05 octobre 2019

La relativité de la pénibilité du travail

Parmi les boulots pénibles - Macron a encore dit une connerie à ce sujet et les gauchistes ont réagi - il y a ceux qui passent des heures à faire la mise en place ou le rangement après les heures productives. 


Prenons un exemple : moi. C’est un gros exemple. J’arrive au boulot et je fais ce pour quoi je suis payé : aller prendre un café et m’asseoir sur mon siège à taper des conneries sur un clavier. Je suis productif 217 jours par an, huit heures par jour. 


Prenons un serveur de bistro en caricaturant un peu (dans le sens ou un serveur ne fait jamais l’ouverture et la fermeture d’un bistro le même jour, contrairement, parfois, au patron). Le matin, il passe une heure à sortir la terrasse et le soir une autre à la rentrer et à faire la caisse. Et une des deux périodes en faisant le ménage à fond. Ces deux heures sont pénibles. Ça fait partie de leur travail mais l’essence de ce travail est de faire du chiffre d’affaire en vendant des trucs. Pas pour porter des tables avec des pieds en fonte. 


Je ne sais pas si les gauchistes qui parlent de pénibilité savent de quoi ils parlent. Ils imaginent le couvreur qui passe son temps dehors dans des conditions de sécurité un peu limite mais ont pour la plupart un boulot dans lequel ils sont productifs. A droite, ils sont aussi cons. Ils s’imaginent que la totalité du temps de travail des profs est de faire classe alors qu’il faut corriger des copies, rencontrer des parents, préparer des leçons et ... travailler debout ce qui n’est pas fréquent dans le tertiaire. Sans compter que, n’ayant pas de chiffre d’affaire à réaliser, il manque un critère. 


Moi, par exemple, je n’ai pas de chiffre d’affaire à réaliser mais par le boulot que je fais, qui n’est pas pénible, je contribue au chiffre de la firme. Certains voudraient sans doute que l’enseignant participe au chiffre de l’Education Nationale. 


Je ne veux pas opposer la droite et la gauche mais les deux se trompent péniblement sur la pénibilité. Prenons un même gros exemple : moi. J’ai un boulot qui n’est pas pénible a priori mais je bosse dans un open space au troisième sous-sol d’une tour de La Défense. Vous croyez que ce n’est pas un peu pénible ? Le siège de ma boîte est au 17ème étage et des gens qui font le même boulot que moi y bossent. J’y bossais. L’augmentation de la productivité que nous avions a fait que notre service a augmenté le nombre des employés et a été obligé de déménager au sous-sol... Vous pensez vraiment que c’est valorisant ? Non. C’est pénible. 






Prenez l’illustration de ce billet. C’est le poissonnier qui s’installe tous les samedis en face de la Comète. Il y a le patron et deux salariés (un vieux qui forme une jeune pour le remplacer). Ils viennent de Normandie tous les jours où ils bossent en région parisienne, installent leur stand, vendent trois ou quatre heure et passent une heure à tout ranger puis rentrent en Normandie. C’est pas un boulot pénible, ça ? Vous me direz que les deux salariés (comme mes serveurs de bistro sont payés pour et que le patron gagne de l’argent avec ce truc). 


Macron a tort de dire qu’on ne peut pas assimiler le travail à la pénibilité. Les gauchistes ont tort de le critiquer parce qu’ils ne savent eux même pas ce que ça veut dire (et j’en veux à Hollande). 


Pour ma part, j’ai deux heures de transport par jour. C’est pénible. J’ai la chance d’avoir une journée de télétravail par semaine mais je la passe à 430 km de chez moi donc passe deux demi journées en transport. Je le fais pour « m’occuper » de ma mère. C’est pénible (pas de m’occuper de ma mère mais de devoir m’organiser autour et j’ai bien conscience que beaucoup n’ont pas la possibilité de le faire). 


Ceux qui parlent de la pénibilité au travail, Macron et les gauchistes, feraient mieux de poser les critères et de les analyser. Un maçon a un boulot pénible mais il fait ce qu’il aime - construire - et est productif à 100% du temps. Ou alors il n’aime pas mais il faut bien manger. 


C’est la relativité de la pénibilité. 

15 commentaires:

  1. Tous les boulots peuvent être pénibles selon qu'on les aime ou pas.
    Je crois qu'il est impossible de mesurer la pénibilité : un boulot pas fatiguant, bien payé et qui vous plaît peut devenir un vrai cauchemar si vous avez un chef dont le seul plaisir est de vous pourrir la vie.

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    1. On est d’accord ce qui me navre.

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    2. Vous êtes d'accord ?
      Lui il dit qu'on ne peut pas mesurer la pénibilité.
      Toi tu dis qu'il faut poser les critères et les analyser.
      C'est pas vraiment le même discours, non ?

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    3. Je dis qu’il faut les peser avant de parler.

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  2. Mais qu'est-ce qui vous prend, de nous pondre DEUX billets dans la même journée ? Vous croyez qu'on a que ça à foutre, M. Arié et moi (les deux vieux du Muppet Show…) ?

    À la fin, c'est pénible…

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    1. C’est pour un test. Je voulais vérifié que Fredy était bien plus con qu’Arié. J’ai gagné.

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    2. Il n’y a plus rien à étudier.

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  3. Combat irréconciliable entre le "Ce que les gens veulent, ce n'est pas du boulot, c'est du pognon" (Coluche) et le "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front " (un comique pas marrant )

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  4. Tu me fais penser à un jour, plutôt que d'écrire des commentaires cons, à faire mon billet sur le "travail de merde" du sociologue machin. J'ai lu d'autres textes qui montrent que la pénibilité n'est pas que physique, malheureusement.

    Après je sais qu'on va plus faire pleurer dans les chaumières et chez LFI en leur passant Germinal qu'en leur parlant du cadre qu'on fait exploser (et qui le soir a ce bonheur de recevoir une feuille d'impôt pour financer des actions "festives et citoyennes" pour des gens qui ne connaissent pas la pénibilité d'un travail)

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  5. Merde j'ai pas vu le billet précédent.

    ça tombe bien j'ai rien compris de celui-ci.

    (du mal avec les négations ce matin)

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