27 mars 2024

La gauche à l'épreuve des réformes fiscales de Bruno Le Maire

 


Bruno Le Maire prévoit de continuer à faire n’importe quoi après 7 ans en poste. « Le ministre de l’Économie défend l’idée d’une baisse des cotisations salariales qui serait compensée par une hausse de la TVA. C’est le retour de la fameuse TVA sociale, chère à la droite. »

Je passe le fait que la TVA ne peut pas être sociale (et « TVA sociale » ne veut rien dire ! J’invite les clowns de droite à vérifier la définition de « sociale » dans le Larousse). Ca fait longtemps que je n’ai pas parlé de fiscalité, dans mon blog, alors qu’il y a une dizaine ou une quinzaine d’année, elle était mon principal sujet un peu sérieux. Je ne vais d’ailleurs pas parler que de ça.

Cette mesure ? Il y a tout d’abord un mensonge un peu par omission. Je cite l’article : « Dans un entretien accordé au quotidien régional Sud-Ouest, le ministre de l'Economie a déclaré vouloir réduire l'écart entre salaire brut et salaire net grâce à la mise en place de ce dispositif. » Tout d’abord, ce n’est pas parce que le salaire net va augmenter que le pouvoir d’achat va suivre vu qu’on va payer plus de TVA, l’impôt le plus injuste qui soit car il touche tout le monde, notamment les petits revenus. Ainsi, l’opération sera peut-être neutre pour les salariés mais les non-salariés, notamment les chômeurs et autres allocataires vont en prendre plein la gueule.

En outre, le lascar oublie de dire qu’il va sans doute aussi réduire les cotisations patronales donc diminuer les charges pour les entreprises…

 

Entendons-nous bien !

Petit 1 : je ne suis pas opposé à la TVA qui a des avantages, comme taxer les produits importés et donc, ne pas pénaliser les productions locales avec les charges qui pèsent sur le travail.

Petit 2 : je ne suis pas opposé à la baisse des charges pour les entreprises (et donc des cotisations patronales) qui doivent retrouver de la productivité pour être concurrentielles avec les sociétés étrangères. Ils m’ont fait rigoler, les frondeurs qui luttaient contre les mesures de François Hollande, comme le CICE, au nom du fait que c’était un cadeau aux patrons mais qui, en parallèle, exigeaient des mesures pour améliorer leur « rendement » pour mieux concurrencer les société bougnoulesques.

J’ai donc exprimé dans l’introduction ce qui me poussait à être contre la mesure (y compris le détournement du mot « sociale »).

 


Par contre, je dois admettre que j’en ai soupé de la gauche et de ces positions de principe complètement déconnectées de la réalité. Par exemple, s’il me semble logique que la retraite soit payée par les cotisations sur les salaires, je n’ai rien à foutre que ces dernières paient pour la famille, le chômage et la santé. En tant que célibataire, je me fous de la politique familiale, mais je ne vois pas pourquoi ce sont les entreprises qui embauchent qui paient le plus pour indemniser les chômeurs et pourquoi les entreprises et les salariés paieraient pour la santé de tous (hors problèmes de santé liés au travail).

Ce qui devrait être important, quand on est de gauche, c’est que les chômeurs (et tous les sans-emplois) bénéficient d’une indemnité et des moyens de subsistance et que tout le monde ait accès à la santé. C’est donc la solidarité nationale qui doit payer, et donc les impôts et pas le travail. Les positions de principe de la gauche finissent par me sortir par les trous de nez.

On ne peut pas conserver éternellement un modèle de financement qui date d’une époque où l’espérance de vie atteignait à peine l’âge moyen de départ à la retraite et où le plein-emploi était la règle…

On ne peut plus tout faire assumer par le travail : il faut que l’ensemble des revenus soient pris en compte, que les revenus soient du travail, du capital mais aussi des successions, des plus-values diverses ou des bénéfices des entreprises.

