En rédigeant mon dernier billet au sujet des militants
socialistes qui préfèrent se rapprocher de LFI que de se réconcilier avec
Manuel Valls qui fut tout de même un des membres éminents de leur jadis glorieuse
formation politiques, j’étais loin de me douter qu’il ferait autant l’objet de
commentaires dans les réseaux sociaux. Je passe la
vidéo TikTok de Pascal Boniface, ce type arrivant à raconter plus de
conneries en cinq minutes que l’ensemble des clients au comptoir d’un bistro à
la fin de l’apéro.
Je précise tout de même que je suis tombé sur cette vidéo
par hasard. Je veux bien m’abonner aux comptes de Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon
pour poursuivre mes études des élucubrations politiciennes des dirigeants de
LFI, avec l’esprit scientifique qui me caractérise. Notons que les trois font
partie des andouilles qui ne comprennent rien à TikTok et à son intérêt. Au
moins, comme je le disais hier, Mathilde Panot semble chercher à utiliser ce
truc pour sa propre formation.
Cessons cet aparté ! Je fais référence aux commentaires
divers, notamment dans Facebook, et à une publication de l’amie Céline Pina, publication
que j’approuve pleinement sauf, peut-être, l’introduction. Je vais la citer
intégralement dans les commentaires de ce billet, si j’y pense.
Mais concentrons-nous sur l’entame de son texte : « Manuel Valls est violemment attaqué pour une seule raison
: il a énoncé une vérité qui dérange. Il existe bien deux gauches
irréconciliables. » Tout d’abord, en disant cela, il a parfaitement
raison. C’est incompréhensible que des militants du centre-gauche puissent le nier
tant il est vrai que de tous temps, les trotskistes voire les communistes ont
presque eu pour seul objectif de faire couler les socialistes.
Par contre, il me semble détesté par une grande partie des
membres du Parti Socialiste depuis bien plus longtemps que la formulation de
cette maxime (2016). A la fin de l’été 2011, j’avais assisté aux universités d’été
du PS qui avaient lieu au cours de la dernière ligne droite de la primaire qui
a poussé François Hollande à la présidentielle puis à la victoire à cette
dernière. Déjà, Manuel Valls suscitait la haine de tous ces braves militants
pour une raison que je n’ai jamais comprise. Il avait, paradoxalement, réussi à
déclencher un tonnerre d’applaudissements à l’issue d’un discours au sujet de
la république, ce qui m’avait bien fait rigoler, de même que des copains de « la
vraie gauche » qui étaient visiblement très agréablement surpris.
A cette époque, j’avais partagé un court moment avec Manu et
j’avais appris à l’apprécier, un peu par pitié, tant il semblait perdu face à
des géants de la politique : Aubry, Royal, Hollande… mais son côté « droit
dans ses bottes » avait fini par m’exaspérer ce qui fait qu’il n’est pas
resté longtemps « dans mon cœur ». En revanche, quand il a soutenu
Emmanuel Macron, en 2017, après avoir participé à la primaire du parti
socialiste, je l’ai considéré – irrémédiablement – comme un traitre et je ne
peux plus le blairer.
Ce qui, je pense, ne m’ôte aucune objectivité.
Les raisons de cette haine autres que celles liées à son
action politique en tant que premier ministre me semblent à chier. Par exemple,
les zozos lui reprochent de s’être présenté aux municipales à Barcelone mais je
n’arrive pas à voir le mal. Le pire est qu’ils le critiquent parce qu’il avait
dit qu’il ne ferait plus de la politique qu’en Espagne et qu’il aurait donc abandonné
une de ses promesses. Les andouilles ont oublié Jospin qui avait déclaré, en 2002 :
« Je me retire de la vie politique »… Ca ne l’avait pas empêché de
tenter un retour à l’occasion des primaires pour 2007, qu’il avait d’ailleurs
sagement abandonnées.
Parmi les reproches qui lui sont faits au sujet de ses
actions en tant que premier ministre, j’ai vu des gogos lui attribuait des
faits (la loi travail, le retrait de la nationalité française dans certaines
conditions…) qu’ils ont, jusque là (donc avant le retour de Valls au premier
plan) attribué à François Hollande. Ils lui reprochent même d’avoir fait renoncer
à ce dernier à se représenter, à cause de ces décisions et des propos qu’il a pu
tenir !
