18 juin 2014

Le train train

Que les camarades blogueurs du Front de Gauche soutiennent les grévistes de la SNCF est assez attendu. Mais quand GdC utilise des arguments tels que « Le socialisme, ce ne serait donc plus défendre les intérêts des plus démunis, des classes laborieuses, des salariés, des ouvriers ? » est très rigolo. En quoi les grévistes défendent-ils autre chose que ce qu’ils pensent être leur intérêt (ce qui est discutable) ? Les socialistes ne doivent aussi défendre les intérêts des chômeurs, des étudiants, des retraités ? Heureusement que les députés communistes posent mieux le problème.

Par contre, le billet matinal de l’ami Sarkofrance m’a surpris car il donne totalement raison aux grévistes, ce qui est tout à son honneur. C’est simplement une phrase qui m’a fait tiquer : « Il suffisait pourtant de lire les tracts de la CGT, un vrai travail pédagogique. » Je l’invite à lire les tracts de la CFDT qui dénoncent les mensonges de ces braves…

Je l’invite aussi à étudier les intérêts du transport ferroviaire, du service public,… D’ailleurs, la classe politique dans sa quasi-totalité est favorable à une grande réforme du secteur, celle proposée par le gouvernement satisfait la quasi-totalité des députés socialistes et centristes, certains UMP sont également pour (voir mon billet d’hier soir : ils mènent une opposition de principe). Les députés communistes ne sont pas totalement opposés (voir les comptes rendus des séances d’hier à l’Assemblée).

Alors, je l’invite enfin à lire la déclaration de Jean-Luc Laurent, président du MRC, à laquelle j’adhère presque totalement, y compris au sujet de la dette, mais je n’ai pas vu de blogueurs Front de Gauche en parler… Encore une fois, heureusement que ce parti à des députés. Pour ma part, dès mon premier billet sur cette grève, je disais que la dette devait revenir à l’Etat… Les pingouins qui donnent des leçons de gauchisme sont toujours rigolos.

Revenons aux propos de Jean-LucLaurent. Fainéant comme je vous connais, vous n’avez même pas fait le déplacement pour lire l’introduction. Des extraits…

« Le projet de loi responsabilise les donneurs d’ordre qui ne pourront plus se contenter de se débarrasser du financement sur RFF. Cette responsabilisation supplémentaire des donneurs d’ordres va dans le bon sens à condition de ne pas l’inscrire dans une logique malthusienne où le meilleur investissement serait l’absence d’investissement. »

« Nous voulons rester ambitieux pour le système ferroviaire et cela suppose une mobilisation des financeurs mais aussi de traiter la question de la dette ferroviaire dont RFF a hérité, qui grossit au point d’être quasi irremboursable. Contrairement à l’Allemagne en 1997, la France n’a pas choisi l’option d’une nationalisation de cette dette. Un amendement des députés MRC propose que cette piste soit étudiée rapidement. L’ensemble de la réforme peut échouer si on ne libère le groupe public de cette dette ferroviaire. »

« Mais je n’oublie pas que dans les années à venir, la concurrence ne viendra pas d’opérateurs ferroviaires concurrents (comme Deutsche Bahn ou le franco-italien Thello) mais des modes alternatifs avec l’explosion du co-voiturage ou des voyages nationaux en bus. La nouvelle SNCF devra relever ces défis en étant attentive aux besoins des usagers et des territoires. Avec la convention collective du ferroviaire, le projet de loi nous protège d’opérateurs qui compresseraient les coûts par le dumping social. »

« Pour conclure, monsieur le ministre, les députés du Mouvement républicain et citoyen voteront pour votre projet. Nous voulons encore l’améliorer au cours de la discussion parlementaire avec un principe simple : tout faire en théorie pour nous conformer au droit européen, tout faire en pratique pour limiter au maximum cette concurrence en constituant un groupe public ferroviaire puissant. »

J’ai bien fait de voter pour lui, moi !

22 commentaires:

  1. Je ne vois pas en quoi soutenir des grévistes serait, dans l'absolu, "tout à l'honneur" de celui qui le fait : c'est de la posture morale gratuite, cela.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non. C'est une pique gratuite, vu que dans mon paragraphe je me fous de sa gueule quand il parle des tracts pédagogiques de la CGT.

