30 septembre 2022

Et pourquoi pas enfiler une deuxième paire de chaussettes ?

 


Les recommandations des néoécologistes y compris gouvernementaux me font assez rire. On s’est bien amusé avec les propos de Le Maire sur les cols roulés (il est fort probable, d’ailleurs, qu’il plaisantait) et ceux de Le Gendre sur l’étendage du linge préférable au sèche-linge (on voit que ce gugusse ne sait pas qu’on n’a pas la place, en appartement). Je m’attends à entendre des lascars expliquer qu’il faut cuire les nouilles dans la bouilloire électrique ou tenter de nous persuader que, en hiver, quand il ne fait pas chaud, justement, on peut bien garder un slibard trois jours avant de le laver…

Je ne suis pas contre les conseils mais ils vont finir par exaspérer les braves gens, dont moi, évidemment. Dans la maison où je fais du télétravail, je suis obligé de travailler la fenêtre ouverte car mon bureau est plein sud et de mettre le chauffage dans une partie de la maison pour maintenir un 17 ou 18 dans la cuisine et le séjour… Le plus con est que j’oublie généralement de fermer les fenêtres en quittant le travail, à l’heure où le bistro m’appelle, et que je me les gèle le soir. En revanche, c’est un bonheur de ne jamais avoir à chauffer la partie « travail » en hiver et de pouvoir me réfugier dans le reste de la maison lors des canicules. J’y ai d’ailleurs installé un tirage de bière. Tout cela est bien personnel, évidemment, mais chacun aurait des anecdotes de ce type à raconter à moins d’habiter un appartement entièrement au nord qu’il faut chauffer dès que la température extérieure passe au-dessous de seize degrés sans compter toutes les configurations (par exemple, pour chauffer la salle de bain, j’ai un chauffage électrique séparé de tout le reste).

Je passe évidemment les bureaux, généralement surdimensionnés à cause du télétravail où la « température ressentie » varie d’un bout à l’autre mais avec des palanquées de techniciens de maintenance qui nous expliquent qu’on ne sait pas régler le chauffage et la ventilation… Des fois, on a envie de les étrangler.

 


Les mesures exaspèrent les gens tout d’abord parce qu’ils n’ont pas attendu des conseils pour ajouter des couvertures ou enfiler un pull, à défaut de la bonne. Je ne dis pas que les conseils sont inutiles : j’ignorais, par exemple, que le Wifi consommait autant. Et on met depuis longtemps un couvercle pour faire bouillir l’eau de cuisson non pas pour faire des économies mais parce que cela va bien plus vite. Et on tente toujours de faire fonctionner les appareils électriques en heures creuses (mais une machine à laver, en appartement, fait trop de bruit pour être utilisée de nuit).

Elles sont exaspérantes, également, parce que les mesures que l’on peut prendre individuellement sont dérisoires par rapport à celles qui sont du ressort des entreprises et de la collectivité. Certes, les petits ruisseaux forment les grandes rivières mais, tout de même, si ma commune éteignait un lampadaire sur deux après 22 heures, toutes les mesures individuelles deviendraient dérisoires (pour ne citer qu’un exemple). Et je passe un volet politique : les plus riches consomment plus… Attaquer les plus démunis n’est pas d’une grande finesse. En plus, on va entrer dans une période de fête : les villes vont être illuminées dans tous les sens (ce qui est heureux, évidemment).

Elles sont exaspérantes, aussi, car on a toujours bien vécu (ce qui n’empêche pas de changer), tout en limitant la consommation d’énergie pour des raisons budgétaires, et qu’on finit par avoir l’impression de sombrer dans le moyen-âge. Certes, l’interdiction de chauffer les terrasses des bistros est pleine de bon sens mais l’habitude de dîner avec des potes en simili plein air n’est pas désagréable.

Ainsi et enfin, elles sont exaspérantes car on a l’impression qu’une grosse régression nous tombe sur la gueule pour des raisons bizarres, une guerre éloignée, des centrales en maintenance, des fous qui piratent des gazoducs ou que sais-je. En d’autres termes, on nous impose des changements subitement alors que rien n’a changé, uniquement pour des motifs économiques et industriels (si au moins on parlait d’environnement…).

 


Et maintenant, cher lecteur, tu aurais envie de me dire de fermer ma gueule (ce qui est hors de question), de me rappeler que tous les Français ne sont pas des abrutis (ce que je veux bien concevoir mais je ne vais pas remplacer les halogènes de mon salon, à la mode quand j’ai acheté, par des leds) et, surtout, me demander ce que je préconise.

La réponse est claire : rien. Du moins, je ne sais pas.

Pour le long terme, j’ai bien des idées : renforcer le nucléaire et le renouvelable (sans dissocier les deux : j’imagine que, à terme, nos scientifiques auront trouvé mieux que le nucléaire et inventé des caleçons autonettoyants) et favoriser, disons, une maitrise de la consommation d’énergie. Pour le court terme, je suis sec. Je vais y revenir si je n’oublie pas.

 


Pour la maitrise, par contre, j’ai bien un avis sur le seul thème « restons prudents ». Par exemple, les évolutions des conditions de circulation, à Paris, sont aberrantes. Un piéton doit maintenant traverser des pistes cyclables pour prendre le bus, ces derniers ayant de moins en moins de voies dédiées. Toujours dans le domaine des transports, je suis très concerné par les transports publics ruraux (contrairement à un tas d’andouilles qui ont des avis) mais on m’expliquera comment développer des petites lignes ferrées pourrait être bénéfique à l’environnement. C’est bien un truc de militants mais il n’en reste pas moins que faire bouger un autorail de 15 tonnes est plus polluant que faire rouler un minibus qui, en outre, utilise des infrastructures partagées.

