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16 avril 2014

Toi aussi, comprends l'éditorialiste libéral qui approuve le SMIC jeunes

Mes confrères Melclalex et Seb Musset sont d’accord pour expliquer que le SMIC à géométrie variable proposé par Pierre Gattaz est une belle connerie. Tout le monde à gauche est d’accord. A droite aussi, d’ailleurs, à l’exception notable de Nathalie Kosciusko-Morizet et d’Eric Ciotti qui ont le courage le leurs opinions, c’est assez rigolo ! Voila une série de gens qui défendaient le CPE qui se mettent à hurler contre le patron des patrons... La plus drôle étant peut-être Laurence Parisot.

Jean-Marc Sylvestre, illustre chroniqueur libéral de droite spécialisé en économie, est pour ce SMIC à deux vitesses et le dit dans une tribune chez Atlantico. Il dit même, car il sait tout, ce monsieur, que Pierre Gattaz a fait une connerie en parlant de ça car ça aurait été proposé par Manuel Valls, en gros.

Décryptons son discours (ou des extraits)…

« Le système français souffre d’un coût du travail excessif mais aussi d’un manque de souplesse. C’est d’une évidence biblique, l’existence du Smic a accéléré la délocalisation industrielle et a provoqué du chômage. » Vous avez entendu, braves gens ! C’est biblique ! C’est une évidence. Il n’y a pas à discuter.

Remarquez, il a parfaitement raison. Les patrons seraient autorisés à ne pas verser de salaire, ils délocaliseraient moins…

« Le coût du travail s’est retrouvé depuis une dizaine d’années trop élevé par rapport aux conditions d’équilibre de l’entreprise. »

Ouh, là ! Ca devient sérieux ! Les conditions d’équilibre de l’entreprise. Les pauvres, elles ne gagnent plus d’argent et ne versent plus de dividendes aux actionnaires…

« De l’avis de la majorité des experts,  la solution passerait par un déblocage du marché de l’emploi. »
 
Alors ! Si une majorité d’experts le dit, hein ! Qu’est-ce que vous avez à répondre à cela ?

« C’est-à-dire par une simplification des procédures, un déverrouillage des seuils qui bloquent le développement des entreprises, une flexibilité plus grande y compris sur les salaires… avec, pourquoi pas, des Smic différents selon les régions et  comme vient de le dire Pierre Gattaz, l’instauration d’un Smic inférieur au niveau légal  pour inciter les jeunes à mettre un pied dans l’entreprise plutôt que de commencer par la case "Pôle Emploi" ! »

Voilà ! Gagner une misère va inciter les jeunes à travailler. On croit rêver…

« Le problème, c’est que tout cela n’appartient pas au logiciel de la gauche. »

Ah ! Le mot à la mode : le logiciel. Il ne sait pas probablement pas ce que cela veut dire, tant pis. Je vais néanmoins lui confirmer. Torpiller les conditions de travail n’est effectivement pas un truc de gauche.

« Les militants du Front de gauche, du Parti communiste et les adhérents syndicaux sont en général vent debout contre ce type de réformes. Ces dernières sont donc restées de tout temps dans les cartons pour des raisons strictement idéologiques. »

Il a raison : ce sont toujours ceux avec qui on n’est pas d’accord qui agissent pour des raisons idéologiques. Alors que lui, s’il veut torpiller le droit du travail, ça n’est pas par idéologie mais par pragmatisme !

A noter que quand j’ai décidé de faire ce billet, je n’ai pas lu le reste de sa chronique. Je parie qu’il va parler de pragmatisme…

« François Hollande lui-même s’est laissé convaincre, par quelques-uns de ses amis économistes, dont Elie Cohen, de réfléchir à un salaire minimum moins élevé et pourquoi pas un salaire régionalisé pour tenir compte des différentiels de pouvoir d’achat. »

Voilà ! Il sait mieux que les autres ce par quoi est convaincu François Hollande. Un SMIC régionalisé ? Je suppose qu’il ne veut pas dire qu’il faut l’augmenter en région parisienne… Mais bien le baisser dans les territoires où les gens n’ont plus d’espoir…

A propos de Manuel Valls, « La gauche est dans un tel état qu'elle n’a pas d’autre choix que d’accepter les prescriptions de l’un des leurs, même si ces prescriptions ne paraissent pas dans la ligne du parti. »  J’avais oublié que le parti avait une ligne. Quelles prescriptions ?

