En salle

25 octobre 2025

Zone rouge pour le budget

 


Depuis une semaine, le budget est étudié à l’Assemblée mais, chose étrange, je n’ai pas du tout envie de donner mon avis sur les différents points. Les différents orateurs racontent un peu n’importe quoi et les « simples citoyens » qui interviennent dans des réseaux sociaux tels que Threads me paraissent particulièrement neuneus.

J’ai souvent envie de rappeler quelques vérités. Par exemple, si la France atteint un record de prélèvements, ce n’est pas pour les raisons évoquées et ça ne montre absolument pas qu’il faut faire des économies. La raison est autre : ce que couvrent ces prélèvements n’ont pas le même périmètre que dans d’autres pays. Nous avons par exemple une très bonne couverture santé alors que, ailleurs, les citoyens doivent mettre la main à la poche. Surtout, nous avons un système de retraites qui est en grande partie public alors que, dans d’autres pays, le fonctionnement repose sur des boites privées (les citoyens doivent donc cotiser ailleurs que dans le public, quand ils ne sont pas, tout simplement, obligés de mettre des sous de côté pour leurs vieux jours).

Laissons donc tomber ce niveau de prélèvements et ne parlons que du niveau de déficit (on ne peut pas éternellement dépenser plus que ce que l’on gagne) et, pour le réduire, il y a deux solutions : augmenter les recettes ou diminuer les dépenses.

 


Augmenter les recettes ?

 

Depuis que l’on parle beaucoup du budget, vers le début de l’été, on a montré qu’il existait des pistes. Je vais en citer deux. On a d’un côté un rapport parlementaire qui montre qu’il y a 211 milliards d’aides aux entreprises. Ca serait bien le diable si on ne pouvait en raboter 10% (je ne parle pas de l’intégralité contrairement à ce qu’ont fait certains gauchistes qui semblent évidemment totalement déconnectés de la vie réelle). De l’autre côté, on a des mesures fiscales faites depuis la première élection d’Emmanuel Macron (la suppression de l’ISF, la flattax) qui n’ont touché que les plus riches et les plus hauts revenus et qui les ont permis de s’enrichir copieusement tout en ayant aucun impact sur l’économie (c’est prouvé).

Ne me faites pas croire que ponctionner dans tout cela 20 ou 30 milliards mettrait l’économie en péril !

 


Baisser les dépenses ?

 

On entend quand même beaucoup d’âneries et je ne parle pas que de Wauquiez qui continue à déblatérer sur l’assistanat et d’autres guignols de droite qui parlent de l’AME comme si soigner les braves gens qui sont sur notre territoire n’était pas naturel.

C’est surtout l’extrême-droite qui raconte n’importe quoi. Ils disent par exemple qu’il faut contrôle l’immigration car elle coûte 30 milliards par an. Or, ce n’est pas vrai. S’il y a un coût, il est lié aux enfants des immigrés scolarisés et soignés en France mais ces enfants ne sont pas des immigrés puisqu’ils sont nés chez nous et ils finiront par travailler en France et à rapporter de l’oseille. En outre, la plupart des immigrés ont un job et rapportent donc aux budgets collectifs…

Il parait qu’ils veulent supprimer les régions et les intercommunalités mais ils n’expliquent pas comment les économies faites seront significatives. Au fond, il faut bien continuer à ramasser les ordures et construire des lycées, ce n’est pas parce qu’on change vaguement un mode de gestion que le travail sur le terrain va être allégé.

 


Bilan de la semaine !

 

Ainsi, si beaucoup raconte n’importe quoi, force est de constater qu’il n’y pas beaucoup d’inflexion vers les demandes du Parti Socialiste. On peut comprendre certaines réticences du centre et de la droite mais le marché est pourtant clair : vous faites quelques concessions et on vous permet de faire passer le budget. C’est nécessaire, pour vous, car vous n’avez aucune majorité.

Vous entrez dans les magouilles politiques dont les Français ne veulent plus. Vous vous dites que le RN n’osera pas censurer et que toutes vos âneries pourront passer en oubliant que vous êtes en train d’user votre troisième premier ministre en trois mois.

 

Ce que raconte le patron du groupe centriste, par exemple, est délirant : « Le chantage par voie de presse n’est pas une voie pour la discussion. Les Démocrates continueront de s’abstraire de ces mises en scène délétères. (...)Personne ne peut imposer unilatéralement ses vues aux autres. C’est cela respecter le Parlement et la démocratie. Essayons d’être à la hauteur du moment ». Il accuse de chantage alors qu’il ne s’agit que de respecter un accord ! On se demande toute de même s’il ne mérite pas quelques baffes.

Ce n’est pas la gauche qui essaie d’imposer ses vues mais les représentants des équipes du Président qui veut ne pas respecter un accord qui permettra d’avoir un budget voté dans des conditions démocratiques et ce qui guignol qui dit qu’on ne respecte ni la démocratie ni le parlement.

Le tout en comptant sur la non-censure par le RN…

 

Un copain me citait récemment des propos de Bruno Retailleau qui disait qu’Emmanuel Macron était très intelligent mais avait un égo surdimensionné. Ca me fait mal de le dire mais le Nono a probablement raison.

Par contre, le Macron a perdu la main en politique et son égo l’empêche de le voir. Et il s’enfonce…

 

Pendant ce temps, « L’amendement de Laurent Wauquiez s’opposant à la hausse de l’impôt des plus hauts revenus a été adopté… par La France insoumise unanime. »

Bande de guignols.

23 octobre 2025

Ne jetons pas tous les pépés avec l'eau du bain !

 


L’autre jour, Jean-Luc Mélenchon a partagé ceci : « Selon l’OFCE, le budget Lecornu va diminuer la croissance de 0,8% en 2026. Explication : ses coupes budgétaires diminuent le pouvoir d'achat des gens (-0,4%).

