En salle

11 juillet 2023

Petites polémiques entre amis


 

S’il y a quelque chose que je n’aime pas, dans la politique, ce sont les petits mensonges. Bizarrement, les plus gros me dérangent moins, comme le coup de la fracture sociale, celui du travailler plus pour gagner plus ou celui du monde de la finance que l’on va terrasser. Et je ne parle pas de celui sorti par le gars qui est notre président de la République qui disait il y peu qu’il ne serait pas utile de réformer les retraites.

Je parle des tous petits, ceux qui ont vocation à tuer le débat. Prenons quelques cas dans le Twitter de Mathilde Panot, ma députée.

 


Le 9 juillet : « Au moindre questionnement sur la pratique policière, on est taxés d'être anti-flic. » C’est grotesque. Tous les Français se sont posés des questions suite à la mort de Nahel. Ca n’en fait pas des antiflics. Par contre, dire qu’une loi était un permis de tuer l’est bien...

Toujours le 9 juillet : « J'ai été la seule responsable politique de ce pays à avoir reçu le rapporteur spécial aux libertés de l'ONU, M. Clément Voule lors de son voyage en France. » Il n’est pas rapporteur spécial aux libertés mais : « Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d’association ». Rien qu’à lire l’intitulé de son poste, on peut pouffer, remarque !

Encore le 9 juillet : « Je le redis : participer à une manifestation interdite n'est pas illégal. » C’est grotesque mais on voit bien ce qu’elle veut dire : oh, les gars, vous pouvez venir, vous avez le droit, ne craignez rien. Sauf que c’est faux. La participation à une manifestation interdite est bien illégale.

Je viens de citer trois tweets consécutifs, tout de même ! Les deux premiers sont sans la moindre importance mais on a bien une volonté permanent de déclencher des polémiques à la mors-moi-le-nœud !

 

Suite au dernier, j’ai osé le critiquer mais un copain m’a répondu : « Tu vieillis ? Tu te trompes de cible. Rien pour Macron et sa bande qui se permettent tout ? Ras le bol de leurs interdictions ! » Je passe le fait que ce ne sont pas « leurs interdictions » mais les interdictions de bon sens dans la loi française (un préfet interdit une manifestation car il pense que « cela peut générer du trouble » - je parle en général, je me fous de cette manif. pour Traoré, c’est logique qu’on ne puisse pas y participer). Je lui ai répondu que cette stratégie de LFI faisait perdre toute la gauche. Il était d’accord avec moi (il m’a demandé quelle stratégie devait adopter LFI, j’ai répondu que ce n’était pas franchement mon problème).

 


Il y a eu, dans Twitter, hier, ceci : « INFO - Mort de #Nahel : si devant les caméras, Gérald #Darmanin avait dénoncé des images "extrêmement choquantes", Libération révèle qu'en coulisses le ministre de l'Intérieur soutient financièrement le policier mis en examen pour homicide volontaire. » Libé est toujours dans les bons coups quand il y a des conneries à dire. Il se trouve que Darmanin n’a fait que respecter la loi et les pratiques usuelles. Le flic est mis en examen mais, comme toujours dans ces cas, continue à garder son salaire. Il le perdra, en gros, s’il est condamné.

Je ne sais même pas pourquoi on en parle.

 


Il y a eu aussi ceci : « FLASH - À partir du 25 août, les réseaux sociaux devront effacer "les appels à la révolte" instantanément sous peine "d'interdiction d'exploitation sur l'ensemble du territoire", met en garde Thierry Breton, commissaire européen. (itw Franceinfo). » Mon copain Marc était scandalisé alors je lui ai répondu. Breton n’a pas parlé que des « appels à la révolte », mais aussi l’incitation à faire des crimes divers… Twitter s’est tout de même embrasé. Mon copain a dit : « C'est quoi encore ce délire liberticide ? Et c'est quoi un appel à la révolte ? Les illibéraux s'affichent désormais au grand jour... » Ils aiment bien utiliser ce mot, « illibéral », à gauche. Il y a un an, ils traitaient Macron de libéral. Je n’arrive pas à suivre.

Dans sa formulation, on arrive à comprendre que ces cons inventent tout pour nous couper les libertés alors qu’il s’agit de la mise en application prévue d’un texte européen, établi dans les règles de la démocratie, étudié par les parlements nationaux et visant à aider les régulateurs nationaux à faire appliquer la loi des pays face aux géants de l’internet (vous pouvez lire le texte – pdf – mais il fait cent pages et c’est écrit petit).

 


Dorénavant, quand les modérateurs d’une série de sites verront des propos illégaux, ils devront les supprimer. Honnêtement, je ne suis pas spécialement inquiet de trouver illégal un appel à la révolte… De même que nos amis gauchistes pourraient trouver normal la suppression d’un tweet raciste, vu que c’est illégal.

Hier, il y a une ancienne candidate EELV qui a tweeté : « L'orthographe parfaite est, et restera, un privilège bourgeois, blanc et valide. » Ce tweet dit explicitement que les « non blancs » sont incapables d’écrire en français. Il est parfaitement raciste (il dit aussi que pue-la-sueurs et les handicapés sont des cons mais ce n’est peut-être pas illégal). Elle mérite une interdiction…

 

Mon avis est clair : tous ces petits mensonges, souvent sans trop de conséquence, toutes ces indignations infondées… font passer tout mon camp politique pour une bande de guignol, surtout quand il n’est pas capable de faire le ménage dans son propre camp.

Il faut que cela cesse. En outre, cela permet d'éluder les sujets, comme la régulation des réseaux sociaux, alors que tout le monde veut y interdire ce qu'il juge devoir être interdit... Comme les évolutions à faire dans la police. Comme la légitimité pour l'ONU de s'intéresser à nos manifestations (on va faire croire au monde entier qu'on n'a pas assez de manifestations légales en France !). Comme la possibilité de laisser son salaire à fonctionnaire s'il est mis en examen...

On est peu de choses.

10 juillet 2023

Etranges popularités

 

Quand le blogueur politique s’ennuie, un dimanche matin trop chaud pour une grasse matinée, il peut toujours prendre Google News pour chercher le dernier sondage de popularité des personnalités politiques, espérer y trouver quelques perles et en faire billet… Par exemple, savez-vous que 35% des sympathisants LFI souhaitent que François Hollande ait plus d’avantage d’influence dans la vie politique française ? Ou qu’Olivier Faure n’est pas dans le top 10 des préférés des sympathisants PS ?

