07 janvier 2015

J'aurais voulu être milliardaire !

J’ai rêvé d’être milliardaire. Je le rêve toujours, d’ailleurs, mais j’ai perdu mes illusions. Je ne rêve pas d’avoir une grosse voiture ou un bel appartement. Je m’en fous ! Vous me connaissez. Ce que j’aime, c’est pouvoir aller au bistro et faire le tour de la France, pendant les vacances pour faire les copains. Etre milliardaire m’aurait évité quelques contraintes bassement matérielles, comme mettre du gasoil dans la voiture de location. Parce que je me fous, aussi, d’avoir une voiture.

J’ai passé, une fois, des vacances de nabab. C’était en 1993. Mon patron m’avait « obligé » d’aller bosser chez un client à Tahiti. J’avais négocié avec lui pour partir quinze jours au lieu d’une semaine et, quitte à être au bout du monde, j’avais choisi une semaine de luxure. Je m’étais fait chier comme un rat mort, dans des hôtels de luxe à Bora Bora et dans une autre ile dont j’ai oublié le nom. Cela m’avait coûté 6000 francs, donc environ 1000 euros. Pas des vacances de milliardaire, donc, mais des vacances de bien portant. Pas de copains dans les bistros, pas de bistro, même ! Les serveuses de l’hôtel à Bora Bora m’avaient à la bonne. Ils avaient vu que j’étais célibataire mais qu’on m’avait prévenu qu’il fallait pas chercher à baiser (désole d’être grivois, voire vulgaire, mais c’est la seule consigne que m’a donné le client quand il est venu me chercher, à 5h30, à l’aéroport, en me remettant un collier de fleurs : vous êtes jeunes, ne faites pas le con, des filles vont essayer de sortir avec vous, c’est uniquement pour que les parents vous obligent à les épouser.

Alors, j’ai grillé une brique ou deux, profitant de l’occasion qui ne me serait plus jamais offerte (en euros, deux briques, ça fait, en gros, 3000 euros, loin du milliard). J’avais 27 ans. Tout rond (je crois me rappeler que j’étais parti le jour de mon anniversaire). Mais le tout pour les trucs les plus luxueux que l'on pouvait trouver à l'époque, là-bas... A la limite, je n'aurais pas pu dépenser plus, sauf à louer un bateau ou une résidence, ce dont je n'avais que faire.

Ce soir, il y a encore une polémique à la con, dans Twitter. Emmanuel Macron, notre ministre de l’économie, aurait déclaré que les jeunes pouvaient légitimement rêver de devenir milliardaire. Alors les lascars de la vraie gauche ronchonnent.

Ils ont raison ! Dans la pratique, on n’arrivera pas tous à être milliardaires ! Mais s’il faut empêcher les jeunes de rêver, non pas d’être plus riches que les autres, mais de ne plus avoir de contraintes, de recherche de boulot, de nécessité de nourrir la famille, d’aider les copains dans la merde, pourquoi ?

Pourquoi déclencher une polémique dans Twitter ? Pour promouvoir l’égalité vers le bas et interdire aux jeunes d’avoir un projet ?

On ferait mieux de s’en foutre, des fois ! Je suis propriétaire de mon appartement depuis dix ans. J’ai fini de rembourser mon crédit. Ca ne fait pas de moi un milliardaire mais, en francs, un millionnaires. Cela étant, il faut bien que je vive quelque part. Je me fous d’être propriétaire mais je n’ai plus la question à me poser : aurais-je la capacité à payer mon loyer et à conserver un toit ?

Et le pognon que je n’ai plus besoin de mettre de côté, à droite, à gauche, je le dépense en impôts et en verres pour les copains.

Je peux rêver d’être milliardaire.

Cela étant, hors de question que je repasse des vacances à Bora-Bora. On s'y fait trop chier. Mais si un parti politique n'apporte pas d'espoir, à quoi sert-il ? Et est-il élu ?




15 commentaires:

  1. C'est "la jalouseté" et "l'envitude"qui les fait causer, ils ne sont plus jeunes tout du moins dans leur tête

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  2. Emmanuel Macron :
    « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires».
    Si on demander au bac de développer cette citation aurions nous les mêmes commentaires stupides de certains qui prennent la phrase au premier degré ?..
    C'est lamentable , mesquin , minable comme si nos compatriotes avaient des " Petits Pois " à la place de neurones ou dépourvus de synapses pour les conduire à plus de bon sens .
    vincent .

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  3. De toute façon, la réalité est assez simple : ceux qui rêvent de devenir milliardaires n'y parviennent jamais. Ceux qui deviennent milliardaires n'en rêvent pas : ils ne pensent qu'à cela, mobilisent dans ce but (pas plus méprisable qu'un autre) toute leur énergie et travaillent 20 heures par jour pour y parvenir.

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    1. Ou ils héritent ! Mais ce point mériterait approfondissement ! L'égalité a du bon mais tout le monde n'a pas les capacités mentales.

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    2. ouh là, le vaste sujet de l'héritage :) Vous devriez lancer le sujet dans un billet, je suis sûr qu'il remporterait un blog d'or tant pour les lectures que pour les commentaires...Mais ca ferait du boulot pour modérer les commentaires. Bref travailler plus pour rien gagner. C'est dans l'air du temps après tout

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  4. A 50 ans, si t'es pas milliardaire, t'as raté ta vie...
    C'est quand le prochain Euromillion ?

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  5. Je vais vous dénoncer à Gauche de Combat qui vous dénoncera au Tribunal de la Vraie Gauche.

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    1. il faudrait mieux dire "Tribunal de la Gauche Vraie", ca légitimerait une justice expéditive

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  6. On ne devient milliardaire qu'en piquant le pognon aux autre...

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    1. Cette remarque fait honneur à votre intelligence, bravo !

      (Je transmets à Bill Gates, Steve Jobs et deux ou trois douzaines d'autres, pour information : je sens que ça va leur filer un choc.)

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    2. Avec une copie pour les petits enfants jaunes qui bossent pour eux pour pas grand chose.
      La création de richesses est souvent faite au détriment de quelqu'un, d'une manière ou d'une autre.
      Comme la conquête de l'ouest.

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  7. Dans le plus part du temps nous avons peur de nos idées c’est pourquoi il est assez difficile de les réaliser. Devenir milliardaire c’est un but précis dans la vie. Celui qui détermine bien les priorités dans sa vie pourra atteindre n'importe quel but.

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    1. Je suis d’accord avec vous, mais comment donc de bien déterminer le but principal de la vie ? Ne changera pas il au fil du temps ?

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