alors que je voulais dire que je pensais être « de gauche et libéral ». Or « libéral de gauche » fait référence à Emmanuel Macron, à l’époque ou il était ministre, d’une part et au « social-libéralisme » qui est plus un courant du libéralisme qu’un courant de la gauche, d’autre part.

Je ne vais pas m’étendre sur mon positionnement politique vu que ce billet est consacré aux étiquettes et pas à ma glorieuse personne. Je vais donc résumer. Je suis pour la liberté, surtout « celles » d’entreprendre, de penser, d’expression… mais avec une forte régulation par l’Etat pour la redistribution, la lutte contre l’exclusion, la protection des personnes… et de la liberté des autres. Ce n’est pas toujours facile. Par exemple, ceux qui pensent défendre la liberté d’expression sont souvent ceux qui traitent de fachos ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sur certains points…

 


Le billet dont je parlais aurait pu être un plaidoyer pour « la gauche moderne » mais cette expression est une référence directe à un parti politique, celui créé par Jean-Marie Bockel, qui était plutôt d’inspiration « social-libérale » mais qui était proche d’un gouvernement de droite, celui mis en place par Nicolas Sarkozy après son élection. On ne peut pas être à la fois de gauche et de droite ! Cela ne m’empêche pas de comprendre ces braves gens qui sont venus de la gauche et ont intégré la droite mais je me demande s’ils ont une bonne vue…

Être « de gauche et de droite » est impossible mais pas nécessairement être « ni de gauche ni de droite » comme disait Emmanuel Macron (signifiant sans doute qu’il fallait prendre ce qu’il y avait de bon dans chaque camp). Mais, vu de la gauche, on peut dire maintenant que Macron n’est « ni de gauche ni de gauche » mais je suppose que les gens de droite disent qu’il n’est « ni de droite ni de droite ». Le centrisme est impénétrable.

Mon copain Denis (je parle beaucoup de lui, aujourd’hui, mais nous ne sommes plus beaucoup de blogueurs politiques) évoque souvent « la gauche de droite » ce qui est d’une crétinerie sans nom (et je suis moins insultant que lui quand il dit que les politiciens dont je suis proche sont de « la gauche de droite »).

Il faut être prudent, avec ce genre d’étiquette, surtout à l’heure où la principale formation de gauche, en France, a perdu ses repères… Je me foutais de la gueule de Mathilde Panot qui défendait les taxis, ce qui est typiquement de droite. LFI soutient les adeptes d’une religion (l’islam) ce qui est incompatible avec la notion de gauche. Le PS et les écolos (et d’autres) soutiennent l’aide à la rénovation de l’habitat mais je ne vois pas en quoi c’est de gauche de subventionner des propriétaires. Je m’égare un peu mais, au fond, même les étiquettes « droite » et « gauche » sont à prendre avec précaution ! Au fond, je suis plus proche de lascars catégorisés de « la droite sociale » que de certains de la « gauche radicale » et les zozos de gauche qui défendent un patriotisme économique et l’importance de la France sont assez proches des gaullistes, la « base » de la « droite de gouvernement » que nous connaissons actuellement.

 


Je viens de parler de la « gauche radicale » et de la « droite de gouvernement ». Encore deux belles étiquettes ! Honte sur moi ? La « droite de gouvernement » est à rapprocher de « la gauche de gouvernement ». On entend par là les partis dont des membres ont occupé des fonctions ministérielles sous la cinquième, « historiquement » le PCF, le PS, l’UDF et le RPR (sans pour autant exclure EELV, le Modem…). L’étiquette est idiote car cela ne veut pas dire que d’autres partis sont incapables d’arriver au pouvoir et de gérer (je n’ai pas dit correctement), comme LFI ou le RN (d’ailleurs, le chef de LFI a été ministre).

« L’extrême-gauche » et « l’extrême-droite », on sait à peu près ce que cela veut dire. Cela étant, Le Pen (Marine) et Bardella sont-ils des graines de facho pour autant ? Ce n’est pas le sujet. Par contre, LFI n’est pas, pour moi, dans l’extrême-gauche qui est, pour moi, composé d’autres partis, comme LO, le NPA, le PT ou le POID qui ont d’ailleurs, pour moi, beaucoup de sympathie que LFI (je disais récemment du bien de Nathalie Artaud au sujet du voile).

