En salle

04 septembre 2025

Le 8 octobre en ligne de mire

 


J’aimerais bien avoir un beau prétexte pour ne rien avoir fait dans ce blog depuis quatre jours après avoir été particulièrement productif pendant le mois d’août. Je pourrais expliquer cela par mon retour à Paris après près de cinq semaines en Bretagne dont trois de vacances mais ce n’est pas vraiment ça…

En fait, je crains qu’il y ait une confusion entre la politique que je trouverais bonne le pays, celle que j’aimerais voir appliquer dans nos circonstances, les supputations quant aux scénarios possibles ou probables, mon point de vue sur les prises de positions du PS et de Glucksmann, voire celles de LFI et les espèces de délires qui vont avec comme la possibilité de destituer Emmanuel Macron.

Revenons sur les scénarios : le plus probable est que la confiance ne soit pas accordée à François Bayrou et qu’il soit obligé de démissionner. On peut supposer qu’Emmanuel Macron ne provoquera pas une dissolution (mais l’hypothèse ne doit pas être écartée). Il devrait nommer un premier ministre de gauche ou du « bloc central » qui sera chargé de former un gouvernement et de faire un compromis à propos du budget et qui pourrait tenir jusqu’aux échéances électorales du second trimestre 2017.

On imagine qu’il devrait abandonner l’idée de supprimer deux jours fériés et permettre la création d’un impôt destiné aux plus aisés, comme la taxe Zucman. Il est possible qu’il abandonne une partie des contraintes mises sur les plus démunis comme une espèce d’augmentation de la CSG… mais que le reste soit maintenu.

 


La confusion dont je parlais porte sur le gouvernement « d’union nationale » que j’ai appelé de mes vœux, dans ce blog, mais il s’agit d’un machin qui durerait 18 mois, jusqu’à la prochaine présidentielle et pas d’un système définitif, en espérant que de futures élections parlementaires donnent une majorité à un président. Je préfèrerais évidemment que ce président soit de gauche mais ce n’est pas le sujet en cours. Je souhaite aussi éviter des élections anticipées pour ne pas donner les clés du pays au Rassemblement National.

J’ai également dit dans le blog qu’il me semblerait logique que le premier ministre prochainement nommé soit issu de la gauche. Cela serait plus conforme au résultat des dernières législatives, depuis ces dernières on a eu un premier ministre issu de la gauche, un issu du centre et cela n’a pas fonctionné. Enfin, on ne peut pas faire confiance à des personnalités comme Bayrou qui n’ont pas respecter ses promesses de négociation dans le cadre du « conclave sur les retraites ».

En revanche, j’ai du mal à croire que Macron puisse nommer un type ouvertement à gauche et il est probable qu’il choisira quelqu’un du premier cercle de Renaissance issu de la gauche, tout de même.  Je n’ai pas de nom à vous proposer et je ne crois pas spécialement à ce qu’on peut lire dans la presse.

Elle évoque souvent Sébastien Lecornu et Catherine Vautrin mais il me paraitrait délirant que Macron nomme une personnalité aussi à droite… Cela étant, ce sont les journalistes qui ont des renseignements et des contacts, pas moi.

Ils devraient étudier le cas d’Eric Lombard : il vient de la gauche, est ministre et a un nez rouge et rigole souvent ce qui est un atout. Quand je le vois à la télé, j’ai l’impression d’être en face d’un copain de bistro.

 


Certains, à droite, ont un comportement exemplaire. Je voyais Wauquiez, par exemple, expliquer qu’il ne censurerait pas un gouvernement de gauche parce que le pays a besoin de stabilité. Il a raison.

D’autres, par contre, sont moins raisonnables, surtout parmi les journalistes. On a vu L’Opinion puis Le Figaro et enfin L’Express taper sur les propositions de budget de Raphaël Glucksmann et d’Olivier Faure. Il faut peut-être leur rappeler certaines réalités. Par exemple, il y a une infographie qui tourne dans les réseaux sociaux montrant que les baisses de déficits avaient eu lieu quand la gauche était au pouvoir, sous Jospin et sous Hollande. J’entends bien les objections (il y a la crise des subprimes, nananère puis celle du Covid). Il n’empêche que c’est la réalité.

C’est une peu de la folie cette dénégation. J’entendais même Edouard Philippe (dans un vidéo TikTok sur le compte de son parti vue cette nuit) expliquer que le déficit avait baissé lorsqu’il était à Matignon ce qui est évidemment faux (il a dû supporter le Covid et le « quoi qu’il en coûte »… On ne va pas lui reprocher ce déficit alors pourquoi prétendre qu’il n’existe pas ?).

 


Dans cette droite, il y a toujours une partie qui explique qu’une taxe de type « Zucman » favoriserait la fuite des capitaux. Or, on est dans un pays où les grosses entreprises reversent le plus de dividendes et qu’on a des centaines de millions qui permettent une augmentation de la fortune de 5 à 10%, avec une inflation relativement faible, on ne va pas pleurer pour une taxation de 1%.

Dans la foulée, ils ont du mal à comprendre que les économies du « budget Bayrou » provoqueraient une baisse du pouvoir d’achat des Français donc une espèce de récession. Il semble évident que, s’il faut réduire les déficits pour ne pas exagérément augmenter la dette, il faut y aller par petites touches, qu’il faut trouver le bon équilibre.

 

Ainsi, les grandes tendances portées par les budgets de Faure et de Glucksmann paraissent de moins en moins délirantes aux yeux de beaucoup (même si chaque point, heureusement, mérite discussion).

 


Côté LFI, je note des argumentaires très bien de la part de Manuel Bompard qui arrive à torpiller beaucoup de monde lors des débats. A me faire regretter qu’il n’ait pas choisi le bon parti…

Par contre, la plupart des dirigeants semblent vexés que le PS prenne décidément le parti de l’émancipation et qu’il soit de plus en plus suivi par les partis minoritaires au sein de LFI (voir les efforts de Tondelier, Castets, Ruffin, Autain pour obtenir une union de la gauche hors LFI).

Alors Mélenchon et ses copains ont beau jeu de déclamer qu’ils pourraient diriger le gouvernement sans le PS ce qui n’est sans doute pas faux mais ils auraient dû mal à le faire sans le soutien de « l’électorat historique du centre gauche ».

 

Et je sens, parfois, qu’ils feraient mieux de m’écouter, d’autant qu’on ne bâtit par un compromis en n’écoutant que son nombril.



Edit : en publiant ce billet dans Facebook, je suis tombé sur cette sur cette publication de Mélenchon qui va un peu dans le sens de ce que je raconte dans ce billet.

Je vais lui rappeler que l'engagement pris avec le NFP en 2024 n'est pas de censurer tous les gouvernements et de paralyser le pays pendant trois ans.

Je pourrais ajouter que le NFP est mort et parler en son nom n'est pas très catholique...

Je vais simplement rappeler que ça fait trente ou quarante ans que je passe pour un "social traitre". Alors un peu plus ou peu moins...



N.B. : je n'ai pas évoqué, dans ce blog, la proposition de budget élaboré par Place Public et je n'ai pas vraiment parler du contenu de celle du PS (je me suis contenté de souligné son existence et la qualité de ses orientations).