02 janvier 2015

Une gauche pour 2015 ? Laïque, alors !

« Allah est grand la République aussi » est le titre du livre de Lydia Guirous. Je vous invite à lire une interview qu’elle a donnée à Marie-Claire. Elle y parle notamment des femmes voilées qui accompagnent les sorties scolaires. « Je ne dis pas que toutes les mères voilées sont des islamistes radicales. Néanmoins, accepter des mères voilées lors des sorties scolaires, c’est ouvrir une fenêtre aux religieux, et aux intégristes. Car ces femmes ne sont pas juste de gentilles "mamans toutes égales" comme elles se présentent. Derrière elles, il y a des intégristes qui ont une vision politique : faire plier la laïcité à la française, devenue pour certains radicaux l’ennemi à abattre. Or pour moi, dès qu’on s’approche d’une mission de service public comme l’accompagnement d’une sortie scolaire, les mères, jouent de facto, temporairement le rôle d’un agent de l’Etat. Elles doivent donc observer une neutralité religieuse. Pour moi, c’est ça entre autres, la laïcité. » « D’entorses en entorse à la laïcité, un jour, notre modèle républicain ne voudra plus dire grand chose. La cohésion nationale sera émiettée en communautés. Je ressens une certaine lâcheté de la gauche, qui court après le vote des musulmans, face à ce foulard qui est un pourtant un marqueur de la soumission et de l’infériorité des femmes aux hommes de la communauté musulmane. »

Depuis quelques jours, avec l’histoire de Philippot et d’autres trucs, on parle beaucoup du vote homosexuel pour le Front National. Hétéroclite est un site « gay et lesbien mais pas que ». Ils ont sorti un article à ce sujet. « Régulièrement, médias et réseaux sociaux font semblant de redécouvrir ce que tout le monde sait déjà : de plus en plus de gays et de lesbiennes votent pour le Front national (FN). La société du spectacle adore les paradoxes vivants et ces homos séduits par des idées d’extrême-droite en constituent un merveilleux exemple : rien d’étonnant, donc, à ce qu’ils soient autant mis en avant. Par ailleurs, on sait depuis trente ans que la progression électorale du FN, sujet de discussion privilégié aux cafés du commerce réels ou virtuels, fournit aux commentateurs professionnels ou amateurs un stock inépuisable de réflexions au ras des pâquerettes. Tout le monde se sent obligé d’avoir un avis là-dessus, même (et surtout) si cet avis est déjà connu, n’apporte rien de neuf et n’a donc aucun intérêt. »

« Les raisons qui poussent de plus en plus de gays et de lesbiennes à se rallier au Front national peuvent être les mêmes que celles qui prévalent pour le restant de la population. Comme les hétéros FN, les homos FN peuvent être des déçus du Parti socialiste, de l’UMP, de l’Europe, ou ils peuvent tous simplement être des électeurs inquiets par la persistance du chômage de masse et de la crise. Mais à ces raisons largement répandues s’ajoute souvent une dimension supplémentaire : celle de l’orientation sexuelle. Les gays et les lesbiennes qui votent pour le FN ne le font pas MALGRÉ leur homosexualité mais bien au contraire À CAUSE (au moins en partie) de leur homosexualité, qu’ils estiment menacés par l’immigration, l’islam et les musulmans. »

« Si on avait pris la peine d’interroger des électeurs gays du FN comme vient de le faire Têtu, on s’en serait aperçus depuis longtemps. Quand on leur demande pour quelles raisons ils accordent leurs suffrages à l’extrême-droite, c’est souvent la même histoire qui revient : un jour ou une nuit, ils se sont faits insulter ou agresser dans la rue en raison de leur homosexualité par «un Arabe» (les plus pudiques disent «une racaille», mais on sait tous que ça veut dire la même chose pour eux). Parfois de manière récurrente. Parfois, cette mésaventure ne leur est pas arrivée à eux personnellement, mais à un ami ou à une connaissance. »

