En salle

07 août 2025

L'écologie à la une

 


On a appris hier que Vladimir Poutine avait signé un décret autorisant son pays à augmenter prodigieusement l’émission de gaz à effet de serre. On ne va pas stigmatiser les Russes pour autant : on sait que les autres grandes puissances économiques, comme la Chine ou les USA, s’assoient allègrement sur le réchauffement climatique.

On pourrait larmoyer ou crier au scandale mais cela ne changerait strictement rien.

Aujourd’hui, c’est un autre sujet majeur lié à l’environnement qui fait l’objet de nombreux articles dans la presse en ligne : l’augmentation de la production de plastiques et l’espèce de convention mondiale pour lutter contre. C’est un danger majeur : une grande partie des plastiques finissent dans l’océan et des petites particules sont présentes un peu partout.

Evidemment, Reporterre et Mediapart critiquent la présence des lobbies aux négociations (et je ne nie pas le problème qu’ils soulignent) ce qui ne sert strictement à rien, voire est contreproductif puisque cela décrédibilise les actions internationales.

 


C’est au moins la troisième fois en un mois que je fais un billet de blog pour critiquer les actions des défenseurs de l’environnement en France parce que la lutte est mal engagée.

J’avais commencé avec mon point de vue au sujet de la pétition contre la loi Duplomb. D’une part, elle n’aboutira qu’à un débat stérile à la chambre. D’autre part, sa promotion a été faite à partir de mensonges. Nous sommes toujours au cœur de l’actualité car le Conseil Constitutionnel doit prendre sa décision aujourd’hui et on lit un peu de tout dans la presse. Médiapart, toujours lui, parle de positions « antiscience » au sommet de l’Etat (cherchez « Duplomb », dans Google News : on est gâtés ce matin).

Pourtant (si on remonte quelques jours), on voit dans la presse que les scientifiques sont également opposés à la pétition. Ils ont d’ailleurs faits une tribune. Après avoir rappelé la légitimité des inquiétudes, ils ajoutent : « Et pourtant, nous ne signerons aucune de ces pétitions. Non par désintérêt pour ces enjeux : bien au contraire ! Mais parce que ces textes, l'un sans aucune argumentation scientifique, l'autre truffé d'inexactitudes, simplifient à l'extrême un débat complexe, détournent les faits scientifiques et instrumentalisent des peurs profondes, notamment autour du cancer ou du développement des enfants. » « La loi, adoptée début juillet, prévoit une utilisation strictement limitée dans le temps (3 ans) et dans l'espace (moins de 2 % des surfaces agricoles), ciblée sur certaines cultures comme la betterave ou le noisetier, pour lesquelles il n'existe à ce jour aucune alternative réellement efficace. Cette dérogation encadrée respecte rigoureusement les conditions du principe de précaution, tel que défini à l'article 5 de la Charte de l'environnement, intégrée à notre Constitution. Ce principe précise que l'absence de certitudes scientifiques ne doit pas retarder l'adoption de mesures de protection en cas de risque de dommages graves et irréversibles, à condition que ces mesures soient proportionnées, provisoires et soumises à réévaluation. C'est précisément ce qu'applique ici la loi Duplomb. »


 

C’est absolument désolant de voir la presse, maintenant, sembler faire pression sur le Conseil Constitutionnel. Entre nous, on appelle ça du lobbying mais ce méchant mot est appliqué uniquement pour qualifier ceux qui défendent une thèse opposée à la nôtre.

On verra bien la décision qu’il prendra et soyez assurés que je n’ai rien à citer des betteraves et des noisettes. A ceci près qu’on va continuer à bouffer mais que ces saloperies viendront d’autres pays et que nos braves paysans n’auront plus qu’à produire autre chose, comme du maïs qui oblige à faire d’autres cochonneries comme des bassines pour faire des réserves d’eau. D’un autre côté, le maïs sert aussi à la production de plastiques biodégradables. On va réussir à boucler la boucle grâce à mes raccourcis tendancieux.

 


Revenons à nos moutons !

 

Pensez-vous réellement que les efforts que l’on fait pour acheter des voitures électriques et utiliser des sacs en toile de jute chez Leclerc contribuent à la défense de l’environnement plus que de baisser d’un demi-pourcent l’augmentation mondiale annuelle des produits qui détruisent l’environnement ?

Je ne nie pas que les petits ruisseaux font des grandes rivières… Les démarches de communication ont sûrement des effets positifs. Mais également d’autres effets : perdre toute crédibilité auprès des électeurs qui savent bien que ce n’est pas nous qui produisons du CO2 et du plastique en quantité dramatique… et garantir que des progressistes ne reviendront jamais au pouvoir.

 

Il faudrait changer la politique menée par le monde entier et, pour y arriver, il n’y qu’une seule solution : renforcer le poids de l’Europe, d’une part, pour que nos « partenaires internes » adoptent progressivement des normes utiles et, d’autre part, pour pouvoir peser sur le commerce international, pour éviter que les Chinois, les Russes ou les Américains ne remplacent notre présence dans d’autres pays…

Or, toutes les forces politiques, en France, luttent de plus en plus contre l’Europe (pas nécessairement à tort vu qu’elle fait de belles conneries, raison de plus pour la réorienter), parlant d’un souverainisme ou d’un patriotisme économique.

 

Cela étant, je ne suis pas Don Quichotte : tout ce que je peux faire est de me foutre de la gueule des écolos antiscience qui pissent dans des violons.