Pour les successions, je suis assez partagé… depuis que j’ai moi-même payé des droits de succession suite à la mort de ma mère. Je fais un petit aparté mais je pense qu’il faudrait revoir un peu le système : j’ai mal digéré que, héritant d’un capital mis en place par mes parents qui n’avaient, comme revenus, que leurs salaires d’instituteurs (de PEGC, pour être précis) et ont eu la folie de fabriquer trois enfants, je doive sortir rapidement du pognon, en plus des frais de notaire. Il faudrait un étalement dans le temps (exemple : supprimer ces impôts mais ajouter 20% du montant des successions à la déclaration de revenus des cinq années suivantes). Par ailleurs, plongé dans différents calculs, j’ai estimé que ce mes propres héritiers auront à raquer : c’est trop. Et ça confirme que j’aurais tout intérêt à dépenser mon oseille au comptoir.

Pour les revenus du capital, le tant décrié Hollande avait mis en place un système pour qu’ils soient imposées à l’identique de ceux du travail mais la macronerie a torpillé cela. C’est nul à chier. Et injuste. Un type qui vit des dividendes de ces actions Total ou de plus-values diverses : petit 1, paiera moins d’impôts qu’un salarié ; petit 2, ne cotisera pas pour le chômage ou la santé (c’est un raccourci, il y a la CSG et quelques machins).

On pourrait faire un paragraphe pour chaque type de revenus. Par exemple, il serait de mette en place quelque chose (mais je ne sais pas quoi) ne pénalise pas les petites boites par rapport aux grosses qui s’en sortent avec quelques optimisations.

 


J’ai bien dit que je ne savais pas quoi mais j’en ai marre de cette gauche qui n’a à la bouche que des expressions comme « la taxation des superprofits » sans expliquer ce que cela veut dire, les mécanismes qui seront à mettre en place et tout ça. Toujours aussi que j’en ai marre aussi que l’on parle de taxer les riches plutôt que de taxer les hauts revenus. Tout cela n’est pas « être à gauche » mais du pire populisme.

Et donc, je suis fatigué de cette gauche qui ne parle plus de justice sociale, d’égalité du même métal et, d’une manière générale, d’organisation sociale de la société. Toujours ce mot : « sociale ». Ils parlent plutôt de conneries diverses ce qui justifie ce billet que je marmonne depuis un temps.

 

Observez ma bloguerolle. Certains de mes confrères parlaient du « wokisme » récemment. J’ai eu l’idée de chercher « Woke » dans « Threads », le nouveau réseau social disponible dans toutes les chaumières. Il se trouve que certains se revendiquent être « woke » et assimilent ça à la gauche. Selon eux, si tu te prétends « pas woke », tu ne peux pas être de gauche. Si tu utilises ce mot (ce qu’ils font, d’ailleurs), tu es forcément d’extrême droite (selon les néo militants de gauche, il n’y a plus rien entre leur gauche et l’extrême-droite). J’en ai même vu un (il plaisantait peut-être mais je ne crois pas) qui expliquait sérieusement que l’on ne peut pas être de gauche sans être woke et donc sans être islamogauchiste. Je vous assure que je n’invente rien.

Je ne vois pas comment on peut être de gauche et défendre une religion. Je ne vois pas comment on peut être de gauche et mener une politique qui procède à un tri entre les groupes d’humains (selon la sexualité, le genre, l’origine ethnique), au grand détriment des valeurs de la République ou de l’idéal Républicain : l’indivisibilité, la laïcité… Je ne peux pas comment on peut être de gauche tout en opposant tout « aux hommes blancs ». Surtout si on est soit même un homme blanc, d’ailleurs… Il faut vraiment être cinglé. Je ne vois pas comment on peut être de gauche et communautariste.

 

Je ne veux donc plus rien à voir avec cette gauche-là, celle qui oublie ce que doit être la redistribution, le partage… Celle qui est bourrée de principes comme faire peser la protection sociale sur le travail exclusivement ou pense défendre le service public en installant des bureaux de poste partout sans s’inquiéter que les « petits vieux » puissent avoir accès à un magasin où acheter de la bouffe.

