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19 octobre 2015

Dray - Mélenchon : la castagne - journaliste et blogs : heu ?

C'est une des informations politiques de la journée : Dray et Mélenchon se jettent à la figure des vieux enregistrements.

Cela étant, tout le monde s'en branle, si je puis me permettre une vulgarité dans ce blog de haute tenue.

Toujours est-il que je tiens à préciser à nos amis journalistes que les propos de Dray, s'ils ont été tenus, hein !, l'ont probablement été lors d'une rencontre avec des blogueurs. Nananère.

Je tiens aussi à préciser qu'un des blogueurs présents, si fier à l'époque de participer à des rencontres avec des personnalités politiques, qu'elles soient initiées par le groupe des leftblogs ou d'autres andouilles, vient de diffuser un enregistrement qui n'était pas fait pour cela (on enregistre pour faire des billets de blogs avec des comptes rendus par pour les diffuser, sinon nous ne sommes plus des blogueurs).

Ce n'est pas joli joli. C'est un traître qui sera tondu à la libération sauf s'il paye une tournée générale.

Tous les moyens ne sont pas bons à être utilisés d'autant que le niveau des débats n'en sort pas grandi. On aimerait, aujourd'hui, parler des propositions de chacun pour les régionales, de travaux menés pour aboutir à une plateforme commune et éviter à la droite de prendre des régions, dont la mienne, celle de Dray,... : l'Île de France.

23 août 2015

Quatre ans, déjà !

Illustre pantalon
Allons bon ! Les Inrocks citent mon blog alors que je n'ai pas eu le temps de lui mettre un caleçon propre. Vite ! Un article illustré par la photo de Romain Pigenel devant la Comète. A sa gauche, c'est Ronald, je suppose. Derrière, c'est Odette. Attention, néanmoins ! Vous trouvez un type habillé n'importe comment, ce n'est pas pour autant qu'il s'agit du sieur Pigenel, hein ! Vous connaissez Ronald. Quand à Odette, elle est aux blogs ce que la littérature est à la cuisine à l'huile.

D'ailleurs, c'est dans un article au sujet de Pigenel que les Inrocks citent mon blog.

Je vais me présenter : je suis Jegoun, blogueur à n'importe quel sujet pour rétablir la vérité. Par exemple, on nous dit que Jean-Luc Anglade s'est blessé en voulant activer le signal d'alarme. Or le machin n'est pas protégé par du verre (pourquoi pas du béton armé, non plus, andouille?). Anglade s'est blessé en essayant de prendre le métro pour casser les vitres pour fuir.

Je peux aussi raconter des conneries au sujet de la politique. Tiens ! Chevènement va se rapprocher de Dupont-Aignan, ce qui est bien son droit. Voila que se pointe Jacques Sapir célèbre économiste proche de la gauche de la gauche qui se pointe et déclare : « La présence de Jean-Pierre Chevènement[20] aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan lors de l’Université d’été de Debout la France est l’un des premiers signes dans cette direction. Mais, ce geste – qui honore ces deux hommes politiques – reste insuffisant. A terme, la question des relations avec le Front National, ou avec le parti issu de ce dernier, sera posée. » Je résume : la gauche de la gauche devrait se rapprocher de la droite de la droite. Hop ! Du coup, les copains de la gauche de la gauche sont en émoi et traitent Sapir de gâteux. Je leur explique : il n'a fait que poser une pierre de plus et il va bien falloir, les gars, que vous posiez les yeux où il faut, nananère, et vous rendiez compte patati patata ce qui ne veut pas dire qu'on met l'extrême gauche et l'extrême droite dans le même sac, les derniers exterminaient des peuples pendant que les premiers mangeaient les enfants.

Du coup, avoir un blog de centre gauche, c'est assez plaisant. Les Inrocks reviennent sur l'époque où Romain a commencé à travailler pour pépère : « Sa stratégie consistait alors à fédérer les blogs de gauche, “le cœur du réacteur”. Ce soir-là ils sont plusieurs centaines, alors que tout avait commencé en septembre 2011, lors d’une rencontre exclusive organisée par Romain Pigenel à l’Assemblée nationale entre François Hollande et quinze blogueurs de gauche – dont Jegoun, à peu près son seul soutien assuré sur la toile à l’époque. »

Je me rappelle de cette première rencontre : j'étais vachement intimidé, j'avais en face de moi le prochain président de notre bordel. Du coup, comme à chaque fois, j'ai laissé les copains parler. Toujours est-il qu'avec cette phrase, je me demande si le journaliste de cet honorable magasine musical tout droit issu de ma jeunesse essaie de me faire passer :
  • pour un neuneu,
  • pour un précurseur.

23 juin 2015

Les branquignoles dans Twitter

L’ami Falconhill rebondit sur un des billets de Sarkofrance et un des miens (je m’étais trompé de blog), sans compter un bon article de Slate, pour constater « ce qu’est devenu le net. Insulte, sectarisme, agressivité. » Les progrès technologiques ont favorisé l’expression publique et patati patata Twitter et tout ça. Je suis d’accord avec eux. Tout ce pataquès est devenu n’importe quoi et c’était mieux avant quand on utilisait les réseaux sociaux pour déconner avec les copains tout en ayant des échanges constructifs et en suivant l’évolution des nouvelles technologies, le web 2.0, le big data, la transformation numérique et les changements de patrons à la Comète.

Certes, je dois reconnaitre une légère impulsivité qui me pousse à bloquer ou traiter de connard ceux qui m’emmerdent mais c’est la moindre des choses. Je fais pareil dans les bistros et, compte tenu de ma corpulence, je ne me suis pas encore fait casser la gueule mais ça tient du miracle. Admettez que c’est la moindre des choses : un type vous emmerde, vous l’envoyer chier.

Il n’empêche qu’il y a toujours quelques roquets qui se donnent de l’importance et qui font des tweets pour prouver qu’ils sont plus intelligents et spontanés que les autres, voire pour montrer qu’ils ont une bande de fanatiques absolus. La connerie vient quand ils chassent en meute. Il faudrait suggérer à Twitter de développer une fonction : « bloquer tous les cons » mais je ne suis pas sûr que, si je l’active, je pourrais continuer à suivre @jegoun avec @nicolasjegou. Cela sera ballot, non ?

Je lisais un court article de Libé, ce matin, qui m’a fait rire. DSK débarque dans Twitter le jour de la fête de la musique avec un seul Tweet (Jack is back). Tout le monde se demande ce que veut dire ce message (je suppose que c’est un hommage à Jack Lang créateur de la fête de la musique mais je n’ai pas la science plus infuse que les autres). En 24 heures, il se choppe 30 000 followers (j’étais dans les 700 premiers, hein !) mais ne s’abonne qu’à 6 ou 7 comptes, dont sa compagne, ma copine Myriam et quelques que économistes et trucs comme ça (au fait, Myriam, jusqu’alors, je ne suis que des comptes qui me suivent, à part @elysee mais, là, c’est affectif, va falloir faire quelque chose…). Je cite Libé à défaut d’être motivé pour le traduire : « Cet «événement» illustre surtout ce qu’est en train de devenir Twitter : un réseau d’expression et d’affichage, et non plus de partage ou de recherche de communautés d’intérêts. On avait déjà connu ça avec l’arrivée bruyante d’Obama, notamment. Avec DSK, on a le côté voyeur en plus. Quel intérêt de s’abonner à ce compte quand le moindre de ses mouvements sera retweeté dans un même élan par l’ensemble de ses abonnés, quand la petite phrase sera disséquée à l’envi pour dire tout et son contraire ? Au final, vous n’aurez plus le choix de ne pas savoir, vous ne pourrez pas y échapper, vous serez voyeur comme les autres, sauf à disparaître de Twitter, alternative un peu extrême. »

Dominique Strauss-Kahn a tué Twitter et c’est bien rigolo. Les quelques abrutis qui s’égosillent et se donnent de l’importance en prétendant d’ailleurs que ce sont les autres qui pètent plus haut que leur cul vont disparaitre et on pourra à nouveau raconter des conneries avec les copains et échanger des liens à des sujets réellement intéressants comme celui vers l’article qui explique que la bière est bonne pour la santé.

Je vous explique : à quantité d’alcool et de liquide identique, la bière est la moins calorique des boissons alcoolisées et donc celle qui fait le moins grossir. J’en suis la preuve vivante. Ou alors, si vous trouvez une preuve plus grosse que moi, envoyez-moi un mail. Par ailleurs, la bière est bien moins mauvaise que la plupart des sodas et autres cochonneries. C’est une des boissons les plus désaltérantes, après l’eau (malheureusement). Et l’article ne disait pas qu’il ne fallait pas dépasser une certaine dose.