« La gauche radicale » est plus, pour moi, la gauche qui se situe entre « l’extrême-gauche » et la « gauche de gouvernement » et est essentiellement composée de LFI et des Verts (du moins ceux qui suivent Tondelier). Mais on peut aussi y mettre les communistes et sans doute une partie des socialistes, les ex frondeurs. Vu sous cet angle, la « gauche radicale » n’est pas trop en opposition avec « la gauche de gouvernement » (ce que je regrette mais la question n’est pas là).

Cela nous amène à deux étiquettes que j’utilise fréquemment : le « centre-gauche » et la « gauche républicaine ». Le premier, on voit à peu près ce que c’est même si des andouilles de la gauche radicale les prennent pour des gens de droite. Pour la seconde, c’est plus compliqué. Disons qu’elle est composée de gens assez attachés à des valeurs portés par la République : l’ordre, la sécurité, l’Etat de droit une laïcité rigoureuse… Cela ne veut pas dire que des gens qu’on ne met pas cette catégorie ne sont pas républicains. C’est un peu compliqué. On va prendre un autre exemple : Retauilleau, chef du parti de droite qui s’appelle « Les Républicains » a montré par certains propos que l’Etat de droit avait des limites. Pour moi, ça le fout en dehors des partisans des valeurs de la République…

 


Il y a un sujet que je ne veux pas évoquer ici (surtout que je n’ai pas les compétences), ce sont les oppositions historiques au sein des grandes familles politiques, comme les trois droites ou ce qui différenciait Mitterrand et Rocard. Elles sont un peu obsolètes. Qui va savoir aujourd’hui ce qu’est un orléaniste ? Déjà que je ne sais plus trop ce qu’est un gaulliste…

Il y a, par contre, deux notions qui s’opposent et qui me tiennent à cœur, « réactionnaires » et « progressistes ».

Pour beaucoup, les « réacs » sont ceux qui prétendent que « c’était mieux avant ». Dans mon enfance, en Centre Bretagne, étaient qualifiés ainsi les gens de la droite catholique qui envoyaient leurs enfants à l’école privé (qu’on appelait d’ailleurs « l’école libre »). Depuis, j’ai bien connu des purs réactionnaires, par Didier Goux et ses « potes » et je vois mieux maintenant ce que cela recouvre même si j’aurais un peu de mal à la définir. Les « potes » en question étaient souvent de droite mais je ne suis même pas sûr que Didier l’était.

Et, s’il l’était, c’était plus parce qu’il trouvait ridicule des évolutions de la société. Tout comme moi, d’ailleurs, mais je n’ose souvent pas le dire… Par contre, il ne niait pas ce qui représentait réellement un progrès contrairement à nos amis de gauche qui refusent de penser, par exemple, que les évolutions du monde du travail, dont l’IA, aurait de sérieux impacts sur notre vie… Mais je développe trop et me place hors sujet.

 


Ce que je voulais dire, c’est qu’avec deux copains, on avait créé un blog qui s’appelait « la gauche réac ». On ne l’a jamais développé mais il était bien issu d’une conversation sérieuse entre trois blogueurs de gauche, lassés par des étiquettes qui nous collaient aux fesses… Genre les partisans officiels de la liberté d'expression qui voudraient nos empêcher de taper sur les barbus.

En outre, je me qualifiais à une époque de « progressiste réactionnaire » ce qui m’amusait beaucoup et je suis peut-être le premier avoir qualifié Bayrou, il y a plus de 15 ans, de représentant de l’extrême-centre, autant pour me moquer du fait qu’il ne représentait plus grand-chose quelques années après son bon score à la présidentielle de 2007 que pour me foutre de la gueule de ceux qui adorent refiler des étiquettes.

 

Rassurez-vous ! On sait toujours ce qu’est « la droite » et « la gauche » mais évitons de juger les autres et d’employés des expressions qui ne correspondent plus à ce que l’on voudrait dire.

Soyons progressistes à ce sujet.

08 juin 2025

Les brêles du Madleen ?

 


LFI multiplie depuis deux jours les publications dans les réseaux sociaux autour du Madleen, un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, sur lequel a embarqué dimanche 12 militants, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Jean-Luc Mélenchon en a fait un billet sur son blog. Mathilde Panot et Clémence Guetté des vidéos TikTok.

Il me semble nécessaire de faire quelques précisions.

