07 octobre 2013

La chevauchée d'Amazon

Je n’ai pas eu le temps de répondre calmement aux commentateurs de mon billet à propos d’Amazon et des députés qui viennent de voter une loi pour obliger Amazon à renoncer soit à faire une remise de 5% soit à ne plus facturer les frais de transport. Mon confrère et ami Sarkofrance n’est pas d’accord avec mon avis et mon ami et confrère Seb Musset est aussi mécontent d’Amazon. Et MHPA était très remonté.

Je vais donc remettre une couche.

Une boite comme Amazon qui achète un livre 10 euros, le vendra environ 20 euros. Je donne ces chiffres à peu près au hasard (je ne connais pas les vrais chiffres). S’il paye le transport 3 euros, il a donc sept euros de marge (moins un euro de TVA). S’il facture le transport, sa marche monte de trois euros et le consommateur final paye trois euros de plus.

Dans ce débat, on oublie souvent cet aspect. C’est le consommateur qui va payer. La loi ne sauvera pas les libraires. Je ne veux pas de mal aux libraires : c’est une profession comme une autre et je comprends que l’on puisse l’idéaliser puisque son but est de donner des conseils à des clients pour trouver des bonnes œuvres. Il n’empêche que la plupart des libraires ne rendent plus ce service. La seule librairie près de chez moi, dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce qu’un commentateur me la signale, est dans un centre commercial et fait partie d’une chaîne. Cela tue un peu l’image du libraire amoureux de son métier.

Si je refais un billet, c’est parce que je suis tombé par hasard sur celui-ci, le point de vue d’une libraire. Je vais donc revenir dessus longuement.

« L’adoption de cette loi par les députés est une très bonne chose pour les libraires, dans la mesure où notre métier est déjà bafoué. Même si je ne ressens les effets néfastes d’internet sur notre chiffre d'affaires que depuis trois ans, la vente en ligne est clairement pénalisante pour nos commerces. » Une libraire pourrait faire ses phrase en français. Celle-là doit être blogueur de gauche, en plus. Depuis très longtemps, les livres sont essentiellement vendus dans des hypermarchés, des chaines (type « librairie de gare ») ou des gens, comme la FNAC. Ne parlons pas, d’emblée, des effets néfastes d’internet…

« Mais contrairement aux idées reçues et à ce qui est véhiculé par les médias, ce n’est pas tant la gratuité des frais de port qui nous porte préjudice. Cette gratuité, les clients l’ont chez moi. Quand ils commandent des livres, je ne répercute pas les frais d'envoi, excepté chez les petits éditeurs où notre marge est inférieure aux coûts postaux. » Ne pas répercuter les frais d’envoi ? Qu’elle drôle d’idée ! Ils sont directement prix dans la marge de l’entreprise, marge qu’elle fait en vendant des choses aux clients qui finissent donc par payer la facture finale. C’est son métier.

« C'est la rapidité d'Amazon qui nous pénalise, pas ses prix » ! Ah ! On comprend mieux. Elle voudrait peut-être qu’on légifère pour qu’Amazon rende un plus mauvais service aux clients.

« […] Mais cette réalité est à nuancer : je sais par expérience que l’on peut également perdre beaucoup de temps sur internet. Il m’arrive de chercher des livres épuisés sur Amazon et cela ne représente pas toujours un gain de temps, bien au contraire. » Heu… Elle va nous expliquer que l’informatique fait perdre du temps.

« Même si les prix pratiqués sur le net ne sont pas réellement la première chose qui nous pénalise, je suis très contente de ce premier pas vers l’interdiction de la livraison gratuite pour les sites de vente en ligne et vers la fin de cette concurrence déloyale. » Ce problème n’est pas spécifique au monde de l’édition… La concurrence n’est pas déloyale, au contraire, puisque la loi fixe un tarif minimum, pour les livres pour aider les commerçants. C’est par contre peut-être déloyal pour les consommateurs…

« Les frais de port sont très chers – nous payons en moyenne cinq euros en passant par La Poste –, Amazon risque donc d’être désagréablement surpris. » Amazon connaît très bien les tarifs de la Poste,… Ils payent déjà…

« Le lecteur paiera certes plus cher ses livres sur internet. Mais il ne sera pas pénalisé pour la bonne raison que cela permettra de recréer le lien, trop souvent perdu, entre le lecteur et le libraire. » Je vais finir par être grossier. Tu sais ce qu’il te dit le lecteur qui paiera plus cher ? Il faut en plus que je me réjouisse parce qu’un commerçant aura créé un lien avec moi ?