Je commence l’année avec un billet de fainéant, en recopiant de larges extraits d’articles que je vous invite sincèrement à lire. Je le fais parce que, dès fois, je me sens un peu seul ! Pensez-donc, taper sur Najad Vallaud-Belkacem quand elle autorise le port du voile pour les accompagnatrices des sorties scolaires… D’ailleurs, à la fin de son interview, Mme Guirous évoque les difficultés que l’on peut avoir à aborder certains sujets : « Vous vous rendez compte que chez Morandini, sur Europe 1, une élue Front de gauche m’a traitée de "raciste", - moi qui suis musulmane de famille algérienne ayant fui la guerre civile en Algérie ! - , et de "bourgeoise parisienne" sous prétexte que j’ai étudié à la très sélective université Dauphine ? »

Si j’avais un vœu à exprimer pour 2015, cela serait de bien pouvoir aborder tous les sujets, notamment qu’ils portent sur la discrimination dont peut être l’objet certains opprimés, sans qu’on m’accuse d’être de droite, comme si être de droite était une tare, d’ailleurs. Mon deuxième souhait est qu’on puisse aborder tous les sujets sans qu’un twittos quelconque vous enfonce d’une sentence du genre : « le racisme n’est pas une opinion mais un délit. » Outre le fait que cela ne veuille pas dire grand-chose (un délit est caractérisé par la loi et la loi ne peut condamner ce que pensent les gens, elle rend interdit l’incitation à la haine raciale et des trucs comme ça), le débat ne peut pas avancer.

Dans son billet matinal (qui m’a incité à faire celui-ci, rendons à César…), l’ami Sarkofrance se demande ce que doit être la gauche en 2015. Il termine ainsi : « La gauche de demain ne peut pas ressembler à la droite d’avant-hier. » Je n’ai pas la réponse. J’ai, par contre, la certitude que l’on ne peut pas résumer tous les débats à une relation entre la gauche de demain et la droite d’avant-hier.

Je parlais de l’incitation à la haine raciale. C’est un concept qui a été mis en 1972 dans la loi, c’est donc un texte fait par la droite. Et c’est ce même texte qui « sonne la fin de la liberté d’expression en France » selon Eric Zemmour, l’égérie d’une certaine droite, aujourd’hui.

Si la droite d’avant-hier est celle du CNR, des retraites, de la sécu, des 30 glorieuses, de l’immigration massive pour reconstruire la France, de la loi de 1972, la gauche de demain ne peut-elle pas se poser des questions ?

La gauche de 2015 doit être celle de la laïcité qui n’a pas de tabou dans les sujets qu’elle aborde. Si les femmes musulmanes sont opprimées avec leurs voiles, il ne convient pas de faire semblant de les rendre moindre moins opprimées, il faut lutter contre ce voile. Si l’homophobie galope dans les banlieues, il faut ouvrir les yeux. Et pas rougir de honte en ayant l’impression de stigmatiser des lascars qui n’ont visiblement pas les mêmes origines ethniques que nous.

Parce que les races n’existent pas et que tout n’est pas nécessairement bon à prendre dans la culture d’autrui, notamment dans leurs religions, on a dépensé assez d’énergie pour lutter contre « les nôtres ».


Vive le vivre-ensemble, celui sans voile, sans homophobie, sans racisme, sans poil sous les bras et sans taxe sur la bière.

38 commentaires:

  1. Je ne prendrais que les 5 derniers mots n'ayant pas le temps de lire le reste pour l'instant

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  2. À bas le vivrensemble, au feu les voiles, rien à foutre de l'homophobie et encore moins du racisme, voilà !

    Et je souhaite que 2015 soit l'année de l'interdiction du culte islamique en Europe et son ravalement au rang de secte dangereuse pour l'individu et la société. Mais, bizarrement, je n'y crois pas beaucoup.

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    1. Et l'interdiction du culte islamique dans les pays musulmans, ce ne serait pas LA solution ?