Cette « balade en mer » est évidemment une opération de communication. Ce n’est pas un gros mot. Il est parfaitement logique que des militants politiques veulent montrer le soutien au peuple palestinien, la nécessité de les aider, de trouver une solution pour que ce qu’ils appellent « génocide » soit stoppé !

En revanche, il faut arrêter de dire que c’est une opération destinée à acheminer de l’aide humanitaire. Tous ceux qui voient des photos de Madleen peuvent se rendre compte que le bateau n’est pas assez grand pour transporter plus de quelques madeleines pour le goûter des pauvres mômes.

Surtout, il n’est pas interdit de penser que l’opération de communication, non pas celle de Madleen et Thunberg pour montrer l’impérative aide aux Palestiniens, mais celle de LFI, soit là pour la gloire du parti en vue des prochaines élections municipales, par exemple.

C’est insupportable.

 


Mélenchon, dans son blog, reproche à certains d’ironiser autour de « la croisière s’amuse ». Je l’invite à regarder les vidéos et photos diffusées par les jeunes femmes : c’est bien l’impression que ça donne, comme si elles voulaient montrer une certaine légèreté, du genre « on agit dans la joie et la bonne humeur ». Elles font ce qu’elles veulent, je m’en fous, mais je revendique le droit de rigoler.

L’autre jour, Hassan a fait une publication dans les réseaux pour expliquer qu’elles étaient en danger parce qu’ils avaient été survolés par des drones. En fait, il s’agissait de drones grecs ce qu’elle a admis par la suite. L’autre jour, elle a annoncé que leur navire avait recueilli des migrants soudanais pourchassés par la Libye. Imaginons la tête de ces braves gens quand ils ont appris qu’ils étaient en route pour Gaza…

Il faut tout de même admettre que c’est rigolo et que se foutre de sa gueule relève du bon sens.

 


On nous parle de courage de ces militants, ce que je veux bien admettre. Néanmoins, je vois mal ce qui pourrait leur arriver. Le plus probable est qu’ils soient arraisonnés par la marine israélienne et renvoyés chez eux par le prochain avion… Ou alors, le frêle esquif tentera de résister à la marine en question mais cela relèverait de la pure folie.

On nous dit qu’il faut les protéger, sous-entendu que la marine française doit les escorter ! Que veulent-ils qu’on fasse, qu’on envoie le Charles de Gaulle, une frégate et deux sous-marins d’attaque ? Un peu de sérieux ! Notre marine ne peut pas intervenir dans les eaux territoriales d’un autre pays. C’est une évidence. On ne va pas déclarer la guerre à Israël parce que deux activistes connues en France jouent à Guignol.

 


Je suppose que les chefs de La France Insoumise ont bien réfléchi aux conséquences de leurs actes mais je me demande s’ils n’ont pas minimisé l’effet inverse : ils vont de plus en plus casser les couilles aux citoyens qui savent bien que LFI n’a aucun pouvoir dans la résolution du conflit, tout comme la France, d’ailleurs, mais elle a au moins la possibilité de rechercher un consensus.

D’une manière générale, si les Français sont bien conscients du drame créé par les actions du gouvernement israélien, ils ne vont pas oublier que tout ce pataquès a été déclenché suite à une action terroriste d’islamistes politiques d’une assez grande ampleur.

 


Dans un récent billet, je parlais du doute au sujet de la qualité des informations qui viennent de ce coin du monde jusqu’à nos oreilles. Honnêtement, je n’ai pas trop confiance en certaines ONG ou, surtout, certaines organisations internationales. Certaines, seulement. Ce n’est pas le cas de l’UNICEF, par exemple. Je ne mets pas en doute leurs propos quand ils parlent, en une de leur site web, des horreurs vécues à Gaza. Par contre, je me pose des questions quant au sérieux de l’officine de l’ONU, l’Unwra, qui s’occupe de l’aide humanitaire (alors que l’ONU « délègue » générale ces missions au HCR). L’Unwra semble surtout affilié au Hamas.

Certains pourraient prétendre le contraire mais, à force de vouloir le démontrer, on contribue à la réhabilitation de ce machin qui engendre des terroristes et des financements qui mériteraient quelques approfondissements.

 


Par ailleurs, on nous parle beaucoup de « solution à deux états » et de la nécessité pour la France de reconnaître la Palestine mais je ne suis pas sûr que cela soit la solution. Ce n’est pas en leur donnant un Etat les Gazaouis auront assez à bouffer et je ne sais pas si les autorités en présence – le Hamas et le gouvernement d’extrême-droite d’Israël – souhaitent vraiment cela.

