En salle

13 décembre 2025

Le compromis ou la mort

 


Avant que les textes budgétaires arrivent à l’Assemblée, j’ai beaucoup parlé de budget, dans ce blog, puis j’ai eu un peu laisser tomber. Les arguments foireux des députés m’énervent mais encore moins leur manque de sérieux. On a des zozos qui se battent pour faire passer des amendements et finissent par voter contre les textes, par exemple. Cela ressemble beaucoup à du sabotage ! D’ailleurs, il est plus ou moins admis par LFI et je défis quiconque de comprendre globalement la stratégie du RN. Si ce n’est de faire du sabotage, justement.

Maintenant que le budget de la sécu a été (momentanément) adopté et en espérant que les autres textes soient votés, on peut tout de même constater que certaines des mesures sont satisfaisantes voire qu’on aurait pu voter le texte.

Il ressort de tout cela que la méthode de Sébastien Lecornu a été bonne. On peut ne pas apprécier le texte mais il faut reconnaitre, tout de même, n’avait de majorité pour faire passer un budget qu’il jugeait parfait. En un an, deux premiers ministres ont été éjectés et, pour une fois, on peut espérer que le gouvernement tiendra jusqu’à la présidentielle, surtout qu’aucune formation politique n’aura intérêt à provoquer une dissolution dans quelques mois (si un président issue d’une d’entre elles en mai 2027, il ne pourrait pas provoquer une nouvelle dissolution avant le premier anniversaire de la précédente et se retrouverait à l’Elysée sans majorité…

 


Alors ce qui m’intéresse, aujourd’hui, ce sont les réactions des différentes formations politiques. Celles du RN ne m’intéressent pas. Celles de la droite « plus modérée » voire des partis proches d’Emmanuel Macron sont un peu délirantes. Leurs cadres semblent ne pas avoir compris qu’ils n’ont pas de majorité et qu’ils ont déjà eu une dissolution et deux motions de censure. Ils ne réussissent pas à admettre que l’augmentation de la dette et le déficit de la balance commerciale sont directement liés à la politique qu’ils ont menés depuis bientôt neuf ans !

Il ne s’agit pas de faire du catastrophisme. Il y a même de bonnes nouvelles (hier, par exemple, une information a tourné dans les réseaux sociaux : la France aurait de meilleures performances économiques que l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis… en 2025. Par ailleurs, les perspectives de croissance ont été revues à la hausse par la Banque de France). Il s’agit de prendre du recul. C’est simple, les impôts des plus riches ont largement baissé et notre dette a explosé et les projets initiaux de budget allaient diminuer les capacités de consommation des Français.

Et ce recul doit permettre le compromis. Cela n’empêche pas de se battre pour gagner de futures élections pour faire passer une politique que l’on pense meilleure.

 

En outre, les magouilles politiciennes, la politique à la petite semaine sont bien lassantes et on voit bien que certains ne pensent qu’à des objectifs électoralistes sans se préoccuper du bien du pays. Et ça se voit.

 


La gauche radicale (LFI…) reste fidèle à elle-même. Elle accumule les mensonges et les oukases pour mieux taper sur les socialistes et d’autres formations passées par la NUPES et le NFP. Je crois que Manuel Bompard a déclaré que, quand on se prétendait parti d’opposition, on devait voter contre le budget. D’un autre côté, LFI est sans doute pour des dizaines d’années dans l’opposition (sauf si elle disparait lors de la retraite de Jean-Luc Mélenchon), il n’y a donc rien d’étonnant : l’opposition est une vocation.

Il est amusant de regarder ce fameux schéma représentant les votes, dans l’hémicyclique. Il est clair que le nombre de votes négatifs est plus important à la droite de la droite et à la gauche de la gauche et que, compte tenu du fort nombre d’abstentions à droite, le centre de gravité est plutôt à gauche ! Cela ne veut évidemment pas dire que le budget est de gauche mais que des gens raisonnables ont fait un compromis pour avoir le « moins pire » budget pour les Français.

Je trouve en effet assez peu de publication de chefs de LFI expliquant ce qui se passerait réellement en l’absence de budget…

D’autres, à LFI, n’oublient évidemment pas de qualifier de traitres les députés du NFP qui ne votent pas comme eux en expliquant qu’ils avaient été élus pour appliquer le programme du NFP. C’est un mensonge et une négation de la démocratie : on ne peut appliquer un programme que si on obtient une majorité absolue.

 


Nous avons donc maintenant, enfin, un groupe de « néofrondeurs », des gens raisonnables qui ont fait un compromis dans l’intérêt des Français et je me répète franchement. Il était temps que cela arrive et il y a eu un déclic, récemment.

Vous pouvez relire les archives de mon blog mais c’est depuis longtemps que j’appelle les camarades socialistes à ouvrir les yeux. Déjà, lors de la campagne pour 2017, alors que je n’étais pas macroniste, je disais qu’on ne pouvait pas fermer la porte aux électeurs de 2012 qui avaient choisi François Hollande. Au lendemain de l’élection présidentielle, avant les législatives, je démontrais que l’électorat de Macron était composé pour moitié d’électeurs d’Hollande. Il aurait fallu, à l’époque, éviter de tourner le dos à ces nouveaux centristes et s’impliquer plus dans le pouvoir pour obtenir des concessions et une orientation légèrement différente.

En 2022, je me suis battu (heu… à mon niveau) contre la Nupes notamment parce qu’entrer dans ce machin faisait ancrer la gauche socialiste dans une opposition frontale bien éloignée des aspirations du peuple de gauche (le fameux…). En 2024, la dissolution a été un peu brutale et je n’ai pas trop argumenté, la création du NFP dans l’urgence était peut-être bien nécessaire. Et si j’avais argumenté, je me serais sans doute planté : le NFP a peut-être permis à la gauche d’être en tête à l’Assemblée… mais sans majorité absolue (et avec l’aide d’un Front Républicain). Et toute de suite après l’élection, j’ai appelé ces braves gens à choisir un premier ministre du centre gauche, à savoir au centre de gravité de ce qui aurait pu être une majorité absolue, moyennant quelques compromis.