Ceci dit dans un billet d’un blog politique de renommée internationale vu que depuis cette après-midi je suis copain avec le Président de la région Haute-Normandie, dans LinkedIn, ce qui me laisse d’ailleurs perplexe.


Tout ça pour dire que nous ne sommes que des branquignoles. Mais encore faut-il le reconnaître. 

12 avril 2015

Relançons l'économie avant l'apéro

« Le fait que la France soit l’un des pays qui protègent le plus ses travailleurs est l’une des explications de son taux de chômage à 10% ». C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Macron récemment et qui provoque la colère mes camarades gauchistes tels que Bembelly et l’ami Seb Musset, réveillé pour l’occasion. Je ne suis pas contre une bonne colère de temps, étant parfois assez irascible. Il n’empêche que nier une évidence n’en fait pas pour autant un mensonge.

Par exemple, si je pouvais embaucher un serveur pour 1 euro de l’heure avec la possibilité de le virer quand je n’ai plus soif, je l’embaucherais. Il irait me chercher des demis à la Comète et me les apporterait à la maison. Je serai alors heureux et il ne sera plus au chômage.

Notez que je n’exprime pas la volonté politique de supprimer les contrats de travail et le SMIC mais rappelle une vérité idiote. Quant à faire mon antigauchiste primaire, je vais en sortir une deuxième : quand un Etat dépense 80 milliards de plus qu’il ne gagne, on peut difficilement dire qu’il mène une politique de rigueur sans avoir le nez qui rallonge. On ne peut pas, non plus, dire que c’est une politique efficace : cela fait plus de 40 ans qu’on tient la même politique et que le taux de chômage augmente. On ne redressera pas la France à coup de sentences.

Nous sommes malheureusement à la fin d’un monde : on peut produire ce dont on a besoin avec moins de personnel et il revient moins cher de le faire produire à l’étranger. C’est triste à dire, ma brave dame, et je suis désolé de participer à l’entretien de votre dépression mais c’est ainsi. Quand, en plus, produire est généralement nocif à l’environnement, il se trouve qu’on est vraiment mal barrés. La seule solution étant de taxer plus les profits pour permettre à tout le monde d’en profiter, je ne vois pas d’autres solutions. Sauf que les méchants entrepreneurs vont mettre les bouts dans des pays plus accueillants ce qui n’est pas grave pour eux vu qu’avec le réchauffement climatique, on pourra produire du Beaujolais nouveau en Rosbiferie d’ici quelques années.

Après le suicide collectif qui me pense être la seule voie possible, y compris pour les catholiques, nous nous mettrons en tête le rêve d’un pays où les entreprises aient des carnets de commandes qui débordent et soient obligés d’embaucher des salariés qui pourraient négocier des augmentations. A défaut de suicide, on pourrait lancer une bonne guerre : l’effort de reconstruction et tout ça devrait nous permettre de passer quelques années au chaud. Surtout qu’approchant la cinquantaine sur un rythme régulier d’une journée par 24 heures, je devrais être exempté de combat. Par contre, avec l’égalitarisme forcené qui nous caractérise, les femmes iront aussi sur le front et on ne pourra plus les sauter pendant que les maris se battent.

Il nous faut donc imaginer que les carnets de commande de nos entreprises aillent mieux, prier pour que celles-ci décident de produire sur le territoire avec du personnel qualifié non remplaçable par des machines. C’est ce que fait le gouvernement.

On peut aussi rêver d’un monde sans ouverture le dimanche et sans importations de gadgets informatiques produits en chine.


Voire faire des propositions concrètes pour relancer l’économie. Un peu ce que font Emmanuel Macron et Manuel Valls pour supprimer certains blocages. Alors si par pur gauchisme, il faut lutter contre, luttons contre.

02 avril 2015

A quoi ça sert de bloguer ?

Dans son journal de février, Didier Goux nous disait qu’il avait sérieusement eu envie de fermer tous ses blogs. Un autre blogueur me disait récemment que la même envie lui était venue et il me pose la question fatidique : à quoi ça sert de bloguer ?

Je lui ai promis de répondre par un billet de blog. Au moins, bloguer permet d’expliquer à quoi ça sert de bloguer. C’est une première réponse. Le 1er avril n’étant pas propice à la rédaction d’un billet sérieux, je vais me lancer dans quelques explications foireuses.

A quoi ça sert de jouer à la belotte ? A rien. J’ai arrêté à l’instant précis où j’ai découvert que l’on pouvait rester au bistro sans jouer à la belotte. Par contre, jouer à la belotte est souvent un prétexte pour picoler. La belotte est nocive. Ces réflexions de haute volée doivent nous amener deux questions. La première : pourquoi faudrait-il que bloguer soit utile ? La deuxième : peut-il être nocif de bloguer ? Vous pouvez remplacer les blogs et la belotte par n’importe quel loisir. Prenez le foot. Cela ne sert à rien et peut être nocif et pas seulement en rendant con. Tiens ! Laissez tomber votre savonnette dans la douche.

Donc la question est mauvaise : on blogue pour son plaisir personnel. Point barre.  J’aime bien raconter des bêtises et lire celles des autres. J’aime bien papoter dans les commentaires. Cela me suffit.

Concentrons-nous sur les blogs politiques ! On peut dire qu’ils ne servent à rien. C’est exactement pareil pour les blogs geeks. Le blogueur te dit qu’Apple a sorti une nouvelle version d’iOS ce qui n’intéresse pas les andouilles qui n’ont pas d’iPhone et ceux qui en ont sont avertis par Apple. Un blog geek ne sert à rien. Il n’y a aucune raison pour qu’un blog politique n’ait la moindre idée. Seuls les blogs pornographiques et culinaires sont utiles.

Néanmoins, positivons.

Rédiger des billets politiques permet de structurer ses idées. Ou devrait le permettre. Publier des billets politiques permet de faire plaisir aux militants qui partagent à peu près vos opinions et c’est déjà pas mal (je le vois aux tweets…). La lecture des blogs des autres et les conversations avec les commentateurs permettent de comprendre ce que pensent les autres à condition de faire la démarche d’aller voir ce qui se passe ailleurs.

Prenez le blogueur que nous allons surnommer l’andouille de Haute-Savoie francilienne (il vient d’une région méditerranéenne comme son nom l’indique) : dans les commentaires, chez lui, il traite par le mépris ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Du coup, il lui reste une meute de fan qui  lui donne raison. Et il n’apprend rien. Il ferait mieux de jouer à la belotte, il apprendrait à compter les points, au moins. Quant au foot, je ne sais pas…

Lire des blogs politiques permet de récupérer des informations que l’on ne trouve pas ailleurs. Et vos lecteurs apprennent chez vous ce qu’ils n’ont pas vu par ailleurs ce qui veut dire que vous leur apprenez des trucs ou un point de vue un spécial sur un sujet.  Prenez le dernier billet d’Elie Arié, il donne une vision de Jean-Luc Mélenchon relativement amusante (pour ceux qui n’aiment pas le lascar, hein !) en le décrivant comme un looser.

Prenons le début de sa conclusion : « De cette aventure ratée parce que mal conduite, et politiquement mal analysée, ignorant l'importance accordée par son électorat-cible aux problèmes d'immigration et d'insécurité,  il restera un petit noyau dur de 5 à 6 % de voix, qui viendra s’ajouter à ces curiosités françaises que sont LO et le NPA… » Elle m’apporte deux choses. D’une part, elle confirme ce que je dis souvent : l’importance de l’immigration et de l’insécurité dans l’électorat populaire qui devrait être sa cible. Je le dis souvent mais nous ne sommes pas nombreux, à gauche. Cela rassure. D’autre part, je savais qu’il cherchait un espace pour exister et ne le trouvait pas mais Elie apporte une clé : son aventure est mal analysée ce que je n’osais pas imaginer.

Par contre, il ne faut pas confondre les blogs politiques personnels avec tout autre média. Ce qui est intéressant, dans les blogs, c’est que l’on finit par connaître les gens, les sensibilités,… La lecture n’est pas la même. J’ai toujours considéré que ceux qui ne traitent pas leur blog comme un espace personnel mais comme une tribune politique font une erreur.

Ce sont souvent d’ailleurs les mêmes qui sont persuadés pouvoir convaincre du monde, voire des électeurs, alors que l’influence est marginale. Elle porte essentiellement sur le fait que le lecteur verra que l’auteur apporte de l’importance à un sujet au point qu’il juge utile de faire un billet. Ce sont aussi les mêmes, souvent, qui s’imaginent faire les plus beaux billets du monde. Ce sont parfois les mêmes qui se rappellent ce qu’ils ont écrit et citent les vieux billets. Pas toujours.