Pendant ce temps l'investissement des entreprises continuera de baisser : -1,6% (vu la baisse de la demande et la cupidité des patrons du Medef qui préfèrent se servir des dividendes plutôt que d’investir).

👉Donc moins de recettes pour l’Etat.

👉Donc davantage de déficit l’année suivante.

Le Mozart de la finance est toujours à l’œuvre.

Il doit partir ! »

Je suis évidemment entièrement d’accord avec lui sauf pour la dernière phrase (je me répète : la probabilité pour qu’il soit remplacé, en cas de départ, par une personnalité de l’extrême-droite est trop forte pour qu’on puisse prendre ce risque ; un nouveau budget serait pire que celui en cours d’étude et qui sera amélioré et désastreux pour les citoyens).

En marge de ce billet, à noter que l’ami Politeeks montre, dans un billet, que le ruissellement par rapport aux aides aux entreprises depuis l’élection d’Emmanuel Macron n’a pas fonctionné. Dans son précédent billet, il montrait l’inanité du budget en cours d’étude pour ce qui concerne la santé. Heureusement qu’il y a un blogueur qui bosse : j’ai un sacré poil dans la main depuis quelques jours.

 

Mais ce n’est pas de la prose de cet ami dont je voulais parler ce matin mais du dernier billet de Denis. Je le rejoints sur le fond (il est temps que Mélenchon et Hollande prennent leurs retraites) mais pas sur l’argumentaire.

 


A propos de l’ex, il dit : « Si Hollande a été élu de justesse en 2012, c’est avant tout du fait du rejet de Sarkozy et de sa dérive droitière qui a fait peur aux électeurs du centre droit. En 2017, au plus bas dans les sondages, l’actuel député de Corrèze a subi un double rejet sur sa politique droitière largement inspirée par Emmanuel Macron et sur sa personne. En 2024, le voilà candidat du NFP, soutenu par LFI ! Il regagne les bancs de l’Assemblée nationale après s’être qualifié au terme d’une triangulaire où le RN a fait plus de 30% des voix. J’ai cru comprendre qu’il avait applaudi des deux mains lorsque le droitard Lecornu avait annoncé la suspension de la réforme des retraites. Emmanuel Macron a rectifié le tir, en parlant aujourd’hui d’un simple report. Une fois encore, les socialistes se sont fait cocufier par Macron, avec la complicité imbécile d’un François Hollande dont l’espoir est de se faufiler dans un trou de souris pour 2027. Mais qu’il dégage ! »

 

Petit 1 : même Mitterrand avait été élu de justesse en 1981 (un score très légèrement supérieur à celui de pépère en 2012) et c’était avant tout du fait du rejet de Giscard. De fait, je ne sais pas si un type de gauche est arrivé au pouvoir pour un motif autre que la nécessité de balayer des incompétents de droite…

Petit 2 : le même Mitterrand avait aussi été balayé par les électeurs suite à sa politique, le tournant de la rigueur et tout ça.

Petit 3 : Hollande a sans doute été rejeté en partie pour sa personne mais on ne peut pas lui reprocher grand-chose, à cette personne. S’il est allé voir sa copine en scooter, son prédécesseur est maintenant en prison pour des motifs bien plus graves, tout de même. Hollande est peut-être le seul président de la cinquième depuis 50 ans à ne pas avoir de casseroles…

Petit 4 : je suis toujours amusé de voir qu’il a été rejeté parce qu’il avait suivi une politique inspirée par Macron alors que Macron a été élu ensuite…

Petit 5 : la polémique entre « suspension » et « report » m’amuse aussi beaucoup. La définition de « suspension » est, selon le Robert, « Remise à plus tard ». Que des gens aient pu le comprendre autrement est sidérant. La suspension doit permettre d’ouvrir une nouvelle phase de négociation avec les partenaires sociaux ou de faire voter une nouvelle orientation, par exemple sur la base de proposition d’un candidat à la prochaine présidentielle.

Petit 6 : que le PS applaudisse à cette annonce est la moindre des choses, c’est ce qu’ils voulaient pour ne pas avoir à censurer. Personne n’a été cocufié et un peu d’objectivité ne nuit pas. Le vrai vote du budget sera en fonction de ce qui sera soumis à l’issue des débats parlementaires, à la fin de l’année et jamais le PS n’a annoncé qu’il le voterait.

 


Les simagrées du reste de la gauche ne sont qu’une bouillie inepte qui n’aurait pu aboutir, comme je le disais, qu’à un budget plus abominable. Le PS n’a rien à perdre, au contraire ! Il pourrait gagner un peu moins de régressions pour les Français et se donner une stature responsable en vue de prochaines élections. Les autres formations de gauche livrent le pays au RN. Le billard a trois bandes pratiqué depuis plusieurs mois par certains doit cesser. Ou alors, il faut poursuivre le raisonnement jusqu’au bout : Marine Le Pen n’a pas intérêt à une dissolution ou à une démission du chef de l’Etat. Elle est inéligible et elle pourrait redevenir éligible avant les échéances normales. Si Bardella prendrait peut-être une grosse claque dans le débat entre deux tours en étalant son incompétence, Marine Le Pen s’en sortirait haut la main en 2027.

 

Quant à ce que dit Denis au sujet de Mélenchon, je suis d’accord au plus haut point et je ne vais pas le citer. A part qu’il met le PS hors de la gauche… Mélenchon sert de repoussoir et, au premier tour d’une présidentielle, les électeurs de centre gauche voteront pour une droite modérée pour s’assurer qu’ils n’auront pas à choisir entre Mélenchon et Le Pen au second tour.

Il n'empêche que, comme je le disais en début de billet, son point de vue sur l'économie n'est pas mauvais. Tout comme celui de mon copain Politeeks que je citais et la stratégie de François Hollande est loin d'être mauvais (je ne mets évidemment pas ces trois personnes sur le même plan mais ils font le même constat : la rigueur tue la croissance).

