15 juin 2022

Abstenez-vous ! Pour quoi vous voulez, mais abstenez-vous !

 


Jean-Luc Mélenchon, quittant la polémique du jour (une histoire de Macron qui parle depuis le tarmac, sans les alignements) (les alignements de Tarnac, bordel, essaie de suivre), a lancé un appel aux jeunes pour qu’ils votent car c’est leur avenir qu’on joue, aujourd’hui, et en plus il va leur donner un revenu de 1063 euros par mois et c’est pas du tout comme s’il tentait de les acheter.

Il n’a pas tort : s’il diminue la TVA de la bière de la même somme, je vote pour lui… Je ne crois pas avoir vu pire promesse au cours d’une campagne mais je m’éloigne de l’idée initiale – et brillante, forcément, c’est moi qui l’ai imaginée – de ce billet de blog. La fine fleur de la néonupessotière lui a emboité le pas ! Même ma consœur Elodie a repris ce cri en écho après n’avoir pas fait campagne.

Moi, je vais crier aux jeunes « bouh ! [ben oui, je crie] N’entrez pas dans cette mascarade ! Si vous votez, ils penseront avoir gagné et ne feront jamais rien pour changer le système. » Rassure-toi, cher lecteur, je ne suis pas tombé antisystème, je ne connais rien de mieux que celui qui me permet de continuer à raconter des conneries dans mon blog mais, admettez quand même que tout cela n’est pas sérieux.

On a eu des élections il y a six semaines, un type qui nous a présidé cinq ans, sans programme, a gagné devant une candidate dont on regarde les passages à la télévision uniquement pour mieux rigoler de son incompétence, le troisième ayant un programme mais totalement inapplicable. Maintenant, on a d’autres élections. Les camps de chacun de ces candidats vont baisser en pourcentage mais deux vont gagner plein de députés alors que le gagnant, celui sans programme, aura sans doute une courte majorité, devant le troisième qui pourrait bien jouer au trouble-fête car il a formé… une formation avec les loosers totaux qui jouaient avec les trois grands. Admettez quand même que cela n’a aucun sens d’autant que celui va peut-être gagner a non seulement un programme, contrairement aux autres, mais, en plus, il a fait campagne, sachant créer le buzz (« élisez-moi premier ministre ») en se tapant des institutions mais en faisant plaisir aux médias qui l’ont largement mis en avant. Comme pour le précédent paragraphe, je vais relativiser. J’y disais « je ne suis pas antisystème », là je dis « je ne reproche rien à personne, c’est ainsi, et je n’ai pas envie de rentrer dans le jeu ».

Je constate simplement que c’est le bordel. Le type qu’on a élu pourrait ne pas être capable de gouverner suite au présent scrutin et vous avez le droit de vous en réjouir mais il faut quand même l’admettre : c’est le bordel.

 


Ce qui m’énerve le plus, peut-être, c’est de voir que mes copains gauchistes n’ont pas vu que le monde avait changé. Là, à droite, ce ne sont pas des cochons qui nagent dans une mer magnifique figurant les militants perdus dans l’océan de la connerie mélenchonienne mais un schéma représentant le rapport « droite gauche » dans l’hémicycle, piqué à la page s’y référant, dans Wikipedia, et que j’ai déjà utilisé dans un récent billet. C’est évidemment caricatural ! On n’a pas un cinquième de la population communiste (donc favorable à la suppression de la propriété et toussa) ni un cinquième de fasciste.