C’est l’observatoire de la politique nationale du 5 juillet 2023 de BVA et RTL qui le dit (pdf).

Rien que c’est deux informations me mettent en joie, le classement de pépère parce qu’il est bien loin de ce que l’on pourrait penser en feuilletant les réseaux sociaux, celui du premier secrétaire du PS car c’est un clair désaveux pour sa stratégie.

Par contre, je suis assez surpris de voir Jean-Luc Mélenchon rester une des personnalités de gauche préférées des Français (deuxième après Fabien Roussel) mais devant François Ruffin.

Pour ce qui concerne les seuls sympathisants d’EELV, les ectoplasmes comme Rousseau et Tondelier sont écartés. Admettez que c’est plutôt réjouissant…

 

Je note aussi que la cote de popularité de Bernard Cazeneuve est supérieure parmi les sympathisants de Renaissance que ceux du Parti Socialiste…

Tout cela n’a aucune importance, me direz-vous. Et vous aurez raison…

 

Quand un blogueur politique s’ennuie un dimanche matin, il prépare un court billet mais oublie de le publier.

08 juillet 2023

Immigration : la gauche face à la droite



Le député Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy, a parlé d’identité faciale à propos des émeutiers. Il a beau faire des dénégations, on ne peut évidemment penser qu’à la tronche des lascars. Les propos sont évidemment racistes. L’extrême droite française montre à nouveau son vrai visage… Le Sénateur Les Républicains, Bruno Retailleau, a, quant à lui, dit : « Certes, ce sont des Français, mais ce sont des Français par leur identité et malheureusement pour la deuxième et troisième générations, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques. »

Je passe le fait que cela ne veut pas dire grand-chose (ça veut dire quoi, une « régression vers les origines ethniques » ? Un type métissé qui devient de moins en moins métissé ?). On va dire que ça frise le racisme, tout de même.

Marine Le Pen a déclaré que les émeutes avaient évidemment un lien avec l’immigration. Je ne sais pas si c’est raciste mais elle flirte allègrement avec le racisme de ses électeurs. En outre, ces propos sont à la limite du mensonge. D’une part, on a la preuve qu’une partie des émeutiers n’avaient rien de racailles ethnicisées. D’autre part, Gégé Darmanin, notre ministre de l’intérieur qu’on pourra difficilement qualifier de gauchiste, a confirmer que les profils des andouilles arrêtées pendant les émeutes étaient assez diversifiées. Il a tout de même été un tantinet raciste en disant qu’il y avait beaucoup de Kevin et de Matteo…

Par ailleurs, « L'immigration désigne l'entrée, dans un pays ou une aire géographique donnée, de personnes étrangères qui y viennent pour un long séjour ou pour s'y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie « entrer dans un lieu ». Je ne veux pas jouer sur les mots mais le programme de Le Pen est orienté pour diminuer l’immigration, à savoir l’entrée dans le pays de loustics, mais pas pour s’occupée de la population d’origine étrangère, généralement l’Afrique, installé depuis quelques générations dans ce qu’on appelle l’hexagone.

Au fond, je m’en fous un peu… Ces zozos s’adressent aux citoyens qui pourraient voter pour eux et mon blog n’est pas assez gros, contrairement à moi, pour lutter contre eux. J’espère simplement qu’ils vont se prendre le pied dans le tapis.

 


Les électeurs ne sont pas tarés et, comme je le disais, je ne suis pas sûr que Tanguy ait commis une bonne action, pour eux, de rappeler d’où venait son parti. Quant à Retailleau, il a un peu oublié que les outrances contre les « étrangers » de la part de « la droite de gouvernement » ne lui ont pas souvent permis de gagner des élections.

On se rappelle évidemment « le bruit et l’odeur » de Jacques Chirac, en 1991. Il s’est trouvé complètement marginalisé pendant quelques temps et a dû faire une campagne plutôt à gauche (la fracture sociale et tout ça) pour repasser devant Doudou Balladur. On se souvient aussi des discours de Sarkozy, à Grenoble et à Dakar, qui ont provoqué une vraie exaspération dans la population. Les « Le Pen » ont été obligés de se « dédiaboliser » pour obtenir un score significatif. Et le travail n’est toujours pas fini (même s’ils ont bien profité des émeutes, dans les sondages d’opinion, mais avant les conneries de Tanguy).

 


S’il ne sert à rien que je parle de la droite, je continue à avoir l’espoir que mes propos au sujet de la gauche aient une vague utilité, encore que je ne blogue pas pour ça. Mais quand des cadres de LFI disent des bêtises grosses comme eux, c’est toute la gauche qui en paie les conséquences, ce que je dis sous différentes formes depuis assez longtemps…

Il se trouve qu’elle n’est pas très nette, non plus, avec ces histoires de racisme. Je pourrais parler des âneries des indigénistes et de l’amère Diallo mais je m’en fous tout autant que des propos de la droite. Par contre, c’est bien Mathilde Panot qui a parlé dans un point de presse du meurtre d’un jeune Arabe. Or, comme je le disais dans mon dernier billet, je crois, le jeune en question n’est pas Arabe, d’autant qu’il n’est pas issu de la péninsule arabique, mais bien français ou « franco-algérien ».

J’imagine que ses fanatiques pourraient dire qu’elle a fait une provocation pour opposer les gens issus du « monde arabe » aux valeureux Français de souche. Cela est évidemment raciste surtout que le monde arabe devrait désigner les pays où l’arabe est la langue principale et pas les types avec une « identité faciale » en rapport avec ces pays.

Par ses propos, elle s’adresse sans doute à des militants antiracistes gauchisants autoproclamés qui peuvent être séduits par une expression raciste mais elle pourrait ne pas oublier, tout de même, qu’appeler « Arabe » un « Algérien » ne lui fait pas du tout plaisir.

Je ne vais pas chercher d’autres exemples, on m’accuserait sans doute de chercher la petite bête et cela ne serait pas infondé. En revanche, cela reste ancré en moi, la pensée que les militants en question sont souvent racistes… D’ailleurs, aurait-on parlé autant de Nahel s’il avait été un fils de bourgeois issu des beaux quartiers ? Quand on en est à parler d’une personne à cause de son origine ethnique, c’est tout de même bien raciste…

 


Il y a autre chose qui me navre, dans cette gauche, c’est la confusion entre le monde arabe et le monde musulmans ou entre les immigrés étrangers et les musulmans. La religion est pourtant l’opium du peuple, comme disait papi, et j’aurais tendance à penser ces pauvres opprimés le sont plus du fait de leur religion que de leur origine géographique.

