19 février 2021

Islamophobe ! Fachiste ! islamogauchiste ! Bon à rien prêt à tout !


Dans mon Facebook, ce qui tourne autour de l’islamogauchisme fait presque la totalité des informations politiques et cela commence largement à bien faire ! Cet espèce d’affrontement interne à la gauche est mortifère d’autant qu’une grande partie de nos camarades considère que le sujet est de faible importance. Il suffit que le gouvernement remette une pièce pour que l’on s’écharpe à qui mieux mieux !

Prenons l’exemple de notre ministresse de la recherche qui a dit que le CNRS est infesté d’islamomachinenistes. On ferait mieux de taper sur cette espèce de folle qui s’énerve sur le fleuron de notre recherche (putain, le CNRS a quand même eu son rôle à jouer dans l’atterrissage d’un tractopelle sur mars, hier !) alors que son boulot est de le défendre, plutôt que de dire « oui elle a raison » ou « non elle a tort » comme s’il était de notoriété publique que l’islam pèse sur la recherche scientifique en France.

Entendons-nous bien ! Je suis membre du Printemps Républicain et adhère à la plupart de ses « combats ». Je pense que l’islamogauchisme est grave, de même que tout séparatisme bien à la mode à la gauche de la gauche, parmi les décolonialistes et autres intersectionnalistes, mais il faut savoir raison garder. A force de défendre la gauche, on la coule. A force de défendre la République, on vide ses valeurs de leur importance. Tiens ! Il parait qu’on a laissé la laïcité à l’extrême droite. On voudrait donc la faire revenir à gauche mais on arrive à la pousser plus à droite, encore.

Entendons-nous toujours bien ! Je viens de taper sur les copains, je peux taper sur ceux d’en face, ces fameux islamogauchistes. Je suis désolé, les gars, mais prétendre que l’islam n’a pas trop d’importance dans certains coins de France mérite un passage au cabanon.


Entendons-nous encore bien ! La locution islamogauchiste ne vient pas de l’extrême droite et a moins de vingt ans. On trouvera cette définition dans les réseaux sociaux : « Ancien mec de gauche qui combattait l'église à l'époque mais qui depuis qu'il s'agit de la religion musulmane à tellement peur de se faire taxer de raciste qu'il préfère la religion à ses convictions. » On pourra préférer celle de Wikipedia : « « Islamo-gauchisme » (parfois orthographié « islamogauchisme ») est un néologisme visant à dénoncer un lien entre des personnalités classées à gauche ou à l'extrême gauche (gauchisme) et les milieux islamiques ou islamistes. Utilisé par certains universitaires ou responsables politiques pour dénoncer cette proximité supposée, la locution est critiquée par d'autres qui l'estiment non pertinente, voire stigmatisante. »

On ne va pas en chier une pendule, non plus ! Ceux qui utilisent ce mot sont traités par ceux qui en sont qualifiés de « fascistes ». C’est quand même plus grave ! Du moins, ça le serait si les lascars qui utilisent le mot « fascistes » savaient à quoi il correspond.

 

On ne va pas en chier en pendule. Désolé de stigmatiser. Mais quand ce terme figure dans la moitié des publications Facebook, ça lasse et ça ne veut plus rien dire. Surtout, je ne veux pas me fâcher avec les copains. J’ai des noms de types qui m’ont unfollowé quand j’ai adhéré au PR le tout parce qu’ils mélangent tout, y compris les propos d’abrutis qui m’ont traité de vallsiste à cette occasion ce que je ne suis pas mais il n’y aurait aucun mal à se revendiquer de celui qui a été un des premiers ministres de ce pays tout en faisant propre d’une certaine stabilité jusqu’à ce qu’il soit jeté comme une vieille chaussette.  Ces « unfollowers pour raison politique sont des moins que rien » et des abrutis de première (comment comprendre ou convaincre l’ennemi si on ne l’écoute pas ?).


Je ne veux pas me fâcher avec les copains. On va simplifier. Il y a trois groupes de gens à gauche. Petit 1 : les islamogauchistes et, d’une manière générale, font tout et n’importe quoi pour défendre ceux qu’ils caractérisent d’opprimés par les mâles blancs. Petit 2 : ceux qui, comme moi, pensent que les valeurs de la Républiques doivent être privilégiées avant tout puisque, par définition, ce sont celles qui nous permettent de vivre ensemble sans distinction d’origine, de race et de religion. Petit 3 : l’immense majorité qui sont attachés à une gauche de progrès social et tout ça et qui n’en a pas grand-chose à foutre de ces débats à la con.

