En salle

25 septembre 2025

Quand Sarkozy trône

 


On attend aujourd’hui le jugement en première instance dans le cadre du procès de l’affaire du financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Il risque sept ans de prison et une belle amende. Je me rappelle cette époque où, avec les copains blogueurs de gauche, on n’arrêtait pas d’émettre nos doutes et de penser qu’il était coupable, qu’il avait gagné l’élection en trichant, qu’il fallait que la justice se saisisse du dossier, ce qui a mis quelques années. Il y a eu ensuite une longue instruction puis le procès et, maintenant, le verdict, qui ne changera pas grand-chose, il devrait faire appel

Au fond, c’est plutôt risible, a posteriori, de penser que le candidat de la droite « Républicaine » ait eu l’irrésistible besoin de tricher pour battre Ségolène Royal…

Il y a eu entre temps les événements qui ont poussé à la mort de Kadhafi pour lesquels nous avions suspectés une intervention de « nos services » pour éliminer un témoin. Et il y avait eu, bien avant (mais l’instruction a duré encore plus longtemps), l’affaire Karachi avec des soupçons de financement illégal de la campagne d’Edouard Balladur avec des suspicions autour de Nicolas Sarkozy.

Je me souviens de ceux des copains qui faisaient des fixettes sur ces affaires, fixettes que je relayais distraitement… Des affaires d’une gravité bien plus importante que celle des turpitudes du couple Juppé Chirac pour le financement du RPR…

Il n’empêche que, maintenant, la politique française est bloquée et qu’on attend de prochaines élections, anticipées ou non, et que les gagnants devraient être issus du Rassemblement National, dernier parti politique dont des membres, dont la cheffe, ont été condamnés pour des histoires de financement illégal.

 


De nos jours, on se fout de Nicolas Sarkozy (il parle plus de son rejeton insipide dans la presse). Il s’est coulé lui-même avec des discours tenus vers 2010 (sans compter que sa gestion de la crise de 2008 est discutable). Il a fait une mauvaise campagne en 2012 (même que François Hollande n’a pas eu besoin de faire des magouilles financières pour l’emporter, tout comme Sarko aurait largement gagné face à Ségo la fois précédente sans rien faire). Il y a eu toutes les âneries à la tête du « grand partie de droite », par la suite. Rappelons-nous la COCOE ! Puis Nico a repris la tête du parti et a fait l’erreur de le renommer en Les Républicains, il a perdu la primaire en vue de 2017, battu par un mauvais candidat, lui-même impliqués dans des trucs financiers (de petite bite)…

Le nombre de députés de cette droite a chuté continuellement : 313 en 2007, puis 195, 112, 61 et 42 maintenant. Au moins, son équivalent à gauche a enrayé sa chute mais grâce à une alliance délirante, le Nouveau Front Populaire. Sa situation n’est pas franchement meilleure. Et, heureusement pour la droite, comme ils ont le Sénat, ils peuvent encore peser… Mais les socialos sont sans doute la clé pour la réussite d’un gouvernement Lecornu, issus de LR. Tentez de suivre.

Et quand je parle de « réussite », c’est surtout pour éviter une censure au moins lors du vote du prochain budget…

 


On s’attend tellement à l’arrivée du RN au pouvoir qu’on entend de plus en plus de commentateurs dire que Gabriel Attal, en ayant préconisé le « Front Républicain » en 2024, ce qui a empêché l’arrivée du RN au pouvoir, a fait une belle connerie : il aurait fallu laisser Jordan Bardella conquérir Matignon et se vautrer par la suite, ses électeurs se seraient naturellement rendu compte que les propositions du Rassemblent National n’amèneraient à rien.

Maintenant, ils ont le beau rôle, au point que d’éminents dirigeants peuvent prétendre que les autres formations politiques et Emmanuel Macron alimentent l’antisémitisme. J’espère que les historiens du futur auront de l’humour…



Notons qu’ils sont bien aidés par une gauche radicale. Manon Aubry a écrit ceci « Après l’attaque de la flottille en route pour Gaza, l’Italie envoie une frégate militaire pour la protéger » dans un Tweet. Je me suis foutu de sa gueule, dans Facebook, parce que la frégate ne va pour « protéger » (elle ne va pas attaquer la marine israélienne soutenue par les Américains, tout de même) mais pour secourir (à savoir, ramasser les zozos dont le bateau prendra l’eau). Surtout, elle ne se rend pas compte qu’elle donne des félicitations à un gouvernement étranger d’extrême droite. Sacrée Méloni !

Notons que j’ai plus rigolé avec un tweet de Thomas Porte : « Cette nuit, juste avant que ses drones commencent à bombarder la #globalsumudflotilla , #Israel a piraté les coms de nos bateaux pour y diffuser du ABBA avec la musique à fond. Parce que #GretaThunberg est Suédoise. Nous allons donc choisir une chanson de ABBA comme hymne officiel de la mission. Et nous continuons notre route vers #Gaza. » Je confirme qu’obliger des gens à écouter Abba devrait être passible du Tribunal Pénal International…

Arrêtons de rire et revenons à Sarko.

 


En 2007, il n’a pas gagné que grâce à un financement illégale ou à la nullité de la candidate en face mais parce qu’il avait un programme pour la France (j’y étais opposé mais ce n’est pas la question), il a présenté des perspectives aux électeurs… Aujourd’hui, la droite n’a plus rien à dire.

Et le RN va gagner à cause de la nullité de tous les autres.

 

 

24 septembre 2025

Proche-Orient : au bord du gouffre, on a fait un grand pas !

 


Je me suis exprimé plusieurs fois, dans ce blog, au sujet du conflit israélo-palestinien. Ma position est un peu fluctuante au fil de ce que je peux lire ou écouter mais l’essentiel de mes propos porte sur les commentaires des militants politiques français (ou pas français, d’ailleurs). Quelles sont ces fluctuations ?