« C’est une bonne chose pour lui : il va communiquer, apprécier de se faire conseiller, passer un moment convivial avec un commerçant. À condition qu’il en ait le temps. Mais il faut le prendre, le temps est aussi un choix. » C’est un choix. Je n’ai pas le temps de prendre ma voiture ou le métro pour trouver un libraire qui aura le temps de parler avec moi.

« Les résumés des livres sur internet ne reflètent pas forcément le contenu. » Parce que les libraires lisent l’intégralité des livres qu’ils ventent ?

« […] Dans notre métier, nous faisons beaucoup de psychologie. C’est pourquoi je le défends bec et ongles. Nous avons un rôle à jouer dans la société. On vend de l'information, de la culture, de la distraction, du bien-être, souvent du réconfort et de l'espoir. » Heu…
« Le libraire connait sa clientèle. Comme un coiffeur ou un boulanger, il connait vos goûts. » Heu aussi…  

« […] Nous sommes au cœur de la vie des gens. Quelques fois, un livre peut sauver la vie de quelqu’un, ou simplement le réconforter. Mais ce livre-là, ce n’est pas internet qui vous le conseillera. » Tous les arguments sont bons à prendre…

J’ai bien un tas d’arguments contre Amazon. J’en ai contre tous les acteurs qui nuisent au commerce de proximité ou aux petits commerces. Tiens ! Le Leclerc en bas de chez moi nuit directement aux bistros du coin en vendant des sandwichs. Alors que le patron au comptoir a toujours un mot doux pour le client et peut dire d’où vient son pâté et ses baguettes… Et en plus, il est obligé de mettre des toilettes à disposition.

Dans l’article que je mets en lien en début de billet, on voit que l’auteur touche 10% du prix de vente contre 30% pour le libraire (dans la réalité, sans arrondir les chiffres, le rapport est de 1 à 4). C’est déjà un problème. Moi, quand j’achète un livre, j’achète un contenu. Je veux bien le verser intégralement à un auteur.  Les auteurs doivent se fédérer pour trouver une solution et aboutir à augmenter leurs gains tout en baissant le prix payé le client. En d’autres termes, je ne suis pas persuadé que les libraires soient vraiment les amis des auteurs.

Je trouve que cette loi fait que les regards se détournent des vrais problèmes liés à Amazon et à tous ces sites de commerce basés à l’étranger : ils échappent à notre fiscalité. Il est très facile de faire un montage pour que les bénéfices soient faits dans un pays avec un faible impôt sur les sociétés et que la manutention soit faite dans un pays avec une faible contribution fiscale sur le travail.

Le deuxième problème apporté Amazon est le risque d’un monopole. Un jour, le seul vendeur de livres « papier » sera Amazon, probablement en concurrence, d’ailleurs, pour le numérique, avec Google et Apple.

Le numérique sera prochainement la norme, dans cinq ans ou dans dix ans. Les librairies vont perdre… leurs fonds de commerce. Je suppose que le conseil est annexe dans ce job. Les gens viennent majoritairement dans une librairie pour acheter ce qui est en vitrine. C’est cela, avec le scolaire, qui permet de faire du chiffre d’affaires pour payer le loyer et la caissière.

Les libraires, tels que la dame que je cite, se trompent de combat. C’est forcément regrettable. Leur métier est un symbole de la culture. Il va disparaître. Pas totalement (je ne veux pas refaire le débat dans les commentaires de mon précédent billet). Ce n’est pas internet qui le tue mais comme tous les autres commerces, ce sont les grandes surfaces qui font mal.

Lisez en entier l’argumentaire de la petite dame. Vous aurez envie d’acheter chez Amazon parce qu’un commerçant qui m’explique que ses concurrents sont trop rapides ou que je perds du temps chez eux ne peut que m’amuser.