Pour ma part, j’écris mes billets parce que j’aime ça et j’oublie. Je réponds aux commentaires parce que j’aime ça. Je lis d’autres blogs parce que j’aime ça. Je commente d’autres blogs (à l’occasion) parce que j’aime ça.

Et c’est la seule bonne raison de bloguer, en plus, évidemment, des relations avec les copains (et le plaisir d’envoyer chier certains casse-burnes).


Les blogs sont un média social. Ne l’oublions pas. 

22 février 2015

Les blogs politiques ne sont pas morts : certains bandent encore

Dans mon dernier billet, j’évoquais l’éternelle mort des blogs politiques. C’est un fait, les blogs politiques de ma bande sont beaucoup moins actifs. Bembelly est venu commenter. Il critique mes blogs puis pose la question : « Pourquoi les e-militants répondent aux abonnés absents. L’actuelle politique du gouvernement a- t- elle une incidence sur la production-web des blogueurs politiques, les ex- de gouvernement ? »

Selon lui, ce sont les actions du gouvernement qui provoque ce vide chez les blogueurs politiques. Il a raison sur un point : il est plus facile d’être blogueurs dans l’opposition. Il a raison. Comme il critique mon blog, je vais critiquer plein de blogs et tenter de donner quelques raisons à cette morosité.

Les effets Twitter

Petit 1 : il fut un temps, quand un blogueur avait une information, il voulait la diffuser car elle lui paraissait importante. Maintenant, elle buzze dans Twitter avant qu’il ait pu lire la fin de la dépêche AFP. Tous les jeux de mot possible sont sortis et tous les commentaires possibles sont faits avant qu’il ne sorte son billet. Il m’est arrivé de publier des trucs et de me rendre compte que tout avait déjà été dit. Ce n’est pas très grave, les lecteurs ne sont pas nécessairement les mêmes, mais c’est déprimant. Cela ne motive plus.

Petit 2 : on critique les 140 caractères mais ils ont des qualités. Ils obligent à la concision et quand la concision n’est pas là, les lecteurs fuient. Et quand la concision est là, le lecteur fuit aussi car il aurait pu trouver l’information dans Twitter. C’est une espèce de paradoxe.

Vous me connaissez, j’ai quelques cibles favorites, dans les blogs, comme Pierre Parrillo, Gauche de Combat, Corto,… Le dernier billet du premier porte sur une petite dame d’Amiens qui est passée du PS au PC puis au FN. Il en fait une tartine incroyable. Cela ne sert à rien. Toutes les conclusions possibles sont dans l’information. C’est un blogueur de droite : il dénonce la porosité entre le PS et le FN. Notons bien qu’il fait ce qu’il veut. Son billet est peut-être intéressant mais je ne l’ai lu qu’en diagonale pour voir ce qu’il avait dire. Il faut arrêter de se forcer à remplir un A4 quand on fait un billet de blog. L’autre erreur qu’il fait est que personne n’a rien à cirer de la petite dame en question, totalement inconnu. D’ailleurs ce paragraphe est superflu.

Petit 3 : la dictature de Twitter qui empêche le blogueur politique de gauche de sortir de la ligne fixée par la vraie gauche.

La médiocrité du blogueur

 Le fait de disposer d’un outil pour écrire ne génère pas automatique un écrivain, un journaliste ou un éditorialiste. Et même ceux maniant la langue correctement n’ont pas forcément quelque chose à dire ou le font pour manier la langue. A une époque, on avait beaucoup de billets très bien écrits mais pas du tout adapté à ce qu’est le blog ou le réseau social, ressemblant plus à un devoir de philosophie ou d’économie qu’à un éditorial, avec, en plus, la prétention de l’éditorialiste.

D’ailleurs, l’ancien classement Wikio n’a jamais été analysé sous le bon angle, notamment les « éternels » trois premiers que furent Intox2007, Sarkofrance et le présent blog. Sortons un euphémisme : aucun des trois ne respire franchement la littérature. Et on en vient directement au dernier point que je voudrais évoquer en réponse à Bembelly : la fainéantise des blogueurs, ce qui n’était pas un défaut dont on pouvait qualifier les tauliers de ces trois blogs.

La fainéantise des blogueurs

La loi Macron a fait la une de l’actualité mais citez-moi un seul blogueur qui soit rentré dans le fond de la loi, pour disséquer certains aspects, autrement que pour sortir des banalités sur le travail du dimanche, ah mais ma brave dame vous voyez bien que Valls n’est pas de gauche.

Il y a bien moi qui ait évoqué les lignes privées de car, de même que Gauche de Combat, par exemple. Je vais y revenir, le temps de changer de section.

La fainéantise intellectuelle des blogueurs

Egalement poussé par le terrorisme intellectuel, le même que celui que j’évoquais à propos de Twitter, le blogueur ne veut plus sortir du cadre. Il est évident que permettre l’ouverture des commerces plus de dimanches par an est une perte d’acquis sociaux. On peut en faire un plat mais, quand Martine Aubry a sorti sa tribune, il aurait fallu réfléchir un peu plus, car elle l’a sortie pour se positionner en chef de la vraie gauche. C’est un statut Facebook de Julien Dray et les commentaires acerbes de Didier Goux qui m’ont mis la puce à l’oreille. On ne fait pas un projet de société à partir d’un nombre de jours d’ouvertures.

Si j’ai parlé de la possibilité à des entrepreneurs privés d’ouvrir des lignes de car interrégionales, c’est en réaction à un billet de Gauche de Combat. Il disait que c’était mal, qu’il revenait au service public d’assurer ces machins qui allaient mettre en concurrence la SNCF.

Alors, je vais refaire mon billet. Pour aller de mon lieu de travail (La Défense) à chez ma mère, il me faut plus de trois heures de train, près d’une heure de car (on va dire une heure parce qu’il y a une correspondance) après un trajet à pieds puis en métro, comptons une cinquième heure. Nous sommes probablement une bonne cinquantaine dans ma situation : travailler à La Défense et passer des week-ends en Centre Bretagne. Un entrepreneur privé pourrait monter une ligne : La Défense, Saint-Meen, Merdrignac, Loudéac, Rostrenen, le tout pour 50 euros au lieu de 180 (sans abonnement). En près d’une heure de moins. Dans l’intérêt du peuple. Je pars à 16h30 du bureau, je suis à 22 heures au bistro après un dîner en famille… Pourquoi cela serait-il de droite ?

Le blogueur politique ne pourrait-il pas enlever ses œillères. On faisait de l’opposition de principe à tout ce que faisait Nicolas Sarkozy et ils ont pris le réflexe de le faire pour tout ce que fait Manuel Valls…

Concluons

J’ai encore fait une tartine alors qu’il me faut répondre à la question de Bembelly : « Pourquoi les e-militants répondent aux abonnés absents. L’actuelle politique du gouvernement a-t-elle une incidence sur la production-web des blogueurs politiques, les ex- de gouvernement ? »

Chacun a des sujets qui l’intéressent plus que les autres. Encore faut-il les traiter, à fond, pas comme si on était dans Twitter.


Pas par de vagues sous-entendus ou en traitant de racistes ceux qui osent dire que les terroristes islamistes sont des méchants.

21 février 2015

Les blogs politiques sont encore mort. "fait chier" ou "tant pis" ?

Hé ! Les gens ! T’as vu ? Les blogueurs politiques de gauche, ils ne glandent plus rien. Même Sarkofrance a à moitié laissé tomber son blog phare. Il a raison ! Qu’il se repose. Parmi les copains, il y en a qui sont toujours actifs, heureusement, mais je ne vais citer personne, de peur d’oublier les oubliés.

Il y en a d’autres qui ne savent plus que produire une bouillie infâme, sans queue ni tête. Tiens ! J’en ai vu un qui a écrit cette phrase : « Voila qui ne devrait pas plaire aux fachos entre autres réacs qui se croient «parangon de vertu» sur le Web avec des «arguments glaçage de cupcakes» livrés par l’ami «Ok Google Actualités!». » avec des parties en gras, d’autres en italique,… Comment voulez-vous que les lecteurs comprennent, voire s’y intéresse ?

L’ami Google Actualités, au fait, c’est moi ! Je m’intéresse à l’information grand public, à ce qu’entendent les électeurs. C’est mal, je sais.

Beaucoup des copains des leftblogs ne font plus rien sur leurs blogs. C’est triste. Moi-même, j’ai une baisse de rythme. Nous allons donc étudier deux blogs politiques, ou, plus exactement, les deux derniers billets de blogs politiques, les andouilles de service, Gauche de Combat et Pierre Parrillo qui, lui, au moins, a les couilles de ne pas être anonyme. Ils ont néanmoins un point commun : le QI.

