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21 mars 2015

Laissons l'écologie à des gens raisonnables

Ségolène Royal a refusé la circulation alternée demandée par la Mairie de Paris à cause des pics de pollution. C’est une très bonne chose et Bruno Roger-Petit nous explique pourquoi et, finalement, bien que totalement opposé à la voiture à Paris, je suis parfaitement d’accord avec lui, ne refusant absolument aucun paradoxe, ce qui nécessite quelques explications que vous trouverez dans un excellent billet de blog, ce matin, ici-même. Il nous rappelle aussi qu’elle avait empêché la loi interdisant les feux de cheminée, ce qui est aussi une très bonne chose.

Par contre, il faut que je fasse gaffe à ne pas devenir Ségoliste.

Halte à l’écologie punitive !

BRP évoque l’écologie sociale, ce qui ne veut rien dire mais je suis contre l’écologie incitative et surtout contre l’écologie punitive qui sont, tous les deux, antisociaux. Les incitations ne profitent qu’à ceux qui ont les moyens d’en profiter (demandez à un SDF s’il est content des aides fiscales pour l’isolation) et les punitions concernent les défavorisés (j’ai les moyens de payer pour ne pas me chauffer au bois). La gauche de la gauche qui a inventé « l’écosocialisme » a fait une grosse connerie, son score dans les urnes le montre. Je l’ai dit souvent, à un tas de sujets, comme le nucléaire ou Notre-Dame-des-Landes. Le nucléaire ne manque pas de défauts mais on n’a pas trouvé grand-chose d’autre pour rendre le service à bas prix sans trop polluer même si on trouve toujours des andouilles pour tenter de démontrer le contraire.

Electoralement, c’est de la connerie. Faire de la politique pour ne pas être élu ne sert pas à grand-chose et les écolos et socialos parisiens ont la chance d’avoir des électeurs riches et une droite conne.

Revenons à mes paradoxes

Je suis contre la voiture à Paris parce que cela génère de la pollution, des encombrements gênants pour ceux qui ont besoin de leur voiture (un plombier ne va pas trimbaler sa caisse à outils dans le métro et la famille qui va manger chez la grand-mère en grande banlieue n’a pas d’autre moyen pour tenter de capter l’héritage), des risques pour les piétons et une transformation de l’automobiliste en gros con, fier de lui, s’accordant tous les droits, y compris celui de prendre sa voiture.

Cela me rappelle ceux qui gueulent contre les lois du gouvernement « contre internet ». Je suis contre ces lois mais certains le font au nom des droits fondamentaux ! Comme si raconter des conneries sur le web était un droit fondamental. Comme si utiliser sa voiture était un droit fondamental ! On croit rêver. Le droit fondamental est de respirer dans Paris, ce qui n’est pas toujours possible pour tous….

Je suis aussi contre la voiture à Paris parce qu’elle ne sert généralement à rien

Ainsi, la circulation alternée quand il y a des pics de pollution m’amuse beaucoup vu qu’elle fait chier les gros cons. Il n’empêche qu’elle ne sert à rien en cette période, surtout quand elle est mise en œuvre après le pic de pollution.

L’écologie doit être un travail de longue haleine, une réflexion constante. Cela ne sert à rien de lutter contre les pics de pollution par une mesure qui emmerde les citoyens. La politique du « tout voiture » menée pendant des années a été néfaste, contreproductive, augmentant les temps de trajet… et surtout empêchant le développement et l’amélioration des transports en commun, cette amélioration qui nous permettrait de voyager peinards évitant les rames pourries, les changements qui n’en finissent pas,…

L’écologie ne doit pas être un gadget. BRP évoque les Vélib, à Paris. Ces machins plaisent certainement aux Parisiens un peu branchés qui s’imaginent sauver le monde mais ils ne sont que des gadgets voire des icônes, celles de l’écologie bobo, tout comme la fermeture des voies sur berge que j’approuve néanmoins, plongé dans mon paradoxe.

Un paradoxe, cela s’explique

Les voies sur berge sont un inconvénient pour les promeneurs, pour ceux qui voudraient déambuler dans Paris (qu’ils aillent au bistro, plutôt). Leur fermeture permettra de fluidifier la circulation en incitant les gens à ne pas prendre la voiture et générera une forte diminution de la pollution. Il n’empêche que les voies sur berge ne sont pas la cause d’un problème. La cause initiale est l’entassement des gens en région parisienne et l’obligation qui faite de se déplacer pour aller travailler. La cause supplémentaire est la volonté des gens à habiter des pavillons en banlieue, générant l’étalement urbain et rendant obligatoire l’utilisation de la voiture. Et cette cause initiale provoque non seulement des dégâts environnementaux mais aussi sociaux avec des gens qui se tapent plus de deux heures de trajet par jour, qui passent leur temps à courir pour s’occuper des gamins, faire les courses,…

Alors la circulation alternée, les cyclistes qui vont plus vite, les voies sur berge qui ferment les emmerdent. Ils conchient l’écologie et la cause initialement défendue. Dans la voiture, ils écoutent la radio et des écolos qui luttent contre des aéroports. Si les entreprises d’envergure nationale et internationale pouvaient s’installer en dehors d’un axe « Paris – Lyon – Marseille » en ayant des moyens de transport leur permettant de « rayonner », la cause de l’environnement ne serait-elle pas mieux défendue ?

Je ne fais pas une obsession sur Notre-Dame-des-Landes, rassurez-vous mais il est très drôle de voir des gens se battre contre au nom de l’écologie tout en racontant n’importe pour minimiser les dégâts de l’autre aéroport de Nantes, la gêne et la pollution qu’il provoque, l’étalement urbain dévastateur qu’il impose en occupant des mètres carrés au cœur de la cité…

Laissons l’écologie à des gens raisonnable, pas aux écolos.

Ségolène Royal est raisonnable.

Et on vit très bien sans voiture, à Paris.

On ne le dira jamais assez. Vélib est un symbole. Pas Autolib qui permet d'avoir une voiture seulement quand on en a besoin.


19 novembre 2014

Vive l'Europe ?

On apprend que la Commission Européenne pourrait interdire la construction du barrage de machin. C’est à mourir de rire quand on pense que les principaux opposants, qui viennent de l’extrême gauche, n’arrêtent pas de critiquer l’Europe. C’est pareil pour NDDL : les directives Européennes en matière de protection de l’environnement ne seraient pas respectées.


Je dis ça.

30 juillet 2014

Transition énergétique : c'est parti ?

Depuis le début, je suis très perplexe sur la transition énergétique, non pas que je pense qu’elle ne soit pas souhaitable, au contraire, mais je suis persuadé que l’on partira dans le mauvais sens. Les annonces de Ségolène Royal (qui fait décidément beaucoup parler d’elle en cette période) sont l’occasion pour en faire une première analyse (sur la base de cet article).

500.000 logements rénovés chaque année d’ici à 2017

Non, je n’ai pas changé… Ce n’est pas à l’Etat d’aider les propriétaires. C’est mon côté très libéral et très de gauche…

7 millions de bornes de recharge pour les véhicules électriques

« Pour passer de quelques milliers de prises aujourd’hui à 7 millions de bornes de recharge en France, toutes les nouvelles constructions, qu’il s’agisse de bureaux, de commerces et de logements, devront être équipés de bornes pour recharger les véhicules électriques. »

A la limite, pourquoi pas ? Mais le gouvernement parle sans cesse de simplifier les normes, en voilà une nouvelle. Je préférerais que les normes soient concentrées sur la consommation d’énergie par ces constructions. En outre, faut-il que seuls les salariés qui bossent dans des bureaux neufs bénéficient de cette mesure ?

