08 juillet 2014

Nicolas Sarkozy - le plébiscite à l'UMP

FCB avoue dans son billet de blog du jour qu’il ne comprend pas qu’une majorité de militants UMP veut le retour de Nicolas Sarkozy (voir ce sondage). Je ne comprends pas non plus mais je vais tenter de répondre quand même. Tant pis pour lui.

Tout d’abord, ils sont persuadés que seul Nicolas Sarkozy peut faire gagner la droite aux prochaines élections. Nous sommes persuadés du contraire. Il y a donc quelqu’un qui se trompe. Comme disait FalconHill, d’autres militants d’autres partis ont fait des erreurs auparavant…

Les militants UMP veulent un parti politique qui se transforme en machin à gagner les élections et pensent que seul Nicolas Sarkozy peut le faire, comme il l’avait fait en 2007. Ils sont fatigués des errements et querelles internes à la droite, qui durent depuis près de 40 ans avec les bisbilles entre Chirac et Giscard… Ils pensent que seul Nicolas Sarkozy peut avoir un parti politique en ordre derrière lui.

Pour se trouver un candidat, enfin, ils procèdent par élimination.

Alain Juppé : trop âgé, pas la niaque pour se lancer dans la bataille, pas assez « à droite » pour attirer les voix bien à droite. Il passerait peut-être sans encombre le second tour mais y arriverait-il ?

François Fillon : trop mou, pas assez bien vu des Français, trop empêtré dans cette guerre des chefs à l’UMP.

Je ne vais pas prendre la liste complète des membres du bureau national mais tous les autres font office de second couteau.

Les militants UMP n’ont plus que Nicolas Sarkozy. C’est un candidat par défaut. Il suffit de lire les blogs de droite et les commentaires pour s’en rendre compte. C’est du genre : puisqu’il faut choisir, cela ne peut être que lui.

Ca nous semble évidemment être une erreur, pour les raisons cités par FCB (je vais en ajouter une : Nicolas Sarkozy a transformé l’UMP en désert idéologique), mais ils n’ont pas d’autre choix, à l’heure actuelle, en répondant à un sondage.

Le problème est que la question n’a pas à être posée dans ces termes. D’une part, nous ne sommes pas de droite et nous ne pouvons pas dire aux militants de droite ce qui est bon pour eux sauf pour nous foutre de leur gueule, ce que l’on fait volontiers. D’autre part, si on regarde les sondages en 2009 pour la présidentielle, Nicolas Sarkozy était donné largement vainqueur. Ce n’est qu’à partir de 2010 que les candidats potentiels du PS lui sont passés devant. Pour se fixer pour la prochaine présidentielle, c’est donc dans un an qu’il faudra regarder les sondages.

Pour continuer à répondre à FCB, il faut admettre que Nicolas Sarkozy a été le pire président de la Cinquième. François Hollande pourra le battre sur ce registre, mais il n’a pas eu le temps de faire assez de conneries. Donc, il n’est pas raisonnable d’espérer son retour en observant son bilan. Il n’empêche que nous avons passé tellement de temps à le haïr, dans les réseaux sociaux, comme nous avons haï, ailleurs, d’autres présidents (je me rappelle en 81, j’avais 15 ans, on voulait le départ de Giscard), que nous voulons la chute de Nicolas Sarkozy tout comme les gens dans des blogs de droite qui veulent la chute de François Hollande, en accordant un peu trop d’importance à ce qui pourrait le faire tomber, notamment les déboires de l’UMP.

C’est d’ailleurs très drôle de voir le parti adverse dans la mélasse. Ils vont s’en sortir. Ils vont tout mettre sur le dos de Jean-François Copé, probablement, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autre solution. C’est drôle mais grave « l’opposition républicaine » est moribonde.

Enfin, il faudrait voir le nombre de militants socialistes qui pensaient, en 2009, trois ans avant les élections, que François Hollande serait candidat puis élu. Qui aurait parié sur sa victoire ? Il faut les voir, cinq ans après, mais trois ans avant les prochaines élections, dire qu’ils ne voteront plus pour lui,… Moi-même, il arrive à me les brouter menu à l’occasion, lui ou Manuel Valls, d’ailleurs, voire tout le gouvernement.

Il n’empêche qu’il sera très probablement le candidat du Parti Socialiste pour la prochaine élection présidentielle sauf s’il ne se présente pas, hypothèse que j’ai déjà formulée car il sait qu’à part à l’issue d’une période de cohabitation, jamais aucun président n’a jamais gagné. Il n’y aura pas d’autre offre crédible à gauche, personne ne prendra le risque de voir deux partis de droite s’affronter au second tour, surtout si c’est Nicolas Sarkozy le candidat de l’UMP…

Il est fort probable que les militants UMP fassent la même erreur que les militants socialistes par le passé : être persuadé que Ségolène Royal puis Dominique Strauss-Kahn soient les meilleurs pour l’emporter.

Si Nicolas Sarkozy prend les rênes du parti, le culte de la personnalité va se développer, car il ne peut revenir que pour être candidat en 2017, tout le monde va se focaliser sur lui pendant trois ans. Et Marine Le Pen sera au second tour face à François Hollande parce que les militants étaient persuadés savoir mieux que les autres ce qui est bien pour eux, ce qui est la moindre des choses.

En 2009, François Hollande courrait les routes de France pour présenter son « rêve Français » pendant que les militants Ségoliste et Aubryistes se foutaient sur la tronche.

12 commentaires:

  1. Ben oui, c'est la Bérézina. Vous voudriez pas nous prêter Manuel Valls ?

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  2. Bon billet auquel je souscris globalement...

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  3. Ce qui aurait de l'allure, ce serait un 2 ème tour Guérini-Sarkozy, avec un face à face télévisé dans le parloir de la prison.

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  4. J'ajoute deux commentaires.

    Le billet de FCB est assez juste. Et quelque part j'aurais pu l'écrire, même si je ne fais pas dans le "droite bashing" assez systématique de certains.
    (Mais j'aime bien le ton de FCB, ainsi que le personnage mais ça c'est autre chose)

    Sur Fillon, j'aurais une analyse un peu différente. Je le trouve au contraire pas mou du tout, mais assez bêtement et caricaturalement dur. Son discours est accusateur vis à vis des salariés, et Ses propositions se limitent pour l'instant en "du sang et des larmes" assez confiscatoire et punitif vis à vis des salariés. Et ça passera mal.

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    1. J'aime bien FCB.

      Sur Fillon dans le grand public, il restera la moi qui servait d'adjoint à NS.

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  5. Vous pointez très justement vous-même la raison qui fait que ce billet est caduc : les électeurs de droite se foutent de ce que pensent les électeurs de gauche à propos de leur futur candidat. À part le Faucon, peut-être…

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    1. Ce n'est pas exactement ce que je pointe. Je ne parle pas des électeurs de droite mais des militants UMP. Si le PS n'avait pas ciblé tous les électeurs de gauche, Martine Aubry aurait gagné la primaire et NS aurait emporté élection.

      Et je ne parle pas des électeurs de gauche mais de "nous".

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  6. "C’est d’ailleurs très drôle de voir le parti adverse dans la mélasse. Ils vont s’en sortir."
    Je confirme que cela m'amuse plutôt quant à s'en sortir sans dommages je doute un peu.

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