En plus, elle veut faire de la psychologie et sauver ma vie, tout en prétendant qu’elle a lu tout ce qu’elle vend.

Chers amis qui défendez les libraires, défendez-les correctement.  Ne faites pas comme ces braves gens qui gueulent après la fermeture des bureaux de poste mais font leurs courses au supermarché à 10 kilomètres. Ils constateront, un jour, la fermeture de la librairie de leur patelin. Ils pleureront, même s'il ne l'ont jamais fréquentée.

Seb dit : "Passer un quart d’heure dans une vraie librairie ou passer un quart d’heure sur Amazon, et l'on retrouve cet écart séparant la dégustation de pâtes aux truffes entre potes avec une bonne bouteille et un repas à base de Nuggets à l'huile, arrosés d'un Coca sans bulle, seul au Mac Do."

La comparaison n'est pas juste. Ce n'est pas la librairie que l'on consomme mais le livre, le "contenu", ce qu'un auteur a écrit avec ses petits doigts boudinés. En fait, le livre lui-même, en tant que machin papier, n'a aucun intérêt à part qu'on peut le lire en prenant un bain, contrairement à un livre numérique...

27 commentaires:

  1. Je soutiens tes arguments même si je ne suis pas convaincue à 100% sur tout
    Mais globalement ceux qui veulent lire des livres et payer des FDP sont membre du club France Loisirs (oui bon nul n'est parfait) ... je passe par Amazon parce que c'est le choix le plus large et l'expédition est rapide, les fdp sont l'argument en plus ... du coup au lieu d'acheter mes livres à l'envie (un tel semaine, puis 2 15j plus tard), je pense que je grouperai mes achats si les FDP sont confirmés mais jamais je n'irais faire 20km pour aller trouver un libraire qui va plus ou moins juger mes lectures ou m'imposer ses goûts ! (et surtout ne pas avoir ce que je veux en stock) ... Le seul endroit sinon où j'achète un livre c'est le Relay des gares parce que je m'ennuie :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je continue à y acheter des cadeaux pour offrir.

      Supprimer
  2. J'adore aller chez mon libraire, les frères Teissier à Nîmes, http://www.librairie-nimes.fr/ , paf, un peu de pub. J'y vais une fois/mois environ faire mon stock, papoter, demander des avis et ils lisent tous les livres qu'ils conseillent ou non, sinon ils le disent. Et contrairement à la musique, je ne me fais pas du tout au format numérique pour les livres.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. À Paris, un quidam comme moi ne peut pas trouver de librairie. Les loyers sont très chers pour qu'un type qui aime ça s'installe près de chez toi.

      Le numérique ? On y vient très facilement. Je m'y suis mis un jour par hasard en week-end prolongé. Quand je suis chez ma mère, je lis essentiellement les revues ou journaux auxquelles elle est abonnée. Un jour, j'avais fini le stock et rien ne me faisait envie dans la bibliothèque. J'ai traîné dans l'iStore et j'ai téléchargé un San-Antonio. J'ai commencé à le lire sur l'iPad. Le soir, on regardait un film à la télé mais il me faisait chier. J'ai pris l'iPhone pour lire les blogs et tout ça. J'ai fini par tomber sur mon livre commencé sur l'iPad. Je m'égare mais c'est très pratique d'avoir des livres en permanence sur soi.

      Supprimer
  3. « ce qu'un auteur a écrit avec ses petits doigts boudinés »

    Je n'ai pas de petits doigts boudinés, bordel !

    (À moins que l'allusion soit pour MHPA et Seb Musset ? Auquel cas, ça va, je passe l'éponge…)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est bien ce que vous reproche Catherine. Mmes Musset et HPA sont paritaire ment épanouies.

      Supprimer
    2. Tout à fait. (t'ai répondu par mail, pas la place ici)
      bye

      Supprimer
  4. pour info, amazon créé 8 fois moins d'infos par mètre carré qu'une librairie classique. Ce n'est pas un argument en soi mais cela fait réfléchir.

