11 décembre 2019

Je ne comprends rien à la réforme des retraites !

Je ne comprends rien à cette histoire de retraite. Mais je dois reconnaître que je m’en fous un peu. Je vais y revenir. Pour l’instant, je pense que le gouvernement fait une grosse connerie en mélangeant tous les sujets : l’âge de départ (pardon, l’âge pivot), la retraite par point et la fusion des régimes. 

Je ne comprends rien à cette histoire d’année de naissance : encore un effet de seuil ridicule. Certains vont pleurer pour être nés après une date alors que d’autres vont se réjouir. Pour faire une telle connerie, nos dirigeants doivent picoler plus que moi. 

Je ne comprends rien à cette réforme. Certains s’en réjouissent et d’autres s’en plaignent. Je comprends les raisons. Une gonzesse née en 72 et n’ayant pas eu une carrière professionnelle à plein temps me semble légitimement gueuler alors qu’on peut se réjouir que le nouveau système est plus égalitariste que l’ancien. 

Je ne comprends pas les opposants à la réforme qui refusent de voir les défauts de l’ancien système dont le côté inégalitaire. 

Je ne comprends pas les régimes spéciaux qui sont excédentaires et qui critiquent la réforme. Prenons les notaires. Dans quelques années, l’intelligence artificielle permettra de diminuer leurs revenus. Leur caisse de retraite ne sera plus excédentaire et ils auront besoin de la solidarité nationale. Ce sera le même problème que les cheminots actuels : les progrès technologiques font que le nombre d’actifs ne permet plus de payer les retraites. Il faut donc faire appel au budget de l’Etat et donc à la solidarité nationale. 

Comme je ne comprends pas tout, je voudrais que des opposants à la réforme et des partisans exposent clairement leurs arguments sans des arguments militants ou de principe (comme les types de droite qui défendent l’augmentation de l’âge du départ à la retraite au nom de l’espérance de vie alors qu’on a encore un tas de chômeurs). Comme je ne comprends pas tout, je voudrais du bon sens. 

Je ne soutiens pas cette réforme (j’ai dit mes principales réticences ci-dessus) et je n’accorde aucune confiance au gouvernement. Ni aux syndicats qui ne représentent plus rien à part une proportion infime des gens qui ont besoin d’une meilleure répartition des revenus. Il est évident que pour cette dernière, il faut augmenter l’assiette des cotisations pour que toutes les productions de richesses et pas seulement les revenus du travail participent à l’effort. Pourquoi ne pas le dire. Pour garder une gestion paritaire que plus rien ne justifie ? 

Je ne comprends rien à cette histoire car je m’en fous disais en introduction tout en ayant promis d’y revenir. 

Tout d’abord, je l’ai dit : on ne sait pas qu’elle sera la structure du travail demain et on nous sort des projets à 40 ans. Depuis que je bosse, on nous pond des trucs qui enfin sauveront le système. C’est profondément grotesque. 

Ensuite, à titre personnel, je ne me suis jamais senti concerné. J’ai toujours pensé que je ne passerai jamais la cinquantaine au vu de l’espérance de vie masculine dans la famille. Mais maintenant que je vieillis, je suis bien obligé d’organiser mes vieux jours... avec des décisions structurantes, comme on dit, à prendre (ma mère étant en maison de retraite, dois-je envisager de racheter sa maison pour y finir mes jours ou dois-je continuer à vivre à Bicêtre pour me saouler à la Comète ?). 

NB : j’ai promis de racheter la maison et une promesse est une promesse. 

Par ailleurs, j’ai commencé à cotiser très tôt et je n’ai aucune période sans cotisation depuis 33 ans. Je veux évidemment bien être solidaire avec les gens qui ont eu des périodes d’interruption pour différentes raisons mais je ne voudrais pas avoir à cotiser pendant 45 ans (ce qui serait le cas si l’âge pivot à 64 ans est maintenu) alors que des guignols qui ont travaillé moins de temps tout en gagnant bien plus et en étant assurés d’avoir plus de revenus que moi quand ils ne bosseront plus. On ne pourrait pas trouver un compromis intelligent ? 