Ainsi, les incessantes sommations des forces de la gauche radicale en France ont sérieusement tendance à me fatiguer. Je me demande si des formations politiques françaises n’auraient pas plus comme rôle de devoir défendre la démocratie, d’un côté comme de l’autre (le Hamas n’est pas légitime et les Israéliens sont de plus en plus nombreux à Je n’ai pas dit que c’est la solution mais uniquement qu’il faut bien étudier toutes les solutions et que les feux des partis politiques français ne doivent pas être dirigés uniquement contre Israël à des fins électorales et que le soutien d’une organisation terroriste pire que tout doit cesser.


Rectificatif : il n'aura peut-être pas échappé à mes lecteurs que le précédents paragraphe est sans queue ni tête. Dans la partie "plus nombre à Je n'ai pas dit", il manque un gros morceau entre "à" et "Je". J'ai probablement fait une erreur de manipulation après avoir rédigé mon bazar. Je disais que la politique du gouvernement Israélien est de plus en plus critiquée par les citoyens du coin PUIS, en une ou deux phrases, je parlais de l'ère "Arafat" (ce qui explique sa photo ci-dessous). Tant pis.

 


Alors, si on parle beaucoup d’un frêle esquif avec deux charmantes jeunes femmes qui se prennent pour des héroïnes tout en appelant au soutien de l’armée française qui devrait déclarer la guerre à une puissance nucléaire, on ferait mieux de se poser et de réfléchir calmement.

Surtout si c’est pour piquer des communes en France à d’autres formations de gauche.


Il est tellement joli, Madleen ?

07 juin 2025

Socialos : revenez à la social-démocratie, bordel !


 

Dans mes récents billets, je rappelle, à l’occasion du congrès du PS, ce que je souhaiterais pour le Parti Socialiste mais avant de rédiger celui-ci, j’ai lu une chronique dans « LeJournal.info », la feuille de choux de Laurent Joffrin, probablement le journal politique avec lequel je suis le plus souvent d’accord. Et beaucoup de ce que je tente d’exprimer dans le blog est repris dans cette chronique.

Je vous conseille la lecture. Je précise que je suis abonné à ce machin mais que ce n’est pas moi qui ai souscrit l’abonnement. Un commentateur facétieux, je suppose, mais je ne connais pas beaucoup de joffrinolâtres…

Je vous invite à lire cet article, sincèrement, vu qu’il « oriente » les propos que je vais tenir et que je voulais déjà évoquer. Je ne vais pas le résumer. Il faudrait du talent.

 


Je copie tout de même une partie : « À l’occasion des discussions en aparté, militants comme dirigeants, tous admettent que le parti d’Épinay n’a plus de force de propulsion. La mondialisation acquise, la construction européenne relancée, l’affaissement des services publics, le vieillissement démographique, l’entrée en lice de l’intelligence artificielle ont été autant d’occasions manquées d’adapter un logiciel qui ne peut être décalqué sur celui du programme commun de 1981, à plus forte raison sur celui du Front Populaire de 36 ou sur le Programme du Conseil national de la résistance. » Si vous fouillez bien, vous pourrez retrouver à peu près tout ça, et facilement, dans mes billets au fil des deux ou trois dernières semaines.

Un des gros reproches que je fais au PS est donc de ne pas avoir pu maintenir un projet politique de gauche tout en étant ancré dans notre monde actuel et le progrès (au sens évolution) qui va avec et qui est indubitable.

 

Prenons la construction européenne ! Elle est absolument nécessaire. On ne pourra pas lutter face aux grandes puissances en restant isolé dans notre coin. Par exemple, je parle souvent des moyens de paiement (j’ai la chance d’être passionné par ce qui fait mon corps de métier) et vous montre comment il évolue (ça n’arrête pas ! En début de semaine, EPI faisait un communiqué de presse pour montrer qu’on allait enfin avoir une solution européenne pour le paiement sur Internet, avec Wero et par Wordline).

Il y a un peu plus d’une semaine, nous commémorions les 20 ans du rejet, par referendum, du traité constitutionnel européen. Dans le blog, j’ai fait un billet au sujet des propos tenus par Clémence Guetté et j’ai parlé sommairement de ceux de Jean-Luc Mélenchon). Pour rappel, les militants socialistes étaient pour la Constitution mais pas les électeurs du parti.

