Au fond, cela fait à peu près huit mois que l’on n’a pas de
premier ministre, ou qu’on n’a pas de gouvernement, ou qu’on attend que les
heureux élus soient obligés de démissionner. François Bayrou a échoué à former
une équipe pour ce week-end ! On verra demain. Ou après-demain. Ou un
autre jour.
Outre le fait que l’on se rend compte qu’il y a pas mal de
branquignoles parmi les responsables politiques, on voit aussi qu’on peut très
bien se passer de cette bande de guignols : depuis le temps, on a géré des
jeux olympiques, une rentrée scolaire, la reconduction d’un budget, une très
grosse catastrophe naturelle qui a ravagé un de nos départements assez peu
métropolitain (et qui n’intéresse donc l’opposition que quand ça va encore plus
mal que d’habitude pour qu’il puisse taper sur les gens qui essaient de patauger
dans cette fange pour sauver quelques menues apparences).
Voila un billet de blog pour rien. Ou presque. Je vais tout
de même rappeler que j’avais à peu près prévu le scénario (sans en tirer de
gloriole : je ne suis pas le seul et tout cela est lamentable). « On »
avait dit à Emmanuel Macron qu’il fallait un premier ministre de centre gauche.
L’opposition de gauche continue à être lamentable en
espérant éternellement de nouvelles élections. Or, elles ne changeront rien. De
nouvelles législatives ne pourront pas avoir lieu avant six mois (voire neuf,
on ne va pas les faire pendant l’été) et ne changeront probablement rien sauf
si un « miracle » fait que le RN arrive en tête, ce que l’on ne
souhaite évidemment pas (non seulement ils ont tendance à avoir des idées qui
puent du cul mais, en plus, ils sont probablement totalement incompétents).
Quant au remplacement du président, il ne permettra pas de donner une nouvelle
majorité au Parlement.
Il faut rappeler à tout le monde que la situation de notre
Assemblée n’est pas exceptionnelle : dans de nombreux pays au monde, les
dirigeants des partis doivent composer pour former une majorité (et quand ils n’y
arrivent pas, au fond, rien n’est bloqué).
Alors, on peut se dire qu’il est temps de changer la
Constitution, espèce de spécialité française (vous connaissez plus de pays
occidentaux, vieilles démocraties, qui en changent aussi souvent ?). Honnêtement,
tant que les branquignoles ne changeront pas de comportement, on est mal barrés…
Voyez la réforme des retraites : certains sont attachés à son maintien, d’autres
veulent absolument sa suppression. Tous ces clowns ne pourraient s’entendre
pour dire qu’on va l’améliorer, corriger des cas à la marge (comme les petites
retraites, les carrières longues…). Mélenchon raconte n’importe quoi ! Il
veut par exemple que les retraites soient au minimum de 1000 euros, sans même
la conditionner par le fait d’avoir cotisé assez ! Autant le foutre dans
le cul profondément aux smicards et aux types qui font un boulot pénible
pendant plus de quarante ans.
Complètement fous ! A droite, personne ne semble
comprendre qu’ils nous les brisent avec cette réforme inique qui a une majorité
contre elle.
« Bah ! » dirait le sage…
On verra bien la tête du gouvernement Bayrou ce soir à 18H ou plutôt 19H vu qu'ils sont toujours en retard. Et comme tu le dis Melenchon raconte n'importe quoi : c'est de la démagogie, faire croire qu'on va prendre le fric des milliardaires et tout payer avec, et créer encore plus de dettes pendant qu'on y est. Donc on verra quelles personnalités de gauche iront dans le gouvernement de Bayrou, par personnalité je pense vieux politiques autrefois de gauche.
RépondreSupprimerOuais, des vieux crabe comme Migaud et Rebsamen voire Mosco mais ça fait longtemps qu'on ne les considère plus comme de gauche.
SupprimerQuel bordel, ça nous aura amusé (quoique) cette année.
RépondreSupprimerHier soir je me servais un whisky en attendant le gouvernement. Je vais refaire pareil ce soir
Normalement ça devrait venir maintenant.
SupprimerE. Borne à l'EN, M. Valls à... n'importe quoi. L'impression de revoir "Un jour sans fin".
RépondreSupprimerMarc
Tu as des arguments ?
SupprimerPlein.
RépondreSupprimerNe serait-ce que la légitimité des urnes. E. Macron perd les élections législatives, et on repart pour un tour avec E. Borne.
En tant que 1er ministre, M. Valls avait refusé de recevoir les syndicats et de discuter de quoi que ce soit sur la réforme du collège, publiant même le décret le soir d'une grosse mobilisation. Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela ait pesé sur une partie de l'électorat du PS.
Quand ces gens sont au pouvoir, ils doivent aussi accepter qu'ils ne sont pas les seuls à être élus. Trancher oui, mais en acceptant d'évoluer sur ses positions.
On s'étonnera que le pays soit très divisé après ça, et que les français se détournent de la politique.