Au fond, quand on est de gauche, la religion pourrait se combattre mais nous plaçons quand même la liberté de conscience au-dessus de tout ça. Ca n’empêche pas la gauchistes de taper sur les cathos et, d’une manière générale, sur tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Sauf les musulmans.

C’est une faute. Point.

C’est aussi une faute parce nos amis gogochistes oublient les préoccupations des Français dont la peur de la perte de l’identité culturelle. Après, on va gueuler contre les fachos tout en se demandant pourquoi ils gagnent des points.

Je ne vais pas évoquer la pitoyable convergence des luttes. Mais je ne comprendrai jamais que l’on puisse, à la fois, défendre les homosexuels et les musulmans… C’est aussi une faute.

 

Ces conneries de la gauche et surtout de la droite empêchent de parler sereinement de ce qu’on appelle « l’immigration », un peu à tort, comme je le disais. Par définition, on ne peut pas appeler « immigré » un type qui est né ici. On confond donc le nombre de personnes qui entrent dans le pays et le nombre de type d’origine « visiblement » étrangère qui habitent chez nous. On confond aussi, pour résumer, les personnes en situation régulière, qu’ils soient Français ou pas, et les clandestins. On confond enfin l’immigration et le communautarisme (qui en découle, évidemment).

Je distingue ici trois confusions. Pour la première, je me fous du pays de naissance des gens que je vois mais pas nécessairement de leur pays d’origine (dans le sens où, comme je m’intéresse à eux, c’est logique que je les écoute quand ils parlent « de leur autre pays »). Je ne vais pas pousser le bouchon, tout de même, jusqu’au point que je ne vois pas les origines ethniques des types que je rencontrent, mais je m’en fous aussi tant qu’ils ne me les brisent pas avec leurs religions, au-delà du simple fait de pratiquer le jeune de temps en temps. Pour la deuxième, les lascars en situation irrégulière, je ne peux pas dire que je m’en foute mais je n’aime pas du tout les outrances de certains à droite (voire au centre…). Par exemple, un type qui est malade « sur notre sol », on doit le soigner, qu’il ait ou non des papiers. Et je n’oublie pas qu’il y a des gens qui viennent chez nous parce qu’ils fuient leurs pays. Et je ne crois pas du tout aux mesures pour réguler cette immigration : on ne va pas mettre des douaniers partout. Il faut donc s’en foutre et arrêter les contrôles d’identité et ces machins… C’est bien beau d’arrêter un type en situation irrégulière mais si on ne sait pas quoi en faire, on ne sait pas quoi en faire. On ne va pas le renvoyer chez lui s’il n’a pas de pays, s’il a peur pour lui de rentrer « chez lui » ou si le « chez lui » ne veut pas de lui.

On dépense vraiment de l’énergie pour de ces conneries… Ne déformez pas mes propos : je n’ai pas de solution, je n’ai pas dit que j’étais pour l’ouverture totale des frontières ou ce genre de chose d’autant que je n’oublie pas l’insécurité culturelle que j’évoquais plus haut. Il est parfaitement légitime pour chaque électeur ou citoyen de refuser de se voir imposer des bêtises.

Par contre, pour la troisième, le communautarisme, ça me gonfle.

 


Et la gauche n’est pas du tout exemplaire. Toutes les associations, par exemple, qui défendent le « vivre-ensemble » ne font que défendre que, d’une part, la possibilité pour les ressortissants d’une communauté de vivre ensemble et, d’autre part, la cohabitation des communautés. Pas du tout le fait que les individus puissent vivre ensemble.

On en arrive ainsi à la sacrée « assimilation » ou à l’intégration. On a tous foiré. On a d’un côté la gauche qui nie que les quartiers sensibles sont majoritairement habités par des personnes issues de l’immigration et la droite qui oublie que c’est nous qui avons monté ces ghettos…

C’est compliqué et j’aurais bien mérité l’apéro.


06 juillet 2023

Et après les émeutes ?

 


Les sites d’information que j’ai consultés ce matin laissent penser qu’il y a une accalmie sur le front des émeutes (même si on parle beaucoup d’un jeune qui semble être mort suite à un tir de flash-ball) et, un jour, il va falloir tirer un bilan de cette période. Je ne dis pas qu’il faut le faire maintenant et que je vais le faire dans ce billet. Quelques idées, tout de même… En vrac.

J’avais commencé avec mon dernier billet, où j’évoquais les banlieues, mais les commentaires m’ont fait penser qu’il était. Je l’ai relu : je confirme. Je vais donc commencer ce billet par résumer ce qui me passe par la tête à ce sujet.

 


Les plans banlieues

Cela m’a beaucoup amusé de voir les gens de gauche dire du bien du plan Jean-Louis Borloo pour le plaisir de taper sur Emmanuel Macron alors qu’il avait été ministre dans les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon… Trêve de plaisanterie. Certaines des mesures proposées sont très bien mais il faut arrêter de penser qu’injecter trois ou quatre milliards par an résoudra quoi que ce soit alors que les mesures ressemblent à déjà à une énorme stigmatisation…

Il faut aussi travailler sur le long terme par exemple autour de la mixité sociale ce qui n’est pas un gros mot. Il y a 7% de la population qui vit dans ce que l’Etat appelle des quartiers prioritaires. Disons qu’on a 15% de nos concitoyens qui vivent dans des immeubles pourris dans des quartiers isolés. Ce n’est pas la mer à boire que de les intégrer dans un environnement proche des 85% qui échappent à ce bagne. Cela ne se fera pas en 10 ans. Il en faudra peut-être cinq fois plus (mais on a un passif qui date de l’après-guerre à régler).

Je parlais de la loi SRU mais je ne voulais pas en faire un exemple. Elle est une bonne chose car elle permet d’augmenter la construction de logements sociaux mais le bilan est tout de même mitigé (voir, par exemple, les publications du Sénat à ce sujet). Outre le fait que ce n’est pas facile pour toutes les communes de le mettre en œuvre (pour caricaturer, je ne vois pas où l’on pourrait construire des HLM à Boulogne ! Et beaucoup de communes ont des moyens limités), elle ne résout pas grand-chose en termes de mixité sociale (si une commune est obligée de construire 25% de logements sociaux, elle peut le faire dans des quartiers périphériques… qui deviennent sensibles et génèrent de nouveaux ghettos).

