19 janvier 2014

Mélenchon dans ses œuvres et la décentralisation

Je regarde très rarement la télévision et je ne connais donc pas bien les prestations de Jean-Luc Mélenchon sur un plateau. Je suis tombé sur lui vers 12h30 alors qu'il était invité de France 3. Il parlait alors de la réforme territoriale, mon sujet de prédilection. 

Tout d'abord, je confirme l'impression que j'ai en lisant certains textes de mes confrères : il est inutilement agressif avec les journalistes. Mais peu importe, chacun pourra juger. 

Surtout, il n'est pas du tout clair dans sa critique des projets du gouvernement. Le journaliste l'interroge sur la décentralisation et il commence à évoquer les risques liés au transfert de certains pouvoir de réglementation vers les régions. Le sujet me passionne et j'étais très intéressé par son avis que j'aurais très bien pu partager, d'ailleurs. Il y a un risque qu'il faut évaluer de voir les régions adopter des "lois" différentes.

Il a commencé à éructer deux délires successifs, empêchant le journaliste d'approfondir les sujets.

Le premier sur le thème : vous vous rendez compte, on va avoir des régions qui se font concurrence, ma bonne dame. Je reste sur ma faim. Ce sont quoi des régions qui se font concurrence ? Elle ne se font pas déjà concurrence ? Il n'y a pas des coins qui cherchent déjà à attirer des entreprises par une politique en leur faveur. 

Le deuxième sur le thème : on veut nous faire ressembler à l'Allemagne ou à l'Espagne, avec du Fédéralisme, vous vous rendez compte ma bonne dame. Je ne comprends pas qu'il soit si peu pédagogue, qu'il ne cherche pas à expliquer ses positions aux électeurs, comme s'il ne s'adressait qu'à des militants bien au courant de ces sujets. 

Il avait un vrai sujet, qui divise réellement la gauche, il a botté en touche alors qu'il aurait pu être le fer de lance d'un mouvement de gauche contre cette décentralisation ou, du moins, ce "fédéralisme". 

Ensuite, le journaliste l'a interrogé sur la suppression des départements, il est contre mais ne semble pas se rendre compte que François Hollande aussi (je lisais des articles, ce matin, où les auteurs expliquaient que pépère était resté président de Corrèze dans l'âme et ne pouvait donc pas être pour la suppression des départements). Néanmoins son argument était si drôle que je le garde pour la fin. 

Ensuite, le journaliste a parlé des départements de petite couronne. Il me semble que Jean-Luc Mélenchon a admis que la région parisienne était un cas particulier. Néanmoins, il a pris un département au hasard, le mien, le Val-de-Marne, par ailleurs le dernier fief du Front de Gauche en Île-de-France. D'ailleurs, même moi j'ai voté pour le conseiller général sortant, Alain Desmarest, un communiste. 

Mes lecteurs savent pourtant que ce n'est pas ma ligne politique mais je n'ai aucune raison de virer des gens qui font bien leur boulot et de vouloir piquer un fief au PC. Pour les prochaines élections, on verra... 

Toujours est-il que dans son argumentation contre la fusion des départements de petite couronne, Méluche expliquait qu'il y avait des zones rurales dans le Val-de-Marne et qu'elles n'avaient rien à faire avec Paris. Je me demande s'il sillonne souvent notre département... On y trouve assez peu de vaches et, au prix où est le m2, les paysans doivent être millionnaires. 

Pour finir, son argument contre la suppression des départements : ils ont été faits de manière à ce que la préfecture puisse être jointe en une journée de cheval. Il ne faut pas que ça change. 

Je n'invente rien. Les électeurs seront ravis d'apprendre qu'ils mettront moins d'une journée pour aller à la préfecture à cheval car Jean-Luc Mélenchon va s'y opposer. 