On est maintenant avec un premier ministre de droite proche des centristes qui arrive à gouverner sans se mettre à dos la gauche mais que de temps perdu ! Quelle image donnée à nos institutions !

 

Alors on a maintenant LFI qui mise sur le chaos pour aller vers la victoire mais qui a détruit le Front Républicain par des positions débiles et le fait qu’on en est à ce que la priorité de beaucoup est maintenant surtout d’éviter la victoire du RN.

Et pour cela, il n’y a pas d’autres solutions que de démontrer que l’on peut suivre une autre voie, une sérieuse, pour la gestion de l’Etat afin que les électeurs évitent de se dire, non pas simplement « qu’on n’a jamais essayé le Rassemblement National » mais tout simplement qu’il faut virer « tous les autres salopards » qui se partagent le pouvoir, qui se foutent sur la tronche et qui sont incapables de voir le bien commun.

 

Ca ne tient qu’à un fil ! Le budget de la sécu n’est pas encore totalement adopté, d’ailleurs.

 

08 décembre 2025

La commission "anti LFI" comme cache-sexe de la médiocrité de la droite

 


Les réseaux sociaux que je fréquent ont été très actifs suite la prestation devant la réunion dans le cadre de l’enquête parlementaire sur les liens entre partis et radicalisme musulman. Il faut reconnaitre qu’il a été très bon (du moins dans les extraits que j’ai pu regarder) !

Il n’empêche, et c’est de bonne guerre, je vais signaler qu’il a dit une grosse connerie qui n’a pas été assez signalée. C’était quand il a comparé la circoncision au port du voile. C’est une pratique assez usuelle de cacher un « tort » par un « défaut » propre aux autres, l’ai de dire : ah ben il y a bien pire.

Je ne vais pas défendre la circoncision car je m’en fous, mais il me semble que les juifs et les musulmans (et quelques communauté chrétienne) ne sortent pas la bite en avant pour montrer leur appartenance à une communauté religieuse. Ce qui est condamnable avec la circoncision est quand elle n’est pas pratiquée avec une hygiène satisfaisante. Sinon, la circoncision est recommandée par un tas d’organisations dont l’OMS dans le cadre de la prévention de maladies, sur des bases scientifiques (même pas remises en cause par des complotistes…). J’ai presque honte de ne pas l’être !

Bref, les Lfistes qui défendent l’obligation du port du voile par des femmes, notamment de bas âge, continuent à mériter des baffes.

 

Pour le reste, Jean-Luc Mélenchon a été brillant et je me demande même si j’avais pu en douter… Il y a évidemment des gens, côté « gauche républicaine » (a priori mon camp) qui ronchonnent le monde ne serait pas le monde sans d’éternels peine-à-jouir.

Il faut voir ce que l’on peut reprocher à LFI. Par exemple, ils font visiblement (j’ai presque envie d’employer le conditionnel ; je vais me contenter de l’italique) du clientélisme envers les musulmans qui votent chez nous mais peut-on reprocher à un politicien de trier ses électeurs ? Un type de droite qui défendrait des pesticides pour gagner la clientèle d’agriculteur ne serait-il pas bien plus dangereux.

Ils tolèrent visiblement des lascars que l’on pourrait qualifier d’antisémites mais en « juger » est-il du ressort d’une commission d’enquête parlementaire. Au fond, ne serait-ce pas aux seuls électeurs de décider ? Nul n’est totalement responsable des propos de ses potes.

Ils parlent visiblement trop souvent de « génocide » mais, au fond, est-ce que cela n’énerve pas que moi ?

Ils ont trop encouragé des militants qui participait à une « flottille » visiblement organisée par des milieux palestiniens proches de mouvements terroristes mais peut-on sérieusement accuser les dirigeants de LFI de fricoter avec des terroristes ?

Ce sont autant de points qui me dissuaderaient de voter pour des candidats LFI dans un scrutin nominal et préférer tout autre candidat, à la place, sauf ceux qui viendraient de l’extrême-droite. Soyons précis.

 


Pour résumer ma pensée (conforme d’ailleurs à celle de beaucoup de types dans les réseaux), la commission contre LFI vire surtout au fiasco pour la « droite républicaine » (visiblement de moins en moins) dans un contexte où le vieux Front Républicain semble tombé depuis au moins depuis les dernières législatives. Concrètement, depuis quelques semaines, les cadres de LR évoquent une primaire entre la droite et une partie de l’extrême-droite.

Ils feraient mieux de dire ouvertement que le cordon sanitaire mis autour de l’extrême droite a sauté. Les gars ! Vous devriez faire attention… Si la droite a besoin d’une primaire, c’est pour trouver un candidat acceptable au cœur de la droite (j’entends par là, disons, de Wauquiez à Villepin en passant par Retailleau, Bertrand et Philippe, pas avec une compromission avec des partis proches de l’extrême-droite.

 

Jean-Luc Mélenchon a parfaitement raison quand il rappelle la proximité de l’extrême-droite avec l’antisémitisme ou le terrorisme nationaliste.

Et c’est ballot.

 

Ce que fait la droite qui était républicaine, actuellement, est bien plus grave que les postures jeanfoutistes de certains paltoquet ou grassouillet de d’un gauche à la dérive.

Et c'est une connerie : je vais finir par voter pour LFI pour virer les néocollabos .

 

 

04 décembre 2025

L'affaire CNEWS et les fakes

 


Il y a environ trois semaines, j’ai fait un article au sujet de l’Heure des pros pour leur reprocher de faire indignement la défense de Nicolas Sarkozy et j’ai parlé plusieurs fois de CNEWS dans d’autres textes. Très récemment, on a eu plusieurs sujets d’actualité autour de cette chaîne, de l’Arcom, d’RSF, de propos d’Emmanuel Macron au sujet de la vérification de l’information…

Je n’ai pas trop suivi cette actualité récente (forcément, elle m’avait énervé quelques jours avant) mais je suis tombé sur une vidéo de Pascal Praud qui se justifiait et expliquait qu’il avait le droit de commenter l’actualité. Il faudrait mettre des bémols, prendre du recul et j’en passe.