Et j’ai une dent contre pivot. Je partirai avec 43 ou 45 ans de cotisation dont trois ou quatre avec un revenu dérisoire ?

31 commentaires:

  1. Bon... Globalement on a vu que le "En même temps" d'opportunistes ne donnait rien de bon.

    On revient à une droite et une gauche qui se mettent des gnons sur des choses qu'on comprend et qui nous cassent vraiment les couilles ?
    La blague En Marche c'est bien. Mais c'est long. Le quinquennat était une connerie mais c'est déjà trop long.

    Sinon la partie personnelle de ton billet me touche beaucoup. Le côté politique on s'en fout.
    La partie personnelle, c'est le Nico qu'on aime. La partie politique aussi, car avec ton style elle fait débattre, discuter, parfois réfléchir (pas tout le monde).

    Bref, on t'aime bien si on vient. Tout court même.

    Mais sur les retraites... Je ne m'imagine jamais retraité... Peut être car je serai ministre quand j'aurais eu mes droits à la retraite ?

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  2. Quand le Medef applaudi, c'est pas bon pour les salariés.
    A titre personnel, mon départ à la retraite a été retardée de 1 ans à cause d'une période de un an et demi de chômage dans ma carrière. Avec la réforme, pour éviter la décote faudra travailler jusqu'à 65 ans ou 66 ans pour une carrière morcelée de longues périodes de chômage. A 60 ans, allez chercher du boulot!

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    1. Salut les amis ! Moi, j'ai eu 73 ans hier (si, si, je le jure !). J'ai travaillé depuis l'âge de 20 ans (pion dans un "CES" à l'époque, puis Ecole Sup, Fac …). Je suis rentré dans ma vie professionnelle "pour de vrai" à 26 ans. J'ai travaillé sans compter ni mon temps quotidien ni même mes W-E … Je n'ai pas pris une seule journée de congé de maladie, (même si j'ai eu le bon goût de choper un cancer dans l'année qui a suivi mon départ à la retraite). j'ai laissé dans mes cartons je ne sais combien de jours de vacances car je considérais que l'emploi de certains collaborateurs (et trices) que j'avais engagés dépendait de l'énergie que je devais investir pour eux. En 1993, en septembre, un mec qui s'appelle Balladur a changé la règle du jeu en instaurant que désormais, les clowns dans mon genre devraient calculer leur retraite non plus sur les 10 dernières années de carrière, mais les 25 "meilleures". Tout le monde était en vacances quand la loi est passée. Résultat ? Tout le monde, mis devant le fait accompli au retour de vacances, s'en ait branlé royalement et moi, ce jour-là, j'ai perdu entre 10 à 20 % de mon pouvoir d'achat de "vieux" dans un silence glacé qui dure encore aujourd'hui. En plus, rajoutez à cela que ma "retraite", n'est plus indexée sur le coût de la vie et que l'on m'a grignoté encore tous les ans quelques pouièmes de plus depuis Macron. Pendant ce temps, y'a des mecs qui partent à la retraite à 52 ans ou 55 ans et demi avec un calcul sur la base des 6 derniers mois forcément plus élevés que les 25 dernières années, fussent-elles les meilleures … Que tous ceux qui ne font pas partie de la communauté de ceux qui partent à 52 ou 55,5 ans à la retraite me disent en leur âme et conscience si cet état de fait est digne de la devise de la France "liberté; égalité, fraternité" …
      Les autres ? Circulez, y'a rien à voir.

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  3. On peut simplifier en 3 points:

    1- la retraite par points est un système plus équitable, tout point acuis doit avoir la même valeur : si un point acquis à la RATP rapporte plus qu'un point acquis ( plus longuement et laborieusement )dans une boîte privée, autant garder le système inégalitaire actuel ;

    2- une fois ce principe voté, il faudra négocier profession par profession et régime par régime, en fonction des spécificités de chacun,pour arriver au principe 1 point acquis = le même nombre d'€ acquis;

    3- la transition ne pourra se faire que progressivement, régime par régime, sans toucher aux droits acquis des retraités ou des ( + ou -) proches de la retraite;

    4
    - c'est une réforme sur le long terme, que tout futur gouvernement pourra modifier;l'acquis actuel (mais pas encore voté !) le plus solide est évidemment l'indexation de la valeur du point sur l'évolution des salaires .

