En salle

31 août 2025

De Blois à Matignon ?

 


Je le disais hier, le fait que le Parti Socialiste ait réussi à présenter un budget et à en faire parler est une excellente nouvelle. C’est peut-être la première fois depuis des années qu’il présente une offre politique sans s’occuper de LFI et le fait que Carole Delga et Olivier Faure étaient ensemble, à la tribune, pendant la présentation n’est pas pour me déplaire.

Je n’ai pas envie de me positionner sur chaque élément de ce texte parce que c’est le boulot des politiciens de chercher le compromis mais il me semble aller dans le bon sens : relance et rééquilibrage de la fiscalité.

Au sujet de cette dernière, il faut torpiller un des axes de communication de la droite et du centre : taxer légèrement les grandes fortunes ne les fera pas fuir… N’oublions pas que les grandes entreprises françaises distribuent plus de dividendes que les étrangères.

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Il y a plusieurs choses qui me plaisent bien dans ce budget. Tout d’abord, la baisse de la dette est moins forte que celle voulue par François Bayrou et les instances européennes. Nous ne sommes pas pressés et les plans d’urgence sont toujours mauvais. Baisser la dette ne pourra être fait que lorsque l’économie aura été relancée et opter pour une rigueur budgétaire ne permet pas cette relance. C’est ballot.

Je ne suis pas un fan de Thomas Piketty (ou du moins de son profil : économiste reconnu engagé sur la scène politique sans être candidat) et je ne suis pas abonné à l’Obs. Je ne peux donc pas lire cet article mais, au moins, je suis d’accord avec le titre : « Thomas Piketty : « Nous n’avons jamais été aussi riches » » ! En d’autres termes, je crois qu’il ne faut pas dramatiser la situation mais qu’il faut travailler sérieusement et profondément. Des guignols veulent supprimer des jours fériés comme si c’était à la hauteur des enjeux…

Par ailleurs, dans le plan du PS, il y a des mesures qui me vont bien, comme un travail sur les niches fiscales liées aux emplois à domicile. Ils permettent, par exemple, de se faire rembourser une partie des frais d’emploi d’un coach sportif. Il faut que les aides fiscales soient destinées à ceux qui en ont besoin, notamment les personnes âgées à faibles revenus.

Contrairement à beaucoup de blogueurs qui se disent de gauche, je parle souvent de ma situation personnelle : si j’emploie une femme de ménage, c’est pour mon confort personnel. Je ne vois pas pourquoi cela serait défiscalisé.

Ensuite, il y a une relance par le soutien des activités non délocalisables, comme le logement. Cela mérite une vraie réflexion (pourquoi soutenir une activité qui ne peut pas être mise en concurrence avec des entreprises étrangères ?) mais la politique du logement est essentielle pour mettre de loger tout le monde et rééquilibrer les charges des ménages. Il faut construire.

 

Cela étant, le PS souhaite présenter son projet aux autres partis de gauche hors LFI, laissant penser qu’ils pourraient former une majorité pour gouverner ce qui est vraiment risible. Avec ou sans dissolution, la gauche hors LFI ne peut pas retrouver une majorité parlementaire rapidement. Il faudra, au minimum, attendre la victoire aux présidentielles de 2027 (et faire preuve d’un bel optimisme…) qui pourrait déboucher par un élan permettant d’obtenir la majorité aux législatives qui suivront (je suis très optimiste, aujourd’hui !).

Présenter un beau budget et montrer que l’on peut gouverner est un élément clé à moyen terme mais ne nous leurrons pas pour l’immédiat.

Si Emmanuel Macron envisage de prendre un premier ministre de gauche, il choisirait probablement entre Cazeneuve et Glucksmann, à savoir des personnalités connues pas incompatibles avec les autres partis pouvant participer à un gouvernement technique ou d’union nationale.

Je suppose qu’aucun des deux n’aura envie d’y aller car cela lui torpillerait les chances de gagner la présidentielle. Cela étant, il y a d’autres personnalités moins connotées proches de la gauche radicale.

 

Le PS doit travailler, maintenant qu’il a une proposition de budget, sur l’ouverture de sa politique. D'autant que les deux qui pourraient avoir la préférence de Macron ne sont pas au PS...

Bon courage, les gars !

30 août 2025

Parlons des vrais sujets

 


« Il s’agit de définir une trajectoire raisonnable, juste, en expliquant correctement la situation. Trouvons des solutions pour désendetter la France puis, projet contre projet en 2027, pour réindustrialiser le pays et bâtir une souveraineté européenne. Nous sommes là en train de nous chamailler sur des jours fériés quand pendant ce temps, Donald Trump impose 30 % de droits de douane à l’Europe. »

C’est la conclusion d’une interview d’Aurore Lalucq à une interview de journal.info, le canard électronique de Joffrin (avec lequel je suis évidemment souvent d’accord).

Suite à la conférence de presse de François Bayrou, on parle beaucoup de politique politicienne (moi le premier) et de ma dette mais on oublie souvent que ce n’est pas le plus important : il faut lutter contre le déclassement de la France et cela ne peut avoir lieu qu’au sein de l’Europe et avec elle…

 


Dans le blog, je parle souvent des erreurs des politiciens et des militants dans les réseaux sociaux. Le RN, par exemple, explique souvent que les déficits sont liés à l’immigration ce qui est évidemment faux (à sa décharge, la lutte contre l’immigration est son fond de commerce). Je ne sais pas comment y répondre (et heureusement qu’on ne me le demande pas). La droite « républicaine » parle aussi beaucoup, en la personne de son chef, Bruno Retailleau. C’est une erreur politique car cela donne raison au RN et les électeurs de droite n’ont plus de raison de voter pour LR, mais, en plus, on aimerait bien entendre une droite gaulliste parler un plus de la France, de la réindustrialisation… Ce n’est pas non plus à moi de dire ce que ces braves gens ont à faire.

A gauche, j’ai vu des discours ou interview de Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard au cours desquels ils prônaient une politique de la demande en remplacement de la politique de l’offre. J’en parlais dans mon dernier billet. Je suis d’accord que la demande est importante : en donnant des sous aux gens, ils consomment et ça remet du pognon dans l’économie. Le problème est que les gens peuvent acheter des produits d’importation et que l’effet « de la demande » est local et à court termes : il faut aussi aider les entreprises à produire.