      Supprimer
    2. J'avais également relevé cette savoureuse expression. J'ai même failli la mettre chez les modernœuds…

      Supprimer
    3. le vrai sujet de mon billet était ailleurs: Valls encore une fois s'est laissé dépassé. #inefficace

      Supprimer
    4. Voilà. Mais fais gaffe.

      Supprimer
    5. J'ai lu ton billet. (Je réponds au deuxième commentaire, la modération fout la merde). Tu le gâches pour une phrase.

      Supprimer
  2. Quelques comparaisons en Europe :

    http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2010/desmaris_c#p=24&a=top

    RépondreSupprimer
  3. La SNCF redoute la concurrence des autres moyens de transport?
    Elle est déjà, par divers rachats, le plus important transporteur routier de France, crée chaque jour des services d'autocar... -- la concurrence "non-rail", c'est elle-même!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui c'est impressionnant.

      Mais c'est plus pour le fret qu'elle est en concurrence. Et c'est un peu ce que dit Jean-Luc Laurent (il faut tout lire) : cette histoire de concurrence est une connerie.

      Supprimer
  4. Les classes laborieuses j'en ai deux : 6ème B et 4ème C! Un vrai troupeau de trous du cul en boutons.

    RépondreSupprimer
  5. en plus , j'ai qq part que la délégation PCF au conseil économique et social avait voté pour le rapport qui a préparé cette loi

    RépondreSupprimer
  6. point de vue interne (et pédagogique)
    http://blog.sylvainbouard.fr/pourquoi-je-suis-en-greve/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est pas pédagogique mais mensonger. Rien que le premier argument, à propos des lignes hiérarchique est faux et mensonger. Presque honteux. On aurait une direction du réseau et une direction "voyage" ne changerait rien ! Il aurait une seule ligne hiérarchique.

      C'est trop facile de faire de la propagande en mentant. Pensons aussi à ces cheminots qui se font baiser en perdant des jours de salaire pour des querelles entre syndicats qui veulent se mesurer la taille de la bite.

      Moi même je fais partie d'une filiale d'une filiale d'un grand groupe public, mon statut n'est pas changé et est même amelioré. Par contre, le circuit de décision marche bien mieux car on n'a plus les inconvénients d'un gros groupe.

      Mon statut est amélioré parce que je bénéficie des avantages du groupe mais aussi des avantages liés à mon métier au sein du groupe avec un management de proximité qui connait notre boulot.

      Tiens ! Dans la mesure où ce sont les régions qui vont décider de beaucoup, les structures régionales de RFF devraient être filialisée.

      Supprimer
    2. c'est vrai qu'il est simple ce conflit
      d'un côté des menteurs et de l'autre la voix de la sagesse

      Supprimer
    3. Rien à voir. Je veux bien discuter mais avec des menteurs. On en est lâ.

      Supprimer
  7. le menteur:http://www.arretsurimages.net/emissions/2014-06-20/Intermittents-Il-faut-sortir-le-Medef-de-l-Unedic-id6849

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas abonné. Et pas que ça à foutre. S'il raconte des conneries à l'écrit, il peut le faire à l'oral.

      Je vais répondre autrement : les entreprises de service public n'appartiennent pas aux salariés mais à l'Etat donc au grand public. Il ne revient pas aux salariés en question de décider ce qui est le bien pour les propriétaires et les usagers.

      J'ai donné mon avis. Par exemple, j'ai dit que la dette devait être reprise par l'Etat ce qui est pas la moindre des concessions. Pour le reste, en tant que sympathisants politique, j'ai horreur de ces gens qui préparent le retour d'une droite dure au pouvoir. On verra alors si leurs considérations seront prises en compte. Et ils en plus ils disent que le texte va dans le bon sens mais prennent le risque de faire échouer une réforme qui leur est favorable. Une réforme qui oblige la collectivité à utiliser les infrastructures qu'ils utilisent pour gagner leur salaire, leurs avantages et leur sécurité de l'emploi.

      À un moment, il faut faire des concessions. D'ailleurs la grève s'arrête. Elle n'a servi à rien, a emmerdé les gens, a fait perdre 10 jours de salaires à des braves gens auxquels les syndicalistes racontent des conneries.

      Supprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux c'est-à-dire tous sauf ceux qui proviennent probablement d'emmerdeurs notoires.