Des «chèques énergie» pour les foyers modestes

« Pour lutter contre la précarité énergétique, des aides seront accordées aux ménages les plus modestes sous la forme de «chèque énergie». Sans remettre en cause les tarifs sociaux du gaz et de l’électricité, ces chèques devraient permettre aux ménages les plus modestes de rénover leur logement. […] »

Ça revient à la rénovation des logements, non ?  Heureux de savoir que les ménages les plus modestes sont propriétaires de leurs logements…

Soutenir les énergies renouvelables

« […] Réunis ce mardi par la ministre de l’Ecologie, les industriels des filières renouvelables ont été rassurés sur les aides qui leur seront accordées: les tarifs de rachat seront maintenus et des appels d’offre seront bientôt lancés pour l’éolien offshore et le solaire. »

Encore un truc qui va bénéficier principalement à ceux qui ont du pognon.

La production d’énergie plafonnée

« EDF reste maître de ses opérations mais la production globale d’énergie sera plafonnée par décret. Une manière d’obliger l’électricien à réduire la voilure lorsque de nouvelles capacités de production seront mises en service. Comprendre, un EPR ouvert contre une centrale vieillissante fermée. «Nous prenons en compte l’engagement présidentiel de fermer Fessenheim», a rappelé Ségolène Royal. »

C’est une aberration ! Le problème énergétique est mondial (on exporte de l’électricité, on en importe, bref, on se débrouille). Limiter la production alors qu’on fait une fixation sur la compétitivité des entreprises est délirants, surtout quand il s’agit d’une entreprise publique qui pourrait récupérer ainsi du pognon.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, François Hollande s’était engagé à fermer Fessenheim, il faut le faire. Mais cette mesure revient à conditionner la fermeture de centrales à la mise en exploitation d’autres… On n’est pas près d’atteindre les 50%...

Et aussi ?


Et alors ?

Le projet est lancé fin juillet : le projet de loi a le traitement médiatique qu’il mérite. Je viens d’aller voir cinq sites d’information (Google News, Le Monde, Le Parisien, Le Figaro et Libération). Aucun des cinq n’en fait de gros titres. Les trois premiers n’en parlent pas en page d’accueil. Le Figaro revient sur une interview d’Hervé Mariton qui critique la loi (pitoyablement comme peut le faire un type de l’opposition) et Libération fait un payer (réservé aux abonnés) sur « l’énergie » de Ségolène Royal.

Je suis très critique mais les écolos sont pour : le texte va donc dans le bon sens pour l’environnement (même si on peut trouver assez peu de personnes croyant à la baisse du nucléaire dans les proportions et délais promis par François Hollande).

Je suis très critique mais je ne propose rien.

29 juillet 2014

Ségolène Royal et les autoroutes régionales

Les attaques contre Ségolène Royal suite à l’annulation du projet d’autoroute A831 sont inacceptables, surtout dans leur forme. Des commentateurs à mon dernier billet sur le sujet m’ont apporté des informations qui me confortent dans mon opinion initiale qui avait pourtant changé ce week-end : cette autoroute ne doit pas être faite mais il faut améliorer la circulation sur les routes actuelles, notamment par le contournement de Marrans.

Toujours est-il que, comme pour Notre-Dame-des-Landes, cette route m’a toujours intéressé, ayant habité des années en Bretagne et y retournant souvent : une autoroute reliant Nantes à l’axe Paris Bordeaux est la seule solution pour relier la Bretagne au sud-ouest de la France.

Ségolène Royal a déclaré : « Ce n’est pas réaliste de mettre 900 millions d’euros dans 60 km (...) On ne va pas refaire Notre-Dame des Landes dans le Marais Poitevin! Notre-Dame des Landes aussi, ça a été décidé sur des études qui dataient d’il y a plus de 10 ans, et là, on recommence ? » C’est très drôle surtout que Notre-Dame-des-Landes est à l’étude depuis plus de 50 ans…

L’autoroute, au sud de Nantes, existe : c’est l’A83 qui débouche sur l’A10 au nord-ouest de Niort. Tiens ! Je vais vous pondre une carte, aidé par Google Maps. En rose, je « sous-ligne » l’A10, en vert, l’A83. C’est parce que mon PC est passé en Windows 7 que j’arrive à vous pondre des belles cartes comme ça. On le voit à peu près clairement : elle ne sert pas à grand-chose, elle ne passe même pas par Niort. On va dire qu’elle rend service aux gens qui ont envie de faire Nantes Niort mais fait un gros détour pour Nantes-Poitiers. En marron, je propose des alternatives qui auraient quand même été plus chouettes, non ? D’ailleurs la ligne en marron la plus à gauche, correspond un peu au tracé prévu pour l’A831. Le tracé marron le plus à droite est d’ailleurs, en gros, ce qui avait été retenu à l’origine.

Ségolène Royal nous parle de 10 ans. L’autoroute A83 a une page Wikipedia. Ce qui prouve au moins qu’il y a, en France, des gens qui ont le temps de faire des pages Wikipedia au sujet des autoroutes. Vous me direz, je suis bien en train de faire un billet de blog… Avec des jolies cartes. Tiens ! Je vous mets en bleu l’autoroute A87, qui fait Angers – La Roche-sur-Yon et en rouge, celle qui fait Nantes-Le Mans, via Angers. Tant qu’on y est, on pourrait faire une autoroute Nantes-Poitiers et une autre Niort-Angers.

Bon ! Un peu de sérieux ! Le machin grossièrement hachuré en mauve représente globalement la surface du Marrais Poitevins. Je l’ai fait à la main, comme un grand, en découvrant Paint sur Windows 7. Ne chipotez pas.

La page Wikipedia est très intéressante. « L'A83 ne fut inaugurée en sa totalité qu'en 2001 avec l'ouverture entre Oulmes et Niort. L'inauguration de cette dernière partie du tracé de l'A83 mit fin à une longue polémique débutée en 1987. À l'origine, l'A83 devait rejoindre l’A10 en contournant Niort par le sud et en passant près de Coulon et de Magné. Ce tracé était plus direct entre Nantes et Bordeaux. » Nous y voilà, à mon autoroute marron de droite.

« Finalement, en 1992, le tracé contournant Niort par le nord (plus long) fut choisi, décision rejoignant l'opinion de certains milieux économiques du département des Deux-Sèvres qui voyaient dans cette option une meilleure desserte du département. » Nous y voilà : ce sont les milieux économiques du département qui choisisse les routes à vocation nationale… Du département d’où était élue qui ?

« Les 34,4 derniers kilomètres entre Oulmes et Niort furent inaugurés par Ségolène Royal en 2001. Ségolène Royal, alors député des Deux-Sèvres [et ministre déléguée à la Famille, à l'Enfance et aux Personnes handicapées], avait d'ailleurs dû se battre contre certains élus locaux et les services de l'équipement pour que le Marais poitevin soit épargné. Elle avait alors sollicité l'arbitrage du président François Mitterrand. »

Au moins, elle a une certaine constance…

Vous noterez néanmoins que si les décideurs de l’époque avaient choisi mon tracé marron de gauche, on n’aurait pas traversé les Deux-Sèvres (entourées en gris, sur ma carte, qui commence à devenir un tantinet chargée surtout que dans l’intervalle, j’ai mis la rocade de Nantes en orange mais je ne sais plus pourquoi. Ah si ! Je me rappelle… C’est pour donner un sens au point noir).

(Discrètement, j’en profite pour entourer Chinon en blanc parce que ça me donne soif).

Le point noir ? Oui, le point noir. C’est en gros l’emplacement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, celui que l’on voudrait déplacer pour mettre au nord de Nantes.

Arrêtons de déconner avec des bavures de couleur et commençons à médire. Avec des pointillés gris. En dessous des pointillés gris, c’est la circonscription de Melles d’où vient Ségolène Royal, avant de devenir présidente de région. L’autoroute verte est parfaite pour que les braves habitants puissent aller à Nantes, y compris à l’aéroport. Tiens ! En espèces de mauve bleu, à gauche, j’entoure la ville de La Rochelle, justement où elle n’a pas été élu, la dernière fois. Elle se trouve dans un désert d’autoroute. L’autoroute verte dessert par contre très bien également le centre de la région dont elle assurait la Présidence.