Dernier exemple : il y a un sujet dont on parle dans une droite plus libérale, genre « Macron Bayrou », c’est la nécessité de se remettre au travail ce qui pousse ces andouilles à nous sucrer deux jours fériés. On comprend bien leur argumentaire, du genre : « je ne vois pas comment on pourrait s’enrichir assez sans travailler plus, ceux qui disent le contraire sont des menteurs et il n’y a pas de débat ! ».

 


C’est faux : il y a un débat et il faut le mener en multipliant les arguments.

Petit 1 : on ne sait pas comment sera fait l’avenir du monde du travail avec le progrès de l’Intelligence Artificielle, par exemple, ou de la robotisation (on voit des vidéos de maisons construites avec une main d’œuvre réduite qui ne fait que piloter d’énormes robots). Ca rime à quoi de nous faire travailler plus ?

Petit 2 : on a assez de chômeurs notamment chez les jeunes et les plus de 55 ans pour penser qu’on va sauver le monde en faisant chier les autres.

 

Je ne veux pas lancer tous les débats ici. Je peux toujours parler des bienfaits de l’immigration mais je ne convaincrais aucun électeur de l’extrême droite et je ne veux pas faire croire que j’oublie une préoccupation importante des Français, liée en gros à l’insécurité culturelle qui est bien réelle.

Je veux parler uniquement de communication.

Par exemple, le PS est remonté subitement dans mon estime en faisant la une des informations avec sa proposition de budget présentée à l’occasion de l’université d’été du parti. Ce qui a de fort n’est pas de présenter un budget mais de faire en sorte qu’on en parle… En outre, je ne vais pas parler du détail, ce n’est pas l’objet de mon billet mais, au moins, mes lectures de ce matin me font plaisir.

 


Ca change de ce que je peux voir dans TikTok et des zozos qui y remplacent les anciens blogueurs politiques. Au moins, les billets de blog, on peut les lire en diagonale ! Cette nuit, je suis encore tombé sur quelques zozos qui lancent des diatribes. Il y en a un, en particulier, qui nous pond des tartines sur le fait que tout est fait pour que Macron puisse prendre les pleins pouvoirs grâce à l’article 16 de la Constitution ! Le type est obsédé, voulant à tout pris faire croire que Macron est un dictateur.

Je suis tombé sur un autre qui voulait convaincre ses lecteurs que si Macron avait pris cette décision (par l’intermédiaire de Bayrou), c’était pour provoquer une dissolution qui amènerait Jordan Bardella à Matignon mais le zozo expliquait que c’était parce qu’aucun premier ministre de cohabitation n’avait jamais réussi à gagner la présidentielle. Il a cité les trois exemples et a même dit « et en plus, Jospin n’est même pas arrivé au second tour ». Le type a foutu en l’air sa démonstration en oubliant de parler de Balladur qui était resté scotché au premier…

 

Tout ça pour dire qu’on ferait mieux de parler sérieusement plutôt que de raconter des conneries mensongères dans les réseaux sociaux.

Vive Lalucq et le PS, tiens ! Et vive les illustrations de billets de blogs politiques avec des gonzesses qui ont ma sympathie.

29 août 2025

La gauche, la presse et les délires de politique politicienne

 


N’ayant pas le temps de bloguer, ce matin, je voudrais simplement illustrer mon billet d’hier avec la une de Google News et les quatre articles qui sont arrivés en tête via le mystérieux algorithme : ils n’ont que peu d’intérêt. J’ai lu les articles et les titres ne correspondent pas nécessairement au contenu. Celui de Ouest France, par exemple, par le très peu de la foire en question…

Peu d’intérêt ? Je ne critique pas le travail des journalistes. Si un algorithme propulse ces textes en une, c’est bien parce qu’ils intéressent les lecteurs. En outre, ils contiennent des considérations du niveau de la politique politicienne, sujet qui me passionnel.

Le problème est peut-être là, d’ailleurs ! Ils sont du niveau de billets de blogs, voire de publications par des inconnus dans les réseaux sociaux. Ils ne font pas l’information : elle sera faite après le 8 septembre, selon le résultat du vote et les décisions d’Emmanuel Macron qu’on ne peut pas anticiper d’autant qu’il n’en fait qu’à sa tête. Jusqu’à là, les discussions de comptoir vont se multiplier ce qui nous occupera pendant que l’on boira nos demis…

 


Justement, au bistro où j’étais mercredi soir, la télé était branchée sur BFM mais le son était coupé. Je n’avais une idée des propos tenus que grâce aux sous-titres incrustés sur l’écran. Je suis resté deux heures et pendant tout ce temps des locdus que je ne connais semblent avoir fait des supputations suite à l’annonce de François Bayrou datant de l’avant-veille.

Je préfère quand ils mettent « Equipe 21 » avec des tournois de pétanque ou des courses de caisses à savon.

 


En outre, je ne parle ici que de la une de Google News et j’ignore totalement si les journaux en question ont traité des sujets plus sérieux. Je vais en citer un exemple : dans TikTok, j’ai vu un reportage au sujet de Portugal. Ce pays a connu une dette pire que la nôtre et le gouvernement de l’époque à décidé de supprimer quatre jours fériés. Voila ce que j’aimerais voir dans la presse : des journalistes qui étudient et comparent les différentes pistes.

Je suis allé voir les grands sites de presse, ce matin : aucun ne traite sérieusement de la double crise (institutionnelle et budgétaire) que nous connaissons actuellement de manière sérieuse.

 


Avant de « répondre » aux articles de cette une, je vais vous inviter à lire le billet de ma consœur CC et notamment la conclusion que j’approuve totalement : « Oui, il y a des défis. Des défis très différents. Mais il y a quand même d'autres ressources : des moyens de productions, une économie...et des choix politiques possibles.

Et je veux croire que les choix politiques, comme en 1945, peuvent être ceux de la solidarité et de la justice sociale.

N'oublions pas qu'en 1945, ces choix-là ont conduit aux 30 glorieuses, à une croissance sans précédent dans l'histoire de l'humanité et aux progrès de la science, de la médecine et des technologies comme nous n'en avions jamais connus. »

 


Venons-en aux billets de blog en une de Google News. Dans mon billet de blog d’hier, je suggérais, un peu comme CC, qu’on devrait faire un gouvernement de type « union nationale » pour redresser tout ce bazar et fuir les délires populistes de certains partis. Mais j’ajoutais que ce gouvernement devrait être dirigé par une personnalité de gauche car avec son histoire de conclave sur les retraites, François Bayrou avait montré qu’on ne pouvait pas lui faire confiance. Au moins, on peut faire confiance aux socdems pour trahir la gauche, me répondra-t-on astucieusement.