Commençons par le dernier billet de Pierre Parrillo. Soyons sérieux, je vous prie, pour écrire ce billet, je l’ai lu. Un peu de respect, que diable. Il traite de Razzi Hammadi, député PS dont personne n’a strictement rien à cirer, il faut l’admettre. Il sait se faire un nom au sein du parti et des militants de gauche par quelques propos qui donnent envie de lui donner des baffes, mais Parrillo le croit représentatif. Lisez son billet. Je sais, je vous demande beaucoup mais n’oubliez pas que, cette fois, je ne vous demande pas de lire les commentaires chez Corto. Et ce n’est pas moi qui parle de Razzi machin. Lisez son billet (bis) et revenez ici, dans les commentaires, résumer ce que Parrillo lui reproche. Chiche ! Après, vous aurez trois heures pour répondre à la question : « Si Parrillo n’avait pas une haine personnelle contre cette andouille, que l’on ne sait pas expliquer, qu’aurait-il pu vouloir dire qui intéresse un lecteur, de droite, de gauche ou de nulle part ? »

Venons-en au dernier billet de Gauche de Combat. Vous me connaissez, je n’ai pas pris les blogueurs au hasard, mais avant de rédiger ce billet, je ne savais pas de quoi parlaient leurs derniers billets. Il nous diffuse une infographie au sujet de l’accessibilité pour les handicapés qu’il a trouvée par hasard. A priori, il est impossible de tout lire. Cela intéressera certainement un tas de types, néanmoins, qui vont s’empresser de buzzer entre gens ayant les mêmes préoccupations. Il n’empêche qu’il a oublié un détail : le fond. Prenons un exemple au hasard : la Comète. Comment la patronne peut-elle se mettre aux normes sachant qu’il lui faudrait installer un ascenseur pour aller aux toilettes et qu’elle n’est propriétaire ni du fond ni des murs ? Faire pleurer la bourgeoise qui se croit de gauche est facile… :

Alors je pose une question bête : la blogosphère politique ne pourrait-elle pas se ressaisir pour faire des billets avec un peu de fond ? Des trucs sérieux.
Tant pis pour le reste. Je fais un billet à propos de la réforme territoriale, j’ai 300 lecteurs. Un billet au sujet de la mort des blogs politiques, 800 ou 1000.


Merci à toi de contribuer à mes statistiques. 

06 janvier 2015

Tous les blogueurs politiques sont des experts !

L’ami Pierre D a fait un billet, ce qui est une information en soi. Il évoque les « experts », ceux qui causent dans le poste pour nous dire quelle est la vérité. Il ronchonne car ils se sont tous plantés et ont été incapables de prévoir la situation dans laquelle nous sommes… Vous l’auriez prévue, vous, la division par deux du baril de pétrole ? Oui, hein ! Vous êtes des experts. Dans les blogs, on est généralement tous des experts.

Alors, je vais faire un exercice : prendre un billet politique récent au hasard et tenter d’évaluer à quel point les experts peuvent dire des bêtises dans les blogs. Le hasard a néanmoins été légèrement aidé, j’ai pris un blogueur de droite, le seul blogueur purement politique de droite que je lise régulièrement. J’aurais pu prendre n’importe lequel de mes billets mais ça aurait été moins rigolo. D’ailleurs, je vais moi-même me livrer à une contre-expertise pour bien signaler que les experts peuvent dire des choses opposées.

Pierre Parrillo nous fait ce matin un billet de 3200 signes pour expliquer qu’il ne reste rien de la prestation de François Hollande, hier. Avec l’esprit chafouin qui me caractérise par moment, je pourrais faire un billet pour démontrer le contraire : l’interview faisait la une de Google News et toute la presse en parlait ce matin… Mais ce n’est pas exactement l’objet du billet qui est : raconter n’importe quoi parce que je suis un expert.

Je pourrais aussi prendre chacune de ces phrases et les commenter. Prenons la première : « Je ne sais pas quel Président avant lui peut se targuer, durant l’exercice de son mandat, d’avoir vu sa parole impacter aussi peu l’opinion, même pas 24hs après avoir squatté une matinale sur le service public ! » Le verbe « impacter » est un anglicisme familier qui ne peut pas s’employer dans un écrit de haute qualité. On n’écrit pas « 24hs » mais « 24 heures » ou « 24h ». « Matinale » est un adjectif. A moins d’être sur le toit de la maison de la radio, on ne va pas « sur » le service public. Le seul président à avoir fait « une matinale sur le service public » avant lui fut François Mitterrand. Je ne sais plus ce qu’il a dit mais un an plus tard, il réussissait à nous faire voter pour Maastricht et à griller Rocard. Doit-on qualifier le niveau d’expertise en fonction du niveau du maniement de la langue française et de l’histoire politique ? Non. La moitié de la blogosphère disparaitrait…

J’ai été pendant six ans blogueur d’opposition, ce qui était bien confortable. Pendant cinq ans, avec les copains, on a tapé sur Nicolas Sarkozy. Au bout de quatre ans de mandat et jusqu’à six mois avant la fin de sa présidence, on se disait que n’importe quelle endive de gauche gagnerait 2012 face à lui avec 20 points de plus. L’endive batave que nous avons choisie n’avait que trois points d’écart à l’arrivée. On a failli perdre l’élection parce qu’on n’avait pas vu d’où venait le danger. Nicolas Sarkozy a ainsi remonté de plus de huit points dans les sondages en passant pour un type dynamique, un décideur, un type qui avait permis à la France de passer la crise… et le reste de la droit a réussi à faire passer la gauche pour des dangers publics en donnant le droit de vote aux étrangers et tout ça.

Pendant cette émission, François Hollande a dit une belle connerie, c’était à propos de Notre-Dame-des-Landes : « Quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé ». Il aurait pu ajouter « selon les résultats des recours ». Pierre Parrillo en tire une vague conclusion que je n’aurais pas faite, surtout si j’étais un blogueur de droite (il dit que la contestation est inutile alors que Pépère a dit que le droit l’emporterait et qu’il était confiant dans la justice), mais il fait ce qu’il veut. Et il poursuit : « Coucou les écolos ! » C’est une erreur : la gauche a toujours été favorable à ce projet et les écolos ont commencé à ronchonné en sentant le vent tourner… Nicolas Sarkozy, en son temps, avait dit un truc du genre : « l’écologie, ça commence à bien faire. » François Hollande vient de le dire différemment : nous, on bosse, on avance, on fait bouger la France et ce ne sont pas quelques rétrogrades qui vont bloquer la reconstruction. Et, François Hollande, s’il prépare 2017 (il dit que non mais, dans ce cas, pourquoi passer à la radio ?), se fout totalement des écolos qui sont en cause, d’ailleurs, dans l’étroitesse de sa victoire… L’écologie, ça se traite discrètement, sinon, les gens ont peur de manquer d’électricité. Par exemple, Anne Hidalgo a augmenté le coût du stationnement résidentiel ce qui fait hurler un peu tout le monde. Néanmoins, elle a raison… S’il fallait toujours s’occuper des électeurs, on aurait construit une autoroute sur le Seine et remplacé Notre Dame par un parking. D’ailleurs, je suis sûr des experts y ont pensé…

Imaginons la présidentielle de 2017. Tous les scénarios sont possibles mais on peut imaginer qu’on aura dans le trio de tête François Hollande ou Manuel Valls, pour le PS, Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Alain Juppé, pour l’UMP, et Marine Le Pen. Je suis expert, pas Madame Soleil, non plus.

Le candidat de gauche socialiste doit d’abord assurer sa présence au second tour. Il ne peut pas compter sur la gauche de la gauche, représentée, à cette élection, vraisemblablement par Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon. Il ne peut compter que son électorat traditionnel, ce socle de 25% (oublié par Lionel Jospin en 2012,il manquait d’experts, mais Mitterrand a fait 25% en 81, plus en 1988 mais c’était exceptionnel, Jospin environ 24 en 1995, puis Ségolène Royal et François Hollande ont fait plus lors des deux dernières élections). François Hollande s’est adressé à son électorat, aux braves gens susceptibles de voter pour lui après avoir éliminé tous les autres pour différentes raisons. Il leur a dit : j’ai confiance, on continue, on travaille, les réformes vont porter leurs fruits, on s’est plantés sur le chômage mais c’est parce que nous n’avons pas été assez vite et parce que personne n’avait vu l’ampleur de la crise…

Poussons l’expertise, tiens ! Il a trois solutions : dire cela, ne rien dire et dire : « bon ben d’accord, on est nul, ça n’apporte aucun résultat mais il faut qu’on tienne à faire des conneries jusqu’en 2017 ». Mais il n’a réellement qu’un choix. A l’heure de l’information en continu, du buzz, de Twitter, la stratégie de la « parole rare » qui a réussi à certains de ces prédécesseurs ne tient plus. De toute manière, comme le note d’ailleurs Pierre Parrillo, il aurait fait la une de la presse puisque c’est le jour de son intervention que le projet de film à son sujet (suite au livre de son ex.) a buzzé.