En quelques mots : j’ai toujours dit que le Hamas était le responsable de tout ce bordel et que les « filiales » de l’ONU ne sont pas très claires. Néanmoins, les outrances des dirigeants de l’extrême droite israélienne me sortent de plus en plus par les trous de nez. Depuis la fin de l’été, leurs propos sont terribles : invasion de Gaza, annexion de la Cisjordanie… A croire qu’ils veulent perdre tout le capital sympathie qu’ils ont encore !

 

Depuis mes derniers billets, Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance de l’Etat palestinien, par la France, à la tribune de l’ONU. Si je suis pour la solution à deux Etats, je trouve que ce n’est pas le meilleur moment et qu’il n’est pas assez « précis » quant aux conditions imposées au Hamas.

Ces conditions sont claires et énoncées plusieurs fois mais le meilleur moment ? A quoi bon déclarer une solution qui ne pourra pas être mise en place tant qu’Israël aura des « plans de conquêtes » et tant que l’extrême-droite est au pouvoir ! Et même si elle ne l’était pas, on pourra difficilement virer les colons.

Même si c’est sans doute le souhait de beaucoup de sympathisants d’extrême-gauche. Demandez le pogrom !

 

Je suis fatigué des débats dans les réseaux sociaux avec un tas de types qui refont l’histoire. Tiens ! Dans dix semaines, nous allons commémorer les 30 ans de l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un extrémise israélien. N’est-ce pas cela qui a stoppé le processus de paix ? Ou est-ce le refus de Yasser Arafat, cinq ans après, du processus de création de l’Etat palestinien ? On parle d’une solution « à deux Etats » depuis près de 100 ans.

Et le 7 octobre, un mouvement terroriste palestinien a commis d’affreux attentats qui ont obligé Israël à intervenir, bien trop durement. A la fin, on voit plusieurs personnalités qui estiment que Netanyahou et le Hamas sont complices et va s’engueuler dans les réseaux sociaux pour des brouilles.

 

Comme on n'est pas près d’en voir la fin, continuons à rigoler avec les âneries des dirigeants de LFI ! J’ai vu une vidéo de Manon Aubry, tournée lundi, qui félicitait la mairie de Rennes pour avoir mis un drapeau palestinien. Plus tard, j’ai vu une vidéo d’une élue, tournée alors qu’il faisait nuit, pour dénoncer le fait que le drapeau ait été enlevé.

Ils sont grotesques.

20 septembre 2025

Où l'on reparle du télétravail !

 


Vous me connaissez ! Je suis un grand fan de télétravail (duquel, d’ailleurs, je tire bien plus de bénéfice que d’autres car j’ai un accord avec ma boite qui me permet de passer du temps en Bretagne). C’est un sujet qui revient périodiquement dans l’actualité et c’est le cas actuellement ! Cela vient d’annonces de la Société Générale et je ne vais pas en parler plus longtemps. Restons tout de même dans la banque (ben oui, on ne va pas faire du télétravail si on est fleuriste, mécanicien, couvreur ou barman).

Le télétravail nous est tombé dessus à l’occasion de la crise sanitaire et on s’est rendu compte que les technologies ont suffisamment progressé pour le rendre possible : haut débit, sécurité et VPN…

On estime qu’environ 20% des salariés dont du télétravail (Google donne des chiffres assez variés… Copilot m’indique qu’il y a entre 25 et 30% des gens qui font au moins une journée). C’est assurément un progrès social (même si on trouvera assurément des travers pour les salariés et les employeurs mais à la marge, uniquement).

Parmi les défauts, il y a évidemment le fait qu’il est inégalitaire. Non seulement, tout le monde ne peut pas en faire mais, en plus, il est surtout possible pour des cadres, donc des salariés mieux payés que la moyenne, et il est surtout avantageux pour les salariés des grandes villes (je gagne tout de même deux heures par jour…).

Il n’est néanmoins pas réservé aux cadres, les technologies permettent par exemple à des salariés qui bossent avec des clients par téléphone (SAV, commercial…) de le faire de chez eux.

 


Les avantages sont parfois en « trompe l’œil ». Par exemple, j’ai fait des formations en télétravail, cela me semble inefficace et grotesques (mais, de toute manière, les formations en question sont souvent des trucs totalement inutiles mais rendues obligatoires par la loi ou les entreprises).

Les inconvénients le sont aussi ! Encore un exemple : je connais beaucoup de cas où le droit à la déconnexion est mal compris (ce qui n’est pas réservé au télétravail) ce qui pourrait générer beaucoup de lignes dans des billets de blog !

 

Parmi les 20% de salariés qui font du télétravail, beaucoup n’ont qu’un ou deux jours (alors que les entreprises fonctionnaient très bien lors du Covid où on avait cinq jours). Dans beaucoup de boite, la flexibilité pourrait augmenter (dans la mienne, c’est parfait mais quand j’écoute d’autres personnes, je suis sidéré).

Pour autant, cette flexibilité doit aller dans les deux sens. J’ai parfois des collègues qui sont réticents à venir au bureau si ça ne tombe pas pendant leurs jours de télétravail officiel. Ils sèchent donc des moments importants, comme des déjeuners avec des fournisseurs, des pots de départ et que sais-je ! En outre, il y a trop de gens qui organisent leur vie privée autour du télétravail. Je connais des lascars qui déterminent leurs jours pour garder leurs gosses mais, si le télétravail offre des avantages (par exemple, rester à la maison si un môme est malade), ce n’est pas son but : on est là pour travailler.

Je pense que la légèreté des salariés explique souvent les réticences des employeurs…

 


Le télétravail est tout de même entré dans les mœurs. Ce que fait la SG est un retour arrière sur des acquis et elle pourrait s’en mordre les doigts, par exemple le jour où la crise sera terminée et que les salariés auront comme critère, pour choisir un travail, le nombre de jours à passer obligatoirement au bureau. C’est même déjà le cas ! J’imagine mal un jeune ingénieur en informatique ne pas choisir une boite qui ne lui permet pas de rester à la maison au moins deux ou trois jours par semaine.