La mixité sociale ne peut se faire que par un équilibrage progressif des quartiers mêlant des habitations traditionnelles (en « accession à la propriété » ou en location), d’autres à loyer modérer, des bureaux (ou des usines, ateliers…) et des commerces. C’est un tout. Par exemple, avoir des bureaux dans un quartiers permettra d’avoir une source de revenus complémentaires pour les commerces par rapport aux habitations, commerces qui pourront donc survivre en vendant autre chose que des téléphones pourris. J’habite dans ce type de coin… Dans une zone résidentielle (de tous « standings ») et commerçante, au pied du métro, à 200 mètres du siège de LCL et 400 d’un hypermarché Auchan, 700 mètres de la zone administrative (mairie, poste…).

C’est donc possible… Quand je vois, par contre, ce qui se construite à Nanterre, près de mon bureau, c’est une espèce d’abomination avec les longues rues longées uniquement par des immeubles de bureau neufs et des hôtels… Prenons un exemple plus connu : La Défense. 180 000 salariés et 20 000 habitants. Une ligne de métro, une de RER (pour l’instant). Après 18h30, c’est mort, il reste des jeunes des quartiers pourris des alentours. Le moindre incident technique du RER sème la panique et les « encravatés passent une partie de leurs journées à marcher sur des dalles au soleil et une autre à déjeuner dans des cantines au sous-sol… Le moindre type avec un peu de bon sens arrêterait la construction d’immeubles de bureau (d’autant que, avec le télétravail, cela devient con) et générerait la construction d’immeubles d’habitation.

 


Au niveau de la loi sur l’usage des armes par les forces de police

Indépendamment de la communication faite à ce sujet par LFI sur laquelle je vais revenir, il ne faut pas se précipiter : il faut aussi que les forces de l’ordre aient les moyens d’agir. Je fais dans la caricature, toujours, mais imaginons un type qui se fasse arrêter, en voiture, avec sur sa banquette arrière une kalachnikov. Il n’est pas un danger immédiat pour les flics… Mais s’il redémarre et fait un « délit de fuite », je ne vais pas pleurer s’ils le descendent, même sans être en état de légitime défense.

C’est pour ça qu’il faut que le procès du flic se déroule normalement et que je souhaite qu’il soit condamné (s’il faut qu’il le soit), afin de permettre d’enterrer ce dossier et de démontrer que la loi n’est pas un « permis de tuer ». La loi, telle qu’elle est formulée, me semble montrer que le flic n’avait pas le droit d’en faire usage et que le problème vient surtout de la formation des policiers… (tout ce discute, je formule ici, comme toujours, une opinion personnelle : je ne suis pas juriste)(bordel !).

 


Au niveau « des cagnottes »

On entend beaucoup de choses au sujet de la cagnotte qui a recueilli un tas de pognon pour soutenir le flic. Pourtant, je ne vois pas ce qu’il y a d’illégal ou d’amoral dans le fait que des gens puissent cotiser pour aider un type s’ils le jugent nécessaire, quelle que soit la raison. C’est mon point de vue et on peut en discuter mais ça va être impossible de légiférer.

Par contre, il y a un problème : cette cagnotte est passé pour injuste ce qui n’a peut-être pas été neutre dans l’ampleur des émeutes.

 

Au sujet de l’éducation des mômes

Je viens encore de voir une publication Facebook d’un lascar qui donnait des leçons de morale au sujet de parents qui éduquaient mal leurs gamins. Je m’en branle et je n’ai pas de gamin. Cela étant, les cons sont aimablement invités à prendre du recul à et à jurer qu’ils ont bien été élevés par papa et maman et n’ont jamais fait de conneries, surtout entraînés par des potes abrutis ou par effet de meute quand ils étaient jeunes.

D’un autre côté, les zozos qui se présentent comme permissifs et disent que ça fonctionne mériterait probablement le cabanon. Et ceux qui disent qu’engueuler les gamins qui n’écoutent pas est du racisme seraient également bon pour un internement.

 


Au sujet de la cause des émeutes

Joker.

Je ne déconne pas : je vois un tas de types qui donnent leurs visions, entre les machins raciaux et l’immigration, le communautarisme…, ceux qui pensent que les gamins sont des branleurs qui ont voulu voler des Nike… Il y a même moi qui faisait, dans mon billet sur les plans banlieue, un amalgame entre la pauvreté et la délinquance. J’aurais mieux fait de fermer ma gueule ou alors de procéder à une démonstration mais j’en serais bien incapable. On ne va pas faire un débat si on sait qu’on ne sera pas d’accord sur la conclusion. Ou alors, j’en profite pour aller au bistro.

Il y a tout de même un sujet à évoquer : l’impact du trafic de drogue dans ce pataquès et des tarés qui auraient intérêt à faire que le bas peuple se frite avec les keufs pour avoir la paix…

 


La communication de LFI

Au fond, ce n’est pas mon problème mais, comme disait récemment un twittos : « Le Pen est un danger pour la France. Mélenchon, c'est différent : c'est un danger pour la gauche. Le souci, c'est qu'en empêchant l'avènement d'une gauche compétente et non populiste, il condamne le pays à l'extrême droite. Donc, il est un danger pour la France au final. » Je suis d’accord. Même si finir une phrase par « au final » n’est pas français vu que « final » en tant que nom propre (masculin) ne peut que correspondre à la fin d’une œuvre musicale.

« Je ne supporte plus cette logorrhée sur le racisme structurel ou l’islamophobie de la France. » Ainsi, Amine commençait un de ses tweets que vous pouvez lire en entier, prenant Mâame Diallo a parti.

Il n’empêche qu’un peu de calme me semble nécessaire si l’on veut approfondit la réflexion politique et sortir du domaine de la communication. Par exemple, Mathilde Panot a récemment déclaré, dans un point presse à l’Assemblée : « Nous avons un pouvoir qui a peur de la police. Quand vous aviez une cagnotte pour un boxeur gilets jaunes, fermé en moins de 48h, quels ont été les mots sur cette cagnotte où un policier est récompensé pour avoir tué un jeune Arabe de 17 ans ? »

C’est assez pratique, il suffit d’un tweet pour dénoncer plusieurs conneries de LFI (le tweet que j’ai cité ne vient pas de Mme Panot mais elle l’a « RT »).