Dans les articles, une hypothèse envisagée est la nomination de Bernard Cazeneuve qui est hors NFP mais qui n’est pas… envisageable vu qu’il n’est pas blairé par LFI. Une autre hypothèse, par un autre journal, est de nommer un premier ministre issu du Nouveau Front Populaire. Il ne tiendrait pas six mois sans être censuré.

Je voudrais rappeler que le NFP, descendant de la Nupes, est enterré, notamment par le Parti Socialiste (et sans doute le PCF). Si le PS revenait sur ses engagements du congrès, il serait définitivement coulé. Il ne faut plus travailler avec LFI pour des raisons largement évoquées lors du dernier semestre.

Je vais le dire : je me fous totalement du nombre d’élus PS lors des prochaines législatives et tant pis si l’alliance est morte : cette alliance pitoyable ne permettra jamais à la gauche de revenir au pouvoir. En outre, il semble bien que LFI fasse tout pour torpiller les candidatures de ses alliés lors des prochaines municipales. On ne peut pas être amis avec ceux qui veulent devenir vos ennemis et non pas de simples adversaires ou concurrents.

 


C’est un peu l’avantage d’un blog politique engagé par rapport à un organe de presse nationale : on peut balancer le fond de sa pensée, non pas dans une logique d’information ou d’analyse mais dans un cadre bien plus militant.

 

Je répète donc ce que je disais après les législatives de 2024 : il faut une espèce de gouvernement d’union nationale, dirigé par un type du centre gauche qui ne soit pas connoté « partisan du NFP ». Ca peut être Cazeneuve mais on pourra trouver d’autres candidats. Et si les organes de presse faisaient leur boulot, ils n’enterreraient pas cette possibilité.

 

J’aime bien quand je commence un billet en disant que je n’ai pas le temps de bloguer et que je termine en faisant une tartine.

 

 

28 août 2025

Intensité des billevesées

 


L’actualité politique de la semaine est tellement riche que le blogueur du même métal est bien ennuyé : tout le monde a donné son avis à la télé et il n’y a strictement rien à ajouter. D’ailleurs, souvent, ce ne sont pas des avis mais plus des prédictions. On pense que François Bayrou n’obtiendra pas la confiance et on ignore tout de ce qui pourrait se passer ensuite. La journée d’action du 10 septembre aura-t-elle un intérêt si on n’a plus de premier ministre ? Emmanuel Macron provoquera-t-il une nouvelle dissolution ? Ou nommera-t-il une nouvelle quiche ? Une procédure de destitution pourra-t-elle aboutir ? Ne risque-t-on pas de donner les clés un peu trop rapidement au Rassemblement National ?

Je ne veux pas défendre les blogs (ils sont un soin palliatif depuis longtemps) mais, au moins, on y lit des textes de gens que l’on connait un peu et qui ont travaillé ce qui change des zozos des écrans plats qui n’ont comme seul objectif que de vendre de la soupe. Tenter de devenir influent parmi les influents !

Voyez tous les guignols qui ont réagi cette nuit parce Bayrou a osé dire à la télé qu’il n’avait pas consulté en août parce que les gens sont en vacances, ce qui est la stricte vérité (c’est une tradition : les parlementaires sont en congés puis finissent le mois dans leurs universités d’été). Arrêtons donc de se poser les mauvaises questions… et de penser qu’un type qui a une carrière politique comme celle de Bayrou puisse être un lapin de six semaines sans stratégie…

Qu’importe, au fond, si Bayrou a lancé son suicide politique ? Peut-être que tout le monde se plante, notamment les partis qui ne voteront pas la confiance à un premier ministre qui dit qu’il va travailler avec les parlementaires et les partenaires sociaux pour sortir d’une impasse ? Où sera le ridicule ? Et quelle sera la suite ?

 


Je disais que tout le monde donnait son avis. La seule conséquence est que tout le monde s’en fout, au fond. Je ne mets pas hors du champ des imbéciles qui donnent leur avis sans la moindre importance (relire le titre de mon blog) mais j’aime bien revenir sur des avis que j’ai précédemment donnés.

En 2017, à l’issue de la présidentielle, je disais que le PS ne devait pas tourner le dos à la majorité voulue par Emmanuel Macron. Les conséquences auraient été que des cadres et militants seraient obligés de quitter le parti, que le PS allait se noyer au sein d’une gauche radicale et que la gauche ne pourrait pas peser sur un gouvernement qui se disait « ni de droite ni de gauche » (ou « de droite et de gauche », je ne sais plus).

Bilan des courses : le PS est en état de mort cérébrale et la politique menée a été franchement à droite.

En 2024, à l’issue des législatives anticipées, je disais que le centre gauche devait se mettre en position de prendre la tête d’un gouvernement « technique » ou « d’intérêt national » parce que les gens ne voudraient plus vivre dans le chaos permanent, la succession de gouvernements qui échouent ou sont censurées. Bilan des courses, elle s’est pris les pieds dans le tapis lors de l’épisode pitoyable Castets…. Et notre économie continue sa descente aux enfers !

 


Cette fois, j’ai encore un avis. Comme il ne sera pas écouté, je pourrais dire, dans deux ou dix ans : ah ben vous voyez, j’avais eu raison. Au moins, ça me fait rigoler…

Le PS a dit qu’il ne voterait pas la confiance. Il devrait dire maintenant : « nous ne voterons pas la confiance car François Bayrou n’a pas respecté ses engagements pris lorsqu’il a annoncé le fameux conclave au sujet des retraites. En revanche, nous sommes prêts à participer à la construction d’un nouveau budget, partiellement bâti autour des propositions que nous avons faites et à condition d’avoir la garantie que le budget pourra être amené devant le Parlement. Mais, compte tenu des épisodes passés, la seule possibilité pour avoir cette garantie est que le futur premier ministre soit issu de partis politiques proches du nôtre. »

Et hop !