Alors, il ne peut qu’afficher un message de confiance. Rappeler qu’il bosse,…  Et que des mesures sont bien de gauche. Tiens ! Le compte machin de formation. Je n’ai vu aucun blogueur de droite traiter du fond de sujet. Ils manquent d’experts, peut-être. Hé ho ! Les gars, c’est l’Etat qui va gérer la formation (la Caisse de Dépôts et Consignations, en gros). C’est du collectivisme. Ca devrait vous effrayer.

J’ai ainsi passé cinq ans à taper sur Nicolas Sarkozy et sa communication ce qui ne l’a pas empêché de faire un très beau score au premier tour en 2012… Alors Pierre Parrillo s’est abandonné à l’exercice obligé du blogueur d’opposition : taper sur le président en faisant croire qu’il est objectif.  Tous les blogueurs politiques sont toujours objectifs, n’est-ce pas ? Surtout qu’ils sont experts ! Je repérais les erreurs de communications de Nicolas Sarkozy et les affichais au fronton de mon blog. Il a failli être réélu alors que quelques mois avant les élections, l’hypothèse d’un « 21 avril à l’envers » n’était plus un cas d’école.

Le Figaro a lancé un sondage en ligne : croyez-vous au rebond de popularité de François Hollande en 2015 ? J’ai répondu « oui ». Ce n’est pas le résultat de mon optimisme légendaire mais une déduction : il ne peut plus baisser. J’avais déjà fait la même déduction l’an passé mais il a continué à baisser. Je suis un expert persévérant. 88% des sondés (a priori lecteurs du Figaro, ce sondage n’a évidemment strictement aucune valeur) ont répondu « non ». Ils ne sont pas experts.

Ça me fait penser à un autre sondage que l’on voit régulièrement : pensez-vous que d’autres feraient mieux que le gouvernement actuel ? Entre 60 et 70% des sondés répondent que « non ».  En d’autres termes, 60 ou 70% des français pensent que le gouvernement mène la meilleure politique possible. Il faut toujours voir le bon côté des chiffres, pour être un expert parfait.

Si François Hollande prépare 2017, revenons à Nicolas Sarkozy en 2012… Il a fait un très bon premier tour. Moins bon qu’en 2007, mais bien moins que Jacques Chirac en 2002 (à part qu’il a réussi à éliminer la concurrence pour le second). Un expert doit manipuler des chiffres. En 2002, il a fait moins de 20%, le score le plus faible jamais réalisé à un premier par un président élu au second, le tout alors qu’il n’avait pas de véritable concurrence à droite parmi les « partis de gouvernement » (en 1988, il y avait Barre, en 1995, Balladur et, lui-même, était face à Giscard en 1981). Pourtant, l’ensemble de la droite avait fait environ 55%, soit ce qu’elle fait à chaque présidentielle (sauf en 2007 où elle était proche de 65). Il n’empêche que si Bruno Mégret et Jean-Pierre Chevènement ne s’étaient pas présentés, le deuxième tour aurait probablement été sans M. Chirac…

 Lionel Jospin n’avait pas préparé le premier tout mais seulement le second. Parole d’expert, hein !

Alors, François Hollande prépare son premier tour. Et cela fonctionne. Le dernier sondage de popularité chez BVA dit qu’il avait, en décembre, la confiance de 74% des sympathisants socialistes, en hausse de 9 points par rapport au sondage précédent.

Alors, Hollande fait le job. Il défend sa politique pour s’assurer du premier tour. Pour le deuxième, on verra plus tard. Pour le premier, les candidats de droite importent peu à la gauche, dans le sens où on n’y peut pas grand-chose. S’il n’y a que Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, personne au centre et 5 ou 6 candidats à gauche, c’est plié : le second tour ne sera pas passé.

Hollande fait le job. Le problème de la France est avant tout politique. C’est l’expert qui parle. Pas moi, non, mais Paul Krugman. Un confrère blogueur, mais un peu plus influent. Il a même eu le prix Nobel d’économie. Il critique régulièrement la politique menée par François Hollande. Je résumé son billet : le problème de la France et le fait que tout le monde tape dessus est essentiellement politique. A partir du moment où les politiciens français refusent de « limiter » l’Etat providence, c’est complètement con de continuer à lui taper dessus comme au début de la crise, d’autant que la croissance est supérieure à celle du Royaume-Uni et qu’elle peut emprunter à 0,8%.

Je suis expert en traduction mais un peu moins expert en anglais…

Et cela nous emmène à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, au second tour, il n’avait pas de programme et pas de bilan. Il avait un cap en 2007, il a fait demi-tour dès le début de la crise ne maintenant de la loi TEPA que la grotesque défiscalisation des heures supplémentaires.

Etre blogueur politique de droite et dire dans un billet : « Ravi de savoir que mon pays est gouverné par un type qui ne sait pas où il va ni comment il compte y parvenir » alors qu’on passe ce temps à critiquer le cap choisi par le type en question est fort.

On dit souvent (notamment des gros à moustache) que si l’élection présidentielle avait lieu maintenant, François Hollande serait battu à plate couture. Admettons que les candidats soient Cécile Duflot, Jean-Luc Mélenchon, François Hollande, Jean-Christophe Lagarde, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, en plus des traditionnels petits candidats qui cumuleront, disons, 10%. Pourquoi je cite Lagarde, parce qu’il est président du plus gros parti centriste. Ca pourrait être Bayrou mais je pense qu’il en a sa claque…

Imaginons ce résultat :
MLP
25
Hollande
23
Sarko
22
Lagarde
5
Mélenchon
10
Duflot
5
Autres
10

L’élection est gagnée. François Hollande fait le job, il montre que le gouvernement bosse, a un cap, mais ce n’est pas au blogueur politique de droite qu’il le montre mais aux types susceptibles de voter pour lui. Parole d’expert ! 74% des sympathisants socialistes lui font confiance et 60 à 70% des électeurs pensent que personne ne ferait mieux.

En 2012, il a passé le premier tour avec : « mon adversaire c’est la finance ». Cela ne fonctionnera plus…

Faire un billet pour dire qu’il ne restera rien de cette interview est un non-sens. François Hollande cherche deux ou trois points de popularité auprès de types vaguement à gauche, pas à convaincre un militant de droite, par petites touches.


Parole d’expert en billets qui ne servent à rien.

25 juin 2014

De l'utilité du blog politique

Mon premier billet d’hier portait sur les blogs politiques. Elie Arié laisse le commentaire suivant « Je ne crois pas que les blogs politiques puissent concurrencer sérieusement les analyses de journalistes sérieux de tous bords et mieux informés (si, si, il y en a !). Ils doivent abandonner le catalogue d'infos de la semaine, avec un lien par phrase, et le ton de l'indignation permanente et toujours stérile. Ils doivent essayer de trouver un ton personnel sur la vision politique de celui qui les tient, et agréger ceux qui s'y retrouvent ou, au contraire, prennent plaisir à lui porter la contradiction. Et c'est tout. »

Je suis parfaitement d’accord avec lui (sauf sur les liens, ils font le charme de la blogosphère). Les blogs doivent avoir une touche personnelle, je pense, sinon ils ne servent à rien. Toujours est-il que je disais récemment que des types de la vraie gauche m’étaient tombés sur le poil, dans Twitter en me critiquant parce que je parle à la première personne.

Ben oui, mon blog n’est pas un journal. Ils s’appelle « Partageons mon avis ». Ils n'ont rien compris ou se prennent au sérieux.

Elie laisse un deuxième commentaire : « Ajoutons que lorsqu’une activité passe son temps à s’interroger sur elle-même (de blogs pour se demander à quoi servent les blogs…), ce n’est jamais bon signe pour elle… » Là, je ne suis pas d’accord ! Les blogueurs politiques (et les twittos) devraient s’interroger plus souvent au sujet de leur utilité. Quand ils auront compris qu’ils sont là pour se faire plaisir uniquement, ça ira mieux.