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    2. Dans les pays musulmans, ils font absolument ce qu'ils veulent, je m'en contre-pignole.

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    3. Même pas, Didier,... Ils y développent leurs conneries qui deviennent plus faciles à exporter.

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  3. Pfffff... !
    Les SS étaient pédés c'est bien connu !

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    1. Ce sont plutôt les SA qui étaient connus pour prendre du rond…

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  4. Tu commences bien l'année. Je pourrais co-signer...

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  5. Votre Lydia Guirous reprend l'argumentaire des pro-laïques normaux, normalement républicains, (Kintzler and co). On ne peut que se réjouir que ce type de réaction se généralise sans déchaîner de grandes tempêtes.
    Il n'y a pas de catastrophe sans petit profit, disait Caroline Ingalls ("la petite maison dans la prairie", j'ai des sources culturelles solides, moi monsieur). Les égorgeurs de l'Etat Islamique ont mis une sourdine aux blogs des gauchislamistes en France. Il n'y aura bientôt plus que ce brave Edwy pour manifester bruyamment sa solidarité aux "mamans toutes voilées" et autres billevesées intégristes de choc.
    Malheureusement, c'est un peu tard. On a l'impression qu'il a fallu lutter contre la gauche pour sauvegarder la laïcité, et certaines décisions ou penchants de la politique de gauche actuelle ne nous incitent pas à lui accorder notre confiance inconditionnelle, c'est le moins qu'on puisse dire.
    Il faudra mieux faire en 2015.

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    1. En 2015, ma chère Suzanne, la gauche va être beaucoup trop occupée à perdre la majorité des cantons, puis la majorité des régions, pour se soucier de semblables vétilles. Et en 2016, comme il n'y aura plus de gauche, vous ne pourrez plus rien lui demander : bien fait pour vous !

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    2. Voila ! Et en 2017, Hollande sera l'ultime recours.

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    3. Le plus comique, c'est que c'est possible ! (Hautement improbable à l'heure où nous mettons sous presse, mais possible.)

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    4. Improbable ? Je ne sais pas. Cette andouille a bien réussi à etre élue une première fois et les types de l'UMP sont cons comme des bites.

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    5. Ce que je dis c'est que si l'élection présidentielle avait lieu ce mois-ci, Hollande ne passerait même pas le premier tour. Et je ne pense pas que les prochaines échéances vont beaucoup contribuer à redorer son blason… notamment auprès des dizaines et des dizaines d'élus socialistes qui vont perdre leurs sièges. Si, en plus, comme il est probable, le chômage continue de grimper gentiment et les taxes de s'alourdir…

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    6. L'élection n'aura pas lieu ce mois. La clé est là. Les élus (Plus élus) vont revenir à la soupe quand ils verront les annonces pour 2017.

      Et si le chômage et les taxes augmentent, "tant pis". Ca sera "l'aveu" d'un échec.

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    7. pfff... mais non !

      Regardez donc ce que vous avez dit de la déconfiture de la gauche à chaque début d'année, sur vos blogs. Il y a dans les cantons, dans les régions, une gauche qui bosse, qui gère, qui assure autant qu'elle peut.
      La laïcité, la lutte contre l'intégrisme, ce ne sont pas des vétilles, hélas. Et c'est au gouvernement qu'on a la gauche la plus conne, qui ne mérite pas sa base. (j'ai l'impression d'écrire des phrases exprès pour les modernoeuds, mais tant pis).

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    8. Ben on est d'accord. Du coup je ne comprends plus votre com. Je m'explique : Hollande me semble faire partie de la gauche pas conne. Les imbéciles seront terrassés.

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    9. (Si la droite reste conne, hein !)

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    10. Bon, je vous laisse entre vous, les deux : faut que j'aille écrire Paludes, moi…

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  6. "c'est au gouvernement qu'on a la gauche la plus conne"
    Je ne pensais même pas à Hollande lui-même, mais aux deux derniers ministres de l'Education Nationale, par exemple, et à leurs secrétaires d'Etat dont les décisions (et les non-décisions) sont à pleurer. C'est quand même bien de la responsabilité de Hollande, s'il y a des gens comme ça aux postes de pouvoir. Et la désaffection les professionnels de l'enseignement pour la gauche PS devient de plus en plus sensible.