 

Je me moque. Ce n’est pas de la pure méchanceté, remarque ! C’est un réalisme. Je voyais l’autre jour (mardi ?) Jean-Luc Mélenchon parler de la destitution du Président. Il fustigeait ceux qui disaient que ce n’était pas possible. Ma consœur Juliette en fait un billet de blog. Elle a raison : la probabilité que la démarche aille jusqu’au bout est si faible qu’on se demande quel est l’intérêt d’en parler. En outre, la destitution est prévue pour des raisons précises notamment un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat ». Nous ne sommes pas dans ce cas mais dans celui de gougnafier qui veulent provoquer le chaos pour le seul intérêt de son propre chef. On ne va pas invoquer la destitution pour des basses motivations de politique intérieure, purement électorale.

Cette insistance de Mélenchon est un pur scandale et un reniement de la démocratie : Macron a été élu en 2022 dans des conditions précises, dans le cadre d’institution.

 


Mardi matin, donc, Mélenchon est passé à la radio devant je ne sais plus quel Duhamel. J’ai commencé par voir des articles de presse puis je suis tombé sur quelques extraits dans TikTok. A la limite, il a été très bien Mélenchon, attaquant de préférence Macron au pion Bayrou, présentant ainsi une belle vision de la République et j’aurais presque été convaincu si je n’étais pas tombé sur un article au sujet de ce dictateur en herbe menaçant les préfets qui font respecter la loi…

Si j’avais eu le temps, j’aurais fait dans l’intervalle un billet au sujet de Mélenchon pour parler de fond, parce qu’il l’a fait, notamment avec une saillie avec l’éternel mise en opposition de la politique de l’offre et celle de la demande. C’est bien, parfois, de parler de fond. Mon confrère Politeeks le fait, dans son dernier billet. Il parle du Ruissellement, ce truc voulu par Macron mais qui n’a pas fonctionné ce qui explique en grande partie la situation budgétaire de notre pays.

Je veux bien parler de fond avec Mélenchon. Il a bien plus d’expérience et de compétences que moi. Il n’empêche que, sur ce sujet précis, ça m’énerve que l’on continue à opposer l’offre et la demande, à notre époque, dans notre économie mondialisée. Par exemple, je gagne bien ma vie et je suis un bon consommateur. C’est la demande. Si tout le monde gagnait la moitié de ce que je touche, l’économie irait beaucoup mieux. Il n’empêche que les entreprises auraient des difficultés, seraient obligées d’augmenter leurs prix et auraient du mal à lutter ! Au fond, j’emploie du personnel français (une femme de ménage, un jardinier…) mais j’achète sur Amazon parce qu’il est impossible aux entreprises françaises de gagner du pognon en vendant certains produits en Centre Bretagne !

Mais on peut parler de fond.

 

Les frivolités et suppositions à la petite semaine, celles qui font que l’on confond un désir intense (ben oui, Macron et Bayrou ont fait leurs temps) avec le domaine du possible ou du souhaitable (ben oui, si on dissout, la majorité sera sans doute acquise au Front National qui aura un boulevard pour démontrer sa capacité à gouvernement autrement que dans le chaos en attendant la présidentielle).

Je préfère donner mon avis sur ce que je pense qui serait la meilleure solution pour notre pays et pas pour voir aboutir la politique que je souhaite et pour laquelle je veux bien débattre avec Méluche.

Mais au moment de conclure ce billet, comme souvent, j’ouvre Google News. Et le premier titre que je vois est un celui d’un article de Libé, illustré par la tronche de Manuel Bompard, que LFI n’ira pas à Matignon la semaine prochaine pour discuter avec Bayrou.

 

Il faut le dire : on s’en fout. Clairement. Ces gens se foutent de notre gueule. Je ne parle pas de Bompard (je vois assez de vidéos de lui pour affirmer qu’il dit beaucoup de choses très bien) mais de tous ces gens qui veulent nous remplir l’actualité d’événements sans importance.

Pour des raisons que je préfère ignorer.

26 août 2025

Le PS, toujours à la poursuite de La France Insoumise !

 


J’ai fait mon dernier billet suite à la conférence de presse de François Bayrou, hier, pour dire tout le mal que j’en pensais, mais c’est le comportement du PS qui suscite des interrogations chez moi. En effet, Olivier Faure a déclaré : « Il est inimaginable que les socialistes votent la confiance à François Bayrou ». Pour moi, il est inimaginable que ce qui fut un grand parti de gouvernement déclare refuser de voter la confiance avant d’avoir entendu la déclaration de politique générale.

Pour moi, il aurait dû faire preuve de prudence et dire : « nous ne voterons pas la confiance si le Premier Ministre n’ouvre pas des pistes au cours de son discours, comme l’abandon de la suppression des deux jours fériés ou le rééquilibrage de la fiscalité sur les revenus, voire la fortune, comme, par exemple, la suppression de la flattax, le rétablissement de l’ISF, voire la taxe Zucman ».

Avec les propos de Faure, le PS ne fait que rejoindre les propos de la gauche radicale et perdre toute singularité. Je conçois bien qu’il soit amusant voire jouissif de faire tomber le gouvernement mais un parti raisonnable devrait prendre en compte les priorités, à savoir montrer que le niveau de la dette est suffisamment préoccupant pour que l’on souhaite travailler sur le sujet et que l’on souhaite arriver à une certaine stabilité du gouvernement jusqu’aux prochaines élections nationales, dans 18 mois.

N'oublions pas, par ailleurs, que le Rassemblement National pourrait très bien l’emporter lors de législatives anticipées.

Et rien n’empêche d’annoncer d’ores et déjà : « nous déposerons une motion de censure ou voterons une motion de censure déposée par des confrères lors du vote du budget si aucunes de nos propositions n’est sérieusement étudiée ».

 

A propos du « blocage du 10 septembre », le même Faure a déclaré : « Il y aura une mobilisation forte dont chacun mesure qu'elle peut être à la hauteur de l'exaspération et du rejet du pouvoir actuel (...) Nous n'en connaissons pas complètement les contours. Ses revendications sont floues, mais nous devons l'accompagner. » Remarquons qu’ils font moins fort que LFI qui a revendiqué le fait que la journée sera un succès grâce à eux car ils ont bien fait buzzer l’organisation… Il n’empêche que l’on pourrait traduire ainsi les propos de Faure : « On ne sait pas de quoi il s’agit et tant pis si les revendications sont populistes voire d’extrême droite mais l’on soutient ».