Cela finira d’ailleurs par peser sur la compétitivité des entreprises : les plus souples auront les salariés les plus compétents. Et, d’une manière générale, je vois difficilement un patron considérer que ces gars bossent mieux s’ils ont une heure ou deux de transport par jour…

 


Le télétravail est aussi un enjeu pour l’avenir ! Il est probable que la plupart des emplois de bureaux seront réalisables de chez soi, dans les prochaines années. On parle par exemple dans l’article des employés de banque, de la baisse du nombre d’agences bancaires… C’est dans la logique des choses : on fait nos opérations par informatiques et cela va augmenter. Par contre, on aura toujours besoin de conseillers au téléphone (par exemple, j’ai besoin de débloquer des placements financiers pour payer les travaux dans la maison, je peux le faire par téléphone avec un employé).

Il ne faut pas négliger les évolutions du monde du travail. Je citais quelques métiers, en introduction, comme les fleuristes. On imagine bien que, pour faire un bouquet, il faut de la matière première à disposition. Par contre, les volets commerciaux pourront se faire par internet mais les conseillers commerciaux resteront toujours possibles. Par exemple, pour la fête des mères, je voulais fleurir la tombe de ma mère mais les sites internet sont incapables de prévoir ces cas tordus (vous expliquez comment à un ordinateur où se trouve une tombe ?).

 

Bah ! Comme on dit. Dès que je vois un article dans la presse au sujet du télétravail, je réagis notamment parce que les syndicats en parlent peu (ils préfèrent traiter des sujets qui touchent une majorité de salariés) mais aussi parce que les partis politiques sont incapables de prendre en compte les évolutions probables du monde du travail.

Peut-être, aussi, que tous ces gens ont peur de défendre des salariés qui semblent privilégiés.

Alors ils ne font que parler de Gaza ou d'immigration et oublient de défendre les salariés français. Ca leur ferait pourtant du bien.

 

19 septembre 2025

Ne laissons pas passer notre chance !

 


J’ai défendu (depuis les législatives de 2024 puis depuis les âneries de Bayrou) l’idée d’un gouvernement de type « union nationale ». Les raisons sont simples : aucun conglomérat de groupes parlementaires proches ne peut revendiquer une majorité pour gouverner. Cela me semble évident. Pourtant, une partie de la gauche continue à revendiquer la victoire et donc la légitimité d’avoir un gouvernement sur la base du NFP et une partie de la droite pousse tellement le centre vers la droite qu’il vire naturellement « encore plus » à droite… Deux premiers ministres se sont vautrés et je ne sens pas le troisième, M. Lecornu, foncer vers une grande réussite. Comme je le disais, la seule timide annonce qu’il a faite, la fin des avantages pour les anciens ministres, est du ressort de l’anecdote et il ne dessine publiquement aucun cadre de ce qu’il voudrait faire pour l’avenir.

Je ne dis pas que le boulot est facile, hein ! Il faut faire plaisir à la droite et à la gauche tout en faisant des choix qui ne déplaisent ni à la droite ni à la gauche afin d’éviter la censure.

 


Dans ce que je proposais, il y avait le fait de nommer un premier ministre issu de la gauche (mais pas un symbole du NFP) parce que, d’une part, deux premiers ministres de droite avaient échoué à éviter la censure et, d’autre part, qu’il ne me semble pas crétin d’avoir un premier ministre qui ne vienne pas d’un groupe minoritaire.       

Dans mon idée, il y avait aussi l’évidence que des solutions alternatives, comme des élections anticipées, ne permettraient pas de créer une vraie majorité à part, peut-être, pour le Rassemblement National. Il nous faut donc attendre des échéances plus lointaine (vers le deuxième trimestre 2027) afin que les principaux partis politiques puissent faire éclore des projets et des candidats…

Notons, en marge, que seuls les partis extrêmes ou radicaux ont cela en stock mais je ne souhaite pas la victoire du Rassemblement National et je ne crois pas en la victoire de Jean-Luc Mélenchon (que je ne souhaite pas, non plus mais ce n’est pas la question : s’il arrive au second tour, il perdra).

Enfin, cette culture du compromis est ce qui se pratique dans la plupart des démocraties et, jusqu’à il y a une douzaine d’année, notre pays représentait tout de même une exception. De même, nous sommes à peu près les seuls (avec l’exception notoire des Etats-Unis) à avoir une démocratie plutôt présidentielle : dans l’esprit de ce que sont devenus nous institutions, les législatives ne sont là que pour donner une majorité à une personne élue présidente sur la base, notamment, d’un projet politique présenté aux Français.

 


Différentes raisons me poussent à faire ce rappel, aujourd’hui ! Tout d’abord, le PS avait réussi à relever un peu la tête avec la présentation d’un budget assez crédible et l’hypothèse de voir Olivier Faure à Matignon (je ne dis pas que ça aurait été un bien). Ce dernier a toutefois réussi à se prendre les pieds dans le tapis avec sa volonté de mettre le drapeau palestinien dans toutes les mairies à l’occasion de la reconnaissance par la France de cet Etat. Cela ne plait pas à toutes les tendances de la gauche et j’espère bien que cette reconnaissance se fera sous conditions, notamment celle de destruction du Hamas après la libération des otages… En outre, je ne sais pas si un observateur avisé croit vraiment à cette solution à deux Etats (Israël continuant ses colonies).

