24 mars 2024

Quand la gauche a-t-elle vrillé ?


 

Je vous conseille la lecture de ce billetde Cincinnatus. Rien que le titre, « Cette gauche d’extrême droite », me met en joie. Il reprend notamment quelques thèses qui me tiennent à cœur depuis quelques temps et que je tente de démontrer assez souvent dans mon blog. En revanche, je ne vais pas m’exprimer, aujourd’hui, sur ce sujet car je pense que les militants sont sincères mais je me demande comment ils ont pu tomber dans ces pièges… La nullité du PS n’excuse pas plus qu’on se vautre dans une espèce de radicalisme très limite mais pas franchement de gauche que dans les bras d’un centrisme qui ne fait que flirter avec la droite.

J’ai, par contre, pas mal de copains qui ont tourné le dos à cette nouvelle gauche officielle et ont plus ou moins déserté le militantisme de gauche mais se réfugient dans l’antimacronisme, pas forcément, d’ailleurs, à cause de l’opposition qu’ils ont pour la politique menée mais par haine du président de la République. C'est, tout simple, comme s'ils ne voulaient plus être assimilés à cette nouvelle gauche folle.

 


Je ne veux pas parler plus du billet de Cincinnatus par respect pour les militants et les copains d’autant que, souvent, par le passé, j’ai moi-même été victime de cabales d’abrutis qui me voyaient de droite, raciste, ou que sais-je… Peut-être devrais-je parfois plus mâcher mes mots mais je n’en connais pas assez pour qu’il m’en reste pour faire des jolis textes… C’est amusant de constater que ces attaques contre ma valeureuse personne qui ne pense qu’à exprimer son avis et à boire des coups avec des copains s’est concentrée sur peu d’époques.

Il y a eu la période des classements de blogs, vers 2007 à 2010. J’avais compris le système et propulsé mes blogs en tête de ces machins. Il a fallu que la boite qui faisait les classements change le système en question pour me foutre dehors, ce qui a provoqué la montée de sites d’extrême-droite, c’était rigolo, il a fallu que tous ces ânes se retirent de la « compétition » qu’ils me reprochaient, auparavant, d’avoir gagnée. Je reconnais que ces propos ne sont compréhensibles que par des vieux blogueurs. Toujours est-il que c’est la première fois où des types ont fait campagne en meute pour dire que je n’étais pas de gauche. Ils étaient presque précurseurs, dans ce domaine de l’absurde : il suffisait que défende la laïcité pour passer pour un immonde raciste.

Après, toute la gauche s’est un peu retrouvée pour « virer Sarko » mais dès le lendemain de la victoire de François Hollande, qu’ils avaient soutenu, ils ont commencé à me critiquer pour avoir osé maintenir mon soutien. Il faut tout de même admettre que le cabanon était proche. Et il y a eu, enfin, cette période la plus récente, où je reprochais au PS de se ranger derrière LFI pour soutenir, avec des personnes proches de milieux islamistes ou antisémites, un projet qui n’était pas le leur, au nom de la défense de la gauche, comme si la gauche était unique… Qu'est-ce que j'ai pris !

Mon cas personnel est toutefois peu intéressant mais il semble tout de même qu’il reste peu de blogueurs encore debout, depuis cette lointain époque. Je ne sais d’ailleurs pas quand Cincinnatus a commencé (dans un tout autre registre que le mien mais avec des idées, que je ne découvre qu’aujourd’hui, mais que je partage globalement ; le voila dans ma bloguerolle, tant pis pour sa réputation)…

 


Il n’empêche que toute cette gauche, qui devrait être la mienne, me fatigue. Prenez le député socialiste Jérôme Guedj. Il a déclaré récemment qu’il était d’accord avec la loi sur la fin de vie mais qu’il allait voter contre car il n’avait pas confiance dans le gouvernement. Si ce n’est pas ce qu’on appelle un bouffon ? Voter contre une loi voulue historiquement par ses propres électeurs mais proposée par un parti politique auquel on s'oppose mais dont le président de la République, si nul soit-il, a lui-même été mis au pouvoir par les électeurs du président précédent que l’on soutenait est, tout simplement, complètement con. Mais aussi suicidaire électoralement.

