En salle

25 novembre 2025

Tirons des enseignements des sondages, pour une fois !

 


Odoxa a sorti un nouveau sondage. Quelles que soit les hypothèses, Jordan Bardella arrive largement en tête au premier tour mais aussi au second. A la limite, le seul enseignement est que, parmi tous ses challengeurs testés, c’est Jean-Luc Mélenchon qui ferait le pire score au second tour. Si j’étais papi, je prendrais ma retraite pour éviter la honte ! Finir une carrière politique en perdant avec seulement 26% des voix à un second tour d’une présidentielle face au représentant de l’extrême-droite serait laisser une étrange place dans l’histoire (avec un « petit h ») de France.

Alors j’entends bien les objections ! A LFI, on va nous dire que les sondages ont toujours été défavorables à Méluche et qu’il a toujours fait mieux. Ce qui est la stricte vérité. Mais tout de même… On est pas là pour jouer ou pour faire un pari qui aboutirait à des sautillements de joie : « ah on vous avait bien dit qu’il y aurait moins de 20% entre Mélenchon et Bardella ! ».

On a même Libération qui part à la rescousse (on ne sait pas de quoi) et qui nous pond un article « Bardella vainqueur en 2027 ? Les sondages n’engagent que ceux qui y croient », avec, comme sous-titre : « Le genre de sondage, comme celui d’Odoxa pour Public Sénat publié ce mardi 25 novembre donnant le leader d’extrême droite président dans tous les scénarios, a autant d’intérêt que des traces de café au fond d’une tasse : c’est joli, mais ça ne prédit pas l’avenir. Petit retour sur les ratés des enquêtes d’opinion aux présidentielles. »

 


L’article étant réservé aux abonnés, je ne peux pas étudier ce qu’ils disent… mais je peux faire une étude tout seul comme un grand, sur la base des sondages disponibles dans les pages Wikipedia dédiées aux présidentielles. Alors, je ne veux pas jouer « au père tape dur », mais les sondages ne se trompent pas tant que ça…

1981 : il n’y a pas de sondage disponible environ 18 mois avant l’échéance (nous sommes environ 18 mois avant la prochaine), mais, effectivement, ils se « trompaient » d’une dizaine de points (Giscard était donné avec 10 points de plus que ce qu’il a fait le 10 mai).

1988 : à l’été 1986, le score annoncé pour Mitterrand était celui qu’il a obtenu ! La seule incertitude portait sur le candidat de droite qui serait au second tour.

1995 : fin 1993, le candidat de droite était donné bien en tête (bon, d’accord, Balladur était sur un piédestal mais c’est bien un candidat de son parti qui a gagné).

2002 : fin 2000, Chirac était donné vainqueur…

2007 : il n’y a pas de sondage disponible pour la période qui nous intéresse (fin 2005) mais il ne fallait pas être un grand sorcier pour prévoir la victoire de Sarkozy.

2012 : fin 2010, le candidat favori du PS était donné en tête au premier tour. Martine Aubry et DSK étaient placés en tête au second.

2017 : fin 2015, les sondages étaient complètement dans les choux et on les comprend…

2022 : fin 2020, les sondages annonçaient les bons résultats.

 

En résumé, sur les 8 dernières présidentielles, les sondages ne se sont vraiment plantés que deux fois. Encore que, pour 1981, on n’a peu de données et pour 2017, il aurait été délicat d’annoncer la victoire d’un lascar qui ne s’était pas encore lancé et qui n’était que ministre d’un sortant qui serait empêché.

Je sais qu’il n’y a pas de mal à se faire bien mais il faudrait arrêter de travailler sur des hypothèses farfelues comme la capacité de Jean-Luc Mélenchon à ne pas prendre une veste.


Et arrêtez de taper sur Bardella en démontrant qu'il n'a jamais rien fait de sa vie : il est arrivé à la tête d'un parti qui est en tête des sondages. Il va falloir trouver autre chose et je ne sais pas quoi.

1 commentaire:

  1. Je ne sais plus ce qu'un cadre PG/LFI m'avait répondu quand je parlais d'un sondage , en gros c'est l'intox du grand capital. Ah non ça y'est j'ai trouvé : "Les sondages, c’est de la merde en boîte pour médias mainstream "

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