Depuis des mois, je me dis que c’est une erreur de mettre la Palestine au centre des enjeux politiques en France… C’est un peu comme le wokisme, si les causes semblent bonnes, elles donnent l’impression que la gauche ne s’occupe plus du peuple, des classes populaires, des ouvriers, des retraités…

 


Une autre des raisons est la fronde des entrepreneurs des nouvelles technologies contre la taxe Zucman, très relayée par les médias. On en vient à oublier des évidences. Par exemple, un type qui est propriétaire d’une boite valorisée à 300 millions, même s’il ne dégage pas de revenus, est riche ! Point. Il n’y a pas à discuter. Surtout, il n’y a pas à pleurer. Si sa fortune a augmenté de 300 millions parce qu’il a réussi à obtenir des capitaux, c’est très bien pour lui mais il est plus riche de 300 millions. Les investissements sont nécessaires pour espérer avoir, plus tard, de grandes entreprises mais on est tout de même assez loin de l’économie réelle. En outre, ces lascars (on trouvera certainement des biais pour les « sauver ») ne sont les cibles de cette taxe. On a tout simplement des mesures fiscales qui ont été prises vers 2017, avec la fin de l’ISF et la réduction de l’imposition sur les revenus des capitaux, qui ont abouti à un déséquilibre du budget et à une énorme augmentation des déficits donc de la dette.

Et il vaut mieux prendre le pognon où il est plutôt que de taxer les gens qui n’en ont pas, de diminuer leurs revenus, d’augmenter la pauvreté et de créer la récession que cela accompagnera.  

 

Surtout, j’ai lu des propos délirants d’individus (de gauche) qui ont expliqué que ceux qui, comme moi, voulaient un gouvernement d’union, voulait revenir à une ligne « ni de gauche ni de droite ». Or c’est totalement faux ! Il s’agit, pour moi, de refaire un peu ce qui a été fait après la guerre (et qui a permis, tout de même, d’asseoir notre modèle social) et d’attendre les conditions nécessaires à l’apparition d’une majorité !

En outre, j’ai toujours dit qu’une des conditions était le rééquilibrage du budget entre les pauvres et les riches, que ça soit par la taxe Zucman, le ménage parmi les aides aux entreprises ou la suppression de la flattax et j’ai toujours dit, aussi, qu’il ne fallait pas pénaliser les entreprises parce qu’il nous faut bien « combattre » les productions d’autres pays.

Si cette deuxième partie peut sembler de droite (et ça ne l’est pas nécessairement, on favorise tout de même les revenus de salariés qui travaillent sur notre territoire), la taxation des plus riches ne me semble pas le symbole d’une politique de droite.

Il est temps que la raison revienne.

 


Je voyais hier, pendant les manifestations, des propos de personnalité de gauche qui appellent, toujours, à la destitution de Macron mais il n’y aucune raison pour que la situation s’arrange ensuite ! On aura un président avec une cote de popularité de 30 qui recommencera à s’éroder rapidement…

On avait les conditions pour gérer la fin du bipartisme tout en donnant la possibilité aux partis traditionnels de se reconstruire et on est en train de tout perdre pour des idéologies stupides et un électoralisme à la petite semaine de dirigeants de gauche bouffés par une propagande libérée dans des médias de droite.

C’est compliqué et je vais aller prendre l’apéro.

16 septembre 2025

Diminuons les avantages ET la démagogie

 


Putain ! J’ai pris un coup de vieux ! Je voulais faire un billet avec des détails sur l’âge des premiers ministres quand j’ai vu que Jospin avait mon âge actuel quand il est entré à Matignon alors que je le voyais déjà comme un vieux, une sorte de patriarche de la gauche. D’un autre côté, je n’avais qu’une trentaine d’années… Bon ! Il semble que l’actualité du jour tourne de l’annonce de note nouveau premier ministre, Sébastien l’encorné : il va mettre fin aux avantages accordés aux anciens ministres.

C’est très bien. Au fond, je ne vois pas trop pourquoi Bruno Le Roux (que j’avais totalement oublié) aurait droit à une protection policière pour les trois mois passés à Beauvau il y a une dizaine d’années.

On nous dit : il faut montrer l’exemple ! Ils ont raison. Cela étant, j’aimerais autant qu’ils montrent réellement l’exemple et qu’ils nous trouvent comment économiser 30 ou 40 milliards plutôt que le millième de cette somme.

 

Je crois qu’on appelle cette mesure de la démagogie.

J’attends de la part de M. Lecornu de la dernière pluie qu’il fasse de vraies annonces, qu’il nous dise ce qu’il va faire et qui va dans le sens des souhaits de la gauche, vous savez, les gens qui sont arrivés en tête lors des dernières élections. On voit par exemple les médias de droite raconter strictement n’importe quoi sur la taxe Zucman. Il faut quand même rappeler aux couillons qui matent Praud parce qu’ils pensent qu’il défend le peuple que la taxe en question ne touchera que ceux qui ont plus de 100 millions d’euros et que peu d’entrepreneurs vont être touchés de manière significative ! Il faut leur rappeler que le trou dans le budget correspond à peu près aux mesures en faveur des riches prises par Macron avant le Covid et que Bayrou souhaitait nous faire payer l’addition.

Certes, ce n’est pas me rôle du premier ministre de droite de faire la communication des patrons de la gauche mais il pourrait éviter de faire diversions avec des grosses âneries qui vont faire applaudir ceux qui pensent que les politiciens sont « tous pourris ».

 

Et qu’il remette au centre du débat ce qui nous permettra de colmater les brèches sans altérer la croissance.

Je sais, vous allez me dire que je ronchonne tout le temps. Mais je ne sais pas si les « ex » encore vivants ont coûté autant, à eux tous, que Giscard, éminent économiste du centre droit, pendant sa période de retraite…

15 septembre 2025

La reconnaissance de la Palestine pour les nuls (comme moi) !

