06 novembre 2014

Dis donc, François ?

Dis donc, François, puisque tu vas causer dans le poste ce soir, il faudrait aussi que tu t'adresses à ceux qui ne te regarderons pas, soit, à vue de 35 millions d'électeurs sur 45, dont un blogueur doté d'une surcharge pondérale à peine égalée par sa soif. 

Figure toi que, à 18 heures, je me suis dit, je cite de mémoire : tiens ! Mais mon garçon, tu n'as pas fait de billet, aujourd'hui. Il est temps de t'y mettre. Avec ton habitude et ton don prodigieux pour raconter n'importe quoi à n'importe quel sujet, tu n'y auras aucun mal. 

Je me suis regardé droit dans les yeux cernés et globuleux et je me suis répondu : non. Je n'ai pas la tête à bloguer. Je n'ai pas le moral pour ça. J'ai le moral pour aller en Bretagne pour cinq jours dès demain, pour aller au bistro avec les copains. Pas pour blogueur. 

Du coup, alors que je suis en RTT, je me suis replongé dans le travail. Un truc à régler. Comment identifier le constructeur dans le message envoyé au back office ? Un détail, quoi. 

Figure toi aussi que par trois fois, aujourd'hui, on m'a demandé si je ne virais pas à droite. J'ai répondu par la négative et une franche rigolade. L'état de la gauche me gonflant réellement, j'ai bien envie de taper sur elle. Tiens ! Prends cette histoire de Sagnol, hier. Le type te parle de foot et les autres se parlent de racisme. Y'en marre de cette gauche, certes pure, mais complètement débile. Y'en a marre de cette gauche qui pense qu'on sauvera l'économie sans les entreprises. Y'en a marre de cette gauche qui critique en permanence. Y'en a marre de cette gauche incapable de solidarité. Quelles qu'en soient les raisons. 

Alors si tu veux redonner le moral à ce blogueur astucieusement doté d'une cravate à chier masquant son air débonnaire naturel et préoccupé par une histoire d'identification du constructeur dans les messages envoyés au back office ayant peur d'avoir fait une connerie qui va coûter des sous à son honorable employeur, mais qui retrouve subitement par la pêche pour écrire dans son blog, même s'il veut bien reconnaitre que certaines phrases sont un peu longue, tout en buvant une bière pendant que Franz Ferdinand passe dans le poste, tu vas lui dire, à la télé ce qui suit. Je te laisse prendre des notes :

Putain de bordel de merde, vous commencez à me casser les couilles. Si vous ne supportez pas d'être au pouvoir, je vais vous foutre dans l'opposition. Hop ! On attend le nouveau chef de l'UMP, je fais la dissolution, je nomme Sarkozy à Matignon. Et vous aurez deux ans pour vous rappeler pourquoi les Français ont voté pour moi. Et 2017 sera aisément gagné pour moi. 

Tu insistes bien. Tu rappelles plusieurs fois que c'est toi le chef. Tu rappelles plusieurs fois ton positionnement politique. Tu rappelles plusieurs fois que tu as été élu avec la promesse de réduire le déficit pas de passer le SMIC à 18600 euros et que tu vas échouer parce que des fous furieux élus par des pauvres gens perdus ont foutu le pays dans la merde. Tu rappelles ce que tu as fait. Tu rappelles la destruction de l'économie française depuis 12 ans. 

Et enfin, tu dis : et arrêtez avec vos conneries, comme hier, avec Sagnol, le genre de conneries qui nous braquent, qui vous braquent, avec les électeurs. Vous êtes mortifères. 

Pourquoi mon iPhone souligne "mortifères" alors qu'il me rajoute automatiquement un accent ? Il a appris le Français dans le règlement intérieur de l'Assemblée. Tiens, voila une connerie que tu peux rappeler : les députés peuvent frauder le fisc mais sont sanctionnés s'ils disent "Madame le Président" alors qu'il devrait dire "Madame la Présidente". Comment ces guignols veulent qu'ils qu'on ne passe pas pour des connards nuisibles ? 

Après t'être adressé au blogueur frisé, et ainsi, probablement à tous les sympathisants, tu pourras glisser un mot rien que pour les militants PS qui sont en pleine déprime. Je ne sais pas quoi. Je ne suis pas militants PS, seulement blogueur abruti. 

Et après tu t'adresseras aux Français, à tous. Et tu diras :

Bon, les gars, les filles, les autres, la situation est difficile. On va dire que c'est de la faute de la droite parce que c'est mon job de dire cela. La solution est difficile mais la pente est longue, la route est droite : l'évolution de la société, de la politique, des médias fait qu'on espère que les réformes résoudront tout dès qu'un projet de loi est présenté sur le blog d'un ministre. C'est faux. Vous me gratifiez d'une popularité aussi basse que la poitrine des blogueurs. Faites comme vous voulez. Mais j'ai été élu pour faire un job sur cinq ans. Et je le ferai sauf si les crétins qui ont été élus parce que j'ai été élu continuent à jouer au con, auquel cas je les virerai avant. 

Hop. 

Et tu leurs diras, aux uns et aux autres : on est tous dans le même pédalo. Qu'il s'appelle France, qu'il s'appelle gauche. 

On avance. 

8 commentaires:

  1. Impec !

    Le problème c'est qu'il ne le fera pas : il n'a jamais un discours frontal. Malheureusement.

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  2. Je me faisais la réflexion que certains de mes camarades se satisfont d'être dans l'opposition, .. envers Sarkozy puis envers Hollande (bien que leur président mais pas assez à gauche, pas comme il faut, et si c'était Martine, et Manuel Valls ...)
    Ils m'emmerdent !
    Sinon le PR est bon ce soir !

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  3. Ton iphone fait de droles de polices...

    Je ne sais pas si rappeler ce qu'il y a eu avant est une bonne idée, surtout quand on s'est fait élire avec la promesse que le changement c'était maintenant tout ça. Mais ça peut être une solution...
    De toutes manières, quand la droite va repasser, elle va expliquer son incapacité à agir par les 5 ans avec Hollande que nous sommes en train de passer... Et pendant 10 ans elle a expliqué que tout était de la faute à Mitterrand et aux 35 heures...

    Enfin bon... (pendant que je te salue sur ton blog, je regarde pas la télé...)

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    1. Pour la police, c'est corrigé en principe.

      Pour le reste, il fait le rappeler tout comme la droite a raison de rappeler qu'elle est contre. Il faut faire de la politique. Si la droite pense qu'il faut travailler plus et la gauche qu'il faut partager le travail, qu'elles le disent ! Il faut arrêter les conneries. Refaire de la politique et arrêter de se branler avec des conneries.

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  4. Je suis déçu, il n'a pas parlé de Loudéac et de son dynamisme en direction des jeunes

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  5. "La solution est difficile mais la pente est longue, la route est droite"
    C'est beau comme du Raffarin !

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