C’est un comblent !
Ils oublient évidemment de préciser que les frondeurs ne
sont pas étrangers à la baisse de popularité de pépère, que deux éléments ont
forcé ce dernier à se retirer, notamment les statuts idiots du PS qui l’auraient
obligé à participer à une primaire et le fait que, objectivement, s’il était
arrivé au premier tour, il aurait partagé l’électorat avec Emmanuel Macron,
faisant en sorte que le second tour aurait nécessairement vu un duel entre
Marine Le Pen et François Fillon, à savoir une droite dure et une extrême
droite.
D’ailleurs, cette primaire pour 2017 marque un tournant dans
la vie de la gauche française vu que c’est depuis que le PS fait des scores
dérisoires à toutes les élections nationales. Moi-même, je n’avais pas voté (ni
à la primaire ni au premier tour) mais je ne suis pas spécialement fier d’avoir
encourager certains (les lecteurs de mon blog et ma mère) à choisir Benoît
Hamon. Manuel Valls aurait été un candidat bien moins pire et nous n’en
serions pas là !
Nous n’en serions pas là, non plus, si le parti socialiste
avait suivi une ligne républicaine et « laïcarde » derrière Manuel
Valls depuis des années en refusant de se jeter dans les bras d’un parti
politique utilisant l’antisémitisme comme « levier de mobilisation
politique ».
Au fond, il n’est pas faux de dire qu’il y a deux gauches
irréconciliables et il faudrait l’admettre pour éviter des constats comme celui
qui a donné 160 députés à la gauche aux dernières législatives contre 227 en 2007,
par exemple, pour ne citer que la précédente déroute de la gauche avant l’ère « Hollande ».
Et ces guignols continuent à crier qu’ils ont gagné.
Peut-être manque-t-il à cette gauche un lascar qu’ils ne
peuvent plus blairer. Parce qu’il a fait un constat ?
Voila la publication FB De Céline Pina :
RépondreSupprimer"Manuel Valls est violemment attaqué pour une seule raison : il a énoncé une vérité qui dérange. Il existe bien deux gauches irréconciliables.
Une gauche totalitaire qui a été de toutes les horreurs et a soutenu tous les génocides et tous les massacres. De Staline à Pol Pot en passant par Mao. Aujourd’hui cette gauche qui aime la haine, le sang et l’appel au meurtre revendique son antisémitisme et s’allie avec les islamistes, les nouveaux nazis du XXIe siècle. D’ailleurs leurs alliés islamistes ont aussi été les alliés d’Hitler en leur temps et les Frères musulmans n’ont jamais caché leur violence ni leur projet de conquête. Cette gauche, qui aime le sang versé et cautionne de fait les horreurs commises par le Hamas (en les habillant du terme de résistance et en accusant de génocide Israël) et les islamistes d’où qu’ils massacrent, est représentée électoralement. En effet, une partie de leur électorat est suffisamment stupide pour confondre « étiquette de gauche » et « incarnation du Bien » et ne regarde jamais la réalité ; quant à l’autre partie, totalement islamisé, elle rêve de califat et utilise la gauche comme un cheval de Troie dont le destin sera de propager la charia et la violence islamiste. Ces électeurs-là, au nom de la résistance contre un fascisme imaginaire d’extrême-droite votent pour le fascisme bien réel des islamogauchistes.
La gauche républicaine, elle, est orpheline et n’est plus représentée. En s’alliant avec LFI, le PS et EELV ont cautionné l’utilisation de l’antisémitisme comme levier de mobilisation politique. De toute façon ils ont besoin des islamistes pour sauver la plupart de leurs postes. Ils le savent et ont bu toute leur honte depuis des années. Ils ont accepté le fait d’avoir besoin du fascisme vert pour garder leurs petits avantages. Cela ne les dérangent pas mais ils veulent quand même conserver une bonne image. C’est cela qui les rend si haineux : Manuel Valls est le rappel vivant de leur déchéance et de leur trahison des valeurs humanistes. Il a osé dire ce qu’ils s’évertuent à cacher.