« Or, si Pierre Gattaz  s’empare de cette idée pour la défendre avant même que le gouvernement l’ait formalisée, il provoque immédiatement une réaction de rejet de la part des syndicats. Ça n’a pas manqué. Tous les syndicats sont plus ou moins montés au créneau contre cette idée du Medef redevenu pour le coup le repère des "affreux-capitalistes-prêts-à-tout-pour-optimiser-leurs-dividendes". »

J’imagine que les syndicats devraient manifester pour exiger des baisses de salaries pour permettre l’augmentation des dividendes…

« Reste à savoir comment vont réagir les politiques, non ceux de droite (Ils n’ont guère travaillé à trouver des idées nouvelles), mais les politiques de gauche brûlés vifs… On aurait voulu tuer dans l’œuf une mesure intelligente et pragmatique qu'on n’aurait  pas fait les choses différemment. »

J’ai gagné mon pari. Vous me devez une bière. Par contre, j’avais oublié de dire qu’il parlerait de « mesure intelligente ».

15 avril 2014

Baisser le SMIC ?

Voila Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui propose de mettre en place un SMIC intermédiaire pour favoriser l’emploi des jeunes et le retour à l’emploi des moins jeunes. Je vous passe le fait que c’est profondément inique et ridicule et je ne lui demanderai pas s’il a essayé de vivre avec moins de 1000 euros par mois…

Je me demande, par contre, s’il se rend compte que c’est une manière de faire payer les salaires par l’Etat puisqu’il sera nécessaire de verser des allocations diverses pour permettre aux gens concernés de vivre normalement.

En d’autres termes, ça revient à mettre en œuvre le revenu de base ou le revenu universel. Au moins, il va réconcilier les marxistes et les libéraux…

Au moment où le gouvernement commence à annoncer d’importantes baisses de charges, je crois que le garçon commence à en faire un peu trop. Certes, avoir des revendications délirantes au moment d’entamer des discussions est une stratégie comme une autre mais je ne crois pas que les Français désirent être moins payés.

Je ne sais pas d’ailleurs si M’sieur Gattaz veut qu’on augmente les impôts pour verser les allocations nouvelles…

Le patron des patrons a bien compris que le salaire est au centre de tout mais il pose les pierres à l’envers : il faut augmenter les salaires non seulement pour que les braves gens vivent mieux mais aussi puissent consommer et faire fonctionner nos industries locales.

En d’autres termes, ses propos méritent des baffes. Comme toutes les andouilles, surtout celles de gauche, qui mettent périodiquement le sujet sur la table.

18 février 2014

Le chantaz de Gattage

C’est le titre de cet article du Nouvel Obs : « Pierre Gattaz continue le chantage avec le gouvernement. ». Je vous passe le fait qu’il veuille renommer le « l’observatoire des contreparties » en « comité de suivi du pacte » ! On va lui expliquer : il n’y aura pas de réduction massive des charges sans contrepartie. Changer de nom à la structure ne changera rien.

On va lui expliquer le reste. Le pauvre, qui débute dans le métier de patron des patrons, semble effrayé à l’idée que nos parlementaires légifèrent. « Quand je vois les projets de loi dans les tuyaux, j'ai très très peur. » C’est pourtant leur boulot. Il y aura des lois sur la pénibilité, sur l’apprentissage, sur les comités d’entreprise, le contrat de génération,…

« Il faudrait qu'il y ait un moratoire sur ces projets de loi qui sont autant de stress sur le dos des patrons. » Je veux bien plaindre les patrons mais je crois devoir informer Monsieur Gattaz que les millions de précaires, en France, stressent un peu plus que les patrons.