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  7. Je crois que la gauche n'est pas foutue parce que beaucoup de Français sont encore de gauche, centre gauche ou centre droit gaucho compatible. Malgré toutes les conneries de Hollande, de ses ministres et associés. La droite est inexistante, délabrée, menée par des vieux, le Front National n'a pas de cadres, bref il n'y a pas beaucoup de choix.

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  8. "des dizaines et des dizaines d'élus socialistes qui vont perdre leurs sièges." (Didier Goux)
    Je n'y crois pas... Au profit de qui ? Dans mon canton, aux dernières élections, le candidat Front National n'avait même pas de visage sur son affiche, juste son nom et la photo de Marine Le Pen. Il a quand même atteint le score de 12% à peu près, ce qui n'est pas rien mais ce n'était pas un VRAI candidat.

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    1. Ne niez pas des évidences. Les socialos vont prendre une raclée.

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  9. Quand je repense à Paludes, la seule phrase qui me revient, c'est "j'écris Paludes". Il y a des livres comme ça, que j'ai lus avec plaisir et puis, pfuit... aucun souvenir. Cosmos (de Gombrowicz) aussi.

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  10. joli billet. Contrairement à Suzanne, je pense que la laïcité n'est plus trop un "sujet", sauf pour agiter la galerie médiatique. On connait les adversaires et les dangers. La véritable inquiétude est le sens de l'action politique. je n'ai pas la réponse, mais je constate qu'Hollande et compagnie ne l'ont pas non plus. Sur ce, bonne année à toutes et tous.

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  11. La questioneut s'inverser: une nana voilée peut s'estimer opprimée d'etre obligée de virer son voile (je suis loin d'etre un partisan du voile au contraire mais c'est un argument souvent développé)

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    1. A vrai dire, c'est un peu plus qu'un argument.

      Dès lors qu'on érige la liberté de conscience en liberté fondamentale et qu'on rattache le libre exercice des pratiques religieuses à la liberté de conscience, ce qui est une conséquence normale et nécessaire du principe, il faut bien convenir qu'interdire le voile revient à porter atteinte à cette liberté.

      Mais on contourne cette épineuse question en déplaçant le problème vers le sujet de droit: la femme. C'est astucieux car le sujet du droit est toujours le maillon faible de la liberté.

      En France, on a pris une décision: on a estimé que la femme musulmane n'est pas accessible à la liberté de conscience, trop sacrée pour qu'elle puisse en disposer à son gré. C'est une abrutie qui ne sait pas ce qu'elle fait, on a donc décidé à sa place: tu ne porteras pas le voile, ma fille.

      Et zou.

      Le plus marrant: les féministes approuvent.

      La technique est classique. Si vous voulez porter atteinte à une liberté sans en avoir l'air, le mode d'emploi est le suivant: sacralisez la liberté que vous souhaitez réduire et disqualifiez le sujet de droit qui, normalement, peut prétendre l'exercer (on peut même dire que la liberté en question a été conçue pour lui) C'est d'une simplicité biblique et ça marche toujours.

      Parce qu'en fait on n'accepte pas que l'exercice d'une liberté soit gênant pour la société. On a une conception abstraite de la liberté qui n'inclut pas la possibilité que les gens en fassent réellement usage au point de créer une gêne, même une simple gêne.

      Et ça, en revanche, ça nous turlupine: personne en a rien à foutre des femmes voilées, ce qui nous emmerde c'est que le voile révèle à nos yeux la médiocrité de notre conception de la liberté. Une conception petite bourgeoise très éloignée de l'élan des Lumières.

