En salle

13 août 2025

Travailler deux jours de plus pour comprendre l'économie !

 


Nous sommes gâtés : il y a plusieurs feuilletons de l’été, cette année ! L’été dernier, nous n’avions que la constitution du gouvernement. Cette année, le principal tourne évidemment autour des tergiversations internationales de nos dirigeants et nationales de nos militants, avec, bien sûr, plusieurs saisons de La croisière s’amuse. Mais il y a aussi le plan de François Bayrou pour boucher 40 milliards de déficit !

Il n’a pas vu qu’on pourrait sûrement en prendre une partie au sein des 211 milliards d’aides aux entreprises, notamment le pognon qui finit plus ou moins directement dans les poches des actionnaires ! Rassurez-vous, je ne suis pas devenu gauchiste ! Je ne pleure pas sur les 211 milliards, je me dis simplement que les contrôles devraient être augmentés, que les dons sans compensation garantie pourraient être un tantinet sucrés et qu’on arriverait bien à faire la rue Michel pour le résident matignonesque…

 

Depuis hier ou avant-hier, on nous parle beaucoup des deux jours fériés supprimés puisque le petit gros de la rue de Varenne a dit aux partenaires sociaux : vous allez négocier la suppression mais vous allez la faire. Je me demande bien ce qu’il y a à faire. C’est Nicolas Sarkozy qui était assez fort pour rassembler les gens pour leur dire à quoi devaient aboutir les négociations.

On en sait un peu plus. Le béat Béarnais veut que l’on travaille deux jours de plus (un peu moins vu qu’il n’y a tout de même deux chances sur 7 pour que le 8 mai tombe un week-end, c’est mon côté optimiste, même si je m’en fous, je serai bientôt à la retraite). En contrepartie, nous ne serions payés plus par nos chers employeurs mais ces derniers devraient verser des sous à l’Etat.

On nous dit que l’activité supplémentaire menées par les entreprises pendant ces deux jours permettra d’augmenter leur chiffre d’affaire et qu’ils pourront payer en souriant. Vous me connaissez, je ne suis pas un grand fan des machins de la politique de l’offre ou de la demande mais, tout de même…

Petit 1 : je ne vois pas comment le chiffre d’affaires des entreprises pourrait augmenter si nous n’avons pas plus de pognon à dépenser.

Petit 2 : à mon avis, puisque les salariés pourront bosser environ 1% de plus gratuitement (deux jours sur un peu plus de deux cents), toutes les grosses entreprises s’empresseront de diminuer le nombre d’employés de 1% si le chiffre supplémentaire « promis » n’est pas atteint. C’est mathématique, outre ma rengaine habituelle : cela ne sert à rien de travailler individuellement plus tant qu’il y a beaucoup de demandeurs d’emplois.

 


J’étais donc en colère contre ces clowns de droite qui nous ressortent des mesures avec lesquelles on a déjà été baisés, en écoutant un député LFI (Antoine Léaument, je crois) faire un discours dans TikTok, je suis devenu profondément désolé de voir que mes amis de gauche étaient toujours nuls en économie. Le lascar disait que déficit serait inférieur à 3% si on n’avait pas accordé des aides aux entreprises sous différentes formes, depuis 2014.

Le problème est que c’est faux (et ce qui me dérange le plus, c’est que c’est facile à vérifier avec Google) : les déficits n’augmentent que depuis 2018, pour les premiers budgets d’Emmanuel Macron soutenu par l’andouille paloise avec la flattax, la suppression de l’ISF…

Les aides du temps de François Hollande n’avaient rien à voir avec la diminution des recettes de l’Etat voulue par Macron (il penser créer « le ruissellement », ce pauvre garçon) mais ont permis aux entreprises françaises de se relancer. Elles ont certes augmenté les dividendes mais pendant cette période bénie, le chômage a baissé, tout comme, pour ce qui nous concerne, le déficit des comptes publics.

J’engage les oppositions de gauche à Macron qui en profitent pour taper sur Hollande, le dernier type à avoir fait gagner la gauche au niveau national, à utiliser Google Images et à rechercher : « déficit des comptes publics ».

 

Tant de nullité est navrante. Qu’il tape sur les mesures d’Hollande, à la limite, je pourrais comprendre et serais prêt à argumenter mais le lascar de LFI ne connait même pas les vrais chiffres de l’économie et confond aide aux entreprises et baisse des impôts pour les plus aisés.

C’est à pleurer.

 

Cela étant, l’entourage de Macron dit que les deux jours travaillés en plus vont permettre à l’Etat de faire 4 milliards et des brouettes d’économie ! C’est faut : les quatre milliards sont versés par les entreprises et correspondent donc à une augmentation des impôts donc des prélèvements obligatoires.

Ils sont mignons, à droite et à gauche…

2 commentaires:

  1. Brayrou a fini de me décevoir avec ce plan et ces deux jours qui visent a taper sur ceux qui ne peuvent pas bouger , les salariés. Il tape aussi sur le +- 2 millions de gens qui n'ont pas de mutuelle complémentaires (vieux, précaires juste au dessus du seuil cmu) pour faire payer encore un peu plus de leur poche les soins et opérations de santé... et les autres verront leur cotisation augmenter à ce rythme. Après sur la LFI ils tapent sur tout et surtout les socialistes... qui aiment ça , c'est du masochisme politique... et ils pensent qu'en créant de l'emploi public en plus ça ira mieux (les fous). Et l'époque actuelle nous montre les limites de la politique de l'offre : les très grandes entreprises (multinationales).

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    1. Je pense que ces histoires de politique de l’offre ou de la demande sont devenues des conneries (compte tenu, par exemple, de la mondialisation). On ne peut pas faire l’un sans l’autre.

      Pour LFI, qu’ils tapent sur Hollande c’est une connerie mais c’est la routine. Mais qu’un député parlant d’économie ne connaisse pas les « grands chiffres » (évolution des courbes du chômage, de la balance des paiement, du PIB, des déficits…) est surréaliste.

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