24 juin 2014

La dure vie des blogs politiques

Mon confrère Sarkofrance explique qu’il est assez facile de faire un billet de blog politique. Je suis d’accord avec lui sur le fond : on prend une information et on rétablit ce qu’on pense être la vérité ou on la présente comme on aurait voulu qu’elle soit présentée. Si on est blogueur Front de Gauche, on en profite pour critiquer l’oligarchie et dire que c’est de la faute aux médias dominants. Le confrère Melclalex, lui, met son blog en sommeil. Il n’était plus inspiré.

Je le comprends. Moi-même, je n’ai plus cette envie, ce machin qui faisait que je fouillais l’actualité, tous les matins, à la recherche d’un sujet. Aussi, comme Sarkofrance, je vois une dépêche, dans la journée, je rebondis dessus si j’ai quelque chose à dire mais je n’ai plus envie de chercher.

Tiens ! Je vais faire un tour de Google News.

Première article : Benoit Hamon lance une conférence pour réformer la notation des élèves. Je dois reconnaître que je m’en fous. J’aurais tendance à trouver cela complètement con mais les réacs y étant opposés, je crois que je vais soutenir le ministre. Hop !

Deuxième article : Jean-Pierre Raffarin critique l’anti-sarkozysme qui règne à l’Elysée. Je croyais qu’il était contre le retour de l’ex. L’autre jour, il tapait dessus.

Troisième article : c’est à propos de Vincent Lambert dont le Conseil d’Etat pourrait décider d’autoriser l’Etat français à arrêter son alimentation. Le cas est probablement intéressant mais je n’en ai pas grand-chose à cirer. Je ne veux surtout pas en faire un billet : avec ma dose de réacs dans les commentaires, les réactions seraient assez prévisibles. Néanmoins, j’imagine assez bien des blogueurs de gauche, au nom de la modernité, donner leur avis…

Quatrième article : le Qatar n’achète pas de Rafale. On s’en fout. S’ils en achetaient, ça serait une information.

Cinquième article : Hélène Costa garde le secret. Encore un article pour dire qu’il n’y a rien à dire.

J'aurais bien une idée de billet, pour ce soir. Tiens ! Un billet au sujet de l'inspiration dans les blogs politiques ? C'est toujours plus facile que de faire un billet pour défendre le gouvernement.




22 avril 2014

La vanité dans l'actualité

Mon confrère Sarkofrance s’en prend au verbiage en politique. A peu près en même temps, la consœur RosaElle évoque la vanité du discours politique. Ils ont raison. C’est ce que j’appelle parfois le manque de fond. Cela étant, n’est-ce pas l’essence des blogs politiques ?

Tiens ! Mon dernier billet. Je prends des propos de Laurent Fabius à propos du travail le dimanche et je pousse ma gueulante, sans approfondir, sans même rappeler l’histoire récente, ces conflits avec les grandes surfaces, ce décret de 15 mois, jugé illégal…

Sarkofrance nous dit : « Il faut se forcer à lire plus loin, plus en détail. Se remettre à l’ouvrage. Plonger dans les sites parlementaires pour lire des textes de loi. Oublier les émissions d’information. » C’est aussi la réflexion que je me faisais en me forçant à regarder le direct de la libération des otages. A aucun moment, un journaliste n’a rappelé pourquoi ils étaient otages, ce qui se passe en Syrie, l’origine du conflit, les soutiens de chacun,…

Plonger dans les sites parlementaires pour lire des textes de loi ? Je le fais mais la plupart sont incompréhensibles pour les non juristes. Pour faire court, un texte de loi est là pour modifier un Code, comme le Code civil, le Code du travail… Pour comprendre une loi, il faut donc se référer au code correspondant…

C’est le boulot de la presse, de faire ça, de nous expliquer le tout. Pourtant, c’est plus vendeur, pour la presse de titrer sur un raccourci de Laurent Fabius que de nous expliquer, tout simplement, pourquoi Laurent Fabius veut ajuster la loi Maillé. Tiens ! Allez la lire pour comprendre ce que je voulais dire au paragraphe précédent.

Rosa, elle, s’en prend à la vanité de la parole politique. Elle a raison. Je ne l’aurais pas exprimé ainsi, mais le personnel politique n’est plus crédible. Tiens ! Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères vient nous parler d’ouverture des commerces le dimanche. On croit rêver.

C’est même pire. David revient sur l’affaire Morelle et du cirage des pompes au château. « Le gouvernement demande 50 milliards d'euros d'économie supplémentaire. Et en même temps nos élites semblent ignorer le souci quotidien de leurs compatriotes. Pire, les images d'un cireur de chaussures de collaborateurs vient rappeler qu'une certaine aristocratie existe toujours. » Comment pouvait-il, Aquilino, ne pas se rendre compte des problèmes d’image que ça pouvait donner ? Comment peut-on s’imaginer que la parole du politique puisse rester crédible ?

Juan a raison, il faut qu’on travaille nous-mêmes les dossiers, ce que je fais à l’occasion. Mais nous ne sommes que des blogueurs. Mes billets d’humeur sont bien plus lus que tous les billets vaguement sérieux que je peux faire.

La vanité a deux significations : l’orgueil et la futilité.

Lequel s’applique aux blogs ?

10 avril 2014

Ce que la nomination de Jouyet a de réjouissant - Game over

La séquence politique actuelle n’a que trop duré. La défaite au premier tour, le discours pourri de Jean-Marc Ayrault, le Front National, la déroute du second tour, le changement de premier ministre, la nomination du gouvernement, le discours de Manuel Valls et, hier, les ministres supplémentaires et le changement de secrétaire général de l’Elysée.

Et si mes collègues blogueurs revenaient aux choses sérieuses ? Par exemple, on pourrait parler d’Europe, vu que des élections se tiennent bientôt, ou de réforme territorial, vu que les annonces du chef du gouvernement sont relativement précises.

Non. Il vaut mieux commenter l’actualité au jour le jour, la politique politicienne.

Petit 1 : Harlem Désir qui était nul a eu une promotion nous disent les rézosocios. Il n’empêche que je décrivais le scénario en fin de semaine dernière (jeudi, je crois), en reprenant une idée de mon confrère Abadinte, émise la veille. Il n’y a aucune surprise. Harlem Désir n’a pas été nommé là par hasard. Il connaît le dossier. Il ne pouvait pas être maintenu à la tête du Parti Socialiste mais on ne peut pas lui imputer la défaite donc lui demander gentiment de démissionner. Basta !

Petit 2 : dans mon titre, je réponds à l’ami Sarkofrance. Pour une raison dont strictement personne n’a quelque chose à cirer, le secrétaire général de l’Elysée, dont personne ne connaît le nom, a été jugé usagé par François Hollande. Il avait besoin de le remplacer et il a choisi un ami à lui qui a probablement toutes les compétences et en qui il a parfaitement confiance, en l’occurrence Jean-Pierre Jouyet. Ne pas oublier le « y ». Sarkofrance écrit : « Primo, on comprend que Hollande est si désemparé qu’il doit se convaincre de ramener un ancien ami passé traître en 2007. Secundo, cette nomination est effroyable pour le commun des citoyens. Elle signifie que les relations, le copinage sont plus utiles que le reste. »

Je ne vais pas être désagréable mais ces deux phrases pourraient générer une certaine colère chez moi. Tout d’abord, Jouyet n’est pas un ancien ami, c’est un ami. Je suis bien ami avec des gros cons réactionnaires, moi. Il n’empêche que si j’étais élu à l’Elysée, je ferais appel à eux pour tenir mon blog en l’absence, voire pour corriger les notes de service mais en aucun cas pour tenir la buvette.

Jean-Pierre Jouyet n’est pas plus un traitre que Martin Hirsch ou Fadela Amara : ils n’étaient sont pas des élus de gauche et ont cru qu’ils pouvaient travailler avec Nicolas Sarkozy. Ils se sont trompés. Par contre, vous pouvez dire tout ce que vous voulez de Kouchner ou Besson qui ont bien eu la confiance des électeurs socialistes avant de passer dans le camp d’en face.

Cette nomination n’est pas effroyable pour le commun des citoyens. Le commun des citoyens se fout à peu près autant du secrétaire général de l’Elysée que des nichons de Sophie qui était serveuse à la Comète jusqu’à 1990.

La nomination ne signifie pas que patati patata mais que nous avons un président de la République qui s’entoure de personnes en qui il a confiance. C'est réjouissant. Il pourrait s'entourer de crevures finies pour faire plaisir aux blogueurs politiques.