Par ce non, la construction européenne a été bloquée mais pas du tout son tournant libéral ! Ainsi, les militants du non, notamment à la gauche de la gauche, ont menti aux électeurs (et, comme je le disais, il y a même Valls et Cazeneuve, dans le lot, qui ont tout de même fini par être les premiers ministres d’un président socialiste dont je suis assez proche).

 

Il ne faut pas confondre le fait que certaines directives européennes soient mauvaises (je critiquais, cette semaine, ce qui a abouti à la libération des transports en commun, dans Facebook) avec le fond de l’histoire qui la possibilité d’approfondir la construction pour se renforcer faces aux puissances divers, comme la Chine, la Russie, les USA… Pour ce sujet (les transports), il faudrait remettre les débats au cœur de la réflexion, en prenant en compte les évolutions de la société et remettre de la logique : pourquoi forcer les Etats à privatiser des services qui relèvent du service public et d’un monopole géographique ?

Mais la construction européenne a été bloquée.

 

Parmi les sujets de l’extrait, j’ai parlé de la mondialisation : nos principes de gauche doivent s’adapter… Opposer l’offre et la demande n’est plus forcément d’actualité. J’ai parlé de la TVA sociale mais, avec la mondialisation, on ne peut pas omettre la remise en cause des assiettes de prélèvements.

 


Ainsi, il faudra évoquer tous les échecs du PS. Ne parlons que d’un (on ne va pas reparler de la présidentielle de 2002 ou du référendum de 2005…), concentrons-nous sur le dernier, celui de la présidentielle de 2022 (même pas 2% pour le candidat du PS avec comme premier secrétaire celui qui vient d’être reconduit, excusez du peu…). Demandez le programme ! Il est là. Prenez tous les points. Lisez calmement. A priori, il n’y en a pas un seul inutile, au contraire (même si certains points ne sont pas applicables), mais aucune vision ne se dégage. C’est un peu le catalogue de la Redoute (ou le programme des insoumis) : tout est bien mais on n’a pas envie d’acheter.

Il faut changer de braquet.

 

Et revenir à gauche. Je parlais récemment de propos tenus par Mathilde Panot au sujet des taxis et repris par le PS, pour les défendre. Putain de bordel ! Ce sont les premiers à voter à l’extrême droite et ces cons gagnent de l’argent en arnaquant la sécu puis en vendant très cher des licences qui ont, à l’origine, été gratuitement mise à disposition par l’Etat !

Le gouvernement est, pour ce sujet, bien plus à gauche que les types officiellement de gauche. Je me demande donc si la première priorité du PS ne serait pas de se rabibocher avec ceux qui sont partis « chez Macron » suite aux impasses dans lesquelles des politiques débiles ont plongé le parti.


Cette gauche moderne, que j'appelle, n'est pas ce qu'on appelait la social-démocratie, à une époque ? Ce machin qui fait rêver mais qui a aussi connu des bides, enfoncé par une gauche radical ou dépassé par une droite libérale ?

06 juin 2025

Parti Socialiste pour aller où ?

 


Réveillé de bonne heure, ce matin, j’ai voulu regarder un nouvel épisode d’une série Netflix mais, quand j’ai allumé mon téléviseur, il m’a dit qu’il fallait régler les chaînes de la TNT. J’ai lancé le processus et attendu puis je me suis retrouvé devant TF1 avec un programme insupportable alors j’ai cliqué sur un truc et me suis retrouvé devant France 2, au tout début du journal de 6h et il me semble qu’à ce moment précis, le présentateur venait d’annoncer que Nicolas Meyer-Rossignol avait félicité Olivier Faure pour sa victoire même si le reportage qui suivait montrait plus les aléas des votes, le résultat serré, le contestations…

C’est à cause de ce dramatique concours de circonstances que je suis amené à parler du PS, ce matin…

Je n’en fais pas partie et je me fous un peu de ce vote (je n’ai parlé, de ce scrutin, dans le blog, que de manière générale et j’ai attendu hier pour annoncer une préférence, tout en mettant des réserves, même si mes lecteurs ont sans doute compris depuis longtemps que je ne pouvais pas sentir Olivier Faure). Si le PS m’intéresse un petit peu, c’est parce ce que c’est le premier parti de gauche, en France, en termes de nombre d’élus et parce que c’est celui me parait le plus apte à orienter la politique de la gauche et du pays dans un sens qui me convient.