Marc
A propos de l'éducation nationale (et je réponds surtout à ton commentaire à mon billet suivant), les profs n'aiment jamais leurs ministres sauf les quiches qui ne restent que quelques mois et qui n'arrivent rien à faire. Je parlais de Borne et de Blanquer, indépendamment de leurs couleurs politiques : les gens critiquaient Blanquer qui était expérimentés et critiquent maintenant Borne parce qu'elle ne l'est pas alors que c'est devenu une vraie politicienne (et elle est autant expérimentée en éducation que la plupart des andouilles "sous Hollande").
SupprimerA ce stade, à part la médecine, je ne vois pas...
Et la difficulté est qu'on ne peut rien faire de l'EN, c'est toujours refusé par les profs qui ne se rendent pas compte que les ministres sont au services du peuple pas des enseignants.
Tu parlais de Parcoursup (dans le commentaire à l'autre billet) qui n'est certes pas satisfaisant mais se rend-on compte que le système précédent était pire ? Que l'orientation a toujours été un problème, envoyant les élèves dans des filières surchargée et sans débouché, par exemple ? Et, dans la mesure où les places sont "physiquement limitées), comment peut-on en vouloir "aux dites filières" de choisir ceux qui pourraient y progresser, selon leurs critères ?
Ok, alors j'en fais un de plus !
SupprimerDire que les professeurs n'aiment jamais leur ministre, c'est très réducteur. Cela voudrait dire qu'ils n'ont pas de raison valable de protester. Et quand on voit l'état de l'Ecole, on devrait se demander s'il n'y a pas un fond de vrai dans leurs protestations.
Je dirai plus qu'il y a un désaccord profond avec les politiques éducatives. Et ceci depuis trop longtemps. Les politiques prétendent faire sans nous. Mais à un point... Pourtant nous connaissons le système de l'intérieur.
Problème : le détail de ces politiques n'intéresse personne. Et on se retrouve systématiquement avec de vagues idées, souvent simplistes, largement diffusées dans la presse.
Je pourrais multiplier les exemples. Le Choc des Savoirs en est un énième. Une chose qui n'est jamais dite sur le sujet, c'est qu'entre autres, manquant de professeurs de français et de mathématiques devant les besoins affichés, des professeurs d'autres disciplines ou du Primaire interviennent sur ces heures. Pour une réforme qui prétend lutter contre les difficultés dans les "enseignements fondamentaux", cela la fout mal d'y mettre des enseignants qui n'ont pas la formation adéquate. Mais qui le dit ? La presse n'a jamais le temps. Par contre elle a le temps de dire que G. Attal a fait un passage remarqué à l'EN.
De plus les ministres devraient être au service du peuple. Mais quand ils suppriment en masse des postes (Sarkozy : 80 000 !), est-ce qu'ils expliquent les enjeux aux usagers ? Les parents chouinent quand la prunelle de leurs yeux est dans une classe surchargée. Spécificité française. Mais ils votent pour ces choix.
Pour Parcoursup, il n'a pas réglé le réel problème d'orientation que vous soulevez. Il a augmenté les inégalités sociales et les inégalités filles-garçons. Je pourrais détailler, mais c'est long.
En réalité, on a adapté la demande à l'offre, en sous-investissant dans le Supérieur. C'est un choix, mais qui n'a jamais été présenté ainsi aux parents. Le système est opaque, le fils d'une ministre le contourne, et... Il ne se passe rien.
Marc
Encore un de tes commentaires auxquels j'oublie de répondre... Il faut dire qu'il est arrivé pendant mes heures de bistro. Pourtant, chacune de tes phrases mériterait une réponse.
SupprimerPar exemple, "c'est réducteur" mais pourtant parfaitement exact. "Quand on voit l'état de l'école"... on se demande s'ils ne sont pas les principaux fautifs (même s'il subissent une espèce de déliquescence de la société), du moins plus que le pouvoir politique qui essaie de faire bouger la chose. Rappelons-nous du Mammouth d'Allègre...
Les politiques n'inventent rien quand ils arrivent au ministère. Ils sont entourés de haut-fonctionnaire qui sont spécialisés dans les dossiers : c'est un peu le job d'un ministre.
Pour le reste, je ne connais pas assez le milieu mais pour ce qui concerne le choix des électeurs : comment voulez-vous qu'ils votent pour une gauche qui dénonce le déficit créé par la macronerie tout en promettant l'augmentation du nombre d'enseignants ? Il y a un problème de communication, voire de quadrature du cercle...
Parcoursup n'est qu'un outil pour répondre à une situation abominable. Il aurait fallu arrêter de taper dessus pour des anecdotes et l'améliorer progressivement.
Je ne comprends pas ceci :
RépondreSupprimer1/ Pourquoi les plus hurleurs de la gauche/gauche répètent à l’envie qu’ils sont majoritaires et que le gouvernement n’a pas de majorité, alors qu’ils ont eux-même 193 députés et les partis qui soutiennent le gouvernement en disposent de 213.
2/ pourquoi les médias et la gauche rabâchent ad nauseum que le gouvernement est dans la main du RN alors que cette situation n’existerait que si le ps votait pour une censure.
Le gouvernement est dans la main du ps non ?
Hélène