Il est plus que temps de recommencer à faire de la politique sérieusement. Par exemple, le blogueur de gauche énervé pourra s’indigner de cadeaux faits aux patrons, de la baisse de l’impôt sur les bénéfices, des dizaines de milliards qui vont manquer dans les caisses et qui devraient aboutir à une baisse des prestations sociales ou des services publics. Le blogueur de gouvernement pourra se réjouir de voir les entreprises reprendre confiance et rétablir leurs marges pour être compétitives vis-à-vis des méchants industriels teutons, chinois ou indiens vaut mieux que deux tulauras (j'ai une poche assez profonde pour y ranger beaucoup d'objectivité).

Ressaisissez-vous, que diable ! Il y a suffisamment de sujets à traiter.

03 avril 2014

Lamy : donnez ! [un peu de lecture]

Petit 1 : à lire chez Seb Musset

Qui est un blogueur de gauche.

« « Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu'à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic »
Pascal Lamy (ancien patron de l'OMC, encarté au PS, proche de François Hollande) dans l'émission Question d'info sur LCP 02.04.2014 »

Lisez son billet.

J’ajouterais bien que ces imbéciles voudraient faire une société mondiale de pauvres. Je veux bien avoir un iPhone produit par des Chinois mais quand tout le monde sera pauvre, on ne pourra plus acheter d’iPhone. Il semblerait logique que les riches donnent un peu de salaire aux pauvres pour qu’ils le consomment pour enrichir les riches. Outre le fait que je me demande bien à quoi ça sert d’être plus riche que riche, ces cons ne voient pas qu’ils vont finir par produire une révolution mondiale. On va pouvoir guillotiner et bien rigoler.

Quant à moi, il faut que j'arrête de confondre les Lamy qui peuplent la politique française, ça m'évitera de passer pour une andouille dans les Leftblogs et qu'Amandine se foute de ma gueule.

Petit 2 : à lire chez l’Amiral Woland

Qui est un blogueur de droite (voire plus). Et, comme Seb, un ami. D’ailleurs, je crois bien qu’ils se sont rencontrés une fois, à un Kremlin des Blogs.

Contrairement à celui de Seb, je vais le résumer, c’est nécessaire pour la compréhension si vous avez la flemme de lire. Il regrette que Patrick Buisson se soit fait avoir car c’était le seul à pouvoir faire le rapprochement entre les droites. Il semble penser que seul ce rapprochement peut remettre la droite au pouvoir.

Lisez son billet si vous êtes à gauche. Vous serez horrifié, probablement à juste titre. Vous vous direz peut-être que c’est une funeste connerie et que la droite ne pourra jamais gagner ainsi. Et vous aurez raison, à mon avis, que j’ai exprimé en commentaire chez lui.

En plus, lui-même a raison dans son introduction. « La France est un pays sociologiquement de droite. » D’ailleurs, je l’ai dit hier dans un commentaire chez Sarkofrance et une espèce d’imbécile de gauche m’a expliqué que les abstentionnistes étaient probablement de gauche ce qui fait que la France est de gauche. La masturbation a du bon mais ça rend sourd.

Toujours est-il qu’après vous être offusqué, vous serez prié de faire un parallèle avec la situation actuelle de la gauche où un tas de lascars expliquent qu’il faudrait que Hollande donne un coup de barre à gauche.

08 mars 2014

La trop grosse affaire

Au lendemain de la nouvelle affaire qui éclabousse Nicolas Sarkozy, le Nouvel Obs fait le tour de la presse pour recueillir l’avis des éditorialistes. La plupart sont évidemment indignés mais Le Figaro reste fidèle. Il semble voir une manœuvre du pouvoir socialiste pour affaiblir l’ancien président de la République.

Du coup, je suis allé faire le tour des blogs de droite. Si certains en rigolent, beaucoup n’échappent pas à cette ligne : c’est la gauche qui utilise la justice pour détruire le seul concurrent valable pour 2017.

Les blogueurs de gauche, par contre, sont étrangement muets, comme si l’affaire leur échappait, comme si elle était trop grosse et qu’ils ne savaient pas par quel bout la prendre. Pour tout vous dire, dans la bonne de copains, j’ai l’impression d’être le seul à en avoir fait un billet (et encore, c’est uniquement parce qu’on m’a transmis le lien vers l’article du Monde dès sa mise en ligne, je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter).

Authueil, blogueur de droite mais beaucoup plus distant que la plupart, tire de cette affaire une première leçon. Il parle d’un séisme démocratique, voire d’un double séisme : l’affaire en elle-même mais aussi le trafic d’influence supposé.

Il ne peut néanmoins pas ne pas se montrer surpris que toutes ces affaires sortent en même temps, à quelques semaines des municipales. « Mais au final, ce qui pose question, c'est que ces affaires soient sorties. Il ne faut pas se leurrer, que ce soit pour Copé, Buisson ou Sarkozy, C'est arrivé dans les mains de la presse par porteur spécial, comme d'habitude. Si c'est la même source qui a réussi le triplé, je lui tire mon chapeau. Tout cela à trois semaines des élections municipales. Cela fait longtemps que l'on n’avait pas vu une barbouzerie politique aussi superbement bien menée ! J'ai quand même quelques doutes sur une coordination, mais si c'est une coïncidence, elle fait drôlement mal, à la droite, mais aussi à la classe politique dans son ensemble. » Pour tout vous dire, je ne crois pas particulièrement à une barbouzerie, prenant les cabinets ministériels et les satellites du PS pour des amateurs…

Il n’empêche qu’on en a vu de belles, en uns semaine, entre les histoires de Jean-François Copé, celles de Patrick Buisson et celles de Nicolas Sarkozy.

C’est néanmoins un autre passage du billet d’Authueil qui attire mon attention. En l’occurrence, l’ex risque de tomber pour une faute relativement mineure (le trafic d’influence) malgré tout ce qui lui est reproché. A juste titre, il le compare à Al Capone, tombé pour une vague histoire de fraude fiscale. Nicolas Sarkozy est accusé d’un tas de trucs, comme le financement occulte d’une campagne électorale, mais pourrait très bien se faire avoir parce qu’il a été voir des potes à Monaco pour essayer de recaser un magistrat qui lui a rendu service…

Le traitement de toutes ces affaires a un côté surréaliste. La presse fait plus de unes au sujet de François Hollande qui a été surpris par un média parce qu’il allait voir sa copine en mobylette après le bal qu’au sujet de tous les dossiers entourant l’ex. C’est un peu comme si je comparais une pintade rôtie aux choux avec les cinq victoires de Bernard Hinault dans le tour de France. Ca n’a strictement rien à voir. Pourtant, ces cinq victoires font de lui un grand champion mais je mange plus souvent de la pintade rôtie aux choux qu’il ne gagne cinq fois le tour.

L’histoire de François Hollande ne nous regarde pas. Elle est strictement privée. Il n'a rien fait d'illégal. S’il a profité de sa position, c’est, peut-être, dans le pouvoir de séduction qu’elle confère. Mais on a beau tourner l’anecdote dans sa tête, elle n’a aucun intérêt. Le gars, il a fini sa journée de boulot et va voir sa grosse en scooter. C’est assez rigolo de voir la manière avec laquelle il se fait prendre. Les conséquences sont graves. Son ex en prend plein dans la tronche mais ça ne nous regarde pas. On peut faire un tas de billets pour plaindre Valérie Trierweiler mais ce sont bien ses histoires à elle. Nous sommes le 8 mars, c’est la journée de la femme. Ou plutôt, c’était. C’est devenu la journée des droits des femmes. Le progrès… Toujours est-il que @Valtrier a le droit qu’on lui foute la paix.

Nicolas Sarkozy est dans l’ombre des affaires depuis 20 ans. Il était ministre du budget et directeur de campagne d’Edouard Balladur, soupçonné dans l’affaire Karachi pour une histoire de financement de campagne. Elle s’est terminée avec une grosse dizaine de morts. Nicolas Sarkozy a été impliqué dans l’affaire Bettencourt. Il est maintenant suivi par la justice pour le financement de sa campagne de 2007. En marge, on suspecte un magistrat de lui avoir donné des renseignements sur le processus judiciaire qui le concerne avec, en ligne de mire, un truc de trafic d’influence. J’en oublie.

Je vous le dis : François Hollande ferait mieux de faire des magouilles que d’aller baiser en casque.

Les éditorialistes et les blogueurs de droite sont d’accord pour accuser la justice de favoriser la gauche alors que le fond de l’affaire est que des magistrats semblent avoir favorisé un ancien président de droite. Que l’affaire éclate montre que la justice est indépendante. Elle est indépendante vis-à-vis d’elle-même, d’ailleurs, puisque les magistrats se soupçonnent entre eux.

Ils sont mesquins.


