En salle

05 septembre 2025

Reformulons l'histoire, pour Kim Jonluc

 


-Luc Mélenchon semble devenir furieux en voyant que des partis de feu NFP émettent l’idée que les écolos rejoignent une large coalition avec le bloc central. Il faudra lui dire que c’est ainsi qu’on appelle maintenant « la macronie » et que EELV s’appelle maintenant « Les Ecologistes » mais peut-il encore comprendre que le monde change.

Je vais donc reformuler les livres d’histoire…

 


En 2011, François Hollande a été élu à la primaire du Parti Socialiste après avoir fait campagne des années, écrit des livres… et il n’a jamais caché son penchant pour le libéralisme, ce qui correspond d’ailleurs à la gauche dans beaucoup de pays de ce monde, par opposition au conservatisme.

Il a ensuite mené campagne pour la présidentielle, qu’il a gagné. Il a mené une politique qui n’était pas éloignée des raisons qui l’ont fait élire à la primaire par une grande partie des sympathisants de gauche, d’autant qu’il était opposé au second tour à Martine Aubry qui remplaçait Dominique Strauss-Kahn, victime d’un empêchement soudain, et qui n’aurait pas spécialement représenté une gauche radicale…

Cette politique a fait qu’il a été beaucoup critiqué notamment par une partie de la gauche de gauche ce qui a largement contribué à son impopularité mais ce n’est pas la seule raison.

Il y a eu dès le début du mandat une communication désastreuse (on se rappelle tous les caméras agglutinées quand il a pris le TGV pour Brégançon et le ridicule de l’intitulé des postes ministériels), il y a eu la découverte que le ministre des finances en charge de la lutte contre la fraude fiscale avait lui-même des comptes non déclarés à l’étranger et ainsi de suite.

Il y a eu, aussi, l’affaire des « geonpis », quand il a essayé d’appliquer une des promesses faites à la gauche de la gauche de taxer fortement les gros revenus.

On ne va pas tout retracer et je conçois que tout un chacun puisse critiquer des mesures (qui ont tout de même permis d’aboutir à la baisse des déficits et à celle du chômage).

 


Fin 2016, il a constaté qu’il ne pouvait pas être élu, d’autant qu’il n’étais pas nécessairement en mesure de passer le stade des primaires du PS qui a mis n’importe quoi dans ces statuts. Il a surtout pensé qu’il serait en concurrence avec le type qu’il avait nommé ministre des finances à qui il aurait fait perdre quelques voix ce qui fait le second tour de la présidentielle aurait donné un choix entre François Fillon et Marine Le Pen aux électeurs, donc un choix entre une droite dure et une extrême-droite.

Le candidat du PS, plutôt catégorisé à la gauche de ce dernier, a mené une mauvaise campagne alors qu’il avait de bonnes idées, s’est vautré. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron a été élu, en grande partie avec des voix qui étaient à gauche en 2012… Le PS et sans doute les écolos ont mal apprécié la situation et se sont recroquevillés sur la gauche, laissant tombé leur électorat historique…

Il y a eu une nouvelle élection présidentielle en 2022 et il est apparu aux socialistes qui restaient que leur candidate n’avait aucune chance et ils ont donc voté pour Jean-Luc Mélenchon. Il ne faut pas oublier les circonstances plutôt que de pleurer sur les voix qui manquaient pour arriver à un second tour qui aurait assurément été perdu.

 

Je disais en début de billet que j’allais reformuler les livres d’histoires mais c’est mieux que de refaire l’histoire, non ?

 

Après cette élection présidentielle, il y a eu des législatives. Les partis de gauche se sont regroupés au sein de la Nupes et l’échec a été notable notamment car cette coalition était « dirigé » par LFI, le parti qui soutenait Mélenchon mais qui, au fond, n’avait aucune histoire politique, aucune structuration électorale dans les territoires. Les cocos, les socialos et les écolos ont dont été égarés au sein d’un projet politique, l’Avenir en Commun, qui n’était pas le leur…

En juin 2024, des élections européennes ont montré que le RN était arrivé le premier parti de France. Le président de la République a donc provoqué une dissolution. Devant l’urgence, les partis de gauche se sont regroupés dans une nouvelle coalition, le NFP. Les résultats ne furent pas mauvais mais la majorité absolue n’a pas été atteinte et il était impossible de gouverner le pays. Les partis de l’alliance se sont étripés pour trouver une candidature commune à présenter à Matignon mais Macron ne pouvait pas présenter une inconnue soutenue par LFI et détestée par « le bloc central ».