 


Je note que Faure avait déclaré qu’il n’y aurait pas d’alliance avec Jean-Luc Mélenchon et que ce dernier représentait le pire candidat pour un second tour. Je suis parfaitement d’accord avec lui tout simplement parce que le comportement de Méluche fait que, en cas de duel avec le RN, les électeurs ne voudront pas voter pour lui par « front républicain ». Le voir progresser et atteindre un second tour serait à peu près l’assurance de se taper Marine Le Pen ou Jordan Bardella comme président.

Les questions d’alliance sont essentielles si l’on veut arriver à la victoire de la gauche (ou, à défaut, à l’échec du RN) et à peser dans une future coalition gouvernementale mais il y a bien plus important : constituer un programme pour le parti, avec les militants.

Olivier Faure « défend depuis de nombreux mois "une plateforme programmatique" qui irait de François Ruffin, ancien député du groupe La France insoumise, à Raphaël Glucksmann, partenaire des socialistes aux dernières élections européennes et tenant d'une ligne sociale-démocrate. » Pour l’instant, il faut un programme ou un projet pour le parti, pas pour une obscure plateforme. On aura le temps de s’adapter aux circonstances… d’autant que Glucksmann ne voudra pas de Ruffin et sans doute vice versa… Il faut laisser le temps au temps comme on dit. Imaginons qu’en mars 2027, on se rende compte que Mélenchon et Ruffin seront candidats pour la gauche, il faudra bien admettre que la concurrence entre les deux devrait les empêcher de figurer au second tour donc de gagner !

 


Donc, pour l’instant, une priorité : le programme du PS. N’étant pas adhérent, je ne peux que contribuer à la marge, en donnant mon avis à l’occasion. Je vais commencer aujourd’hui avec deux volets.

Le premier est que le PS doit mobiliser les électeurs de gauche et donc présenter des idées de gauche. L’autre jour, je ronchonnais contre Mathilide Panot qui défendait la grève des chauffeurs de taxis conventionnés (qui ne veulent que gagner du pognon sur le dos de la sécu). Le PS a fait un communiqué de presse dans le même sens. C’est une erreur.  Ce n’est pas de gauche. Dans le même ordre d’idée, le gouvernement a annoncé hier son souhait de mettre fin au dispositif « MaPrimeRenov’ », le PS a fait un communiqué pour s’offusquer. C’est une erreur. Subventionner les propriétaires immobiliers pour qu’ils puissent, entre autres, augmenter la valeur de leurs biens n’est pas de gauche (même si l’objectif est louable, la lutte contre le réchauffement climatique et tout ça).

Le deuxième est que le PS doit arrêter de mettre en avant des positions sociétales et se concentrer sur la vie de la majorité des gens. Je ne veux pas dire que « le sociétal » n’est pas important (quoi qu’on mette dedans, les luttes féministes ou LGBTQIA+, l’isolation des maisons ou le remplacement des chaudières, la défense de la Palestine et tout plein de choses) mais d’autres sujets mériteraient de l’attention : les évolutions du monde du travail, le financement de la dépendance, la sécurité, le pouvoir d’achat, la santé, la mondialisation…

 


A titre d’exemple, et totalement indépendamment du PS, l’ami Politeeks a mis en avant un morceau d’une affiche pour la « Pride 2025 à Paris », on y voit une petite dame (je ne sais pas si elle est genrée…) avec des « pin’s » avec la retraite à 60 ans, le drapeau de la Palestine, les gilets jaunes… Une telle convergence des luttes est grotesque. Je ne parle pas que du fait que mettre un des symboles d’une religion dans un machin pour défendre les minorités de genre… Que font les gilets jaunes, dans cette histoire ? Ils défendent les LGBT ? Ils votent à gauche ? Pourquoi s’entêter à remettre une couche sur les retraites (il y a eu le vote d’une motion ridicule, à l’Assemblée, hier, au fait) et les 60 ans alors que les Français sont bien plus préoccupés par leurs moyens financiers après la retraite, les possibilités d’aider les enfants, de leur laisser quelques biens, de se payer des loisirs puis de financer les Ehpad…

Laissons-là ces clowns de l’interlgbt parisien…

Je comprends bien l’attachement de chacun à certaines causes. On ne gagnera pas un électeur sans défendre une vision de la société mais en se restreignant à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes…

 

Allez ! Un dernier exemple ! J’ai dit et répété que j’étais contre la réforme des retraites dont je parlais à l’instant et l’augmentation de la durée de cotisation. Ce n’est pas pour les raisons assez futiles évoquées par les partis de gauche mais parce que c’est une aberration de vouloir travailler plus avec les évolutions du monde de travail et qu’il faudra bien autre chose pour partager les richesses produites !