Je ne veux pas me fâcher avec les copains. Je veux bien qu’on dise que le Printemps Républicain stigmatise les islamogauchistes mais les clowns comme Mélenchon (voir son discours d’hier) qui l’attaquent méritent de larges baffes pour leur apprendre à vivre. Tellement grotesque qu’en l’écoutant je me demandais si ce n’était pas un fake.

Enfin, avant d’entamer un large virage sur l’aile (gauche), il ne me semble pas inutile de rappeler que ce sont quand les mêmes les islamistes politiques qui provoquent des massacres en France même limités à de simple décapitations. Sans vouloir stigmatiser qui que ce soit, hein !

 

La gauche n’est morte en France. La droite « républicaine » non plus : mes leçons de morale éhontées s’appliquent à tout le monde. Aux dernières élections locales, LR et le PS, avec leurs satellites, étaient encore les deux premières forces politiques en France. Cela prouve certainement beaucoup de chose comme l’existence d’un tissu de militants mais, au niveau national, tout cela devient ridicule avec des petit 1, petit 2 et petit 3 qui ne pensent qu’à se foutre sur la gueule, le tout bien aidé par une majorité qui a bien compris certains volets. On ne me fera pas croire que le débat sur le séparatisme ne vient là qu’en réaction à l’assassinat d’un prof trappiste et que Mme Vidal a tenu ses propos pour faire joli alors qu’un alcoolique lui avait refilé un micro. Après (ou avant), on a Darmanin qui va voir Le Pen et la gauche qui dit ah mon dieu c’est mal ils sont pareil vous voyez bien on vous avait prévenu ils sont le diable en personne. Discrètement, Macon a torpillé la droite en ne laissant aucun espace entre lui et le front national. Nous devrions presque en rigoler sauf si on considère que la seule chance d’avoir un candidat de gauche au second tour de la présidentielle est d’avoir un candidat de la droite républicaine qui pique des voix à Macron mais ce genre de billard à trois bandes nous fait franchement chier.


Peut-être que le prochain coup du président de la République sera pour la gauche mais, visiblement, on n’a pas besoin de lui. Il suffit qu’il foute le bordel à droite pour qu’on rappelle nos querelles et nos noms d’oiseaux même que mon dieu les islamogauchistes collaborent avec les nationalistes islamistes et que bordel les fachistes du centre gauche mènent le même combat que Le Pen contre ces pauvres migrants qui ne font rien de mal vu qu’ils ne pensent qu’à importer leurs charmantes traditions, comme la charia, chez nous.

On ferait bien de s’occuper d’autre chose comme du programme. Je vous rappelle la situation en France. Le PS essaie d’en monter un envoyant un QCM par mail aux types rencontrés dans Facebook. LFI en a un, le même que celui qui les avait perdre tout en gagnant presque la dernière fois et les écolos en parlent peu mais on se doute bien qu’ils sont opposés au nucléaire.

 

Aucun parti politique ne prend à bras le corps la situation du pays avec notamment la sortie probable de la crise sanitaire pour construire quelque chose qui pourrait plaire aux électeurs et faire avancer notre pays. Le seul point en commun dans les programmes est la nécessité de faire la rénovation énergétique des logements parce que le pangolin mal isolé est poreux à la chauve-souris.

Avec tout ça, on est mal barrés !

 

En fin de compte, on a bien raison de se foutre sur la gueule à cause des musulmans, pendant qu’on fait ça, on n’est pas au bistro, bistros par ailleurs fermés. Macron va être élu dans un boulevard. Je connais des gens de gauche qui vont voter Le Pen pour lui faire barrage et on va se retrouver avec un front républicain assez amusant à regarder.

Néanmoins, dans l’attente, je ne veux me fâcher avec aucun copain tout en continuant à dire des conneries dans les réseaux sociaux.

 

19 commentaires:

  1. Pour le coup je suis déjà gauchiste ... ce qui dans les jolies contrées niçoises est déjà bien assez lourd à porter. La religion (quelle qu’elle soit) est un truc qui me passe largement au-dessus de la tête, ce qui me permet au moins de pas être accusé de connivence avec les uns et les autres. Et le terrorisme doit être combattu, peu importe son déguisement (puisque pour moi ça reste un déguisement utilisé pour foutre la merde).
    Après on peut reconnaître à la gauche sa capacité à s’engueuler sur tout et n’importe quoi, ce qui est franchement lassant à la longue. Au moins ça nous donne de l’inspiration et c’est déjà pas mal

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  2. "Néanmoins, dans l’attente, je ne veux me fâcher avec aucun copain tout en continuant à dire des conneries dans les réseaux sociaux."