C’est toujours jouissif de participer à une grosse manifestation mais, encore une fois, il faut se montrer un peu responsable et éviter, encore une fois, de marcher dans les pas de la gauche radicale (je n’en veux pas à la gauche radicale pour ce qu’ils font dans ce contexte mais si le PS les suit éternellement, il va disparaitre). Un propos du genre « Nous serons à l’écoute des revendications portées par la mobilisation » aurait été préférable à « nous accompagnerons ».

 

Enfin, l’autre jour, Faure a twitté : « Y a t il encore une hésitation possible sur la qualification du génocide en cours à Gaza ? » Ben si, Olivier, il y a une hésitation possible sur cette qualification compte tenu d’une part que la qualification n’est pas utilisée dans des contextes bien plus graves et d’autre part que le nombre de morts est relativement faible (mais évidemment bien trop élevé !) par rapport à la population totale de Gaza*. Il y a des moyens d’exprimer sa préoccupation autrement qu’en employant les mots préférés de LFI et d’organisations internationales possiblement noyautées.

 

Le PS ne survivra jamais s’il est à la poursuite de LFI…

25 août 2025

La conférence de messe

 


Par hasard, je suis tombé sur la conférence de presse de François Bayrou. Ma première remarque est que c’est chiant. Affreusement.

Pour le reste, il rappelle ce qu’est la dette, le danger… Il lance des grosses banalités : ce ne sont pas les gouvernements qui ont dépensé le pognon mais les Français, les entreprises...

Il indique qu’il y aura dans deux semaines une session extraordinaire du parlement et qu’il engagera la responsabilité du gouvernement sur la base d’un discours de politique générale afin qu’on se mette d’accord sur l’urgence et tout ça mais que les mesures seront discutées après… Il dit bien que tout ce qui a été proposé est discutable et amendable.

On se demande alors pourquoi il a pissé dans un violon en annonçant des mesures en juillet, comme s’il voulait repartir maintenant d’une page blanche. En gros, il nous accuse d’être des abrutis qui n’admettent pas la gravité de la situation.

 

On va tout de même lui rappeler que ce sont bien les gouvernements successifs qui ont pris des mauvaises décisions qui expliquant la situation, notamment les premières prises après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée avec tout ce qui a été fait au nom du ruissellement, la flattax, la suppression de l’ISF… Il ferait mieux d’ouvrir le sujet plutôt que d’annoncer que ce qui a dit sera ce qui sera fait même s’il faut discuter chacune des mesures… Il pourrait aussi ouvrir le dossier de l’aide aux entreprises (bon dieu, on cherche 40 milliards et il y a 211 milliards d’aide, il ne s’agit pas de tout sucrer ! Qu’est ce qu’il nous parle d’additionner les carottes et les sèche-cheveux ?).

 

C’est quoi cette idée d’engager la responsabilité du gouvernement uniquement pour que l’on dise « oui monsieur la situation est grave » sans que l’on réfléchisse à la grande ligne des mesures à prendre ?

C’est du foutage de gueule, non ?

 

Je n’aurai donc qu’un mot : je vais aller au bistro et on verra plus tard.

21 août 2025

Mélenchon, mon canard en Ukraine



Dans mon dernier billet, je disais qu'il me fallait parler de Mélenchon et de l'Ukraine mais le Canard enchaîné m'a devancé. Ca me fera ça de moins à faire d'autant qu'ils sont bien plus forts que moi pour raconter ces choses, même s'ils ne parlent pas de bière, de bites et de nichons.


A part ça, au sujet de Gaza, j'ai arrêté de suivre l'actualité, hier, alors qu'un accord de cessez-le-feu était en cours d'étude mais j'ai repris, ce matin, en apprenant matin qu'un largee offensive est lancée par Tsahal "pour libérer les otages et détruire le Hamas". Par ailleurs, le plan d'occupation de la Cisjordanie a été accepté. 


Pas par moi.


J'espère qu'ils ont imprimé leur plan de paix sur du papier suffisamment souple pour qu'il puisse servir à se torcher les fesses.




20 août 2025

Débranchez Méluche !


 

Un rapide complément à mon billet d’hier au sujet de Jean-Luc Mélenchon : ces dernières semaines, différentes vidéos de lui ont circulé sur le net, datant d’une époque où il était bien républicain et luttait contre l’islam politique et le port du voile.

Depuis, pas opportunisme ou électoralisme, je pense, il s’est mis à défendre les musulmans. Hier soir, je suis tombé sur une autre vidéo où il justifiait son changement de position. Vous n’aurez pas de lien pour vérifier : je n’ai pas à diffuser sa propagande. Il était interviewé par un jeune type (un youtuber ?) et expliquait que, depuis cette époque, les paroles de politiciens notamment de droite contre les musulmans et le voile s’était multipliés et que la stigmatisation était manifeste.

 

Je tiens à lui rappeler que « depuis cette époque », on a eu une vague d’attentats islamistes sur le territoire national, que les problèmes liés au voile ont commencé bien avant (la loi pour l’interdire à l’université date de 2004, les polémiques sur le burqini de la présidence Sarkozy…). Il n’y a absolument pas d’augmentation sauf il y a quelques mois (bien après sa plongée dans le musulmanisme), suite aux propos de dirigeants politiques du centre et de droite à propos de l’obligation qu’avaient des mineurs de moins de quinze ans de porter le voile.

Il manque totalement objectivité. C’est affligeant.

 


A un moment où le journaliste en culote courte l’interrogeait sur l’islamophobie, il a parlé de judéophobie, comme s’il voulait nous démontrer que l’islamophobie était au même niveau que la judéophobie ce en quoi il a parfaitement raison mais ne cherche qu’à noyer le poisson. Genre : « tout le monde devrait lutter contre l’islamophobie comme la judéophobie » !

Sauf que la judéophobie est bien plus présente en France et dans le monde (voir la copie du tweet de Rima Hassan où elle dénonce un juif mais voir aussi l’olivier à la mémoire d’Ilian Halimi abattu cette semaine).

Récemment, il parlait du nombre important d’actes islamophobes en France : il devrait se renseigner Depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, les actes antisémites connaissent une hausse exponentielle. En 2023, 1 676 faits antisémites ont été recensés, ce qui correspond à une augmentation de +280% par rapport à l’année 2022. En 2024, 1 570 faits antisémites ont été signalés. Une large majorité d’entre eux constituent des atteintes directes aux personnes. Les actes antisémites représentent 62% de l’ensemble des faits antireligieux (31% de faits anti-chrétiens et 7% de faits anti-musulmans). Les actes dirigés contre les lieux de culte et cimetières israélites sont également en augmentation de 11%. »).