 


On est d’accord que les bisbilles entre partis politiques français suite à la « démission » de Bayrou sont assez dérisoires et ont surtout comme un intérêt de m’inspirer pour faire des billets de blog pour taper sur LR, Macron et LFI (je suis dans une période zen, j’épargne les socialos, les écolos et les cocos ; quant aux RN, je ne vois pas l’intérêt de leur taper dessus vu que mes lecteurs les haïssent peut-être plus que moi).

Alors aujourd’hui, j’ai décidé de m’intéresser au texte signé à l’ONU vendredi, visant à préparer la reconnaissance de l’Etat palestinien sous certaines conditions : que la Palestine reconnaisse Israël, que les otages détenus par le Hamas soient libérés et que cette organisation terroriste soit disloquée.

Cela me parait être la moindre des choses.

 

On avait beaucoup parlé de cette reconnaissance de la Palestine dans ce blog, il y a quelques mois. Je crois me rappeler que j’en étais resté à ma circonspection : que va-t-on faire des colonies en Cisjordanie si on reconnait l’Etat palestinien. Un optimiste comme moi pourrait dire qu’il suffit de les intégrer à la Palestine tout en laissant les « Israéliens » habiter là même si je mets « Israéliens » entre guillemets : les habitants des futures ex-colonies habitant toujours sur place ne se convertiront pas à l’Islam et resteront juifs, je suppose (rassurez-vous, je rigole moi-même en écrivant ceci) et il faudra bien que le futur état soit laïque et une démocratie mettant à égalité tous ses habitants…

Je vais donc arrêter mes tentatives de compréhension jusqu’à nouvel ordre et si vous vous décidez à m’expliquer dans les commentaires, vous serez les bienvenus mais, par pitié, soyez concis.

Et les insoumis (par exemple) qui m’expliqueront que les juifs n’ont qu’à se barrer de là seront à m’inviter pourquoi on ne procède pas ainsi avec les musulmans qui s’installent sur notre sol.

 


Après avoir dit des bêtises, il est temps pour moi de parler sérieusement de différentes personnes que je peux glaner dans cet article de France 24.

Par exemple : « Ce vote "exprime la volonté internationale en faveur des droits de notre peuple et constitue une étape importante vers la fin de l'occupation" et la concrétisation d'un État palestinien, a salué le vice-président palestinien Hussein al-Cheikh sur X. » Je viens de dire que je ne croyais pas à la fin de l’occupation et que ce mot pourrait bien devenir inapproprié… « "Ensemble, c'est un chemin irréversible vers la paix que nous traçons", s'est de son côté félicité le président français Emmanuel Macron. » Je me demande combien de chemins irréversibles vers la paix nous avons tracés depuis l’adoption par l’ONU d’une résolution approuvant « la solution à deux Etats » 

Il y a tout de même beaucoup de braves gens qui cherchent tous les moyens pour rentrer dans l’histoire. Macron n’a pas retenu que le fait de passer ses deux dernières années de mandat à battre le record du nombre de premiers ministres, visiblement.

 


« Le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes Oren Marmorstein a dénoncé un "cirque politique détaché de la réalité", et rejeté une résolution "honteuse". Elle "ne favorise pas une solution de paix (mais) au contraire (...) encourage le Hamas à poursuivre la guerre", a-t-il assuré sur X. » Je dois avouer que je suis un peu perdu par ses propos compte tenu qu’une des conditions et le démantèlement du Hamas. « Cette déclaration est un "cadeau pour le Hamas" et "un nouveau coup de pub" qui "sape les efforts sérieux pour mettre un terme au conflit", a renchéri la diplomate américaine Morgan Ortagus. » Ma compréhension ne va pas en s’arrangeant…

D’ailleurs, « "Le fait que l'Assemblée générale soutienne enfin un texte qui condamne le Hamas directement est important", a estimé Richard Gowan, de l'International Crisis Group. » Voila un type qui dit comme moi mais lui, au moins, s’y connait probablement un peu. « Les pays qui soutiennent les Palestiniens pourront ainsi "rejeter les accusations israéliennes selon lesquelles ils cautionnent implicitement le Hamas", a-t-il déclaré à l'AFP. Cela "offre un bouclier contre les critiques d'Israël" à ceux qui s'apprêtent à reconnaître l'État palestinien. » Sur que l’aboutissement devrait être que des troupes internationales (donc de l’ONU, ils appellent ça une « mission internationale temporaire de stabilisation ») devront rentrer sur place pour vérifier que le Hamas procède donc à l’hara-kiri espéré et pourraient bien découvrir la probable réalité : que c’est le Hamas, avec complicité d’organisme internationaux (l’ONU en question), qui bloque l’entrée et la distribution de l’aide alimentaire et soit responsable de ce que de plus en plus de couillons appellent un génocide. Je dis couillons sans méchanceté mais ça leur apprendra à faire oublier de comparer la situation à Gaza avec celle d’autres génocidés ou les génocidés sont encore plus morts… Et je rigole par avance des engueulades et accusations réciproques entre les différents services de l’ONU ?

 


Voila la conclusion de l’article : « Mais après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un État palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain. »

Ah ben je crois que c’est cette crainte que je viens d’exprimer. Les doux rêveurs des pays membre de l’ONU et de la gauche française me laissent perplexe…

 

Alors venons-en à cette gauche française car Olivier Faure a encore fait deux tweets cons.

Dans le second, il cite le premier qui est : « Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies. » il croit que nous n’avons que ça à foutre (je parle surtout de faire plaisir à la gauche radicale) surtout qu’il me semblerait nécessaire de célébrer la création de cet Etat, à savoir quand les conditions auront été respectées. Je déclare solennellement (je ne sais pas encore à quel titre, je dois avouer) que je refuse d’orner nos églises mairies d’un drapeau palestien tant qu’il restera l’étendard d’une organisation terroriste qui détient des otages.