3 commentaires:

  1. Pour Reporterre et Mediapart, même si leurs critiques ne débouchent sur rien, je trouve qu'au moins ils nous informent. C'est leur rôle. Et les gouvernants doivent défendre nos intérêts. Ce qu'ils ne font pas toujours.
    La loi Duplomb aurait dû donner lieu à un débat AVANT le vote. Pas après, et en plus sans vote. Donner l'impression de céder un lobby en douce, puis d'amuser la galerie en courant après une simple (grosse) pétition.
    Je suis sensible à cette tribune, mais ce qui m'intéresse toujours, c'est la position de la communauté scientifique, et pas celle de deux spécialistes (évidemment nettement plus compétents que moi), mais dont on ne connaît pas le "pédigré". Certains sont très sensibles aux fameux lobbies, ou à une frustration de ne pas être mis en avant.
    On l'a vu pendant le Covid. Et pendant 2 ou 3 semaines, j'ai même été impressionné par un toubib à cheveux longs.
    Bref je me fie à la communauté scientifique, et chacun doit occuper sa place, et toute sa place. Voilà pourquoi je n'ai pas trop confiance nos représentants. Et si j'ai signé cette pétition, ce n'est pas pour "remettre les choses à l'endroit". C'est juste pour dire qu'il y a eu un problème.
    Vous parlez du maïs, mais pour ce que j'en ai compris, les betteraves permettent de produire de l'"éco" carburant. Bien subventionné. Les terres agricoles pourraient peut-être être mieux utilisées.
    Pour la suite et le passage sur les "petits ruisseaux", je suis 100% d'accord. Cette communication me soule. C'est bien par les états, a fortiori l'Europe, et les politiques publiques que nous pouvons vraiment influer sur les choses selon moi.
    Marc

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    1. C'est bien parce que je suis pour la science que cette pétition m'a énervé. L'avis des scientifiques a bien été pris en compte par ceux qui ont voté pour le texte et ça me fait mal de constater que c'est le côté opposé au mien qui l'a fait alors que le mien n'a fait que de l'obstruction parlementaire pour qu'il n'y ait pas de débat.

      C'est d'ailleurs le cas sur un tas de sujet : la gauche gueule parce qu'il n'y a pas eu de débat parlementaire alors que c'est elle qui a présenté des motions de rejets adoptés à cause de l'absentéïsme de certains ou du RN pour "rigoler" ou parce qu'ils ont fait de l'obstruction parlemenaire.

      L'avis des scientifiques a été pris en compte via le processus normale, à savoir par l'intermédiaire de l'agence de l'Etat dont c'est le job. Et même la Ligue Contre le Cancer, qui soutenait la pétition a dit : il n'y a pas d'indication que le machin soit cancérigène mais il y a des risques.

      La loi a été votée et le processus suit son cour : le CC va vérifier que le principe de précaution a bien été appliqué (ou pas), que les scientifiques ont bien été consultés...

      Ce ne sont pas les élus qui ont voté le texte qui ont donné le sentiment d'avoir cédé aux lobbies mais les forces de gauche qui ont dit comme souvent "ils ont cédé aux lobbies". C'était l'argument principal des antivaccins, pendant le Covid.

      Pour les betteraves, je ne sais pas (enfin si, j'ai vérifié sur internet, tu as raison) mais je voulais faire une espèce de vanne pour faire un lien avec les fameuses bassines, c'est pour ça que je n'ai parlé que du maïs.

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  2. Je fais du hors sujet par rapport à mon billet mais j’ai un nouveau troll, depuis hier soir, qui trépigne en expliquant pourquoi j’ai tort et en essayant de me persuader que je suis un con. C’est d’ailleurs bien la preuve que c’est un con (qui a déjà réussi à convaincre quelqu’un que c’est un con ? C’est le grand bonheur des cons, d’ailleurs : ils ne savent pas qu’ils sont cons. Au moins, les gens bourrés savent qu’ils sont bourrés, même s’ils le nient).

    J’avais arrêté de le lire ce que je lui ai dit mais il a dit que je mentais. Il fait erreur : je ne vais pas me faire chier à lire une tartine insultante pendant mes heures de loisirs.

    Mais si je fais un commentaire, ce matin, c’est parce qu’il a commenté ce billet et je trouve délirant comment des abrutis arrivent à ne pas lire des textes avant de les commenter et à déformer des informations pour les traduire comme cela les arrange. En l’occurrence, il m’expliquait que je mentais quand je disais que les Chinois s’assoient sur l’émission de gaz à effet de serre (ils font effectivement quelques efforts et leur production a vaguement baissé depuis un an). Il n’empêche qu’ils sont largement les premiers producteurs mondiaux et que si je parle de la Chine, c’est uniquement pour rappeler que les efforts que l’on peut faire sont dérisoires en France par rapport aux grandes puissances de ce monde…
    Après, il expliquait que tous mes arguments sont mensongers.
    Or je ne fais :
    1. que publier un extrait d’une tribune de cancérologues qui explique que c’est une aberration de ne pas faire confiance à la science et de préférer faire parler les émotions à travers des sondages. Mon lascar me fait penser aux antivaccins pendant le Covid.
    2. Que rappeler que les défenseurs de l’environnement n’ont pas de succès dans les urnes à un niveau national depuis longtemps. Plutôt qu’appuyer sur l’idéologie, ils feraient mieux de réfléchir aux solutions pour gagner ce qui leur permettrait de mettre en application ce qu’ils préconisent
    3. Que sauver la planète ne pourra que passer par le renforcement d’une puissance (l’UE) qui pourra lutter contre les autres.

    Il y a tout de même de ces abrutis.

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