30 juin 2006

Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.

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Appel du Réseau Education Sans Frontières
Pétition nationale : NOUS LES PRENONS SOUS NOTRE PROTECTION !
lundi 26 juin 2006.

Le 30 juin 2006, le sursis accordé aux élèves sans papiers et à leurs parents tombera. Des milliers d’enfants, de jeunes et leurs familles risquent l’expulsion en masse, verront leur avenir et leur vie même anéantis. Nous ne laisserons pas commettre ces infamies en notre nom. Chacun avec les moyens qui sont les nôtres, nous leur apporterons notre soutien, notre parrainage, notre protection. S’ils nous demandent asile, nous ne leur fermerons pas notre porte, nous les hébergerons et les nourrirons ; nous ne les dénoncerons pas à la police.

Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.

Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.

A l’arrivée, ce sera pour la plupart l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !

Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.

Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.
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9 commentaires:

  1. Voilà un combat qui me met mal à l'aise.

    Il y a quelques années j'ai proposé à des amis de gauche de nous intéresser aux capitaux venant des pays d'où vient cette immigration.

    Il n'est pas rare que ces capitaux soient le fruit de la corruption qui appauvri ces pays et provoque l'immigration. Dénoncer les banques et organismes qui accueillent cet argent d'origine légale et néanmoins peu éthique me semblait une priorité.

    On m'a regardé comme celui qui n'a rien compris. C'est plus facile de pleurer sur les victimes que de s'attaquer aux bourreaux.

    Je ne nie pas la nécesité humaine d'agir dans ce problème dans des cas précis. Mais je me demande si cette lutte sur le front de l'immigration n'est pas une manière de fuir un combat réellement essentiel. (un peu à la manière des 35 heures)

    Mais la gauche n'est pas à une lâcheté près.

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  2. C'est pour moi aussi un combat qui ne m'est pas familier... C'est pour ça d'ailleurs, que je recopie le texte sans ajouter le moindre commentaire personnel (ce qui est contraire à mes usages : la copie ne fait que polluer le web).

    Je partage à peu près ton avis (sauf le point sur les 35 heures !) mais ta conclusion me surprend !

    Il faut en effet attaquer le mal à la racine, dénoncer la corruption et les "boites" qui gagnent de l'argent malsain, voire appauvrissent ces pays pour le seul plaisir de gagner un peu plus d'oseille...

    Par contre, si c'est le peuble de gauche français qui en assume l'aspect humain, ce n'est pas une lacheté !

    Et l'état d'une partie de ces pays est une conséquence immédiate du libéralisme (prenons l'exemple de la Côte d'Ivoire, où les multinationales françaises et américaines se partagent les milliards du caco pendant que les braves gens s'étripent dans la rue).

    C'est aussi une des conséquences de la colonisation, dont la droite française continue à défendre la légitimité à l'assemblée...

    Alors si la gauche française qui reste une des seules des pays riches à lutter contre... sa droite, ne la traitons pas de lâche.

    Ni de ringarde, réponse que je pourrais faire dans un autre blogde ma conséquence !

    Enfin, le terme "organisme" que tu utilises laisse entendre une critique de ta part contre les ONG ? Qu'en est-il ?

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  3. J'ai beaucoup de tendresse porc le peuple de gauche. Une bonne partie de ma famille en fait partie.
    Certains de arrière grand-oncles y on laissé leur peau pour ces idées.
    Cette conclusion me coûte plus que tu n'imagines.

    Droite et gauche sont de divisions dépassées.

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  4. Par ailleurs je pense que le libéralisme est pour toi le responsable de tous les maux. Cela ne te paraît pas suspecte ?
    Je reconnais que ce que l'on appelle "libéraux sociologiques" ne sont que des renards qui souhaitent plus de liberté dans le poulailler.
    Mais si tu regardes de prés tu t'apercevras que ce qu'ils défendent n'est pas le libéralisme.

    Je reconnais, aussi, que beaucoup présentent les USA comme un pays libéral. Je suis désolé, mais comme natif d'une colonie des USA je peux te garantir qu'il n'en est rien.

    Les USA sont une puissance donc libéraux, planistes, protectionnistes et/ou conservateurs quand ça les arrange. Ils sont pragmatiques.