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  12. Tous : merci à pur vos commentaires. A vrai dire, je le fous un peu du voile et de la laïcité. Un peu seulement. Je ne veux pas voir des femmes voilées parce que c'est moche. Je ne veux pas qu'une religion impose des codes vestimentaires à la con. Je ne veux pas qu'une religion s'impose chez moi.

    Et la gauche doit reprendre ces thèmes car je ne suis pas le seul à "ne pas vouloir". Et à part les militants de gauche qui, comme ce crétin de Gauche de Combat qui me traitait de machiste récemment, personne ne veut du voile, même pas la majorité des musulmans, celle que je connais, les mecs qui veulent mater des gonzesses et les gonzesses qui veulent déconner avec les mecs.

    Tiens ! Le dernier bouquin de Houellebecq (je ai lu que des critiques de gauche) est probablement moins mensonger que ce qu'on ne dit. Vous allez voir que dans dix ans on trouvera des gauchistes d'accord pour dire que toutes les femmes doivent être voilées parce que les musulmans ne peuvent pas pratiquer librement leur culte en voyant des femmes pas voilées. Et on trouvera normal de les maintenir à la maison, de les empêcher de conduire, le tout au nom de la liberté des musulmans.

    Je ne vire pas facho : je lutte contre une religion, pour la liberté. Et la voie qu'on prend c'est de laisser le sujet aux fachos et, électoralement, cela va marcher. Le livre de Houellebecq est probablement complément con : c'est Marine que Pen qui sera soutenue par la majorité des partis au second tour de 2017 face à un musulmans.

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    1. Nicolas,

      Quand je te lis, je m'interroge souvent sur la signification du OSEF (on s'en fout) qui est devenu un mème.

      OSEF devient une modalité du débat: sur n'importe quel sujet, on commence par dire OSEF, puis finalement on en discute, et enfin on conclut par OSEF.

      C'est un peu un tic de langage, comme chez les Marines: tu commences une phrase par "oui sergent!" et tu la termines par "oui sergent!". Sauf que tu commences par dire à ton interlocuteur "OSEF" et tu termines par "OSEF".

      C'est répandu sur la Toile: Skandal fait exactement la même chose, à l'extrême droite. Lui aussi est OSEF.

      Juste une question: si OSEF de tout, pourquoi s'emmerder à en discuter?

      Maintenant, là, je vois que tu introduis une nuance dans le discours OSEF: "OSEF, oui, mais un peu". Donc, en définitive tu t'en fous pas tant que ça.

      Bon, perso j'approuve. OSEF de tout ça va 5 mn, mais ça gave et ça forme pas des prix Nobel non plus. La pensée OSEF forme des cons.

      Mais alors, juste une remarque: à l'instant où, finalement, le monde récupère "un peu" de son intérêt à tes yeux, tu multiplies les interdits et jugements péremptoires. On va faire l'inventaire, il y en a quasiment 1 par phrase, voire 2:

      - "Je ne veux pas voir des femmes voilées (relax, Google va faire des lunettes pour ça)
      - parce que c'est moche (question de goût: beaucoup d'hommes gagneraient en beauté grâce au voile et la femme n'échappe pas à cette règle)
      - Je ne veux pas qu'une religion impose des codes vestimentaires (ah merde, elles commencent toutes par ça)
      - à la con (si c'est pas à la con, tu les acceptes?)
      - Je ne veux pas qu'une religion s'impose (c'est dans l'ADN du truc, t'es mal barré)
      - chez moi (si c'est ailleurs, tu t'en fous?).
      - la gauche doit reprendre ces thèmes (oui chef, mais pourquoi chef?)
      - car je ne suis pas le seul à "ne pas vouloir" (oh? t'es le peuple à toi tout seul, chef?)
      - Et à part les militants de gauche qui, comme ce crétin de Gauche de Combat qui me traitait de machiste récemment, personne ne veut du voile (ah oui, t'es le peuple, c'est vrai)
      - même pas la majorité des musulmans (kesten na nafoutre de la majorité des musulmans, piske t'es le peuple à toi tout seul, chef?)
      - celle que je connais (aaaah ok, c'est la majorité de tes potes)
      - les mecs (oui, je comprends mieux) qui veulent mater des gonzesses et les gonzesses qui veulent déconner avec les mecs (des obsédés sexuels, donc: un échantillon idéal pour imaginer l'humanité).