30 janvier 2014

Spams de blog

N'ayant pas le temps de faire un billet aujourd'hui, je vous publie un commentaire anonyme que je viens de recevoir à un récent billet.

"Bah alors M. Jégou ... on perd ses moyens ... on devient agressif et vulgaire ! C'est pas bien :P
C'est peut être (surement !) le "régime politique" actuel qui vous rend comme ça ... Faudrait songer à consulter non ?!? J'ai une bonne nouvelle pour vous : le changement c'est maintenant … vous serez bientôt libéré de vos démons :) hahahahahahaaaaaaaaaaaa je me gausse, je me gausse !!!!
Bon bah M. Jégou vous m'avez bien fait rire quand même ! Sacré vous :)
Je vous souhaite ..euuuh... rien ! hahahaaaaaa
Signé : la "connasse" anonyme (..et ouiii je vous facilite la tâche !!).
N'oubliez pas de voter Arnaud Weber-Guillouet UMP!!!
"

Ca vous montre le niveau des trolls ! 

Surtout de l'UMP du Kremlin-Bicêtre.

23 janvier 2014

Bloguer local pour les municipales - larmes fatales

Un article dans la page Loudéac du Télégramme nous apprend que le Maire envisage de porter plainte contre les blogueurs. Cela est probablement lié aux bisbilles entre Thierry Roncin et son ancienne majorité. Histoire de Clochemerle que je suis d'un œil amusé. Vous pouvez consulter son blog pour juger pour le niveau.

Toujours est-il que je ne saurais que conseiller à mes confrères blogueurs d'être extrêmement prudents à l'occasion de ces municipales quand ils traitent des sujets locaux dans leurs blogs. Les candidats sont souvent très pointilleux, faute de recul.

Une personnalité d'envergure nationale s'en foutra généralement de ce que l'on peut dire d'elle. Il n'empêche que la loi est la loi. L'insulte publique, la diffamation,... sont interdites.

Prenez Madame Morano. Non. Pas par derrière, mais par exemple. Il est dit tellement de conneries sur elle dans Twitter et dans les blogs qu'elle est probablement blindée. En outre, ça fait partie de son job. Elle acquiert de la notoriété avec son image qui nous parait certes désastreuse mais qui lui a permis de devenir ministre, proche du précédent président. Ces gens ne sont pas fous.

Un politicien local n'aura pas ce recul. Il ne connait strictement rien au numérique. Il a un site web monté par un copain totalement incompétent mais ne le sait pas. Il galère. Il pense que les blogs, les comptes Twitter, les statuts Facebook sont lus.

Imaginons que je dise des saloperies sur Gérard Huet, dans mon blog. C'est le maire de Loudéac. Cela n'aurait strictement aucune importance. Mon blog n'est pas lu à Loudéac, à part par ma mère et quelques copains proche de l'opposition municipale. Mes écrits n'auraient donc strictement aucune influence sur le vote et sur l'image de Monsieur Huet. Le problème est qu'il ne le sait pas. Il ne peut pas savoir. Seul le taulier d'un blog a une idée de qui le lit et seul un blogueur un peu expérimenté peu relativiser l'importance de la chose.

Gérard Huet pourra être inquiet de son qu’on dit de lui sur le web. C’est le cas de beaucoup de gens. Les blogueurs, par exemple, sont très pointilleux et utilisent souvent des pseudonymes. Il n’empêche que tout le monde s’en fout. La crainte vient d’une recherche de « Gérard Huet » dans Google. Mais, aucun électeur potentiel ne va faire cette recherche ou se renseigner sur Gérard Huet dans Google ! En outre, Monsieur Huet est non seulement maire de Loudéac mais aussi conseiller général. Je suppose qu’une recherche Google donnera des centaines de liens avant que l’internaute ne tombe sur un billet de blog compromettant, d’autant qu’il a probablement un tas d’homonyme.

Arnaud Weber-Guillouet est le candidat de l’UMP au Kremlin-Bicêtre. Il a un nom beaucoup plus rare et n’a probablement aucun homonyme. Comme il « débute » en politique, il n’a pas d’autre mandat qui feraient que l’on parle régulièrement de lui dans la presse. Il est fort probable qu’une recherche Google donne le présent billet dès la première page.

Mais Nono et Gégé, si je puis me permettre ces familiarités, ne sachant pas comment est utilisé le web, n’ont pas d’autre choix que de traquer ce qu’on dit d’eux dans Google même si ce n’est pas lu.

Nous avons donc un fort risque, pour les blogueurs, de recevoir des plaintes de personnalités locales. Néanmoins, il nous faut approfondir. Puisque les blogs ne sont lus, le blogueur local prend également le risque de perdre du temps tout en étant persuadé mener une croisade indispensable et d’énoncer des vérités qui sauteront aux yeux de tous. C’est un sujet que je connais bien, puisque les blogueurs « nationaux » sont aussi concernés : ils racontent des conneries dans leurs blogs en ayant l’impression d’étaler une vérité si grosse qu’elle n’échappera pas au commun des mortels. Le risque est réel au niveau local. J’ai vu des candidats ou des militants dépensant une énergie folle sur leur site web qu’ils se coupaient totalement du terrain. Déjà, quand on est candidat, on est souvent persuadés que le message passe, que les gens sont sensibles aux propos qu’on leur tien. Lors de la dernière élection municipale, au Kremlin-Bicêtre, je discutais souvent avec les têtes des listes d’opposition. Elles étaient persuadé avoir déclenché une dynamique alors qu’il était évident que c’était faux. Sur internet, les effets sont multipliés.

Le troisième risque que prend le blogueur est de bloguer contre son propre camp. Jacques Amboise est un blogueur de Loudéac (je le connais depuis 30 ans). Aujourd’hui, d’ailleurs, il parle de cet article du Télégramme. Nous sommes donc au moins deux blogueurs politique à Loudéac, plus proche de l’opposition que de la majorité. Nous pourrions relayer le programme de l’opposition. Ceci aurait peu d’intérêt : c’est à la liste de mener campagne. Si elle veut que nous diffusions des informations, nous le ferions. Mais il lui revient bien d’imaginer cette campagne. Nous n’avons pas à nous immiscer. Nous pourrions aussi casser le bilan de la majorité mais le message pourrait se retourner contre la liste. Nous risquerions de transformer Gérard Huet et son équipe en victimes d’une campagne injuste patati patata.

Dans le billet de Jacques, vous pouvez lire le communiqué du maire. En voila le début : « Ou est le débat républicain dans les blogs internet ? A l'approche des élections, leurs auteurs qui commentent la vie municipale ont choisi de porter atteinte à la réputation de notre équipe. Les propos qui y sont tenus étant constitutifs du délit de diffamation ainsi que de celui de harcèlement moral, je me réserve le droit de porter plainte à la gendarmerie ».

Le lecteur du Télégramme ne sait pas ce que sont les blogs. Pour lui, internet et les rézossocio sont un gigantesque bordel où tout le monde piaille. Néanmoins, le lecteur pourrait deviner facilement de quel blog il s’agit et taper « blog de Thierry Roncin » dans Google. Vous pouvez aller voir le blog, le lien est au début de mon billet. Vous allez tomber sur un truc très moche, avec une police de caractères et un contraste affligeants, un fond affreux. Vous lirez des textes sans queue ni tête pour quelqu’un qui n’est pas intéressé par ces conneries d’initiés.

Vous finirez par tomber ce sur ce billet. Thierry va diffuser des cartons avec l’adresse de son blog pour inciter les gens à aller le lire. Je ne dirais pas ce que j’en pense, je ne veux pas un procès. Toujours est-il qu’il termine ce billet par : « A loudéac, environ 1/10 de la population (soit 1000 personnes) possède une connexion à internet, et si chacun d'entre vous distribue 20 de ces petits cartons publicitaires,... ma parole sera entendue. » Il est instit, hein ! Je recopie sans relire… Tant pis pour la majuscule à Loudéac. Toujours est-il que le taux de pénétration d’internet en France est de l’ordre de 60%. Comment peut-on prétendre qu’il n’est que de 10% à Loudéac ?

Le dernier risque que prend le blogueur local est de susciter un intérêt momentané des citoyens pour les blogs… et de décrédibiliser totalement les blogs aux yeux de ces derniers. En début de semaine, Thierry Roncin avait fermé son blog. Je ne peux que lui conseiller que de le fermer pour l’image de la blogosphère et pour la sienne.

Pour l’instant, il ne fait que faire la campagne de Gérard Huet en étant persuadé de faire le contraire.

J’aimerais bien que les Loudéaciens aient une autre image des blogs.

Gérard Huet peut porter plainte contre Thierry Roncin. Ce dernier pourra pleurer.