Peut-être arriverons à démontrer que la meilleure solution serait de poursuivre l’A87 (la bleue) jusqu’à la Tranche-sur-Mer et de faire un pont jusqu’à l’Île de Ré pour desservir la Rochelle sans traverser le Marais-Poitevin. J’espère que Manuel Valls réussira à retenir mon hypothèse quand il rendra ses arbitrages, ne serait-ce que pour nous permettre de rigoler dans les blogs.

Peut-être que quand la décision a été prise de poursuivre la verte au nord-est de Niort, aurait-il fallu s’intéresser des intérêts des infrastructures nationales (données en concession à des boites privées) et construire des belles routes pour rejoindre Niort et La Rochelle à partir de Fontenay et pas nécessairement une autoroute certainement très utiles aux industriels du coin.

La page Wikipédia de l’autoroute a oublié de dire que Mme Royal était ministre de l’environnement au moment où la décision relative à la fin de l’A83 a été prise.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : on ne peut pas faire traverser le Marais Poitevin par une autoroute. Les propos tenus contre Mme Royal par les élus locaux, notamment par le président du Conseil général de Vendée Bruno Retailleau, sont inacceptables.



28 juillet 2014

A831 : ça Marrans pas

Je dois reconnaître que je ne connaissais pas le projet d’autoroute A831 qui doit relier Fontenay-Le-Comte à Rochefort et que j’ai appris son existence par une dépêche annonçant que Ségolène Royal l’avait arrêté, ce qui a provoqué, depuis, la colère des élus du coin, de droite comme de gauche.

Pourtant, tous les types qui ont parfois le trajet « Nantes-La Rochelle » à faire pourrait confirmer son utilité tant cette route est chiante, notamment du côté de Marrans célèbre pour sa traversée. Pour ceux qui ne connaissent pas trop le coin, il faut savoir que La Rochelle et donc l’Ile de Ré n’ont aucune route à deux fois deux voies à moins d’une cinquantaine de kilomètre vers l’est (donc vers l’autoroute « Paris Bordeaux » et vers le nord ou le nord-est (donc vers l’autoroute qui relie Nantes à cette axe « Paris Bordeaux », à Niort). Cette mise aux normes autoroutières est attendue par tous les habitants du coin et donc tous ceux qui viennent parfois les voir, ce qui est mon cas, ayant de la famille à La Rochelle. Elle est aussi attendue par les habitants dont les communes sont traversées par des routes extrêmement fréquentées, comme ceux de Marrans.

Toutefois, je pensais que les travaux ne pourront pas se faire, une nouvelle autoroute devant traverser le Marais Poitevin. Je n’y pensais donc pas.

Je comprends la colère des élus locaux parce que les études environnementales ont montré les dégâts seraient presque nuls. Ne m’en demandez pas plus, je ne connais pas le dossier, contrairement à celui de Notre-Dame-des-Landes que j’ai bien étudié à une époque.

Toujours est-il que je viens de faire une recherche d’argumentaires et on se trouve un peu dans le même cas de figure de NDDL même si on a beaucoup moins de littérature.

Par exemple, je suis tombé sur un blog des écolos du coin qui expliquaient que l’autoroute ne servait à rien ce qui est une hérésie quand on est passé au moins une fois dans le coin et qui arrivaient à le démontrer de manière grossière, avec des photos de l’autoroute au sud (celle qui relie Rochefort à Saintes, donc à l’axe « Paris Bordeaux ») à un moment où elle est presque vide.

Par contre, comme pour NDDL, les arguments importants, ceux liés à l’environnement, ne sont pas évoqués.

Etrange…

N.B. : Je précise aux trolls que :
1. je ne pensais pas cette autoroute était possible donc je ne la défends pas, sauf du point de vue de son utilité,
2. je ne ferai pas de billet sur le thème « quelle mouche a piqué Ségolène Royal ? », la presse s’amusant assez avec ce dossier.

18 mars 2014

L'écolo en centre aéré

Logement d'avenir selon Jérôme Bosch.
Nous sortons d’une période où l’environnement a été au cœur de l’actualité… avec une journée symbolique de circulation des véhicules impairs ce dont on a rien à cirer (jeu de mot : imper, ciré,…). Avec une écologie politique totalement délirante en France (c’est toi qu’as acheté des bus diésels, nananère), l’écologie est devenue un jouet.

Tiens ! On fait des sondages pour tout. Libération (et l’AFP) évoque un sondage : « Logement: les Français sceptiques face à la densification du bâti. » Globalement, les Français sont favorables à l’ajout d’un étage aux constructions, en ville, pour faire face à la pénurie du logement et 7 Français sur 10 sont d’accord pour qu’on demande aux gens qui ont des grandes propriétés d’en vendre une partie pour construire des logements.

Si je comprends bien, trois sondés sur 10 voudraient qu’on interdise aux promoteurs ou aux particuliers d’aller voir des particuliers pour acheter une partie de leurs terrains… On croit rêver.

S’ils sont pour les deux mesures, ils constatent à une large majorité que la première solution nuirait au paysage urbain et que les deux, à une très large majorité, entraineraient « une trop forte concentration de la population. »

Enfin, ils sont contre s’ils sont directement concernés.

Vive les sondages.

Ce sondage a un côté surréaliste qui m’épate. Par exemple, près de chez moi, il n’y a que des immeubles de 7 ou 8 étages. Que peuvent en avoir à foutre les gens qui n’habitent pas le quartier ?

Néanmoins, être plein de paradoxes ne me gêne absolument pas. Lutter contre l’étalement urbain doit être une priorité et passe donc par la densification de la population, ce qui ne peut se traduire que par des constructions plus hautes en ville et des « propriétés » plus petites en zone périurbaine ou rurale.

Lutter contre l’étalement urbain est une priorité pour deux raisons. La première est de laisser disponible des surfaces agricoles et des surfaces naturelles. La deuxième est que cet étalement crée des problèmes environnementaux, comme un usage intensif de la voiture. A contrario, entasser les gens crée des problèmes y compris, probablement, environnementaux (plus les immeubles sont hauts, plus ils sont consommateurs d’énergie). Il faut trouver un juste milieu et c’est un débat de spécialistes…

Suis-je écolo ?

C’est une excellente question que je me remercie de m’avoir posé. Je vais y répondre pour un de mes camarades blogueurs que j’ai un peu rudoyé par mail il y a une dizaine de jours : je n’aime pas les militants écolos. Sauf lui. Le blogueur réac Koltchak résume très bien l’aspect tragicomique de la journée d’hier dans son dernier billet. Je vais résumer. Ou plutôt raccourcir.

Les écolos allemands ont imposé la fermeture des centrales nucléaires qu’ils ont remplacées par des machins à charbon qui dégagent d’affreuses particules qu’un méchant anticyclone a poussées au dessus de notre joli pays. Pour faire plaisir aux écologistes, le gouvernement a fait une journée en n’autorisant que la moitié des véhicules à circuler en stigmatisant les braves gens qu’on avait poussé à acheter des véhicules diésels vu qu’à l’époque on les pensait moins polluant, journée « alternée » décidée alors que le vent a repris et que les particules sont parties voir ailleurs si elles ne pouvaient pas donner des cancers à d’autres.

D’un autre côté, qu’un blogueur royaliste soit du côté des particules n’a rien de surprenant.

Ni vu ni connu, je vais en lâcher une couche au sujet de Notre-Dame-des-Landes dont au sujet duquel les écolos sont en pointe dans la lutte contre, contrairement à moi qui suis en pointe dans les phrases louches. Petit 1 : ils défendent un bocage qui a été créé artificiellement par le rachat des terres agricoles depuis cinquante ans en prévision de la construction de l’aéroport. Petit 2 : l’espace dégagé par la déconstruction de l’ancienne aérogare permettra de construire des immeubles d’habitation et de bureaux permettant de limiter l’étalement urbain de Nantes ce qui est d’ailleurs le sujet de mon billet tout en diminuant la pollution liée au trafic aérien grâce à la double piste qui permettra de limiter le routage des avions et à l’optimisation du trafic entre les aéroports Bretons.