Ou celle qui veut imposer les richesses mais commence par bénir leurs cadres qui sortent les œuvres d’art de la taxation du capital. Je n’ai jamais compris ce bordel et je vous assure que cela ne va pas en s’arrangeant.

 

Revenons à la base. Ne laissons pas des crétins réduire la gauche. Cette gauche qui a empêché l'étude de la réforme des retraites par l'Assemblée en provoquant de l'obstruction, qui a empêché l'étude de la loi immigration par l'Assemblée avec un motion de rejet et qui a donc poussé les deux à se faire, bien durcies.

Il faut que tous ces parasites la ferment. Point barre.


Avec ces ânes, Le Maire n'aura aucun mal à torpiller toute notre fiscalité.

14 commentaires:

  1. D’accord avec toi, c’est terrible mais comme cette gauche soliste est une impasse ça nous donne quoi à gauche? Ceux qui veulent dissoudre le peu de souveraineté qui reste dans l’UE des lobbies? A ce rythme la gauche c’est Marine et la droite c’est Marion 😆
    Pellan

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    1. C'est bien "cette" gauche qui pose problème et pas "la" gauche en général. Je ne sais pas qui veut dissoudre quoi et dans quoi mais, à ce stade, la souveraineté importe peu : le sujet qui me préoccupe est que, à force de faire n'importe quoi, la gauche nous entraine dans les bras des deux donzelles...

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  2. Le souci avec la TVA, c'est qu'elle n'est pas proportionnelle. Vu l'état de l'appareil industriel français, ceux qui vont une nouvelle fois trinquer, ce sont les Français des classes moyennes et populaires du fait que nous importons à peu près tout. Ajoutons à ça une diminution des allocations chômage et des heures gratuites effectuées pour le compte d'associations, de collectivités, ... en échange du RSA.

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    1. Je suppose que tu veux parler de "progressive" et pas de "proportionnelle". On est d'accord sur ceux qui vont trinquer.

      Par contre, la gauche est responsable d'une partie de ce bordel. Déjà, en créant la CSG, elle a supprimé une partie de la progressivité (ou, plus précisément, avec son principe de "CSG imposable" absolument incompréhensible), elle l'a rendue invisible (c'est pire, évidemment, avec la CSG non imposable mise en place par la droite).

      Une des priorités devrait être la réhabilitation de l'impôt sur le revenu, avec son côté progressif, mais aussi en faisant en sorte que tout le monde en paie et plus une part dérisoire des contribuables...

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    2. Entièrement d'accord avec toi sur la nécessaire progressivité de l'impôt.

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  3. C'est ma grande habitude de rater des conclusions des billets en m'enfermant dans des démonstrations, qui deviennent incompréhensible car la conclusion est quasiment absente.

    Ce que je voulais dire, passée la réforme "annoncée", c'est que la gauche doit se remettre à réfléchir au fond plutôt que de nous casser les couilles avec les transgenres racisés et musulmans...

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    1. J'abonde complètement dans la dernière partie de ta réponse. captainhaka

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  4. Arié,

    Je vais recommencer à ne pas publier tes commentaires. Je l'ai fait hier pour rigoler.

    Cette fois, tu es à côté de la plaque, comme toujours. Tu confonds aussi progressivité et proportionnalité. La TVA est bien proportionnelle à la valeur du bien. 20% pour un vélo comme pour une Rolls. Par contre, le riche ne consomme pas toute sa richesse alors que la pauvre n'a pas un radis à mettre de côté. Il paie donc de la TVA sur tout.

    Aussi nul en politique que toi, je ne croyais pas ça possible. Et en économie, c'est donc pire...