Et Hollande est le seul type de gauche à avoir su se faire élire au sommet depuis longtemps.

19 octobre 2025

Sortons des mensonges d'LFI !

 


Jeudi, les motions de censure de LFI puis du RN ont été mises au vote mais ne sont pas passées. Mathilde Panot a fait un discours devant des journalistes et a expliqué qu’il n’avait manqué que 18 voix pour que ça passe. S’il avait été un peu objective, elle aurait signalé que plus de la moitié des députés qui ont voté la motion déposée par LFI sont proches de l’extrême-droite ce qui prouve surtout que LFI ne peut pas trouver une majorité sans eux…

Jean-Luc Mélenchon disait l’autre jour que la gauche pourrait gouverner sur la base du programme du NFP lors des dernières législatives. Je ne sais pas pourquoi, je lui ai promis d’étudier le programme du NFP et de faire un billet le commentant. J’ai rédigé ce billet mais je ne l’ai pas publié (il n’aurait eu aucune utilité pour mes lecteurs). Je vais résumer ma conclusion : je suis à peu près d’accord avec 70%, 20% des propositions méritent d’être reformulées ou précisées et je suis opposé à peu près à 10%.

Les divergences ne me dérangent pas : l’ère est au compromis…

 

Dans ce document, ce sont surtout deux parties du préambule qui retiennent mon attention.

Tout d’abord, ils promettent de tout faire pour éviter l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir. En, en multipliant des censures, les propos autour d’une dissolution ou du départ d’Emmanuel Macron, ils ne font, évidemment, que précipiter l’arrivée du RN à Matignon ou à l’Elysée.

Ensuite, ils disant que « notre majorité et nos parlementaires s’engagent à porter ces principes éthiques tout au long de la mandature en refusant la diffusion de fausses informations, la calomnie, le cyberharcèlement, et les incitations à la haine, y compris sur internet. » Or, une partie des élus du NFP, notamment ceux de le FLI, ne font que ça. Vous pouvez vérifier : écoutez l’intervention de Mélenchon à France Inter, lundi.

Et suivez ses publications. Vendredi, il veut sortir des propos contre l’Europe. Ce sont évidemment des appels à la haine (contre la Commission, contre l’Allemagne…). Aucun article de presse permet de vérifier qu’il ne raconte pas des bobards. C’est presque systématique !

 


Dans son discours pour la censure, Mathilde Panot a rappelé que « leurs » objectifs contenaient toujours la retraite à 60 ans. C’est à peu près du niveau du mensonge dans la mesure où elle oublie de préciser comment elle souhaite le financer, comment elle va permettre à des gens qui ont fait des études jusqu’à 25 pourront avoir une retraite 35 ans plus tard et pourquoi ils auraient la possibilité de travailler moins longtemps que ceux qui commencent à 18 ans.

Revenons à Mélenchon. Dans une interview pour un média de LFI (vous pouvez écouter mais c’est un peu long surtout que c’est noyé dans des propos convenus sans le moindre intérêt), il parle d’un tas de choses. Il dit par exemple qu’il ne veut plus passer dans les médias traditionnels car il y a de la contradiction. Il préfère son plateau à lui… Et tout le reste est ainsi ! Il dit à peu près la même chose que lors de meetings mais, cette fois, il le camoufle dans ce qui pourrait passer pour un plateau de télévision qui serait regardé par toute la population et pas quelques dizaines de milliers de téléspectateurs.

Il revient sur la stratégie du parti (et ce n’est pas mon sujet : ils font bien ce qu’ils veulent mais je ne veux pas qu’ils m’entrainent dans leur chute). Et on finit par comprendre qu’il n’est pas là pour gouverner ou, du moins, tant qu’il n’aura pas une « majorité totale ». Il accuse le Parti Socialiste de vouloir faire des compromis mais oublie que c’est aussi un des piliers de la démocratie, que, sous la cinquième, la gauche n’a jamais représenté plus de 45% des électeurs à un premier tour de présidentielles (elle a donc gagné grâce des voix venant de la droite) et qu’elle n’a jamais été au pouvoir plus de cinq ans consécutifs.

 


Pendant deux ans, il y a eu les événements à Gaza. LFI nous a noyé dans des arguments dont les propos sur le génocide. On a eu un accord de paix la semaine dernière et on a vu que les types du Hamas continuaient à massacrer des Palestiniens à un point où on se demande qui a pu faire un génocide. Dans quelques temps, on aura la vérité sur beaucoup d’aspect et on apprendra l’ampleur des mensonges. On apprendra peut-être que c’est le Hamas qui confisquait l’aide alimentaires, que le blocus était plus fort à la frontière de Gaza avec l’Egypte, que les fusillades dans la foule n’étaient pas faites par Tsahal, que des dirigeants du mouvement terroriste se cachaient réellement sous les hôpitaux.

Récemment, on a entendu « Greta » parler de ses abominables conditions de détention et on verra qu’elle a raconté tout autre chose à son gouvernement.

 

Récemment, un copain disait en commentaire d’un de mes billets que taper sur LFI était une manière de détruire toute la gauche comme si toutes les andouilles qui avaient tiré sur Hollande n’avaient pas fait plus de mal à la gauche qui vient de passer 8 ans dans l’opposition et comme si LFI ne faisait pas tout pour la cantonner au purgatoire, par ses mensonges, ses outrances…

L’extrême droite est aux portes de l’Elysée et de Matignon comme si ce n’était pas la preuve que la stratégie est mauvaise.

 

Il ne faut pas travailler avec ces gens.