Je suis donc parfaitement écolo et c’est bien parce que je suis écolo que je suis partisan du nucléaire et du nouvel aéroport. Ce qui ne veut pas dire que je suis complètement taré : je sais que le trafic aérien n’est pas bon pour l’environnement et n’est probablement pas d’avenir et que le nucléaire n’est pas exempt de tout reproche. On fêtait récemment l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima.

Je suis parfaitement écolo mais totalement opposé aux prises de position des écologistes officiels et à leur manière de faire de la politique…

Et en plus, avec l’étalement urbain, il nous faut prendre la voiture pour rentrer du bistro.

Avec sa journée « sans voiture », le gouvernement a lancé un signal aux citoyens. Vous voyez, on agit, et tout ça. Il n’empêche que la responsabilité individuelle de chacun est trop souvent montrée du doigt dans cette histoire de défense de l’environnement. Il serait temps d’envisager de se tourner vers l’avenir. Tiens ! Je parlais du nucléaire. N’est-il pas temps d’investir pour les énergies de demain et de ne conserver la transition énergétique que pour faire joli dans les tracts électoraux…

Pour en revenir à mon sondage introductif, rehausser les immeubles existants a peu de sens. C’est aux immeubles neufs qu’il faut penser… A quoi bon faire un sondage pour consulter le peuple sur des sujets qui ne le concernent pas ? Pour lui faire croire qu’il est écolo ?

Au boulot, bordel !

17 mars 2014

Interdisons la voiture

Législateur attentif aux revendications du peuple selon Bosch
C’est un scandale. Je n’ai pas donné mon avis sur la circulation alternée, manquant à tous mes devoirs qui consistent à donner un avis sur à peu près tout sans la même once de compétence. Hier soir, avec le vieux Joël, on rigolait bien, sur le thème : « ces cons-là mettent la circulation alternée alors que la pollution est finie. » Quand je suis au bistro, je ne suis plus blogueur de gouvernement.

Premier avis : l’amende de 22 euros n’est pas assez chère. Une dame qui doit amener son père chez le proctologue où le rendez-vous est pris depuis plusieurs semaines prendra quand même sa voiture.

Deuxième avis : cette mesure est injuste. Comment peut faire la dame pour amener son père chez le proctologue ? Si vous n’aimez pas les proctologues, vous pouvez choisir autre chose. Un coiffeur, par exemple.

Troisième avis : et si on la mettait en place en permanence plutôt que d’attendre la mort de milliards de nourrissons du cancer de la particule ? Après tout, ça réduit les bouchons… Les proctologues aussi, à l’occasion, d’ailleurs.

Quatrième avis : pourrait-on avoir un pic de pollution hors période électorale pour que l’on puisse voir ce que nos dirigeants et les chefs de l’opposition ont dans le gosier ?

Cinquième avis : il y a dix ans, on nous encourageait à acheter des diesels parce que c’était moins polluant. Je veux bien prendre une voiture électrique, mixte, GPL, à pédale, … Mais si c’est pour apprendre dans dix ans qu’elle provoque des maladies rigolotes desquelles on meurt dans d’affreuses douleurs, cela serait décevant. Très.

Sixième avis : il faut interdire la voiture pour ceux qui n’en ont pas besoin. Je ne sais pas trop comment mais je vais revenir à ce sujet en proposant une loi, tant qu’à faire. Je vais commencer par me justifier : ceux qui prennent la voiture alors qu’ils pourraient faire autrement sans trop d’emmerdements gênent ceux qui en ont réellement besoin et provoquent le décès de nourrissons, de grands-mères et d’autres personnes fragiles.

Septième avis : il faut rapprocher la fiscalité du diésel de celle de l’essence et qu’on arrête de jouer avec la fiscalité pour faire des mesures incitatives et autres niches fiscales dont au sujet desquelles ont ne sait pas se dépêtrer qu’on on s’est rendu compte que c’était une funeste connerie.

Retroussons-nous les manches.

Proposition de loi visant à limiter les inconvénients de la circulation automobile.

Article 1 : tout usage de véhicule autre que celui permis par les articles de la présente loi est interdit sous peine de confiscation du véhicule et de sodomie du conjoint dans des secteurs géographiques qui seront précisés par décret.

Article 2 : sont autorisés les taxis, les VTC, les véhicules des services de sécurité, les véhicules de maintenance des sociétés de transport et quelques trucs comme ça, les véhicules de réparation, les voitures des GIG, GIC,…

Article 3 : sont autorisés les véhicules d’au maximum trois places des artisans et des commerçants.

Article 4.1 : sont autorisés les véhicules de chaque particulier à l’occasion de 50 jours par an sous réserve d’une déclaration préalable. L’autorisation est accordée à la personne, pas au véhicule, ce qui permettra de faire joyeusement du covoiturage.
Article 4.2 : il sera mis en œuvre un service de déclaration facile d’utilisation (déclaration par SMS,…).

Article 5 : sont autorisés les véhicules de transport de plus de 9 personnes.

Article 6 : sont interdits les 4x4 et autres véhicules surpuissants par rapport à leur utilisation courante dont la liste sera fixée par décret, avec, par exemple, une limitation de la puissance.

Article 7.1 : sont autorisés les véhicules dont l’usager peut justifier la nécessité de l’utilisation par un écart de plus d’un quart d’heure pour un trajet entre l’usage de la voiture et celle des transports en commun pour la partie du trajet concerné par la loi (voir l’article 1).
Article 7.2 : un système informatique fournira les temps de trajet de référence.
Article 7.3 : l’usager pourra contester ces temps de trajet en utilisant d’autres systèmes comme ceux des compagnies de transport et de services comme Google Maps.
Article 7.4 : les municipalités mettront en place des services aidant les gens à contester les machins. Un décret viendra préciser les modalités d’accréditation des personnes, de contrôle, de financement,…

Article 8 : sont autorisés les véhicules de livraison de moins de 3T5 de sociétés de livraison dument déclarées (par exemple au service décrit dans le 7.4).

Article 9 : sont autorisés les véhicules de plus de 3T5 s’ils peuvent justifier leur présence dans la zone ceci afin de virer ces connards de routiers qui prennent le périph plutôt que l’A86 voire la Francilienne.

Article 10 : un décret prévoira les modalités d’utilisation des voitures individuelles par des visiteurs occasionnels comme les touristes qui ne sauraient pas utiliser le machin prévu à l’article 4.1.

Article 11 : les collectivités territoriales seront incitées financièrement par l’Etat à construire des parkings près des gares et à en améliorer l’accès.

Article 12 : des dérogations seront étudiées au cas par cas par les services du 7.4 pour les professions qui ne sont pas couvertes par la présente note mais dont l’usage de la voiture est évidemment nécessaire, comme les médecins, les commerciaux,… et pour tous les cas particuliers.

Article 13 : sont autorisées à circuler dans leur commune ou arrondissement de résidence et les communes et arrondissements voisins les personnes de plus de 65 ans (je dis ça sinon les vieux Marcel et Joël vont me casser les burnes).

Article 14.1 : sont autorisées à circuler en voiture les épouses de pochetrons.
Article 14.2 : elles devront avoir sur elle un certificat de mariage et un échantillon du sang de l’époux.

J’espère que j’ai tout prévu. On notera au passage que je n’ai accordé aucune dérogation aux véhicules non polluants tels que les machins électriques ou GPL. Ce n’est pas par pure méchanceté mais parce que nous pourrions détourner le problème et nous retrouver dans dix ans avec les villes encombrées de véhicules non polluants, certes, mais écrasant les gens, encombrant les rues,…

14 mars 2014

Gratuité ponctuelle des transports en commun : la fausse bonne idée !