    RépondreSupprimer
  5. Ils n'ont donc pas d'autres arguments que la pleurnicherie habituelle : "il va communiquer, apprécier de se faire conseiller, passer un moment convivial avec un commerçant".
    Ben tiens ! La plupart des gens qui entrent dans une librairie veulent acheter le dernier Goncourt, Renaudot, Fémina, etc. D'autres veulent le bouquin qui a été vanté dans telle émission de télévision ou de radio. Et puis il y a ceux qui savent précisément ce qu'ils veulent et ont suffisament de culture littéraire pour se foutre des avis d'un commerçant. Bref, tout ce beau monde se fiché généralement des petits conseils du libraire. Et puis que penser d'un type qui a besoin d'un libraire pour savoir ce qu'il doit lire ? Qu'il ferait mieux de se consacrer à de plus saines activités comme le jardinage ou la recherche d'une aimable compagnie.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui et non. Certains peuvent ne pas être à l'aise et avoir besoin de conseils.

      Supprimer
  6. On y retourne? Ben oui, il y a un métier à défendre, je lis ici ou ailleurs, plus d'arguments contre les libraires (lents, encroûtés, dépassés, pas besoin de conseil, etc...) que d'arguments pour Amazon (rapidité et les fameux frais de port). Nuance, conséquence d'une méconnaissance du métier. Les frais de port? Justice que cela. Le port et l'emballage, ça se paye. Pour la rapidité, c'est simple, promenez-vous, juste une fois, dans les rayonnages d'une librairie de ville moyenne et ensuite arpentez les hangars d'Amazon, si possible. Et oui, c'est plus grand Amazon, il y a tout en stock, vous commandez ils ont, à votre service cher client pressé. Si le libraire veut faire pareil, bonjour le financement du stock. Alors pas bête , il se dit qu'avec ses collègues il fait un site internet mutualisant les assortiments. Et ça existe, si, si, on peut même parler, il y a des gens qui répondent. Le prix du livre? vaste question, vous payez 10 euros dans tous les magasins avec les -5% autorisés par la loi (les frais de port s'ajoutent par correspondance, on est bien d'accord?), le libraire (Amazon je ne sais pas) gagne une remise que lui fait l'éditeur ou son diffuseur, celle-ci est calculée sur une remise basique de 28 à 38 % selon la qualité du libraire (vaste question également) et + si volume d'achat ou opération ponctuelle. Au final, le libraire peut avoir une remise de 38 à 44%, dans le meilleur des cas, pour un livre destiné à la vente, en stock. Dans une librairie, combien de livres? Oui, ça se paye tout ça. Maintenant, vous retirez l'exploitation et la fiscalité. Il peut rester, sur un livre entre 2 et 5 euros, pour se faire une santé. Mais le libraire est jongleur, entre référencement, commandes éditeurs, mise en rayon, commandes clients, compta, ménage... il aime ça, en plus il rencontre des gens, il papote. Comme moi ici, pardonnez mon exposé. Pour jardiner, Msieur koltchatk91120, on peut avoir besoin d'un livre, pour pas faire de bêtises (je n'ai pas dit écrire des bêtises).

    RépondreSupprimer
  7. "Elle va nous expliquer que l’informatique fait perdre du temps." Euh, ben oui. J'en ai aussi fait l'expérience. Et d'autres aussi, sans doute, par ici, y compris sur Amazon (se rappeler son mot de passe, saisir trois ou quatre fois le code de sa carte de crédit parce qu'on s'est gouré, s'énerver parce que la connexion Internet a planté, comparer les offres, etc.). Après, on perd aussi du temps en librairie, mais c'est plus sympathique: tourner des pages, lire des quatrièmes de couverture, interpeller un libraire ou un vendeur pour un conseil, boire des cafés (il y a des librairies qui ont des cafétérias), etc.