Tout d’abord, il y a un mensonge par omission, la cagnotte pour le « boxeur gilets jaunes » n’a pas été fermé par l’Etat ou la justice mais par la société qui la gérait, Leetchi. Ensuite, elle parle « d’un jeune Arabe » alors qu’il est Français (ou franco-algérien si vous voulez mais certainement pas Arabe, à la limite arabe… : il ne vient pas de la péninsule arabique mais a des origines dans « le monde arabe »). C’est bien elle qui émet des propos racistes…

Elle entretient volontairement une confusion pour dénoncer un pouvoir et une police racistes (on peut le penser, heureusement, mais faisons attention à ne pas mentir). Elle a oublié de rappeler, ensuite, que la femme du boxeur avait porté plainte contre lui pour violences sexuelles. LFI perd parfois ses repères…

Mathilde Panot a aussi tweeté : « Sarkozy : 12 mois de prison FERME pour l’affaire dites des écoutes pour corruption et trafic d’influence. Ancien député Lagarde : 10 mois de prison avec SURSIS pour un détournement de fonds publics de 40 000 euros  1 jeune : 10 mois de prison FERME pour… Avoir volé une canette de Redbull. Glaçante instrumentalisation de la justice par Dupont-Moretti. » Son tweet contenait un lien vers la source de l’information : https://twitter.com/AlertesInfos/status/1676235628370075651. J’ai cliqué. Twitter nous informe : « Ce Tweet a été publié par un compte qui n'existe plus. »

C’est quand même ballot de la part d’une présidente de groupe, à l’Assemblée, de se faire avoir à ce point par une compte twitter chargé de faire buzzer une information qui a largement tourné avec l’interview de l’avocat… Libé nous en dit plus : « ce lundi 3 juillet, le tribunal de Marseille a jugé cet homme pour des faits de «vol par effraction en réunion», «et ce en état de récidive légale pour avoir été condamné», en février 2022, «pour des faits similaires ou assimilés» ».

Il s’agit en gros d’un vol avec violence qui nécessite en emprisonnement immédiat (voir un internement, il faut être con, tout de même, pour voler une canette de Redbull).

Nous étions en période d’émeute quand les autorités n’ont pas d’autres choix que d’avoir des peines exemplaires pour ramener le calme.

 


Il est clair, en outre, que LFI n’a rien fait pour « appeler au calme » à part que de déclarer qu’ils étaient opposés aux violences. Des propos tenus notamment par Jean-Luc Mélenchon déclarant la loi dont je parlais comme un « permis de tuer » ont clairement envenimé ce gros bordel.

LFI a eu un comportement qu’on ne peut pas tolérer d’un parti qui souhaite récupérer le pouvoir. Encore une fois, ils font ce qu’ils veulent. Hier soir, j’étais au bistro (ce n’est pas une information). A la table à côté de la mienne, il y avait deux personnes de l’équipe (locale) de Mathilde Panot qui discutaient (gentiment) des impacts des émeutes sur LFI. Ils étaient partagés. J’étais d’accord avec celui qui pensait que c’était mauvais. Les sondages semblent nous donner raison.

 


L’impact sur les autres partis de la Nupes

Je sais. C’est mal de faire du billard à quatre bandes. Je sais que c’est mal de faire de la politique politicienne avec la récupération d’événements tragiques. Mais c’est quand même rigolo. Alors je vais faire court.

Je crois que le deuil des relations entre le PCF et LFI a été fait au cours de cette période. Certains dirigeants de EELV ont pris cher dans le sondage que je citais. J’espère que le Parti Socialiste dans sa totalité va se rendre que continuer de travailler au sein d’un bazar comme la Nupes, avec LFI qui domine, est dangereux pour sa survie.

Les nouvelles sont bonnes : c’est à l’unanimité que le PS a validé des alliances avec le PCF et avec EELV pour les sénatoriales.

On tient le bon bout…

 

Conclusion

J’ai probablement oublié un tas de points qui vous paraissent plus importants. Ne m’en veuillez pas. Pas plus que pour avoir minimisé les analyses des causes de ce pataquès. C’est simplement que je n’ai pas la science infuse.

Et, en plus, ce billet est déjà trop long.

04 juillet 2023

Traitons les banlieues au gros-plant !

 


Avec « les zémeutes », on parle beaucoup des plans banlieues, dont celui de Jean-Louis Borloo, enterré en grande pompe (du 45) par Emmanuel Macon au début de son premier quinquennat mais je me suis demandé qui pourrait me regarder droit dans les yeux et me dire que s’il avait été appliqué, on n’aurait pas eu cette révolte de pingouins ? J’ai passé une partie de la soirée d’hier à y réfléchir pour en faire un billet aujourd’hui et j’étais extrêmement « négatif », tournant en rond dans mes conclusions.

Il faut quand même bien admettre que c’est l’existence même de ces banlieues pourries, de ces « territoires séparés de la République » qui est en cause, pas l’absence d’éducateurs sportifs ou de ligne de bus opérationnelle.

J’ai donc étudié le rapport Borloo, ce matin (pdf). Il y a des choses très bien mais qui ne font certainement pas la rue Michel. Je suis alors tombé sur ce récent article de LFI qui m’a conforté dans mes positions…

 


La fainéantise ne m’étant pas étrangère, je vais recopier le début ici : « Environ 8% de la population  française, soit cinq millions de personnes, habite les quartiers dits périphériques. Ce sont des quartiers devenus prioritaires de la politique de la ville, qu’on identifie surtout par leur niveau élevé de pauvreté. Le revenu disponible médian est de 14 000 euros par an en banlieue, contre 22 000 euros au niveau national.

Plus de la moitié des enfants, six sur dix, sont confrontés à la grande pauvreté, alors que la moyenne nationale est plutôt de deux enfants sur dix dans cette situation de détresse. Ces inégalités criantes se confirment dans les chiffres du chômage ou dans ceux du RSA, l'allocation attribuée à ceux dépourvus d'autres sources de revenus.