Condamnation d'un type voulant interdire la voiture, selon Bosch.
Les zautorités ont annoncé que les transports en commun seront gratuits ce week-end à cause de la pollution. C’est une très mauvaise idée. On comprend l’objet : inciter les automobilistes à prendre le métro pour limiter l’émission de particules idiotes. Mais, franchement !

Je n’ai pas parlé de cette pollution, dans mes blogs. Je ne vois pas bien ce que je pourrais ajouter par rapport à ce que disent les blogs. Mon copain Politeeks s’y connaît beaucoup plus que moi et en a fait un billet. Une anecdote personnelle, peut-être ? J’ai chopé la crève pendant la nuit de dimanche à lundi. Le nez qui coule à flot d’une espèce de morve solide et la gorge qui fait mal et qui fait tousser et boire beaucoup de flotte à cause d’un sentiment de déshydratation (auquel je ne suis pas franchement habitué…). Je me suis dit : ah merde ! J’ai pris des cachets et je me suis collé des trucs dans le nez. Lundi matin, en allant au bureau, je voyais très mal, à la Défense, malgré un magnifique soleil. En arrivant au bureau, je me suis précipité pour laver mes lunettes. En sortant, à midi, j’avais le même sentiment, avec une reprise de cette toux et l’envie de changer carrément de lunettes. Mardi ou mercredi, j’arrive au bureau le matin, en même temps qu’un collègue. Dans l’ascenseur, il me demande si je ne suis pas incommodé par la pollution. J’ai alors compris : mon nez, ma gorge et… mes yeux étaient victime de ces particules. Mon collègue avait les yeux qui coulaient. Arrivé au bureau, je fonce en salle de réunion (où on a la meilleure vue sur la Défense). L’horizon était perdu dans une sorte de nuage.

On est au cœur de ce nuage de saloperies et on ne le voit pas.

Ainsi, on aura trois jours de transport en commun gratuit. Une très mauvaise idée. La plupart des usagers réguliers ont un abonnement mensuel ou annuel. Ils ne bénéficieront pas de la réduction. Ainsi, ceux qui font l’effort de prendre le métro tous les jours, ceux qui polluent le moins, ne seront pas remerciés. Les pollueurs, si ! Pire, ce sont probablement les abonnés qui vont subir le manque à gagner des sociétés de transport pendant ces quelques jours…

Les mesures sont pourtant sur les rails : la circulation alternée, la baisse de la vitesse sur le périph,… Mais les zautorités ne peuvent ou ne veulent rien faire avant les élections. Mécontenter un ou deux électeurs sur cent serait fatal à la gauche, notamment à Paris, alors que les Parisiens sont les premiers concernés, les premiers à souffrir de cette pollution. La droite hurlerait contre cette gauche qui ne comprend pas que les gens ont besoin de sortir en  voiture pour aller travailler et tout ça.

J’espère que dès le lendemain du second tour, le gouvernement aura le courage de prendre des mesures qui fâchent puis de préparer des projets à long terme. Et j'espère que les Parisiens voteront pour Anne Hidalgo, la gauche ayant, avec Bertrand Delanoë, été les seuls à entreprendre des mesures contre la circulation automobile.

Je vais leur en proposer un : la gratuité totale des transports en commun en permanence. Je ne plaisante pas. Les entreprises remboursent déjà la moitié des titres de transport de la plupart des usagers et on pourrait éviter de coûteux investissements et charges liés à la facturation. Plus de contrôleurs, de vendeurs, d’automates, de portillons, de systèmes de refacturation entre le STIF, la RATP et la SNCF,… Le personnel réaffecté à la sécurité, au renseignement des voyageurs,…

Tiens ! Foutez-moi ça dans le pacte de responsabilité ! Un message aux entreprises : on supprime le remboursement de la moitié des titres de transport et on augmente les cotisations de un ou deux points.

Au boulot.
Il y a d’autres pistes : réorganiser l’approvisionnement des commerces parisiens, interdire aux véhicules de franchir la Francilienne s’ils n’ont pas une raison valable, accélérer le métro du Grand Paris, réaménagement du métro pour en supprimer certains désagréments, faciliter la circulation des automobiles avec plusieurs personnes à l’intérieur,… 30 ans de travail, quoi !

Quant à moi, je vais garder dans ma poche mon passe Navigo pour aller à Montparnasse afin de rejoindre la Bretagne où je pourrais respirer normalement pendant 48 heures.


De toute manière, il est payé.

20 décembre 2013

Les centristes parisiens que la pollution de l'air effraie

« La pollution atteint à Paris et sans doute ailleurs, en raison de l'absence de vent et de la sécheresse de l'air, des seuils stratosphériques au regard de nos normes. » Voila toute la logique du centriste ! La météo (plus exactement le temps qu’il fait) est le responsable de la pollution, dormez tranquille braves gens, ce n’est pas du tout à cause des voitures qu’il y a de la pollution.

Un peu plus, l’Hérétique va ajouter : mais que fait la mairie de Paris, la région et le gouvernement, tous dirigés par les socialistes pour ne pas faire de vent sur la région Parisienne ?

L’Hérétique a répondu à mon billet d’hier à propos de l’environnement et de la pollution à Paris. Quelques jours avant, il avait fait un billet à propos de la limitation à 70 km/h sur le périphérique. Commençons par ce dernier. Je n’invente rien, vous pouvez vérifier.

« Le gain de décibels, l'association 40 millions d'automobilistes l'a fait estimer : de 80 à 70 km/h, le gain est très exactement d'un unique décibel. C'est à dire un gain que ne peut pas discerner l'oreille humaine. » Se baser sur les estimations d’une association d’automobilistes, c’est fort ! Des scientifiques et autres spécialistes sont à peu près tous d’accord sur l’intérêt de la mesure, mais l’auteur préfère se baser sur un groupe de défenseurs des voitures. C’est un peu comme si je me basais sur les publications des associations de brasseur pour lutter contre les taxes sur la bière.

« Quant à la pollution, c'est très simple : elle est importante quand il y a un fort trafic et quand c'est le cas, la vitesse moyenne varie entre 20 et 50 km/h sous l'effet de la congestion. » C’est peut-être vrai. Dans la vraie vie, les gens roulent à 80 km/h puis se retrouvent dans des bouchons près des grosses sorties, comme vers chez moi où il y a l’autoroute du sud… S’ils avaient roulé moins vite avant, ils auraient passé moins de temps dans les bouchons, moins pollué, fait moins de bruit… Les bouchons auraient été moins importants et ils auraient gagné du temps…

« Si vraiment la municipalité voulait améliorer la qualité de l'air et le niveau sonore à cet endroit, il faudrait faire ce que préconise Marielle de Sarnez dans son programme (et qu'a repris NKM) : couvrir le périphérique. » Je me demande si ces braves gens ont calculé le coût de la chose (le pognon serait d’ailleurs mieux placé dans les transports en commun).  Surtout, je me demande si l’Hérétique a souvent fait le tour du périphérique en voiture. S’il veut couvrir le périphérique au nord de Paris, je lui souhaite un bon courage. En outre, il faudra des aérations, la couverture sera efficace pour le bruit mais pas pour la pollution. C’est grotesque.

Je ne vais pas reprendre ses arguments suivants mais je l’invite à regarder qui a fait le plus pour favoriser les véhicules propres entre la droite et la gauche.

