31 janvier 2014

Journalisme d'investigation ?

Rentrant du boulot, hier soir, j’allais prendre le métro quand une envie pressante me fit entrer dans un bistro où il fallut bien que je consomme. Deux types étaient au comptoir, à côté de moi, et avaient engagé une conversation. L’un dit : « oui, j’étais à la Rochelle mais je n’ai pas pu avoir de place dans le train, dans le même wagon que lui, avec les autres journalistes. » Je sens le truc intéressant. Je lève l’oreille pour mieux les voir.

L’autre : « Tu étais en voiture ? » « Oui, d’ailleurs, lui est rentré avec sa voiture de fonction, il m’a doublé deux fois sur l’autoroute. Tu te rends compte, il va en train pour faire écolo et pour lâcher des off auprès des journalistes mais rentre en voiture, son chauffeur a donc bien fait l’aller retour. »

Je bouillais, ne sachant pas de qui il s’agissait. D’un autre côté, cela pouvait être n’importe qui, pas nécessairement une personnalité politique, d’ailleurs.

A un moment « l’autre » dit : « Ah ! Tu ne l’aimes pas, lui ! » « Non, mais je le préfère quand même à l’autre vieux borgne qui fait ses discours le bras tendu. » Je comprends évidemment sa fine allusion. J’ai l’impression que les journalistes parlent avec des codes et évitent de citer des noms… Je comprends aussi que IL est une personnalité politique de premier niveau, un ministre, un chef de parti, un ancien candidat à la présidentielle,…

Mes deux lascars s’excitaient réciproquement, comme s’ils tenaient le scoop du siècle : tu te rends compte, IL va en train et rentre en voiture. Ils cherchaient comment présenter la chose, comment obtenir du rédacteur en chef la une pour doper les ventes,…

En tant que bon blogueur de gouvernement, j’espérais qu’IL ne s’agissait pas d’un des nôtres.

Puis je rentre à la maison et j’oublie.

Ce matin, je fais ma revue de blogs et je tombe sur le billet de Bembelly. Il y parle de Nicolas Sarkozy. Extrait : « Dans le train qui l’emmenait à La Rochelle pour la légion d’honneur de Jean-Louis Léonard (UMP), il a organisé un "off", une conversation avec des journalistes, qu’on peut traduire par: ne-le-dis-à-personne-sauf-à-tout-le-monde. »


7 commentaires:

  1. Et sa petite et "fine" allusion sur la mer qui revient (suivez mon regard…), a été prononcée dans une ville qui risque une submersion ce soir ou demain ! Classe non ?

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  2. "Je lève l’oreille pour mieux les voir." Je n'ose imaginer le reste du corps. C'est de l'humour, c'est de l'humour, c'est de l'humour… Pas taper sur la tête SVP.
    A part ça, IL (NS) parlait écologie quand il avait besoin des voix, uniquement. Pratiquer c'était, et c'est, autre chose.

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  3. Bon on va dire que son chauffeur était déjà à La Rochelle pour voir sa vieille maman malade et que du coup il est rentré avec lui...
    Comment ça c'est pas crédible mon histoire ?

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    1. Bah, c'est comme le type qui prend le train pour Bruxelles pour faire normal et qui rentre en avion. Certes, on m'objectera qu'à l'heure à laquelle il devait rentrer il n'y avait plus de train et qu'il était nécessaire de faire aller l'avion à vide. Alors à quoi à servi cette pantalonnade, sinon pour l'épate du gogo ?

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  4. Les gens, merci pour vos commentaires. Je n'ai pas le temps de bloguer. Mais mon billet était plus sur les journalistes qui s'excitent que sur Sarko ou le retour en voiture. Ce que je trouve d'ailleurs complètement con. Le trajet est plus rapide et plus confortable en train.

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  5. C'était pour emmener maman à un concert....

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