 

Je conseille donc à ses partisans de la débrancher et de construire une gauche qui soit à gauche. Et de lire ce qu'il a récemment écrit à propos de l'Ukraine et des réponses qui lui ont été faites.

 

19 août 2025

Le dernier combat de Méluche

 


La presse parle beaucoup des nouvelles orientations de LFI, ce matin. Ils récupèrent ouvertement le mouvement lancé dans les réseaux sociaux pour le blocage de la France le 10 septembre et ils appellent à une motion de censure le plus rapidement possible.

Ce matin, Jean-Luc Mélenchon a partagé sur sa page Facebook une infographie avec le texte : « Nous ne sommes ni de droite ni, de gauche… 10 septembre. Nous sommes d’en bas et nous venons chercher ceux d’en haut !!! ».

Que ces braves gens ne soient plus de gauche, cela fait quelques temps que je le dis. Mais si c’est le chef qui le braille, ça a plus de force ! Toujours est-il qu’ils lancent un appel « le peuple contre les élites ». Ils sombrent maintenant dans le plus vil populisme, ratissant ouvertement sur les terres du Rassemblement National. 

Qu’ils se débrouillent ! Ils cherchent le chaos pour tenter d’avoir le pouvoir mais vont simplement donner ce dernier à l’extrême droite.

Ils sont misérables.

 


Cela étant, ils font bien ce qu’ils veulent mais je vais donner quelques conseils au Parti Socialiste qu’on sent bien tenté de rejoindre le mouvement tant ils ont peur de se retrouver isolé pour les municipales voire des législatives anticipées.

 

Conseil 1 : votre congrès a clairement indiqué qu’il fallait laisser tomber les rapprochements avec LFI. Le PS disparaitra plus facilement s’il se noie dans les âneries insoumises que s’il s’isole. En outre, Méluche n’est pas éternel et quand LFI n’aura plus de leader, ces ânes sombreront tous seuls.

Conseil 2 : Macron est occupé sur la scène internationale, navigant entre l’Ukraine et la Palestine, louvoyant de Trump à Poutine avec un tour vers Zelensky et un autre vers Netanyahou. Il ne sera pas affecté par une nouvelle crise dans nos propres frontières. Au contraire, si c’est le bordel, il apparaitra comme une sorte de sauveur. Nous ne sommes plus à l’époque des Gilets jaunes quand c’est bien lui qui dictait la politique du gouvernement.

Conseil 3 : les Français n’ont plus trop d’espoir pour la France et sont déprimés par les propositions de Bayrou mais cela ne veut pas dire qu’ils souhaitent le chao ni même un changement de gouvernement. Ils attendent les prochaines échéances électorales nationales. Le PS doit se montrer contre le chao et préparer ces échéances.

Conseil 4 : nous sommes encore en été, Mélenchon peut toujours brailler pour dire qu’il veut une réouverture de la session parlementaires le plus vite possible, il n’est plus élu et n’a pas son mot à dire. Ne le laisser pas devenir chef de la majorité, il n’en a aucune légimité.

Conseil 5 : on ne sait pas ce que donneront les négociations au sujet du budget et quand François Bayrou sera acculé (toi-même !), il lâchera du lest et le PS peut montrer une influence.

Conseil 6 : si Bayrou recule un peu, par exemple si les parlementaires corrigent son projet de budget, avec la participation des syndicats, voter une censure n’aurait plus de sens et annoncer maintenant « qu’on » va le faire ôterait la possibilité de se dédire. Alors qu’en annonçant rien, on conserve une marge de négociation et la possibilité de changer d’avis.

 

A vous de jouer, les gars, mais il en va tout de même de l’avenir de notre République, de notre Nation. Sans compter que l’apéro est encore dans deux heures.

Au fond, si Mélenchon est « ni de gauche ni de droite », il est macroniste. Foutons-nous de sa gueule et faudrait pas vieillir.

16 août 2025

Des mots pour un conflit


 

Comme je le disais récemment, le principal feuilleton de l’été tourne autour du conflit israélo-palestinien, du moins pour ce qui concerne la politique intérieure française et les allégations de tout un chacun dans les réseaux sociaux. On se plait à imaginer des solutions (la reconnaissance du deuxième Etat, une intervention de l’ONU…) mais on finit toujours par se rendre compte qu’aucune solution valable n’existe.

Au fond, il faudrait que le peuple gazaoui vive en sécurité et en liberté (et en bouffant…) et que la « menace islamiste » (principalement pour Israël mais pas que) disparaisse. Je n’ai pas les clés. Mon confrères T0pol en fait un billet de blog et il l’appelle « le nœud gordien ». Il est comme moi, en fait, à savoir tout au plus « pensif », mais va plus loin dans la critique d’Israël (dans mes billets de blogs, je ne parle pas assez de leurs projets pour Gaza).

 

En y réfléchissant, je me rends compte que dans nos élucubrations métropolitaines, on emploie beaucoup de mots en tordant un peu les définitions. Reprenons-les ! On peut négocier la signification des mots et, sur certains, vous pourrez trouver que j’en fais trop (ou au contraire que je pourrais approfondir) mais c’est bien le cumul d’usages inapproprié qui est dérangeant.

 


Terrorisme

Au lendemain des attentats du 7 octobre, nos bisbilles franchouillardes ont commencé avec le refus par LFI de qualifier de les qualifier de terroristes. Ils ont prétexté qu’utiliser crime de guerre ou crime contre l’humanité était plus exacte car revenait à une définition précise dans le droit international.

Pourtant…

Définition terrorisme selon le Larousse : « Ensemble d'actes de violence (attentats, prises d'otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d'insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l'égard d'une communauté, d'un pays, d'un système. »

Nous sommes évidemment en plein dedans et LFI a fait une connerie. C’est indubitable : ils pouvaient qualifier les événements du 7 octobres d’actes terroristes. Je reviens dessus aujourd’hui car je suis tombé sur un récent discours de Mélenchon où il expliquait qu’on avait forcé tout le monde a parlé de terrorisme…

Or, il ne fait que minimiser…

 


Génocide

C’est le mot fétiche chez les défenseurs des gazaouis : ils sont victimes de génocide.

Définition selon Le Robert, cette fois : « Destruction méthodique d'un groupe humain. » Pour l’instant, on est à 60 000 morts sur 2 millions de personnes en près de deux ans… On ne peut pas parler de « destruction méthodique » (ou alors, la méthode est mauvaise : il faudrait 70 ans).