J’ai presque envie de lui répondre directement : mon cher Pascal, quand le présentateur phare d’une chaine d’information explique que la justice n’a rien contre Nicolas Sarkozy, cela dépasse le commentaire sur l’actualité, c’est une information, en l’occurrence fausse, qu’il souhaite délivrer à ses spectateurs !

C’est un mensonge et dire le contraire en est également un.

 


Je ne vais pas reparler de cette histoire trop longtemps et le présentateur a parfaitement le droit de dire qu’il trouve la peine (l’emprisonnement un homme âgé qui ne risque pas de récidiver) trop lourde et que la rendre applicable avant le jugement en appel n’est pas vraiment sérieux. Mais CNEWS a trouvé des dizaines de personnalités réactionnaires pour intervenir dans des débats et la plupart ont tenté de démontrer que la justice n’avait rien, que les juges sont des militants de gauche et j’en passe.

CNEWS s’est donc transformé en outil de propagande réactionnaire. C’est indubitable et c’est sans doute le cas pour la plupart des sujets abordés.

Au fond, cela ne me dérange pas : je suis partisan de la liberté d’expression. Mais, dans ce contexte, il faut tout de même reconnaitre que l’on ne peut plus qualifier CNEWS de chaîne d’information.

 

Prenons le cas de BFMTV qui est passé pendant des années pour un média de droite, un outil de propagande libérale (ça l’est peut-être toujours mais comparé à CNEWS ce sont des enfants de chœur) : on a pu la haïr. Mais elle est toujours restée une chaîne d’information. Pas l’autre.

 


Dans les débats récents, entre les acteurs que je citais en introduction, il y avait la question du restait de la pluralité par cette chaine. Elle était remise en cause par RSF, je crois, mais l’Arcom a confirmé qu’elle était respectée. La vérité est sans doute que les propos de gauche sont diffusés aux heures creuses ce qui fait que le grand public entend surtout des intervenants de droite… Et quelques gauchistes réactionnaires (dont je suis d’ailleurs assez proche, comme Céline Pina et Julien Dray).

Dans tous les arguments, je me fous un peu de savoir qui a raison mais il faudrait être drôlement borné pour ne pas voir la propagande à laquelle se livre CNEWS.

On comprend mieux pourquoi le RN s’attaque à l’ARCOM qui ne fait vérifier que les chaînes de la TNT respectent le cahier des charges qui font qu’ils ont obtenu des fréquences pour diffuser leurs programmes… Il est d’autant plus facile, après, d’expliquer que l’on peut faire des économies en supprimant des agences d’Etat en oubliant ce pourquoi elles ont été créées.

 


Parallèlement à ce débat, il y a eu les propos d’Emmanuel Macron au sujet des fakenews, d’une « labellisation » des sites d’information et j’en passe. J’en passe surtout parce que je n’ai pas de solution… Mais son épouse a tout mon soutien...

Mais il y a bien un problème réel. Tous les soirs, je me plonge dans TikTok et les algos de ces machins ont vu que j’étais plus intéressé par la politique que par la pornographie et il n’y pas un jour sans que je tombe sur plusieurs vidéos basées sur les informations erronées. J’ai suffisamment de bouteille (hips) pour penser à vérifier. Par exemple, hier, un lascar expliquait les conséquences de la nouvelle démission de Sébastien Lecornu. J’ai donc immédiatement pris la décision d’aller vérifier dans la presse puis je suis passé à la vidéo suivante. Mais il faut penser aux milliers de personnes qui ont pris cela au premier degré et ont donc écouté toute la séquence en croyant s’informer.

Il faut dire, voire rappeler, qu’avec l’IA ont peut créer n’importe quel contenu ! Heureusement, c’est souvent très drôle mais il y a aussi toutes celles de propagande et cela va s’accentuer avec la campagne.

 

Et j’ai bien de devoir dire ici est que la seule solution est d’inciter les internautes à vérifier que les informations qu’ils obtiennent ont bien été diffusées par plusieurs médias dont une partie « réputée surs » comme les grands sites d’information.

Dont ne fait pas partie CNEWS.

 

Dans un deuxième temps, il faudra nous pencher sur les mauvaises analyses politiques. Par exemple, je voyais récemment je ne sais plus quel parti extrémiste gueuler contre l’augmentation de la TVA sur les bouteilles d’eau en disant que cela pénalisait le peuple.

Le peuple n’achète pas de bouteilles d’eau et c’est bien un produit de luxe, maintenant !

Le peuple boit de la bière et il a mérité mieux que toutes ces conneries.

30 novembre 2025

Le gros et les escrocs

  


Dans une récente interview, François Hollande a déclaré à propos de l’élection présidentielle de 2027 et d’une éventuelle candidature de sa part : « si la chance est là, il faut la saisir ! » Si vous me connaissez, vous savez que je ne serais pas attristé par son retour à l’Elysée : j’aime bien le bonhomme, sa politique… Vous pouvez évidemment ne pas être d’accord.

Surtout, je ne suis pas fou et je ne souhaite pas vraiment qu’il se lance dans une bataille électorale : je ne suis pas sûr qu’il ferait un très bon candidat ! Cela étant, maintenant que je me rends compte que Raphaël Glucksmann serait très mauvais, je ne vois pas qui pourrait représenter le centre gauche à part Bernard Cazeneuve ou pépère…

Une question pourrait vous venir à l’esprit : est-ce bien indispensable qu’une personnalité du centre gauche soit candidate à cette élection ?

Tout d’abord, pour ce qui me concerne, il est assez peu probable que je vote en dehors de ce que peuvent représenter ces trois personnes ! Je pourrais voter bien plus à gauche, remarquez, et sans le moindre complexe, à condition que la personne soit assurément républicaine ce qui exclut d’emblée Mélenchon s’il ne change pas quelques positionnements farfelus et ne se débarrasse pas quelques hurluberlus néfastes…

Il est cependant assez peu probable que je me déplace pour voter pour un lascar qui n’aurait aucune chance de figurer au second tour, surtout si un vote pour lui compromettrait un candidat plus sérieux d’arriver en finale. Et n’oubliez pas qu’un des enjeux est d’éviter la victoire du RN… Aussi, je pourrais très bien voter pour Edouard Philippe si, dans dix-huit mois, il est celui qui a le plus de chance de gagner face à Jordan Bardella !