    5-Si on ne fait rien, le système, actuellement financé par des emprunts sur les marchés, ira forcément dans le mur, le jour inévitable où les taux d'intérêt remonteront et où nous nous retrouverons dans une situation à la grecque.( chute brutale des retraites de 30 à 50 %).

    Les manifs actuelles sont irrationnelles mais compréhensibles: rien n'est plus anxiogène que le problème des retraites

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    1. Merci Elie. Mais quand je dis que je ne comprends pas, je parle des réactions des gens, de l’organisation... Par exemple pourquoi ajouter l’age pivot alors qu’il s’agit de faire passer la retraite par point ? C’est dexlz connerie.

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  4. Actuellement, 1,7 cotisants pour 1 retraité; en 2050, 1,2 cotisants pour 1 retraité; à 1 cotisant pour 1 retraité, le système devient inutile.

    Ceci " toutes choses égales par ailleurs ": on est certain que les choses ne seront pas égales par ailleurs...mais on ne peut pas savoir ce qu'elles seront.

    Alors: ne rien faire et mettre des cierges à l'église ? Mais qui va payer les cierges ?

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  5. Et le plus déroutant, c'est que les gens qui se disent de gauche ne comprennent pas que cette réforme maintient le système de retraites par répartition !

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  6. Désolé de ne pas répondre à tout mais j’ai quatre heures de transport par jour et répondre avec un iPhone est pas facile quand les sujets sont sérieux.

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  7. Bonjour,

    Je euis né en 1972, ce qui se passe actuellement est la énième réforme des retraites.

    Rien de tout cela ne serait en discussion si le travail était la clé majeure des politiques depuis quasiment 40 ans. Travailleurs = cotisations = retraites des anciens, non?

    Bref, on a des bataillons de chômeurs - retraite? - des seniors à 48 ans - retraite ?- des plus jeunes sans réelles perspectives - retraite ?, et un pays pauvre à en pleurer.

    Les ami-e-s de ma génération, et moi également, n'imaginent même pas depuis nos 20 ans que nous aurons une retraite un jour, c'est acté, nous ne serons pas centenaire en EHPAD à 2000 euros par mois que nos enfants ne pourront pas payer.....

    Merci pour vos échanges que je lis régulièrement sans trop m'en méler.

    Cordialement.

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    1. Si c'est pour lire - En même temps si vous pouviez nous épargner l'écriture inclusive... - pour un seul mot, j'avais donc raison de dire "vos échanges que je lis régulièrement sans trop m'en méler."

      A ce niveau, il n'y a effectivement aucune raison de s'en mêler.

      Bonne continuation et bon courage malgré tout.

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    2. La France n'a jamais été aussi riche. En 50 ans le PIB a été multiplié par 23.
      Comme partout, il y a en France un problème de répartition des richesses. Il n'y a jamais eu autant de milliardaires, rien que sur les 20 dernières années, les 500 plus grosses fortunes ont vu leurs richesses multipliées par 7, et ce malgré la crise de 2007- 2008! Le tiers de la dette de l'Etat a servi a renflouer les banques.

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    3. Richesses basées pour l'essentiel sur des entreprises qui font leur profit hors de France.
      Richesse dont vous pourriez profiter à plein si vous preniez le risque de devenir actionnaire de ces entreprises.
      Evidemment c'est plus facile et bien moins risqué de montrer les riches du doigt, comme si leur richesse était la cause de la pauvreté des autres...

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    4. Actionnaire-profiteur du travail des autres, jamais.

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  8. Moi ce que je ne comprends pas ou alors j'ai loupé quelque chose, c'est les militants dans la rue avec des tablettes pour simuler des futures retraites depuis 3 semaines alors qu'on ne savait rien de la réforme.
    Et de ce que j'ai lu sur le truc, je ne vois pas comment ils pouvaient calculer pour le péquin lambda sa retraite en deux secondes dans la rue.