Je ne veux surtout pas négocier (et évidemment plaisanter) mais les « partisans » devraient être prudent dans l’usage des mots car ils en sont exaspérants. Seuls les historiens et les instances internationales pourront utiliser ce mot (pour lors, elles n’ont parlé que de « risque de génocide ».

La qualification de « génocide » est pourtant très répandue et je ne veux pas aller à contre-courant mais nos protestataires font l’erreur d’ignorer d’autres génocides en cours et de comparer une situation à des vrais génocides de notre histoire. Les nazis, eux, étaient méthodiques…

On peut se demander pourquoi notre gogoche ne parle de génocide que pour qualifier les actions de l’Etat d’Israël.

 

Antisionisme

 

Il y a peut-être une dizaine d’années, on se disait que l’antisionisme était l’opposition à l’extension d’Israël via « la colonisation ». Certains se sont alors dit antisionistes et, dans le camp opposé, on a dit que ceux qui se prétendaient antisionistes sont en fait antisémites. L’antisionisme était donc un cache-sexe.

Le Petit Robert n’y va pas par quatre chemins et dit bien que l’antisionisme est l’hostilité contre l’Etat d’Israël. C’est donc l’hostilité contre le seul Etat juif au monde. Existe-t-il un mot couramment utilisé pour appeler l’hostilité envers un autre Etat ?

Je ne suis pas bégueule : je suis un pur laïcard et je n’aime pas les relations entre un pays et une religion. Ce n’est pas pour autant que je n’aime pas les Iles Britanniques et les anglicans. Je n’ai rien contre l’Etat d’Israël tant qu’ils ne font rien contre les populations non juives. On connait les conditions de création de cet Etat, après la guerre. Cela n’empêche pas que l’on puisse être contre l’existence d’un Etat juif et on trouve même des juifs antisionistes, au fond.

Mais tout de même…

Ceux qui se présentent comme antisionistes devraient remplacer ce mot par la définition du Petit Robert quand ils l’utilisent.

On verra donc qu’ils sont souvent simplement antisémites.

 


Facho

 

C’est maintenant une pratique courante dans les milieux de gauche, on traite de fachos tous ceux avec qui on n’est pas d’accord. Par exemple, si je dis que les événements actuels débutés le 7 octobre 2023 ont commencé à cause des attentats terroristes du Hamas le 7 octobre en question, je risque bien d’être traité de facho par ceux qui voudraient démontrer les maux de l’Etat d’Israël.

C’est fâcheux, ce facho.

Facho est évidemment le diminutif de fasciste. Que nous dit le Larousse à propos du fascisme ? Il y a trois définitions, les deux premières font référence à l’Italie des mauvaises années et la troisième est : « Attitude autoritaire, arbitraire, violente et dictatoriale imposée par quelqu'un à un groupe quelconque, à son entourage. »

Admettez tout de même que, employé par un fanatique de Jean-Luc Mélenchon, ce mot puisse générer une belle crise de rire…

 

Il est fâcheux, disais-je, parce qu’à force de traiter tout le monde de facho, on finit par s’en foutre. On banalise le fascisme et comme on l’assimile à l’extrême-droite, on finit par confirmer aux braves gens qu’ils ont eu raison de choisir ce camp.

Il est fâcheux parce qu’il est là pour museler l’opposition qui ne veut pas se faire insulter mais il empêche aussi les partisans de réfléchir car ils prennent pour argent comptant le fait  que tel ou tel truc est facho, donc proche de l’extrême-droite et il n’y a plus aucune réflexion.

Par exemple, moi qui fus membre du Printemps Républicain (jusqu’au jour où il a commencé à soutenir Emmanuel Macron, en gros) et en reste très proches, j’en ai pris plein la gueule. Combien de types ont traité le Printemps Républicain de fasciste sans savoir ce que c’est ?

 


Islamogauchiste

 

Selon Wikipédia : « un néologisme désignant une proximité supposée entre des idéologies, personnalités ou partis de gauche et les milieux musulmans, voire islamistes. » L’encyclopédie en ligne ajoute : « En France, il est popularisé notamment par l'extrême droite. »

C’est un mot que je n’utilise pas beaucoup ne voulant pas prêter à confusion. Il n’empêche que des milieux de gauche font bien du gringue aux électeurs de confusion musulmane à des fins électorales et ouvrent donc parfois la porte à des idéologues islamistes.

Je me marre franchement quand je vois des types de gauche protester quand on les qualifie d’islamogauchistes…

 

Islamisme

 

« L'islamisme est une doctrine prônant l'islam comme une idéologie politique. Elle consiste à mobiliser les musulmans autour d’un projet socio-politique fondé sur les normes et les lois religieuses (charia). Il s'agit du synonyme religieux de l'islam politique. Les adeptes de l'islamisme sont appelés les islamistes. » C’est toujours Wikipedia qui le dit (le Petit Robert a une définition proche).

Au fond, on ne peut qu’être d’accord avec cette définition et, au moins quand on n’est pas « musulman non laïque », on ne peut que l’être, aussi, sur la nécessité de lutter contre.

Mais, si on dit qu’on veut lutter contre l’islamisme, on trouvera toujours des zozos à gauche qui vont dire qu’on lutte contre l’islam ou contre les musulmans alors que cela n’a strictement rien à voir.

 


Ainsi, on trouve des tarés qui se prétendent de gauche et qui nient l’existence d’organisations islamistes, à savoir prônant l’islam comme une idéologie politique. Ils vont par exemple rigoler quand on leur dit que la présence des Frères Musulmans, en France, représente un danger alors même que des pays musulmans (ou qui ont l’islam comme religion majoritaire) ont interdits les Frères Musulmans.

C’est un peu comme le Hamas que certains voient uniquement comme une organisation politique qui « dirige » Gaza. C’est pourtant bien une organisation islamiste, une branche des frères musulmans, qualifiée de terroristes par de nombreux Etat et prônant la destruction de celui d’Israël. Il donc nécessaire de lutter contre.

 

Toujours est-il que l’islamisme n’est pas l’équivalent pour l’islam de ce qu’est le catholicisme pour la religion catholique… Et il faut arrêter de déconner. Le catholicisme est l’équivalent de l’islam (pour une autre religion…). L’équivalent d’islamisme dans la religion papale est l’intégrisme. Cette fois, c’est Wikipédia qui fait fort (contrairement à d’autres dictionnaires) vu qu’il réserve l’intégrisme au catholicisme.