 

Cela étant exposé, ce n’est pas vraiment le sujet de mon billet. Aussi, je me fous un peu de vos commentaires à ce sujet (sauf que cela fait toujours plaisir d’en recevoir) d’autant que mes lecteurs de gauche ont une position proche de la mienne…

A ce stade, il me paraissait intéressant de rappeler mon avis. Que vous le trouviez couillon n’est pas la question : chaque électeur aura le sien, ses motivations et il faut nous apprendre en comprendre les motivations ! Je vois en effet trop de gens expliquer ce qu’il faut faire pour battre le RN en se trompant royalement. Je sais, j’ai un blog politique où j’explique aussi beaucoup de choses…

 


L’autre jour, une copine me disait qu’elle avait été obligée de regarder l’émission d’Hanouna pour des raisons professionnelles et qu’elle comprenait mieux la bouillie qu’on peut trouver dans le cerveau de nos citoyens. Il y a une quinzaine de jours, je trainais beaucoup sur CNEWS et j’ai aussi compris un tas de problèmes… Un bon militant de gauche tentera de démontrer que Praud et ses potes mentent ouvertement aux électeurs mais ce pauvre militant ne sera écouté que par des potes à lui.

 

Revenons à la déclaration de François Hollande. Il a été repris par plusieurs articles de presse et je suis tombé sur plusieurs dans Facebook et j’ai lu les commentaire… Ils sont tous très critiques, souvent insultants et manquent totalement d’objectivité. Il faut le voir pour le croire.

Au fond, le bilan de François Hollande n’est pas mauvais même si aller voir sa maitresse en scooter n’est pas de nature à rehausser la fonction présidentielle. A la fin de son mandat, il avait obtenu la si attendue inversion de la courbe du chômage et les comptes publics étaient sortis des fameux « 3% ».

François Hollande était sans doute un mauvais communiquant. Je crois qu’il y a d’autres facteurs qui ont contribué à cet échec de communication. Outre le fait que les types de gauche ne semblent jamais prêts à avoir un des leurs à la tête de l’Etat, il y avait des grosses erreurs de casting dans son entourage.

 


Je me répète, c’est en gros ce que je pense et je n’ai pas envie d’en débattre aujourd’hui, vous avez le droit d’être d’un tout autre avis. Ce qui m’intéresse, ce sont les commentaires très négatifs dans les réseaux sociaux, du niveau « ah non, il ne va pas oser revenir l’autre guignol grassouillet ».

Il faut prendre ce qui ont fait des candidats sérieux favoris à droite depuis une bonne trentaine d’année. Il y a bien sûr Marine Le Pen et Jordan Bardella. La première a été condamnée pour avoir « piqué dans la caisse » pour favoriser le parti. Le second est l’objet de différentes enquêtes (on a eu connaissance récemment d’une histoire de coaching payé par l’UE). Il y a aussi, évidemment !, Nicolas Sarkozy. Il vient d’être condamné définitivement pour ses comptes de campagne de 2012 et il a été jugé, en première instance, pour celle de 2007 pour une association de malfaiteur (en vue d’un financement de campagne) et a passé quelques semaines en prison et risque d’y retourner.

On peut citer François Fillon mais sa « fraude » (l’emploi fictif de sa femme) n’était, semble-t-il, pas directement liée au financement du parti. On rappellera les ennuis lointains d’Alain Juppé pour le financement du parti même s’il a pris cher au nom de Chirac et ce dernier a également pris cher (il a été condamné après ses mandats).

Pour faire bon genre, rappelons que Jean-Luc Mélenchon a encore quelques casseroles du même ordre.

 


Toujours est-il qu’il semble bien que tous ces personnages auraient détourné de l’argent public pour leurs partis politiques ou leurs campagnes ce qui en fait donc des tricheurs.

 

Sur le plan politique, on ne va pas remonter jusqu’à Chirac (ça serait compliqué à analyser à cause de la cohabitation), mais Sarkozy a fini par avoir de mauvais résultats. En plus, il a aussi eu une communication déplorable (et, pour ce qui concerne la « peoplelisassion » de son quinquennat, il n’a rien à envier à Hollande). Il a quand même tout perdu à cause de discours, ceux de Dakar et de Grenoble dans des registres différents !

Le président actuel, Emmanuel Macron a aussi eu de mauvais résultats et a loupé sa communication, au moins au cours du deuxième mandat, au point qu’on est tous persuadés qu’il est un très mauvais stratège (alors qu’il avait réussi à se faire élire). Comme Hollande avant lui, il est détesté pour un tas de raisons, notamment ses actions pendant la crise sanitaire mais les « antivax » et autres « complotistes » sont très actifs et on a un peu de mal à faire du tri.

 


Revenons-en aux élections diverses de ses braves gens ! Jacques Chirac n’a jamais fait beaucoup plus que 20% des voix au premier tour. Peut-on vraiment jurer qu’il avait une parfaite légitimité pour diriger la France, pour reprendre les essais nucléaires et tout ça. Nicolas Sarkozy, par contre, a fait un excellent score en 2007 (plus de 30%), suivi par François Hollande en 2012 (près de 29%). Emmanuel Macron a fait de jolis scores et Marine Le Pen n’a jamais fait moins que Jacques Chirac quand elle est arrivée au second tour.

Pourtant, je connais beaucoup de gens qui jureraient que ce dernier était un grand président. Ca tient à peu de choses.

 

Avec tous ces éléments, je n’ai aucune honte à avoir soutenu Hollande mais il faudrait se rendre compte que la plupart des commentateurs dans les réseaux sociaux lui préfèrent des gens qui ont été mauvais et qui ont triché pour se faire élire (ou tenter de la faire).