    Les multinationales ne sont autre chose qu'une émanation des groupes qui se servent des états d'où elles sont originaires. Elles cherchent à détruire la concurrence. Leur réel c'est un marché partagé entre un nombre limité d'acteurs.
    Parler de conséquence immédiate du libéralisme montre à quel point tu ne le connais pas.
    C'est peut être cela qui fait que le libéralisme est un si bon bouc émissaire.

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  5. Ta tendresse porc la gauche me laisse dubitatif. Cependant on n'est pas pressés et qui vivra verrat !

    Droite et gauche ne sont pas, et ne seront jamais des visions dépassées. Peut-être la manière dont on les voit en France. Je sors d'une soirée dans Paris consécutive à la victoire de la France contre le Brésil, et dont je vais faire un billet dans les dix minutes qui suivent. La droite devrait réfléchir à l'intégration. La gauche a du mal à imaginer comment on peut encore se poser la question.

    Dans ton deuxième message, tu indiques que tu penses que pour moi le libéralisme est le responsable de tous les maux. Je n'ai pas dit ça. DU TOUT.

    Depuis quelques semaines je crois savoir m'être assez documenté sur le libéralisme pour savoir faire la différence entre vos idées, vous libéralistes ou libértariens, et les "libéralistes purement économiques". J'ai assez compris que ce n'est pas la même chose.

    Mais aucun des deux me tente.

    Si pardon. Le libéralisme économique me tente. A condition que la loi puisse permettre de protéger les individus et de cadrer (si possible à un niveau mondial) le droit du travail. En d'autres termes, vive le marché, la loi de l'offre et de la demande et toutes ces conneries, mais à condition d'avoir un système légal (et donc étatique) qui permette de pallier tous les travers.

    Tu comprendras donc que je suis contre le libéralisme, tel que je l'ai découvert récemment, mais je me répète.

    Les conséquences immédiates du libéralisme que j'évoquais sont celles du libéralisme économique, qui fait que les multinationales gagnent de l'argent en pompant les pauvres gens.

    Et ça n'est pas acceptable.

    Mais depuis ces échanges, j'ai continué mes promenades dans la blogosphère libérale, et je n'ai pas envie de tolérer tout ces trucs.

    Je suis tombé sur un truc sur l'avortement, très libéral et très littéraire. Trop littéraire. Le gugusse expliquait qu'il était pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, tout en refusant le droit à l'avortement, sous prétexte, je résume, que le droit ne doit pas exister. L'article était illustre d'affreuses photos de fétus coupés en deux. C'était à vomir. Pas seulement les photos des fétus, les propos du gugusse en question.

    Les purs libéraux défendent des idées indéfendables. Mais heureusement qu'il y a des personnes comme toi qui cherchent à rétablir une position plus noble.

    Il n'empêche que diffuser des photos de fétus déchiquetés est odieux, et nous rapproche d'idées extrémistes que l'on doit conchier.

    N.B. : Avec cette histoire d'avortement, je change un peu le sujet de nos débats. Je suis d'accord la dessus... Il n'empêche que je suis tombé dessus facilement en cliquant sur deux ou trois liens dans les blogs libéraux.

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  6. Certains libéraux sont des cul bénits. Ils voient dans l'idéologie libéral une manière d'attaquer l'état laïc.
    J'avoue que certains blogs libéraux dégagent des drôles d'odeurs.

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  7. A force de lecture, je deviens un "pro" du libéralisme.

    Déjà, je ne vois pas comment on peut être libéral et "cul bénit". Ca commence mal et ça frise l'arnaque !

    "J'avoue que certains blogs libéraux dégagent des drôles d'odeurs." : ce sont presque tous les blogs libéraux qui ne sont pas recommandables.

    Au prétexte de dire "la loi et l'état n'ont pas à se méler de ça", on sort des arguments bidons et moralisateurs... sans aucune morale.

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  8. Juste un mot. Ce matin, suis un peu fainéant pour en dire plus long. Mais bon comme on dit : "Parlons peu mais parlons bien" ou "Les discours les plus courts sont les meilleurs" etc.
    En fait pour te dire que je suis sensible à tes approches et à tes colères.
    Quant à ton site référencé sur un site UMP, j'ai été confronté moi aussi à la même chose. J'ai quand même demandé à l'intéressé de me retirer expressément à seule fin d'hygiène mentale et, disons-le, d'équilibre émotionnel…
    À bientôt

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  9. Moi, j'aimais bien être référencé sur un site UMP, ça attire les visiteurs...

    Au fait ! Merci !

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