« Une large partie de ceux qui passent par le périphérique ne sont pas parisiens mais simplement venus de communes frontalières. Bien à l'abri derrière leur mur périphériques, ce mélange d'assistés et de privilégiés que sont les habitants de Paris, auto-satisfaits et comblés, n'ont que faire de leurs voisins des faubourgs. »

Tout d’abord, quand il me vient une envie pressante, je ne pisse pas sur le mur des voisins… Les Parisiens n’ont pas nécessairement à supporter une pollution qui n’est pas la leur. Cette opposition entre les Parisiens et les banlieusards est grotesque. Néanmoins, comme il accuse les socialistes, je vais lui rappeler qui a construit le périphérique qui fait ce mur…

« Ça, par contre, ce serait un avantage du Grand Paris : la boboïtude parisienne (élus compris) se prendrait enfin dans la face l'exaspération des gueux d'à côté, devenus citoyens de Paris au même titre qu'eux. » Je vais lui rappeler que c’est Bertrand Delanoë qui a lancé Paris Métropole pour permettre à Paris de travailler efficacement avec les communes voisines et c’est un gouvernement Socialiste qui vient de mettre en place (il me semble que cela a été voté hier) la Métropole de Paris dans la loi…

C’est bien de mouliner derrière un blog…

Je passe à l’autre texte, celui contre la situation alternée. Il est très drôle aussi.

« Pour ma part, ce qui me frappe, particulièrement à Paris, c'est que toutes les mesures prises (augmentation des amendes de stationnement, limitation de la vitesse à 70km/h) ou envisagées (Péage urbain), vont toujours dans le même sens : pénalisation et sanction de l'automobiliste. » Il faudrait lui donner des fleurs ou une prime parce qu’il encombre Paris et pollue ? Qui a envisagé le péage urbain ? Par contre, il a oublié le reste. Je cite le Monde : « Entre 2002 et 2012, la modernisation des moteurs et la baisse de la circulation de 25 %, grâce aux aménagements de la voirie, ont permis une diminution de 24 % des émissions de polluants, selon Airparif, l'organisme chargé de mesurer la pollution en Ile-de-France. » Par contre, l’augmentation du nombre de véhicule diésel a amené une forte hausse d’une autre pollution.

Ainsi, les braves gens travaillent sur de nouveaux dispositifs qui pourraient détecter les véhicules les plus polluants pour leur interdire la circulation, à la demande des maires, dans les zones urbaines lors de pics de pollution. Ca me parait intelligent, non ? D’y réfléchir, pas nécessairement de le mettre en place. Je dis ça parce que l’Hérétique parle de mesures envisagées mais il ne sait pas de quoi il s’agit. C’est pourtant facile. Vous prenez Google News. Vous tapez « périphérique » et la première dépêche donne toutes les informations.

Revenons au billet de l’Hérétique

« Je vois d'ailleurs bien, pour la circulation alternée, que Jegoun ne parvient pas à répliquer à l'objection que le Faucon adresse à la mesure gouvernementale : quid de ceux pour lesquels l'automobile est un indispensable moyen de locomotion ? » Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat. Plus précisément, j’aurais à répondre à FalconHill le jour où une mesure empêchera une personne pour laquelle l’automobile est un indispensable moyen de locomotion de prendre sa voiture… Il n’empêche que j’y ai répondu. J’ai dit « tant pis » et je n’ai parlé que la région parisienne. J’ai surtout précisé que le jour où les mesures seront prises, les gens qui seront réellement emmerdé foutront sur la gueule des autres. Mon côté libéral : démerdez-vous !

« Jegoun invoque l'intérêt collectif, mais qu'est-ce que c'est que cet intérêt collectif qui néglige chaque intérêt individuel ? » L’Hérétique ne devrait pas s’arrêter à une phrase. L’intérêt individuel est de pouvoir respirer et circuler quand on a besoin, ce que je précise dans le billet. « L'intérêt collectif, c'est une somme d'intérêts individuels : c'est donc une facilité rhétorique, certes, mais surtout un sophisme fallacieux que de renvoyer l'intérêt individuel à l'égoïsme particulier. » Et c’est moi qui fais de la rhétorique ? Cela étant, si un sophisme peut ne pas être fallacieux…

L’hérétique évoque ensuite le plan proposé par Marielle de Sarnez qui vient de s’allier avec NKM pour améliorer l’air à Paris. C’est à pisser de rire. Une partie porte sur l’amélioration des transports en commun, ce que fait la gauche mais oublie le financement. Une petite partie porte sur le développement du vélo. La gauche a fait vélib. Marielle de Sarnez propose : « Création de deux grands axes 100 % vélo traversant Paris d’est en ouest (le long de la Seine par exemple) et du nord au sud. » Qui a libéré les voies sur berge pour permettre aux grands cris des centristes ? Où veut-elle faire passer cet axe nord sur ? Ensuite, elle veut améliorer les conditions de marche à pied. Par exemple, elle veut supprimer des places de stationnement dans les rues étroites. Et paf ! Quand c’est la gauche qui supprime des places, c’est mal, quand c’est la droite (ou le centre), c’est bien !

Dans la partie suivante, elle s’attaque aux voitures. Il faut des voitures propres. Tiens ! La gauche n’a pas mis assez de bornes de rechargement de voitures électriques. Elle oublie qu’elle les a toutes mises. Elle veut faire Scootlib, en plus de Vélib et Autolib. Bien ! Etendre les idées de la gauche.  Ensuite : « Lancer une étude comparative sur les systèmes de limitation de circulation des véhicules les plus émetteurs mis en place dans les villes européennes : politique du Grand Londres pour les véhicules les plus polluants, restriction d’accès pour les poids lourds dans certains axes centraux ou très touristiques à Rome et à Berlin durant des périodes de la journée… » Très bien ! C’est ce qu’a lancé le gouvernement (voir l’article du Monde que je citais, toujours en première position de Google News pour une recherche de « Périphérique »).

« L’auto-partage : partager les flottes d’entreprises ou d’administrations publiques (à titre exemplaire, celle de la Ville) auprès du voisinage résidentiel en dehors des heures d’activité. Cette expérimentation sera proposée à des entreprises volontaires. » Amusant ! Ca revient à faire circuler encore plus les véhicules existants. Après, on trouve un couplet sur le covoiturage, pourtant généralement qualifié de truc de bobos de gauche.

Après, elle s’occupe du transport de marchandises. « Création de plates-formes logistiques en approche de Paris. » Elle veut déplacer Rungis ? Virer les habitants des villes proches de Paris pour y mettre des entrepôts ? Au prix où est le foncier ?

Pour terminer (enfin, j’espère, mon billet est assez long et Olympe va gueuler), elle s’attaque à l’informatique. Elle veut mettre des bornes tactiles pour que les gens améliorent leurs déplacements, développer des applications smartphone,… Ne sait-elle pas qu’une bonne partie des Franciliens ont déjà des smartphones avec ces applications ?

En fait, ce n’était la fin. Mais je vous conseille de lire tout le document. Crise de rire assurée en constatant trois points :
-          le financement n’est pas évoqué malgré tout ce qu’elle veut faire, notamment pour les transports en commun,
-          une grande partie des mesures sont des trucs déjà faits ou engagés par la gauche,
-          ces mesures sont pour la plupart décriées par la droite et les centristes quand c’est la gauche qui les met en place.

Revenons au billet de l’Hérétique

(non sans avoir oublié de citer son passage sur les voitures propres vu que personne n’est opposé aux voitures propres…)

Il commence la conclusion de son billet en disant que ma conclusion de le satisfait pas mais qu’il est d’accord avec.

