Je tiens à exprimer ma solidarité pleine et entière avec mes
voisins finistérien de la petite commune rurale de Dinéault
(moins de 2000 habitants, 38 exploitations agricoles) où Sandrine Rousseau
envisage d’acheter une
ancienne bergerie pour en faire une résidence secondaire.
Je ne veux pas faire d’incitation à la réalisation d’actes
illégaux mais, s’ils avaient la bonne idée d’asperger son entrée de lisier, il
n’est pas exclu que j’exprime une certaine hilarité. D’ailleurs, rien que le fait
qu’elle choisisse de venir s’entourer de paysans est assez drôle, elle qui s’est
récemment fait remarquer en ayant dit qu’elle n’avait rien à péter de la rentabilité
des exploitations agricoles !
Evidemment, comme à chaque fois, elle raconte que c’est
sorti de son contexte, qu’elle ne veut pas de mal aux petites exploitations et
que ses critiques ne vont que vers les industriels qui détruisent nos
campagnes. C’est à peu près systématique. Elle lance une polémique sur le
machisme des braves gens qui font griller leurs entrecôtes au barbecue et se
lance dans des explications foireuses sur le thème « je me suis mal fait
comprendre ».
Sandrine Rousseau est une bobo typique. J’ai lu quelque part
qu’elle était plus bourgeoise que bohème mais je me demande si c’est vrai !
Elle a une vie de nomade : elle est venue du Nord pour se faire élire à
Paris où c’est sans doute plus facile, très peu d’habitants y avant vu la
campagne autrement que par des sorties déviantes. Et la voila maintenant en
route pour la Bretagne.
Evidemment, elle nous dit qu’elle est venue à Paris pour se
rapprocher du père de ses enfants. Elle a des explications à tout… (en fait,
elle est native de proche banlieue et l’a quittée pour le nord à l’occasion de
ses études, ne lui jetons pas la pierre pour tous les sujets).
Au fond, je ne connais pas la dame autrement que par ses
saillies mais elle est pour moi le symbole d’une écologie mortifère, celle de
zozos qui ont sans doute de très bonnes idées mais qui se font rejeter par les
électeurs, peut-être simplement parce qu’ils font peur. Je pourrais dire la
même chose pour de purs militants bien à gauche, d’ailleurs ! Je n’ai pas
à juger leurs idées mais, tous autant qu’ils sont, gauchistes ou écologistes,
ils repoussent la gauche loin du pouvoir où ils pourraient mettre en œuvre leurs
idées… C’est un sujet que j’évoque très souvent dans le blog et, de ce pas, je
vais me calmer pour aujourd’hui.
Alors de quoi Madame Rousseau est-elle le symbole, pour moi ?
Tout d’abord, des militants de gauche qui viennent chercher un
mandat politique non exécutif au cœur des grandes villes car c’est bien où sont
le plus concentrés les électeurs potentiels.
Ensuite, de ces militants de gauche qui n’aiment pas les
gens qui vivent à la campagne. Elle va acheter une bergerie, se mettre bien
avec les voisins avec une politesse et un sourire sans faille. Elle va se faire
offrir des œufs et des champignons et, un jour, elle portera plainte contre un
fermier qui a osé étendre du lisier dans le champ en bordure de son jardin. Ou
contre le propriétaire d’un coq qui crie tôt le matin. Ou dans le même registre
contre « le curé » dont les cloches sonnent toutes les demi-heures la
nuit…
Enfin, et sans la moindre confirmation pour ce qui concerne
la dame, de ces militants écologistes qui prennent l’avion pour expliquer lors
d’un séminaire les dangers du réchauffement climatique.
Forcément, ils prêtent à rire ! La récente pétition
contre la loi Duplomb a probablement provoqué l’hilarité dans les campagnes. Ce
sont quoi ces parigots qui vont expliquer qu’on utilise des insecticides tueurs
d’abeilles sur des champs de betteraves, plantes qui ne sont pas visitées par
ses sympathiques bestioles, héroïnes de dessins animés de ma jeunesse.
J’en ai longuement parlé, de cette pétition, mais mes
copains qui ne vivent pas à la ‘ne comprennent pas qu’elle cible tout le monde
agricole, donc toute la campagne, et pas uniquement le monde de l’industrie de
l’agriculture.
Je ne vis pas à la campagne. J’habite depuis 31 ans en
proche banlieue parisienne mais, depuis une demi-douzaine d’année, je passe la
moitié de ma vie dans ma commune natale (vive le télétravail), commune
relativement importante (10 000 habitants) au cœur d’une vaste zone
rurale, un de ces greniers de la France. Mais ce n’est pas la campagne.
J’y suis arrivé avant-hier pour un de mes nombreux séjours. Un
courrier de la communauté de commune m’attendait : il faut que je raccorde
les gouttières qui récoltent les eaux de pluie à un circuit particulier,
distinct du tout-à-l’égout. C’est logique ! L’eau de pluie mélangée aux
eaux « domestiques » viendrait faire déborder les stations d’épurations
qui déverseraient toutes leurs merdes dans la nature. Encore que, je ne vois
pas pourquoi il n’y aurait pas une exonération pour les quatre maisons
concernées dans mon impasse.
Ces braves gens qui m’envoient des injonctions ne font qu’appliquer
des normes établies par des potes de Sandrine après moultes études par des
parterres de scientifiques.
Mais, franchement, ma maison fait 150 m2 et est au milieu d’une
propriété de 450. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas balancer les eaux
de pluie tombées sur mon toit dans les 300 m2 de jardin ?
Elle est là, l’écologie. On nous dit d’acheter des diésels
parce que ça pollue moins que des véhicules à essence puis on nous explique que
c’est mauvais à cause des microparticules et qu’il faut passer à l’électrique
mais, l’autre jour, mon chauffeur de taxi (qui m’amenait à Montparnasse,
évidemment !) m’expliquait que les batteries des trottinettes polluaient
plus que l’essence.
Et madame Rousseau va acheter une maison dans un trou où elle
n’a aucune racine (au moins, j’ai passé mon enfance dans ma maison mais à l’époque
on se foutait des eaux de pluie), où elle va se faire détester des voisins pour
ce qu’elle représente et pour les bons conseils qu’elle va leur donner.
Qu’est-ce qui lui est passé par la tête ?
C’est simple, la même chose que dans celles de tous les
militants écolos dont ceux qui sont persuadés que les paysans travaillent pour
détruire la nature et que les ploucs vont à la chasse parce qu’ils ne
connaissent pas le gibier sauf quand ils sont bourrés, que les tueurs de loups
sont des assassins en puissance…
Et qu’il faut remettre des ours en Bretagne, où ils ne sont
d’ailleurs peut-être jamais venus, mais pas à proximité de la maison de de Mme
Rousseau, tout de même.
Et qui pensent que je ne fais que me livrer à une
carricature, ce en quoi ils ont parfaitement raison mais ils continuent à avoir
du mal à se faire élire pour appliquer leurs idées sauf dans les grandes villes
car s’est très utile de planter des arbres sur les trottoirs pour emmerder les
piétons qui ont déjà à éviter les trottinettes…