23 juin 2015

Les branquignoles dans Twitter

L’ami Falconhill rebondit sur un des billets de Sarkofrance et un des miens (je m’étais trompé de blog), sans compter un bon article de Slate, pour constater « ce qu’est devenu le net. Insulte, sectarisme, agressivité. » Les progrès technologiques ont favorisé l’expression publique et patati patata Twitter et tout ça. Je suis d’accord avec eux. Tout ce pataquès est devenu n’importe quoi et c’était mieux avant quand on utilisait les réseaux sociaux pour déconner avec les copains tout en ayant des échanges constructifs et en suivant l’évolution des nouvelles technologies, le web 2.0, le big data, la transformation numérique et les changements de patrons à la Comète.

Certes, je dois reconnaitre une légère impulsivité qui me pousse à bloquer ou traiter de connard ceux qui m’emmerdent mais c’est la moindre des choses. Je fais pareil dans les bistros et, compte tenu de ma corpulence, je ne me suis pas encore fait casser la gueule mais ça tient du miracle. Admettez que c’est la moindre des choses : un type vous emmerde, vous l’envoyer chier.

Il n’empêche qu’il y a toujours quelques roquets qui se donnent de l’importance et qui font des tweets pour prouver qu’ils sont plus intelligents et spontanés que les autres, voire pour montrer qu’ils ont une bande de fanatiques absolus. La connerie vient quand ils chassent en meute. Il faudrait suggérer à Twitter de développer une fonction : « bloquer tous les cons » mais je ne suis pas sûr que, si je l’active, je pourrais continuer à suivre @jegoun avec @nicolasjegou. Cela sera ballot, non ?

Je lisais un court article de Libé, ce matin, qui m’a fait rire. DSK débarque dans Twitter le jour de la fête de la musique avec un seul Tweet (Jack is back). Tout le monde se demande ce que veut dire ce message (je suppose que c’est un hommage à Jack Lang créateur de la fête de la musique mais je n’ai pas la science plus infuse que les autres). En 24 heures, il se choppe 30 000 followers (j’étais dans les 700 premiers, hein !) mais ne s’abonne qu’à 6 ou 7 comptes, dont sa compagne, ma copine Myriam et quelques que économistes et trucs comme ça (au fait, Myriam, jusqu’alors, je ne suis que des comptes qui me suivent, à part @elysee mais, là, c’est affectif, va falloir faire quelque chose…). Je cite Libé à défaut d’être motivé pour le traduire : « Cet «événement» illustre surtout ce qu’est en train de devenir Twitter : un réseau d’expression et d’affichage, et non plus de partage ou de recherche de communautés d’intérêts. On avait déjà connu ça avec l’arrivée bruyante d’Obama, notamment. Avec DSK, on a le côté voyeur en plus. Quel intérêt de s’abonner à ce compte quand le moindre de ses mouvements sera retweeté dans un même élan par l’ensemble de ses abonnés, quand la petite phrase sera disséquée à l’envi pour dire tout et son contraire ? Au final, vous n’aurez plus le choix de ne pas savoir, vous ne pourrez pas y échapper, vous serez voyeur comme les autres, sauf à disparaître de Twitter, alternative un peu extrême. »

Dominique Strauss-Kahn a tué Twitter et c’est bien rigolo. Les quelques abrutis qui s’égosillent et se donnent de l’importance en prétendant d’ailleurs que ce sont les autres qui pètent plus haut que leur cul vont disparaitre et on pourra à nouveau raconter des conneries avec les copains et échanger des liens à des sujets réellement intéressants comme celui vers l’article qui explique que la bière est bonne pour la santé.

Je vous explique : à quantité d’alcool et de liquide identique, la bière est la moins calorique des boissons alcoolisées et donc celle qui fait le moins grossir. J’en suis la preuve vivante. Ou alors, si vous trouvez une preuve plus grosse que moi, envoyez-moi un mail. Par ailleurs, la bière est bien moins mauvaise que la plupart des sodas et autres cochonneries. C’est une des boissons les plus désaltérantes, après l’eau (malheureusement). Et l’article ne disait pas qu’il ne fallait pas dépasser une certaine dose.