« Parce que, comme l'écrit si bien le Faucon,  pratiquement, on fait comment ? Quand on est un salarié moyen qui est obligé de prendre sa voiture non pas pour aller au musée, au théâtre ou au cinéma, mais pour aller simplement travailler ? Que nous n’avons pas forcément de transport en commun, ou de Vélib’ à disposition ? Que nous sommes simplement un français moyen qui travaille. A son compte ou en étant salarié. Avec des enfants à charge. »

Qu’on me dise qui, en région Parisienne, a réellement besoin d’utiliser une voiture au quotidien, à part pour rejoindre la gare et pour autre chose que le travail ? Je vais répondre : il y a quelques andouilles qui ont choisi d’habiter très loin de Paris comme au Plessis Hébert et qui bossent dans en banlieue : atteindre un train de banlieue ou un train régulier est très chiant quand il faut prendre ensuite un autre transport en commun. Mais c’est un choix…

Et il y a les salariés des entreprises qui ont fait le choix de s’implanter dans des coins sans transport en commun efficace. L’autre jour, j’étais à Vélizy, en réunion : une galère. Ca ne concerne pas une majorité de salariés, heureusement (mais une grande proportion dans mon secteur d’activité) et c’est une question d’aménagement du territoire. Et les problèmes d’aménagement du territoire sont majoritairement du fait de la droite. Qui a créé la Défense, par exemple, sans penser qu’il serait plus efficace de mettre des entreprises tout le long du RER, en banlieue…

« Je lui ajouterai autre chose : à Paris, les transports en commun, c'est souvent synonyme de doublement du temps de transport, de saleté, d'insécurité et d'irrégularité. » C’est presque un mensonge. A part certains trajets de banlieue à banlieue (et quand on reste dans la même banlieue, comme moi quand je vais de Bicêtre à Vélizy), les transports en commun sont toujours plus rapide, surtout s’ils sont ferrés ou en zone protégée. Les transports en commun sont beaucoup moins irréguliers que les trajets en voiture. Quant à l’insécurité, on pourrait en débattre… L’insécurité à laquelle il pense : la petite délinquance ? Il y aurait matière à discussion. Par contre, il restera toujours plus de morts et de blessés sur les routes que dans les transports en commun…

« Un Velib ne tient pas la route sur des distances longues (trop de temps aussi) et l'autolib coûte cher pour une utilisation régulière... » Pourquoi la chef de file de son parti à Paris veut les développer ?

L’Hérétique est sympa de donner l’occasion de rappeler une nouvelle fois l’insuffisance de la droite et du centre, son allié, pour tout ce qui touche ces sujets.


Mais comme pour lui c’est la météo qui est fautive…

19 décembre 2013

Tout est politique, même la pollution !

Mon copain FalconHill revient sur les décrets qui vont être pris pour mettre en place une circulation alternée lors des pics de pollution. Les voitures dont le dernier chiffre de l'immatriculation est pair ne pourront rouler que les jours pairs comme vient d'ailleurs de l'être El Camino. Je charrie évidemment FalconHill dans les commentaires parce qu'il habite à la campagne. Nous avons discuté et il "m'accuse" de politiser le dossier. Il a bien raison.

Il y a un autre sujet proche dans l'actualité puisque le Boulevard Périphérique devrait être limité à 70.

Je politise, effectivement. À ma connaissance, ce sont des décrets qui vont être pris grâce à une loi votée par Corinne Lepage quand elle était ministre du temps où Alain Juppé était le chef du gouvernement. Finalement, seule la gauche a le courage de les pondre (non sans avoir été près de sept au gouvernement entre temps et sous la pression des autorités européennes mais en l’appliquant une fois, lors d’un pic de pollution à l’ozone).

Travaillant dans une tour à la Défense, il me suffit de regarder par la fenêtre par la fenêtre pour constater la pollution. Pour y venir, je prends le métro qui traverse la Seine sur le Pont de Neuilly. Voir les bouchons sur la route parallèle me confirme que la voiture est un problème. Et le soir, voir les voitures entassées sur la Nationale 7 vers Paris est souvent une source d'hilarité. Je me demande pourquoi ils ne prennent pas les transports en commun mais je suis sûr qu'ils ont tous une bonne raison.

Je le sais. Pendant plus de six mois, j'allais au boulot en voiture. J'avais de bonnes raisons. Jusqu'au jour où j'ai été obligé de prendre les transports en commun et que j’ai constaté que je gagnais une heure par jour...

FalconHill a raison : je politise. Il y a deux raisons à cela. La première est qu'il y a un réel problème avec la pollution (je ne vais pas m'y attarder) et avec l'aménagement du territoire. La deuxième est plus rigolote : la droite est responsable de cet état de fait par une politique inconséquente menée depuis 50 ans.

L'autre jour, j'ai fait un billet de blog pour l'inauguration de la ligne 7 du tramway. C'est quand même incroyable de penser qu'il a fallu cinquante ans pour avoir un moyen de transport collectif efficace et compréhensible entre Paris et Orly, avec son bassin d'activité, Rungis,...

En des années d'aménagement, la droite a construit des routes dans Paris en laissant tomber les transports en commun à un point qu'elle a été elle-même obligée de lancer un plan de grande ampleur de construction de lignes de métro en oubliant de le financer. Voter à droite parce qu’on est à droite est compréhensible mais il faudrait parfois voter avec la raison plutôt qu’avec le cœur.

Je politise parce que je suis fatigué d'entendre la droite critiquer des mesures de réduction de circulation sans même penser que ça ne sert à rien d'avoir un gros tuyau s'il y a qu'un petit robinet au bout. Les propos de ceux qui luttent contre les limitations sur le périphérique (les élus de droite font étrangement discrets...) sont délirants. Ils exigent de pouvoir rejoindre plus rapidement le bouchon suivant.

Je politise parce que le sujet est éminemment politique. Les gens favorables à la voiture en région parisienne le sont au nom de la liberté de chacun sans s'inquiéter de l'intérêt du collectif (des gens ont réellement besoin de voitures ne serait-ce que pour ramener des fûts de bière et la pollution est réellement un problème) et sans même penser à leur propre intérêt. Je ne plaisante pas : je suis de gauche, je vais faire le bonheur des gens malgré eux. Si ces crétins qui "montent" vers Paris, le soir, et restent coincés devant la Comète pendant des heures avaient laissé leur voiture au grand parking de Villejuif et pris le métro, ils auraient gagné plus d'une heure et mon quartier serait paisible. Les gens qui prennent leur voiture parce qu'ils ont des choses à transporter pourraient rouler normalement.

Le traitement de ce problème est digne des plus grands foutages de gueule des libéraux. On fait pondre des normes à Bruxelles puis on ne fait rien pour qu’elles soient respectées. Ensuite, on augmente les impôts de tout le monde pour payer les amendes à Bruxelles. Ubuesque.

Je politise parce qu'il est urgent de faire comprendre aux gens que la seule solution pour avoir moins de problèmes liés à la circulation est d'avoir moins de voitures à rouler. Tout le reste est du pipeau.

J'en reviens au copain FalconHill. Il me dit que la mesure n'est pas applicable. Si. Il suffit de mettre des policiers dans Paris pour vérifier les immatriculations et coller des amendes. Les gens arrêteront rapidement de faire des conneries et ceux qui ont besoin de leurs voitures (commerçants, artisans, autant de brave gens qui votent presque systématiquement à droite) pourront circuler normalement parce qu'il n'y aura plus de pics de pollution. Et s'ils me répondent qu'il n'y a pas assez de transports collectifs, je leur demanderais la cause...

Je parle de Paris. FalconHill habite le long du canal Rhodanien où les pics de pollution sont assez fréquents, aussi. Serait-ce le cas si le transport ferroviaire était assez développé ?

Je politise parce que mes copains blogueurs qui luttent tant contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nom de l'environnement, sont les mêmes qui luttent contre la ligne de train Lyon-Turin, au nom de l'environnement. Je politise parce qu'ils politisent des machins par principe et pas par raison.

Ils vont gueuler parce qu'il n'y a pas de ligne grande vitesse entre Rennes et Nantes (c'est d'ailleurs rigolo de lutter contre un aéroport parce qu'il n’y a pas de ligne grande vitesse entre deux villes si rapprochées que tout le monde prend évidemment sa voiture pour faire le trajet) ET parce qu'on construit des équipements ferroviaires à l'autre bout du pays. Je politise parce qu'avec tous ces débats débiles, on fait reculer la cause de l'environnement.