 

Ces jours-ci, on a eu les premiers textes à étudier pour le budget. La droite et la gauche ont tapé dessus. La gauche a raconté tellement d’âneries qu’on n’avait plus l’espace pour taper sur la droite. Ou pour défendre les centristes sincères, comme la présidente de l’Assemblée qui a dit des choses très justes au sujet de l’héritage ! Des choses de gauche.

L’important était de faire diversion.

En tirant à blanc.


Mais ils sont contents : ils ont failli avoir la censure. Grâce à l'extrême-droite.

 

16 octobre 2025

#ToujoursSocialTraitre

 


Je m’y attendais un peu mais j’ai été surpris par l’ampleur de la déferlante… Dès mardi soir, des sympathisants de la gauche radicale, favorable à la censure lors du vote de cet après-midi ce sont mis à poster des arguments pour en tapant allègrement sur les forces de gauche qui pourraient voter contre. On parle de traitres, de vendus, de zozos qui ne pensent qu’à conserver leurs postes…

En deuxième partie de ce billet, je vais citer quelques extraits mais je vais d’abord rappeler mon point de vue et l’argumentation qui me pousse à l’avoir. Je rappelle que je me fous un peu de l’âge de la retraite pour moi (il ne me reste pourtant plus beaucoup d’années à travailler et j’en ai un peu ma claque, surtout à cause des transports en commun mais aussi du fait qu’il me tarde de quitter définitivement la région parisienne, pas parce que je ne l’aime pas mais parce que j’ai un confort de vie largement supérieur quand je suis en Bretagne). J’ai commencé à cotiser à l’âge de 20 ans et ne suis pas à deux ou trois ans près. Je suis tout de même opposé au fait de repousser l’âge… Je rappelle aussi que je ne suis pas militant dans un parti et que je me fous totalement du nombre de postes que pourrait sauver le Parti Socialiste.

Je ne suis pas « Macroniste ». Comme beaucoup, j’ai eu confiance, au début, parce qu’Emmanuel Macron venait de la gauche mais dès les premières vraies mesures prises, j’ai compris qu’on n’allait pas dans le bon sens.

 


Tout d’abord, la gauche n’a pas gagné les législatives de 2024.

 

On entend souvent des dirigeants de la France Insoumise dire que la gauche a gagné ces élections et que les gouvernements qui ont suivi ne sont pas légitimes. C’est totalement faux : la gauche n’a pas la majorité absolue et ne pourrait pas gouverner. Macron a désigné des premiers ministres en espérant qu’ils pourraient obtenir des majorités. Ils sont parfaitement légitimes.

Ils sont un peu cons, aussi, ils n’ont jamais tenté d’établir une majorité qui dépasse leur camp et n’ont pu compter que sur des effets de manche (49.3, absence de censure, motions de rejets pour forcer un accord au niveau de la CMP…) pour faire passer leurs textes.

On nous dit souvent que le gouvernement aurait dû être issu du Nouveau Front Populaire (pdf) et appliquer le programme présenté aux électeurs. Mais ces derniers n’ont pas donné une majorité nécessaire à cela. Le programme était alors mort-né. Arrêtons de perdre du temps à dire le contraire.

 


Il ne faut pas oublier que la gauche est en partie coupable (sans compter qu’une partie des élus qui ne sont pas de l’extrême-droite doit ses postes au Front Républicain). Au lendemain des législatives, elle a sans doute été surprise par l’ampleur de son score mais elle aurait dû, immédiatement proposer un Premier ministre au Président. Elle a mis beaucoup de temps avant de parler d’une inconnue puis de proposer une autre : Lucie Castets. Dans l’intervalle, le reste de l’Assemblée a eu le temps d’expliquer qu’ils ne donneraient pas la confiance à un gouvernement avec des membres de LFI. C’était plié, Macron ne pouvait plus nommer quelqu’un du NFP.

 

On doit alors se demander qui aurait pu être choisi par le collectif ayant mené le NFP…

Tout d’abord, je me répète, le choix aurait dû être immédiat (dès le lundi ou le mardi) pour créer une sorte d’élan mais la personne aurait dû être une personnalité du NFP mais ceux avec la plus grande notoriété venaient de LFI et l’application du programme aurait été encore plus morte… C’était grillé pour avoir la confiance. C’est sans doute pour cela que ces messieurs dames ont tergiversé pour finir par proposer une espèce de quiche (ce n’est pas une insulte mais Mme Castets était fade et inconnue ; en période de cohabitation, le premier ministre doit avoir une certaine notoriété pour incarner l'Etat).

A la limite, cela arrangeait bien une partie de la gauche de ne pas avoir Matignon. Désolé de le dire mais tout cela était sans doute volontaire.

La gauche était pourtant arrivée en tête et avait la légitimité pour avoir le poste si elle avait accepté de présenter rapidement quelqu’un capable de ratisser plus large.

 

La gauche pourrait-elle gagner des élections nationales aujourd’hui ?

 

La stratégie des partisans de la censure est à peu près claire : forcer Macron à démissionner ou à dissoudre l’Assemblée nationale.

 


Des élections présidentielles ? Il ne faut pas se voiler la face : Marine Le Pen ou Jordan Bardella seront au second tour. Il faudrait évidemment qu’un candidat issu de la gauche y soit présent. Les sondages montrent que la probabilité est faible (mon avis – mais on s’en fout un peu, je suis donc hors sujet – est que seul Raphaël Glucksmann, dans l’état actuel de la gauche peut y arriver, s’il bénéficie d’un concours de circonstance comme une rivalité entre deux candidats de la « droite républicaine »). Si le candidat issu de la gauche est trop proche de la gauche radicale, il est fort probable que le Front Républicain se dresserait contre lui…

Des élections législatives ? Le NFP a montré qu’il pouvait faire un joli score à des législatives. Malheureusement, le projet a été établi dans l’urgence et n’a pas eu le temps d’être défendu. En revanche, les propos tenus par des membres de LFI depuis un an font que le Front Républicain se fera contre eux. On l’a vu dans une partielle le week-end dernier et la droite traditionnelle, pour vivre, est bloquée. On dirait un peu le PCF coincé entre une gauche plus radicale et des partis moins à gauche… Je ne peux pas me mettre dans la tête de ces braves gens (j’y ai des copains militants) mais dans l’état actuel, ils ne peuvent servir que de supplétifs à d’autres partis, pour exister. Et ils viennent de larguer « le bloc central » (de droite).