Ceci dit dans un billet d’un blog politique de renommée internationale vu que depuis cette après-midi je suis copain avec le Président de la région Haute-Normandie, dans LinkedIn, ce qui me laisse d’ailleurs perplexe.


Tout ça pour dire que nous ne sommes que des branquignoles. Mais encore faut-il le reconnaître. 

15 commentaires:

  1. J'approuve. Tout cela ne sert qu'à tuer le temps.
    D'ailleurs, il me reste moins de 3h avant les vacances.

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  2. Tu devrais lire le billet de Sagalovitsch datant de 2013 que je viens de te mettre en copie. Bonne soirée Nicolas.

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  3. A lire en plus. http://blog.slate.fr/sagalovitsch/2013/03/01/mais-bon-sang-a-quoi-ca-sert-twitter/

    Si un gros Normand passe par là, il est prié de mettre un joli lien pour qu'on puisse cliquer.

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    1. C'est beau de voir qu'en 2015, des commentateurs découvrent que l'être humain cherche par tous les moyens à combler le vide de son existence... A quoi sert Twitter? Ben à rien, c'est pour ça que c'est indispensable. Je ne sais pas dans quel monde il vit pour croire que toute conversation se doit de ne pas être insipide.

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    2. C'est un truc de 2013. C'est "très vieux". Mais il a raison. Nous on utilise Twitter parce qu'on sait que cela ne sert à rien à part discuter avec les copains. Ce qu'il faut montrer du doigt c'est tous les cons qui se sentent importants.

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    3. Ils ont de l'importance pour les activistes de canapé oui.
      Perso, j'ai toujours vu ça comme un outil, pour repérer des sujets en particulier. J'aime bien les agrégateurs comme paper.li qui se basent sur Twitter. Mais je diverge.

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    4. J'ai horreur de ce machin.

      A propos des activistes, ça me fait rigoler. Comme ils se retrouvent entre eux, ils sont persuadés de représenter une majorité des Français...

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  4. Cela dit, maintenant que vous êtes pote avec le préfet de ma région, vous devriez, quand mon roman sera publié, user de votre influence auprès de lui pour que la Région en achète trois ou quatre cents exemplaires : ça ferait plaisir à mon éditeur…

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  5. Bonsoir,

    Je ne suis pas sur que ça soit Twitter le problème. Il n'est qu'un outil utilisé par des gens qui déjà dehors ont oublié toute civilité et tout comportement normal et humain. Sans doute Twitter a t'il décomplexé des connards qui l'était déjà dans la vie réelle. Mais il n'est rien qu'un outil de plus. Et le catalyseur de maux qui sont déjà bien profond.

    Aujourd'hui, plus personne ne se supporte. La volonté est de faire mal, de blesser, d'insulter. Plus de convaincre, plus d'essayer de trouver un plus petit dénominateur commun. Le net n'est qu'un vecteur de plus.

    Je suis pour ma part très pessimiste sur ce qu'est devenue notre société et notre pays. Charlie est un des stigmates les plus visibles de ce que nous sommes devenus. Mais je crois qu'on peut encore faire pire...

    Mais tu as raison sur un point (entre autre). Nous ne sommes que des branquignoles, et pas grand chose. On devrait être plus humble et arrêter de s'imaginer des maitres à penser.
    Néanmoins, tout branquignole que nous sommes, nous sommes une part de ce bordel ambiant. Et visiblement, il y a beaucoup de parts...

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    1. Ton commentaire était bloqué dans les tuyaux. Désolé. Cela étant je crois avoir répondu chez toi à la première partie.

      Pour le reste, il faut changer les institutions (pas nécessairement la Constitution) pour prendre en compte les évolutions du monde...

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