      Etc, car tu continues. C'est marrant, mais c'est qu'une collection de conneries.

      La perle est pour la fin: "je lutte contre une religion, pour la liberté". Fais donc de la liberté ta religion et lutte pour ça.

      Je ne sais pas comment tu envisages les choses, mais de mon point de vue, ton propos n'est pas facho. Il est plutôt versatile, velléitaire et asséritif (est asséritif ce qui est affirmé a priori par un enfant sans qu'il puisse imaginer que cela soit faux).

      Si je te contredis, tu vas me faire un calcaire. Mais si tu reprends tes propositions et que tu les regardes par toi-même, normalement, tu dois voir que c'est des conneries.

      Rien de grave: personne n'en est jamais mort. Mais quand même.

      (c'est un com qui va me faire aimer, je le sens)






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    2. Mais tu pètes plus haut que ton cul, non ? Je dis que je m’en fous un peu, c’est clair, non ? Pour moi, ce ne sont pas le voile et la laïcité qui sont en cause mais le développement d’une religion et de ses signes visibles, de ses impacts sur la société.



      Surtout, je revendique les interdits et jugements péremptoires d’autant que chacune de tes réponses en fait partie (prenons un exemple : le dernier, que viennent faire les obsédés sexuels dans ce truc ?). La conclusion est que tu ne sais plus quoi dire, tu n’as plus que le traitement par l’absurde. Libre à toi d’aller faire de la philosophie dans les blogs mais évite le mien…



      Maintenant, voilà deux extraits de ton commentaire précédent :

      « En France, on a pris une décision: on a estimé que la femme musulmane n'est pas accessible à la liberté de conscience, trop sacrée pour qu'elle puisse en disposer à son gré. C'est une abrutie qui ne sait pas ce qu'elle fait, on a donc décidé à sa place: tu ne porteras pas le voile, ma fille. »

      « La technique est classique. »



      Voilà ! La technique est classique : tu me dis que si je lutte contre le voile c’est parce que je considère les femmes musulmanes comme des abruties. Donc je peux fermer ma gueule. Tu finis par me traiter de petit bourgeois et tu fais référence aux Lumières. Tu peux aussi me traiter directement de « trou du cul », si tu veux.



      Ce n’est pas grave, les imbéciles qui défendent n’importe quoi pour le plaisir d’apporter la contradiction et parce qu’ils se croient plus intelligents que tout le monde m’amusent…



      Maintenant, tu peux relire chacun des arguments de ton dernier mail : ils sont tous profondément stupides.

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  13. Oui, je pète plus haut que mon cul. Et alors? Pour le coup: OSEF. Qui ça intéresse à part les fabricants de caleçons?

    Non, je ne t'accuse de rien. Te monte pas le bourrichon. Je trouve même que tu es quelqu'un de plutôt bien. Mais, ça aussi, OSEF (t'as pas besoin que je t'aime pour exister). Donc finalement, nous deux, on est assez neutre l'un à l'égard de l'autre, simplement parce toi tu OSEF de moi, et moi je OSEF de toi.

    Je OSEF aussi de Didier Goux qui me le rend bien, ce en quoi je lui en sais gré. C'est apaisant.

    C'est une approche assez cool qui nous dispense de nous traiter d'imbécile, sauf les inévitables mouvements d'humeur, mais on peut gérer.

    Reste donc, une fois qu'on a dégagé ton gros corps de buveur de bière et mon pur esprit de sale con, ce qui est sur la table. Ce que tu y a mis.

    Tu as mis en rapport deux papiers. L'entretien de Lydia Guirous publié par Marie-Claire, et un post de blog publié par le site Hétéroclite.

