12 janvier 2015

Je refais la manif

Voilà une deuxième photo prise lors de ma marche Parisienne d’hier. Elle est moins floue que celle que j’ai mise hier mais la luminosité n’est pas au top ! A coté de la moto, nous avons une Citroën. Figurez-vous que la C5 de François Hollande. Les cars, derrière, contiennent tous les lascars qui seront avec lui sur une photo largement diffusée aujourd’hui et qui a bien amusé la blogosphère, à cause de l’ex qui fait des pieds et des mains pour être en première ligne.

C’était Boulevard Henri IV et j’allais à la Bastille dans l’esprit de remonter le Boulevard du Temple, jusqu’à la République. Je sais, je vous ai déjà raconté cela hier mais je suis bien décidé à le refaire, pour le même prix, rassurez-vous.

Tout d’abord, je n’ai pas répondu à une question : pourquoi suis-je allé manifester ? C’est une question sans intérêt à laquelle essaie de répondre d’horrible blogueurs réactionnaires qui n’ont pas éprouvé le besoin de le faire.  Je vais répondre : j’y suis allé parce que j’avais envie d’y aller. Cela semble un peu compliqué à comprendre, pour eux, mais c’est ainsi. Par exemple, après le boulot, je vais aller boire une bière, parce que j’ai envie de boire une bière. S’ils n’ont pas envie, ils peuvent ne pas y aller.

Depuis plusieurs jours, ils ironisent beaucoup au sujet des slogans (« Je suis Charlie ») et de cette marche. Elle aura eu au moins un intérêt : montrer aux types de la manif pour tous ce qu’est une manif avec réellement plus d’un million de gugusses. Dont moi qui compte pour deux vu que j’occupe plus de place. Nous pourrions ironiser sur leur acharnement et nous moquer d’eux comme ils se moquent de nous, ce que fait d’ailleurs l’ami El Camino en les comparant aux petits vieux du Muppets Schow.

Que nous montre cette photo à part une voiture et des cars avec un contenu certifié « rempli d’huiles » ? Il y avait un peu de monde sur le côté de la rue mais pas trop. La foule dans le métro à Bicêtre était impressionnante pour un dimanche après-midi et je n’étais pas le seul à avoir décidé de descendre à Sully Morland.

J’arrive à la Bastille. La foule devenait très dense mais uniquement sur les trottoirs. La place (la partie réservée à la circulation automobile) était vide fièrement défendue par un tas de gendarmes. Je me suis alors dit que le cortège des officiels arrivés en car allait passer par là, ce qui était d’ailleurs totalement faux. J’ai marché un peu en bousculant quelques andouilles et j’ai vite compris que je n’allais pas réussir à avancer. Marcher à contre sens d’une manif n’aurait pas été très intelligent. J’ai donc trouvé un coin où j’avais une belle vue sur l’entrée de la place de la Bastille par le boulevard du Temple, à l’angle de la rue de Rivoli, en face de la Banque de France. Et j’ai attendu.

Il ne se passait strictement rien. Les flics rigolaient entre eux, surtout les vieux. On sentait quand même les jeunes un peu tendus vu qu’il n’y avait qu’une petite dizaine de gendarmes à chaque carrefour. Me retournant et montant sur la barrière à laquelle j’étais appuyé : il y avait vraiment foule. Un type de la manif pour tous aurait dit qu’il y avait au moins un milliard de types dans le coin de la Bastille entre la rue de Rivoli et le boulevard Henri IV.

Il s’est passé un truc, à un moment, toutes les camionnettes de gendarme sont parties en trombe pour se garer au bout du Boulevard Richard Lenoir. Je m’interrogeais de même que l’abruti à côté de moi qui voulait tout décrire à sa femme alors qu’il ne savait pas du tout ce qu’il se passait.

Rêvassant, j’ai constaté que les gendarmes « à pied » étaient tous partis mais que personne n’avait osé franchir les positions qu’ils occupaient, jusqu’à ce que la place devienne noire de monde. C’est d’ailleurs en lisant le Monde, ce matin, que j’ai compris à peu près ce qui se passait : il y avait trois défilés, les deux premiers partant de République, un par le boulevard Voltaire, l’autre part le nord, via le Père Lachaise. Comme il y avait beaucoup du monde, ils en ont lancé un troisième de Bastille à Nation. J’avais donc passé une heure ou deux à attendre le début de ce troisième truc.

Je me demande si je n’ai pas perdu un peu de temps.


Mais j’y étais, c’est bien l’essentiel.

11 commentaires:

  1. Magnifique, d'ailleurs en appliquant une règle de 3 de la Manif pour tous par rapport à la foule de la manif du Champ-de-Mars, il y avait environ 70 millions de personne à cette marche (sans compter les rues adjacentes).

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    1. Surtout que les rues sont très adjacentes.

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    2. Après cela les prochains manifestants y regarderons à deux fois avant de nous annoncer le nombre de leurs participants .... A moins qu'ils ne veuillent une fois encore nous faire sourire .
      vincent

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  2. Si je comprends bien il y avait quand même des abrutis et des andouilles ? Moins qu'à la manif pour tous ...
    Beau billet

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  3. Bonjour,
    Je suis trop loin géographiquement pour apprécier le nombre de personne et la télé avec 10 heures de décalage c'est compliqué bref.
    Billet simple et sobre !
    Merci

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  4. J'ai même rencontré Didier Goux .

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  5. Tu étais devant le Café français, au coin du Boulevard Henri IV et de la rue Saint Antoine, pas Rivoli. Elle devient Rivoli après Saint Paul. C'est juste pour le jour où on devra se retrouver dans une manif !
    C'est pour ça que j'avais proposé qu'on déjeune Place de la République ... à l'heure où tu es arrivé, on ne passait plus ! Bah c'est pas grave ! J'espère qu'il n'y aura pas une autre fois pour une raison pareille !
    Le quartier reste sous le choc.

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