On comprend que les sondages montrent qu’une majorité des Français se prononce contre « les 64 ans » mais vous ne gagnerez pas un seul électeur en leur expliquant qu’ils deviendront impotents au bout de 42 années de cotisation…

 

Il y a donc du pain sur la planche !

05 juin 2025

Mauvais temps en politique

 


Mardi soir, après avoir fini un épisode d’une série Netflix (Fire Country, assez moyenne mais des personnages attachants), plutôt que d’en entamer un nouveau, j’ai basculé sur les chaînes d’information et suis naturellement tombé sur Cnews. Je savais, comme tout le monde, que c’était une chaîne tenue par des réactionnaires et j’y vais d’ailleurs souvent pour m’amuser de ces clowns mais aussi pour comprendre ce qui, au fond, arrivait aux oreilles de nos camarades électeurs.

Avant-hier, ces guignols me semblent avoir réussi à produire une caricature d’eux-mêmes. Le premier débat auquel j’ai assisté (vers 23 heures, je crois) portait sur une critique des canaux d’information publics, France Inter en tête, avec plein de type qui se plaignaient qu’elle était trop de gauche sans même se rendre compte qu’ils officiaient, eux-mêmes, dans un média beaucoup trop à droite. Le deuxième sujet portait sur le fait que le policier qui avait tué Nahel allait avoir droit à un procès. Ils étaient offusqués ! Ils nous expliquaient, par exemple, que le flic n’avait pas eu d’autre choix, que s’il avait visé « autre chose » parce qu’il devait assurer l’immobilisation de la voiture pour des raisons de sécurité, il aurait pris le risque d’être tué par ses propres munitions qui auraient pu rebondir sur une surface métallique.

C’était surréaliste ! Pour moi, c’est évident qu’un policier qui tue un quidam par balle sans être en état de légitime défense doit passer devant la justice, charge à cette dernière, et surtout pas à un plateau télé (ou un réseau social) de se prononcer sur les torts, sur sa culpabilité et, le cas échéant, d’étudier les circonstances pour déterminer une potentielle peine.

Je ne vois franchement pas pourquoi il y aurait un débat à ce sujet ! Evidemment, nos débatteurs considèrent que les juges sont tous des sales gauchistes. C’est peut-être la vérité mais on ne va tout de même pas utiliser ce prétexte pour donner aux forces de l’ordre un permis de tuer par balle des basanés dans les banlieues…

 


C’est ce manque d’objectivité qui me plombe le moral. Bien évidemment, je me fous totalement de ce que peuvent avoir dans le ciboulot des lascars qui penchent sérieusement vers l’extrême-droite mais je pourrais en dire autant de la gauche radicale. Tenez ! Je vais évoquer un sujet dont je n’ai pas encore parlé dans le blog : la croisière vers la Palestine de Rima Hassan et Greta Thunberg. Je vois tous les chefs de LFI les encourager, louer leur courage… On en pense ce que l’on veut mais cette opération a mauvaise presse auprès de l’opinion : la croisière s’amuse avec de deux starlettes qui font un exercice de communication tout en pissant dans un violon, leur coque de noix aura du mal à nourrir plus de trois personnes. Comme je considère que les dirigeants de LFI ne sont pas sincères et ne font acte que de clientélisme. Je ne veux pas ouvrir, ici, un débat. C’est mon opinion et vous pouvez ne pas être d’accord mais laissez-moi continuer, bordel !

Parce que, si la position de « la gauche radicale » m’énerve, celle de mes copains de « la gauche républicaine » m’énerve aussi, avec son soutien presque inconditionnel au gouvernement israélien… Il serait bon que chacun mette de l’eau dans son vin au niveau de la politique française, par ailleurs complètement anecdotique mais objet principal de mon blog.