En conséquence, il n’est franchement pas exclu que le RN gagne…

 

Je crois que la gauche peut gagner les deux types d’élections mais pas si elles sont anticipées.

 


Aux quelques arguments que je viens d’évoquer au sujet d’élections, on nous dit que l’on est manipulé par les médias et par les sondages. C’est faux et il est nécessaire de prendre du recul. Tout d’abord, j’ai des opinions politiques assez affirmées depuis longtemps (mon blog va avoir vingt ans et je n’ai pas beaucoup bougé). Tout est dans le « on ». L’information ne me manipule pas. Quant aux sondages, ils n’interviennent pas dans mes réflexions en tant que blogueur. Par contre, j’ai voté Macron, en 2017, parce que les sondages montraient qu’il était à égalité avec Fillon et que la seule solution pour empêcher un second tour entre Fillon et Le Pen… En 2022, j’ai voté pour Roussel parce que les sondages laissaient peu de doutes à la victoire de Macron. Mais, en 2022, je n’aurais pas pu voter pour Mélenchon (vous n’avez qu’à lire mon blog).

 

Le programme du NFP ?

 

Je crois que chaque formation politique doit préparer son propre programme et que si une union doit être faite pour des élections, qu’un projet commun soit ensuite établi.

Mélenchon disait encore que la base d’un programme pour de futures élections doit être celui du NFP. Je relis parfois ce dernier. Je suis d’accord avec une majorité des points. Mais il y a des points qu’il faut supprimer. On parlait des retraites. Il est indiqué dans le texte qu’il faut réaffirmer que l’objectif est une retraite à 60 ans. Je ne suis pas en désaccord avec l’objectif (il faudrait faire vite, j’ai soixante ans dans six mois et une semaine) mais il ne faut surtout par l’écrire (et je ne parle pas que du fait qu’un « objectif » ne peut pas figurer dans un programme).

Il faut tout étudier. Il est indiqué : « L’ouverture du prêt à taux zéro à tous les ménages primo[1]accédants sans distinction géographique ou entre neuf ou ancien ». Depuis quand un programme de gauche doit aider les gens à devenir propriétaire ?

 


#ToujoursSocialTraitre

 

Voila un lien vers un texte qui « critique » la position du PS. Quelques extraits.

« La nouvelle bassesse du PS donne une fois de plus raison à Melenchon et LFI. Le PS doit purement et simplement disparaître: c’est lui et nul autre qui bloque le pays depuis de nombreuses années - et tout pourrit autour de ce cadavre qui n’en finit pas de faire semblant d’être encore vivant. » Rappelons à cette andouille que seul des candidats du PS ont porté la gauche au pouvoir. Ce genre de sentence est absolument ridicule. On jugera du nécessaire ou pas avenir du PS quand on en saura plus sur les textes votés.

Pour l’instant, les agissements de Méluche font qu’un budget bien de droite serait accepté. Forcément ! Si on empêche toute négociation et qu’on favorise l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite…

« Il faut se débarrasser une bonne fois de ce zombie qui bully tout un pays à force de ne pas vouloir crever. T’es mort, gros. Va falloir s’y faire. Donc prenez vos pointes acérées et visez au cerveau: c’est comme ça qu’on tue les zombies parait-il… » Insulter les gens n’est pas un argument et n’est pas de nature à encourager des votes…

« J’entends une partie de la gauche pleurnicher en disant que la nouvelle trahison du PS assure le triomphe du RN. Je ne crois pas. Je crois que beaucoup de gens voient bien que cette trahison donne pleinement raison à Melenchon et LFI et permet de clarifier ce qui pouvait être en débat. » On ne dit pas que cela « assure » mais cela fait certainement prendre un risque. Surtout, il faut arrêter de penser à la place des gens… Ou alors, ne pas se tromper.

A propos du PS : « Ce parti n’a absolument rien pour lui : aucun sens de l’histoire, aucune idée, aucune réserve de voix, plus de militants, plus de fric, plus rien. » Il a au contraire un certain sens de l’histoire : seule la social-démocratie a pu faire gagner la gauche dans les démocraties occidentales. Il est par ailleurs la deuxième force politique du pays au niveau national en termes de nombres d’élus.

« Le fait est le suivant : le PS est le principal obstacle sur le chemin d’un monde meilleur, car il est l’obstacle majeur à une dynamique capable d’éviter l’arrivée du fascisme au pouvoir en France. » Erreur ! Ce sont les postures de LFI qui sont un frein à tout ça, LFI qui n’est pas démocratique, développe le fascisme, le culte du chef, défend une religion…

 

Je vous fais grâce des autres arguments.

Je suis fier d’un parti politique qui sait faire des compromis, prendre en compte la nouvelle donne électorale et tout ça !

Et la meilleure façon de faire disparaitre le PS serait de le noyer dans un autre parti. Ce qui est le but de LFI et de ce genre d’imbéciles qui ne comprend rien.

15 octobre 2025

Première étape du compromis ?

 


La journée parlementaire d’hier a donné ce que j’espérais : une ouverture par Sébastien Lecornu, dans son discours de politique générale, selon les souhaits exprimés par le PS qui a donc, ensuite, fait comprendre qu’il ne voterait pas la censure. Il nous reste à attendre le résultat des votes des motions correspondantes, demain. Puis, on jugera le travail fait par les parlementaires autour des textes budgétaires. Il va de soi que s’il n’y a aucune inflexion dans le sens annoncé par le premier ministre, les socialistes pourront voter une nouvelle motion de censure.