D’ailleurs, alors que je commençais à me réconcilier avec le Parti Socialiste, je me demande si je ne vais pas recommencer (ça ne serait que la seconde fois, avec le premier tour de la présidentielle de 2017) à voter pour le centre même s’il est à droite, rien que pour voir passer des textes de gauche (même si faire un marqueur politique un texte sur la fin de vie est assez délirant, en fin de compte).

 


Dans ma réflexion, à la lecture de billets plus anciens de Cincinnatus et à l’observation de mes propres méfaits, je me suis demandé quand la gauche avait commencé à « vriller ». Cela date surement de la nuit des temps mais elle a réussi à revenir parfois au pouvoir et à faire passer de bons de textes. Dans une ère plus moderne, disons qu’il y a eu le tournant de la rigueur de tonton (tournant que je soutiens, je reste libéral dans l’âme) et sans doute une certaine façon de tourner le dos à la laïcité, qui date sans doute de la même époque quand au lieu de défendre les immigrés on a défendu les musulmans (après avoir préféré défendre ses immigrés en priorité par rapport à nos pue-la-sueur de souche), même époque qui est d’ailleurs le tout début du retour au pouvoir de la gauche après des années d’errance.

Il n’empêche que, pour ma part, je suis resté un fieffé soutien de tous les gouvernements de gauche qui ont pu nous être foutu entre les dents, s’y opposer nous mettant dans le mur beaucoup plus efficacement que tout.  

 


Je me suis alors dit que j’allais commencer ma recherche à partir du moment où j’ai commencé à tenir un blog (fin 2005). Je me suis dit que le premier élément important, depuis, était la primaire socialiste de 2006 avec la victoire de Ségolène Royal. Je suis rentré dans les archives de mon blog de cette époque (je faisais quelques billets très bons et très drôle, d’ailleurs, il n’y a pas de mal à dire du bien de soi. Je continue, d’ailleurs : j’avais un vrai fond politique alors que je passais pour un vulgaire pingouin, même si je faisais trop de billets, la plupart beaucoup trop longs pour qu’on puisse en retenir la moindre fraction) pour avoir la confirmation de ce que je pensais, à savoir que je n’avais pas osé écrire mon avis pour ne pas fâcher les copains : que l’élection de la dame était une tragique erreur… On retient d’ailleurs surtout de la campagne de « la cerbère » du Poitou, pour la suite, des pires énormités comme l’ordre juste ou l’encadrement des délinquants par des militaires… Il faut que je trouve une photo d’âne du Poitou pour illustrer ce billet.

Comme quoi, tuer la gauche, n’est pas l’apanage de sa frange la plus radicale…

 


Je ne vais pas citer toutes les étapes. Il y a eu par exemple la poilade du congrès de Reims, en 2008. Je me demande comment ces zozos ont failli refiler les clés de la boutique à la fofolle qui l’avait déglinguée lors de l’élection précédente. En fait, ce qui me choque, est qu’ils aient continué à s’affronter autour des personnes, par la suite, sans se préoccuper de ce qui les réunissait : le socialisme.

En fait, depuis une quinzaine d’années, même s’ils ont réussi à construire une machine gagnante en 2012, ils se sont affrontés sur des bricoles de principe sans jamais vraiment rentrer dans le fond.

 


Et ça continue. Récemment, on a beaucoup parlé de ce qu’avaient dit des types de la majorité au sujet de la suppression des APL. C’est un scandale, c’est de droite et tout ça.

