28 novembre 2015

Après l'hommage, la raison et le vote !

Au lendemain du second tour, en 2012, l'ami Tonnégrande m'avait dit : « je suis sûr qu'il sera un grand président. » Je n'en étais pas sûr. Je savais ne pas être objectif : j'aimais bien le personnage et je m'étais battu pour lui. J'étais fier, fier de lui, fier d'avoir participé à la campagne même si je savais que ma contribution n'avais pesé en rien dans le résultat. Ce que j'étais sûr, c'est qu'il ne serait pas un aussi petit président que le précédent. On avait réussi à le foutre dehors, j'en étais content, la gauche était de retour au pouvoir, le changement allait être maintenant.

Le changement ? La gauche ? Je ne sais pas. Ce qu'il a de sûr, c'est qu'il nous fallait éliminer cette droite que traînait avec lui Nicolas Sarkozy, depuis bien avant son élection, une droite toute dans la communication, prenant des mesures ridicules, inefficaces et entrainant la France dans une chute. Puis, François Hollande est arrivé, les cafouillages ont commencé. Nous n'étions pas mieux que les autres et, en plus, nous n'avions pas réussi à nous débarrasser d'une espèce de gauche qui vivait encore sur l'héritage de Marx. Il y a eu Cahuzac, les autres guignols, les conneries de Montebourg,... Son départ, un peu après l'arrivée à Matignon de Manuel Valls a été un tournant, non pas à cause du départ de Jean-Marc Ayrault, que j'aimais bien, mais parce qu'un certain ménage a été fait au sein du gouvernement. Il y a bien sûr eu l'épisode des frondeurs mais tout ce qu'ils ont réussi à faire est de se ringardiser, emmenant avec eux Martine Aubry, Benoît Hamon s'étant déjà grillé en préférant quitter le poste ministériel le plus prestigieux qui soit pour tenter de « prendre le parti ».

Les alliés du Parti Socialiste, à sa gauche, ont été ridicules et ses ennemis, le Front de Gauche, au dessous de tout. Pourtant, au lendemain des attentats, Jean-Luc Mélenchon avait été très bien, une des seules personnalités politiques sachant rester digne. Si j'avais eu le temps, j'aurais fait un billet pour en dire du bien (mais je n'ai fait presque aucun billet depuis alors qu'en 2010, je pondais trois tartines par jour). Hier, après la cérémonie, il a tout gâché avec un tweet malheureux. Dans son dernier texte, l'ami Sarkofrance disait que cette anecdote, cette polémique, n'avait aucune importance. Il a tort. Elle est révélatrice de la petitesse du personnage.

Alors, il ne me reste plus qu'à espérer que le centre se ressaisisse, un centre large, de la gauche du PS prête à assumer des responsabilités gouvernementales à une droite qui a mieux à faire que courir derrière le Front National. Je ne parle pas d'un Front Républicain ou d'un gouvernement d'union nationale et de je ne sais quelle autre connerie, je parle d'alliance de gens largement majoritaires dans ce pays mais qui font gagner les autres, à cause de cet éternel clivage. Le centre gauche traîne ses marxistes du dimanche soir comme un boulet. Le centre droit ne sait que s'allier avec des gens qui courent à l'extrême. N'allez pas penser que je vire centriste voire droitiste. Dans n'importe quel autre pays du monde, je passerais pour un dangereux cryptocommuniste. Pas en France.

Depuis deux semaines, Nicolas Sarkozy a été au dessous de tout alors que les autres responsables de LR ont su montrer une « dignité », nécessaire en ce moment, pas facile, non pas parce qu'il suit des des événements tragiques mais aussi parce qu'il y a une double campagne électorale, aujourd'hui, une pour les proches régionales mais aussi une pour la prochaine présidentielle, réellement partie.

La cérémonie a été belle hier. Je suis fier de mon président. Il paraît qu'il a failli verser une larme. Des internautes se moquent de lui, d'autres en sont heureux : l’impitoyable aurait brisé la carapace. Grotesque. N'importe qui aurait versé une larme. Écouter « quand on n'a que l'amour » suivi de cette interminable liste de noms de morts. Alors, en tant que président de la République, porter cela sur les épaules...

Mais il nous faut atterrir. Nous avons une élection dans une semaine. Les événements, cet attentat suivi de la COP machin, la font passer aux oubliettes. Il faut quand même en parler, refaire de la politique. Seules deux régions me concernent : la Bretagne et l'Ile de France. Le Front National a très peu de chance d'y emporter, nous avons donc un combat entre le PS et LR.

A droite, nous avons d'un côté Valérie Pécresse, de la droite versaillaise, et, de l'autre, Marc Le Fur, proche de Civitas. Tous deux relativement proches de Nicolas Sarkozy, faisant partie de cette droite incompétente ayant pollué la France depuis 2002. Il faut leur faire barrage.

A gauche, nous avons, chacun d'un côté, Claude Bartolone et Jean-Yves Le Drian, de ma gauche. Il n'y a pas photo.

Alors, électeur indécis, que tu habites l'une ou l'autre de ces deux régions ou l'autre, qui préfères-tu avoir comme président ?


Et si toi aussi, tu as été fier de notre président, hier, ne laisse pas croire que la stratégie de Nicolas Sarkozy va payer. Imagine-le au milieu des Invalides, imagine-le représenter notre pays en ces temps de crise. Imagine son retour.