A propos de ces projets de loi de finance, j’ai entendu des élus de gauche ronchonner parce qu’ils n’allaient pas dans le bon sens. Il faut tout de même leur rappeler, à ces andouilles, que les textes ont été préparés avant les ultimes négociations et qu’ils seront amendées par le gouvernement puis par les représentants élus par le peuple ce qu’a bien précisé M. Lecornu. Crier au loup maintenant est tout simplement malhonnête.

J’ai aussi entendu des personnalités de la gauche radicale (comme Clémentine Autain) dire que les concessions obtenues au sujet des retraites étaient du pipi de chat et que la suspension ne toucherait que les types nés en 1964 qui ne feraient que « gagner quelques mois ». C’est également un mensonge : des négociations vont reprendre et de nouveaux textes pourront être votés par le parlement.

Il va de soi que si les amendements ne passent pas à cause de moyens procéduriers (comme de l’obstruction parlementaire) venant de la gauche radicale, cette dernière sera la seule responsable de l’absence de budget ou du vote d’un budget franchement à droite. Si ces moyens sont mis en œuvre par l’extrême-droite, par exemple pour aboutir à une dissolution, et sont rendus efficaces par l’action de la gauche radicale, elle sera tenue pour responsable, également.

 


Ce n’est pas grave, ce n’est pas du chantage que je fais (qui serais-je pour en faire ?). C’est un constat. Je crois qu’il faut maintenant arrêter de jouer et se mettre au travail, dès les résultats du vote de demain. Je vais y revenir.

 

J’ai été agréablement surpris par le discours de Sébastien Lecornu. Je n’ai pas oublié que c’est une personne de droite mais il semble avoir compris (et être le seul à l’avoir fait ou presque) que personne n’a de majorité absolue et qu’il faut faire des concessions ou compromis.

Je crois que c’est Bruno Retailleau qui se plaignait, dans une communication, du fait que le gouvernement soit maintenant esclave du Parti Socialiste. Il a perdu l’occasion de son taire. Je lui rappelle que le gouvernement dépendait déjà du bon vouloir de l’opposition, de gauche comme d’extrême-droite pour faire passer des textes. Et que les textes en question, quand ils passaient, c’était sans discussion à l’Assemblée donc sans prendre l’avis des représentants du peuple ! C’était le cas, par exemple, pour les derniers budgets (qui sont passés) et pour la réforme des retraites (même si la gauche est à l’origine du fait que le texte n’ait pas été étudié).

Il faut aussi rappeler à toutes ces personnalités favorables à la réforme des retraites que les Français y sont opposés (cela étant, je ne suis pas persuadés qu’ils soient les mieux placés pour valider le financement de la sécu), qu’il n’y pas eu de vote à l’Assemblée (le texte a fini par être adopté en CMP), que sa constitutionnalité a été mise en doute par des spécialistes sérieux (et des articles ont été censurés par le Conseil Constitutionnel), que la censure n’a pas été adoptée à cause « du hasard » (la motion présentée était celle du RN que n’ont pas voulu voter les élus de gauche, dont la motion n’a pas été présentée pour des raisons relatives au fonctionnement de l’Assemblée).

Il faut savoir faire profil bas ! Et iront-ils, ces élus de droite, jusqu’à dire qu’ils étaient otages de LFI ?

 


Dans l’après-midi, hier, j’ai écouté les discours de MM. Chenu et Wauquiez. C’est un peu le hasard (j’étais au boulot, tout de même).

Le premier était très drôle au début mais, par la suite, il a commencé à sortir une infâme bouillie orale dont je n’ai pas retenu grand-chose, d’autant que j’ai abandonné avant la fin. Ils sont amusants ces politiciens qui s’écoutent parler à la tribune…

Quant au second, il était très bien au début, genre « avec notre esprit de responsabilité, nous ne voterons pas la censure » et tout ça. Puis, il est parti en vrille. Il a parlé un peu d’immigration et beaucoup d’assistanat. On s’en fout, mon lolo, ce n’est pas l’objet du billet et, en plus, ce sont typiquement les genres de dossier qu’il faudrait éviter d’aborder quand on n’a pas la majorité et qu’on cherche des compromis. Les sujets ne devraient pas être mis sur la table et tu aurais pu l’évoquer autrement.

En outre, une majorité pourrait voter les lois en question mais cela ne pourrait être fait qu’appui du RN. L’accord de non-censure concédé par une partie de la gauche tomberait assez facilement.

Je ne sais pas s’il se rend compte qu’il cherche l’appui du RN (pas de ses électeurs, qu’il a par ailleurs perdus). En plus, à un moment, il s’en est pris violemment à LFI en les qualifiant d’ennemis de la République, replaçant ainsi le RN dans le champ républicain.

Faites attention, les gens ! Que vous choisissiez le RN s’il est opposé à LFI à un second tour, c’est votre choix.

 


Pour ma part, je critique évidemment beaucoup, dans ce blog et Facebook, LFI. Mais je ne parle que de sa communication et ses méthodes absolument déplorables et faisant fuir les électeurs de gauche, dont ceux de « mon camp ». Je ne crois pas beaucoup avoir critiqué le programme ou alors à la marge (je suis par exemple d’accord sur le fait que la reprise ne pourra venir que de la consommation mais je suis aussi favorable à un soutien aux entreprises : je suis en centriste, quoi !).

Je n’ai pas écouté Mathilde Panot mais j’ai entendu quelques extraits de ses propos dans TikTok. Elle me semble avoir débité les mêmes âneries que souvent. Je ne vais pas m’étendre (dis dont, Titilde, tu as oublié de parler des tueries de Palestiniens par le Hamas, au fait !).