Le seul moyen de réduire la circulation automobile est de réduire la circulation automobile.

Je politise parce que le débat ne devrait pas être politique mais qu'il l'est. Une opposition d'un côté entre un socialisme et un libéralisme et de l'autre entre un pragmatisme social-démocrate et de l'autre un gauchisme délirant qui ne raisonne que par opposition.

Je politise parce que FalconHill est de droite et moi de gauche mais que nous sommes peut-être les blogueurs les plus proches ! Tout les deux une même vision de ce que doit être l'Etat, au service de l'intérêt commun.

Mais je suis désolé, si la santé publique nécessite de baisser la vitesse de circulation sur le périph. et, certains jours, diviser la circulation par deux, il faut le faire.

De vieux philosophes de comptoir diraient que la liberté s'arrête où commence celle des autres. On est en plein dedans. La vraie liberté n'est pas celle de prendre sa voiture quand on veut.

Elle est de pouvoir respirer.

09 novembre 2013

Les portiques en toc

François Fillon a défendu hier l’écotaxe et les conditions d’attribution du marché. Serait-ce un signe qui ne trompe pas tant il est évident que ce marché est mauvais : la collecte de l’impôt est attribué à une société privée étrangère avec un taux de « bénéfice » incroyable. Aucun impôt ne coûte aussi cher. Le procureur de la République de Nanterre a décidé d’ouvrir une enquête tant ce truc est suspect. J’ignore jusqu’où cela ira. Le marché a-t-il été attribué de manière illégale ou peu respectueuse de nos principes ?

Ainsi, le montage juridique et financier est tout simplement grotesque. Mais je trouve qu’on ne parle pas assez du volet technique à la base de tout (puisqu’il implique des moyens techniques considérables).

Tous les poids lourds sont équipés d’un mouchard et probablement de moyens de localisation type GPS voire de moyens de communication par réseau téléphonique mobile (ne me dites pas qu’une majorité de routiers n’ont pas de téléphone portable). Il me paraitrait donc assez facile d’imaginer un moyen technique assez simple pour envoyer un SMS quand le camion entre dans une zone taxée ou en sort.

Partant de là, vous mettez trois informaticiens autour d’une table avec un lascar comme moi pour faire la synthèse (on ne dirait pas mais en dehors des heures de blogage, j’ai aussi un métier) en commençant par un « état de l’art » des moyens électroniques embarqués dans les camions et l’évolution probable des marchés (nous étions en 2009 et tout va très vite). Ensuite, ils auraient pu imaginer les moyens de les interconnecter, d’aller voir l’Europe pour qu’elle fasse bouger les industriels pour qu’ils en sortent des normes d’interopérabilité (ben oui, je ne sais pas si on peut connecter un mouchard à un iPhone…). Enfin, il ne restait plus qu’à imaginer les spécifications générales d’une application sur smartphone puis le logiciel d’un serveur qui aurait pu se connecter aux machins des impôts pour collecter les taxes…

Cette étude préalable aurait coûté au maximum 500 000 euros et encore, uniquement parce qu’il aurait fallu me payer à manger. Voire quelques putes noires pour rester dans les sujets chauds de la semaine dans les blogs politiques.

Mon document de synthèse sous le bras, j’aurais été voir le législateur et je lui aurais dit : « voilà ce que je peux faire, mon canard. » Il aurait été voir ses copains députés et sénateurs et aurait dit : « hé ho les gars, vous savez ce qu’on pourrait branler pour faire cette taxe écologique. »

Ensuite, vous m’auriez filé un million pour que je fasse l’application et le serveur et un autre million pour la mise en production, l’interconnexion avec les impôts et tout ça. Là-dessus, un type de l’opposition aurait à juste titre porté l’affaire devant le Conseil Constitutionnel : « Dites, M’sieur Debré, z’avez vu ce qu’ils font, un machin pour fliquer tous les camions et savoir exactement où ils vont, ce qu’ils font. » « Ah oui, tiens ! ». Du coup, j’aurais récupéré un autre million pour certifier que mon application ne fournisse des informations que lorsque le camion est dans une zone taxable.

Nous en étions donc arrivés à 3,5 millions (en plus des équipements à la charge des transporteurs routiers). Vous rajoutez deux ou trois millions par an parce qu’il faut bien faire fonctionner les serveurs informatiques et payer du personnel à les surveiller. Nous serions bien loin des 17 ou 18 millions par mois… Et des 800 milliards dus à un industriel étranger si tout cela capotait. Nous aurions même pu faire un système européen à très faible coût.

En outre, je ne comprends rien à cette histoire de portique. Qu’est-ce qui empêche un poids lourd de prendre la sortie juste avant puis d’entrer à nouveau sur la voix ?

D’ailleurs, penons une carte de Bretagne. Dans le sens est-ouest il y a trois routes principales : celle au sud, celle au nord et celle au centre qui passe boire un coup à Loudéac. Je ne vois pas pourquoi le transport serait payant par les routes sud et nord et pas celle centrale. L’industriel qui bosse à la pointe est de la Bretagne a trois solutions pour aller à l’est. Je ne vois pas pourquoi une serait gratuite (à part par le fait que ça avantage l’industriel de Loudéac qui paiera moins de taxes pour exporter qu’un industriel de Lamballe, l’autre grande ville ce cette circonscription chère à M. Le Fur).

C’est ainsi que l’usine à gaz technologique, financière, industrielle, législative est aussi une usine à gaz fonctionnelle. Ce qu’il faut c’est taxer le transport des marchandises pour répondre aux contraintes environnementales (il n’est pas logique que les producteurs de lait bretons envoient leur fromage se faire vieillir dans les Alpes pour revenir en Bretagne ensuite pour se faire manger. Le fromage, pas les producteurs). Ainsi, la nouvelle taxe revient à faire payer l’usage des routes ce qui est contraire à nos esprits bretons et est très mal vécu par la population.

S’ensuit la problématique de la Bretagne : elle est au bout de tout. Si elle veut vendre des produits, elle est obligée de les transporter. Un industriel de Brest n’aura pas d’autre choix que de faire 200 kilomètres pour changer de région. La Bretagne est la seule région dans ce cas (ce qui ne veut pas dire que les autres régions n’ont pas leurs particularités : si un type du sud-ouest qui produit du confit de canard veut l’écouler à Paris, il faudra aussi qu’il le transporte. Mais au moins, il pourra aussi l’écouler à Madrid).

Quelque chose me dit que même si l’objectif de cette taxe est louable (dissuader le transport de marchandise pour favoriser une production proche du lieu de consommation), ce n’est pas avec ce genre de système que l’on fera progresser l’écologie…

Quel que soit le côté que l’on regarde : cette taxe est nulle. Elle a été imaginée dans des cabinets ministériels par des lascars sans la moindre jugeote et validée par des élus du même métal.

On se retrouve dans un traquenard avec ces 800 millions… Il y a deux solutions : soit la justice arrive à prouver un délit et dans ce cas Ecomouv s’assoit sur le pognon, soit on continue à détruire des portiques, comme ça Ecomouv ne sera pas prêt pour appliquer cette taxe…

Dans l’attente, il serait bien que les élus se mettent autour d’une table pour réparer leurs conneries successives et la position de François Fillon est surprenante. On ne dit pas « le système est très bien » mais « oups effectivement on n’avait pas vu les effets pervers. »

Et on se met au boulot !

Il n’empêche que s’enfoncer dans ses erreurs et vouloir appliquer quoiqu’il arrive une taxe uniquement parce qu’on a un contrat avec une société privée étrangère est complètement con. On négocie. On leur file 100 millions et on leur rembourse le pognon déjà dépensé pour les portiques et le reste du bazar.


Et on oublie cette triste histoire sauf sur le seul volet intéressant : cette droite incompétente qui a ruiné la France avec ce genre de décisions emblématiques.