Les partis de gauche se sont réunis, sans LFI, et ont
travaillé. Ensuite, ils ont fait un communique que je vais utiliser pour illustrer
ce billet si je ne le perds pas avant (et si je ne l’utilise pas à la fin d’ablutions
subites). Ils y déclarent qu’ils veulent préparer une alternative politique au
gouvernement Bayrou. Alors que je vais leur rappeler qu’ils représentent sans
doute seulement environ 20% des députés, qu’ils n’auront pas l’occasion de mettre
en œuvre leur alternative politique et qu’ils auraient mieux fait d’aller
rigoler au bistro avec les copains plutôt que de perdre du temps à des réflexions
inutiles et risquant de montrer tout le ridicule de leur situation.
L’heure n’est pas venue, pour une gauche (réduite), de
diriger la Nation mais de participer à un gouvernement, voire de le diriger (j’en
ai déjà parler), que l’on pourrait qualifier d’union nationale même si je n’aime
pas les titres pompeux qui serait monté entre les forces politiques non
extrêmes ou non populistes pour remettre le pays dans le bon sens et permettre
la préparation sereine de prochains scrutins nationaux qui devraient avoir lieu
dans un peu plus de dix-huit mois.
Pour bâtir cette espèce de plate-forme, il faudra faire des
compromis avec des partis du centre et de la droite. On pourra imaginer, par
exemple, que l’on fasse un budget tel que ceux présentés par quelques
formations politiques de gauche, comme le PS ou Place Publique (je ne cite qu’eux
parce qu’il s’agit de selon dont on a le plus parlé) mais que l’on doive arrêter
de rêver à un retour arrière sur la réforme des retraites pendant quelques
temps.
Après le départ de François Bayrou, Emmanuel Macron devrait
nommer un premier ministre pour former ce gouvernement de longue transition.
Nous devons tout mettre en œuvre pour le convaincre, tout comme les Français,
que nous pourrions le diriger, même si, selon la presse d’hier (j’ai la flemme,
aujourd’hui), la nomination de Jean-Yves Le Drian ou d’Eric Lombard est plus
probable. Il s’agit de deux personnes venues de la gauche mais intégré à la principale
formation politique qui soutient le président, ce qui nous changerait des deux
précédents zozos qui n’avaient rien à faire dans cette histoire.
Et nous devons montrer que nous acceptons de participer à un
tel gouvernement, avec, évidemment, des conditions qu’il est temps d’exprimer
fortement.
Dit autrement, nous ne sommes pas en période électorale.
Il n’aura pas échappé à mes lecteurs que ces histoires de budget
et de politique politicienne me passionnent ce qui me pousse à en faire beaucoup
de billets. Il n’empêche que je ne suis pas cinglé et que je sais que ce ne
sont que des frivolités ! Il nous faudra travailler contre le déclassement
de la France et trouver des voix qui nous permettront de relancer notre
industrie tout en maintenant voire en améliorant notre système social.
On ne le fera pas en commentant des annonces d’un premier
ministre en fin de carrière qui n’a pas compris puis en élaborant un budget sur
un coin de table pendant les deux semaines entre l’annonce d’un vote de
confiance et celui-ci.
Il nous faut nous préparer à réparer des erreurs qui ont été
faites depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron (sa politique fiscale, ses
engagements au travers du conflit israélo-palestinien ; il y a beaucoup de
domaine), des erreurs faites au sein de la gauche depuis 2015, environ, mais
aussi un tas d’erreurs faites depuis des dizaines d’années en France.
Comment se fait-il, par exemple, que la balance commerciale
de l’Allemagne ou de l’Italie soit largement excédentaire alors que celle de la
France soit sans doute la pire des pays européens ?
Ne se serions nous pas imaginé que notre excellence
technologique (passée), notre formidable attrait pour les touristes… nous aient
poussé à construire une économie basée sur les services que l’on se retrouve
maintenant à la ramasse, par exemple avec un tas de textes qui freinent notre
économie.
Et on se retrouve, comme des ânes, à s’interroger sur l’opportunité
de supprimer un ou deux jours fériés sans se poser de question sur la structure
de l’emploi, sur ses évolutions probables…
Par ailleurs, on est obligés de constater une évolution de composition
de nos forces politiques. Nous avions depuis des dizaines d’années un
bipartisme, avec un grand parti de gauche et un grand parti de droite. Depuis
moins longtemps, notre spectre politique est séparé en trois : une gauche
radicale, un centre allié à la droite et une extrême droite. Tout continue à
évoluer. Par exemple, la gauche radicale vient de se séparer en deux (LFI et « pas
LFI »). Toutes ces « composantes » refusent de travailler avec les
autres, voire se haïssent deux par deux et on arrive à des situations délirantes
comme LFI qui veut la démission de Macron alors que ce dernier a clairement pris
le même parti qu’eux dans le conflit israélo-palestinien (l’autre sujet qui m’a
fait beaucoup bavé dans ce blog).