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  5. Votre comparaison entre le revenu du travail et le revenu d'une action Total (qui fête ses 100 ans aujourd'hui) est un peu extrême et donc pas très pédagogique. En effet, celui qui ne tirerait ses revenus que de l'action Total (ou de son livret A d'ailleurs) ne payerait pas de cotisations chomage bien sûr ... mais ne bénéfiera jamais du chomâge même si le CA de Total décidait d'arrêter le versement de dividendes. Comme vous, je pense que la santé devrait être financée par la solidarité nationale (plus des assurances privées) et donc l'impôt, que retraite doit être financée par les travailleurs et les entreprises avec un subtil mélange de repartition et de capitalisation pour faire face au défi démographique, mais je considererais que le chomage doit continuer à être financé par les travailleurs et les entreprises, particulièrement en ce moment où l'informatique produit des gains de productivité sans augmenter l'emploi.
    Mais je ne crois pas que l'important soit d'optimiser ou de rendre plus équitable les sources de revenu de l'état et des systèmes sociaux. Le problème n'est pas un problème de ponction sur le corps social, le principal problème est un problème de dépense. Il faut raboter sur le budget de l'éducation, de la défense, de la sécurité, de la culture, de la justice, de l'écologie, des collectivités locales, de l'Europe ... pour redevenir compétitif, rééquilibrer la balance commerciale (dont bizarrement personne ne parle lorsque l' on évoque les problèmes de budget actuels) et éviter la failllite par une incapacité à supporter les intérêts de la dette.

    La Dive

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    1. A propos de "Total" : certes, le bénéficiaire ne touchera jamais le chômage mais ce n'est pas une raison pour qu'il ne participe pas à l'indemnisation des gens qui n'ont pas de revenus.

      A propos de la capitalisation : bof... Mais peu importe.

      A propos de la balance commerciale : elle n'est pas si importante que ça. Imaginez que la ville de Neuilly sur Seine quitte la France. Elle ne produira rien et devra tout importer. Ce n'est pas pour autant qu'elle sera riche et durablement. Prenez un patelin comme Monaco, son déficit augmente tout comme sa richesse...

      A propos de l'équilibre : oui.

      Pour le rabotage des budgets : certes, mais personne n'a jamais dit sérieusement comment le faire. L'éducation, par exemple : on a un des plus haut taux d'élève par classe et les enseignants parmi les moins payés (des pays riches). L'Europe : elle coûte cher mais rapporte aussi beaucoup. Bref, il faudrait diminuer le budget de l'Etat de 20 ou 30% pour l'équilibrer et on n'est pas prêts de le faire...

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  6. Neuilly ou Monaco chuteront à terme si dans leur balance commerciale les importations de biens manufacturés ne sont pas compensées par des ventes de services. Dans le cas de Monaco, sa balance commerciale est négative depuis 2014 mais se redresse depuis 2019. Le Lichenstein, où les orfèvres ne sont pas mauvais, a toujours eu une balance commerciale positive. San Marin, sait exporter plus de machines outils et de pinard qu'il n'importe d'énergie, de textile et de nourriture. Ca va bien pour eux, merci.
    Quant à limiter les dépenses, j'ai quelques yakafocons efficaces, mais j'avoue qu'ils ne sont pas politiquement faciles à mettre en place ... quoique qu'un argentin un peu farceur essaye de s'y employer.

    La Dive

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    1. "Neuilly ou Monaco chuteront à terme si dans leur balance commerciale les importations de biens manufacturés ne sont pas compensées par des ventes de services." Ce n'est pas si simple. Les riches (cela dit sans aspect péjoratif) s'installent à Neuilly mais la production dont ils sont responsables est faite ailleurs et ils récupèrent les bénéfices.

      A Monaco, la balance commerciale a atteint un sommet en 2019 puis a bien baissé l'année suivante (en pleine crise sanitaire, ce n'est pas significatif) puis est repartie à la baisse.

      Pour le yakafocon, je suis, étonnamment assez sérieux même si je ne doute pas que des possibilités existent (difficiles à mettre en place, comme vous dites, et je n'y suis pas du tout favorable). Sérieux parce que les gouvernements et politiciens successifs nous bassinent avec cela, le déficit finit toujours par baisser mais il y a systématique un truc qui le fait repartir (voir crise des subprimes, crise du covid...). Mais ces imbéciles continuent à parler.

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