Une des difficultés provient des informations qui arrivent à nos oreilles, la plupart venant d’ONG soit gauchisantes soit impliquées dans la défense du peuple palestinien. Elles sont volontiers reprises par « la gauche radicale » qui balaie les propos de « la gauche républicaine » qui, elle-même, semble oublier qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Bref, on se mord les couilles ce qui nécessite de tourner en rond… Et il règne un flou artistique sur les motifs de la non-distribution des aides diverses au peuple. C’est de la folie d’en être réduit à débattre de cela. Et c’est de la folie d’oublier que quelques pays musulmans veulent la destruction d’Israël mais refusent totalement d’aider les Palestiniens. Accuser Israël de bloquer l’aide humanitaire est une chose mais n’oublions pas que la Palestine a une frontière avec l’Egypte et que le bordel prédomine aussi de ce côté. Je crois.

 


Pourtant, je n’ai pas vu beaucoup de commentaires au sujet de la résolution de l’ONU qui a été retoquée par les Etats-Unis qui ont utilisé leur droit de véto (alors que 14 pays membres du conseil de sécurité de l’ONU sur les 15 étaient pour).

Elle me paraissait pourtant de bon sens et on pourrait se mettre d’accord sur le fait que le processus de paix est bloqué par un pays mais que, tout de même, leur prétexte, à savoir qu’on ne peut pas donner de blanc-seing au Hamas (pour résumer) n’est pas totalement idiot.

Et on ne m’ôtera pas de l’idée que la libération des otages devrait être un préalable à tout et qu’on ne devrait même pas en débattre.

 

Je pense qu’il ressort des mes propos (notamment dans Facebook) que je suis globalement plus favorable à Israël qu’à la Palestine mais ce n’est pas totalement exact : je suis opposé au gouvernement du premier et aux terroristes du second. En d’autres termes, comme je parlais de préalable, je me demande si de nouvelles élections en Israël ne seraient pas nécessaires…

Un partout, la balle au centre. Mais, pour l’instant, c’est bien Israël qui massacre des Palestiniens, certes en réponse à des attaques terroristes.

 


Mon opinion est aussi biaisée par ce que je pense de LFI dont toutes les actions me semblent mortifères pour la gauche, d’autant que le congrès du Parti Socialiste ne semble pas aller dans le sens d’une victoire.

Alors, je change carrément de sujet et en viens à ce congrès. J’ai un peu lu les contributions encore en lice (on devrait connaître le résultat ce soir). Si j’avais été membre de ce machin, j’aurais voté pour mon homonyme mais je pense que les textes sont trop orientés vers les primaires (donc le fait de devoir adopter un projet sans doute extérieur au parti, vu que ce dernier aura du mal à trouver un membre susceptible de gagner) et pas assez vers les propositions politiques à proposer aux Français.

Mon choix (de voter NMR) serait à peu près résumé par cette tribune à un détail près. La rédactrice fait l’historique de la déconfiture du PS mais commence par ceci : « Faut-il faire remonter le début de la fin à 2017, la pathétique campagne de Benoît Hamon et sa proposition absurde de revenu universel, variante du « jetons l’argent que nous n’avons pas par la fenêtre » ?

La proposition était loin d’être absurde et si le PS refuse d’analyser les évolutions probables du monde du travail et l’impérative nécessité de trouver une nouvelle voix pour réduire les inégalités, on est mal barrés.

Et on revient à l’objectivité dont je parlais plus haut : le PS ne remontera pas avec une stratégie dictée par Olivier Faure mais restera au fond du trou si les propositions ne sont pas. 



Vous pouvez aussi lire la tribune de Julien Dray, dans Marianne (réservée aux abonnés, débrouillez-vous, j’ai pu la lire par ailleurs mais l’essentiel qui me tient à cœur est dans le début). On y voit (pour commencer, donc) : « Sauf miracle, dans un appareil aussi recroquevillé comme l’est le PS actuel, Olivier Faure sera reconduit. D’autant que M. Vallaud, avec le courage qui le caractérise, a fait une belle petite manœuvre, ce qui est un peu sa marque de fabrique d’ailleurs puisque c’est lui, lorsqu’il était secrétaire national au projet, qui a empêché que nous fassions un vrai retour critique sur les années Hollande et sur le passé, et surtout un vrai effort programmatique ».

Vous admettrez, chers lecteurs, vous qui me connaissez, que je ne suis pas le dernier à demander un vrai inventaire des périodes précédentes et de bosser sur un projet.

Il faudrait que Juju soit chronique sur CNEWS ! 

 

Je vais finir par voter pour Nathalie Artaud, moi ! Je dis ça surtout pour conclure mon billet mais ça fait plaisir de voir quelqu’un très gauche ne pas perdre ses repères.