Pour ma part, j’ai du mal avec les voitures électriques : il faudrait une espèce de livre blanc. On nous explique que c’est l’avenir mais que l’autonomie n’est pas suffisante, qu’il n’y a pas assez de points de chargement, que la production et l’usage de batterie est très polluante. Chaque militant a ses arguments et on n’y comprend rien.

Enfin, je suis perplexe avec ce qui tourne autour de la rénovation des logements… C’est bien joli mais aider des propriétaires à améliorer leurs biens et à payer moins de charges ne me parait spécialement gauchiste.

 


Dans le moyen terme, on nous parle de taxer les superprofits mais j’ai un peu de mal, non pas avec l’idée de prendre le pognon où il se trouve mais avec les idées de la gauche, d’un référendum et tout ça. Il faut être sérieux. Il existe un impôt sur les bénéfices, il faut sans doute l’augmenter, tout comme sa progressivité, et il n’y a pas besoin de peigner la girafe. Surtout, il faut aligner les règles entre les pays, au moins au sein de l’UE (un accord vient d’être passé, à ce sujet, d’ailleurs).

Quand ces superprofits seront-ils redistribués ? Pourra-t-on toucher de l’oseille avant l’hiver.

En outre, taxer les compagnies pétrolières me parait de bon sens mais n’oublions pas que le prix des pleins d’essence est surtout composé de taxes. Le tout fait quand même un peu faux cul, non ?

 


Pour le court terme, disais-je, je suis sec. La première chose serait, évidemment, d’arrêter de nous prendre pour des abrutis, qu’on soit du gouvernement, je l’ai exposé en début de billet, ou de l’opposition mais je ne vais pas consacrer un billet de plus aux erreurs de la gauche.

Ainsi, il faut arrêter les propos irritants dont je parlais. De toute manière, si les efforts de ces communicants portaient des fruits, on n’économiserait pas 1% de la consommation, je suppose.

Cela n’empêche pas tout d’abord d’être pédagogue : comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi les prix augmentent tant, notamment dans l’énergie électrique alors que, au fond, la production nucléaire ou renouvelable a des coûts relativement fixes ? Pourquoi vaut-il mieux, pour la collectivité, utiliser en priorité l’électricité dans les heures creuses ? Comment fonctionne le marché européen de l'électricité ? Pourquoi avons nous des difficultés alors que notre production est une des moins coûteuses ? Ensuite, certains conseils ne sont pas inutiles. Je le disais, j’ai été surpris de voir la consommation du wifi… On peut en trouver d’autres : par exemple, il vaut mieux faire son télétravail avec une température inférieure à 20 degrés quitte à mettre un pull aussi car les bouts des doigts qui s’agitent sur le clavier sont très sensibles à la chaleur… C’est un truc que j’ai appris avec les ergonomes du boulot qui nous montraient les bonnes pratiques du télétravail.



Le problème est éternel : quand on ne peut rien faire, autant ne rien faire vu que les violons supportent mal l’urine.  

Tourner en rond pour se donner l’impression d’être efficace est utile surtout pour les serveurs de bistro, pas pour les militants des réseaux sociaux.

10 commentaires:

  1. Pour des chaussettes ? (je reste sur le titre, maintenant je vais lire le billet ;) )

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  2. Les heures creuses ? Pour moi, j'ai la chance d'avoir un contrat HC divisé en deux. 3 heures l'après-midi et 5 heures la nuit, ce qui est bien plus sympa pour le voisin du dessous.
    Je n'ai jamais compris pourquoi ce n'est pas possible partout.
    Les voitures électriques la volonté des écolos me semble un peu délicate.
    Nous n'avons pas les ressources de fabrication des batteries et on est obligé de les faire voyager par bateau depuis la Chine et le continent américain. Donc essentiellement on va polluer chez les autres pour éviter chez nous.
    D'autre part, avec ces voitures là, il faut environ 5 ans de service moyen pour être effectivement à un gain de perte de pollution.
    On supprime une pollution aux gaz à effet de serre pour la remplacer par une autre bien plus pernicieuse pour la santé humaine. Les micro particules. la voiture électrique prend entre 100 et 400 kg de poids supplémentaire et cela se retrouve sur l'arrachement de gomme des pneus et de goudron des routes.

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    1. Pour les heures creuses, je crois que les raisons sont historiques mais le système est complètement con.
      Pour les voitures électriques, je suis désolé mais je n'écoute plus les avis des gens tant ils sont contradictoires...

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    2. Pour les voitures, ce n'est pas un avis mais un fait mesurable et qui l'a effectivement été. (Perso, je n'ai pas de voiture)

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    3. Chacun aura ses faits mesurables…

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  3. Les 'rosalies'à pédales et assistance électrique avec une remorque pour les courses,
    Les hyppomobiles
    Les diligences avec bandits de grands chemins en prime
    Le cheval particulier ne sera plus autorisé, trop de méthane ?
    Ethernet a la place du wifi (adaptateur USB)
    Manger cru
    Brouter directement les légumes
    Tenue de cosmonaute tempérée https://www.books.fr/haute-couture-spatiale/
    "En France on a pas de pétrole mais on a des idées"
    Hélène

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  4. C'est un détail mais la dernière fois que j'ai voulu changer l'ampoule de mon halogène de salon à la mode quand je l'ai acheté, j'ai trouvé la même en led...

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    1. Oui mais je ne vais pas changer une ampoule qui fonctionne...

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