J’en prend acte mais beaucoup de militants se trompent totalement quand ils essaient de raisonner des gens avec des pensées et des réflexions que l’on pourrait qualifier de lunaires…

Prenons Pascal Praud compte tenu qu’il est revenu dans l’actualité avec l’histoire de l’Arcom : je ne sais pas s’il respecte l’égalité des temps de parole sur sa chaîne mais il a passé beaucoup de temps à défendre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy que seul ma bonhommie naturelle empêche de les qualifier de repris de justice.

26 novembre 2025

Des conseils à gogo aux gogos de la présidentielle


 

Comme je le disais hier, Jordan Bardella est donné comme grand favori pour la prochaine présidentielle. On pourrait débattre sur ce qui fait qu’on en est arrivé là mais les causes sont multiples du ras le bol des électeurs à propos des autres partis qui ont souvent échoué (ou se sont plantés dans la communication) à la peur de l’immigration, d’un choc des cultures…

Le plus drôle, dans ce débat, c’est qu’on finirait par s’engueuler ! J’imagine par exemple des lfistes expliquer qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur des immigrés et que le peuple se trompe. Mais la peur n’est pas rationnelle et il faut faire avec les erreurs du peuple…

Dans un sursaut de bienveillance, je vais prodiguer des conseils à tout un chacun. Sauf au RN. Ils n’ont pas besoin de moi.

 


La France Insoumise

 

Il faut tourner la page « Mélenchon ». Il faut se mettre dans le crane qu’il n’a aucune chance de gagner. Les aléas d’une campagne peuvent le propulser au second tour mais jamais il ne gagnera. Les militants LFI ont cumulé les erreurs d’analyse des précédents scrutins avec des réflexions du type « à 300 000 voix près, on était au second tour ». La seule vérité est que la victoire finale a toujours été très loin.

Le pire, dans tout ça, est qu’il aurait pu gagner face à Marine Le Pen à un second tour en 2022 mais il n’est plus en mesure de le faire.

LFI doit propulser Manuel Bompard comme candidat. Il n’a peut-être pas le look, comme François Ruffin, mais, au fond, qui aurait donné un look de Président à François Hollande en 2010 ou à Emmanuel Macron en 2015 ?

Ce type est visiblement très intelligent et connait très bien la plupart des sujets. Il domine largement tous les interviews et tous les débats auquel il participe. Ce n’est pas qu’un sentiment personnel ou une idée foireuse que j’exprimerais pour torpiller Méluche (mon blog n’en a pas le pouvoir). Interrogez donc vos copains de bistro, vos collègues de travail…

 

Parallèlement, il faut adopter des positions plus « républicaines ». Par exemple, cela fait plus de deux ans que LFI parle de génocide. La question n’est pas de savoir si ces braves gens ont raison ou pas mais les électeurs ne veulent pas de ce discours. Il ne s’agit pas de s’asseoir sur ses opinions mais de convaincre les électeurs de voter dans le bon sens. On cite souvent Mitterrand qui a fait l’abolition de la peine de mort contre l’avis du peuple. Il a surtout fait cette abolition en étant élu président et pour être élu, il n’a pas mis en avant le volet correspondant de son programme politique. Or, 50% des propos de LFI sont soit autour du génocide soit autour de l’interprétation des résultats des urnes et de l’illégitimité d’un président pourtant élu dans les cadre des institutions de notre République.

 


La gauche des primaires

 

J’entends par là tous les représentants des partis qui sont persuadés que seule une primaire pourrait mener à la victoire. Les représentants les plus notables sont sans doute Marine Tondelier, Clémentine Autain et surtout François Ruffin. Olivier Faure n’est pas loin.

Ne vous voilez pas la face : vous n’avez aucune chance de gagner ne serait-ce que (mais pas que) parce qu’il y aura d’autres candidats de gauche, assurément, sans doute un insoumis et un socdem. Au mieux, votre candidat fera 3 à 5%. Or, si Ruffin se présente « tout seul », il pourrait faire 4%, Tondelier 3, Roussel 3, un socialo 4. Les candidats n’auront évidemment aucune chance de gagner mais, en cumulé, ils feront trois à quatre fois plus de voix qu’avec une candidature « unitaire ».

Au fond, comme pour Bompard, ce n’est pas nécessairement 2027 qu’il faut préparer mais l’après…

 


Le centre gauche

 

Le seul candidat dont on parle un peu sérieusement est Raphaël Glucksmann mais il ne faut pas se leurrer. Comme Ruffin et Bompard dont je parler, il n’a pas la tête de l’emploi. C’est clairement le candidat avec les idées dont je suis le plus proche mais il a récemment montré qu’il ne tiendrait pas la route lors de débats ou d’interviews musclés.

Il va donc falloir penser à chercher un candidat ailleurs et ne pas omettre le fait qu’il pourrait surgir un peu par hasard, comme Hollande pour 2012. Au fond, à l’issue de l’été 2010, il était donné à 3%...

En tout état de cause, les amis, n'allez pas vous compromettre avec des andouilles qui plafonneraient à 3%.



Le centre du centre

 

On mettre dans cette catégorie les derniers descendants de LREM et du Modem. Le seul candidat un peu crédible et photogénique est Gabriel Attal. Je n’ai pas spécialement de conseil à donner à part rester en embuscade mais ne pas risquer de faire perdre les partis proches, comme les socdems ou la droite…

En outre, Attal a sans doute un boulevard pour plus tard…

Dans l'attente, les gens, tordez le cou à vos fantômes : n'oubliez pas que votre allié naturel n'est pas la droite. Ce n'est pas de là que viennent vos électeurs.

 


La droite vaguement traditionnelle

 

Je pense à la fois à Horizon (si je me rappelle bien le nom du parti d’Edouard Philippe) et LR. Je ne devrais pas donner de conseil mais, objectivement, c’est peu le seul camp à avoir une chance de gagner face à Bardella dans un second tour…

Edouard Philippe a une chance d’arriver en finale (malgré ses récentes âneries), pas les autres guignols. Il serait donc bon pour la droite que LR ne présente pas de candidat…

Et LR pourrait arrêter ses conneries comme l’interdiction du port du voile pour les mineures, d’autant que ce n’est pas Constitutionnel. Ce n’est pas parce que le voile sur des gamines n’est moralement ou humainement pas défendable qu’il faut l’interdire. Et la chasse aux musulmans est surtout dans le fond de commerce du RN.

