30 mars 2015

Léger revers électoral...

Au lendemain de ce que, pour le plaisir d’utiliser un euphémisme, on peut appeler un léger revers électoral, il est amusant de regarder les analyses faites par les uns et les autres, dans les blogs. A droite, ils disent que la gauche a perdu parce que le gouvernement est trop à gauche et à gauche parce qu’il est trop à droite. Faudrait savoir ! Encore une fois, les blogs se montrent particulièrement inutiles et il faut que je me surpasse pour faire pire que les autres.

On y trouve néanmoins des choses intéressantes, comme ce billet de Captain Haka. Il constate que le Front National a fait pschitt avec peu de cantons gagnés alors qu’on lui promettait des départements. Il faut modérer les propos de l’ami, maintenant : le score du Front National, au premier tour, est très élevé. Mais il serait temps de parler d’autre chose.

Le billet de Perdre la Raison est intéressant aussi. Je lui pique son schéma et j'en balance un autre pour lui faire plaisir. Il montre l’évolution du nombre de conseillers départementaux depuis les cantonales de 1998. Il est clair que l’on vient de balayer 17 années de victoires… Il n’empêche que la gauche reste mieux implantée localement qu’à cette époque. En outre, le système électoral a été modifié : ce sont tous les conseillers qui ont été renouvelés alors que, auparavant, seule la moitié était concernée : les variations sont bien plus brutales maintenant. En fait, on dirige toujours plus de département qu’en 1998 avec beaucoup moins de voix…

David, quant à lui, évoque le résultat dans son département, les Côtes d’Armor. Moi qui suis natif du coin, je n’imaginais même pas la possibilité que la droite gagne. Et pourtant…

Evolution des scores aux élections départementales (premier tour)
Ainsi, chacun à ses explications pour cette défaite. Julien Dray en avait une bonne : la gauche ne fait plus envie. Tiens ! Prenez les Côtes d’Armor et ses socialistes. En presque quarante ans, on a eu deux présidents du Conseil général.


Quand certains réclament un coup de barre à gauche, Julien Dray demande « à gauche de quoi ? » et poursuit : « Quand vous avez un vote comme vous avez autour du Front national, vous voyez bien qu'il y a des questions importantes qui sont posées, sur l'identité de France, son avenir, son rôle. »

14 commentaires:

  1. Pfffff à part commenter ..... il fait quoi Dray ?

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    1. Il analyse, à l'aide de son puissant cerveau, qui place le vote des électeur s"autour" du FN.

      Mon avis, c'est que les électeur ont mis leur bulletin droit dans l'urne, et pas "autour" mais bon, chuis pas un cerveau non plus.

      La défaite est un concept complexe à accepter.

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    2. Bah. Dray ne dit pas que des conneries. Oui c'est difficile à analyser mais il ne faut pas oublier que celle de 92 était pire. Tout comme 2002 pour une autre election : ce n'est pas la politique menée qui fait le score.

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  2. J'ai fait par au grand politologue de droite, Pierre Parrillo, du premier graphique de ton billet.
    Il se gaussait que c'était la première fois qu'un bord de l'échiquier politique était arrive si bas

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  3. Les limites de l'exercice sur les élus, c'est de constater qu'en Moselle, (mais je reconnais que c'est l'exemple caricatural), le parti qui totalise 35% des voix n'a pas d'élu... et celui qui en totalise 16,5% en a 14.
    Je ne suis pas certain que cela soit très sain, même si ça rassure ...
    Et je pense que Julien Dray a bien raison de se poser la question.

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  4. Chuis d'accord avec Dray, et bien avant qu'il en parle.

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  5. La "défaite" du FN est tout de même à relativiser. Au nombre de voix il me semble qu'ils arrivent en tête. C'est le mode de scrutin qui leur fait défaut, mais ça augure de bons résultats aux régionales, scrutin de listes cette fois.

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  6. J'ai l'impression que Julien Dray est le dernier de la gauche a avoir la tête sur les épaules.

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  7. "Léger revers électoral" euphémisme? pas tant que çà.
    Car la perte de la gauche entière au premier tour n'est "que" de 10%. Ce n'est pas en tout cas la déroute annoncée.
    Car 10% c'est bien l'écart des voix du "peuple de gauche" en 2012 (44% au premier tour) contre 34% le dimanche 23.
    Et on ne peut vraiment reprocher au 10% qui se sont abstenus, de ne pas s'être dérangés pour voter dans des cantons dont on ignore de quoi il se compose, pour d'illustres inconnus, qui de toutes façons, à part être présents aux cérémonies commémoratives et au banquet des vieux, ne pourront que se plier à la discipline du groupe dans lequel ils s'inscriront, en fait se soumettre aux caprices de l'homme fort du département, département dont on ignore encore l'étendue des compétences.
    Ce n'est donc que 10% des électeurs à rassembler, pour les régionales et 2017. Les 7% qui manquent pour arriver à la majorité se décideront bien tout seuls, devant la volonté de la droite de revenir sur des réformes que tout le monde approuve (cumul des mandats, transparence, etc.)
    NB: oui, je sais, compte tenu de l'abstention,ces 10% ne représente pas le même poids en voix

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    1. Je ne sais pas si ce commentaire est un modèle de sottise, d'enfumage ou d'auto-intoxication.

      En tout cas, c'est un modèle.

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    2. Je suis pourtant assez d'accord avec lui.

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    3. Dans ce cas, il doit s'agir d'auto-intoxication collective.

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