Enfin, quand on lui faisait remarquer que le 22 septembre correspond cette année au nouvel an juif et que foutre des drapeaux de gens avec une « filiale » qui veut exterminer les juifs sur les mairies n’était pas d’une très grande finesse, il s’est fâché et a déclaré : « Tant que vous penserez que vous ne pouvez fêter le nouvel an juif et l’an 1 d’un Etat palestinien, vous ne sèmerez que la haine, le désespoir et la mort. »

Il me semble que l’assimilation d’une pratique religieuse et d’une destruction et de meurtres frôle l’antisémitisme sans compter que tu viens de décider que l’on devrait mettre des drapeaux symbolisant des terroristes sur les mairies ce jour-là.

 

C’est compliqué et tu pourrais dire une banalité. Par exemple : « la solution à deux Etats que nous préconisons depuis des années vient de franchir un pas mais la route est encore longue, ça me donne soif et je vais aller boire une bière ».

 

14 septembre 2025

Coquerel et l'inanité des éditorialistes libéraux


 

Dans mon billet d’hier, je parlais d’Eric Coquerel. Comme j’avais vu dans la journée qu’il avait été victime d’une polémique et de grosses moqueries dans une interview sur BFM (voir la vidéo et des commentaires dans cet article), j’ai voulu en savoir plus. Le cas est simple (heu…) : la journaliste l’interroge sur le cas du patron d’une boite dont il détient 20% d’un capital estimé à près de 15 milliards mais qui ne gagnerait aucun revenu. Elle lui dit que, en conséquence, il ne pourrait pas payer les 2% de la taxe Zucman.

Il est vrai qu’il n’est pas d’une grande précision dans sa réponse et que l’on peut appeler cela une confusion même s’il est poussé à bout par une journaliste qui semble plutôt être une militante libérale mais il est plutôt surpris qu’on lui dise de bonne fois qu’un type qui a un patrimoine de 3 milliards dans une société de nouvelles technologies ne puisse pas payer 60 millions d’impôts…

Je ne veux pas défendre M. Coquerel car, outre le fait qu’il est membre de LFI et que je suis parfois en désaccord profond, sur le fond, avec certains de ces propos quand il devient idéologue, je l’écoute tout de même assez souvent pour savoir qu’il ne dit pas beaucoup de conneries…

Ecouter l’interview montre qu’il a été piégé par une journaliste militante.

 


Il n’empêche que nous sommes dans le cas d’une aberration de notre système (ne me dites pas qu’un nombre important de très riches ne gagnent pas d’argent…), du type des paysans de l’Ile de Ré (mais dans une économie beaucoup plus moderne). La loi instaurant la Taxe Zucman pourrait être complétée d’une clause indiquant que l’imposition Zucman ne doit pas être supérieure à 30% des revenus après versement des impôts sur les revenus. Par exemple.

Nous avons un lascar qui bosse pour faire monter la valorisation de son entreprise mais pas pour améliorer ses revenus… Est-ce bien normal ? Je n’ai pas d’avis mais, visiblement, ça désarçonne un peu M. Coquerel !

Ne nous faisons pas croire que le lascar en question représente une généralité. La plupart des très riches touchent des dividendes, des plus-values lors des reventes et ont largement les moyens de payer sans que cela n’obère réellement leur richesse.

Les zozos attaquent Coquerel parce qu’il ne connait pas l’entreprise alors que les propos sont explicites : c’est le patron qu’il ne connait pas. Ils l’attaquent aussi parce qu’il confond le patrimoine et les revenus. Ce n’est visiblement pas le cas (mais il n’arrive pas admettre que l’on puisse être propriétaire d’une entreprise qui prend de la valeur, beaucoup de valeur, sans se dégager des revenus). En revanche, c'est un peu la journaliste qui perd pied à la fin, quand il lui explique qu'on ne peut pas toujours baisser l'impôt sur les sociétés sans contrepartie...et qu'elle finit par admettre que c'étaient les salariés qui faisaient les entreprises. 

Elle devrait réviser.

 


Laissons Coquerel deux minutes.

 

On avait dans la presse, hier, Nicolas Bouzou qui dénonçait les inanités de la taxe Zucman (article réservé aux abonnés, je ne l’ai pas lu). Le monsieur est un économiste qui écrit beaucoup pour la presse. Lire son CV montre qu’il est proche des libéraux et de la droite, qu’il aurait dirigé un cabinet de lobbyistes pour les entreprises, qu’il a milité pour la division par deux du nombre d’hôpitaux, qu’il a tenu des propos suspects quant au réchauffement climatique.

Cela étant, il dit ce qu’il veut mais je suis exaspéré par les économistes qui mettent leur espèce de science au service d’une idéologie politique alors que les économistes n’ont jamais rien réussi à prévoir (ils sont surtout bons, et c’est ce qu’on leur demande, pour analyser des mécanismes).

Et ne me dites pas que je ne m’en prends qu’aux économistes libéraux, j’ai suffisamment critiqué Piketty et London dans ce blog, par exemple, et je me suis bien foutu de la gueule de LFI quand ils assuraient que leur programme était soutenu par 300 économistes, comme s’il était compliqué de trouver 300 profs d’économies de gauche dans les lycées ou facultés de notre pays…

 


La principale inanité dans ce secteur est la pensée d’ahuris qui trouvent normal que les revenus des plus riches augmentent considérablement alors que la pauvreté augmente. On pourrait aussi en dire autant de celles qui pensent que les mesures libérales en matière de fiscalité prise par Macron ait été la France à aller mieux sauf si on considère comme le bonheur absolu le versement de dividendes par les entreprises du CAC 40.

Et ne me traitez pas de gauchiste. Par exemple, vous pouvez lire l’intégralité de mon blog (ce qui vous occupera pour le reste de l’année) : je n’ai jamais défendu l’imposition du capital mais j’ai soutenu celle des revenus des capitaux. Macron a cassé les deux au début de son premier mandat et, comme maintenant on est dans la merde, je m’intéresse à la taxe Zucman parce qu’elle me semble maintenant bon compromis. Pour réparer ses erreurs.