Alors oui l’homme n’est pas parfait. Il est critiquable et son passage par l’Espagne a déçu. Mais il n’a pas cédé sur l’essentiel et il mérite d’être soutenu.
Je remercie @BrunoRetailleau d’avoir eu l’honnêteté de le soutenir clairement. Quand on voit par qui, comment et pourquoi Manuel Valls est attaqué, la vulgarité, la violence et la bêtise crasse de celui qui l’a insulté sur l’antenne de France Inter, on a honte du soutien apporté par une partie de la gauche à de tels propos, et honte du silence de la plus grande partie de la classe politique.
Mais Manuel Valls, contrairement à ceux qui l’insultent, sait faire la différence entre le juste et l’injuste et a choisi le bon côté de l’histoire.
Orpheline comme lui d’une gauche humaniste, républicaine et démocratique, je lui apporte tout mon soutien et je salue sa dignité et son courage face aux attaques indignes."
C. Pina est en colère, et cela lui fait tenir des propos excessifs, sans pour autant disqualifier l'ensemble de sa tribune. Comme, toutes proportions gardées, l'auditeur de France Inter selon moi.
SupprimerMV n'est pas attaqué pour une seule raison. Et quand elle parle d'une gauche totalitaire, elle mélange plusieurs choses. Il faut dire que l'histoire de l'extrême gauche, même récente, est compliquée.
Elle oublie que des personnalités aussi diverses que Cambadélis et Jospin (OCI), que Kouchner et Finkielkraut (maoïstes) ont pu avoir eux aussi des positions extrêmes dans leur jeunesse.
Et je ne les en blâme pas : on a bien le droit, y compris d'évoluer, voire même de s'embourgeoiser. Mais C. Pina semble se croire elle-même dans le fameux "camp du Bien". A délivrer des certificats de "gauche républicaine", comme d'autres "stupides" le font pour l'étiquette de gauche.
Mais il y a beaucoup de colère, et on personnalise trop dans cette histoire. Que son camp (qu'il contribue encore à affaiblir) défende MV, cela me va. Et qu'il se mette vite au boulot (et l'outre-mer en a terriblement besoin), pour qu'on passe à autre chose. Mais pas avec des arguments du type "l’homme n’est pas parfait… Il a déçu". MV est aussi le "rappel vivant" de bien d'autres choses.
Marc
Je me demande si tu as lu mon billet vu que j'y dis que ce n'est pas la seule raison qui fait que Valls est attaqué.
SupprimerOui, je l'ai lu. Et malgré des différences de point de vue, je suis plus d'accord avec vous qu'avec C. Pina. Mais comme vous partagez sa tribune, j'ai pensé ne pas être hors sujet en la commentant.
SupprimerMarc
Mais elle ne fait que défende la notion de gauches irréconciliables (et donc le fait que Valls n'a pas eu tort à ce sujet) avec une gauche totalitaire et une gauche républicaine.
SupprimerSon tort est peut-être de réduire la gauche républicaine au seul Valls (ce que m'a fait remarquer un copain dans Facebook, à raison, mais on peut lui opposer que les autres membres de cette histoire ne sont plus trop visibles).
Après, tu prends des exemples comme Jospin, des types qui ont été à l'extrême gauche. Or, la plupart des zozos militants socialistes ont été à l'extrême gauche. Je me rappelle d'une période de ma vie (en 1984, 85, quand j'avais 18 ans) où je soutenais moi-même des position à gauche du PC... J'ai plus souvent voté pour la gauche radicale que pour le centre gauche même si, évidemment, me lire ferait croire que je ne suis pas franchement de gauche.
La question n'est pas là.
Céline ne se situe pas nécessairement dans "un" camp du bien. Seule cette gauche radicale (pas la mienne) se croit membre de ce camp du bien. Un type normal a forcément ses démons (tu auras compris de nos récentes discussions, par exemple, que nous ne sommes pas franchement d'accord au sujet de l'EN). Seul un type pragmatique peut les assumer. Par exemple, Mélenchon a parfaitement raison quand il parle de l'immigration. Je l'ai dit dans mon blog, soulignant ses arguments les plus justes. Par contre, je ne fais pas partie du camp du bien et ne peux pas dire que l'immigration n'est pas un problème.