Les multiples « plans banlieue » déployés depuis quarante ans par les gouvernements successifs n’ont pas permis de résorber ces fractures. L’argent injecté a servi à rendre ces quartiers plus vivables, en construisant des routes, des transports en commun, des équipements sportifs ou culturels, en améliorant surtout le logement. Quarante-huit milliards d’euros ont été investis dans la politique de la ville depuis 2003, date de création de l’Agence nationale de rénovation urbaine imaginée par Jean-Louis Borloo, le ministre de la Ville de l’époque, pour améliorer la mixité sociale. »

 

Quarante-huit milliards en un peu moins de vingt ans. En gros, 2,5 par an. C’est dérisoire (voir la démonstration dans l’article). Cinq cents euros par an et par habitant… Pour réhabiliter un habitat pourri ! Et il faudrait rénover les logements, installer des services publics, doubler les écoles, les équipements…

Je me doute bien, quand même, qu’on ne peut pas pondre facilement le pognon, ma poule (même si l’article rappelle bien qu’on arrive à en trouver pour d’autres urgences). Je me doute aussi qu’on ne peut pas tout faire en claquant des doigts (le fameux métro du grand Paris, par exemple, indispensable pour rapprocher les banlieues entre elles ou de la capitale, coûte la peau des fesses et prend un temps fou à être construit.

Je vais donc m’abstenir de donner des leçons à nos braves gestionnaires et autres élus et je suis bien incapable, évidemment, de sortir un plan de ma poche, d’autant que, on l’a vu, il serait voué à l’échec…

 


J’ai tout de même une piste : la priorité doit être mise à la mixité sociale, ce qui n’est pas un gros mot. Il faut faire des quartiers avec des logements « en accession à la propriété », d’autres en « location normal » et d’autres en « habitation à loyer modéré », que ces quartiers soient ces immondes machins plein de bâtiments horribles (qu’il faudra bien finir par raser plutôt que de crier au génie de Le Corbusier) qui nous rappellent l’union soviétique… ou qu’ils soient les centres de nos villes actuelles.

Je ne sors pas cela d’un chapeau pour faire plaisir à ma clientèle gauchiste ou pour faire hurler mes lecteurs réactionnaires mais j’habite une commune qui est la championne de la mixité sociale. Et c’est le bonheur ! Il faut faire en sorte que les pue-la-sueur et les fils de bourges vivent dans les mêmes coins. On n’arrivera peut-être pas à un équilibre avant une quarantaine d’années mais cela doit être prioritaire par rapport aux nombreux bouche-trous que l’on peut imaginer au fil des crises.

Le seuil de logements sociaux dans la loi (SRU) est sans doute trop faible et, en plus, il y a près de la moitié des communes qui ne la respectent pas ! Comment voulez-vous qu’on s’en sorte si les gamins de pauvres sont parqués dans des écoles pourries, loin de tout ?

 

Enfin, on fait un amalgame entre les quartiers en difficulté et l’origine ethnique des habitants ce qui permet, d’un côté, à une partie de la droite de multiplier les propos racistes mais, aussi, à une partie de la gauche, tendance Diallo, à traiter tout le monde de raciste. Dont moi, hier soir, pourtant heureux d’habitant d’un bled « socialement mixte ».

On ne va pas nier que ces quartiers sont majoritairement habités par des gugusses issus de l’immigration mais ils le sont surtout en conséquence de leurs origines sociales (je ne vais pas pourtant balayer certaines réalités comme des ghettoïsations provoquées par les habitants eux-mêmes). Il faut arrêter de nier certaines réalités, comme le fait que les flics font plus de contrôles sur les jeunes racisés mais c’est aussi parce qu’ils habitent majoritairement dans des banlieues pourries où se développe le trafic de drogues et je ne sais quelles conneries. Pourquoi iraient-ils me contrôler, moi, quinquagénaire replet et blanchâtre ?

Il n’empêche qu’avant-hier et je ne sais plus quelle lecture (sans doute un tweet de Diallo), je n’avais pas fait le rapprochement entre les émeutes et la racisation des lascars…

 


Mon côté neuneu, sûrement, mais arrêtons les conneries : ils ont foutu la merde parce qu’ils n’ont pas de pognon et se sentent oubliés de la société patati patata, pas pour emmerder les autochtones de souche. Et les lascars qui ronchonnent du montant de la cagnotte pour le flic cessent de nous casser les burnes avec leurs faciles émotions dans les réseaux sociaux.

Et se demandent pourquoi les Français soutiennent plus les flics que les délinquants.

Rien que poser la question provoque en moi une certaine hilarité…

03 juillet 2023

Le petit vélo traverse les villes

 


Les discussions autour de la circulation des vélos en ville sont pour moi une éternelle source d’émerveillement surtout que ça finit souvent en engueulade, comme dimanche midi avec des copains, pendant l’apéro. C’est d’ailleurs la preuve qu’on ne devrait pas discuter politique après plusieurs verres, les lascars finissent généralement par manquer de recul alors que j’ai une fâcheuse tendance à tenir un tantinet la marée, comme on dit…

Peu après cet apéro, je me suis installé en terrasse pour déjeuner. Il faut savoir que, le dimanche matin, on a un marché, à Bicêtre. Les trottoirs sont bien encombrés mais la chaussée aussi vu que les commerçants y garent leurs camionnettes. Un zozo descendait de l’avenue à vélo et s’est pris des tables de la terrasse en voulant éviter de piétons. Il s’est cassé la gueule mais est retombé sur sa pédale qui lui a arraché une partie de la peau d’un mollet, au point qu’il a fallu qu’on appelle les pompiers (qui ont fini par déléguer à je ne sais quel service de sécurité, genre sous-branche du Samu, tant ils étaient débordés).

Mes voisins ne comprenaient pas mon hilarité…

 

Manifestation de cyclistes mécontents car
on les empêche d'écraser les piétons.