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    1. Cela fait des semaines qu'on nous parle du contenu de cette réforme !!!!!!
      On savait presque tout de cette réforme. Le premier ministre n'a fait qu'officialiser.

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    2. Ah bon? Et on peut avoir des liens parce que moi j'ai l'impression au contraire qu'au niveau intox il y en a eu pas mal avant d'avoir un truc officiel.

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  9. Vous aurez beau faire, tous : je persiste à ne pas comprendre comment on peut s'intéresser à sa retraite plus de six mois ou un an avant de la prendre effectivement.

    De plus, je trouve ça d'une tristesse pénible. Tout comme ces gens (voir plus haut dans les commentaires) qui parlent de “nous, les jeunes” ou de "ma génération". C'est avoir l'instinct de troupeau chevillé au corps, cela !

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    1. Moi aussi (sauf pour des bricoles du genre : si j'achète la maison de ma mère, aurais-je les moyens de payer l'entretien de deux trucs tant que je bosse en région parisienne mais c'est plus un problème de riche).

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  10. Ah, sinon, cher taulier, si je puis me permettre de donner un avis sur une chose qui ne me regarde pas : je préférerais nettement que vous rachetassiez la maison maternelle, vu qu'il n'est pas question que j'aille vous visiter dans votre banlieue pourrie. Alors que, en Bretagne, oui.

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    1. D'un autre côté, je serai très probablement mort quand vous arriverez à l'âge de la retraite. donc : faites comme vous voulez.

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    2. Loudéac n'est pas terrible, sauf le 1880.

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    3. Ah effectivement, je serais Nicolas, je rachèterais un bar plutôt que la bicoque de sa mère. D'abord, il y passera plus de temps, et ensuite, il saura ainsi profiter de l'expérience qu'il a accumulé par des années d'intenses fréquentation.
      Et puis il soignera bien sa cirrhose...

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    4. Vous connaissez pas la cave de la maison en question !

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  11. Ah et le problème principal pour moi c'est d'étatiser la retraite alors que l'Etat ne cesse de nous démontrer qu'il est incapable d'être un bon gestionnaire, et qu'il n'arrive même pas à faire en sorte que la sécurité, la justice, l'éducation soient au niveau des prélèvements obligatoires...
    Il est matériellement et intellectuellement impossible de leur faire confiance.

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  12. Rectificatif ( j'ai encore écrit une connerie...) : comme le dit très justement le président du COR, ce qui compte, ce n'est pas le rapport nombre d'actifs/nombre de retraités, mais le rapport PIB/nombre de retraités. Pour pousser le raisonnement jusqu'au bout afin d' être clair ( ça, c'est de moi ) : si un seul actif a une productivité extraordinaire, et lui permet de produire à lui seul 4 fois plus que ne produisaient tous les retraités actuels lorsqu'ils travaillaient, le régime des retraites tournera très bien !

    Petit détail quand même: il faut que ce qu'il produit trouve des acheteurs, parce que produire pour produire ne sert à rien !

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  13. Ceci étant : quand j'apprends que Delevoye en est à son 3ème oubli de déclaration de conflits d'intérêts possible avec les assurances privées, et qu'on ne changera pas le régime des retraites très privilégié des sénateurs, je commence à me poser des questions...

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  14. Je vais rembourser qu’y dit !

    Tu parles, 130,000€, c’est queudale… Et ouais, pour ces gens-là, c’est de la monnaie...

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    1. La somme n'a rien à voir ; d'ailleurs, l'une de ses activités était bénévole.

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    2. Delevoye n'est pas celui que l'on croyait :

      https://www.jeanmarcmorandini.com/article-410611-retraites-en-pleine-tourmente-jean-paul-delevoye-annule-un-face-a-face-avec-les-lecteurs-d-un-quotidien-pretextant-un-probleme-de-train.html

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  15. Et voilà, un article qui dit enfin la vérité que personne n'osait dire !
    (sur ce, j'arrête, j'ai mis trop de commentaires...Mais s'il y en a un seul à lire, c'est celui-ci !)

    https://www.20minutes.fr/economie/2674359-20191213-video-reforme-retraites-seniors-pourront-tenir-jusqu-64-ans

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