J’ai vu une communication de Manuel Bompard. « L'annonce de Lecornu n'est pas une suspension de la réforme des retraites, mais un éventuel décalage d'un an de son calendrier si le budget avec des dizaines de mesures antisociales est voté. J'appelle les députés socialistes à désobéir et voter la censure pour protéger les Français. » J’ai déjà évoqué ci-dessus les amendements aux projets de loi mais c’est la fin de son tweet qui m’interpelle : il ne s’agit pas de désobéir, il n’y a pas d’ordre strict, mais de respect un choix fait dans le cadre d’une stratégie élaborée en commun.

Nous ne sommes pas à LFI où les types qui ne respectent pas les ordres qui viennent du sommet sont virés manu militari.

 


Je dois reconnaitre que je ne comprends pas la stratégie de LFI. J’ai pourtant écouté avec attention les propos du chef suprême, à la matinale de France Inter, lundi. La stratégie est délirante et pousse les électeurs dans les bras du RN. On voit des gens prétendre le contraire, que « nous » sommes victimes de la propagande des médias aux ordres des puissances financières (enfin, des trucs comme ça). C’est grotesque.

Jean-Luc Mélenchon a été odieux à plusieurs reprises. Il a traité le journaliste de menteur (vers la 12ème minutes), il s’est foutu de la gueule des syndicats (vers la 15ème), il a parlé d’épidémie de cancers comme si le cancer était une maladie infectieuse contagieuse…

Et il semblerait qu’il ait fini l’interview par un doigt d’honneur au journaliste ! Evidemment, ses partisans nous expliquent que ce n’est pas vrai. Et pourtant… Voila tout le personnage.

 

En conclusion, il serait bon de rappeler à sous ces politicards de droite comme de gauche radical que les traitres ne sont pas ceux qui cherchent des compromis mais ceux qui empêche la France d’avancer au nom de stratégies électoralistes délirantes.

13 octobre 2025

Au travail, maintenant !


 

Je ne vais pas faire un mail détaillé pour dire ce que je pense du gouvernement : je n’en pense pas grand-chose. J’avais dit que j’aurais souhaité un premier ministre issu de la gauche. A partir du moment où ce n’était pas le cas, la composition finale m’importe peu ! Je vais « écouter » le discours de politique générale de Sébastien Lecornu puis voir la première mouture du budget. On verra ensuite.

Cela étant, ce n’est pas parce que je n’ai rien à dire que je vais la fermer !

Je ne suis pas fâché de voir un important grand remplacement dans les ministères, avec ce gouvernement bien moins marqué à droite. Ils auraient pu virer Mme Dati qui respire tout de même le bon vieux sarkozysme. Je vais laisser à Mme Vautrin le bénéfice du doute.

 

M. Retailleau qui n’était pas candidat n’a pas été retenu, ce qui est la moindre des choses. Il avait fait voter la direction de son parti contre la présence de ministres LR au gouvernement contre l’avis de M. Wauquiez et du groupe parlementaire. Je n’étais pas prêt à le dire mais il me semble que Lolo est un meilleur stratège que Nono…

Ce dernier avait choisi de soutenir un candidat de l’extrême-droite face au PS lors d’une législative partielle. Hier, il a choisi de virer les quelques ministres LR qui avaient accepté de participer au gouvernement, visiblement avant d’avoir pu réunir les instances du parti. Il me semble qu’il cumule les erreurs et j’espèce, pour eux, que les militants LR vont se ressaisir !

Que le Front Républicain soit étendu pour faire battre LFI, c’est une chose, mais s’il le fait avec toute la gauche, nous ne pouvons que constater un dangereux glissement du parti. Ils font bien ce qu’ils veulent mais c’est tout de même à plier de rire de constater qu’ils ont viré Rachida Dati, future candidate de LR et du centre à Paris, dans la foulée... Aucun sens politique…

Voila comment un parti qui ose s’appeler « Les Républicains » se met à soutenir l’extrême-droite.

 


A propos des réactions à la tête de LFI, ils ont continué à appeler à la censure, à la dissolution, à la démission, à la destitution… J’ai l’impression de me répéter mais s’il y a une nouvelle élection maintenant, le RN devrait arriver au pouvoir. La stratégie d’LFI est lunaire : la seule solution pour éviter le désastre est de montrer que l’on peut travailler avec les autres pour le bien des Français.

En outre, ces derniers ne veulent pas de changements de gouvernements à tout bout de champ mais souhaitent aussi une stabilité qui semble bien nécessaire.

D’ailleurs, ils devraient voir que tout cela commence à sentir mauvais vu que Marine Le Pen appelle aussi à la censure pour obtenir une dissolution. Au moins, elle sait que les mécontents votent pour son camp…

 

Maintenant, il faut que le nouveau gouvernement se mette au travail et, compte tenu de la précipitation, je leur souhaite bien du courage ! Je rappelle qu’il ne leur ai pas demandé de faire une politique de gauche mais de rétablir certains équilibres. J’ai beaucoup parlé de fiscalité, dans ce blog, avec le besoin de prendre un peu de pognon à ceux qui en ont le plus.

J’ai récemment parlé de la réforme des retraites. J’ai dit plusieurs fois depuis quelques années pourquoi j’étais contre mais sortons des dogmes…

Prenez votre Google. Cherchez « Age moyen de départ à la retraite ». Vous trouverez un résultat supérieur à 63, tout simplement parce qu’il est compliqué d’avoir « ses trimestres » quand on fait un peu d’études. Vous croyez que pousser l’âge à 64 sera révolutionnaire alors que cela va toucher, surtout, ceux qui ont commencé à travailler assez jeunes ?

La réforme des retraites de Mme Borne a été gâchée au Parlement (par la faute, en grande partie, de la gauche qui a refusé le débat par les différents artifices habituels comme l’obstruction parlementaire).