La veille au soir, j’étais tombé sur un groupe Facebook tenu par des clowns du Kremlin-Bicêtre qui gueulaient parce que les pistes cyclables sur les trottoirs avaient disparu sur une partie de l’Avenue de Fontainebleau (la Nationale 7). Je leur ai dit que j’étais résident du coin et que la suppression avait été un grand soulagement. Il se trouve que les cyclistes (et les abrutis en patinette) roulaient trop vite et activaient leurs sonnettes pour dégager les piétons sur la zone marquée en bleu puis les engueulaient s’ils ne bougeaient pas… Il se trouve que, à des endroits, le trottoir laissé à la disposition des piétons n’était pas assez large pour marcher sereinement à deux de front…

Ils ont répondu avec des exemples complètement cons, comme les voitures qui se garaient devant le grand commerce du coin (le Leclerc) pour charger leurs courses, ce qui est une très grosse connerie vu que la magasin à un parking (très peu de clients trouvent de la place pour se garer en face de la grosse échoppe), qu’il y a une rangée d’arbre le long des place de parkings et qu’il ne venait à l’idée d’aucun piéton d’y circuler dans ce coin, que le trottoir était très large à cet endroit. Je ne vais pas vous embêter longtemps avec des particularités locales mais, d’un côté du Leclerc, il y a La Comète et une terrasse qui empiète sur le trottoir, plus un kiosque à journaux et des foodtrucks qui s’installent à peu près tous les jours. Plus loin vers Paris, il y a les trois grands escaliers du métro. Devant Leclerc, il y a la foule le matin à cause des andouilles qui attendent l’ouverture. De l’autre côté, il y a un laboratoire d’analyses médicales avec aussi une grosse file d’attente. Ensuite, il y a un autre bistro avec une terrasse. J’ai oublié ce qu’il y a après mais, plus loin, on trouve une station-service puis une espèce de commerce avec des étalages à l’extérieur.

Il est clair qu’il n’y a pas de place à mettre une piste cyclable sur le trottoir sur « la moitié sud » de l’Avenue…

 


Les arguments de mes contradictrices (ben oui, j’ai eu à supporter une volée de gonzesses, ce que je dis sans méchanceté, seulement pour me foutre de la gueule de mes copines féministes) étaient délirants. Certaines accusaient la mairie du Bicêtre… Or c’est une route dite, à tort, Nationale vu qu’elle est départementale mais son entretien et ses trottoirs ne sont pas à la charge de la municipalité.

Et une des pouffes (là je suis méchant, mais elle m’avait énervé) m’expliquait qu’il fallait pratiquer le vivre-ensemble et que les vélos, les piétons et les voitures cohabitent ! Comme si le vivre-ensemble pouvait s’appliquer à des cyclistes de passage engueulant des piétons qui, eux, résident ou travaillent dans le quartier.

Le vivre-ensemble a bien été tenté vu que la piste avait été créée, peinte en bleu et tout ça. Les cyclistes ont refusé de prendre en compte les besoins des piétons tout comme celui des voitures (celles qui entrent et sortent des parkings des résidences ou de la station-service). L’arrêt de l’expérience a été précipité avant qu’un de ces crétins ne provoque un accident.

 

Je conçois leur désappointement mais il y a des priorités à choisir. Les vélos peuvent emprunter la voie de bus et ce n’est pas eux les plus emmerdés mais les voitures qui doivent ralentir quand les bus dépassent les vélos.

Ces voies cyclables sont parfois une catastrophe. Quand j’allais souvent à l’hôpital, il fallait que je traverse le terrain que s’étaient appropriés nos cyclistes pour monter dans le bus. Ces imbéciles ne ralentissaient jamais. Sans compter les fois où j’étais emmerdé, en prenant le taxi, à cause des cyclistes qui roulent dans les voies de bus (ce n’est pas spécialement défendable, je ne vois pas au nom de quoi les taxis auraient une dérogation et pourraient rouler dans ces machins).

Dans mes discussions facebookiennes j’ai eu le dernier mot, ce qui est facile. Je n’ai pas à utiliser l’argument suprême : ce n’est pas à des gens n’habitant pas la commune et n’y passant que deux fois par jour de décider de ce qu’on faisait de nos trottoirs et le fait qu’ils donnent leur avis dans des groupes destinés aux Kremlinois est osé !

 

Rue de Rivoli encombrée par des vélos

A l’apéro, hier, nous étions quatre. Je n’écoutais pas la discussion mais j’ai été sorti de ma rêverie par Philippe qui a crié « de toute manière, Hidalgo est une conne », ce qui semble l’argument suprême. Je me suis donc mis à défendre la politique de la ville de Paris en matière ce circulation des vélos, ce qui était surréaliste compte tenu de ma position habituelle à ce sujet.

Aucun des deux n’a une voiture pour circuler dans Paris alors que les deux y travaillent. L’un y va en scooter et l’autre en transports en commun. La circulation des scooters est encore la plus facile dans la capitale même si le stationnement n’est pas facile. Quant aux transports en commun, on a un des réseaux les plus pratiques du monde, quoiqu’on en dise. D’ailleurs, celui des deux qui les utilise avait des arguments délirants. Il disait par exemple que la rue de Rivoli était une catastrophe pour lui qui allait souvent au Louvre. Je lui ai rappelé qu’il y avait une ligne de métro directe entre Bicêtre et Palais-Royal. Il m’a répondu qu’il voyait bien que les bus avaient du mal à circuler depuis qu’il n’y avait plus de voiture mais des vélos ce qui m’a laissé rêveur…

Il y a des sujets qui font perdre toute objectivité.

Il parlait donc des difficultés qu’il pensait rencontrées par les autres sans penser à lui ce qui n’en fait pas un Saint pour autant. L’autre copain avouait également ne ressentir aucune gêne mais imaginait les difficultés des autres, me parlant d’une rue avec des artisans qui ne pouvaient plus aller travailler en voiture (il a peut-être raison, je ne connais pas le coin, mais j’ai tout de même un doute quant à l’absence de solutions apportées par la mairie).

A un moment de la discussion, je les ai envoyé franchement chier : vous n’habitez pas Paris, ce n’est pas à vous de décider, de savoir comment sont utiliser les impôts et tout ça. Après, on peut toujours regretter le fait que Paris ferme ses portes aux banlieusards mais la question n’est même pas là.

Au fond, la circulation à Paris a toujours été un beau bordel. Limiter le nombre de voiture en diminuant les voies utilisables m’a toujours paru de bon sens.

Le seul truc regrettable est la part belle faite aux vélos dans la mesure où elle est néfaste pour les cyclistes… Allez trimbaler une poussette ou une chaise roulante sur un trottoir réduit…

 


Le plus drôle est qu’un sondage était sorti le matin même mais ils ne l’avaient pas vu, mes potes. Réalisé auprès des Parisiens, il montrait qu’ils étaient totalement insatisfaits de la politique d’Anne Hidalgo mais les questions portaient surtout la propreté et sur les transports en commun. Il se trouve que la ville a surtout été salle à cause des grèves qui ont également expliqué les dysfonctionnements.