Envoyé de mon iPhone

16 commentaires:

  1. En 1789, les manants ne montaient pas à cheval, sauf en Pays d'Arles où vu la sauvagerie des lieux et les marais qui montaient des Saintes Maries de la Mer et du Grau du Roi, jusqu'au pied des sept collines de Nîmes, ce droit leur était acquis, depuis la nuit des temps.



    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce genre de détail ne doit pas trop le préoccuper.

      Supprimer
  2. Je crois qu'il ne connait rien non plus à l'organisation administrative de la France et que la décentralisation, ca lui passe encore plus au dessus de la tête ! :DDD

    RépondreSupprimer
  3. Délire et Mêlenchon sont deux mots qui vont très bien ensemble.

    Sinon ce côté agressif très JeanMarie LePen style contribuera à se perte... (Laissons le éructer, delirer, insulter...)

    RépondreSupprimer
  4. C'est dommage, c'est un homme cultive mais il est dans la posture, il fait semblant .....parfois je me demande s'il ne défend pas des positions qu'il ne partage pas réellement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ça, c'est une question que l'on peut se poser pour environ 80 % des hommes politiques.

      (Et je ne comprends déjà plus quelle mansuétude m'a poussé à donner quitus aux 20 % restants.)

      Supprimer
    2. Même pas. Je respecte des positions et je crois qu'il y croit. Il est maladroit et nul sur la com.

      Supprimer
    3. Les commentaires de croisent. Didier, je y crois pas trop. Prenez Hollande, je crois qu'il défend des positions économiques parce qu'il y croit mais qu'il défend le reste (le mariage pour tous et ces conneries) parce ce qu'il faut bien faire plaisir à sa majorité.

      Du coup, vos copains réactionnaires me font rigoler quand ils disent que Pépère veut modifier la société, l'immigration, le genre et tout ça.

      Supprimer
  5. Dans la mesure où j'ai toujours rêvé d'aller à Évreux à cheval, je crois que je vais voter FdG aux municipales. Car le sens que Mélenchon est très ferré sur ces questions.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui. Moi je n'ai rien à foutre à Evreyx mais la réforme territoriale, c'est mon dada.

      Supprimer
  6. J'ai du mal à saisir les arguments de la Méluche :

    - les régions qui se font concurrence : c'est pas déjà le cas ? D'ailleurs c'est un thème récurrent de la vrauche pour combattre toute tentative de décentralisation : la mise en concurrence des territoires. La concurrence, c'est sale. Ce sont les idiots utiles du jacobinisme.
    - quel est le problème avec le fédéralisme exactement ? Cela dit je conçoit qu'on soit attaché à l'indivisibilité de la République, mais en quoi le fédéralisme serait-il plus ou moins nocif que le jacobinisme centralisateur ?
    - les vaches : pourquoi Paris serait-elle condamnée à être une zone urbanisée à 100 % ? Il y a des vaches sur le territoire de la ville de Rennes, je les croise tous quand je roule sur la rocade pour aller bosser. Même si Rennes est une exception urbanistique (la fameuse "ville-archipel") je ne vois pas pourquoi on devrait exclure les zones rurales des métropoles.

    Bref, comme d'habitude son discours s'adresse à ses militants déjà convaincus et pas à un électorat potentiel à conquérir. C'est pas comme ça que le FgD va dépasser les 10%.

    RépondreSupprimer
  7. Il y avait pourtant un discours politique à tenir, si on est contre la suppression des départements: ceux-ci ont été créés par les jacobins pour casser l'autonomie des Régions qui, à l'époque, constituaient un vrai "Etat dans l' Etat", avec, chacune,sa langue (la seule parlée par tous), son droit coutumier, ses féodalités, etc.; ce discours jacobin aurait été plus politique que les conneries qu'il a débitées (même s'il est exact que la taille de chaque département a été fixée de façon à ce qu'en tous points le chef-lieu soit accessible en une journée de cheval au maximum).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, il a à dire. Mais il va laisser un boulevard au MRC ! Au boulot !

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.