Cela étant, je ne crois pas spécialement à Edouard Philippe... Mais vous n'auriez pas des candidats en embuscade. Par exemple dans le Nord.

 

A bon entendeur…

25 novembre 2025

Tirons des enseignements des sondages, pour une fois !

 


Odoxa a sorti un nouveau sondage. Quelles que soit les hypothèses, Jordan Bardella arrive largement en tête au premier tour mais aussi au second. A la limite, le seul enseignement est que, parmi tous ses challengeurs testés, c’est Jean-Luc Mélenchon qui ferait le pire score au second tour. Si j’étais papi, je prendrais ma retraite pour éviter la honte ! Finir une carrière politique en perdant avec seulement 26% des voix à un second tour d’une présidentielle face au représentant de l’extrême-droite serait laisser une étrange place dans l’histoire (avec un « petit h ») de France.

Alors j’entends bien les objections ! A LFI, on va nous dire que les sondages ont toujours été défavorables à Méluche et qu’il a toujours fait mieux. Ce qui est la stricte vérité. Mais tout de même… On est pas là pour jouer ou pour faire un pari qui aboutirait à des sautillements de joie : « ah on vous avait bien dit qu’il y aurait moins de 20% entre Mélenchon et Bardella ! ».

On a même Libération qui part à la rescousse (on ne sait pas de quoi) et qui nous pond un article « Bardella vainqueur en 2027 ? Les sondages n’engagent que ceux qui y croient », avec, comme sous-titre : « Le genre de sondage, comme celui d’Odoxa pour Public Sénat publié ce mardi 25 novembre donnant le leader d’extrême droite président dans tous les scénarios, a autant d’intérêt que des traces de café au fond d’une tasse : c’est joli, mais ça ne prédit pas l’avenir. Petit retour sur les ratés des enquêtes d’opinion aux présidentielles. »

 


L’article étant réservé aux abonnés, je ne peux pas étudier ce qu’ils disent… mais je peux faire une étude tout seul comme un grand, sur la base des sondages disponibles dans les pages Wikipedia dédiées aux présidentielles. Alors, je ne veux pas jouer « au père tape dur », mais les sondages ne se trompent pas tant que ça…

1981 : il n’y a pas de sondage disponible environ 18 mois avant l’échéance (nous sommes environ 18 mois avant la prochaine), mais, effectivement, ils se « trompaient » d’une dizaine de points (Giscard était donné avec 10 points de plus que ce qu’il a fait le 10 mai).

1988 : à l’été 1986, le score annoncé pour Mitterrand était celui qu’il a obtenu ! La seule incertitude portait sur le candidat de droite qui serait au second tour.

1995 : fin 1993, le candidat de droite était donné bien en tête (bon, d’accord, Balladur était sur un piédestal mais c’est bien un candidat de son parti qui a gagné).

2002 : fin 2000, Chirac était donné vainqueur…

2007 : il n’y a pas de sondage disponible pour la période qui nous intéresse (fin 2005) mais il ne fallait pas être un grand sorcier pour prévoir la victoire de Sarkozy.

2012 : fin 2010, le candidat favori du PS était donné en tête au premier tour. Martine Aubry et DSK étaient placés en tête au second.

2017 : fin 2015, les sondages étaient complètement dans les choux et on les comprend…

2022 : fin 2020, les sondages annonçaient les bons résultats.

 

En résumé, sur les 8 dernières présidentielles, les sondages ne se sont vraiment plantés que deux fois. Encore que, pour 1981, on n’a peu de données et pour 2017, il aurait été délicat d’annoncer la victoire d’un lascar qui ne s’était pas encore lancé et qui n’était que ministre d’un sortant qui serait empêché.

Je sais qu’il n’y a pas de mal à se faire bien mais il faudrait arrêter de travailler sur des hypothèses farfelues comme la capacité de Jean-Luc Mélenchon à ne pas prendre une veste.


Et arrêtez de taper sur Bardella en démontrant qu'il n'a jamais rien fait de sa vie : il est arrivé à la tête d'un parti qui est en tête des sondages. Il va falloir trouver autre chose et je ne sais pas quoi.

22 novembre 2025

Ils se foutent de notre gueule !


 

J’ai encore laissé passer une semaine sans faire de billet politique. On va dire que j’avais été très actif cet été et qu’il était temps que je prenne du recul. La vérité est que tout cela me casse les couilles même si je n’aime pas être plus grossier que la raison ne l’impose, dans ce blog.

J’ai pourtant deux ou trois sujets à évoquer. Je vais tenter de faire court.

 

Le volets recette du budget a été rejeté à la quasi-unanimité par l’Assemblée.

C’est grotesque et c’est du sabotage. J’avais espéré que nos députés tentent de chercher un compromis. Je me disais que les socialistes et les renaissants allaient voter pour le texte, que la droite s’abstiendrait. En l’absence de majorité, il n’aurait pas été possible de faire un budget qui satisfasse tout le monde mais un point d’équilibre aurait pu être trouvé avec une suppression de mesures récessives et un début de suppression des mauvaises orientations prises depuis 2017 qui nous mettent dans le rouge.

On va se retrouver avec le pire budget imaginable, ne donnant satisfaction à aucun électeur de 2024. Nos députés sont des jean-foutre.

 

Le chef d’état-major des armées a dit une grosse bêtise et les polémiques sont parties de travers.

Si c’est une bêtise, c’est parce que ce n’était pas à lui de nous préparer à la guerre. Il aurait tout simplement mieux fait de la fermer.

Sur le fond du dossier, chacun aura son avis. Pour ma part, je ne veux évidemment pas de guerre avec la Russie mais j’estime que l’on a le devoir ou la responsabilité de défendre l’Ukraine ou, du moins, le peuple ukrainien. Je préférais que cela se règle par la voie démocratique. Mais je n’y connais rien et j’en ai un peu ma claque de voir des pécores pérorer, par exemple, sur la capacité de la Russie à tenir malgré la pression sur l’économie ou ce genre de choses.