 


Des mots pour des pays

 

On pourrait faire des tartines pour définir ce que sont « Israël » et « Palestine », d’origine de ces mots, l’évolution dans l’histoire… mais je voudrais revenir sur un détail. A l’origine, la Palestine était une région du monde, pas clairement définie et qu’on appelle parfois « la terre d’Israël ». La Palestine après quelques milliers d’années d’histoire est devenue un protectorat anglais qui a été séparé « en deux » après la guerre dans les circonstances que l’on connait. Une partie est devenue « l’état d’Israël » et une partie plus petite, divisée en trois secteurs, que l’on appelle « l’Etat de Palestine » mais qui n’est qu’un « procto-Etat » (ce n’est pas moi qui le dis) au sens de l’ONU.

Je fais ce raccourci car on trouve plein de zozos sur internet qui refont l’histoire sans avoir la moindre culture ! En particulier, on en trouve qui expliquent que la Palestine existait en tant qu’Etat bien avant Israël alors que ce n’est qu’un Etat (oups ! Un procto Etat) que depuis quelques décennies alors qu’Israël a existé sous la forme de royaume. Il y a trois mille ans.

J’ai tendance à me foutre un peu de tout ça (les populations vont et viennent…) et je n’ai pas spécialement de culture mais mentir sur l’histoire pour justifier des positions politiques est une abomination.

 

Islamophobe

 

Le petit Robert nous dit que qu’un islamophobe est un type hostile à l’islam et aux musulmans. Il n’y a pas besoin d’un dictionnaire pour cela, encore que je me demande comme, dans plusieurs cas, le « suffixe phobe » est devenu la marque d’une hostilité plus que d’une crainte.

Au fond, ce n’est pas parce que j’ai la phobie des abeilles que mes marques d’hostilité dépassent le stade « d’insulter leur mère » quand elles s’approchent de mon verre de bière.

Toujours est-il que même dans sa définition moderniste l’islamophobie est une hostilité envers une religion et pas ses pratiquants et il n’est pas inutile de rappeler qu’il n’est ni interdit ni immoral de critiquer une religion et que le droit au blasphème existe.

C’est une insulte assez facile pour obliger les gens qui craignent l’expansion de l’islam à fermer leurs gueules… Et de la part de locdus de personnes qui passent une partie de leurs vies à critiquer les juifs et les cathos, c’est tout de même assez drôle.

 

Je suis désolé, je suis carrément hostile à l’islam politique mais je n’ai strictement rien contre les musulmans en général, sauf bien sûr ce qui cautionnent cet islam politique.

 


De la propagande sioniste à la croisière s’amuse

 

A ce stade, il n’y a pas besoin de dictionnaire mais l’autre jour, je suis tombé sur une vidéo avec Méluche qui s’énervait en expliquant que, quand on disait « la croisière s’amuse » pour qualifier l’épopée du Madleen (voire de son successeur mais on n’en est un peu branlés, tout de même). Je suis désolé, Jean-Luc, mais les première images relayées par « la propagande LFI » était bien celles de selfie pris sur un bateau par des jeunes filles enjouées ! Et je n’ai pas besoin d’un ministère de l’information Israélien pour faire le rapprochement avec la série qui a fait le bonheur de nos jeunes années.

Il n’y a aucune propagande.

La seule propagande est de dire que l’épopée allait briser le blocus. Tu parles ! En livrant trois paquets de farine et un pack de bières… Et surtout d’expliquer que les jeunes femmes se sont mises en danger et ont été maltraitées par les militaires israéliens. C’est faux : elles ne risquaient strictement rien (tu penses bien que « les militaires sionistes » n’allaient pas faire du mal à des pauvres jeunes femmes représentant des partis politiques étrangers) et les seules maltraitances étaient principalement du niveau du bus qui les conduisait à l’aéroport pour les expatrier.

Je rappelle que je ne parle pas du fond, ici, mais uniquement de propagande.

 

Dans cette propagande, on nous parle beaucoup d’apartheid, par exemple, et j’aurais pu en faire une section entière mais il faut rappeler qu’il y a deux millions de musulmans en Israël et qu’ils ont les mêmes droits que tous et que les seuls juifs encore présents à Gaza sont des otages.

 

Dans les discussions dans les réseaux sociaux, on nous demande souvent d’arrêter de relayer la propagande de l’Etat israélien. Il n’est pas inutile de rappeler que les informations en provenance de Gaza proviennent surtout directement du Hamas ou de journalistes d’Al Jazeera, chaine interdite dans plusieurs pays « du monde arabe ». Il n’est pas inutile de rappeler que cette chaîne « est réputée proche de mouvements islamistes comme les frères musulmans ou le Hamas. » (d’ailleurs, la presse et les militants ont fait la une sur des journalistes assassinés récemment mais on trouve assez de photos qui montre au minimum leurs accointances avec le Hamas).

Parmi les sources d’informations, il y a des organisations humanitaires « filiales » de l’ONU es proches du Hamas (encore lui !) et les grandes ONG qui communiquent sur la famine ont surtout les informations en interne et ne sont par ailleurs pas tendre avec le Hamas.

 


Il ne serait pas inutile que certains prennent des précautions avant de nous accuser systématiquement de relayer la propagande d’un pays… même si je reconnais que je n’ai pas plus d’informations que les autres et qu’une partie d’entre elles viennent de I24NEWS qui n’est pas spécialement neutre…

 

On ne va pas tarder à nous chauffer les oreilles avec une nouvelle flottille pour Gaza. J’espère que les gentils militants insoumis qui nous en parlerons n’omettront pas de rappeler, par exemple, qu’un des principaux organisateurs est un activiste palestinien et pas une gentille écologiste à couette des pays nordiques.

 

Ce ne sont que des mots

 

Je rappelle que je ne veux pas, ici, juger sur le fond. Ce que connaissent les Palestiniens est une abomination tout comme les projets ignobles de l’extrême-droite de la Knesset pour Gaza. Il faut mettre fin à tout ça.

Et combattre toutes les organisations politiques liées à des religions ce que ne devraient pas oublier les militants de la gauche française.


Ce billet est trop long. Je vais l'illustrer avec des photos de bonnes femmes voilées pour l'égayer.