 


Ainsi, en 10 ans, la radicalisation de la gauche n’a produit que des échecs avec un nombre total d’électeurs de gaucher historiquement et continuellement très bas (moins de 35% de la population alors que les 40% étaient souvent dépassés) notamment parce qu’une partie des électeurs historiques de gauche ne pouvaient pas piffer le positionnement de LFI (et on le voit toujours actuellement pour des sujets qui n’ont rien à voir avec l’économie ou le social). Jusqu’à peu, les petits partis de gauche ont été à la traine de LFI qui les poussait vers la marge voire la disparition et ils ont décidé de s’affranchir de cette espèce de tutelle nuageuse (même si certains cadres de LFI sont très compétents).

Et c’est ainsi qu’ils retrouvent la voie de la recherche de l’intérêt de la nation et proposent de travailler avec le « bloc central », à condition bien évidemment d’y peser, ce qu’ils auraient dû faire dès 2017, ce qui nous aurait évité une politique fiscale désastreuse et des déchirements pénibles.

 

Et voila, Jean-Luc, tu as perdu. Parce que la gauche veut vivre et est capable de faire des propositions qui ne sont pas haies par tout le monde.

Et qu’elle cherche à éviter de donner le pouvoir au Front National ce qui semble décidément être ton but, peut-être avec l’espoir caché d’être un recours en 2027.

Tout seul, avec ta bande qui croit représenter le peuple de France.



Mercredi soir, j'étais en terrasse du bistro et il y avait à côté de moi un jeune militant insoumis (nous sommes dans le fief de Mathilde Panot) qui parlait politique avec un collègue à lui, plus âgé. Je me suis intéressé à eux quand il a expliqué que l'URSS était parfaitement démocratique avec des élections au niveau des Républiques qui finissaient par représenter le peuple au niveau du soviet suprème.

Après, il a expliqué à l'autre que seule la république pouvait garantir la démocratie (tant pis pour nos voisins anglais, belges ou espagnols, par exemple) puis a ajouté que la république ne garantissait pas la démocratie (ce qui est d'ailleurs la vérité). J'étais scié par sa pirouette de pure militant inculte.

J'ai continué à les écouter vaguement jusqu'à un moment où ils ont commencé à parler de Chirac et de Giscard mais se posaient des questions sur les articulations entre les deux ex futurs morts. Alors je me suis permis d'intervenir pour leur rappeler que le premier avait été premier ministre du second.

Le jeune insoumis a dit que j'avais tort, j'ai insisté, lui aussi, il faisait des gestes à son pote pour bien lui montrer que je racontains n'importe quoi mais je me demande comment il pouvait penser que je puisse ne pas voir ses gestes.

Le vieux a alors sorti son smartphone et a vérifié. J'avais évidemment raison. 


Jean-Luc, tu devrais former des militants plutôt que de transformer tes meetings en shows voire en spectacles de comique troupier. Tes anciens allies travaillent maintenant pour l'avenir de la France, pas pour ta propre gloire.

C'est con, hein ?

5 commentaires:

  1. ah je découvre que des EELV sont ok pour une coalition ? c'est bizarre je les croyais plus suceurs de la LFI , le voilà qui changent de braquet et les choses s'accélèrent ou c'est de l'exagération Melenchoniste, par ce que je lis ailleurs que EELV réclame "la participation de toute la gauche" , est-ce que tout le monde est d'accord sur le sujet chez les écolos ? mystère.

    https://www.lexpress.fr/politique/eelv/rompre-avec-la-politique-macroniste-les-deputes-ecologistes-appellent-a-un-gouvernement-de-toute-la-I56NNM7I5ZHMFBTSX6AG7Q3MXI/?cmp_redirect=true

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    1. Je ne sais pas quelles décisions ils ont prises et ne sont certainement pas à une contradiction près. Méluche cite un tweet liké par Tondelier, rien de plus, c'est vraiment un peine à jouir.

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    2. oui Meluche est hystérique là. Et pour les écolos ça doit débattre en interne. On va voir tout ça bouger dans les prochains jours.

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    3. Ouais, ils doivent se demander s'il faut suivre le PS ou LFI. C'est très drôle !

      Visiblement Duflot et Jadot les ont rappelé à l'ordre...

      Je ne sais pas où ils en sont, au PC.

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    4. le PC se pose une seule question : les municipales de 2026 , je crois qu'ils ont environ 250 mairies.

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