Raphaël Glucksmann a publié un long texte dans Facebook. Il commence ainsi : « Depuis 48h, le déchaînement des autruches contre le chef d’état-major des armées souligne la puissance du déni et la force de l’esprit de capitulation au sein de la classe politique française. Tous les services de sécurité européens sonnent l’alarme à l’unisson sur la possibilité d’une attaque russe contre l’Union européenne dans les années qui viennent, mais Mélenchon, Royal et Tanguy savent mieux qu’eux. » 

J’ai écouté Mélenchon (pas les autres) et, donc, lu Glucksmann. Ce dernier donne raison à Mandon or ce dernier tient les propos d’un responsable politique ce qu’il n’est pas. Ce n’était franchement pas utile de diriger une charge contre ceux qui critiquent Mandon avec un langage hautain de celui qui pense que les autres n’y connaissent rien.

Mandon déborde de sa mission et, dans une démocratie normale, il serait mis à pied.

 

Glucksmann a tout perdu en une semaine si on prend en compte, en plus, les médiocres intervention qu’il a faite dans le poste cette semaine. Il représentait un des rares espoirs du centre gauche pour la prochaine présidentielle et il s’est grillé en quelques jours.

Ce qui nous amène au dernier sujet que je voulais aborder.

 

La presse a décidé : le second tour de la présidentielle aura lieu entre Mélenchon et Bardella.

C’est un peu ce qu’on ressent à la lecture des différents articles à ce sujet depuis deux semaines (donc avant les foirades de Rapha). Tant pis si aucun sondage ne donne JLM au second tour (même si on sait que c’est un excellent candidat et qu’il remonte toujours dans la dernière ligne droite).

Il y a des explications : Edouard Philippe a fait une grossière erreur en exprimant son souhait de voir Macron quitter le pouvoir. LR ne fait pas mieux en se détachant du camp présidentiel pour le budget alors que ses cadres sont coresponsables de la situation.

Tant pis ! Mais je ne tiens pas à ce que ces ânes d’éditorialistes tiennent les mêmes propos pendant 18 mois et zappent toutes les alternatives.

 

Il y a une quinzaine de jours, il y a eu la polémique suite à la sortie par une chaine publique d’un graphique accompagnant un sondage complètement délirant : les tailles des cases de l’histogramme n’étaient pas du tout proportionnelles au résultat annoncé. J’ai trouvé ça amusant et les clowns qui ont fait la bévue méritent qu’on se foute de leur gueule sans en faire une polémique à la con.

Ce qui m’a fait rire, en plus, est que la seule personne du centre gauche testée par les sondeurs était François Hollande.

 

Adieu Glucksmann, Faure, Cazeneuve, veaux, vaches et cochons.


Pendant ce temps, personne ne semble avoir remarqué le changement de posture de Mélenchon quand il "s'adresse au peuple". Il adopte un style sérieux, solennel, présidentiel...  On dirait du Chirac mais Glucksmann le traite d'autruche. 


Mon billet est trop long, finalement, je vais le résumer. Trois sujets. Trois domaines où l’on nous prend pour des cons.

13 novembre 2025

Sansal, retraites, budget, télétravail, médecine libérale et 13 novembre...


 

L’actualité politique est chargée ce matin : la commémoration des attentats du 13 novembre 2015, la libération de Boualem Sansal, le vote de la « suspension » de la réforme des retraites. Le blogueur est un peu ennuyé quand il doit choisir un sujet.

Il avait prévu de consacrer son billet à ce dernier sujet mais il a pensé que quelques mots sur les autres ne seraient pas superflus. Alors il se lance sans filet, uniquement pour faire part de ses impressions par pour se livrer à une brillante analyse dont il a le secret.

Et il va commencer par arrêter de parler de lui à la troisième personne.

 

13 novembre

 

La coutume veut que l’on raconte comment on a vécu la soirée, ce qu’on faisait… Pour ma part, j’étais à une soirée de blogueurs politiques et nous recevions les responsables d’un syndicat de médecins libéraux. Même si je ne suis pas libéral quand je pense à la santé (je ne supporte par les professions qui se déclarent libérales et qui touchent du pognon, généralement d’organismes nationaux, pour effectuer leurs missions), la conversation était intéressante, ces braves gens ayant de bonnes critiques sur notre système. Mais j’ai oublié.

Et Twitter a commencé à s’agiter : il y avait quelque chose qui se passait dans Paris à quelques kilomètres de nous. Progressivement, les informations sont arrivées. Nos médecins libéraux n’avaient pas Twitter et étaient visiblement désolé qu’on s’intéresse de moins en moins à eux…

 


10 ans après, on se souvient de tout cela mais on n’insiste pas assez sur le fait que barbares ont commis des atrocités en se revendiquant de l’islamisme. Hier, un imbécile écolo a tenté de relativiser les attentats en comparant le nombre de morts avec celui lié au réchauffement climatique. Il mérite des baffes.

Une grande partie de la gauche est lamentable depuis 10 ans (ou plus…) en minimisant les actes de fondamentalistes religieux pour ne pas se fâcher avec l’immense majorité des croyants, de cette religion, qui ne pense qu’à vivre en paix avec nous.

 

La libération de Boualem Sansal

 

On ne peut évidemment que s’en réjouir et je le fais. C’est, en revanche, évidemment une humiliation pour la France que ça soit la diplomatie allemande qui arrive à ce résultat mais cela nous apprendra peut-être à péter plus haut que notre cul.

Il y a quelque chose que je retiens de cette année : mes copains algériens vivant en France sont généralement très critiques envers Tebboune mais n’ont pas désapprouver l’arrestation de l’écrivain qui, si je les crois, a quand même été foutre la merde dans un coin où il n’était pas bienvenu.

Il n’empêche que son arrestation est une atteinte à la liberté d’expression, ce que je réprouve, évidemment.