Même par amour pour la Nation, ne fais pas le con, bordel !

23 commentaires:

  1. Tu as raison de me rappeler à voter (j'avais zappé que c'était dimanche prochaine). Chez moi, contre cette gauche fréchiste clientéliste qui a un bilan déplorable chez moi.

    Par contre je vois avec amusement la manière dont les socialistes sont en train de faire la campagne : pour sauver la République et la Nation, votez socialistes.
    Enfin bon, les électeurs libres choisiront (je suis comme toi, je les pense intelligents et raisonnables, les électeurs...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu manques de recul : ils veulent tous sauver la république et la nation. Et non, ils ne sont ni intelligents ni responsables. Fais un sondage et observe à quel point ils connaissent les attributions d'un conseil régional...

      Supprimer
  2. Pour la première fois de ma vie, la centriste que je suis votera socialiste au premier tour. Il faut un début à tout. Quand je regarde à droite, je ne peux pas voter pour ceux qui fricotent avec la manif pour tous et oublient que la France est un pays d'accueil. L'UDI en s'alliant avec l'UMP a perdu ma voix.

    Et le bilan du gouvernement, même s'il n'est pas assez libéral pour moi, va dans le bon sens.

    Mon choix est le bon, faute de combattants pour défendre mes idées et mes valeurs.

    RépondreSupprimer
  3. La campagne actuelle se fait plus au niveau national que régional.
    Bientôt même les municipales se feront en visant l'Elysée.

    RépondreSupprimer
  4. Voir Nicolas Sarkozy au milieu des Invalides ne m'effraie pas tant que d'imaginer MLP présider au destin de notre pays. Les régionales qui se profilent seront pour elle, en cas de victoire, un tremplin dont elle n'aura de cesse de se servir, achevant en cela le travail du patriarche.
    Timide et honteuse il y a encore quelques années, la voix du FN se fait de plus en plus audible dans ma belle région. Je suis inquiet, très inquiet.
    Je peux évidemment comprendre que ceux à qui l'on promet des lendemains qui chantent soient tentés par ce vote extrême.
    Je serai tenté de leur dire : Faites pas les cons les gars, faites pas les cons !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En ces temps où l'on vous exhorte à vous dire français avant tout, pourquoi pas, je ne me sens aucun lien avec tous ces "étrangers" qui veulent voter FN. Ils ne sont pas de mon pays.

      Supprimer
    2. Tu n'as pas à répondre avant moi à mes commentateurs. Fous le camp.

      Supprimer
  5. N'ayez crainte, je crois que la très grande majorité des électeurs a très bien compris de quoi il s'agissait. Ça risque d'être assez rock 'n' roll…

    (Et j'ai toujours autant de mal à comprendre votre attirance malsaine pour les cérémonie pompiéro-niaises dont votre président semble s'être fait une spécialité.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pourquoi malsaine ? J'ai toujours "aimé" les discours officiels et depuis quelques années les cérémonies.

      Supprimer
    2. Mon "malsain" était un peu ironique… Néanmoins, ce qui finit par le devenir, c'est quand on se laisse emporter par n'importe quel discours, par toutes les cérémonies, y compris les plus foireux comme l'étaient ceux d'avant-hier (mais pas le temps de développer). À ce compte-là, lorsque le mal progresse encore, on se retrouve à vibrer pour Nuremberg… (et hop ! point Godwin !)

      Supprimer
    3. "Emporter" n'est pas le bon mot. Par exemple, j'étais au discours du Bourget d'Hollande. J'ai été fasciné, enthousiasmé et tout ça mais contrairement à mes confrères de gauche, je n'ai pas cru une seconde que l'adversaire allait être la finance.

      Supprimer
    4. Eh bien, c'est encore plus inquiétant : vous vous enthousiasmiez pour un type dont, au même moment, vous saviez qu'il était en train de mentir à tout le monde, à seule fin de se faire élire !

      Supprimer
  6. Pour revenir à ta conclusion, je me suis demandé quelle attitude aurait eu ce personnage s'il avait été aux responsabilités.
    Certainement lamentable, comme il l'a toujours été (je le suis (du verbe suivre) depuis son élection à la mairie de Neuilly).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bah ! Rappelle toi de la prise d'otages à la maternelle de Neuilly, il avait été très bien...

      Supprimer
    2. Non, pas vraiment. Plonge toi dans la presse de l'époque. Il s'est imposé à la place des décideurs responsables et a fait croire que c'est lui qui a tout fait alors que le problème était réglé quand il est arrivé. D’où mon aversion pour le personnage depuis cette époque.

      Supprimer
  7. « Au lendemain du second tour, en 2012, l'ami Tonnégrande m'avait dit : « je suis sûr qu'il sera un grand président. »

    Voilà une attaque de billet qui illustre parfaitement la formule bien connue : « Débarrassez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge. »

    Franchement, quand on a un bon pote qui, un jour de beuverie j'espère, a sorti une bourde pareille, le moins que l'on pourrait faire serait de ne plus jamais l'exhumer !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'était pas un jour de beuverie. C'était qu'on venait de se débarrasser de Sarko qui suivait 12 ans de Chirac...

      Supprimer
    2. Chirac ne s'est pas mal débrouillé : annonce du veto de la France à l' ONU contre la 2 ème guerre d' Irak, gestion des émeutes de banlieue, plan Juppé que Jospin a mis en œuvre (sans le dire...) à partir de 1997...

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.