20 décembre 2023

Immigration : encore une faute de la gauche !

 

Electeurs typiques

On a à peu près tous vu, hier, le psychodrame de pedzouilles : la « CMP » a adapté le texte de la loi « immigration » selon les souhaits de ses membres, majoritairement à droite, visiblement à droite, en le « durcissant » et le texte a été adopté par l’Assemblée National. Pif pof. La gauche est furieuse et crie au fascisme, la routine…

Pourtant, elle devrait analyser ses propres erreurs et en parler. C’est la gauche qui a présenté la motion de rejet lors que le texte est arrivé au Palais Bourbon. Elle a été votée par eux, évidemment, mais aussi par les députés de droite et d’extrême droite qui ont vu là une opportunité. De fait, le texte n’a pas été discuté et les points n’ont pas pu être négocié. Le pire est arrivé.

La gauche en question avait déjà eu un comportement similaire avec la réforme des retraites. En faisant de l’obstruction parlementaire, elle avait obligé le gouvernement à adopter la « procédure d’urgence » en évitant d’étudier les articles un par un.

Le comportement de l’opposition de gauche est celui de débutants et d’incompétents et ils devraient avoir honte ou, à défaut, fermer leurs gueules quand ça arrive.

 


Les réactions outragées se sont multipliées, chacun cherchant à adopter la plus belle posture. Marine Tondelier, par exemple, a tweeté : « On pourra retourner dans tous les sens la forfaiture d’hier soir… Le problème n’est pas, en vrai, que ce texte ait été voté par des voix d’extrême droite : ça c’est normal vu son contenu. Le problème c’est qu’il ait été voté par des députés d’autres forces politiques que le RN. »

Elle a tout faux. Le problème est que cela soit arrivé à cause de la gauche qui a refusé de discuter le texte qui n’est pas spécialement « plus pire » que ce que proposait la droite « de gouvernement » dans les années 1990… Il y a des points qui sont acceptables (je partage l’avis de l’ami Denis) et une négociation en bonne et due forme aurait permis d’éviter les abominations. Le texte aurait été voté sans les voix du RN, les partis de gauche et LR se seraient peut-être abstenus mais on ne serait pas arriver là.

 

C’est plus important qu’il n’y parait mais la gauche doit reconnaitre ses erreurs. Un sondage est sorti avant-hier : s’il y avait des législatives anticipées, le score de la gauche, dans un périmètre Nupes, diminuerait encore. Les sympathisants n’en peuvent plus de cette incompétence (au sujet de ce sondage, c’est totalement délirant de voir Manuel Bompard demander la relance de la Nupes suite au passage de cette loi juste après sa sortie alors qu’il montre que la gauche diversifiée s’en sort beaucoup mieux, sans toutefois arriver à un score satisfaisant).

La gauche se plante depuis longtemps et 2017 a été un point culminant. Au soir de l’élection d’Emmanuel Macron, elle s’est placée dans l’opposition alors que la moitié des électeurs de ce dernier avaient voté pour François Hollande en 2012. Il fallait être totalement fou et ces ânes s’enfoncent de jour en jour.

Après, ils s’étonnent de voir des populistes de la droite de la droite aux portes du pouvoir… Certes, ils ont un positionnement idéal vu de leurs principes moraux mais, en fin de compte, ils restent dans l’opposition et ce sont les autres qui avancent.

 


L’autre erreur de la gauche est de ne pas s’intéresser à ce que veut le peuple. S’il nous dit qu’il y a un problème avec l’immigration, il faut traiter le sujet.

Ca me rappelle 2002. Les gens disaient « il y a un problème de sécurité ». La gauche a répondu « non, c’est un sentiment d’insécurité, cette dernière n’a pas augmenté ». Bravo ! Au bilan, la gauche est restée 10 ans dans l’opposition. Cette fois, on se prépare visiblement à battre les records…

En 2017, les électeurs ont choisi et ont dit « vous nous les brisez avec vos clivages droite gauche ». Macron était peut-être effectivement bien de droite même si nous étions à penser le contraire. Il n’empêche que, depuis, on a arrêté d’écouter les braves gens.

 

Pire ! On a tenté de leur expliquer comment faire le bien. En 2022, le principal thème de campagne tournait autour de l’augmentation du SMIC. Les citoyens ne sont pas fous : les smicards (et tous ceux qui ont un niveau légèrement supérieur) savent très bien que si on avait augmenté le SMIC, ils seraient restés smicards…

Il faut cesser immédiatement de regarder des aspects de principe et des slogans gauchistes : cela ne fonctionne pas.

Vous pouvez traiter les députés qui ont voté le texte sur l’immigration de fascistes mais je ne vois pas ce qu’il y a de scandaleux à ne pas donner d’allocations familiales à un type qui est en France depuis moins de cinq ans et ne travaille pas. Il faut rester réaliste. D’ailleurs, il faut aussi se demander si l’électeur est d’accord pour contribuer à ce versement de prestations… Par contre, si la gauche avait accepté l’étude de ce texte au parlement, jamais la ridicule caution pour les étudiants étrangers n’auraient été validée, par exemple.

 

Il est temps que la gauche se remette au travail et arrête ses successions de boulettes. Sinon, elle restera dans l’opposition.

10 commentaires:

  1. Jolie analyse. Parfaitement énoncé. Je te suis 😉

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  2. Je partage très largement ton analyse sur la posture de la gauche. Et la vraie question est celle de l'intégration dans notre République. Clairement, le compte n'y est pas.

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    1. On est d'accord. Et je pense faire un billet sur l'intégration dans la République, aujourd'hui...

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    2. On peut,éventuellement, s'intégrer dans un pays, dans une nation. Mais certainement pas dans une république, qui n'est qu'un cadre politique.

      DG

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    3. Certes, mais peut-être que pour Denis et moi, la République est - sans doute à tort - autre chose qu'un cadre politique, genre d'opposition à la monarchie, mais plus un ensemble de valeurs, de principes... issus de notre histoire, de notre "construction"...

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  3. Bon billet. J'aurais à écrire aussi.

    Et en mettant hors la loi (avec fierté) certains département (dont le mien) ou collectivités font davantage le lit du RN que le gouvernement.

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    1. Ta dernière phrase est suspecte. Il ne manque pas quelques mots ?

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    2. Il manque un "se" : en "se mettant hors la loi" je voulais dire. Merci ;)

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    3. Je crois que tout le monde fait le lit en question...

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