29 octobre 2013

Un record d'impopularité

La récente période de fut pas facile pour la majorité (et les blogueurs joyeusement associés) et se termine par un record historique, celui de l’impopularité d’un président qui, pour la première fois chez BVA (pdf), tombe au dessous de 30%. Notons que tout ne va pas si mal puisque 3% de la population a encore une très bonne image du Président.

Je ne sais pas quel événement a le plus contribué à cette brutale chute tant ils se sont enchaînés depuis la rentrée, avec la confusion sur les chiffres du chômage du mois dernier, l’affaire Léonarda, ces histoires de taxes, la Bretagne au bord de la révolution,… Léonarda a probablement apporté le coup de grâce.

Que faut-il faire ? La première urgence est d’éteindre l’incendie en Bretagne. Nos ministres vont se réunir ce matin et prendre une décision. A part reculer encore cette écotaxe et revenir sur la taxation de l’épargne populaire, je ne vois pas trop ce qu’ils peuvent faire. Au fond de moi, j’aimerais qu’ils restent droits dans leurs bottes…

Parmi les chiffres de ce sondage, j’en note un : « le Président ne dispose d’une majorité de bonnes opinions auprès d’aucune des catégories de la population française, à l’exception des seuls sympathisants socialistes (75% de bonnes opinions). » 75% des sympathisants socialistes ont encore une bonne opinion de François Hollande. Je me sens un peu moins isolé. Peut-être qu’en ayant fait sa campagne, en l’ayant soutenu, sommes-nous beaucoup plus indulgents que le reste de la population d’autant qu’il y a une belle confusion du côté de la droite à part à l’UDI où ils semblent remonter la pente.

Je vais en noter deux autres.

Le premier est que Manuel Valls est plus populaire à droite qu’à gauche. Chacun en tirera ses conclusions. Pour ma part, je pense qu’il sert un peu de rempart…

Le deuxième est l’état lamentable de l’opinion envers les écolos et les socialos. Les deux partis, surtout le PS, sont en forte baisse. Le Parti de Gauche se trouve le moins populaire et le Parti Communiste grimpe légèrement depuis quelques mois. La stratégie d’attaque frontale ne semble pas la bonne.

EELV a perdu 10 points en quatre mois mais cette formation ne m’intéresse pas franchement. Ils ont une mauvaise stratégie : ils devraient soit sortir de la majorité soit y être plus soudés. Par contre, l’état du Parti Socialiste est préoccupant. La baisse de popularité au cours du dernier mois est particulièrement préoccupante.

La question pourrait être de savoir si c’est le Parti Socialiste qui entraine le gouvernement dans sa chute ou le contraire. Elle ne l’est pas : ils tombent ensemble. Le gouvernement et le président sont coincés : ils ne peuvent pas changer de politique. J’ai fait un sondage au bistro, hier. Les clients attendent un remaniement. Ils ne souhaitent pas franchement une autre politique : ils sont résignés. Ils attendent cette inversion des courbes qu’on leur promet pour fin 2013 depuis si longtemps. Ils veulent un remaniement mais il ne peut pas être fait maintenant, cela ne rimerait à rien.

Mon sondage est très sérieux. Je n’ai pas été voir les clients pour leur demander ce qu’ils en pensaient mais j’ai questionné les patrons de bistro pour savoir quels étaient les bruits de fond. Les gens veulent un remaniement. Ils ne pourront pas l’avoir avant les municipales. Ca donnerait l’impression d’agir dans la panique. L’effet serait désastreux.

Le changement doit venir du PS. Il n’y a qu’une seule solution : en changer le chef. Depuis quelques semaines, je milite de plus en plus dans ce sens. L’erreur faite par Harlem Désir avec Léonarda peut servir de prétexte.

On lit de temps que le gouvernement doit changer la communication. C’est peut-être vrai mais je ne sais pas comment. L’affaire Léonarda a été déclenchée par un billet du blog de RESF pendant que le ministre en charge du dossier était au bout du monde. L’enquête a été vite faite. Tout est parti en vrille. François Hollande a fait un discours catastrophique…

Je vais donner un conseil au président : se mettre au vert. Se faire oublier. Il doit continuer à faire le job mais arrêter d’intervenir en urgence en sachant que la communication ne peut plus se maitriser. Il doit montrer le cap comme on dit. Aujourd’hui, il est en Slovaquie. Il fait le job. Ses ministres se réunissent. Ils font le job. Jean-Marc Ayrault ou un ministre feront une annonce.

Quant à nous, les fidèles mais « pas très satisfaits », on est toujours là. On oublie que l’écotaxe a été décidée par la droite, que c’est Jean-Louis Borloo, l’homme qui monte dans les sondages, qui a décidé des modalités et signé le contrat avec la société privée en charge des « péages ».

On n’oublie pas que c’est sous le gouvernement précédent que la France a été ruinée, que le chômage est parti en vrille, que les dépenses publiques et la fiscalité ont explosé. On n’oublie pas, non plus, que Nicolas Sarkozy a fait la moitié de son mandat avec une image déplorable.

On va faire comme les clients du bistro : attendre le retournement des courbes. La fin d’année arrive. On saura alors.

Le mois d’octobre a été catastrophique.


Ne recommencez pas cette erreur. On va se lasser.

5 commentaires:

  1. Impressions et bruits médiatiques. Les attaques viennent de toutes parts, le voilà le vrai problème.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis comme toi, je commence à être las.

    J'ai toujours pensé que le gouvernement Hollande-Ayrault faisait ce qu'il pouvait, dans un contexte vraiment difficile. Mais en ce moment il crée des problèmes là où il ne devrait pas y en avoir. Il faut que ça cesse, franchement.

    Peut-être en remaniant les conseillers de l'Elysée et/ou de Matignon, qui m'ont l'air de former une belle équipe de bras cassés...

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.