Froger, fédérez (la gauche) !

 

La victoire de la socialiste dissidente face à la candidate LFI soutenue par la Nupes, donc le PS, semble aussi un pas (le premier…) vers la réussite pour tous les gens de gauche qui, d’une part, ne croient pas à une alliance électorale avec une gauche franchement radicale pour un retour au gouvernement et, d’autre part, désapprouve le comportement ou les actions de certains membres de l’alliance sur des sujets divers comme tout conflictualiser, manifester avec des islamistes, présenter d’une candidate antivax, comparer l’Etat d’Israël avec un état ségrégationniste, donner des leçons sans être capable d’être au net dans ses affaires internes, traiter sans cesse d’assassins les forces de l’ordre.

C’est aussi un espoir « pour tous ceux qui à gauche comptent sur une politique réformatrice, sur la défense d’un modèle social basé sur l’accès à l’éducation, au travail, à la santé, une gauche pour qui le mérite et la sécurité ne sont pas des gros mots au lieu de cette gauche revancharde qui imagine faire société en rejetant ce qui n’est pas elle et en victimisant tous ceux qu’elle considère comme des potentielles clientèles électorales. »

 

J’ai piqué cette phrase à un copain, dans Facebook. Vous pensez bien que je suis incapable d’écrire un truc comme ça. Je vais recommencer à parler le « Jegoun », rassurez-vous !

Tiens ! Commençons fort : j’exècre les trous du cul qui pensent que seuls « eux » sont à gauche. C’est une constante, pourtant, depuis l’existence de ces notions de droite et gauche : pour chaque gauchiste en sang et en os ou en bière et en gorgonzola, tous ceux qui ne pensent pas comme lui sont de droite.

Prenons ce pauvre gars qu’est devenu Mélenchon et qui a tweeté, hier : « #Ariège Voilà à quoi servent les "dissidents du PS". Refuge du vote Le Pen et Macron au 2etour pour battre l'opposition à la retraite à 64ans. Lamentable combine politicienne. Mais la lutte continue. Pensée triste pour @BenedictTaurine ex députée LFI piégée par les droites unies. » Dans la mesure où il crache largement à la gueule de certains types de gauche, il ne mérite que le mépris. Les 60% de votants qui ont voté pour la dame de gauche victorieuse ne sont pas des gens de droite mais simplement des gens qui ne veulent pas d’une clique au pouvoir, clique créée par Mélenchon, pour le bien de Mélenchon mais n’ayant réussi, à ce jour, qu’à peu près rien à part irriter les sympathisants sincères obligés d’aller voir ailleurs.

La Nupes et, a fortiori, LFI n’ont pas le monopole de la gauche. Foutez-le-vous dans le crâne. Peut-être pourrez-vous, alors, commencez par défendre les opprimés sans aucune concession, comme les femmes forcées de porter le voile pour se cacher, et par arrêter de défendre des privilégiés comme les salariés de grosses entreprises, au détriment du petit peuple laissé à lui-même.

 

Toujours est-il que Faure s’est encore planté. Comme toujours. Il faut vraiment qu’il démissionne. Tenez ! Il y a eu une élection en Finlande. Il a tweeté : « #Finlande : @MarinSanna est battue. La droite nationaliste réalise le meilleur score de son histoire et fait jeu égal avec le centre droit. Combien d’alertes encore faudra-t-il ? Ceux qui divisent la gauche prennent 1 lourde responsabilité. » Il va continuer ainsi ! Ceux qui divisent la gauche sont peut-être ceux qui passent une partie de leur temps à insulter les autres…

 

Le résultat de cette partielle montre d’abord qu’une alliance électorale de premier tour n’est en aucun cas un prérequis à une victoire de la gauche qui dépend plus de circonstance (en l’occurrence, une circonscription largement acquise à la gauche). D’ailleurs, jamais la gauche n’a eu besoin d’une alliance électorale de premier tour (hors « cessez-le-feu ») pour gagner, que cela soit pour le Front Populaire, pourtant sorti en exemple, comme, en 1981, 1997 et 2012… Notons d’ailleurs que, parmi ces quatre période, celle qui s’est le moins bien passé est clairement la dernière quand la gauche radicale a refusé de participer au gouvernement ! Ceux là même qui appellent à l’union, n’importe comment, aujourd’hui…

Il montre ensuite, je le disais, le retour d’un espoir. Evidemment, celui des zozos comme moi qui se vantent d’être des « Républicains de gauche ». Celui d’une foule d’anonymes, des braves gens que je n’avais jamais vu formuler une opinion politique dans les réseaux sociaux. Celui de gens de gauche, passés corps et âme chez Macron mais qui se disent bien que le bout de l’impasse est proche, qu’à partir de 2027, rien ne va plus, la politique se focalisera entre des populistes des deux bords, que tout oppose sauf la volonté de faire tomber l’ordre en place pour exister.

 

N'allez pas croire que je crie à la victoire (d’autant que je n’ai pas grand-chose à cirer des socialos de l’Ariège, désolé…). Mon « camp à renaitre » manque de chefs de file. Ce pauvre Cazeneuve à le charisme d’une huitre hémophile et personne d’autre, d’envergure nationale, ne pointe son nez. Mais, cette élection, comme le récent congrès du PS qui a montré que les partisans de la Nupes ne sont une extrême majorité et tous les événements de ce type montreront peut-être qu’une opposition insultante n’est pas la seule solution pour revenir aux manettes.

D’ailleurs, si la moitié des socialistes passés dans l’opposition en 2017 ne l’avaient pas fait frontalement mais avait adopté une attitude plus conciliante avec LREM, on n’en serait peut-être pas là ! Pourquoi Macron a fait sa réforme des retraites iniques si ce n’est pour récupérer des voix de droite ? Pourquoi a-t-il eu besoin de le faire ?

Il y a toujours une histoire d’œuf et de poule. Certains continuent à penser que c’est Hollande qui a tué la gauche. Le débat n’a pas pu être tranché. Certains sont rester arrimés à leurs convictions. Il n’empêche que des zozos qui ne veulent pas enlever des charges à des entreprises mais crient à la nécessité de réindustrialiser la France mériteraient peut-être un léger séjour au cabanon.

Les électeurs du centre gauche, mes fameux « Républicains de gauche » sont sans doute fous mais pas totalement cons. Peut-être que cette élection a montré qu’il était temps de les écouter. Mais non. Faure a tweeté : « Être élue avec le soutien de toutes les droites, ça permet ce soir de gagner contre l’union de la gauche et des écologistes. Ça ne permettra pas de construire l’alternative dont le pays a besoin. C’est ce qu’on appelle une victoire à la Pyrrhus. »

Il n’a rien compris. L’union de la gauche aurait dû être faite autour d’un candidat qu’il aurait soutenu. Personne n’a gagné contre l’union de la gauche vu qu’une personnalité de gauche a gagné. Il n’a rien compris. Il doit démissionner.

Encore et toujours.