30 mars 2016

Bouffe et Coffe mort - il nous manque la clé

Après le boulot, je suis passé dans un des bistros pour bobos que j'affectionne dans le quartier mais que je ne fréquenterai pour rien au monde pour manger à moins d'être invité. Je passe ma commande, bois ma première gorgée après avoir refusé le verre à cause des marques de rouge à lèvre et sors téléphoner à ma mère. En discutant avec elle, je lisais discrètement la carte et suis tombé scotché sur les prix. Le plat de rosbif était à 12 euros et celui de pâtes à 14. 

J'aimais beaucoup Jean-Pierre Coffe, son coté grande gueule et tout çà. Un grand personnage même si le côté théâtral de ses interventions était un peu exaspérant. Je présente donc mes condoléances les plus sincères à la famille, aux proches et aux autres imbéciles qui se croient importants. La bague polémique qui a éclaté aujourd'hui à propos de son patrimoine immobilier m'a réellement attristé. C'était un type humain et c'est un peu pour le souligner que ja parle de ma mère en introduction de ce billet, ce qui ne m'arrive jamais dans ce blog. 

Paix à son ame. 

Par contre, contrairement à des milliers d'andouilles, je n'étais pas d'accord avec les formes de son combat contre la malbouffe, celui qui aboutit à ce qu'un Bono de La Défense accepte de payer plus cher des nouilles que du bœuf, et qui pousse un restaurateur à rédiger sa carte en conséquence. 

Tenter de nous faire croire que la ménagère (il n'était pas un peu sexiste ?) a le temps et les moyens de chercher des bons produits sur les marchés est une erreur magistrale. C'est rendre à la mode le pot-au-feu qui est un plat du pauvre (on finit ce qu'il reste dans le frigo après avoir mangé les meilleurs morceaux) en le rendant plus cher...

Notre Jean-Pierre a entraîné des générations de bobos à sa suite, des tas de gens qui se croient épicuriens alors qu'ils préfèrent un plat de pâtes à du rosbif frites, ce rosbif que nos mères et grands-mères se défonçaient pour nous donner à manger alors que le pot-au-feu était infiniment moins cher. Et aussi bon, la question n'est pas là. Elle est que les bobos dépensent plus de pognon pour les pâtes que pour les rosbifs. 

Et jamais, mes parents ou grands parents n'auraient envisagé de nous faire manger un plat de pâtes sauf des nouilles au gratin avec du jambon et du gruyère ou des spaghettis bolonaises parce que c'est drôlement bon et qu'on adore ça et pas cher. Contrairement aux penne (ou pennes ?) au saumon, elles même moins chères que le rosbif adorable qu'ils nous faisaient manger parce que c'est encore meilleur et que le dimanche midi, ça dépasse le poulet rôti. 

Salut Jean-Pierre ! J'attends un type qui, en bouffant autre chose qu'un plat de pâtes au gratin nous dira : mais c'est de la merde !

Maintenant, on pourra se demander comment un couple avec deux enfants pourra trouver le temps et les moyens de faire manger aux enfants ce qui passait dans ton imaginaire. Surtout si ce sont des cons qui te prenaient au premier degré. 

5 commentaires:

  1. C'est vrai que j'adore les spaghettis bolognaises (surtout celles que je fais moi-même) et que je ne sais même pas ce que sont les pennes au saumon...Le rosbif, bien sûr, le plat royal de mes dimanches d'enfance (quand les parents pouvaient en acheter). Pas sûr que le rosbif à 12€ ait le même goût...

    RépondreSupprimer
  2. Quelques remarques
    1) qu'un Bono de La Défense , tu voulais dire Bonobo de la Défense
    2) je n'ai rien d'autre à dire

    RépondreSupprimer
  3. " Bouffe et Coffe fort - il nous manque la clé "
    aurait été de bon aloi ;-)
    vincent

    RépondreSupprimer
  4. En son honneur je viens de mettre quelques plans en terre.
    On va voir si ça pousse.
    Ça me fera une occasion de prendre.mon café du matin dehors.
    .... Je sens que d ici quelques jours ils vont me tomber dessus : "lâche nous la grappe" :-)


    Hélène

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.