Mais revenons à la base. On cotise, par notre travail, pour des allocations familiales et des trucs comme ça. Une partie est collectée pour aider ce qui en avaient besoin à payer leurs loyers. Ils reversent donc le pognon à des propriétaires privés, ce pognon collecté grâce à notre dur labeur… La boucle est bouclée. Le pognon en question permet « aux privés » d’augmenter les loyers. Il m’aurait paru plus sage de la collecter pour construire du logement social, qui serait d’ailleurs venu concurrencer le secteur privé, poussant ainsi les prix à la baisse.

Je veux bien qu’on ne soit pas d’accord avec moi, peu importe. Ce que je reproche à nos socialos, c’est de ne pas pousser la réflexion, de refuser de faire un débat à ce sujet…

 

Si le manque de débat est en cause, on peut aussi critiquer la politique de l’indignation permanente, souvent mise en oeuvre avec des manifestations dans la rue, poussée par les réseaux sociaux et mise en exergue par la baderne Hessel avec son « Indignez-vous » en 2010, non pas que l’opuscule manque de fond mais parce qu’on n’en a retenu que le titre, que les militants se sont mis à gueuler dans les réseaux sociaux tout en oubliant la nécessité de bâtir quelque chose de cohérent pour convaincre les électeurs et, ensuite, améliorer la vie de nos concitoyens.

Récemment, Frédéric Mitterrand est mort. On a vu une partie de la gauche lui rendre hommage. Ca s’est fait sans moi. Frédéric Mitterrand a servi de caution de gauche (il n’est évidemment pas responsable du nom qu’il porte et des agissements de tonton) à Nicolas Sarkozy. Ca ne me suffit pas pour le haïr mais je lui rendrai plus hommage pour le fait d’avoir écrit qu’il aimait les jeunes garçons ce qui est quand même d’autant plus rigolo que cela fait bondir nos amies metoossiennes ce qui pourrait me donner une autre raison de pester contre la gauche.

 


Elle s’est tellement trompée, qu’elle n’a donné que comme seul angle de militantisme à un tas de braves gens des sujets sociétaux, certes graves, mais on parle plus depuis quelques mois des histoires d’harcèlement social que de lutte des classes (même si Gégé et PPDA ne sont pas dans le groupe des opprimés...). On parle de la fin de vie et on vote contre. J’en passe.

Repentez-vous !


La routine est revenue. LFI tape sur le PS, et son candidat qui n'en est pas issu, Raphaël Glucksmann : c'est plus facile de foutre sur la gueule des copains que d'attaquer les autres. Comme la droite et l'extrême droite. Je ne parlerai pas de la réforme des retraites et de la loi sur l'immigration qui sont passées parce que la gauche a tout fait pour que les sujets ne soient pas traités par l'Assemblée.

Retentez-vous, disais-je !

21 commentaires:

  1. Salut,
    Je passe par ici pour te saluer et te remercier.
    Tu sais que je suis entièrement d'accord avec toi et cette gauche fofolle.
    On se souvient très bien des accusations que tu as subis. C'était déjà de la folie.
    Et puis il y a eu Hollande. Comment les responsables de la gauche, comment les frondeurs n'ont-ils pas vu le mur qu'il allait se prendre dans la gueule. Sans blague bien fait pour eux.
    Elle est belle la gauche moralisante avec Mélenchon, Rousseau, et maintenant Guedj.
    J'ai toujours été social démocrate. Et bien maintenant je vote et je voterai l'extrême centre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est bien fait pour eux... Mais ça laisse les militants un peu orphelins...

      J'espère que la gauche nous repermettra, un jour, de voter pour elle pour des bonnes raisons...

      Supprimer
    2. cette gauche folle va couiner lors des municipales quand elle va perdre Paris. Ca devrait les secouer un peu.

      Supprimer
    3. Bof... Ils se complaisent dans l'opposition, c'est plus facile.

      Supprimer
  2. Entre ce billet et mon annonce, ce brave Cincinnatus va se demander pourquoi il y a soudain autant de bœufs derriere sa charrue !