Et j’ajoute que dans l’interview que je cite, la conversation part sur l’imposition des bénéfices et je ne suis pas spécialement d’accord avec l’argumentation du président de la Commission des finances.

 


Justement, revenons à Eric Coquerel.

 

Ou, plutôt, à François Bayrou. On pourrait se demander pourquoi il a ouvert le dossier du budget pendant les vacances scolaires et a fini ses dernières en annonçant un vote de confiance lunaire puisqu’il ne portait pas vraiment sur un discours de politique général.

La réponse est sans doute qu’il a voulu affoler tout le monde pour justifier une politique ridicule (notamment parce que récessive, le reste est surtout une éternelle rivalité droite gauche) et qu’il pensant nous mettre devant le fait accompli. Le résultat est qu’il a été viré et que la note de la France par un machin américain a été abaissée, que nos taux d’emprunts sont plus forts que ceux de certains pays avec une dette supérieure à la nôtre.

C’est ce que je disais mais moins clairement dans mon billet d’hier en citant Eric Coquerel : « les fautifs sont ceux qui ont dramatisé la situation pour le bénéfice de leur agenda politique ».

Je vous invite maintenant à lire l’intégralité de son communiqué. Il ferait un excellent député du centre gauche (même si j’aurais corrigé un peu son dernier paragraphe, la baisse de la consommation n’est pas la seule fautive, des charges sur les entreprises lésant notre balance commerciale ; je suis tout de même plus socdem que lui…).

Bayrou et les guignols de droite ont dramatisé la situation pour imposer une politique austéritaire et le seul résultat, pour l’instant, est qu’il est prévisible que nos déficits vont s’augmenter à cause des taux d’intérêts qui pourraient bondir par la conséquence de ses actes.


Il faudra tout de même bien se foutre dans le crâne que depuis une trentaine d'année, la gauche a mieux géré le pays que la droite. Et j'aime bien la coiffure de Coquerel, blanche et en délicat bordel, ça me rappelle quelqu'un.

13 septembre 2025

Fichtre Fictch et droite foutue

 


L’agence Fitch a dégradé la note de la France, fichtre ! Et ça tombe après que j’ai fait plusieurs billets sur le budget, le gouvernement… Je pourrais dire que je m’en fous, ce qui ne serait pas très éloigné de la réalité, mais je me suis bien foutu de la gueule quand c’était arrivé à Nicolas Sarkozy quand il était au pouvoir.

Je m’en fous donc un peu mais je suis ulcéré par les réactions du « bloc central » et notamment celle de François Bayrou : « Note Fitch : un pays que ses “élites” conduisent à refuser la vérité est condamné à en payer le prix ». Celle de Bruno Retailleau n’est pas mal non plus : « La dégradation de la note de la France vient sanctionner non seulement l’instabilité chronique voulue par les ingénieurs du chaos mais aussi des décennies d’errance budgétaire et de politiques social-étatistes. Il est plus que temps de redresser la barre. Ce que proposent les socialistes ne fera que tout aggraver ».

 

Il faudrait tout de même rappeler à ces guignols et à l’ensemble des électeurs que lors que la gauche a quitté le pouvoir, les deux dernières fois, les déficits étaient « dans les clous des 3% ».

Notamment François Bayrou ne devrait pas oublier que les gouvernements du président qu’il soutient ont fait augmenter en huit ans la dette de 1000 milliards alors qu’elle n’a augmenté « que » de 2000 milliards au cours des 45 ans précédents.

Je veux bien qu’on accorde des « bénéfices du doute », liés à la conjoncture et tout ça… Mais des pays voisins ont eu les mêmes conjonctures et une comparaison précise n’est pas vraiment en faveur de notre droite de gouvernement.

Alors si j’admets les bénéfices du doute, je pense qu’on ne pas tolérer les accusations faites par MM. Bayrou et Retailleau qui sont bien les fossoyeurs de la France. Bayrou est le principal soutien depuis 2017 des élites qu’il dénonce et Retailleau est le président de l’ancien grand parti de droite qui aurait battu des records d’errance budgétaire si Macron n’avait pas fait pire.

Les ingénieurs du chaos ? Je rappelle par exemple que le scandale des cumcums (Google est votre ami) date de peu quand Bayrou était à la tête du gouvernement et Retailleau était son numéro deux. Je rappelle qu’il s’agit d’une mesure qui permettait aux actionnaires d’échapper à une fiscalisation de leurs revenus des capitaux et que le pouvoir législatif avait interdit cette pratique mais elle a été tolérée par le gouvernement de ces deux zozos.

Alors non seulement, ce ne sont pas les élus de tous bords qui sont responsables mais des éminents membres de l’exécutif.


L'agence Pich, elle-même, attribue la "faute" à un gouvernement qui n'a pas tenu un vote de confiance (alors que ce vote ne portait pas sur des propositions précises et que c'est la première fois dans l'histoire de la Cinquième qu'un tel pataquès arrive).

Quand Coquerel dit que les fautifs sont ceux qui ont dramatisé la situation pour le bénéfice de leur agenda politique, il a parfaitement raison. 


Et ces ânes, en plus, ont échoué.

 

 

12 septembre 2025

Lecornu ou l'âme couverte ?

 


Le nouveau premier ministre semble vouloir faire une rupture dans la politique mais le premier article que j’ai lu ce matin montre que les principaux cadres du « blog central » n’ont pas compris la situation et croient que faire quelques concessions à la marge suffira à éviter une motion de censure (tout en déclarant que les mesures concédées sont de sombres conneries) et à leur faire finir leurs mandats en s’endormant sur leurs oreilles.

