10 octobre 2013

Des européennes et des chiffres

L’ami Guy Birenbaum estime qu’il ne faut pas parler des sondages pour les élections européennes en rappelant, à juste titre, que Marine Le Pen avait été donnée en tête de la présidentielle 2012 dans des sondages de 2011, tout comme sa formation l’a été pour les européennes de 2014, hier. Moi, les chiffres me fascinent.

Le résultat des élections

Tout d’abord, un graphique, très joli, fait avec mes petites mains, qui montre l’évolution des scores depuis 1979. J’ai mis en avant le regroupement des partis de droite de gouvernement, le Front National, le « périmètre » du Front de Gauche mais aussi les formations qui leur font du mal, comme le MRG de Tapie en 1984 et les Verts en 2009 qui ont torpillé le PS et la formation autour de Charles Pasqua qui a fait mal à la droite de gouvernement en 1999.

De droite à gauche :

Le Front National : j’en parlais hier soir. On voit clairement qu’il a décollé dans les premières élections à caractère national après 1981. On pourrait presque en conclure qu’il a épongé une partie de l’électorat du PCF ! Mais il n’a jamais réussi à décoller.

La droite de gouvernement. Elle n’a cessé de s’effondrer jusqu’à la création de l’UMP.

Le Parti Socialiste : son score est drôlement variable mais il semble avoir un « socle » au dessous de 23% mais il a subit clairement et par de fois un fort vote de « protestation » (ou un vote pour des trublions). Le score de 2004 parait exceptionnel mais le mode de scrutin avait changé, cette année là (le vote par région favorise les gros partis).

La gauche de la gauche : elle a clairement baissé au cours du premier septennat de Mitterrand mais s’est stabilisée ensuite entre 5 et 10%.

Les sondages


28/11/2008
13/02/2009
24/04/2009
7/05/2009
Résultat
LO
4 %
3 %
3 %
2 %
1,2
NPA
8 %
9 %
7 %
7,5 %
4,88
FdG
4 %
4 %
5,5 %
6,5 %
6,47
PS
22 %
23 %
22,5 %
21,5 %
16,48
EELV
11 %
7 %
7,5 %
8 %
16,28
MoDem
12 %
14,5 %
14 %
14 %
8,46
UMP
24 %
26 %
26,5 %
26 %
27,88
DLR
1 %
2 %
1 %

1,77
Libertas
7 %
5 %
5 %
5 %
4,8
FN
7 %
6 %
7,5 %
7,5 %
6,34

Je n’en ai retenu qu’une sélection, tous du même institut et pour 2009. Qu’en retenir ?

La première chose est qu’ils sont éminemment ridicules mais que les prévisions sont bien plus fiables pour les partis de droite que de gauche. L’ami Guy a donc raison…

La répartition droite gauche n’a pas beaucoup bougé. En novembre, 49% sondés annonçaient voter à gauche. Trois mois après, ce chiffre était descendu à 45,5 et est resté stable jusqu’au vote.

De même, le total des partis de gauche est resté stable (il a gagné 1,5% sur la période). Le Modem est donc le gros perdant de la période (au profit d’écologistes indépendants qui n’étaient pas cités dans les sondages : Waechter, Drevet,…).

Récapitulons

Nous avons :
1. un sondage qui donne le Front National en tête,
2. Guy qui démontre que ce genre de sondage est grotesque,
3. Moi qui sors des chiffres idiots montrant l'ineptie d'études chiffrées mais avec quelques enseignements : la relative stabilité du Front National et de chaque côté de l'échiquier.

La gauche était donnée à 35%, hier, en gros, alors qu'elle devrait être à 45... Ces élections sont mal barrées.

14 commentaires:

  1. "Guy qui démontre que ce genre de sondage est grotesque"

    Prem's !

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    1. En plus (je ne l'avais pas remarqué, je l'ai rajouté dans mon article), afin d'en rajouter au spectaculaire, ce sondage est un faux grossier: il part du principe d'élections européennes par liste unique nationale, comme autrefois, alors que ce sont maintenant des élections à listes dans les différentes Régions: Marine Le Pen ne pourra conduire qu'une seule liste FN parmi d'autres.

      Sont gonflés.

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    2. Ça n'est qu'un détail par rapport au fait qu'on ne connaît pas les candidats. Si le FdG s'associe aux Verts et dégoté des personnalités charismatiques, il peuvent dépasser 20%.

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    3. Et c'est moins pire que les sondages pour les municipales à Paris où le fait que le vite ait lieu par arrondissement, on ne peut absolument pas prévoir les résultats sans interroger plusieurs milliers de personnes dans chaque arrondissement.

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  2. "... les vers qui en 1979 ont torpillé le PS..." écrivez vous... Serait-ce donc pour cela que le PS est devenu véreux?

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  3. Je suis désolé, mais votre ami Birenbaum ne démontre absolument rien (ce n'était d'ailleurs pas son but, apparemment). Il rappelle simplement un sondage ayant eu lieu des mois avant une élection, et que l'élection elle-même a infirmé ; ce qui ne démontre même pas que ce sondage était faux : il était peut-être exact au moment où il a été fait.

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    1. Un sondage est forcément exact au moment des faits. Vous n'avez pas à être désolé. Désolé.

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    2. Désolé, mais si j'ai envie d'être désolé c'est mon droit-de-l'homme le plus strict, même si vous en êtes désolé.

      D'autre part, non : un sondage peut être truqué, biaisé, fait par-dessus la jambe, etc., et donc inexact, même au moment où il est publié.

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    3. Oui évidemment. Mais les grands instituts de sondage sont contrôlés et s'ils faisaient les cons perdraient leurs réputations (la politique n'est qu'une vitrine, la plupart des sondages sont faits pour des marques commerciales).

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    4. En l'occurrence, ce sondage est grossièrement biaisé: il porte sur les intentions de vote aux européennes pour des "listes nationales uniques" (comme autrefois), alors que, maintenant, chaque parti doit présenter des listes différentes dans chaque Région.
      (déjà posté ça, pas paru)

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    5. Si mes ailleurs. Je ne peux pas diffuser les commentaires si je suis en réunion...

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    6. Quand on tient un blog, on ne va pas en réunion, on ne va pas au ciné, on ne va pas baiser, on ne va pas dans des endroits sans réseau: on se consacre à son blog.

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    7. Vous confondez avec les vieux. Et paf !

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