    Voilà. Faisons ça puisque tout le reste fout le camp.

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    1. Oui. A la limite, je veux bien me fâcher mais AU BISTRO.

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    2. Je suis nostalgique des engueulades de comptoir. Genre : "Mais putain, tu vas nous laisser parler." "oui mais il faut que je t'explique" "vas donc expliquer aux autres connards dehors et fout nous la paix, on boit un coup entre potes" "si tu le prends comme ça, sors avec moi, je vais t'expliquer" "tu n'as rien à m'expliquer je sortirai après avoir fini mon verre".

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    3. Moi, je ne me suis jamais engueulé avec personne à un comptoir. Ou alors, j'avais dépassé les 4 grammes et j'ai tout oublié.

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    4. Ca me rappelle quand vous avez jeté votre bière à la tronche du patron de la Comète et qu'il vous avait coursé avec la bombe de lacrymo... On avait bien rigolé. Surtout moi.

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    5. En fait, je triche : je me souviens parfaitement de cette soirée !

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  3. Je vais défendre ici en deux points un ministre du gouvernement Castex, ca va me changer un peu.
    - Premièrement, vous exagérez un poil quand vous dites que Mme Vidal a dit que le CNRS était infesté d'islamo-gauchistes. Au contraire, elle a demandé au CNRS, qui dépend de son ministère de faire une étude sur le sujet. Ne paye-t-on pas les sociologues du CNRS pour faire des rapports de la sorte?
    - Je comprends qu'elle soit un peu énervée par ce qui se passe dans les universités. Ici on ne peut plus monter une tragédie grecque, là on empêche le débat en interdisant un intervenant, ailleurs on censure des auteurs. Et pendant ce temps là on multiplie les cours, les thèses et les chairs sur les luttes intersectionnelles, l'histoire decoloniale et autres probleme de genre et de racialisme. Cette agitation se fait au détriment de la physique, des maths, de la medecine et ce n'est pas une participation à un projet US sur Mars qui fait oublier que la France ne brille pas en ce moment pour la mise au point de vaccins contre le COVID, n'a plus beaucoup d'ambitions spaciales, n'est pas en avance dans le domaine de l'intelligence artificielle.

    Le ministre est maintenant au pied du mur: soit le CNRS et les présidents d'université font le rapport demandé de façon sérieuse ou bien ils refusent de se mettre au boulot comme ils le clament en ce moment. Dans ce dernier cas, il ne restera au ministre que la possibilite de limoger ce petit monde pour refus d'obeissance (l'obéissance d'un fonctionnaire à son ministre n'est elle pas une vertu républicaine que vous chérissez?), ou alors de démissionner. On verra bien.

    Malgré cette divergence d'appréciation sur le ministre de la recherche, je vous rejoins sur votre conclusion: On est mal barré!

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    1. J'ai forci le trait et je sais que c'est le bordel dans les universités. Mais c'est une erreur de communication qu'a faite le ministre.

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  4. Je ne sais pas si il y a beaucoup d'islamogauchistes à Trappes, j'habite à coté je connais un peu, mais s'il y en a, les barbus du coin doivent s'en servir comme paillasson. Le progressisme, l'égalité homme femme, le féminisme, ils s'en battent les couilles comme de leur première fatwa.

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    1. Aucune chance de croiser un islamogauchiste à Trappes, ils vivent plutôt dans les quartiers parisiens huppés. Et tu as raison, ils s'en servent de paillasson avant de leur caler les pattes arrières dans les bottes comme on faisait naguère à la campagne avec les chèvres.

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  5. J'en profite pour remettre ici ma propre définition de l'islamogauchiste : un partisan de la dictature du prolécharia.

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  6. Les photos sont jolies. Des endroits où un Dieu bienveillant aurait envie d'être.

    Sur le reste, sur ce point là, je suis d'accord Didier sur la définition (facile mais bien trouvé).
    Et je trouve qu'une certaine gauche (pas la tienne, et je la tiens en estime), s'est vautrée dans cette facilité électorale, assassinant une deuxième fois Jaurès.

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