 



Je ne l’ai pas fait dans mon billet d’hier mais je vais rappeler la composition de l’Assemblée nationale :

« Coalition »

Nombre de députés

Rassemblement National

143

NFP

Dont LFI

Hors LFI

190

70

120

Ensemble pour la République

165

Union de la droite et du centre

60

Autres

19

 


Ma présentation est un peu orientée (j’ai pris acte qu’un bloc central ne pouvait pas travailler avec LFI et que LFI ne voulait pas gouverner hors du cadre de son programme, donc avec les autres).

Si on veut une coalition (ou plutôt un conglomérat…) pour gouverner normalement (sans 49.3 et sans censure), il faut une majorité de 289 députés. Le bloc central en a 225, pour faire une majorité, il doit donc aller chercher 64 députés ailleurs, on va dire une bonne cinquantaine dans la gauche hors LFI soit à peu près la moitié des députés de cette gauche « hors LFI » ce qui fait tout de même 20% de « ces 289 ».

Si on considère que sans ces 20%, le gouvernement ne tiendra pas, ce ne sont pas quelques concessions cosmétiques qu’il faut chercher pour donner bonne figure aux députés de gauche qui ne s’opposeront pas mais de vraies concessions et il faudra aussi ne pas dépasser quelques lignes jaunes au sujet de certains textes.

Il ne s’agit pas, pour la gauche, d’exercer un chantage mais tout le monde doit se montrer raisonnable…

Je ne suis pas dans la logique de certains à gauche qui disent que le NFP est arrivé en tête et devrait « selon la logique des institutions » avoir le gouvernement et je sais évidemment que la gauche n’a pas les moyens de gouverner.

Il n’empêche que la gauche est bien arrivée en tête !

 


Dans mon billet d’hier, je donnais quelques pistes.

Il faut par exemple agir sur les aides aux entreprises à hauteur de 10 ou 20 milliards (sur plus de 200, tout de même). Il faut aussi revenir sur une partie des allègements fiscaux concédés aux plus riches. On pourra tout de même rappeler à ceux qui ronchonnent que les grandes fortunes ont prospéré en France pendant que la pauvreté augmentait et que les mesures voulues par Macron dès 2017 n’ont pas provoqué les effets voulus et sont en partie directement responsables de la large augmentation de la dette. Il faut enfin que les mesures prises sur le budget ne pénalisent pas les consommateurs afin de ne pas provoquer d’effet récessif !

Avec cela, on est loin d’une politique de gauche qui ferait qu’il revienne au « bloc central » voire aux seuls élus de droite de baisser leurs culottes.

Je n’ai pas parlé de justice sociale, de politique de relance, de partage des retraites, de lutte contre le chômage des jeunes et des séniors et d’un tas d’autres marqueurs de gauche. Je n’ai pas évoqué, par exemple, la réforme des retraites même s’il ne serait pas totalement débile de travailler à nouveau sur la pénibilité mais, tant qu’à faire, ne nous fâchons pas avec le Medef et attendons d’avoir une vraie majorité.

Bref, je n’ai pas dit qu’il faudrait une politique de gauche (même si je le souhaiterais mais dans nos conditions ce n’est pas possible : la gauche n’est pas majoritaire ; en outre, je reste favorable à des mesures prises sous Hollande, parfois inspirées par Macron, comme des baisses de cotisations, des allègements du code du travail, et la loi Macron d’ailleurs…).

Je n’ai pas parlé, non plus d’environnement, de nucléaire, de planification écologique…

 

Contre-exemple

Dans mon billet d’hier, je disais pourquoi Emmanuel Macron aurait dû nommer un premier ministre de gauche.

C’est simple : les deux premiers premiers ministres de cette législature n’ont fait aucune concession à la gauche pour s’assurer une majorité (ils ont même perdu leurs fonctions dans l’hémicycle). Le deuxième a même fait des promesses (sur les retraites) qui n’ont pas été tenues.

Il est clair gauche ne peut plus leur faire confiance. On dépasse le stade où l’on marmonne que l’on fera des concessions : il faut des engagements précis et s’ils ne sont pas respectés, il y aura nécessairement une censure. En d’autres termes, la gauche veut bien maintenant promettre de ne pas censurer mais il faut des conditions.

C’est aussi pour ça que Macron aurait dû nommer un type de gauche : éviter les emmerdements.

Il ne faut d’ailleurs pas que le bloc central espère avoir le soutien du RN sur certains sujets : les engagements pris au départ doivent être globaux et une motion de censure pourrait porter sur tout.

 


Dans mon billet d’hier, je disais plein de choses mais les commentaires ne portaient pas vraiment sur le fond : la fin du fait majoritaire. Si j’ai parlé de plein de choses, j’ai très peu évoqué Sébastien Lecornu.

Pour les évolutions nécessaires de nos pratiques institutionnelles, vous pouvez aussi lire mon confrère Authueil mais il faut tout de même que je parle de notre nouveau premier ministre.

Ce type a des atouts. Par exemple, comme je le disais en introduction, il a rapidement reconnu qu’il fallait une rupture. En outre, d’après certains observateurs, il est coutumier du fait de « sauver Macron » ce qu’il semble avoir fait à l’époque des grands débats. Il connaît très bien l’armée, je suppose, et compte tenu du contexte international (dont je ne parle que rarement mais qui me préoccupe tout de même plus que nos âneries), c’est un sérieux atout.

Par contre, il vient bien d’une droite réactionnaire : comme président d’un conseil départemental, il fait à la chasse aux fraudeurs au RSA, auparavant, il avait combattu le mariage pour tous, il s’est rapproché de groupes d’extrême droite comme Sens Commun (si j’en crois sa page Wikipedia).

Il n’a pas fait d’étude et n’a quasiment jamais travaillé autrement qu’en politique (et en aucun cas dans des entreprises privées).

 

Dans ces conditions, on comprendra que personne à gauche ne pourra lui signer un chèque en blanc. Mais je ne vais pas non plus lui faire un procès d’intention et je vais attendre les premiers engagements qu’il prendra.