    Il est évident, même pour l'observateur peu attentif, que ces deux papiers n'ont pas la même qualité intellectuelle. Lydia, qui est une jeune femme admirable et toute choupinou, est dans le "moi je", l'affirmation de soi à propos d'un sujet codifié: la laïcité. Hétéroclite prend le sujet dont il discute, le vote FN chez les homos, qui n'est pas un sujet codifié mais de pur contingence, et le retourne comme une crêpe, pour l'examiner sous les formes qui sont celles de l'actualité.

    Dans le premier papier il n'y a aucun retournement. Lydia reste ce qu'elle est du début à la fin: "Pour moi, la laïcité est etc" Elle le dit deux fois. Elle est et reste dans le domaine de la simple opinion, du jugement perso, de l'avis sans particulièrement l'étayer par autre chose que son vécu de jeune femme. Elle persévère dans son être, avec une certaine obstination sans tenir compte du fait qu'elle parle d'une institution de la loi et pas de son ego, ce dont elle n'a visiblement rien à foutre.

    Dans le second papier, le locuteur procède à un retournement du sujet dont il discute. Il oppose des vécus, mêle de la théorie, fait un pas de côte, prend du recul, prend parfois son lecteur à partie, comme un contradicteur imaginaire, tient son lecteur ami en haleine, et finalement retourne son sujet, comme un gant. Au final, il réussit un bel exercice philosophique là où Lydia se contentait d'asséner sa vérité vraie de future victime de Zemmour.

    Ces deux textes ne disent absolument pas la même chose, ni de la même façon. Pourtant, tu as établi un parallèle pour avancer tes propres jugements asséritifs en formant une invitation au dialogue typique de la gauche: discutons librement de tout, mais à l'intérieur du cadre imposé.

    Un sale con comme moi s'intéresse à ce type de phénomène non pas pour t'accabler mais au contraire pour suivre ta piste.

    Ce lièvre, c'est toi qui l'a levé, pas moi. Je te suis. Tu vas voir toi-même que tu vas sortir du cadre. M'engueule pas pour ça et ne tire pas de conclusion hâtive.

    C'est toi qui appelle au dialogue après tout. Alors, tu le veux ou tu le veux pas le dialogue? Je me suis tartiné des lopettes de gauche, de droite, du centre et même d'ailleurs. Ils sont tous tolérants en affichage, mais dès qu'on les bouscule, ils se rétractent comme des huîtres qu'on titille du bout de la fourchette.

    T'es pas une huître quand même. T'es pas une lopette, hein. J'vais pas t'impressionner avec mon cul plus haut que mon caleçon.

    Alors fais le job.

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  14. Tu cherches trop à tout interpréter. L’ami Sarkofrance a fait un billet pour demander ce que doit être la gauche le lendemain et il m’incite à faire un billet (je le dis explicitement dans mon billet que c’est lui qui m’incite). Le blog s’appelle « partageons mon avis » (et pas « partageons ma philo… »).



    Je sors donc deux réponses parmi mes thèmes de prédilection (et je m’appuie sur deux textes qui n’ont rien à voir mais que j’avais sous les yeux) mais qui vont dans le même sens, celui du « pas politiquement correct à gauche » (j’y reviendrai).



    La première : la gauche de 2015, je ne sais pas ce qu’elle doit être à part laïque. C’est un truc qui me parait important, on ne va pas discuter pourquoi, c’est comme ça… Je rappelle que je ne suis pas philosophe. Il me parait dangereux de ne pas laisser se développer une religion qui pourrait prendre trop d’importance.



    La deuxième : il faut que la gauche change sa relation avec le Front National et analyse mieux l’électorat. Il se trouve que le vote « homo » est autant FN qu’autre chose alors qu’on l’attendrait plutôt à gauche.



    C’est là que les deux se rejoignent : ils touchent tous les deux à l’immigration, éternel sujet que l’on ne peut pas aborder sans passer pour un immonde raciste.

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