12 février 2014

Les taxis de la larme

Les taxis sont en grève. J'en ai déjà parlé : ils subissent une nouvelle concurrence, de la part des VTC qui n'ont pas leurs contraintes. Le gouvernement n'avait pas écouté mon avis et tenté de les aider en instituant un délai entre la réservation d'un véhicule et la prise en charge du client. On voit assez facilement que ça ne tient pas la route. D'ailleurs, le Conseil d'Etat, dans sa grande sagesse, s'est rangé à mon avis (je me comprends).

Les commentateurs de mon blog échangeaient gaiement pour trouver une solution mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. D'où mon adage : quand un problème n'a pas de solution, ne perdons pas de temps à en chercher une et allons directement au bistro. On appelle cela du pragmatisme social-démocrate.

Étant au bistro en train de déjeuner, je peux récapituler le problème. Les taxis qui ont acheté une licence subissent une concurrence de la part de lascars qui n'ont aucune contrainte à part avoir une voiture, un permis de conduire, un smartphone et un taux d'alcoolémie relativement bas. Ce système pourrait se généraliser. Quand vous chercherez "un taxi", vous n'aurez plus à lever le bras bêtement mais à cliquer sur un machin de votre téléphone geolocalisé.

On appelle cela le progrès. C'est donc de gauche.

Il n'empêche que les taxis qui ont acheté une licence (240000€ à Paris, tout de même) de retrouvent couillonnés puisque cette licence ne vaudra pas plus qu'un fut de bière lors de ma sortie du bistro. Si le montant atteint ce niveau, c'est à cause de la spéculation. Si les taxis perdent tout, on peut légitimement se foutre de la gueule des chauffeurs  ou des sociétés qui les ont achetées puisque le but était de gagner du pognon avec.

Il n'empêche nous sommes humains et l'humain d'abord... Des braves gens se sont endettés pour pouvoir travailler. Notre considération doit dépasser le stade de la larmichette d'autant que, à la base, c'est l'Etat qui a mis en vente ces licences ce qui n'a pas été sa meilleure idée. Mais, à cette époque, on ne savait pas qu'en lançant une application sur un iPhone, une voiture allait arriver.

Le système est bien complètement con à la base. Pourquoi faut-il une licence pour transporter quelqu'un contre rémunération ? Que la profession soit réglementée pour protéger les consommateurs est une chose, qu'on mette en place un système de licence, une autre.

Je résume : les VTC vont se développer et les mecs qui ont acheté une licence vont l'avoir dans l'os. C'est inéluctable. Avec leur grève, les taxis obtiendront peut-être un délai. De manière pratique, casser une décision du Conseil d'Etat me parait difficile, mais je n'y connais rien. Il faudrait peut-être légiférer mais :
-         la gauche peut difficilement faire une loi allant à l'encontre des intérêts des consommateurs,
-         la droite passerait pour un ramassis d'imbécile si elle se mettait à faire des lois antilibérales.

Il n'y a pas à tortiller du cul pour chier droit. Les taxis l'ont dans l'os. L’Etat ne peut pas les indemniser ou racheter les licences dans la mesure où leur prix a été fixé par la spéculation.

Il ne reste plus qu’à fournir les mouchoirs en papier.

14 commentaires:

  1. l'état peut racheter au prix de la première mise en vente

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  2. Le prix de la première mise en vente a évolué au fil du temps (l'obtention de la licence à l'origine est gratuite, mais il n'y en a presque pas. Quant à faire une loi, il est à craindre que le Conseil constitutionnel la retoquerait exactement pour les mêmes raisons que le Conseil d'Etat pour le décret. (enfin quand je dis "à craindre", je me comprends). J'en conclus que Jegoun a bien conclu....

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    1. Le CC le rétorquerait nécessairement. Les annonces du gouvernement de ce soir sont ridicules.

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  3. Les sociétés de taxi peuvent faire des filiales VTC. Ainsi, les taxis pourraient faire de la maraude à plein temps et les sociétés de taxi enverraient des VTC/taxi dispo sur les commandes. Dans ces conditions, c'est Uber et autres qui l'auraient dans l'os.
    Mais pour ça, il faut s'adapter, c'est vraiment trop injuste.

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    1. S'adapter ? Techniquement ils sont prêts. J'ai l'application taxi bleu dans mon iPhone.

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    2. Je sais bien, mais il faudrait qu'ils franchissent le pas. Je pense que les sociétés de VTC auraient bien du mal à contrer ça (s'ils font des efforts sur la tenue de leurs chauffeurs...)

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    3. Il faudrait étudier dans le détail mail les chauffeurs n'étant pas salariés, il faudrait un autre système économique pour que la compagnie les rémunérent.

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  4. Vive le progrès! ;)
    Le Conseil est droite, c'est prouvé...

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  5. Comme Didier Goux m'a affublé du doux nom de gauchiste à propos du problème objet de ton article et que je n'en suis pas un je vais faire un constat évident d'abord et me lancer dans la recherche d'une solution .
    Il faut que tout le monde puisse travailler dans une harmonie et une égalité de concurrence est ce possible ?
    Dans l'état actuel des choses impossible si on y met pas du sien, des deux cotés des protagonistes .
    Faisons la somme du montant des licences déjà payées
    Convenons d'un nombre de taxis nécessaires à la bonne marche du système .(donc supérieur à celui d'aujourd'hui ( puisque X nouveaux entrant .)
    Montant diviser par Nombre = Nouveau prix moyen des licences
    La soulte apportée par ces nouveaux entrant viendra compenser ceux dont le prix d'achat sera supérieur à ce prix moyen .
    Excusez ma longue explication je ne le referai plus .
    vincent



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  6. La licence a toujours été gratuite c est la spéculation des 1er acheteur et le laisser faire de l etat qui l a rendu payante

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