Il faut que tout cela cesse ! Qu’on prenne en compte
cette nouvelle structure de l’électorat, les « vraies priorités »… Il
faut que l’on intègre un tas de nouveaux sujets de réflexion, comme le
nécessaire dégraissage des structures administratives de notre pays par ce qu’on
ne peut plus ajouter une « strate », une agence de l’Etat ou que
sais-je à chaque fois qu’un problème se pose.
On rigole beaucoup du Rassemblement National qui n’aurait
que l’immigration comme thème de campagne. En fait, il y en a d’autres, comme
la suppression des agences de l’Etat dont je parlais à l’instant. Il faut se
poser la question parce que si les Français adhèrent à ces thèmes, il y a bien
des raisons. Et, honnêtement, est-ce que des fonctionnaires « normaux »,
dépendant d’une administration, ne pourraient-pas faire le job de l’Adème ou de
l’Arcom ?
Nous en sommes là. Il faut tout reposer. Et dans la crise
actuelle, on peut aussi proposer de se poser, de travailler ensemble… pendant
les 18 prochains mois et éviter de se foutre la gueule à coups de 49.3 et de
censures pour lacérer encore plus notre beau pays déjà en lambeaux… Pas pour
bâtir une politique, les alternances reviendront et la pluie succèdera au beau
temps.
Simplement pour se calmer et réfléchir…
Pour terminer, je vous conseille la lecture de la
Tribune de Jérôme Guedj et de sa conclusion : « Ce compromis démocratique n'est pas une utopie, mais une
nécessité. Il suppose de dépasser nos égos et nos calculs à court terme pour
servir l'intérêt général. Donnons-nous les moyens d'inventer une nouvelle
manière de gouverner, adaptée à la France d'aujourd'hui et à sa pluralité
politique. L'alternative est connue : la paralysie, l'instabilité, la défiance.
La France mérite que ses représentants soient à la hauteur de l'enjeu
historique qui se présente à eux. 2027 viendra bien assez vite pour trancher
les débats. »
Et en plus, j’ai perdu la copie du communiqué de presse que
je vous avais promise.
J'aime bien ton billet. Et j'ai noté aussi que la classe politique évolue. Dans chaque bloc se créent des sous blocs, qui seront difficilement réconciliables (Valls avait raison avec ces deux gauches irréconciliables, qui ont fait illusion : les propos de Mélenchon hier contre les socialistes sont abjects mais ils sont à l'image du personnage et de son mouvement)
RépondreSupprimerLes socialos ont lutté contre ces propos de Valls et ils se retrouvent maintenant coïncés, trop éloignés d'un parti de Gouvernement. Valls avait raison mais il ne fallait pas enfouir le conflit. C'est dommage que Valls ait raconté des âneries sur un tas de sujet, ça a empêché de voir quand il avait raison.
SupprimerCommentaire pour prendre un peu de recul et regarder ce qui se passe hors Hexagone. Comme tu le sais j'habite en Belgique, où l'art du compromis est poussé à son maximum vu que ce pays est un véritable lasagne institutionnel (ce qui exaspère mon esprit quelque peu jacobin, mais bon) et que les tensions communautaires rendent les choses très compliquées.
RépondreSupprimerIl faudrait peut-être cesser de rigoler avec les blagues belges, et tirer quelques leçons de la mentalité politique de ce petit pays qui arrive à accoucher de coalitions relativement stables, même si pratiquement c'est le boxon car ils mettent une éternité à les mettre sur pied. Le principe de mettre un peu d'eau dans son vin au lieu de s'entre-déchirer comme tu le dis, n'est pas si mauvais.
Oui, je sais, la Belgique n'est pas la France, c'est une culture politique différente, les institutions belges sont décentralisées, bla bla. Mais je parle du >>>principe<<< qui consiste à essayer de faire quelques concessions pour arriver à retrouver un équilibre quant une solution est bloquée. Ce n'est pas en se tapant dessus et en censurant à répétition qu'on débloquera la situation actuelle.