 

J’écoutais CNEWS, ce matin (j’espère que ma nouvelle maladie n’est pas incurable !). La bande de zozos réactionnaires était surtout active pour défendre Bruno Retailleau. Ca me semblait lunaire tant il n’a pas aidé la diplomatie de nos deux pays à s’entendre. Mais je vais laisser le sujet à des spécialistes.

 


La suspension de la réforme des retraites

 

Avant d’attaquer le sujet, je vais faire un majestueux hors sujet. Dans son dernier billet de blog, Jean-Luc Mélenchon écrit ceci : « ARRÊT DE TRAVAIL ? Le PS était à l’heure d’un nouveau reniement dimanche soir tard à l’Assemblée nationale. Les parlementaires Insoumis en étaient sidérés. Des bornes hier impensables venaient d’être franchies par le PS. Ils proposaient un amendement hallucinant au texte de loi sur la sécurité sociale. Il s’agissait de donner le pouvoir au médecin de prescrire du télétravail au lieu d’un congé maladie. Une telle proposition ne s’appuie évidemment sur aucune réalité. On est malade ou on ne l’est pas. C’est tout ce que peut constater scientifiquement un médecin généraliste ou les médecins du travail. Ils sont hors d’état d’apprécier la pénibilité d’une tâche pour un malade. Ni la possibilité de transposition de cette tache dans du télétravail, ni si le télétravail existe dans l’entreprise. Dans ces conditions, on comprend que la mesure proposée est surtout destinée à intimider les salariés malades. »

Mélenchon raconte absolument n’importe quoi. J’ai eu une maladie des poumons fin 2021. A l’issue de l’hospitalisation, je n’ai pas eu d’arrêt de travail notable mais mon entreprise a jugé que ne devais pas retourner au boulot pour éviter les risques d’infection dans les transports en commun ou au bureau (nous étions moins de deux ans après le début du Covid) mais aussi pour éviter toute fatigue (j’avais tout de même eu une opération de l’aorte avec un arrêt du cœur). J’ai donc pu faire du télétravail pendant un an, à peu près.

Cela a été salvateur, pour moi !

 

On pourrait disséquer tous les propos de Méluche mais il est visible qu’il ne connait rien à rien (du moins dans ce domaine) et qu’il agit uniquement pour taper sur le PS. Il n’y a strictement rien de choquant à ce que le toubib coche une case « Arrêt de travail ou, si possible, télétravail ». « On est malade ou on ne l’est pas » qu’il dit, le vieux, mais on peut aussi être fragilisé et dans l’état d’exercer une activité professionnelle mais pas dans celui d’aller au bureau. J’ai cité les raisons qui me concernaient mais je peux en imaginer des dizaines d’autres, l’incapacité d’avoir des rapports sociaux, la pression exercée par un management débile, le stress lié aux activités quotidienne lié au temps de transport (et la nécessité de courir pour aller chercher les enfants en sortant du métro, puis de faire des courses…).

Et le médecin généraliste ou celui du travail ne sont pas débiles et peuvent explorer les différentes possibilités avec les patients : ils ne vont pas mettre un barman en télétravail…

Enfin, je parlais des rapports sociaux. J’aurais pu être en arrêt de travail mais j’avais aussi besoin de parler avec des gens, de faire avancer des projets informatiques. De vivre.

 

Mélenchon est assez significatif de sa clique : une incompréhension totale du monde du travail malgré un revenu largement supérieur à la moyenne…

 


La suspension de la réforme des retraites

 

A droite, on critique le gouvernement qui subirait le chantage des socialistes. A la gauche de la gauche, on explique qu’on ne peut pas voter une suspension d’une réforme à laquelle on s’oppose car cela validerait l’existence de la réforme (comme si elle n’était pas passée…).

C’est du grand n’importe quoi et c’est affligeant ! Au moins, au RN, ils sont à peu près clairs. C’est ballot mais ils vont en tirer tous les bénéfices : le peuple est opposé à la réforme et le RN soutient sa suspension. C’est la moindre des choses alors que les médiocres de la gauche radicale et de la droite Républicaine sont franchement dans les choux.

 

Il faut rappeler l’historique… François Bayrou a reçu dans la tronche une motion de censure après une présentation d’un budget. Sébastien Lecornu a été nommé premier ministre et a fait un accord avec le PS et les macronistes pour avoir une négociation au sujet du budget avec comme bénéfice le fait d’éviter une motion de censure. Dans le « paquet » de ces négociations, il y avait bien la suspension de la réforme des retraites notamment de manière à ce que le sujet soit un thème central aux prochaines échéances électorales nationales.

J’ai entendu des zozos de droite expliquer que le PS n’avait pas la légitimité pour cette suspension sous prétexte qu’ils n’ont fait que 1,7% lors de la dernière présidentielle. Il faudrait que je leur rappelle le score de leur candidate à cette élection ?

A gauche de la gauche, ils continuent à revendiquer l’application du programme de 2024 comme s’ils avaient oublié que la gauche n’a pas de majorité absolue, qu’ils ont fait du blocage lors de l’examen du texte, qu’ils ont voulu imposer un premier ministre (Lucie Castets) incapable de faire un compromis.

 

Il faudrait tout de même que ces fous furieux se rendent compte que ce que les électeurs attendent, c’est avant tout le vote d’un budget, non pas pour le plaisir mais pour permettre à la France d’avancer. Ils veulent aussi éviter des élections anticipées qui se traduiraient par un désastre et l’élection d’un populiste, probablement d’extrême droite.

Et pour que les partis traditionnels puissent revenir au premier plan, il faut qu’ils prouvent qu’ils peuvent gouverner, qu’ils sont raisonnables et qu’ils aient le temps d’avoir une plateforme électorale (le candidat et le projet) qui puisse les mener à la victoire.

 

Bref…

 

Beaucoup de sujets mais ne sont-ils pas liés ! Tenez ! Les zozos de l’Heure des pros qui défendent Retailleau dans l’affaire Sansal alors qu’il a foutu la merde et qui gueulent au sujet du compromis à propos du budget… Ou la gauche radicale qui prouvent qu’elle ne comprend rien au monde du travail et font n’importe quoi pour provoquer des élections anticipées tout en tapant en permanence sur le PS.