20 janvier 2014

Pas touche à l'IVG !

Ayant appris par Bembelly que Marc Le Fur avait déposé, avec des collègues, un amendement au projet de loi d’égalité entre les hommes et les femmes pour supprimer le remboursement de l’IVG, j’en ai fait un billet sur Le Furoscope. Hier, il y a eu des manifestations contre l’IVG. Ce matin, Cyril a fait son billet et Politeeks en a fait un ensuite. Diable ! Trois éminents blogueurs font des billets à ce sujet, ce n’est donc pas une farce mais bien une saloperie ?

Je voulais donc en faire moi-même un billet parce que j’avais réussi à tirer quelques ficelles mais ma consœur Amandine vient d’en faire un billet. Voila donc quelques explications : « A partir de cet après-midi est examiné à l’Assemblée nationale le projet de loi de Najat-Vallaud Belkacem pour l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Etiez-vous au courant ? Non ? Pas grave, moi non plus. Pourtant, je devrais suivre l’actualité. L’égalité hommes-femmes n’est pas dans mes plus grandes préoccupations mais, en tant que réac de gauche, j’aurais bien trouvé des conneries à raconter. Par exemple, on pourrait imaginer supprimer le remboursement de l’IVG au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes puisqu’elle ne peut pas être remboursée pour les hommes. Ou alors, exiger des services concernés qu’ils fassent exactement le même nom d’avortements entre les sexes. Je me mettrais les féministes à dos et on rigolerait bien.

L’article Article L2212-1 du code de la santé publique est actuelle formaté ainsi : « La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse. Cette interruption ne peut être pratiquée qu'avant la fin de la douzième semaine de grossesse. » Les députés ont décidé de supprimer la référence à la situation de détresse. C’est ainsi que Marc Le Fur et ses collègues ont demandé à ce que l’Interruption volontaire de grosse ne soit plus remboursée par la sécu si cette référence est réellement supprimée.

Cet amendement sera rejeté, évidemment. La décision de supprimer cette mention à la situation de détresse est, à mon avis, justifiée (en plus de la souffrance qu’elle ressent, la femme doit se justifier…).

Il n’empêche que, comme le dit Amandine, ce texte de loi et le débat qui va avec va être totalement masqué par ce débat sur l’IVG mais que les réactionnaires (je veux dire, ceux de la manif pour tous) vont rebondir dessus d’autant plus facilement que l’Espagne a mis à la mode le fait de revenir sur l’IVG.

Est-ce que les députés de gauche pourraient commencer à se rendre compte de l’importance politique des amendements qu’ils font passer ? Pourraient-ils penser aux conséquences ?

L’année 2013 a très dure avec le débat sur le mariage pour tous et ils nous relancent encore un truc qui va faire hurler les cathos.

Mais qu’ils arrêtent !

35 commentaires:

  1. "Est-ce que les députés de gauche pourraient commencer à se rendre compte de l’importance politique des amendements qu’ils font passer ?" une coquille ? de droite plutôt Non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non. C'est la gauche qui fait modifier l'amendement sur l'IVG en supprimant la détresse.

      Supprimer
    2. Il aurait été plus judicieux d'inonder les députés de mails pour les obliger à bosser et présents à l'Assemblée mais elles ont préféré surfer sur #ManifPourTous. Quand est ce que l'on aura de vrais communicants à l'Elysée et dans les ministères ? ...

      Supprimer
    3. Ce n'est pas le job de l'Elysée.

      Supprimer
  2. Bompard est aussi con que Le Fur http://jacques-ambroise.blogspot.fr/2014/01/plus-con-tu-meurs.html

    RépondreSupprimer
  3. C'est pour cela qu'ils ont voulu le pouvoir.
    La sécurité, l'emploi, ils se moquent de toutes ces conneries. Ce qu'ils veulent, c'est faire plaisir aux homos et faciliter le meurtre des bébés.
    Ils remplissent leur vrai contrat.

    RépondreSupprimer
  4. Ah ! enfin un vrai sujet ! J'attends avec impatience qu'on nous ressorte le vote des nègres et des bicots, que les blogs s'agitent un peu ! Sans parler des vieillards, assassinés légalement à coup de pic à glace, façon Sharon Stone, mais légale. Un vrai bonheur, le monde moderne…

    (Sinon, je trouve très divertissant de voir le "droit" à l'avortement défendu par vous ou par Politeeks : qu'est-ce que vous en avez à foutre, au juste ?)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu ma légère surcharge pondérale, imaginez que je tombe enceinte...