Dans le temps, on divisait l’hémicycle en deux avec à droite, la droite que l’on appelle droite de gouvernement et, à gauche (évidemment), la gauche du même métal, composée des socialistes et de leurs alliés. Les gens du centre, appelés ici les libéraux, allaient d’un côté comme de l’autre pour faire de l’alternance et casser les couilles à Giscard, Mitterrand et Chirac…

Je lisais un texte, dans Facebook, ce matin, s’adressant aux types de gauche qui votent pour la majorité présidentielle pour démontrer, très sottement, que Macron était bien à droite. La vérité est que la gauche plus la majorité présidentielle représentent environ la moitié de l’électorat (j’abuse un peu, mais on arrive près de 40% pour les partis de droite). Nous avons donc : Nupes : 25%, majorité présidentielle 25%, droite 40% (on n’est pas à 3 près). Les 10% qui manquent sont sans doute des socialistes défroqués (donc on va passer la gauche à 30%) et des régionalistes, des centristes perdus…

Vous noterez que dans ma grande démence, j’ai mis la droite et l’extrême droite dans le même groupe. C’est pour faciliter ma démonstration mais aussi pour donner des baffes aux guignols de la majorité présidentielle qui refusent maintenant le « barrage » contre les méchants fascistes à poils longs.

Il n’empêche que ma gauche n’est pas celle de Simonnet, Obono, Rousseau, Garrido… mais celle d’Aubry, de Lebranchu, de Cresson et même de Royal, pour vous dire. Je cite des gonzesses pour la forme mais ma gauche est celle de Rocard, Cazeneuve, Jospin (et évidemment Hollande) pas les types comme Caron, Bouhaf ou Corbière. La gauche sérieuse. J’ai cité beaucoup d’arguments contre Nupes, ces dernières semaines mais je gardais celui-là en réserve. Je tape sur Nupes en général mais je pourrais en faire autant de tous les sombres héros qui fricotent près de Macron.

Un peu de sérieux, bordel.

 

Revenons à mon joli hémicycle qui, auparavant, pouvait être divisé par deux pour faire la droite et la gauche peut maintenant l’être en trois, entre les centristes, mathématiquement plutôt à gauche, et deux extrêmes assez populistes. Regardez bien le schéma. Pour ma part, j’y constate qu’on ne pourra trouver un gouvernement sérieux qu’en liant les socialos (au sens « socdem » pas privatisation des moyens de production) défenseur de l’économie de marché avec les libéraux. Même si…

Alors il faudrait peut-être se mettre dans le crâne. De toute la cinquième république, la gauche et la droite de gouvernement n’ont jamais été aussi faibles. Une page a été tournée.

Et j’encourage l’abstention tant que les cadres des partis et les militants qui vont avec ne se seront pas foutu cela dans le ciboulot.

7 commentaires:

  1. Votre ultime mot d'ordre sera scrupuleusement suivi en ce qui me concerne.

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    1. Rien que vous énerver, je vais changer ce mot d'ordre, par exemple en disant qu'il faut faire barrage à quelqu'un.

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    2. Ça m'ira aussi : je fais barrage au vote…

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  2. Obono et Corbière élus au premier tour ça fait peur.

    Ta démence n'est pas si démente, mais si droite et extrême droite se mettait ensemble, j'ai du mal à imaginer les cris de ceux qui ont accepté de s'allier avec une extrême gauche rouge brune à tendance un peu raciste et intolérante.

    Dimanche je me demande si je vais aller voter... (mais NUPES n'est pas au deuxième tour, donc je n'ai pas de risque, sinon évidemment que j'aurais fait un vote républicain et j'aurais fait barrage... Sachant que tout vote hors NUPES est pour moi un front républicain)

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    1. La proportion de rouge brun parmi les lfistes n'est pas importante et elle vient souvent de gens qui n'ont pas une culture "bien de chez nous" alors qu'on sait d'où vient l'extrème droite. Il y a par ailleurs des gens très bien chez Nupes donc on peut voter pour eux sans regret. Ma position est plus de principe.

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  3. Depuis que je vote, c'est la première fois que je vais mettre un bulletin blanc aux législatives. Très triste... Mais entre un LREM proche de Pecresse et une Insoumise insupportable, non je ne peux pas.
    Quelle connerie cet abandon du PS au profit de LFI !!!

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    1. Je n'ai jamais voté blanc mais c'est de plus en plus souvent que je m'abstiens et pas que par fainéantise.

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