La journée parlementaire d’hier a donné ce que j’espérais :
une ouverture par Sébastien Lecornu, dans son discours de politique générale, selon
les souhaits exprimés par le PS qui a donc, ensuite, fait comprendre qu’il ne
voterait pas la censure. Il nous reste à attendre le résultat des votes des
motions correspondantes, demain. Puis, on jugera le travail fait par les
parlementaires autour des textes budgétaires. Il va de soi que s’il n’y a
aucune inflexion dans le sens annoncé par le premier ministre, les socialistes
pourront voter une nouvelle motion de censure.
A propos de ces projets de loi de finance, j’ai entendu des
élus de gauche ronchonner parce qu’ils n’allaient pas dans le bon sens. Il faut
tout de même leur rappeler, à ces andouilles, que les textes ont été préparés avant
les ultimes négociations et qu’ils seront amendées par le gouvernement puis par
les représentants élus par le peuple ce qu’a bien précisé M. Lecornu. Crier au
loup maintenant est tout simplement malhonnête.
J’ai aussi entendu des personnalités de la gauche radicale (comme Clémentine Autain) dire que les concessions obtenues au sujet des retraites étaient du pipi de
chat et que la suspension ne toucherait que les types nés en 1964 qui ne
feraient que « gagner quelques mois ». C’est également un mensonge :
des négociations vont reprendre et de nouveaux textes pourront être votés par
le parlement.
Il va de soi que si les amendements ne passent pas à cause
de moyens procéduriers (comme de l’obstruction parlementaire) venant de la
gauche radicale, cette dernière sera la seule responsable de l’absence de
budget ou du vote d’un budget franchement à droite. Si ces moyens sont mis en œuvre
par l’extrême-droite, par exemple pour aboutir à une dissolution, et sont
rendus efficaces par l’action de la gauche radicale, elle sera tenue pour
responsable, également.
Ce n’est pas grave, ce n’est pas du chantage que je fais
(qui serais-je pour en faire ?). C’est un constat. Je crois qu’il faut
maintenant arrêter de jouer et se mettre au travail, dès les résultats du vote
de demain. Je vais y revenir.
J’ai été agréablement surpris par le discours de Sébastien
Lecornu. Je n’ai pas oublié que c’est une personne de droite mais il semble
avoir compris (et être le seul à l’avoir fait ou presque) que personne n’a de
majorité absolue et qu’il faut faire des concessions ou compromis.
Je crois que c’est Bruno Retailleau qui se plaignait, dans
une communication, du fait que le gouvernement soit maintenant esclave du Parti
Socialiste. Il a perdu l’occasion de son taire. Je lui rappelle que le
gouvernement dépendait déjà du bon vouloir de l’opposition, de gauche comme d’extrême-droite
pour faire passer des textes. Et que les textes en question, quand ils
passaient, c’était sans discussion à l’Assemblée donc sans prendre l’avis des
représentants du peuple ! C’était le cas, par exemple, pour les derniers
budgets (qui sont passés) et pour la réforme des retraites (même si la gauche
est à l’origine du fait que le texte n’ait pas été étudié).
Il faut aussi rappeler à toutes ces personnalités favorables
à la réforme des retraites que les Français y sont opposés (cela étant, je ne
suis pas persuadés qu’ils soient les mieux placés pour valider le financement
de la sécu), qu’il n’y pas eu de vote à l’Assemblée (le texte a fini par être
adopté en CMP), que sa constitutionnalité a été mise en doute par des spécialistes
sérieux (et des articles ont été censurés par le Conseil Constitutionnel), que
la censure n’a pas été adoptée à cause « du hasard » (la motion
présentée était celle du RN que n’ont pas voulu voter les élus de gauche, dont
la motion n’a pas été présentée pour des raisons relatives au fonctionnement de
l’Assemblée).
Il faut savoir faire profil bas ! Et iront-ils, ces
élus de droite, jusqu’à dire qu’ils étaient otages de LFI ?
Dans l’après-midi, hier, j’ai écouté les discours de MM. Chenu
et Wauquiez. C’est un peu le hasard (j’étais au boulot, tout de même).