Il n’est pas idiot de reprendre le travail à ce sujet. Calmement et sans effets perturbateurs.


Sur les autres dossiers aussi. C'est aussi ce que veulent les électeurs.

11 octobre 2025

Une semaine pour rien et la droite en PLS

 


Grace à l’action de notre bon président de la République, la situation a bien avancé en une semaine puisque nous avions un premier ministre, M. Lecornu, sans gouvernement, et que nous avons, maintenant, un premier ministre, M. Lecornu, sans gouvernement, malgré une agitation assez incroyable et je vais laisser la presse nous rappeler tous les rebondissements. La section adéquate de sa page Wikipedia nous dresse un résumé (sans nous réclamer d’oseille, contrairement à la semaine dernière, ce qui prouve l’avancement).

Tout cela pousse à rire, évidemment, mais j’ai envie de rétablir certaines vérités par rapport à ce qu’on peut entendre dans les médias ou lire dans les réseaux sociaux.

 

Hier après-midi, j’ai profité d’une pause dans le boulot pour regarder les chaines d’information et je suis tombé sur Cnews. Il y avait une bande d’affreux journalistes bien à droite qui parlaient de la remise en cause de la réforme des retraits et qui disaient, en gros : « c’est de la folie de suspendre la réforme des retraites compte tenu de l’état de nos finances et, en plus, c’est la seule avancée faite pendant les mandats d’Emmanuel Macron ».

Comme journalistes, ils sont mauvais. Ce n’est pas la seule avancée. Entre 2017 et 2019, par exemple, les mesures fiscales qu’il a prises ont permis l’augmentation de 25% des 0,1% des Français les plus riches. Il a rapidement obtenu le taux de chômage le plus bas depuis la crise de 2008 (mais c’était grâce aux mesures prises sous la présidence de François Hollande et à la conjoncture mondiale). Je vais arrêter là mais le bilan du président ne peut pas s’arrêter à la réforme des retraites.

Il a eu une gestion abominable qui a projeté la France au bord du gouffre…

 


Pour la réforme des retraites, il faut bien être journaliste à Cnews pour expliquer sans bouger les oreilles que le fait de travailler plus longtemps est une avancée…

Je vais néanmoins éviter de jouer au militant gauchiste et me contenter de mathématiques. La question de ce petit monde de droite est qu’il faut travailler plus pour que l’on puisse redresser la tronche de notre économie, ce qui est par ailleurs discutable. La vérité est que nous avons un fort taux de chômage chez les moins de 25 ans et les plus de 55. Faire en sorte que l’âge de la retraite augmente ne fera qu’encourage le chômage des « séniors » et ne créera pas un emploi. Il y aura peut-être plus de pognon à rentrer dans les caisses de nos organismes de sécurité sociale mais il sortir sous la forme d’allocations chômage… La précarisation des personnes concernées fera qu’elles consommeront moins ce qui provoquera un recul de l’économie.

En outre, et ce n’est pas, non plus, du gauchisme, mais il faut être un peu siphonné des boyaux du ciboulot pour penser que l’on peut augmenter le nombre d’années à travailler sans prendre en compte les évolutions futures du monde du travail, notamment avec les progrès technologiques comme l’intelligence artificielle.

L’abandon de la réforme des retraites est salvateur pour notre économie et il y aurait des possibilités complémentaires pour améliorer le financement de notre système. Pourquoi, par exemple, ne pas créer une tranche de taxation supplémentaires de quelques pourcents au-delà de 5000 euros de revenus ? Il n’y aurait pas de quoi en chier une pendule !

 




Ce matin, les réseaux sociaux sont pliés de rire avec cette histoire de gouvernement. J’ai vu une publication dans laquelle l’auteur disait : « j’aurais dû prendre un chat, ça m’aurait habitué à ouvrir la porte pour qu’il sorte puis la rouvrir pour qu’il rentre, ça m’aurait habitué, pour Lecornu. » Cela étant, il y a beaucoup d’imbéciles qui font le jeu de mot avec « biscornu » en oubliant de dire qu’il avait été fait, mercredi, en une du Canard.

En revanche, pendant la semaine, on voyait plein de types qui expliquaient dans Threads que cela serait de la folie de mettre des personnalités de gauche dans le gouvernement compte tenu de l’état de nos finances publiques. Je les invite à se carrer leurs idées préconçues dans le fondement et à vérifier les chiffres de l’économie avec le premier Google venu. Depuis 30 ans, la situation de nos comptes s’améliore quand la gauche est au pouvoir alors que la dette se creuse beaucoup plus avec la droite.

Il ne s’agit pas, encore une fois, d’une crise de gauchisme (et je ne vais pas mettre la crise des subprimes sur le dos de Sarkozy et celle du Covid sur celui de Macron) mais c’est purement factuel. Les mécanismes économiques sont compliqués et il y a des histoires d’équilibre entre « l’offre et la demande » et d’autres bricoles. Par exemple, Macron a diminué la taxation des plus riches avec la flattax, la suppression de l’ISF et, comme par miracle, notre déficit a augmenté. Et, comme je le disais, les plus riches se sont enrichis. Les pauvres appauvris.

 

Les situations financières mais aussi électorales de notre pays montrent que le recherche d’un compromis est indispensable et ce n’est pas en relançant des slogans idiots qu’on y arrivera.

Mais ce n’est pas, non plus, en nommant à nouveau un premier ministre de droite, même s’il a tenté de se refaire une beauté en une semaine après avoir jeté l’éponge, qu’on s’en sortira.

Je suis un peu fatigué d’écrire dans mon blog que je vais attendre la nomination du gouvernement, le discours de politique générale, le dépôt d’une proposition de budget à l’Assemblée puis son vote après discussion.

M’sieur Macron aurait beaucoup mieux fait de se bouger les fesses…