Quelles sont les lois qui font peur au remplaçant de Mme Parisot, de son père, et j’en passe ?

Le gouvernement veut légiférer au sujet des stagiaires, en particulier en limitant le nombre de stagiaires dans une entreprise en fonction des effectifs de cette dernière pour éviter que les stagiaires continuent à être considérés comme un travailleur à bas coût. Cette limitation est-elle scandaleuse ?

Il veut que les stagiaires soient inscrits dans le registre des salariés de l’entreprise. C’est scandaleux ?

Il veut que les stagiaires puissent avoir des jours de congés en cas de maternité, d’adoption,… C’est scandaleux ?

Il veut que les entreprises tiennent à jour une fiche de poste pour chacun des salariés au cours de sa carrière afin d’évaluer la pénibilité. C’est scandaleux qu’une entreprise fasse des fiches de poste pour décrire ce que font ses employés ?

En visite aux Etats-Unis avec François Hollande, Pierre Gattaz avait indiqué qu’il ne voulait pas de contreparties avec le pacte de responsabilité. Il est revenu sur ses propos avec un vague rétropédalage mais le mal est fait.

Le patronat devrait faire preuve d’un peu plus d’ouverture et de responsabilité.

Il y a un pacte. On négocie. C’est la méthode utilisée depuis toujours par François Hollande. « Depuis 2 ans, aucun projet de loi impactant le monde du travail n'est réalisé sans un accord avec les partenaires sociaux. On est loin du mépris sarkoziste envers ces mêmes syndicats. » indique mon confrère Cyril.

M. Gattaz commence la négociation en se braquant, en revenant sur ses propos,… Cela ressemble bien à une forme de chantage. Il fait de la communication. Il va pleurer sur les ondes radios : ah le méchant gouvernement qui fait rien qu’à faire des lois.

Non. Le gouvernement engage une réforme du monde de l’entreprise avec le pacte de responsabilité pour diminuer les charges pesant sur les entreprises. Demander des contreparties est logique. La vague promesse de créer un million d’emplois ne suffira pas.

On peut faire de la communication, aussi ! Genre : "Pierre Gattaz voudrait que l'on supprime les cotisations familiale mais que l'on verse les mêmes allocations et autres tout en diminuant le déficit sans créer de nouveaux impôts pendant que le MEDEF promet la création d'un million d'emploi".

Ce qui équivaut à "Pierre Gattaz se fout de notre gueule", non ?

04 juillet 2013

Dans la famille Gattaz, demandez le fils !

Un nouveau patron des patrons, ça se fête ? A première vue, celui-ci semble encore plus gratiné que Laurence Parisot ! De là à dire qu'elle va nous manquer, c'est un pas que je ne franchirai pas ce matin.

Pierre Gattaz a déclaré qu'il n'était ni de droite ni de gauche mais qu'il était contre les 35 heures et qu'il fallait augmenter la TVA pour diminuer les cotisations sur le travail. Je veux bien croire qu'il est ni de droite ni de gauche mais je pense qu’il est surtout ni de gauche. D'ailleurs tous ceux qui se présentent comme ni de droite ni de gauche sont généralement bien à droite. C'est une constante.

Ce qu'il y a bien avec Pierre Gattaz, c'est que non seulement il a hérité de l'entreprise familiale pour nous montrer les bienfaits du libéralisme où tout le monde peut s'enrichir à condition d'être riche au départ, mais en plus, il semble avoir hérité du syndicat familial.

C'est un peu comme si le fils Krasucki reprenait les rênes de la CGT ! D'un autre côté, on n'aura pas de mal à se rappeler de son nom.

Je pense qu'on n'a pas  fini de rigoler. Ou de pleurer.