      Supprimer
  5. Imaginons que tu ne supportes ni la pillule ni un stérilet ... hein, c'est pas si évident que ça la contraception.
    On sait maintenant que la pillule du lendemain est insuffisante dans son dosage classique pour empêcher une grossesse intempestive chez la femme obèse ...
    Cela laisse bien à penser qu'à contrario, la femme fluette reçoit une contraception surdosée par rapport à une femme corpulente ...
    Je l'ai toujours pensé, trouvant extraordinaire qu'on puisse donner la même dose à une armoire à glace et à une allumette ! ... Mais bon, parait que j'étais une conne, que ça marche pas comme ça ! ... Et pourtant si, on commence à le dire après avoir bombardé une contraception inadaptée aux femmes, pendant 40 ans !
    Alors l'IVG ... oui, nombre d'entre elles sont dues au fait qu'il n'y a pas eu beaucoup d'effort dans la recherche médicale pour améliorer la qualité des modes de contraception. Un enfant non désiré est une catastrophe, pour la mère et pour l'enfant.
    Quant à ceux qui accrochent des pancartes au cou d'enfants trisomiques, pour faire valoir leur opinion sur le sujet, je les trouve tellement indignes et barbares que je ne veux même pas écouter ce qu'ils ont à dire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Des cons.

      Mais c'est vrai que le débat est surréaliste.

      Supprimer
    2. On pourrait peut être travailler sur une contraception masculine digne de ce nom aussi.

      Supprimer
    3. Vous seriez une femme, vous feriez confiance à un homme qui a envie de tirer un coup ?

      Supprimer
  6. Pas d'accord pour une fois avec ta conclusion. Si on admet que l'amendement de droite ne passera pas, on admet aussi que l'amendement de gauche passera. Et ce qui peut-être un détail pour vous (clin d'oeil @fhollande) est pour nous une avancée, une protection. L'Espagne est là pour nous le rappeler, aucun droit n'est acquis. Si la gauche ne le supprime pas maintenant, non seulement la droite ne le fera pas mais pourra s'en servir contre nous, les femmes. Voila c'est tout.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui mais ça rouvre une querelle entre les reacs du dimanche et les autres au mauvais moment.

      Supprimer
  7. Pas plus que les débats sur la peine de mort, la loi Veil (j'ai relu les débats en vitesse), ou le mariage pour tous (y en a d'autres, c'est sur). Et alors ? Ces lois sont passées...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben oui. Elles sont passées. Pourquoi rouvrir le débat ?

      Supprimer
    2. Depuis quand un débat est fermé ? C'est nouveau ?

      Supprimer
    3. Ne me pousse pas à bout. L'IVG est légale en France et des cons posent la question... Je vais arrêter d'être poli.

      Supprimer
    4. Une loi ça peut se défaire. Donc le débat n'est pas clos tant qu'aucune loi interdit de discuter de la légitimité de la loi Veil.

      Supprimer
    5. Ce n'est pas à la gauche de rouvrir ces débats.

      Supprimer
  8. L'UMP est pour le déremboursement... alors que le FN ne l'est pas. (Marine Le Pen ne remet pas en question la loi Weil.) L'Ump va demander l'asile électoral en Espagne.

    On ne peut pas demander au croyants de ne pas être contre l'avortement. On ne peut vraiment pas. Heureusement qu'on est dans un pays laïque où personne ne vous force à avorter, et où on peut avorter légalement si on le souhaite.
    Les Espagnols et les Hollandais sont allés bien loin dans les délais. Si on considère qu'un foetus est viable à 24 semaines, autoriser l'avortement jusqu'à 23 semaines est limite....
    La loi française est bien comme elle est, non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui. Mais les socialos la modifient, ces ânes.