    DG

    RépondreSupprimer
  3. Le passage sur les APL est savoureusement exact. On cotise pour faire prendre en charge une partie des loyers qui servent à rembourser les crédits des investisseurs via les lois type Perisol, Méhaignerie...bref les cotisations servent à enrichir le rentier.
    J'avais même proposé de fixer l'héritage à la fin de la carrière professionnelle et que tout enrichissement posterieur soit taxé...à 100%

    Bref la gauche a vrillé quand elle a choisi de ne viser que le court terme...ce que vous décrivez très bien

    Cyrille

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ça veut dire quoi, taxer un enrichissement ? La valeur de ta maison augmente de 10000 euros alors que tu ne vends pas et on te taxe de 10000 euros ? Et même si tu vends, si c’est pour acheter autre chose…
      NJ

      Supprimer
    2. Mais il a raison, ce brave Cyrille : proposer de rafler tout l'argent des plus de soixante ans jusqu'au dernier centime est évidemment la voie royale pour que le socialisme retrouve sa glorieuse popularité d'antan !

      Heureusement qu'il y a encore des têtes pensantes, à gauche… c'est bien rassurant…

      Supprimer
    3. Disons que ses propos mériteraient d’être affinés…
      NJ

      Supprimer
  4. Oui c'était un peu court, j'aurai pu dire bien d'autres choses 😀 mais j'ai eu la flemme sur ce coup. Mes confuses. C'est une idée mal dégrossie. Il faudra bien trouver un moyen de financer les retraites de personnes de plus en plus nombreuses sans pour autant taxer de plus en plus des personnes actives, elles, moins nombreuses. Voilà voilà

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La question n’est pas de taxer plus : il le faut, je pense. Mais il faut être précis…
      NJ

      Supprimer
  5. Il faut lire l'échange de courrier entre Ruffin et Glucksmann. Deux personnes intelligentes de gauche qui se parlent.

    A chacun ensuite de se faire son opinion, surtout au niveau de l'Europe. Mais là on a, comme tu le souhaites, un vrai débat.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ils ont perdu du temps dans un échange qui n’a intéressé que des militants.
      NJ

      Supprimer
  6. Au fait, les gens ! J’ai copié le commentaire laissé ici par Elie Arié dans Facebook pour faire rire mes potes. Le ridicule ne tue pas. Heureusement pour lui…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis inscrit dans aucun réseau, notamment de Méta ( Facebook, Instagram, etc.) : c'est sans doute pour cela que vous avez été incapable de recopier quoi que ce soit... Ah ces geeks !

      Supprimer
    2. Dans un moment d'égarement, je publie ce commentaire d'Arié qui arrive à cumuler les faits d'être con et fou. Il ne comprend rien à l'informatique. Il ferait mieux de mettre des post-it sur son écran...

      J'aurais pu copier le texte du commentaire en le récupérant dans mon dossier "spam" de Blogger puis le copie dans Facebook (en fait j'ai fait une copie d'écran, c'est plus rapide).

      Supprimer
    3. Je m' aperçois que votre phrase peut être comprise de 2 façons : c'est vous, ou bien c'est moi qui ai laissé mon commentaire sur Facebook. Avant d'ouvrir un blog, vous auriez dû prendre quelques cours de français pour éviter ce type de confusion.
      D'autre part, en censurant mon texte sur ce blog, vous démontrez :
      1- que c'est moi qui décide ce qui doit être censuré ici ( ce commentaire en fait partie : allez, exécution !),
      2- que vous prenez vos lecteurs pour des cons, ne méritant pas de comprendre de quoi nous parlons, et aussi allant sur Facebook pour des raisons autres que professionnelles .

      Supprimer
    4. Tu t’enfonces, abruti ! Ma phrase est très claire et presque personne ne va sur Facebook pour des raisons professionnelles.

      Continue… Tes commentaires sont tellement stupides que je n’ai même plus rien à prouver…

      Supprimer
  7. Je ne connaissais pas le blog de Cincinatus. C'est vraiment bien écrit et d'un super bon niveau, merci.

    Bon billet sinon.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.