Et c'est ainsi que tout le monde du camp du bien se mélange les pinceaux entre la défense des opprimés (les immigrés), leur assimilation aux musulmans (mais quelle connerie !) et la défense des terroristes musulmans (quel manque de recul au sujet de la Palestine) !
On ne se croit pas pour autant dans le camp du bien. On est d'accord sur le fait que les actions commises par le gouvernement israélien mériterait une grosse distribution de baffe. On le dit. Par contre "le camp du bien" ne défend jamais l'antithèse...
Par ailleurs, Céline est elle-même une personnalité décriée. Par exemple, c'est une des premières à avoir "quitté" le Printemps Républicain (ce que j'ai fait aussi) et elle a tenu des propos que je n'ai pas appréciés (comme la défense de l'extrême droite par rapport au camp du bien). Mais son engagement politique depuis son départ du PS est bien la lutte contre la compromission des élus de gauche avec l'islam politique pour des raisons électorales, ce que j'approuve pleinement. Il me semble logique qu'elle défende Valls pour ces sujets.
Par contre, je pense, et c'est l'objet de mon billet, que les propos de Valls sur les gauches irréconciliables ne sont pas à l'origine de la haine qu'il suscite.
Enfin, si j'ai recopié le texte de Céline, c'est parce que je n'aime pas sortir un extrait sans permettre à mes lecteurs de le replacer dans le contexte (et la dernière fois que j'ai fait un lien vers une publication Facebook, j'ai foiré - dans certains cas, seuls les membres peuvent lire).
Si je viens commenter sur votre blog, c'est parce que les positions que vous prenez m'intéressent. Même si je ne suis pas toujours d'accord, loin de là (notamment sur le camp du Bien, et ce que je disais sur le "même sac", ce que fait C. Pina). Je veux comprendre.
SupprimerA propos des actions commises par le gvt israëlien et du centre gauche : "on le dit"... Mais je ne l'entends pas. Cependant je n'entends pas davantage la gauche radicale parler du droit d'Israël à se défendre.
Sur la laïcité, j'ai mis tout cela à distance, car dans ma tête c'est clair. Sur les religions en général, et l'islam en particulier. Et j'ai des éléments de réflexion avec l'évolution de certains de mes élèves.
Sur l'EN, je n'ai pas vraiment relancé. C'est un sujet très sensible pour moi. Auquel je consacre énormément de temps, parce que je considère que c'est important pour notre pays, parce que cela a du sens. Et… dont une majorité de français se fout, quoiqu'ils en disent. J'ai constaté l'évolution sur un temps très long.
Aussi je ne cherche pas à convaincre, et je ne viens pas ici pour ferrailler. J'ai quitté les RS entre autres pour cela.
Merci pour votre réponse, c'est ce que je viens chercher ici.
Marc
J'ai écris sur mon blog que Valls est comme un sifflet à ultra-sons sur les chiens : tu prononces son nom, hop ça aboie.
RépondreSupprimerC’est à peu près ça.
Supprimer... contre Valls ?
RépondreSupprimerOui tout contre
Ah.
SupprimerHélène
RépondreSupprimerOh
SupprimerJe faisais référence à une réplique de Sacha Guitry :
Supprimer"je suis contre les femmes ... tout contre" 🙂
Mais mon post est parti avant que je le termine.
Voilà
Hélène
J'avais compris.
SupprimerVous vous êtes abonné "aux comptes de Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon pour poursuivre mes études des élucubrations politiciennes des dirigeants de LFI, avec l’esprit scientifique qui [vous] caractérise". Je crois que l'on décerne les palmes académiques et même le grand prix du CNRS pour moins que cela !!!!
RépondreSupprimerLa Dive
J’espère bien !
SupprimerLe traitement contre lui est assez insupportable, mais ça le rend sympathique. Trés bien la reprise de l'article de Céline Pina.
RépondreSupprimerIl y a encore de la marge quand même.
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