      Supprimer
    2. Bah, supprimer "la situation de détresse", ce n'est pas une grosse modification. C'était une condition assez hypocrite, en fait. Une femme qui se découvre enceinte alors qu'elle ne veut pas d'enfants doit pouvoir avorter au début de sa grossesse, dans les délais légaux, sans avoir à se justifier.
      Après, réclamer l'extension de ces délais légaux peut être sujet à débat. Personnellement, je trouve que frôler le seuil de viabilité du foetus, même si on ne l'appelle pas enfant ou bébé, est mauvais et dangereux. C'est peut-être à cela qu'est du le retour de bâton en Espagne. Il y a eu une avalanche de reportages et de vidéos montrant ce qu'est un fœtus avorté de près de six mois, après une ivg: un tout petit bébé pratiquement viable, en fait. Et une sorte de phénomène de haut le cœur, en réaction...

      Supprimer
    3. Pour illustrer ce billet, j'ai cherche "avortement" dans Google image. Faut le cœur bien accroché.

      Supprimer
    4. Il faut savoir ce que l'on veut !
      Il y a des documentaires magnifiques qui montrent l'évolution d'un être humain, de la première division cellulaire à la naissance. Images splendides, musique ad hoc, et on s'émeut sur un minuscule foetus qui bouge ses doigts, réagit aux sons, aux vibrations, à la lumière... Quand les anti-ivg reprennent ces images, on leur objecte des trucs faux et maladroits. Il ne peut pas y avoir, dans un cas, un fœtus de quatre mois qui reconnait la voix de sa mère et dans un autre un truc de quatre mois d'existence non autonome indéfini et non encore humain. Si on attend la naissance naturelle pour supprimer un enfant, c'est un infanticide, sévèrement puni. Si on le supprime au seuil de la viabilité, comme c'était le cas en Espagne, comme ça l'est toujours en Hollande, c'est un droit de la femme. Les Espagnols ont fait une énorme marche arrière qui va provoquer beaucoup de drames. Entre les trémolos des commandos anti igv qui crient au meurtre à la vue d'un stérilet et les revendications pour le droit à l'ivg la plus tardive qui soit, sous prétexte que sinon les femmes iront à l'étranger... il faut bien fixer un seuil acceptable d'élimination d'une vie (même en tournant autour du pot, on ne peut pas appeler les choses autrement).

      Supprimer
    5. Ce que je veux ? Une illustration pour un billet de blog.

      Supprimer
    6. "Si on attend la naissance naturelle pour supprimer un enfant, c'est un infanticide, sévèrement puni."
      Mais certains bioéthiciens, bonjour la notion d'éthique, y réfléchissent déjà depuis quelques temps : http://koltchak91120.wordpress.com/2014/01/21/cest-y-pas-beau-le-progressisme/
      Pour l'heure ce n'est que de l'autre côté du Channel, mais avec les progressistes les conneries des autres arrivent rapidement chez nous.

      Supprimer
    7. Je n'y crois pas. Ce n'est pas parce que deux personnes écrivent une thèse, ou une théorie, qu'il y a une menace sérieuse.
      Je ne vois pas pourquoi on reviendrait maintenant sur l'infanticide. J'ai été surprise de la dureté de jugement de quelques blogueurs de gauche quand il a eu l'histoire des cinq ou six bébés congelés par une mère manifestement dérangée.
      Il y avait encore en France, en 1950, environ 500 infanticides postnataux par ans, pratiqués surtout par des jeunes femmes de milieux socio économiques très dévalorisés. Ce taux est passé à moins de cent à partir des années pilules, et a peu varié (environ une cinquantaine) pour ce qu'on sait des déclarations du ministère de l'intérieur....

      Supprimer
    8. Dans le temps, on disait qu'on donnait les bébés à manger aux cochons.

      Quant à la justice vue par les blogueurs de gauche, ça me fait souvent rigoler. J'en parlais récemment à propos de DSK vu que les mêmes gauchistes ont jugé la liaison d'Hollande.

      Supprimer
  9. "Par exemple, on pourrait imaginer supprimer le remboursement de l’IVG au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes puisqu’elle ne peut pas être remboursée pour les hommes. "


    Arf! Justement, l'idée du non-remboursement de l'IVG par les assurances fait actuellement débat en Suisse (mais certes pas pour la raison que tu invoques!). Rendez-vous le 9 février prochain pour le résultat du scrutin populaire à ce sujet.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...