    Concernant l'augmentation des droits touchés par les auteurs, l'autoédition peut être une piste, puisque l'auteur qui s'édite fixe son prix lui-même. Elle est cependant plus escarpée, puisque l'auteur est aussi le vendeur (qui offrira volontiers une dédicace pour le même prix). En revanche, elle peut être lucrative: l'auteur encaisse la part du vendeur et celle de l'éditeur, en plus de celle de l'auteur. Mais tu relèves effectivement un paradoxe de l'édition: celui qui fournit le coeur du contenu est, dans la chaîne du livre, l'un de ceux qui touchent le moins d'argent par exemplaire vendu.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vaste sujet. J'aimerais bien qu'on pense plus aux auteurs...

      Supprimer
    2. Les auteurs n'ont bien souvent que leurs mots à eux, et dans un débat technique ce langage là n'a pas sa place. Lui revient donc généralement le droit de produire et et de la boucler.

      Supprimer
  8. Nicolas, je perçois beaucoup de cynisme, amertume voir d'aigreur (et pas seulement d'estomac) chez tes commentateurs réacs... Tu crois que ça serait parce qu'ils n'ont jamais réussi à y être, toi, en Librairie ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non. Rien à voir. Il se trouve qu'une majorité des libraires ne sont pas tels que tu les imagines...

      Supprimer
  9. On ne peut pas passer sous silence l'aspect fiscal (statut fiscal sur mesure concocté par le Luxembourg) et l'aspect social.
    Mais, ce qui est le plus gênant est qu'Amazon est ce qu'on appelle dans le domaine de la distribution un "category killer".
    En clair, Amazon ne vise pas à être le plus gros libraire mondial mais bien le seul libraire mondial. Les dirigeants d'Amazon s'opposent à l'économie de marché et visent uniquement à la mise en place d'un monopole.
    Amazon n'est qu'un prédateur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce genre de truc ne devrait pourtant pas gêner les Français. Après tout, la république n'a-t'elle pas défendu les monopoles d'EDF, GDF, etc. ? Ne défend-elle pas le monopole des taxis ?

      L'économie de marché française est surtout une économie de connivences et si Amazon avait été français, personne n'aurait trouvé à redire là-dessus.

      Supprimer
    2. Non. On favorise les monopoles publics... Plus exactement dès qu'une boîte à un monopole de fait, elle devrait être publique.

      Supprimer
    3. Quelle est la différence ? Si on pose qu'une position monopolistique est un mal, que cela concerne une entreprise privée ou publique ne change rien. Le public n'est pas plus vertueux que le privé, la seule différence, c'est que la perversion s'exprime de manière différente.
      Et puis en France, la différence entre privé et public est ténue. Dirigeants et politiques se sont côtoyés sur les bancs des mêmes écoles, participent aux mêmes réseaux, se rendent des services mutuels, etc.

      Supprimer
    4. On est loin de l'objet du billet. Prenons un exemple : la distribution de l'eau. Elle est forcément un monopole. Il est donc logique qu'elle soit supervisées par les communes, la plupart donnant ça en concession à des opérateurs privés ce qui permet de les mettre en concurrence à l'occasion.

      Amazon est en passe d'avoir un vrai monopole qui échappera à tout contrôle. Ça me parait dangereux. Mais le contrôle par le public ne résoud pas tout.

      Supprimer
    5. Bah, l'histoire a amplement montré que les monopoles naissent, vivent et meurent parce que d'autres entreprises arrivent et proposent quelque chose de mieux. Au début, elles ont du mal à exister et faire leur trou, puis elles finissent par s'imposer. IBM tenait le monde de l'informatique jusqu'à ce qu'Apple apparaisse. Le problème du contrôle par le public, c'est qu'il gèle tout et empêche l'émergence de la nouveauté. Sans parler de la gabegie.

      Supprimer
    6. C'est faux (la fin). Je vous réponds par mail à l'occasion.

      Supprimer
  10. On ne peut pas passer sous silence l'aspect fiscal (statut fiscal sur mesure concocté par le Luxembourg) et l'aspect social.
    Mais, ce qui est le plus gênant est qu'Amazon est ce qu'on appelle dans le domaine de la distribution un "category killer".
    En clair, Amazon ne vise pas à être le plus gros libraire mondial mais bien le seul libraire mondial. Les dirigeants d'Amazon s'opposent à l'économie de marché et visent uniquement à la mise en place d'un monopole.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.