Le premier était très drôle au début mais, par la suite, il
a commencé à sortir une infâme bouillie orale dont je n’ai pas retenu grand-chose,
d’autant que j’ai abandonné avant la fin. Ils sont amusants ces politiciens qui
s’écoutent parler à la tribune…
Quant au second, il était très bien au début, genre « avec
notre esprit de responsabilité, nous ne voterons pas la censure » et tout
ça. Puis, il est parti en vrille. Il a parlé un peu d’immigration et beaucoup d’assistanat.
On s’en fout, mon lolo, ce n’est pas l’objet du billet et, en plus, ce sont typiquement
les genres de dossier qu’il faudrait éviter d’aborder quand on n’a pas la
majorité et qu’on cherche des compromis. Les sujets ne devraient pas être mis
sur la table et tu aurais pu l’évoquer autrement.
En outre, une majorité pourrait voter les lois en question mais
cela ne pourrait être fait qu’appui du RN. L’accord de non-censure concédé par
une partie de la gauche tomberait assez facilement.
Je ne sais pas s’il se rend compte qu’il cherche l’appui du
RN (pas de ses électeurs, qu’il a par ailleurs perdus). En plus, à un moment,
il s’en est pris violemment à LFI en les qualifiant d’ennemis de la République,
replaçant ainsi le RN dans le champ républicain.
Faites attention, les gens ! Que vous choisissiez le RN
s’il est opposé à LFI à un second tour, c’est votre choix.
Pour ma part, je critique évidemment beaucoup, dans ce blog
et Facebook, LFI. Mais je ne parle que de sa communication et ses méthodes absolument
déplorables et faisant fuir les électeurs de gauche, dont ceux de « mon
camp ». Je ne crois pas beaucoup avoir critiqué le programme ou alors à la
marge (je suis par exemple d’accord sur le fait que la reprise ne pourra venir
que de la consommation mais je suis aussi favorable à un soutien aux
entreprises : je suis en centriste, quoi !).
Je n’ai pas écouté Mathilde Panot mais j’ai entendu quelques
extraits de ses propos dans TikTok. Elle me semble avoir débité les mêmes âneries
que souvent. Je ne vais pas m’étendre (dis dont, Titilde, tu as oublié de
parler des tueries de Palestiniens par le Hamas, au fait !).
J’ai vu une communication de Manuel Bompard. « L'annonce de Lecornu n'est pas une suspension de la
réforme des retraites, mais un éventuel décalage d'un an de son calendrier si
le budget avec des dizaines de mesures antisociales est voté. J'appelle les
députés socialistes à désobéir et voter la censure pour protéger les Français. »
J’ai déjà évoqué ci-dessus les amendements aux projets de loi mais c’est la fin
de son tweet qui m’interpelle : il ne s’agit pas de désobéir, il n’y a pas
d’ordre strict, mais de respect un choix fait dans le cadre d’une stratégie
élaborée en commun.
Nous ne sommes pas à LFI où les types qui ne respectent pas
les ordres qui viennent du sommet sont virés manu militari.
Je dois reconnaitre que je ne comprends pas la stratégie de
LFI. J’ai pourtant écouté avec attention les propos du chef suprême, à la matinale de France Inter,
lundi. La stratégie est délirante et pousse les électeurs dans les bras du RN.
On voit des gens prétendre le contraire, que « nous » sommes victimes
de la propagande des médias aux ordres des puissances financières (enfin, des
trucs comme ça). C’est grotesque.
Jean-Luc Mélenchon a été odieux à plusieurs reprises. Il a
traité le journaliste de menteur (vers la 12ème minutes), il s’est
foutu de la gueule des syndicats (vers la 15ème), il a parlé d’épidémie
de cancers comme si le cancer était une maladie infectieuse contagieuse…
Et il semblerait qu’il ait fini l’interview par un doigt d’honneur au
journaliste ! Evidemment, ses partisans nous expliquent que ce n’est
pas vrai. Et pourtant… Voila tout le personnage.
En conclusion, il serait bon de rappeler à sous ces
politicards de droite comme de gauche radical que les traitres ne sont pas ceux
qui cherchent des compromis mais ceux qui empêche la France d’avancer au nom de
stratégies électoralistes délirantes.
J’apprends beaucoup en te lisant et j’apprécie la logique de tes positions
RépondreSupprimerQue ça ne t’empêche pas de signer.
SupprimerJ’apprends beaucoup en te lisant et j’apprécie la logique de ton positionnement
RépondreSupprimerC’est mieux.
SupprimerMerci !