Il revient à Anne Hidalgo de se débrouiller avec ses électeurs si elle veut être réélue mais la rendre responsable de tous les malheurs du monde est pitoyable.

Et les cyclistes qui traversent Bicêtre peuvent aussi s’imaginer qu’ils seraient mieux reçus s’ils étaient courtois…

02 juillet 2023

Nanterre inconnue


 

L’actualité de la semaine, à savoir l’assassinat d’un gamin par un flic puis les émeutes, ont tendance à déprimer le blogueur politique car il ne sait pas dire plus de connerie que ce qu’il voit dans les réseaux sociaux, malgré la panne très drôle de Twitter.

On peut parler de celle-ci : il parait qu’Elon Musk refuse de payer les factures de son hébergeur, en l’occurrence Google, donc une partie du service est dégradée. Il a décidé de limiter le nombre de tweets vus par chaque compte à 600 (ce qui semble énorme mais est en fait dérisoire : on passe notre temps à « scroller »…). De fait, de nombreux comptes, dont les deux miens, se voient rétorquer que leurs capacités sont dépassées.

 


Pour les émeutes, on ne peut que montrer de la compassion ou de la solidarité envers ce maire dont la baraque a été incendiée et dont la famille semble réellement victime d’une tentative d’assassinat. On peut aussi dire que les jeunes émeutiers nous cassent les couilles et méritent des baffes.

Seulement, je suis fatigué des leçons de morale que l’on peut lire, du genre : « vous détruisez les magasins où vos mamans vont faire leurs courses pour vous donner à manger. » Comme si les mômes allaient lire les admonestations de vieux cons dans Twitter. Surtout qu’on ferait mieux de garder notre énergie pour taper sur les syndicats de flics et leurs communications abjectes.

D’une manière générale, tous ceux qui cherchent des circonstances atténuantes pour minimiser la mort d’un gamin méritent le mépris mais ça n’empêche pas de se demander ce qui s’est passé dans la tête du flic. Dans quel état devait-il être pour en arriver à tirer ?

 


Certains, à gauche de la gauche, à ce propos, n’ont cesse d’accuser Hollande, Valls et Cazeneuve à cause d’une loi qu’ils ont fait passer pour « clarifier » les circonstances de l’usage d’une arme à feu. Pour ma part, je n’oublie pas qu’elle a été votée au sortir d’une vague d’attentats qui avait montré la difficulté d’intervenir, pour les keufs. Gardons raison. Si vous lisez le nouveau texte de loi, le flic en question n’avait pas le droit de tirer mais, de toute manière, décider en quelques secondes de l’action à mener ne se décide pas en fonction d’un code quelconque. Par contre, il y a très certainement une question de formation et d’entrainement.

C’est bien facile de taper sur le centre gauche… Olivier Faure avait voté cette loi, au fait ! Je ne sais pas s’il s’est désolidarisé de ses copains guignols qui tapent dessus, maintenant (ses publications depuis le début de la « crise » ne m’amènent aucune critique, au contraire)…

 


Tant qu’à parler des actions de l’Etat dans le passé, on voit beaucoup de propos au sujet du rejet du plan Borloo par Emmanuel Macron, en 2018. Je vous passe le fait que des articles de presse signalent qu’une partie des mesures ont toutefois été mises en œuvre (je ne suis pas spécialiste, Google vous aidera peut-être). En revanche, je ne crois pas que la mise en œuvre d’un tel plan aurait pu éviter la situation dans laquelle nous nous trouvons…

Je suis pour ma part un acharné de la mixité sociale dans un quartier « où plein de jeunes » trainent dans la rue, notamment dans l’allée qui mènent chez moi. Je n’ai jamais été agressé (sauf une fois mais j’avais amené le petit con devant les caméras de surveillance, il faut bien rigoler). Peut-être que mes cent quarante kilos dissuadent les mickeys. Ou alors, ils savent très bien que l’on vit dans le même quartier…

 


L’autre jour, je suis tombé sur le discours de Marine Le Pen puis celui de Jordan Bardella. Je suis désolé mais ils se sont montrés très républicains, dans la forme comme dans le fond. Ce n’est pas pour autant que je vais voter sur eux mais je vais rappeler à mes camarades de la vraie gauche qu’il faut qu’ils arrêtent de se soustraire de toutes responsabilités dans la montée du RN. Leurs déclarations, leurs soutiens divers aux délinquants, leurs critiques de la police sont parfaites pour donner des points à l’ennemi.

Et j’ajoute que j’en ai marre de me faire tomber dessus à chaque fois que je rappelle que les Français ne peuvent pas être convaincus par les vociférations de la gauche et que la stratégie du cahot ne sera jamais gagnante.

La gauche ne vaincra que si elle se montre parfaitement républicaine, comme on dit, ce qui n’est pas un mal… Je ne critique même pas les jeunes dans ma tartine à la fois matinale et dominicale alors qu’ils sont quand même responsables des conneries qu’ils font.


 

Je vais terminer avec deux points. Le premier est pour dire que je trouve insupportable les images de la mère du gamin pendant la marche blanche.

Le second est à propos de la Mercédès Classe A Jaunachier : on dit beaucoup qu’un gamin n’avait pas à la conduire surtout sans permis et tout ça. Par contre, on ne parle pas du propriétaire de la caisse ou, du moins, du type qui a permis au gamin de la conduire.

Car lui, il mérite bien d’être condamné, cette espèce de grand frère à la con. 



Enfin, les professionnels de l'indignation me fatiguent. Si ce fait divers, si dramatique, m'intéresse, c'est surtout parce qu'il s'est passé au pied de mon bureau, où j'étais, à moins de 100 mètres du poteau où a fini encastré cette putain de bagnole. Je ne suis pas un faux cul cherchant à faire des belles phrases dans Twitter. Je veux bien parler du nombre de types tués par la police dans des circonstances équivalentes mais pourrait-on aussi évoquer le nombre de flics qui meurent en assurant notre protection ? Je me lassent de tous ces oukases, d'un bord ou de l'autre, où on nous explique ce qu'on devrait penser.

Le flic doit être puni et le bordel doit cesser. Point barre. Et rendez-nous Twitter, bordel ! Les vrais sujets, quoi...